[Printemps arabe] Syrie
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Dialogue-Abraham :: Général :: Actualité
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Le printemps arabe en Syrie serait un énorme mensonge ?
D'après de nombreux témoignages, le peuple est en fait derrière Bacher Al Assad. Il parle de complot.
Selon Alain Soral, qui s'est rendu sur place, on tente de faire renverser son régime parce que celui-ci n'a pas encore accepté le nouvel ordre mondial.
Re: [Printemps arabe] Syrie
Ce sont ces contre-manifestations qui sont un coup de bluff du régime. Combien parmi ceux-ci de la minorité du Président ? Combien forcés de manifester sous peine de sanctions (j'ai connu des Juifs syriens forcés d'aller manifester contre Israël chaque fois que ça se présentait) voire payés pour le faire ?
HANNAT- Messages : 1103
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Localisation : Sud-Ouest
Re: [Printemps arabe] Syrie
Merci pour ce témoignageHANNAT a écrit:j'ai connu des Juifs syriens forcés d'aller manifester contre Israël chaque fois que ça se présentait
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Re: [Printemps arabe] Syrie
...Je viens seulement de consulter une vieille boîte mail. Voici l'info qu'on m'avait communiqué au sujet du monastère dont je parlais dans mon article :-Ren- a écrit:La suite sur http://dialogueabraham.wordpress.com/2011/12/06/609/Difficile de reprendre la plume après cet article collectif sur la Paix qui reste pour nous la plus belle réussite de ce blog ! (...) Bon, je ne vais pas vous refaire le topo de l’an dernier (...) Je préfère regarder dans le voisinage du pays du cèdre. Et vous parler d’un jésuite menacé d’expulsion par le régime syrien (...)
Événements du mercredi 22 février 2012 à Deir Mar Moussa el-Habachi :
Le mercredi soir, vers 18 h, les faits suivants se sont déroulés:
Une trentaine d’hommes armés – dont tous, à l’exception du commandant, avaient le visage couvert – ont fait irruption sur les lieux de la bergerie du monastère, où se trouvaient quelques employés. Ils ont mis sens dessus dessous les locaux, à la recherche d’armes et d’argent, demandant où se trouvait le père responsable. L’un des bergers fut obligé de conduire quelques-unes des personnes armées jusqu’à une autre partie du monastère. Là, quatre sœurs furent séquestrées dans une chambre sous surveillance, au moment où elles se préparaient à se rendre à la prière. Tout de suite après, quelques-uns des agresseurs se dépêchèrent de se rendre à l’église et d’y pénétrer. La communauté monastique, réunie pour la méditation, leur rappela que ce lieu était consacré à la prière et méritait le respect. Les hommes armés forcèrent les présents sous les menaces à se rassembler dans un coin de l’église. Par la suite, ils interceptèrent d’autres personnes dans le monastère en les traitant de manière brutale. Puis, sans occasionner de dégâts majeurs, ils continuèrent à chercher, toujours sans résultat, des armes et de l’argent, détruisant au passage tout moyen de communication qu’ils avaient pu repérer. Au cours de l’agression, le responsable du groupe prenait des photos avec son portable. Après avoir permis que la prière continue, il ordonna aux présents de rester dans l’église pendant une heure.
Le Supérieur du monastère se trouvait à Damas, et ne put rentrer qu’à l’aube du jeudi.
Il est à noter que ceux d’entre les personnes armées qui exerçaient une autorité avaient déclaré tout de suite leur intention de ne pas faire de mal aux personnes présentes dans le monastère, et ils ont effectivement tenu parole au cours de l’agression.
Naturellement, la question se pose à propos de l’identité du groupe armé. Impossible pour le moment de donner une réponse sûre. Ce qui paraît certain, c’est qu’il s’agit d’hommes habitués à l’usage des armes en vue de satisfaire leurs intérêts matériels. Reste également obscure la raison pour laquelle ils recherchaient des armes dans un monastère connu depuis des années pour son choix et sa promotion de la non-violence.
Nous remercions Dieu pour la protection de ses anges, et nous avons prié durant la messe pour nos agresseurs et pour leurs familles. En dépit de ces événements douloureux, nous n’avons pas perdu la paix ni le désir de servir la réconciliation.
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.huffingtonpost.fr/2012/04/17/vague-blanche-paris-trocadero-syrie-repression-massacres_n_1432419.html?ref=international"Vague blanche" à Paris pour dire "stop" aux massacres en Syrie
"Démocratie pour la Syrie! ", "Bachar assassin! ". Des dizaines de voix, accompagnées de panneaux blanc, couleur de la paix, se sont levés ce mardi soir 17 avril pour dire stop aux massacres en Syrie, qui sévissent depuis plus d'un an maintenant. Environ 200 personnes étaient là, sur le parvis du Trocadéro à Paris, tandis que les bombardements continuent malgré la présence des observateurs de l'ONU.
Les participants à ce rassemblement ont jeté des fleurs blanches sur un grand drapeau syrien . Une "vague blanche" d'une cinquantaine d'hommes et femmes "sandwich", habillés de lettres composant les mots "Syrie" et "Stop", a ondulé quelques minutes sur fond de Tour Eiffel. Sur leur dos, on découvrait les photos de personnalités, un tissus blanc la main, le mot "stop" écrit dessus (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
On retrouve des avis contrastés sur le rôle des islamistes armés dans ce conflit sur
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/04/22/syrie-les-occidentaux-savent-ils-ce-qui-se-passe-reellement.html#more
Je suis en fait informé de ces faits depuis quelques mois, la source des infos de plunkett.hautetfort étant sur :
http://eecho.fr/?p=8332
Cette lettre intitulée : " Les souffrances d’une guerre terroriste " a été précédée d'une autre lettre de la même responsable de communauté religieuse : http://eecho.fr/?p=5397 sur ce même site - qui suit les Eglises orientale parlant araméen - depuis août 2011, poussant un cri d'alarme en ce qui concerne la situation des chrétiens cible désignée des jihadistes à l'intérieur du conflit. Il serait temps que les médias formatés commencent à s'intéresser à cet aspect des choses sinon les chrétiens n'auront plus qu'une solution comme en Irak : l'exode de masse.
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/04/22/syrie-les-occidentaux-savent-ils-ce-qui-se-passe-reellement.html#more
Je suis en fait informé de ces faits depuis quelques mois, la source des infos de plunkett.hautetfort étant sur :
http://eecho.fr/?p=8332
Cette lettre intitulée : " Les souffrances d’une guerre terroriste " a été précédée d'une autre lettre de la même responsable de communauté religieuse : http://eecho.fr/?p=5397 sur ce même site - qui suit les Eglises orientale parlant araméen - depuis août 2011, poussant un cri d'alarme en ce qui concerne la situation des chrétiens cible désignée des jihadistes à l'intérieur du conflit. Il serait temps que les médias formatés commencent à s'intéresser à cet aspect des choses sinon les chrétiens n'auront plus qu'une solution comme en Irak : l'exode de masse.
Roque- Messages : 5064
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Roque a écrit:On retrouve des avis contrastés sur le rôle des islamistes armés dans ce conflit sur
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/04/22/syrie-les-occidentaux-savent-ils-ce-qui-se-passe-reellement.html#more
Je suis en fait informé de ces faits depuis quelques mois, la source des infos de plunkett.hautetfort étant sur :
http://eecho.fr/?p=8332
Cette lettre intitulée : " Les souffrances d’une guerre terroriste " a été précédée d'une autre lettre de la même responsable de communauté religieuse : http://eecho.fr/?p=5397 sur ce même site - qui suit les Eglises orientale parlant araméen - depuis août 2011, poussant un cri d'alarme en ce qui concerne la situation des chrétiens cible désignée des jihadistes à l'intérieur du conflit. Il serait temps que les médias formatés commencent à s'intéresser à cet aspect des choses sinon les chrétiens n'auront plus qu'une solution comme en Irak : l'exode de masse.
un grand merci pour cet éclairage.
je comprend mieux pourquoi les états du golfe proposent d'armer l'opposition syrienne.
cela m'étonnait un peu qu'ils soient subitement devenus d'ardents défenseurs de la démocratie !
Nous serions donc une fois de plus devant le dilemme : la dictature ou les islamistes.
rosarum- Messages : 1021
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Date d'inscription : 06/05/2011
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Avec toute la prudence que requièrent des informations non recoupées : posons-nous au moins la question.rosarum a écrit:un grand merci pour cet éclairage.
je comprend mieux pourquoi les états du golfe proposent d'armer l'opposition syrienne.
cela m'étonnait un peu qu'ils soient subitement devenus d'ardents défenseurs de la démocratie !
Nous serions donc une fois de plus devant le dilemme : la dictature ou les islamistes.
Effectivement on peut se demander si l'un, au moins, des protagonistes a une quelconque idée de la démocratie et d'une nation dépassant le cadre de la seule religion qui vaille - d'après eux : l'Islam. Les démocrates existent certainement mais je suppose : très minoritaires complètement marginalisés.
Roque- Messages : 5064
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Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Re: [Printemps arabe] Syrie
Avec 50 jours de retard, le message de Pâques de Deir Mar Moussa :
la suite sur http://www.deirmarmusa.org/fr/node/353La fête de Pâques revient après une année de souffrances indescriptibles, imprévisibles et inimaginables pour la majorité d’entre nous. Malheureusement, ce que nous avions écrit à la même occasion il y a un an s’applique encore à la situation actuelle de notre malheureux pays. Nous avions alors exprimé notre solidarité avec les victimes du conflit et notre participation à l’attente de ceux qui espéraient une profonde réforme de la Syrie sans tomber dans la logique de la violence, et nous craignions l’explosion d’une guerre civile et la perte de l’unité nationale. Le malheur nous a atteint et nous craignons le pire.
Le printemps est revenu, et le Miséricordieux nous fait la grâce de rester témoins de la vocation de chaque Syrien, de son destin divin de vivre en bon voisinage dans la concorde spirituelle, l’estime religieuse réciproque, la participation à une même civilisation, la solidarité sociale et l’unité dans les bons et mauvais jours. Naturellement, nous vivons comme tous dans l’angoisse, unis que nous sommes avec nos familles sinistrées, et nous partageons la déception d’un grand nombre de personnes, en particulier de nos jeunes si généreux. Nous invoquons la miséricorde sur les tués, éprouvant une profonde désolation devant l’humanité de nos concitoyens, défigurée de tant de manières par des mains qui n’ont pas eu honte de se salir en versant le sang de leurs frères et de leurs sœurs, et même des enfants (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.lavie.fr/chroniques/matinale-chretienne/syrie-un-jesuite-au-milieu-des-bombes-07-06-2012-28246_167.phpLe père jésuite italien Paolo Dall'Oglio, qui vient de terminer une retraite spirituelle de huit jours à Homs, au plus fort des combats, afin de prier pour la paix (...) : "Ma retraite de prière était à la fois intense et périlleuse, parce que l'endroit où je suis allé est l'un des plus dangereux de ce pays torturé. Nous avons eu deux jours de bombardement qui ont fait 15 blessés graves. J'ai pu assister à l'enterrement des victimes d'un massacre de gens sans défense, des travailleurs qui rentraient chez eux: ils sont arrivés morts" (...)
"Ce que nous appelons le 'gouvernement syrien' est en réalité très complexe et difficile à analyser, entre ce qui parait être et ce qui est en réalité. Ce que nous appelons l'opposition a également de multiples facettes. C 'est un pays pluriel et complexe en termes d'appartenances ethniques et religieuse. Il ya les Kurdes, les Arméniens et d'autres groupes, il existe différentes appartenances religieuses, et même des opinions politiques différentes à l'intérieur de celles-ci. C'est pourquoi la partie saine de ce pays doit se concentrer sur toutes les idées et les perspectives qui nous donneraient les moyens de mettre sur les rails un dialogue national efficace, à savoir un cessez-le-feu et en même temps un véritable dialogue. En cela, les chrétiens doivent être comme une articulation entre deux membres et ne pas jeter de l'huile sur le feu. Puis, la chose que je demande, c'est que soit protégées les libertés d'opinion et d'expression, sans lesquelles tout dialogue devient un dialogue de sourds"
"Je demande des prières à tous ceux qui nous écoutent et des pensées affectueuses -qui feront office de prière- pour ceux qui croient ne pas croire, parce que Dieu écoute avec son cœur. Et laissez-moi vous dire que j'ai senti l'efficacité de ma position qui a été reconnue, comprise par les musulmans à qui je me suis adressé, et qui se sont mobilisés. Finalement, le dernier jour on m'a remis une personne kidnappée que je pouvais raccompagner dans sa famille : on sent l'effet de la solidarité dans la communion des saints, qui doit ensuite devenir la communauté des vivants fondée sur la solidarité" (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.bienpublic.com/actualite/2012/06/14/c-est-mon-cadavre-qui-quitte-la-syrie-affirme-le-pere-dall-oglio«C’est mon cadavre debout sur ses pieds qui quitte la Syrie» où «je reste à cent pour cent», a assuré jeudi le père Paolo Dall’Oglio, jésuite engagé dans le dialogue chrétien-musulman, peu avant son départ de ce pays.
Interviewé par Radio Vatican, le religieux italien installé depuis trente ans en Syrie, se dit «profondément amer» de partir à la demande de l’Eglise et des autorités.
«Je pense à ce pays divisé, souffrant, blessé à mort. Aux nombreux jeunes en prison, aux nombreuses personnes torturées, aux jeunes en armes dans les différentes tranchées, qui mériteraient de vivre dans un pays pacifié, pluraliste et démocratique», a-t-il dit.
«Les grands jeux régionaux en font parfois des marionnettes, parfois les auteurs d’une guerre civile atroce», a-t-il ajouté. «La crise syrienne est la scène tragique d’une opposition régionale entre sunnites et chiites qui a déjà sacrifié le Liban et l’Irak à cette logique suicidaire», a-t-il dit.
Le monastère de Mar Moussa, restauré par lui à 80 kilomètres au nord de Damas il y a trente ans pour y accueillir des moines, restera ouvert, a-t-il assuré. «Les Syriens musulmans, plus encore que les chrétiens, ont un sens des lieux sacrés très aigu, et le monastère dédié à l’amitié islamo-chrétienne sera respecté et aimé de tous» (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.aed-france.org/projets/syrierefugies/(...) D’après les estimations des Nations Unies, les révoltes arabes de mars 2011 à aujourd’hui, qualifiées par euphémisme de printemps arabe, ont coûté plus de 8000 vies. A Homs, les brigades Farouk, qui font partie de la soi-disant «armée libre syrienne», ont massacré 350 à 400 personnes désarmées, d’après certaines indications. Des sources orthodoxes ont rapporté que ces brigades chassaient spécifiquement les chrétiens de leurs maisons, pour ensuite occuper ces dernières.
A ce jour, on dénombre 230 000 Syriens qui ont fui les combats de Homs. D’après Mgr Nicolas Sawwaf, évêque gréco-catholique, 500 familles de réfugiés chrétiens ont cherché refuge à Marmarita, non loin de la frontière libanaise. L’évêque fait son possible pour mettre des produits alimentaires et des logements provisoires à leur disposition (...)
«Les évêques catholiques mettent en garde contre une prise du pouvoir par les islamistes. Ils craignent une vague encore plus grande d’agressions et d’intimidations contre les chrétiens, comme ce qui est arrivé en Irak après la chute de Saddam Hussein», peut on lire dans une lettre de la mission pontificale à Beyrouth (...)
Près de 2 millions de chrétiens vivent en Syrie, soit environ 10 % de la population. La communauté catholique représente 430 000 fidèles, nombre en augmentation au cours de ces dernières années du fait de vagues de réfugiés en provenance d’Irak, notamment de catholiques chaldéens que l’Église essaie de soutenir (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Je vous livre ce message intéressant qui m'a été transmis, par une bonne filière, sans commentaires:
(Sauf que notre ami Ren y trouvera quelques mots concernant son ami le Père Paolo Dall'Oglio ( dont je viens d'acquérir le livre sur ses conseil)
('')
De : Christian Cannuyer [EDIT]
Date : 22 juin 2012 11:15
Objet :
À : [EDIT]
Chers amis qui êtes attentifs à la situation des chrétiens d'Orient.
Je reviens de Rome, où j'ai assisté à la réunion annuelle des Associations d'aide catholiques aux chrétiens du Proche-Orient ROACO). Nous avons eu hier une rencontre avec le Pape, qui a lancé un appel en faveur de la paix en Syrie. Vous en trouverez un bon compte rendu dans cet article de La Croix : http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Rome/Benoit-XVI-s-inquiete-d-une-generalisation-du-conflit-syrien-_NP_-2012-06-21-821515
La veille, nous avions rencontré toute la matinée Mgr Mario Zenari, nonce apostolique à Damas, évoqué aussi dans cet article, avec lequel nous avons eu un échange passionnant et très éclairant. Mgr Zenari est un de ces grands formats de la diplomatie vaticane, à l'information extrêmement dense et aux jugements nuancés. Il fut en poste précédemment en Côte d'Ivoire et au Sr Lanka, c'est dire s'il peut apprécier les dynamiques perverses à l'œuvre dans des pays qui sont en proie à un processus de guerre civile.
S'agissant de la Syrie, il nous en a dit beaucoup plus que ce qu'a retenu l'article de La Croix à partir d'une brève interview sur Radio-Vatican.
Je soulignerai quelques points sur lesquels j'attire votre attention et dont vous pouvez relayer la substance :
1°) L'insurrection est une vraie insurrection populaire, contre un régime dictatorial sanglant ayant favorisé depuis longtemps un réseau de corruption éhonté et ayant continûment brimé les libertés individuelles. Elle n'était cependant pas attendue, car la situation économique était plutôt satisfaisante, comparée à celle de pays voisins, et certains progrès avaient été enregistrés dans le sens d'une moins grande férocité du régime.
2°) Qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans l'insurrection, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais dans leur
majorité, les cadres de l'insurrection ne sont pas radicaux et certainement pas anti-chrétiens. Mgr Zenari a continué et continue à avoir avec eux d'excellentes relations.
3°) Il n'y a pas de chasse systématique aux chrétiens de la part des insurgés. Même à Homs ou à Qusayr, où la situation extrêmement critique est due aussi à des problèmes de rivalités inter-tribales voire maffieuses qui ne datent pas d'hier. Des chrétiens ont été victimes de bombardements ou d'escarmouches, comme beaucoup de sunnites ou d'alaouites, mais ils
n'étaient pas ciblés comme chrétiens. Aucun sanctuaire chrétien n'a été attaqué en tant que tel. Mgr Zenari confirme que la rhétorique alarmiste que certains hiérarques (comme Mgr Jeanbart d'Alep, et même, hélas, le patriarche grec-melkite-catholique Gregorios III) ou religieu(se)s (comme Mère Agnès-Mariam de la Croix) prétendant que les chrétiens sont traqués par les forces révolutionnaires qui veulent leur éradication procède de la désinformation. Certaines personnalités ecclésiales sont manifestement
stipendiées ou manipulées par le régime pour attiser les rumeurs le présentant comme le seul défenseur de la minorité chrétienne et soulever le spectre d'un scénario à l'irakienne. Leur attitude confine à la collaboration, qu'ils pourraient payer très cher.
4°) Mgr Zenari nous a donné maints exemples d'extraordinaires actes de solidarité entre chrétiens et musulmans au plus fort de la tourmente. Il précise que loin d'être "persécutés", les chrétiens, du moins jusqu'à présent, sont plutôt respectés et ménagés, tant par l'armée que par les forces insurrectionnelles. Il suffit d'être reconnu comme chrétien à un barrage ou à un check point pour éviter toute difficulté majeure.
5°) Les membres de la ROACO et la hiérarchie catholique attirent l'attention sur l'activisme du prétendu Mgr Philippe Tournyol Clos, "évêque de l'Eglise grecque-melkite-catholique", dont énormément de médias ont relayé "une mission en Syrie" au terme de laquelle il dénonce le caractère islamiste de l'insurrection, les massacres systématiques des chrétiens , la désinformation à l'œuvre dans les médias internationaux (voir par exemple : http://www.diatala.org/article-syrie-mgr-tournyol-clos-les-dits-liberateurs-
mercenaires-detruisent-les-eglises-et-egorgent-les-106443119.html) Mgr Tournyol Clos en appelle pour sa part au "parler vrai " et à la dénonciation du génocide dont seraient victimes les chrétiens de Syrie. LE SAINT-SIEGE PRECISE QUE CE PERSONNAGE N'EST ABSOLUMENT PAS MEMBRE DE LA HIERARCHIE CATHOLIQUE, IL N'A DROIT A AUCUN DES TITRES DONT IL SE REVENDIQUE. Ses
allégations sont fausses et manipulées. Il est tout sauf un représentant du "parler vrai". Le nonce l'a rencontré à Damas, revêtu d'habits ecclésiastiques usurpés... Le personnage lui a avoué ne s'être jamais rendu à Homs alors qu'il prétend avoir été témoin oculaire de la chasse aux chrétiens. Pendant la réunion de la Roaco, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient, a reçu un appel d'urgence des jésuites de Homs lui demandant d'intervenir auprès du St-Siège et de l'Agence Fides, qui a reproduit les propos du pseudo Mgr Tournyol, car ceux-ci mettaient en danger les jésuites qui ont toujours tenu à maintenir le dialogue entre
toutes les communautés. En fait, ledit Tournyol est un transfuge des milieux catholiques intégristes et d'extrême-droite, inconnu au bataillon de tous ceux qui ont une bonne connaissance et une longue fréquentation des chrétiens d'Orient.
Il est important de relayer dès que vous le pouvez cette information et de démasquer l'imposture représentée par Tournyol Clos. Un petit détour sur le site officiel http://www.catholic-hierarchy.org/bishop/ donnant la liste des évêques de l'Eglise catholique vous convaincra que ce personnage en est absent.
Voilà encore un exemple frappant de manipulation venant de cercles douteux à propos de la situation en Syrie. L'Œuvre d'Orient ne devrait d'ailleurs pas tarder à diffuser un communiqué de presse.
5°) Concernant notre ami le Père Paolo Dall'Oglio, obligé de quitter le pays par ordre de son évêque, il faut savoir que cette mesure ne représente pas un désaveu de son action par le St-Siège. Seulement, comme le P. Paolo n'est pas syrien, il paraît plus sage qu'il se tienne à distance du débat. D'autre part, sa vie était en danger car ses positions en faveur du dialogue dans le respect des justes revendications de l'opposition, son refus de s'associer à la logorrhée qui, pour défendre le régime, agite l'épouvantail d'un génocide anti-chrétien, lui valaient l'inimitié dangereuse des sbires du clan Assad.
Vous pouvez relayer abondamment ce message. Merci.
Christian Cannuyer
Faculté de Théologie catholique de Lille
Président de la Société Belge d'Études Orientales
(http://www.orientalists.be)
Directeur du Bulletin Solidarité-Orient Werk-voor-het-Oosten
(http://www.orient-oosten.org/)
Directeur de la Collection "Fils d'Abraham" (Brepols)
Secrétaire Général du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath
(Sauf que notre ami Ren y trouvera quelques mots concernant son ami le Père Paolo Dall'Oglio ( dont je viens d'acquérir le livre sur ses conseil)
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De : Christian Cannuyer [EDIT]
Date : 22 juin 2012 11:15
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À : [EDIT]
Chers amis qui êtes attentifs à la situation des chrétiens d'Orient.
Je reviens de Rome, où j'ai assisté à la réunion annuelle des Associations d'aide catholiques aux chrétiens du Proche-Orient ROACO). Nous avons eu hier une rencontre avec le Pape, qui a lancé un appel en faveur de la paix en Syrie. Vous en trouverez un bon compte rendu dans cet article de La Croix : http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Rome/Benoit-XVI-s-inquiete-d-une-generalisation-du-conflit-syrien-_NP_-2012-06-21-821515
La veille, nous avions rencontré toute la matinée Mgr Mario Zenari, nonce apostolique à Damas, évoqué aussi dans cet article, avec lequel nous avons eu un échange passionnant et très éclairant. Mgr Zenari est un de ces grands formats de la diplomatie vaticane, à l'information extrêmement dense et aux jugements nuancés. Il fut en poste précédemment en Côte d'Ivoire et au Sr Lanka, c'est dire s'il peut apprécier les dynamiques perverses à l'œuvre dans des pays qui sont en proie à un processus de guerre civile.
S'agissant de la Syrie, il nous en a dit beaucoup plus que ce qu'a retenu l'article de La Croix à partir d'une brève interview sur Radio-Vatican.
Je soulignerai quelques points sur lesquels j'attire votre attention et dont vous pouvez relayer la substance :
1°) L'insurrection est une vraie insurrection populaire, contre un régime dictatorial sanglant ayant favorisé depuis longtemps un réseau de corruption éhonté et ayant continûment brimé les libertés individuelles. Elle n'était cependant pas attendue, car la situation économique était plutôt satisfaisante, comparée à celle de pays voisins, et certains progrès avaient été enregistrés dans le sens d'une moins grande férocité du régime.
2°) Qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans l'insurrection, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais dans leur
majorité, les cadres de l'insurrection ne sont pas radicaux et certainement pas anti-chrétiens. Mgr Zenari a continué et continue à avoir avec eux d'excellentes relations.
3°) Il n'y a pas de chasse systématique aux chrétiens de la part des insurgés. Même à Homs ou à Qusayr, où la situation extrêmement critique est due aussi à des problèmes de rivalités inter-tribales voire maffieuses qui ne datent pas d'hier. Des chrétiens ont été victimes de bombardements ou d'escarmouches, comme beaucoup de sunnites ou d'alaouites, mais ils
n'étaient pas ciblés comme chrétiens. Aucun sanctuaire chrétien n'a été attaqué en tant que tel. Mgr Zenari confirme que la rhétorique alarmiste que certains hiérarques (comme Mgr Jeanbart d'Alep, et même, hélas, le patriarche grec-melkite-catholique Gregorios III) ou religieu(se)s (comme Mère Agnès-Mariam de la Croix) prétendant que les chrétiens sont traqués par les forces révolutionnaires qui veulent leur éradication procède de la désinformation. Certaines personnalités ecclésiales sont manifestement
stipendiées ou manipulées par le régime pour attiser les rumeurs le présentant comme le seul défenseur de la minorité chrétienne et soulever le spectre d'un scénario à l'irakienne. Leur attitude confine à la collaboration, qu'ils pourraient payer très cher.
4°) Mgr Zenari nous a donné maints exemples d'extraordinaires actes de solidarité entre chrétiens et musulmans au plus fort de la tourmente. Il précise que loin d'être "persécutés", les chrétiens, du moins jusqu'à présent, sont plutôt respectés et ménagés, tant par l'armée que par les forces insurrectionnelles. Il suffit d'être reconnu comme chrétien à un barrage ou à un check point pour éviter toute difficulté majeure.
5°) Les membres de la ROACO et la hiérarchie catholique attirent l'attention sur l'activisme du prétendu Mgr Philippe Tournyol Clos, "évêque de l'Eglise grecque-melkite-catholique", dont énormément de médias ont relayé "une mission en Syrie" au terme de laquelle il dénonce le caractère islamiste de l'insurrection, les massacres systématiques des chrétiens , la désinformation à l'œuvre dans les médias internationaux (voir par exemple : http://www.diatala.org/article-syrie-mgr-tournyol-clos-les-dits-liberateurs-
mercenaires-detruisent-les-eglises-et-egorgent-les-106443119.html) Mgr Tournyol Clos en appelle pour sa part au "parler vrai " et à la dénonciation du génocide dont seraient victimes les chrétiens de Syrie. LE SAINT-SIEGE PRECISE QUE CE PERSONNAGE N'EST ABSOLUMENT PAS MEMBRE DE LA HIERARCHIE CATHOLIQUE, IL N'A DROIT A AUCUN DES TITRES DONT IL SE REVENDIQUE. Ses
allégations sont fausses et manipulées. Il est tout sauf un représentant du "parler vrai". Le nonce l'a rencontré à Damas, revêtu d'habits ecclésiastiques usurpés... Le personnage lui a avoué ne s'être jamais rendu à Homs alors qu'il prétend avoir été témoin oculaire de la chasse aux chrétiens. Pendant la réunion de la Roaco, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient, a reçu un appel d'urgence des jésuites de Homs lui demandant d'intervenir auprès du St-Siège et de l'Agence Fides, qui a reproduit les propos du pseudo Mgr Tournyol, car ceux-ci mettaient en danger les jésuites qui ont toujours tenu à maintenir le dialogue entre
toutes les communautés. En fait, ledit Tournyol est un transfuge des milieux catholiques intégristes et d'extrême-droite, inconnu au bataillon de tous ceux qui ont une bonne connaissance et une longue fréquentation des chrétiens d'Orient.
Il est important de relayer dès que vous le pouvez cette information et de démasquer l'imposture représentée par Tournyol Clos. Un petit détour sur le site officiel http://www.catholic-hierarchy.org/bishop/ donnant la liste des évêques de l'Eglise catholique vous convaincra que ce personnage en est absent.
Voilà encore un exemple frappant de manipulation venant de cercles douteux à propos de la situation en Syrie. L'Œuvre d'Orient ne devrait d'ailleurs pas tarder à diffuser un communiqué de presse.
5°) Concernant notre ami le Père Paolo Dall'Oglio, obligé de quitter le pays par ordre de son évêque, il faut savoir que cette mesure ne représente pas un désaveu de son action par le St-Siège. Seulement, comme le P. Paolo n'est pas syrien, il paraît plus sage qu'il se tienne à distance du débat. D'autre part, sa vie était en danger car ses positions en faveur du dialogue dans le respect des justes revendications de l'opposition, son refus de s'associer à la logorrhée qui, pour défendre le régime, agite l'épouvantail d'un génocide anti-chrétien, lui valaient l'inimitié dangereuse des sbires du clan Assad.
Vous pouvez relayer abondamment ce message. Merci.
Christian Cannuyer
Faculté de Théologie catholique de Lille
Président de la Société Belge d'Études Orientales
(http://www.orientalists.be)
Directeur du Bulletin Solidarité-Orient Werk-voor-het-Oosten
(http://www.orient-oosten.org/)
Directeur de la Collection "Fils d'Abraham" (Brepols)
Secrétaire Général du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath
Dernière édition par -Ren- le Lun 25 Juin - 19:33, édité 1 fois (Raison : suppression des données personnelles pour éviter tout piratage)
Re: [Printemps arabe] Syrie
Merci pour ces TRES précieuses informations
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Réaction d'une personne à qui j'ai communiqué ce message :
Cher ami,
J'ai lu le texte en question. Il me paraît polémique et approximatif (un nom propre est déformé), donc de deuxième ou troisième main. Il est surtout contradictoire avec :
a) les témoignages que j'ai personnellement reçus, près du Golan et Jérusalem, de gens insoupçonnables qui arrivaient directement de Syrie ;
b) les informations collectées par l'AED.
Assad est aux abois et son clan est sanguinaire. Les exactions de ses forces sont évidentes. Personne ne les nie. Mais minimiser le rôle des djihadistes, notamment libyens, paraît un peu léger... Ou alors il faudrait accuser de mensonge des gens qui n'ont pas l'habitude de mentir.
Entre la confusion propre aux guerres, surtout civiles, et le politiquement correct / langue de bois qui sévit dans l'Eglise comme ailleurs, il est bien difficile de se faire une idée complète des situations !
Amitiés
ps / le ton de ce monsieur belge me rappelle un autre Belge (non moins grand catholique), rencontré à la Nonciature à Paris au moment du Rwanda. Il m'expliquait avec véhémence que les Hutus étaient des innocents et les Tutsis des coupables, et que celui qui dirait le contraire serait un imposteur d'extrême droite.
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Il n'y a effectivement aucune guerre civile sans horreurs des deux côtés. Et l’extrême complexité de la situation décrédibilise tout propos simpliste ou partisan.
Cela étant, le propos de la source que je rapportais est assez mesuré , ne niant pas "qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans l'insurrection" , mais voulant seulement mettre en garde contre une "rhétorique alarmiste".
Ces propos n'ont rien de commun avec ceux des négationnistes belgo-catholiques sur le Rwanda, que je ne connais que trop bien (un Père Blanc, I presume ?'').Les assimiler est vraiment outrancier.
Certes une situation aussi dramatique peut rencontrer des perceptions - et des présentations- très divergentes selon le vécu et les liens tissés par chacun. Et je ne suis pas en mesure de me prononcer sur le fond. Je souhaiterais plutôt trouver, pour la Syrie, des paroles de paix et des signes de fraternité, notamment entre chrétiens .
Je suis étonné cependant de lire, dans ce commentaire un peu confus, des termes comme "langue de bois", "mensonge, et, en plus des insinuations sur "le ton" (en l’occurrence des plus posés) .La seule dureté, à l'encontre d'une personne présentée comme "alarmiste", est constituée de propos rapportés, indirects. La personne en question est peut-être estimée de ton contact ?
Quoiqu'il en soi, et sans y voir plus clair, ce n'est pas la première fois que je constate que l'ambiance entre chrétiens est elle-même assez tendue ''
Cela étant, le propos de la source que je rapportais est assez mesuré , ne niant pas "qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans l'insurrection" , mais voulant seulement mettre en garde contre une "rhétorique alarmiste".
Ces propos n'ont rien de commun avec ceux des négationnistes belgo-catholiques sur le Rwanda, que je ne connais que trop bien (un Père Blanc, I presume ?'').Les assimiler est vraiment outrancier.
Certes une situation aussi dramatique peut rencontrer des perceptions - et des présentations- très divergentes selon le vécu et les liens tissés par chacun. Et je ne suis pas en mesure de me prononcer sur le fond. Je souhaiterais plutôt trouver, pour la Syrie, des paroles de paix et des signes de fraternité, notamment entre chrétiens .
Je suis étonné cependant de lire, dans ce commentaire un peu confus, des termes comme "langue de bois", "mensonge, et, en plus des insinuations sur "le ton" (en l’occurrence des plus posés) .La seule dureté, à l'encontre d'une personne présentée comme "alarmiste", est constituée de propos rapportés, indirects. La personne en question est peut-être estimée de ton contact ?
Quoiqu'il en soi, et sans y voir plus clair, ce n'est pas la première fois que je constate que l'ambiance entre chrétiens est elle-même assez tendue ''
Re: [Printemps arabe] Syrie
Yahia a écrit:Ces propos n'ont rien de commun avec ceux des négationnistes belgo-catholiques sur le Rwanda, que je ne connais que trop bien (un Père Blanc, I presume ?'').Les assimiler est vraiment outrancier
Yahia a écrit:Quoiqu'il en soi, et sans y voir plus clair, ce n'est pas la première fois que je constate que l'ambiance entre chrétiens est elle-même assez tendue ''
...Pour info, je viens de recevoir ce texte par un autre canal, le secrétariat de l'évêque d'Evry, qui en souhaite la diffusion.
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Le Secours Catholique relaie également : http://www.secours-catholique.org/actualite/syrie-la-desinformation-a-l-oeuvre-chez-les-chretiens,11036.html
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.marianne2.fr/Syrie-les-dangers-de-l-apres-Bashar-el-Assad_a220851.htmlDéfections en série de hauts responsables du régime, multiplication des appels pour exiger le départ du président, un attentat contre Assef Chaoukat, vice-Ministre de la Défense, un des piliers du régime et beau frère de Bachar El Assad, offensives des rebelles sur la capitale, rumeurs -démenties par Le Figaro- d’un départ du président vers son palais de Lattaquié sur la côte Méditteranéenne où il préparerait la riposte. «Le régime de Damas perd tous les jours un peu plus le contrôle de la situation» commentait jeudi le quai d’Orsay (...)
Ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, expert du monde arabo-musulman, en poste en Syrie durant plusieurs années, lors d’une conférence à Nice de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale, Alain Chouet vient de livrer son analyse de la situation syrienne (...)
Première cible de l’auteur, les médias écrits et audiovisuels qui reprennent uniformément les communiqués de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) sans jamais se poser «qui parle ?» derrière ce sigle inoffensif. Rien à voir avec la Ligue internationale des droits de l’homme, l’OSDH qui fonctionne sur fonds séoudiens et qataris «est en fait une émanation de l’Association des Frères Musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont autrefois été condamnés pour activisme violent».
Le constat est à peine moins sévère pour un autre chouchou des médias, le Conseil National Syrien créé en 2011 longtemps aux mains des Frères Musulmans, mais dont la présence encombrante «a fini par exaspérer à peu près tout le monde».
L’auteur douche aussi rapidement les espoirs de ceux qui espèrent assister à l’avènement rapide d’une Syrie apaisée en cas de chute de Bashar El Assad : «Le régime syrien n’est pas la dictature d’un seul homme, ni même d’une famille comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar El Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région». Les alaouites contrôlent, en effet, une bonne partie des richesses du pays alors qu'ils ne représentent que 12% de la population (...)
Si le gouvernement syrien est largement soutenu par la Russie et la Chine, les rebelles sont surtout armés et financés par l’Arabie Saoudite et le Qatar, soutiens du salafisme politique (...)
A ce titre, Alain Chouet fait remarquer qu’il eut été peut-être possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an «en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et le Qatar –deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme- sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été»
Loin de soutenir le régime syrien qualifié d'«autoritaire, brutal et fermé», l’ancien chef de la DGSE s’inquiète surtout de l’empressement des pays occidentaux «à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent» ainsi que les incohérences d’un Occident si «prompt à condamner l’islamisme chez lui, et qui se retrouve à en encourager les manoeuvres dans le monde arabe et musulman» (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Message de Khaled Roumo, du GAIC :
Un merci fraternel à tou(te)s les ami(e)s qui m'ont présenté leurs voeux pour le ramadan. Je souhaite, à mon tour, que la bénédiction de ce mois retombe sur toutes les personnes qui fraternisent en Dieu et sur l'humanité entière.
Si je n'ai pas pris d'initiative, pour vous présenter mes voeux, ou si j'ai tardé à réagir, c'est à cause, vous le devinez bien, de la tragédie que vit mon cher autre pays, la Syrie.
Prions pour que Dieu endigue, par Son amour infini et salvateur, le déferlement de cette haine qui est l'aboutissement normal d'un demi siècle d'étouffement de toute liberté : 20 000 victimes, 200 000 détenus, 2 000 000 de réfugiés à l'intérieur du pays, 200 000 réfugiés dans les pays voisins, viols, vols de biens, destructions de maisons... tel est le bilan de cette catastrophe qui n'annonce pas encore son terme.
Ces chiffres veulent dire qu'aucune famille n'est épargnée. Un exemple que je suis bien placé pour le donner : tous les membres de ma famille (130 personnes) sont dispersés ayant quitté leurs foyers à Homs ou au village. Trois victimes civiles parmi mes proches, trois détenus innocents, cinq maisons endommagées...
Que Dieu neutralise les criminels et mette fin à leurs actes monstrueux et qu'Il suscite des partiotes honnêtes capables de rendre aux tous les Syriens liberté, dignité et citoyenneté.
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Article qui sort du politiquement correcte habituel sans tomber dans les élucubrations conspirationnistes .
Je ne sais si c'est la vérité, mais la pluralité des avis contribue certainement à l’appréhender!
Syrie: "Je m'interroge sur l’attitude des occidentaux....
L'éventuel départ d'Assad ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays
Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l'Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, a livré aux auditeurs son sentiment au cours d'une conférence
retranscrite ci-dessous. (intro et conclusion dans les spoiler!) C'est encore trop long! Ren va râler! Tant pis!
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes
propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas
connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui
en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et
militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie
et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de
l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…
Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle
d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite,
ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès
l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des
années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez
eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal
et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient
les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie
visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité
des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus
que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise
islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la
région.
Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa
majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites
achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite
dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à
tout faire pour les filles.
Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne
ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque
pour en faire un exposé exhaustif.
Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme,
ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de
panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le
nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d'Ali, le gendre du prophète - quand ils veulent qu’on les prenne
pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur
courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que
peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime
que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu
au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant
leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non
autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les
wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les
montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté
hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires
étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des
parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu
rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas
voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres,
c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le
contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent
pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu
chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la
revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et
Druzes - qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces
minorités – et en particulier à la sienne - le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du
pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un
article paru il y maintenant près de vingt ans.[2]
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde
arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou
mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie,
Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs
frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.
Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en
Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La
guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans
l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des
alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn
Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie - que l’oncle de l’actuel président a
méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences inter-communautaires n’ont
jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des
réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afroaméricains
de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre
une telle perspective.
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe
quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui
s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique.
Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des
revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et
sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en
majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en
Libye.
Je ne sais si c'est la vérité, mais la pluralité des avis contribue certainement à l’appréhender!
Syrie: "Je m'interroge sur l’attitude des occidentaux....
L'éventuel départ d'Assad ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays
Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l'Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, a livré aux auditeurs son sentiment au cours d'une conférence
retranscrite ci-dessous. (intro et conclusion dans les spoiler!) C'est encore trop long! Ren va râler! Tant pis!
- Spoiler:
- Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes
deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre
courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être
naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute
forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe
par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.
Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à
l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux
dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles
partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre
l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six
mois à se transformer en « hiver islamiste ».
En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de
confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les
commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants
mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans
leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après
avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent
aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.
En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les
provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de
vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne
progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures
d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés
fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.
Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement
financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe,
elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur
domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer
l’inspiration étrangère et donc impie.
La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le
mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le
pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré
carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable
Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont
plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire
dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en
hydrocarbures.
Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui
n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien
digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y
alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays,
dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la
capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme –
insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.
Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension
généralisée et de l’opprobre internationale.
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes
propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas
connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui
en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et
militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie
et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de
l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…
Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle
d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite,
ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès
l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des
années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez
eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal
et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient
les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie
visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité
des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus
que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise
islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la
région.
Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa
majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites
achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite
dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à
tout faire pour les filles.
Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne
ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque
pour en faire un exposé exhaustif.
Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme,
ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de
panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le
nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d'Ali, le gendre du prophète - quand ils veulent qu’on les prenne
pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur
courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que
peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime
que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu
au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant
leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non
autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les
wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les
montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté
hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires
étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des
parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu
rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas
voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres,
c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le
contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent
pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu
chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la
revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et
Druzes - qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces
minorités – et en particulier à la sienne - le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du
pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un
article paru il y maintenant près de vingt ans.[2]
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde
arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou
mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie,
Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs
frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.
Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en
Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La
guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans
l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des
alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn
Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie - que l’oncle de l’actuel président a
méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences inter-communautaires n’ont
jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des
réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afroaméricains
de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre
une telle perspective.
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe
quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui
s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique.
Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des
revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et
sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en
majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en
Libye.
- Spoiler:
- Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous
n’aurez pas de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées «
Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même,
l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales
dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la
respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères
musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme
violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la
fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasitotalité
sur fonds séoudiens et maintenant qataris.
Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la
genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et
en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane.
Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur
le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les
forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau
national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la
dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour
rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée
représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la
bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend
plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.
Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département
d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui
représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors
d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très
mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à
un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au
sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller
tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le
président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde,
Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose - pour ne perdre ni l’hospitalité des
islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des
Séoudiens et des Qataris.
Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par
les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.
Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la
conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des
appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la
violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera
rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa
communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps
passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les
choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.
Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du
pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités
menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont
théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah
obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées,
l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en
provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir
et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.
Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de
Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits
internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue
Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des
mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de
contestation démocratique.
Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes
cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement
surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les
entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer
aux gémonies ceux qui leur résistent.
Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manoeuvres dans le monde
arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au
profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste,
l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux
politiques ne le sont pas.
De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les
chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate
réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko
Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant
à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des «
révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont
on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de
tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des
urnes.
À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse
schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néopopulisme
véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.
Idriss- Messages : 7139
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Bon, comme je citais moi-même Alain Chouet deux messages plus haut, je vais difficilement râler sur ce coup-làIdriss a écrit:C'est encore trop long! Ren va râler!
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://tempsreel.nouvelobs.com/la-revolte-syrienne/20120801.OBS8613/le-vatican-sonne-l-alarme-pour-les-chretiens-de-syrie.htmlLe 8 juin, les combats font rage entre l'Armée syrienne libre (ASL) et les soldats de Bachar al-Assad dans la ville de Homs. A un tir de mortier, la petite ville de Qusayr, 45.000 habitants majoritairement sunnites, est prise par un détachement présumé de l'ASL. A leur tête, un certain "général" Abdel Salam Harba, qui lance un ultimatum aux habitants chrétiens, diffusé par les haut-parleurs des minarets des mosquées. Il leur demande de quitter la ville dans les trois jours. Et, pour prouver sa détermination, il fait abattre l'un d'entre eux, Maurice Bitar.
Qusayr est la ville où vivait la plus forte communauté grecque-catholique du pays, soit près de 10.000 personnes. Elle a aujourd'hui été vidée de 90% de sa population chrétienne, d'après l'agence de presse du Vatican (Fides). Selon plusieurs témoignages de musulmans laïques, cela faisait deux ans que les chrétiens, jugés plutôt favorables au régime d'Al-Assad, y étaient l'objet de vexations : interdiction de circuler dans les rues à certaines heures, obligation de "céder le passage" s'ils rencontraient un musulman.
Beaucoup ont préféré gagner Damas, d'autres se sont enfuis vers le Liban voisin (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=610977Selon l’agence de presse italienne Ansa, des hommes armés ont pris d’assaut le monastère de Mar Moussa au Nord de Damas. Des religieuses et des moines étaient présents au moment de l’attaque. Il n’y a pas eu de victimes mais la structure a été saccagée. Le monastère était dirigé par un jésuite italien Paolo Dall’Oglio, contraint de quitter la Syrie, il y a quelques semaines. Il a exprimé ses regrets et sa solidarité avec la communauté monastique. Le père Dall’Oglio espère que la Syrie connaîtra très vite un avenir meilleur.
Le 22 février dernier, le monastère avait déjà été attaqué par un mystérieux commando. Alors que la communauté monastique était réunie pour la méditation, une trentaine d’hommes armés avait surgi dans l’église après avoir séquestré quatre religieuses et démoli le matériel de la bergerie (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.rue89.com/2012/08/16/au-liban-malaise-apres-une-serie-de-kidnappings-visant-des-syriens-234648Aéroport bloqué, une vingtaine de Syriens puis un Turc et un Saoudien kidnappés. Des pays qui demandent à leurs ressortissants de quitter sans délai le pays. Ce que beaucoup de Libanais redoutaient est arrivé : le conflit qui ravage la Syrie est en train de passer les frontières et de se jouer, aussi chez eux (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Monde/Avant-le-voyage-de-Benoit-XVI-au-Liban-le-P.-Dall-Oglio-espere-une-Syrie-neutre-et-interreligieuse-_NG_-2012-09-05-850073Le P. Dall’Oglio estime dans une interview accordée à Rome mercredi 5 septembre que le prochain voyage du pape au Liban, du 14 au 16 septembre, est «risqué, tant sur le plan de la sécurité que des enjeux politiques» (...)
Il attend de celui-ci qu’il «délivre des paroles fortes, sans pour autant en désigner les destinataires» sur les thèmes essentiels à l’avenir de la Syrie : droits de l’homme, protection des civils, justice. Et il espère que le pape «dira une parole claire à la diplomatie internationale, aujourd’hui impuissante et paralysée par manque de courage et d’une réelle vision».
Cette visite, à ses yeux, «signifie la confiance du pape dans le processus d’émancipation civique du Moyen-Orient». Il espère que Benoît XVI va «exprimer, comme il l’a toujours fait, le soutien de l’Église aux justes revendications du peuple syrien, appelant la communauté internationale à ne pas jouer avec le feu, à ne pas organiser la catastrophe» du démembrement de la Syrie.
Constatant que «le pouvoir libanais est favorable à la Syrie d’Assad», le jésuite déplore qu’«une partie de la hiérarchie catholique» ait pris position «de fait, en soutien au pouvoir syrien actuel, en raison du péril islamiste». À ses yeux, une telle position revient à «épouser les thèses complotistes et négationnistes de Damas, soutenues par Téhéran et Moscou».
Sauf un éventuel «miracle des bonnes volontés», le P. Dall’Oglio craint que «la guerre civile n’aboutisse à une division de la Syrie». Il constate qu’au Liban, «en dépit du soutien d’une partie des maronites au pouvoir syrien, il existe une mobilisation en faveur de la démocratie». Pourtant, le jésuite note que «les chrétiens en Syrie vivent dans des zones sous le contrôle de Damas, et n’ont aucune liberté d’expression. Ils sont donc soit surveillés, soit téléguidés, sous le coup d’une censure punitive» (...)
«Des jeunes musulmans et des jeunes chrétiens se mobilisent ensemble pour faire parvenir l’aide humanitaire». L’objectif, aux yeux du jésuite, qui a vécu de longues années en Syrie, doit être «une Syrie neutre, à l’instar de l’Autriche de l’après-guerre», sans rentrer dans l’engrenage des violences vengeresses. L’envoi de Casques bleus pourrait permettre de construire cette neutralité, à l’intérieur du pays, dans les zones les plus touchées par les violences.
Sévère à l’encontre d’une partie de la communauté internationale, «qui manifeste un accord tacite pour détruire la Syrie», il s’inquiète de voir cette impuissance «favoriser l’expansion d’une aire islamique fondamentaliste, du Mali au Pakistan».
Le P. Dall’Oglio fustige aussi une opinion catholique qui «considère inévitable un affrontement entre les musulmans et les chrétiens» : «Non, les chrétiens syriens ne sont pas victimes de persécutions. Non, l’affrontement interreligieux n’est pas inéluctable. Oui, des quartiers chrétiens sont bombardés. Oui, il y a dans la révolution des extrémistes musulmans dont l’objectif est de confessionnaliser le conflit contre la volonté consensuelle des artisans de la Révolution. Car celle-ci n’est ni islamiste, ni terroriste. Ces gens, très divers, veulent simplement la liberté, un État de droit, la démocratie. Et ils sont prêts à mourir pour cela» (...)
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