[Printemps arabe] Syrie
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Article qui sort du politiquement correcte habituel sans tomber dans les élucubrations conspirationnistes .
Je ne sais si c'est la vérité, mais la pluralité des avis contribue certainement à l’appréhender!
Syrie: "Je m'interroge sur l’attitude des occidentaux....
L'éventuel départ d'Assad ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays
Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l'Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, a livré aux auditeurs son sentiment au cours d'une conférence
retranscrite ci-dessous. (intro et conclusion dans les spoiler!) C'est encore trop long! Ren va râler! Tant pis!
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes
propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas
connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui
en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et
militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie
et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de
l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…
Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle
d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite,
ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès
l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des
années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez
eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal
et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient
les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie
visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité
des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus
que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise
islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la
région.
Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa
majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites
achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite
dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à
tout faire pour les filles.
Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne
ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque
pour en faire un exposé exhaustif.
Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme,
ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de
panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le
nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d'Ali, le gendre du prophète - quand ils veulent qu’on les prenne
pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur
courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que
peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime
que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu
au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant
leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non
autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les
wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les
montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté
hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires
étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des
parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu
rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas
voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres,
c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le
contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent
pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu
chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la
revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et
Druzes - qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces
minorités – et en particulier à la sienne - le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du
pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un
article paru il y maintenant près de vingt ans.[2]
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde
arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou
mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie,
Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs
frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.
Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en
Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La
guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans
l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des
alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn
Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie - que l’oncle de l’actuel président a
méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences inter-communautaires n’ont
jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des
réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afroaméricains
de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre
une telle perspective.
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe
quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui
s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique.
Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des
revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et
sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en
majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en
Libye.
Je ne sais si c'est la vérité, mais la pluralité des avis contribue certainement à l’appréhender!
Syrie: "Je m'interroge sur l’attitude des occidentaux....
L'éventuel départ d'Assad ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays
Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l'Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, a livré aux auditeurs son sentiment au cours d'une conférence
retranscrite ci-dessous. (intro et conclusion dans les spoiler!) C'est encore trop long! Ren va râler! Tant pis!
- Spoiler:
- Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes
deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre
courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être
naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute
forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe
par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.
Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à
l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux
dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles
partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre
l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six
mois à se transformer en « hiver islamiste ».
En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de
confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les
commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants
mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans
leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après
avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent
aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.
En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les
provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de
vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne
progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures
d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés
fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.
Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement
financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe,
elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur
domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer
l’inspiration étrangère et donc impie.
La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le
mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le
pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré
carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable
Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont
plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire
dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en
hydrocarbures.
Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui
n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien
digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y
alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays,
dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la
capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme –
insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.
Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension
généralisée et de l’opprobre internationale.
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes
propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas
connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui
en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et
militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie
et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de
l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…
Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle
d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite,
ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès
l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des
années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez
eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal
et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient
les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie
visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité
des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus
que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise
islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la
région.
Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa
majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites
achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite
dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à
tout faire pour les filles.
Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne
ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque
pour en faire un exposé exhaustif.
Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme,
ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de
panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le
nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d'Ali, le gendre du prophète - quand ils veulent qu’on les prenne
pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur
courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que
peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime
que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu
au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant
leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non
autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les
wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les
montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté
hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires
étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des
parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu
rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas
voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres,
c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le
contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent
pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu
chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la
revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et
Druzes - qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces
minorités – et en particulier à la sienne - le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du
pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un
article paru il y maintenant près de vingt ans.[2]
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde
arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou
mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie,
Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs
frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.
Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en
Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La
guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans
l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des
alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn
Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie - que l’oncle de l’actuel président a
méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences inter-communautaires n’ont
jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des
réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afroaméricains
de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre
une telle perspective.
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe
quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui
s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique.
Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des
revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et
sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en
majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en
Libye.
- Spoiler:
- Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous
n’aurez pas de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées «
Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même,
l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales
dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la
respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères
musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme
violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la
fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasitotalité
sur fonds séoudiens et maintenant qataris.
Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la
genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et
en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane.
Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur
le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les
forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau
national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la
dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour
rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée
représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la
bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend
plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.
Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département
d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui
représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors
d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très
mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à
un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au
sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller
tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le
président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde,
Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose - pour ne perdre ni l’hospitalité des
islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des
Séoudiens et des Qataris.
Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par
les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.
Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la
conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des
appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la
violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera
rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa
communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps
passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les
choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.
Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du
pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités
menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont
théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah
obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées,
l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en
provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir
et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.
Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de
Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits
internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue
Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des
mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de
contestation démocratique.
Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes
cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement
surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les
entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer
aux gémonies ceux qui leur résistent.
Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manoeuvres dans le monde
arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au
profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste,
l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux
politiques ne le sont pas.
De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les
chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate
réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko
Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant
à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des «
révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont
on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de
tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des
urnes.
À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse
schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néopopulisme
véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.
Idriss- Messages : 7075
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: [Printemps arabe] Syrie
Bon, comme je citais moi-même Alain Chouet deux messages plus haut, je vais difficilement râler sur ce coup-làIdriss a écrit:C'est encore trop long! Ren va râler!
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://tempsreel.nouvelobs.com/la-revolte-syrienne/20120801.OBS8613/le-vatican-sonne-l-alarme-pour-les-chretiens-de-syrie.htmlLe 8 juin, les combats font rage entre l'Armée syrienne libre (ASL) et les soldats de Bachar al-Assad dans la ville de Homs. A un tir de mortier, la petite ville de Qusayr, 45.000 habitants majoritairement sunnites, est prise par un détachement présumé de l'ASL. A leur tête, un certain "général" Abdel Salam Harba, qui lance un ultimatum aux habitants chrétiens, diffusé par les haut-parleurs des minarets des mosquées. Il leur demande de quitter la ville dans les trois jours. Et, pour prouver sa détermination, il fait abattre l'un d'entre eux, Maurice Bitar.
Qusayr est la ville où vivait la plus forte communauté grecque-catholique du pays, soit près de 10.000 personnes. Elle a aujourd'hui été vidée de 90% de sa population chrétienne, d'après l'agence de presse du Vatican (Fides). Selon plusieurs témoignages de musulmans laïques, cela faisait deux ans que les chrétiens, jugés plutôt favorables au régime d'Al-Assad, y étaient l'objet de vexations : interdiction de circuler dans les rues à certaines heures, obligation de "céder le passage" s'ils rencontraient un musulman.
Beaucoup ont préféré gagner Damas, d'autres se sont enfuis vers le Liban voisin (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=610977Selon l’agence de presse italienne Ansa, des hommes armés ont pris d’assaut le monastère de Mar Moussa au Nord de Damas. Des religieuses et des moines étaient présents au moment de l’attaque. Il n’y a pas eu de victimes mais la structure a été saccagée. Le monastère était dirigé par un jésuite italien Paolo Dall’Oglio, contraint de quitter la Syrie, il y a quelques semaines. Il a exprimé ses regrets et sa solidarité avec la communauté monastique. Le père Dall’Oglio espère que la Syrie connaîtra très vite un avenir meilleur.
Le 22 février dernier, le monastère avait déjà été attaqué par un mystérieux commando. Alors que la communauté monastique était réunie pour la méditation, une trentaine d’hommes armés avait surgi dans l’église après avoir séquestré quatre religieuses et démoli le matériel de la bergerie (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.rue89.com/2012/08/16/au-liban-malaise-apres-une-serie-de-kidnappings-visant-des-syriens-234648Aéroport bloqué, une vingtaine de Syriens puis un Turc et un Saoudien kidnappés. Des pays qui demandent à leurs ressortissants de quitter sans délai le pays. Ce que beaucoup de Libanais redoutaient est arrivé : le conflit qui ravage la Syrie est en train de passer les frontières et de se jouer, aussi chez eux (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Monde/Avant-le-voyage-de-Benoit-XVI-au-Liban-le-P.-Dall-Oglio-espere-une-Syrie-neutre-et-interreligieuse-_NG_-2012-09-05-850073Le P. Dall’Oglio estime dans une interview accordée à Rome mercredi 5 septembre que le prochain voyage du pape au Liban, du 14 au 16 septembre, est «risqué, tant sur le plan de la sécurité que des enjeux politiques» (...)
Il attend de celui-ci qu’il «délivre des paroles fortes, sans pour autant en désigner les destinataires» sur les thèmes essentiels à l’avenir de la Syrie : droits de l’homme, protection des civils, justice. Et il espère que le pape «dira une parole claire à la diplomatie internationale, aujourd’hui impuissante et paralysée par manque de courage et d’une réelle vision».
Cette visite, à ses yeux, «signifie la confiance du pape dans le processus d’émancipation civique du Moyen-Orient». Il espère que Benoît XVI va «exprimer, comme il l’a toujours fait, le soutien de l’Église aux justes revendications du peuple syrien, appelant la communauté internationale à ne pas jouer avec le feu, à ne pas organiser la catastrophe» du démembrement de la Syrie.
Constatant que «le pouvoir libanais est favorable à la Syrie d’Assad», le jésuite déplore qu’«une partie de la hiérarchie catholique» ait pris position «de fait, en soutien au pouvoir syrien actuel, en raison du péril islamiste». À ses yeux, une telle position revient à «épouser les thèses complotistes et négationnistes de Damas, soutenues par Téhéran et Moscou».
Sauf un éventuel «miracle des bonnes volontés», le P. Dall’Oglio craint que «la guerre civile n’aboutisse à une division de la Syrie». Il constate qu’au Liban, «en dépit du soutien d’une partie des maronites au pouvoir syrien, il existe une mobilisation en faveur de la démocratie». Pourtant, le jésuite note que «les chrétiens en Syrie vivent dans des zones sous le contrôle de Damas, et n’ont aucune liberté d’expression. Ils sont donc soit surveillés, soit téléguidés, sous le coup d’une censure punitive» (...)
«Des jeunes musulmans et des jeunes chrétiens se mobilisent ensemble pour faire parvenir l’aide humanitaire». L’objectif, aux yeux du jésuite, qui a vécu de longues années en Syrie, doit être «une Syrie neutre, à l’instar de l’Autriche de l’après-guerre», sans rentrer dans l’engrenage des violences vengeresses. L’envoi de Casques bleus pourrait permettre de construire cette neutralité, à l’intérieur du pays, dans les zones les plus touchées par les violences.
Sévère à l’encontre d’une partie de la communauté internationale, «qui manifeste un accord tacite pour détruire la Syrie», il s’inquiète de voir cette impuissance «favoriser l’expansion d’une aire islamique fondamentaliste, du Mali au Pakistan».
Le P. Dall’Oglio fustige aussi une opinion catholique qui «considère inévitable un affrontement entre les musulmans et les chrétiens» : «Non, les chrétiens syriens ne sont pas victimes de persécutions. Non, l’affrontement interreligieux n’est pas inéluctable. Oui, des quartiers chrétiens sont bombardés. Oui, il y a dans la révolution des extrémistes musulmans dont l’objectif est de confessionnaliser le conflit contre la volonté consensuelle des artisans de la Révolution. Car celle-ci n’est ni islamiste, ni terroriste. Ces gens, très divers, veulent simplement la liberté, un État de droit, la démocratie. Et ils sont prêts à mourir pour cela» (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.lavie.fr/chroniques/matinale-chretienne/syrie-le-pape-renonce-a-envoyer-une-delegation-08-11-2012-33066_167.php"Je continue à suivre avec une appréhension particulière la situation de violence tragique en Syrie, où le bruit des armes ne cesse pas et où le nombre des victimes et l'effroyable souffrance de la population s'accroissent chaque jour, en particulier ceux qui ont dû abandonner leurs maisons. Pour manifester ma solidarité et celle de toute l'Église à la population en Syrie et la proximité spirituelle aux communautés chrétiennes du pays, j'ai voulu envoyer une délégation de Pères synodaux à Damas. Malheureusement, les circonstances diverses et l'évolution de la situation n'ont pas permis à cette initiative de se concrétiser dans les modalités souhaitées" (...)
Ce n'est certainement pas de gaieté de coeur que le pape a abandonné un projet qui lui tenait très à coeur. Mais aux exigences de sécurité pour les délégués, impossibles à tenir dans un pays ravagé par la guerre civile, s'ajoute un autre point : la question de l'instrumentalisation possible d'une telle visite. Comme le souligne la dépêche de l'AFP, "Le père jésuite Dall'Oglio longtemps établi en Syrie pour promouvoir le dialogue islamo-chrétien, puis expulsé par les autorités, avait jugé probable que les cardinaux ne voient 'que les officiels qui sont, bon gré mal gré, du côté du régime'. 'Le message risque d'être utilisé par Assad', avait-il mis en garde. L'embarras du Saint-Siège était visible, d'autant que le régime Assad n'avait pas donné son feu vert. Un abandon du projet semblait probable, même si personne ne le disait officiellement"
En lieu et place de la délégation synodale, le pape a donc envoyé au Liban le cardinal Sarah, préfet de la congrégation Cor Unum, afin qu'il y rencontre les réfugiés comme les officiels dans un environnement plus neutre (...) "Les chrétiens ont gagné une 'valeur ajoutée' dans la main du régime confessionnel syrien depuis le début de la révolution. Il les a considérés comme un 'dépôt de garantie de l’Occident'. [...] Dans les médias confessionnels du régime de Bachar Al Assad, les chrétiens de Syrie doivent toujours être présentés comme des 'moutons apeurés'. Leur sécurité doit passer avant la liberté. Ils doivent réclamer du régime, comme de la société internationale, de les protéger. Leurs croix doivent trembler de peur, et leurs enfants passer leurs journées dans les cabinets des psychologues" (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
la suite sur http://www.oeuvre-orient.fr/2012/11/23/syrie-cri-dalarme-au-nom-de-la-population-de-la-region-dhassake/Au nom des trois évêques de la région, syrien catholique, syrien orthodoxe et assyrien oriental, ainsi qu’au nom des différentes composantes ethniques : syriaques, arabes, kurdes, yazides, arméniens et autres, je lance cet urgentissime appel à :
S.S le Pape Benoît XVI, à tous les chefs d’État, surtout à ceux qui ont une influence dans ce qui se passe dans la région et surtout en Syrie, au secrétaire général de l’ONU et à toutes les personnes de bonne volonté, de vouloir fermement intervenir pour que notre région, la préfecture de Hassaké au Nord-Est de la Syrie, demeure encore et reste un havre de sécurité et de paix, elle est, à ce moment la seul en partie épargnée en Syrie.
Cette région de la Jézireh, dont les deux plus grandes villes sont Kamichli et Hassaké, abritent plus de quatre cents mille réfugiés venus de toutes les régions du pays: Alep, Idlib, Homs, Der-Ez-Zor… etc ainsi que les anciens réfugiés irakiens généralement oubliés.
Ce que nous voulons, et avec insistance, c’est que tous ceux à qui nous lançons cet appel urgent fassent pression sur les différents groupes armés et l’Armée libre pour qu’elles n’entrent pas dans notre région afin qu’elle demeure toujours ce qu’elle est : le seul havre de paix et de sécurité en Syrie.
Nous insistons sur la sortie des groupes armées qui occupent Ras El-Aïn, ville-frontière et aujourd’hui ville fantôme, afin que les trente mille réfugiés qui l’ont quittée, rentrent chez eux (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
A lire sur le site des Focolari :
http://www.focolare.org/fr/news/2012/12/15/siria-ho-deciso-di-restare/Dans la situation où se trouve la Syrie – déchirée par un conflit nourri d’ignorance, de divisions, de sectarisme confessionnel, – en tant que père et mari j’ai dû décider si je restais dans ce Pays que j’aime ou si je devais émigrer pour le bien de ma famille.
Il y a quelques mois j’ai acheté les billets d’avion et commencé les démarches nécessaires pour le départ, mais, au fond de moi, je n’étais pas tranquille, même si j’avais une opportunité de travail à Beyrouth. Je sentais avoir une mission à offrir à mon peuple et à mon Pays.
A ce moment, la situation à Alep, ma ville, n’était pas aussi grave, mais nous sentions tous que le pire allait arriver. Et en fait, la situation s’est dégradée rapidement.
J’avais décidé au début que ma femme et mes filles partiraient pour Beyrouth tandis que je resterais à Alep. Ma femme n’était pas d’accord : « Ou nous partons tous ou nous restons tous, ensemble ! » Ainsi, plutôt que de fuir le Pays pour nous protéger du chaos et de la mort, nous avons choisi ensemble, comme famille, de rester.
Je ne suis pas une personne habituée à prier, mais j’ai senti en ce moment que Dieu me demandait quelque chose. Je suis allé à l’église et je Lui ai offert ma vie et la vie de ma famille : « Notre avenir est entre Tes mains. » Une grande paix intérieure m’a envahi malgré la tension ambiante.
Avec des amis chrétiens nous avons cherché à comprendre les besoins de notre communauté en essayant de répondre à travers des aides, même toutes simples. Un jour, pendant que je travaillais à la restauration de l’église, je me suis trouvé à parler avec le curé des conditions de vie difficiles de nombreuses familles et des problèmes pour trouver du lait pour les enfants. Nous nous sommes tout de suite mis à la recherche de cette nourriture de base, mais il n’y en avait plus dans les magasins. A la fin nous avons quand même réussi à en avoir seulement 4 boîtes. Comment faire pour assurer le lait aux enfants de ces familles appartenant à la classe moyenne mais qui maintenant, n’avaient plus aucune ressource ? Sans programme en tête, nous avons commencé à noter les nécessités. Au début, sur la liste figuraient bien 300 familles ! Nous avons demandé des dons à de nombreuses personnes, en recevant seulement 300 L. S. (4 dollars). Impossible de faire quelque chose avec une somme aussi dérisoire, mais ce fut juste à ce moment qu’une personne, ayant appris la situation, est intervenue en couvrant tous les besoins immédiats par l’intermédiaire de la Caritas de la Syrie !
Un jour j’ai préparé un panier de produits alimentaires, comme si c’était pour ma famille. Puis je l’ai porté à une personne qui, surprise, ne le voulait pas. Mais quand je lui ai dit : « Ceci je l’ai préparé pour moi et ce qui est mien est tien », émue elle l’a accepté.
Entre temps, les familles dans le besoin avaient augmenté, passant de 300 à 1.500, et donc nous n’arrivions plus à assurer même les produits de première nécessité. Nous avons alors pensé à demander de l’aide à l’organisation humanitaire ‘’Mezzaluna Rossa’’ (Croissant Rouge). Lorsqu’ils ont demandé si nous offrions le soutien aux personnes de toutes les confessions, était présente une personne qui connaissait le Centre pour les enfants sourds et muets qui parlaient le langage des signes avec ma femme et elle savait que nous nous occupions des musulmans et des chrétiens de la même façon. Elle a fait un signe d’assentiment à la responsable de l’Association qui nous a donné accès à leurs magasins, leurs entrepôts. Grande a été la surprise pour la quantité des aides reçues ! »
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Le printemps arabe : une manipulation ?
Naoufel Brahimi El Mili, professeur à Science Po Paris et auteur du livre Le printemps arabe : une manipulation ? paru aux éditions Max Milo.
Naoufel Brahimi El Mili, professeur à Science Po Paris et auteur du livre Le printemps arabe : une manipulation ? paru aux éditions Max Milo.
Idriss- Messages : 7075
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.oeuvre-orient.fr/2013/05/02/journee-mondiale-de-priere-pour-la-syrie-le-samedi-11-mai-2013/(...) Samedi 11 mai 2013, les chrétiens de toutes les dénominations se retrouveront dans la prière, pour supplier Dieu d’accorder sa miséricorde à la Syrie et de mettre fin à la violence. Il est trop risqué de se déplacer dans les zones de combat. Nous devrons nous limiter à des réunions locales à travers tout le pays, dans les maisons, dans des lieux de rencontre et dans les églises. Toutes les dénominations seront représentées (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Père Paolo Dall'Oglio, auteur de "La rage et la lumière"
Armelle Charrier reçoit le père Paolo Dall’Oglio, un prêtre jésuite italien qui a passé plus de trente ans à promouvoir le dialogue inter-religieux en Syrie, au sein du monastère de Mar Moussa, au nord de Damas. Dès les débuts de la révolution syrienne, il apporte son soutien à l’opposition au régime. Cette prise de parti entraîne son expulsion du pays en juin 2012.
Depuis qu'il a été contraint de quitter la Syrie, le Père Paolo Dall'Oglio continue de dénoncer les massacres perpétrés par les autorités et dénonce l’immobilisme de la communauté internationale
Html débloqué , cela semble marcher
Idriss- Messages : 7075
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Date d'inscription : 25/05/2012
Re: [Printemps arabe] Syrie
Idriss a écrit:Html débloqué , cela semble marcher
...merci de ton insistance qui a permis d'améliorer les réglages de ce forum !
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Re: [Printemps arabe] Syrie
J'ai trouvé le témoignage du Père Paolo Dall'Oglio particulièrement intéressant!
Idriss- Messages : 7075
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Date d'inscription : 25/05/2012
Re: [Printemps arabe] Syrie
Paolo Dall'Oglio a donc publié mercredi dernier aux Editions de l'Atelier un essai autobiographique intitulé La rage et la lumière. Interview :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-pour-le-droit-et-le-devoir-de-combattre-l-injustice_1246191.htmlQu'est-ce qui vous irrite le plus dans la rhétorique des partisans occidentaux de la "retenue" ?
Cette idée que l'islam n'est pas réformable, que les chrétiens d'Orient ne peuvent se sauver que contre lui. Que, sur l'échiquier syrien, ils n'ont le choix qu'entre Bachar et l'exil. En d'autres termes, il leur faudrait soit collaborer avec son régime, responsabilité morale grave, soit renoncer à incarner une des richesses culturelles de ce pays. Or, les chrétiens n'ont pas à choisir entre une constitution islamiste et une constitution laïque. Ils doivent demander à toute la patrie d'accepter leur présence patriotique.
Peuvent-ils échapper au statut de "dhimmi", censé obtenir une protection en contrepartie de sa soumission à l'ordre islamique ?
La dhimmitude est perçue en Occident comme une institution d'asservissement de la minorité. Un peu court. Dans une époque pré-démocratique, elle constitue un instrument du pluralisme. En son nom, le sunnite a le devoir de protéger les chrétiens, comme le commande le Prophète. Voilà pourquoi je préconise une évolution de la dhimmitude plus qu'une laïcisation forcée des sociétés musulmanes. L'attitude explicitement anti-chrétiens d'al-Qaïda est d'ailleurs étrangère à la tradition. Le drame des chrétiens d'Orient, c'est d'être pris au piège de guerres "civiles" entre musulmans. Broyés par le conflit entre chiites et sunnites (...)
La radicalisation de la résistance armée syrienne est-elle inéluctable ?
L'absence de secours de l'Occident a poussé jour après jour des démocrates musulmans dans les bras du radicalisme. Lors d'un récent séjour clandestin en Syrie, j'ai discuté avec des militants et des cadres du Front al-Nosra. Leur acte d'allégeance envers al-Qaïda est objectivement dangereux pour la liberté et le sens critique des Syriens, comme pour le devenir démocratique du pays. Mais n'oublions pas que ce sont les mêmes groupes qui ont été actionnés hier en Irak ou au Liban par les services de renseignement du clan Assad. N'oublions pas non plus que le sentiment d'abandon par le monde libre constitue le moteur fondamental de cette radicalisation. Le chef d'une unité influente d'al-Nosra m'a dit ceci : pendant un an, j'ai cru que la solidarité démocratique nous aiderait à nous débarrasser de Bachar ; puis j'ai compris que Dieu voulait que nous nous libérions seuls pour instaurer ici un émirat islamique
Américains et Européens justifient leurs réticences à livrer des armes à la rébellion par la crainte qu'elles tombent "en de mauvaises mains" ; en clair qu'elles garnissent les arsenaux de factions djihadistes. Que vaut cette prévention ?
Argument faux. Qui révèle la puissance manipulatrice des amis occidentaux de Bachar, de l'extrême-gauche anti-impérialiste à l'extrême-droite islamophobe, via divers réseaux de solidarité chrétiens. Cet alibi reflète aussi l'ampleur et la profondeur de la corruption orchestrée, selon une logique mafieuse, par l'appareil dictatorial syrien ; notamment dans le domaine de l'information. Une partie de la famille Assad, qui trempe dans les trafics d'armes et de stupéfiants, y a consacré beaucoup d'argent. En invoquant cet argument fictif, l'Occident tente de de justifier une position simple : il faut garder Assad. Chez les néo-conservateurs américains comme en Israël, on est persuadé de tirer profit de la guerre entre musulmans, gage d'une victoire géostratégique. Un conflit sans vainqueur, dont la longue boucherie Irak-Iran fournit le modèle historique (...)
Hier décrit comme une "ligne rouge" par Washington, le recours aux armes chimiques suscite aujourd'hui un discours ambigu. Pourquoi ?
Ce discours procède de la même logique que les réticences relatives au sort des armements. Toutes les lignes rouges ont été enfoncées sans que nul ne bouge. On en est à ergoter sur "l'usage épisodique" de substances chimiques. En fait, tant que leur usage n'apparaît pas comme dangereux pour Israël, il est jugé tolérable.
Votre témoignage renvoie à la notion de "violence légitime". Vous avez été séduit dans votre jeunesse par la radicalité des Brigades Rouges, puis été tenté un temps de prendre les armes au Liban, et vous vous définissez aujourd'hui comme "l'assistant ecclésiastique de la résistance syrienne armée". Est-ce bien compatible avec le message du Christ ?
J'admets la dimension scandaleuse de tout cela. Mais il existe un droit, et un devoir, de résister à l'agression et de défendre la justice. Pour autant, j'ai conscience de la dimension équivoque que peut revêtir un principe parfois dévoyé par des pouvoirs iniques pour se donner une légitimité. Il nous faut par ailleurs réinventer la capacité stratégique de la non-violence. L'ennui, c'est que les non-violents sont restés absents du théâtre syrien.
Quelles réactions vos engagements suscitent-ils à Rome ?
Le Vatican a trop de problèmes internes à l'Eglise à régler pour s'occuper de la Syrie ou de moi (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Le père Paolo sera en conférence sur Paris dans 2 semaines :
Forum 104, 104 rue de Vaugirard, 75006 Paris, le lundi 27 mai à 19h
métro : Saint-Placide ou Montparnasse
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://videos.arte.tv/fr/videos/28-minutes--7497510.html
Toujours le père Paolo sur Arte+7 ( donc durée limitée!)
L'extrémisme du Père Paolo est parfois un peu inquiétante mais à défaut de l'entendre peut-être faut-il l'écouter !
Toujours le père Paolo sur Arte+7 ( donc durée limitée!)
L'extrémisme du Père Paolo est parfois un peu inquiétante mais à défaut de l'entendre peut-être faut-il l'écouter !
Idriss- Messages : 7075
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Re: [Printemps arabe] Syrie
C'est-à-dire ?Idriss a écrit:L'extrémisme du Père Paolo est parfois un peu inquiétant
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.atlantico.fr/decryptage/extension-domaine-lutte-guerre-civile-confessionnelle-syrienne-gagne-irak-jean-bernard-pinatel-751528.html(...) Devant ce qui se passe en Libye, en Syrie et aujourd’hui en Irak, on mesure tous les risques que fait courir aux citoyens français dans ces régions notre diplomatie qui soutient pour des raisons idéologiques tout fauteur de trouble dès lors qu’il se déclare révolutionnaire en sous-estimant la dimension confessionnelle qui sous-tend tous ces conflits à plus ou moins long terme.
En Lybie, [5] où faute d’un pouvoir fort et organisé, les djihadistes de tous bords disposent d’un sanctuaire pour déstabiliser tout le Sahel. En Syrie où les laïcs et les musulmans modérés en résistance contre le pouvoir à Damas sont progressivement supplantés par des islamistes radicaux, mieux organisés, plus entrainés et plus fanatiques. Le 9 avril dernier en Syrie les masques sont enfin tombés. Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de la branche irakienne d’Al-Qaida a annoncé dans un message audio la fusion de son groupe avec le Jabhat Al-Nosra (Front du soutien), principale organisation djihadiste armée en Syrie[6]. Le nouvel ensemble s’appelle Al-Qaida en Irak et au Levant. Cette annonce intervient juste après l’appel lancé par le successeur de Ben Laden, Ayman Al-Zawahiri à l’instauration d’un régime islamique en Syrie après la chute du régime de Bachar Al-Assad (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Roland Dumas- les Anglais préparaient la guerre en Syrie deux ans avant les manifestations en 2011
Nicolas- Messages : 1701
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Entretien exclusif du Président syrien à l’occasion du cinquantenaire du quotidien « Al-Thawra ».
Il me parait important d'écouter quand-même l'avis de celui que nos élites auraient bien voulu massacrer comme Kadhafi ...
texte intégral ici :
http://www.mondialisation.ca/president-bachar-al-assad-ce-qui-se-passe-en-syrie-nest-pas-une-revolution/5342188?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=president-bachar-al-assad-ce-qui-se-passe-en-syrie-nest-pas-une-revolution
Il me parait important d'écouter quand-même l'avis de celui que nos élites auraient bien voulu massacrer comme Kadhafi ...
texte intégral ici :
http://www.mondialisation.ca/president-bachar-al-assad-ce-qui-se-passe-en-syrie-nest-pas-une-revolution/5342188?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=president-bachar-al-assad-ce-qui-se-passe-en-syrie-nest-pas-une-revolution
Nicolas- Messages : 1701
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Re: [Printemps arabe] Syrie
-Ren- a écrit:Paolo Dall'Oglio a donc publié mercredi dernier aux Editions de l'Atelier un essai autobiographique intitulé La rage et la lumière.
Le Père Paolo Dall'Oglio s'est visiblement inspiré pour le titre d'un brûlot d'Oriana Fallaci : La rage et l'orgueil.
Pour quelle raison?
Blaise- Messages : 220
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Tiens ? Je n'avais pas fait le rapprochement ! Bonne question...Blaise a écrit:Le Père Paolo Dall'Oglio s'est visiblement inspiré pour le titre d'un brûlot d'Oriana Fallaci : La rage et l'orgueil.
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://www.lefigaro.fr/international/2013/07/23/01003-20130723ARTFIG00456-en-syrie-les-djihadistes-rejettent-la-democratie.php(...) Dans un enregistrement audio relayé par des sites islamistes, le chef du Front djihadiste al-Nosra indique clairement sa conception du pouvoir dans la Syrie de l'après Bachar el-Assad. «Nous ne croyons ni aux partis politiques ni aux élections parlementaires, nous croyons à une gouvernance islamique basée sur la choura» (...) «Le moyen d'appliquer la charia, c'est à travers le djihad»
Au côté de l'Émirat islamique d'Irak et au levant (EIIL), le Front al-Nosra, qui a prêté allégeance à al-Qaida en avril, est la principale organisation djihadiste luttant contre le régime de Damas. Cette prise de position ne peut que gêner la composante plus modérée de l'opposition autour de l'Armée syrienne libre (ASL), qui coopère parfois avec les djihadistes, tout en cherchant à les marginaliser pour complaire à ses parrains occidentaux. Mais sans armements de qualité, les promesses de l'ASL restent lettre morte, quand elles ne sont tout simplement pas contredites par des actions communes menées par ses hommes, qui n'hésitent pas, comme c'est le cas actuellement, à s'allier aux groupes djihadistes contre les forces kurdes dans le nord du pays.
«Les djihadistes sont les bourgeois de la révolution», ironise un opposant. Profitant de la complaisance de la Turquie, principal pays de transit jusqu'en Syrie, ce sont les seuls à recevoir, sans interruption, armes et argent de leurs sponsors du Golfe. «Chaque semaine, munis de valises d'argent que personne ne contrôle, des hommes d'affaires et des responsables salafistes font l'aller-retour entre la Turquie et la Jordanie depuis l'Arabie saoudite» (...) Du Koweït, un «comité de soutien aux moudjahidins en Syrie», présidé par le député salafiste Walid Tabatabaï, dépêche des avocats convoyer de l'argent aux rebelles les plus radicaux. Enfin du Qatar, les émissaires des cheikhs Abdelrahmane Nouaimi et Ali Sweidi font de même, épaulés par un ressortissant libanais à Doha. Autant d'initiatives plus ou moins privées, qui permettent aux autorités de ces pays de se dédouaner de toute responsabilité dans un quelconque financement du terrorisme.
Pendant longtemps, d'autres valises passaient par le Liban, mais depuis la reprise d'al-Qusayr à 30 km du pays du Cèdre, la «route des valises» a été stoppée net par le régime syrien qui contrôle mieux sa frontière avec le Liban. Résultat : si chaque rebelle de l'ASL perçoit en moyenne 200 dollars chaque mois, la solde djihadiste est plus élevée (...)
L'argent et les armes ont été la principale motivation des combattants syriens qui rejoignaient al-Nosra. «Le problème, c'est que ses chefs exercent rapidement un lavage de cerveau auprès de leurs nouvelles recrues, leur retour au bercail sera donc difficile», prévient un expert onusien. Alors qu'ils ne représentaient que 5 à 10 % des rebelles, il y a un an environ, les djihadistes pèsent aujourd'hui entre 35 et 40 % dans leurs bastions du Nord et de l'Est. «Si la situation continue d'évoluer ainsi et que dans six mois on arrive à une confrontation entre le régime et al-Qaida, une centaine de groupes laïques sur les 1300 que compte la rébellion affirment que s'ils sont acculés à choisir entre al-Qaida et le régime, ils choisiront Bachar», avertit la source onusienne, en contact avec les rebelles.
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Re: [Printemps arabe] Syrie
http://blogs.rue89.com/jean-pierre-filiu/2013/07/27/lettre-dalep-avec-les-syriens-que-lon-abandonnes-leur-sort-230865L’enlèvement, le 6 juin 2013, de deux journalistes d’Europe 1, mon ami Didier François et le photographe Edouard Elias, a rendu ce type d’enquête encore plus périlleux. J’ai pour ma part choisi l’immersion dans la résistance civile (...) J’ai pu constater sur place les multiples stigmates des bombardements gouvernementaux, menés par hélicoptères, par avions, par artillerie et par blindés (...) J’ai vu, devant chacun des hôpitaux de campagne, les tentes d’urgence installées en cas d’attaque chimique. Pour mémoire, les services de santé d’Alep, gérés pour la première fois de leur histoire par une municipalité démocratiquement élue, disposent de 10 000 doses d’atropine (à injecter en cas d’exposition au gaz sarin) et de… seize masques à gaz.
Je me suis surtout plongé dans cette population de deux millions de femmes et d’hommes pour qui le retour de la dictature est tout simplement inconcevable. Les pilonnages récurrents ne font qu’intensifier la haine (...)
Mais de toutes les armes dont le despote frappe les civils insoumis, ce sont les missiles Scud qui suscitent l’effroi le plus intense. Ces missiles balistiques sont en effet tirés depuis la banlieue nord de Damas, à 300 kilomètres de là, pour s’abattre sur des zones résidentielles de manière aveugle. Il n’y a pas de précédent à la perpétration d’un tel crime de guerre à l’encontre d’une population désarmée (...)
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Re: [Printemps arabe] Syrie
Salam à tous,
Je suis désolé d'apporter cette nouvelle...
http://fait-religieux.com/en_bref_1/2013/07/30/syrie_le_jesuite_paolo_dall_oglio_enleve_par_des_islamistes
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