Conception biblique du mot « esprit »
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
C'est là que, selon moi, tu te trompes : la question n'étant absolument pas essentielle en Islam, il n'y a donc pas forcément de cohérence à trouver.Roque a écrit:C'est cette cohérence que je voudrais exposée sur le fil : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t159-conceptions-islamiques-du-mot-esprit . Je ne suis pas du tout convaincu de ce que j'ai " capté " parce qu'il doit bien y avoir une cohérence quelque part (des siècles de réflexion y ont certainement pourvu), mais je ne suis pas encore parvenu à la percevoir
Re: Conception biblique du mot « esprit »
C'est une éventualité à laquelle j'ai pensé. Chacun y va donc de son interprétation " verset par verset " sans trop se soucier du tableau final. C'est un peu décevant.-Ren- a écrit:C'est là que, selon moi, tu te trompes : la question n'étant absolument pas essentielle en Islam, il n'y a donc pas forcément de cohérence à trouver.
Roque- Messages : 5064
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Roque a écrit:C'est une éventualité à laquelle j'ai pensé. Chacun y va donc de son interprétation " verset par verset " sans trop se soucier du tableau final. C'est un peu décevant.-Ren- a écrit:C'est là que, selon moi, tu te trompes : la question n'étant absolument pas essentielle en Islam, il n'y a donc pas forcément de cohérence à trouver.
Avant de conclure aussi définitivement, revoyez plutôt de ce coté-là:''
Yahia a écrit:
Toujours curieux de ce qui est caché, ce sont évidemment les soufis ( et les chi'ites, absents du forum) , qui ont développé une réflexion plus approfondie sur l '« esprit » et chez qui tu pourrait voir une meilleure approche de la cohérence que tu cherches chez les musulmans : 'Abd Al-Razzâ al-Qâshânî, Ibn Arabî ,'Abd ar-Razzâq Yahya(=Charles-André Gilis) , etc..
Il y a probablement de quoi satisfaire votre attente.('')
Re: Conception biblique du mot « esprit »
Non, je ne suis pas satisfait. Pour moi, cette " cohérence " de la conception islamique de la notion de l'esprit reste donc à démontrer ...Yahia a écrit:
Toujours curieux de ce qui est caché, ce sont évidemment les soufis ( et les chi'ites, absents du forum) , qui ont développé une réflexion plus approfondie sur l '« esprit » et chez qui tu pourrait voir une meilleure approche de la cohérence que tu cherches chez les musulmans : 'Abd Al-Razzâ al-Qâshânî, Ibn Arabî ,'Abd ar-Razzâq Yahya(=Charles-André Gilis) , etc..
Il y a probablement de quoi satisfaire votre attente.('')
Comme je le disais en introduction.
Roque a écrit:Le Coran emploie le mot " esprit " ou " Esprit " dans 20 versets. La Bible emploie ce mot dans 584 versets.
De mon point de vue, avec 20 versets le Coran produit une notion éclatée en 6 ou 7 sens différents et disjoints, alors que la Bible avec 584 versets produit une conception articulée et cohérente. Les conditions d'élaboration de la Bible (des siècles) et du Coran (23 ans) sont évidemment différentes ...
Roque- Messages : 5064
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Rouah , Nefesh et Neshama sont les "principes" de l'âme individuée, mais il faut comprendre que le rattachement de l'âme au corps n'est pas quelque chose de simple, c'est le résultat de l'alliance de ces trois principes qui ne sont pas pour autant séparés et que cette "alliance" constitue l'Etre.
- Nefesh, c'est "l'âme animale", le "souffle d'en bas", le principe de vie dans ce qu'il a d'immanent,de matriciel, c'est ce qui permet au corps de se mouvoir. On l'assimile au sang.
- Rouah: c'est "l'esprit" dans le sens intellectuel du terme, l'intelligence dans ce qu'elle a d'analytique. Cela concerne l'intelligible.
- Nechamah: C'est le "souffle d'en haut", l'aspect "numineux" de l'Etre, c'est de l'ordre du transcendant et du matriciant.
Cela correspond à l’essence divine purement spirituelle et elle demeure mystérieuse et inaccessible tel D.ieu. la part d'in-fini, d'indetermination. On en connait que les manifestations.
C'est bien sur Rouah qui fait le lien entre l'en haut et l'en bas.
Dans le Texte Biblique, c'est ce mot qui est dit comme "planant entre l'en haut et l'en bas"
Dans le système kabbaliste, cette typologie correspond à certaines des sephiroth de l'"arbre de vie".
Le Nefesh étant l'expression de la vie en ce qu'elle a d'immanent, matériel, elle s'attache à l'attribut Malkhout "le royaume", "Olam Hazé", le monde tel qu'il est, le "monde materiel".
Le Rouah faisait le lien entre deux opposés, le haut et le bas, l'immanence et la transcendante, le feminin et le masculin, il est relié à Tifferet, qui signifie "beauté" dans le sens d'Harmonie.Trouver un équilibre dans la dualité, donner du sens en somme.
La nechamah elle trouve sa source dans Binah, qui constitue Olam Haba, "le monde qui vient", celui dans lequel "la connaissance de D.ieu recouvrira la surface de la terre, comme l'eau le fond de l'ocean" comme il est dit.
il y a « yéh’idah », le Désir originel, l’âme unitaire ou "Ame de l'ame", qui est déjà dans Kéter, . Ce désir originel est rattaché à la plus haute des sephirot, "Keter", la "couronne" qui constitue le "point" où la possibilité de l'Etre jaillit de façon continue.
C'est en quelque "l'antichambre" du monde divin, le point de contact entre D.ieu (l'In-fini dans le sens de "l'Indéterminé") et Sa création qui elle est finie, déterminée, puisque ayant "une forme".
Au dessus de cette sephira, est souvent noté le fameux Nom, forme du verbe être à inaccompli, sous lequel, D.ieu apparaisant sous la forme du buisson ardent, se révèle à Moïse "Je serais", ou "Je suis entrain d'être", "Ehyéh" en hébreu.
- Nefesh, c'est "l'âme animale", le "souffle d'en bas", le principe de vie dans ce qu'il a d'immanent,de matriciel, c'est ce qui permet au corps de se mouvoir. On l'assimile au sang.
- Rouah: c'est "l'esprit" dans le sens intellectuel du terme, l'intelligence dans ce qu'elle a d'analytique. Cela concerne l'intelligible.
- Nechamah: C'est le "souffle d'en haut", l'aspect "numineux" de l'Etre, c'est de l'ordre du transcendant et du matriciant.
Cela correspond à l’essence divine purement spirituelle et elle demeure mystérieuse et inaccessible tel D.ieu. la part d'in-fini, d'indetermination. On en connait que les manifestations.
C'est bien sur Rouah qui fait le lien entre l'en haut et l'en bas.
Dans le Texte Biblique, c'est ce mot qui est dit comme "planant entre l'en haut et l'en bas"
Dans le système kabbaliste, cette typologie correspond à certaines des sephiroth de l'"arbre de vie".
Le Nefesh étant l'expression de la vie en ce qu'elle a d'immanent, matériel, elle s'attache à l'attribut Malkhout "le royaume", "Olam Hazé", le monde tel qu'il est, le "monde materiel".
Le Rouah faisait le lien entre deux opposés, le haut et le bas, l'immanence et la transcendante, le feminin et le masculin, il est relié à Tifferet, qui signifie "beauté" dans le sens d'Harmonie.Trouver un équilibre dans la dualité, donner du sens en somme.
La nechamah elle trouve sa source dans Binah, qui constitue Olam Haba, "le monde qui vient", celui dans lequel "la connaissance de D.ieu recouvrira la surface de la terre, comme l'eau le fond de l'ocean" comme il est dit.
il y a « yéh’idah », le Désir originel, l’âme unitaire ou "Ame de l'ame", qui est déjà dans Kéter, . Ce désir originel est rattaché à la plus haute des sephirot, "Keter", la "couronne" qui constitue le "point" où la possibilité de l'Etre jaillit de façon continue.
C'est en quelque "l'antichambre" du monde divin, le point de contact entre D.ieu (l'In-fini dans le sens de "l'Indéterminé") et Sa création qui elle est finie, déterminée, puisque ayant "une forme".
Au dessus de cette sephira, est souvent noté le fameux Nom, forme du verbe être à inaccompli, sous lequel, D.ieu apparaisant sous la forme du buisson ardent, se révèle à Moïse "Je serais", ou "Je suis entrain d'être", "Ehyéh" en hébreu.
mister be- Messages : 868
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Très intéressante contribution ! (Je ne connaissais que Rouah et Nefesh) Mais en attendant d'avoir compris ne serait-ce que l'essentiel, j'ai trois petites questions :
Quel est le terme en hébreu employé dans Gn 1, 2 ?
" Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était déserte et vide, et la ténèbre à la surface de l'abîme; le souffle de Dieu planait à la surface des eaux, " (Genèse (TOB) 1, 1-2)
Quel est le terme en hébreu employé dans Gn 2, 7 ?
" Le Seigneur Dieu modela l'homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l'haleine de vie, et l'homme devint un être vivant. " (Gn 2, 7)
Dans quels versets, Neshama est-il utilisé dans le sens que tu lui donnes, soit : " le "souffle d'en haut", l'aspect "numineux" de l'Etre, c'est de l'ordre du transcendant et du matriciant " ?
mister be a écrit:Rouah , Nefesh et Neshama sont les "principes" de l'âme individuée,
Quel est le terme en hébreu employé dans Gn 1, 2 ?
" Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était déserte et vide, et la ténèbre à la surface de l'abîme; le souffle de Dieu planait à la surface des eaux, " (Genèse (TOB) 1, 1-2)
Quel est le terme en hébreu employé dans Gn 2, 7 ?
" Le Seigneur Dieu modela l'homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l'haleine de vie, et l'homme devint un être vivant. " (Gn 2, 7)
Dans quels versets, Neshama est-il utilisé dans le sens que tu lui donnes, soit : " le "souffle d'en haut", l'aspect "numineux" de l'Etre, c'est de l'ordre du transcendant et du matriciant " ?
Roque- Messages : 5064
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Pour comprendre nefesh et neshamah...
Neshamah est par exemple la comprenhension que commettre l'adultère est mal...
Le nefesh est la pulsion sexuelle qui fait que nous commettons l'adultère...le nefesh, c'est notre animalité
Il faut parfois nécessaire de réveiller le neshamah qui est en nous et le contact entre les deux s'appelle le daat c'est bien sûr simplifié à l'extrême
GN1,2
Il s'agit bien de rouah le souffle de D.ieu et l'image produite par ce terme est un souffle, du vent...une brise
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-ruwach-7307.html
en Gn2,7
là, il est écrit nishmat qui vient de neshamah
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-neshamah-5397.html
Quant à nephesh, tu as ici les occurrences et les versets bibliques
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-nephesh-5315.html
Disons que le nephesh est l'âme en Français ou anima en latin...je poste un chant que nous chantons à shabbat que j'aime beaucoup sur le nephesh
la traduction:
1e paragraphe - Youd
« Compagnon de l’âme, Père miséricordieux, incite Ton serviteur à réaliser Ton désir. Il accourra alors comme un cerf, pour se prosterner devant Ta grandeur ! Douce est pour lui Ton affection, plus suave que le miel le plus pur »
2e paragraphe - Hé
« Source rayonnante de ce monde, mon âme languit, dolente de Ton amour. Je T’implore, mon Dieu, guéris-la donc, en lui dévoilant la splendeur de Ton éclat ! Elle se ranimera et la santé elle recouvrera, pour Te servir à jamais »
3e paragraphe - Vav
« Ô Vénérable, que s’éveille Ton émoi, prends en pitié Ton fils qui Te chérit tant. Car au plus profond de lui, à contempler la magnificence de Ta puissance il aspire ! Je T’en prie, mon Dieu, désir de mon âme, ne tarde pas, ne Te dérobe pas »
4e paragraphe -Hé
« Révèle-Toi, Ami intime, sur moi Ton pavillon de paix déploie. Éveille la Terre à Ta gloire, et nous exulterons, ferons éclater notre joie ! Hâte-Toi, Bien-aimé, il me tarde de te rencontrer. Accorde-moi, je Te prie, Ta tendresse comme au temps passé »
Neshamah est par exemple la comprenhension que commettre l'adultère est mal...
Le nefesh est la pulsion sexuelle qui fait que nous commettons l'adultère...le nefesh, c'est notre animalité
Il faut parfois nécessaire de réveiller le neshamah qui est en nous et le contact entre les deux s'appelle le daat c'est bien sûr simplifié à l'extrême
GN1,2
Il s'agit bien de rouah le souffle de D.ieu et l'image produite par ce terme est un souffle, du vent...une brise
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-ruwach-7307.html
en Gn2,7
là, il est écrit nishmat qui vient de neshamah
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-neshamah-5397.html
Quant à nephesh, tu as ici les occurrences et les versets bibliques
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-nephesh-5315.html
Disons que le nephesh est l'âme en Français ou anima en latin...je poste un chant que nous chantons à shabbat que j'aime beaucoup sur le nephesh
la traduction:
1e paragraphe - Youd
« Compagnon de l’âme, Père miséricordieux, incite Ton serviteur à réaliser Ton désir. Il accourra alors comme un cerf, pour se prosterner devant Ta grandeur ! Douce est pour lui Ton affection, plus suave que le miel le plus pur »
2e paragraphe - Hé
« Source rayonnante de ce monde, mon âme languit, dolente de Ton amour. Je T’implore, mon Dieu, guéris-la donc, en lui dévoilant la splendeur de Ton éclat ! Elle se ranimera et la santé elle recouvrera, pour Te servir à jamais »
3e paragraphe - Vav
« Ô Vénérable, que s’éveille Ton émoi, prends en pitié Ton fils qui Te chérit tant. Car au plus profond de lui, à contempler la magnificence de Ta puissance il aspire ! Je T’en prie, mon Dieu, désir de mon âme, ne tarde pas, ne Te dérobe pas »
4e paragraphe -Hé
« Révèle-Toi, Ami intime, sur moi Ton pavillon de paix déploie. Éveille la Terre à Ta gloire, et nous exulterons, ferons éclater notre joie ! Hâte-Toi, Bien-aimé, il me tarde de te rencontrer. Accorde-moi, je Te prie, Ta tendresse comme au temps passé »
mister be- Messages : 868
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Roque a écrit:6. L’Esprit est une force, un secours
De toutes les conceptions de l’Esprit dans le Coran c’est celle qui traduit Esprit/esprit (روح) par « force » ou « secours » qui se rapproche le plus des conceptions chrétiennes de l’Esprit (grand E) ou de l’esprit (petit e) – lesquelles sont tout à fait distinctes de l’emploi du même mot hébreu : « ruah » pour désigner le souffle respiratoire, dès l’Ancien Testament. Six versets sont concernés, mais ces six versets ont des destinataires très différents : trois (03) sur Jésus, deux (02) sur les « avertisseurs » et un (01) pour ceux « qui croient en Allah et au Jour dernier ».
A Quatre versets concernant « ceux qui croient » et concernant Jésus
Quatre versets mentionnent le pur Esprit (الروح القدس). Dans un premier verset : [16.102], le pur Esprit raffermit « ceux qui croient » ; notons, au passage, que ce verset [16.102] ne mentionne ni Gabriel, ni Jésus. Dans trois autres versets : [2.87], [2.253] et [5.110], le pur Esprit fortifie Jésus et Lui donne des preuves (lesquelles ? ce point est obscur) :
« Et quand Allah dira: ‹ش Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la Sagesse, la Thora et l'évangile ! » [5.110].
Note sur la traduction : la traduction de « الروح القدس » par « pur Esprit » correspond à la signification de « القدس » = « pur ». Cette traduction évite la confusion entre la notion musulmane et la notion chrétienne sur le « Saint Esprit » qui présentent de notables différences. Voir : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t159p75-conceptions-islamiques-du-mot-esprit#4126 et : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t159p105-conceptions-islamiques-du-mot-esprit#10533Safae a écrit:son commentaire ces quatre versets : [2.87], [2.253], [5.110] et [16.102] sur : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t159p15-conceptions-islamiques-du-mot-esprit#3269 « il s’avère des versets ci-dessus que le Saint Esprit est une force qui assiste Jésus et fait descendre les révélations sur Muhammad. »Safae a écrit:son commentaire du verset [2.97] également sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t159p15-conceptions-islamiques-du-mot-esprit#3269
« Dis : « Quiconque est ennemi de Gabriel doit connaître que c'est lui qui, avec la permission d'Allah, a fait descendre sur ton cœur cette révélation qui déclare véridiques les messages antérieurs et qui sert aux croyants de guide et d'heureuse annonce ». [2.97]
On comprend par ce verset que c’est l’ange Gabriel qui a fait descendre la révélation sur Mohammad, donc en conclusion avec les versets qui parlent du Saint Esprit (surtout celui de [16.102], ce dernier ne peut être que l’ange Gabriel (AS).qui a aussi accompagné tous les autres prophètes dans leurs missions.
En réalité, le verset [16.102] ne fait mention ni Jésus, ni Gabriel.
On le voit, dans ces deux commentaires : l’essentiel, pour un musulman, c’est d’abord la descente du Coran. La force (روح) est d'abord celle qui fait descendre la révélation, c'est-à-dire aboutissant à la récitation du Coran = un contenu explicite constitué des Mots de Dieu - non une entité spirituelle sans contenu définissable; l'intérêt ne se porte pas sur une quelconque spéculation sur le pur Esprit, mais sur ce qu'il laisse concrètement " dans le coeur " ou entre les mains des hommes. Cette différence d’accent est compréhensible parce que pour un musulman l’Esprit n’est qu’une créature et n’est qu’un moyen (ange supérieur ou Gabriel, qu’importe). Pour un Juif l’attention à l’Esprit de YHWH est beaucoup plus importante, car par lui YHWH parle et agit littéralement, par lui YHWH Se manifeste, Se fait présence et guide Son peuple. Pour un Chrétien, l’Esprit Saint est non seulement manifestation et présence de Dieu comme pour un Juif, mais Il est Dieu, Lui-même.
Cependant Coran, par lui-même : c'est-à-dire avec ces quatre versets : [16.102], [2.87], [2.253] et [5.110], ne permet pas d’avoir une vision claire sur la nature de l’Esprit ou l’occasion de son intervention. Ces quatre versets ne donnent qu’un sens générique de « force » mais sans aucun explication plus détaillée possible. En ce sens il ne semble donc pas pouvoir exister, dans le Coran, d’équivalent de théologie chrétienne de la grâce. Les trois versets du Coran concernant Jésus, pris en soi également, ne permettent pas de distinguer clairement s’il s’agit : 1. D’une « fortification » initiale, c'est-à-dire d’une grâce constitutive de Jésus, donnée par exemple par Gabriel lors de sa conception en Marie, 2. D’une « fortification » postérieure à la naissance : au berceau ou l’âge mûr, par exemple ou même 3. De la « fortification » issue de la révélation des versets du Coran, laquelle procure : intelligence, autorité, direction et pouvoir de commandement éventuel.
B Les versets qui concernent les « avertisseurs »
Ces deux versets qui concernent les « avertisseurs » peut éventuellement concerner les prophètes. Mais, là encore ces deux seuls versets : [26.193-194] et [40.15] ne permettent pas d’avoir une vision claire sur la nature et l’occasion de la communication de la " force " de l’Esprit. Même observation, donc, sur l’impossibilité d'une théologie explicite de la grâce dans le Coran.
« Ce [Coran] ci, c'est le Seigneur de l'univers qui l'a fait descendre et l'Esprit fidèle est descendu avec cela sur ton cœur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs » [26.193-194] ;
« Il est Celui qui est élevé aux degrés les plus hauts, Possesseur du Trône, Il envoie par Son ordre l'Esprit sur celui qu'Il veut parmi Ses serviteurs, afin que celui-ci avertisse du jour de la Rencontre » [40.15].
Le mot [entre crochets] est ajouté par la traduction en français, mais ne figure pas dans le texte du Coran.
C Le verset pour ceux croient « en Allah et au Jour dernier »
Dans ce verset [58.22], le mot esprit (روح) peut difficilement être traduit en français autrement que par « force » ou « secours », car l'exopression « être aidé d’un esprit ou un souffle » n’aurait, en effet, pas grand sens. Encore une fois, le texte du Coran n’est pas tout à fait explicite : le secours dont il s’agit dans ce verset [58.22] s’applique soit à la vie humaine courante, soit au fait d’entrer dans la voie d’Allah ou même à l’entrée dans « des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement », c'est-à-dire dans le paradis.
« Tu n'en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s'opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leur pères, leur fils, leurs frères ou les gens de leur tribu. Il a prescrit la foi dans leurs cœurs et Il les a aidés de Son secours. Il les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Allah les agrée et ils L'agréent. Ceux- là sont le parti d'Allah. Le parti d'Allah est celui de ceux qui réussissent » [58.22].
Si on compare maintenant les conceptions du mot « esprit » dans la Bible et le Coran – dans les 6 versets ici analysés –, il apparait qu’il y a ici beaucoup de similitude entre la traduction musulmane du mot Esprit/esprit (روح) par « force » ou « secours » et la conception chrétienne de l’Esprit/esprit – en dehors d’une relative confusion entre « esprit » et « souffle » par certains commentaires ou traducteur musulmans et d’une théologie de grâce plus implicite, quasi absente dans le Coran. Cette proximité de sens est moins grande en ce qui concerne le rapport entre le Pur Esprit (الروح القدس) du Coran et le Saint Esprit de la Bible. En dépit de l’homonymie habituelle de traduction par « Saint Esprit », le Saint Esprit dans le Coran et le Saint Esprit dans la Bible sont à comprendre sur des bases totalement différentes et n’ont pas grand-chose à voir l’un avec l’autre.
7. L’esprit est le souffle [de vie], la respiration
A l’origine, aucune différence de sens sur ce point entre la Bible et le Coran, sauf si le souffle de l’homme est assimilé, par certains commentateurs ou traducteurs du Coran, concrètement à une « partie » de l’Esprit. L’idée de division « en parties » de l'Esprit/esprit, c'est-à-dire de « chosification » de l’Esprit est, nous l’avons déjà dit plus haut, sans équivalent dans la Bible.
« De même Marie fille de ‘Imrân qui garda sa virginité. Nous lui insufflâmes une partie de notre Esprit. Elle crut à la vérité des Paroles de son Seigneur et à ses Livres. Elle fut du nombre des obéissants ». [66.12] (Mosquée de Paris).
Ces quatre versets du Coran : [15.30], [17.85], [32.9] et [38.72] sont indirectement concernés ce concept hydride d’ « esprit/chose » avancé ailleurs par Safae et qui aboutit à une surprenante théorie animiste de toutes les créatures. Voir sur : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t159p15-conceptions-islamiques-du-mot-esprit#3353
Donc il existe finalement quand même une différence. C’est est une différence d’usage ou de traduction. Les traducteurs du Coran semblent prendre pour des équivalences de sens la traduction du mot esprit (روح) par « esprit » ou par « souffle de vie », c'est-à-dire que l’esprit (روح) serait aussi bien la respiration, le souffle respiratoire. Cet usage de sens alternatif ou équivalent est sans équivalent dans la Bible où les deux usages sont distincts et spécifiques.
@ Roque
Bonjour ;
Concernant les preuves, il fallait écrire tout le verset (5.110)
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
110. Et quand Allah dira: «Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t’enseignais le Livre, la Sagesse, la Thora et l’Evangile! Tu fabriquais de l’argile comme une forme d’oiseau par Ma permission; puis tu soufflais dedans. Alors par Ma permission, elle devenait oiseau. Et tu guérissais par Ma permission, l’aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. Je te protégeais contre les Enfants d’Israël pendant que tu leur apportais les preuves. Mais ceux d’entre eux qui ne croyaient pas dirent: «Ceci n’est que de la magie évidente».
Décidément, vous avez un sérieux souci avec le fait de réécrire fidèlement un texte sacré.
simple passage- Messages : 92
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Dans ce cas écrivez le en arabe car traduction= trahison!
mister be- Messages : 868
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
A force de chercher, j'ai fini par trouver des infos pointues sur le web concernant l'emploi de pneuma dans le NT, car il y a un gros problème quand même avec la compréhension du bloc pneuma agion, étant donné qu'il est employé tantôt sans article, tantôt avec ; ainsi on a en Luc 1,35 : ὁ ἄγγελος εἶπεν αὐτῇ, Πνεῦμα ἅγιον ἐπελεύσεται ἐπὶ σέ : l'ange dit à Myrm un / l'esprit saint viendra sur toi. Mais en Ephésiens, 4,30 : μὴ λυπεῖτε τὸ πνεῦμα τὸ ἅγιον τοῦ θεοῦ
on a l'article : "n'attristez pas le saint esprit de Dieu".
Les esprits cultivés savent que les Codex les plus anciens (donc l'évangile sous forme de livre, sur du velin (vient de "veau"), avant ce sont des rouleaux sur papyrus) sont écrits en onciale = tout en majuscule, sans séparation, ni ponctuation.
Donc, écrire "saint esprit", "Saint Esprit", "Saint-Esprit", "Esprit-Saint", etc. relève du bon plaisir du traducteur. Le grec n'ayant pas d'article indéfini, et, de plus, ayant des configurations grammaticales où il peut ne pas mettre l'article défini, comment comprendre l'absence de l'article ? doit-on traduire par "un esprit saint" ? cela soulève quelques problèmes, à la fois de compréhension et de théologie : Luc a-t-il voulu dire à Marie : "un esprit saint viendra sur toi" ? après tout, c'est possible, je l'ai pensé moi-même assez longtemps, mais ce n'est pas convaincant ; finalement, les braves gens très instruites que j'ai pu lire disent : sans article, il faut comprendre : "la force de l'esprit", son émanation, avec article défini, c'est la 3è hypostase divine (Personne, puisqu'on a traduit hypostasis en latin par Persona), le Saint-Esprit. Donc, finalement, on pourrait très bien traduire en bien des endroits le pneuma agion (sans article) une force divine / sainte ; ainsi Jésus annonce aux apôtres qu'ils recevront pneuma agion = une force sainte /divine à la Pentecôte (pas le Saint-Esprit en personne). Ce serait plus clair, et on éviterait de penser que l'Esprit-Saint se manifeste à chaque seconde en Personne !
Remarque : Comme les traducteurs sont des moutons serviles et plutôt peureux, sans beaucoup d'imagination, les 98% traduisent partout par : le Saint-Esprit", faisant semblant de croire que mettre un article ou pas, c'est sans importance.. voir sur ce sujet : http://www.ubs-translations.org/fileadmin/publications/sycomore/5.2/Swartz_Syc_5.2_2011_7-19.pdf
on a l'article : "n'attristez pas le saint esprit de Dieu".
Les esprits cultivés savent que les Codex les plus anciens (donc l'évangile sous forme de livre, sur du velin (vient de "veau"), avant ce sont des rouleaux sur papyrus) sont écrits en onciale = tout en majuscule, sans séparation, ni ponctuation.
Donc, écrire "saint esprit", "Saint Esprit", "Saint-Esprit", "Esprit-Saint", etc. relève du bon plaisir du traducteur. Le grec n'ayant pas d'article indéfini, et, de plus, ayant des configurations grammaticales où il peut ne pas mettre l'article défini, comment comprendre l'absence de l'article ? doit-on traduire par "un esprit saint" ? cela soulève quelques problèmes, à la fois de compréhension et de théologie : Luc a-t-il voulu dire à Marie : "un esprit saint viendra sur toi" ? après tout, c'est possible, je l'ai pensé moi-même assez longtemps, mais ce n'est pas convaincant ; finalement, les braves gens très instruites que j'ai pu lire disent : sans article, il faut comprendre : "la force de l'esprit", son émanation, avec article défini, c'est la 3è hypostase divine (Personne, puisqu'on a traduit hypostasis en latin par Persona), le Saint-Esprit. Donc, finalement, on pourrait très bien traduire en bien des endroits le pneuma agion (sans article) une force divine / sainte ; ainsi Jésus annonce aux apôtres qu'ils recevront pneuma agion = une force sainte /divine à la Pentecôte (pas le Saint-Esprit en personne). Ce serait plus clair, et on éviterait de penser que l'Esprit-Saint se manifeste à chaque seconde en Personne !
Remarque : Comme les traducteurs sont des moutons serviles et plutôt peureux, sans beaucoup d'imagination, les 98% traduisent partout par : le Saint-Esprit", faisant semblant de croire que mettre un article ou pas, c'est sans importance.. voir sur ce sujet : http://www.ubs-translations.org/fileadmin/publications/sycomore/5.2/Swartz_Syc_5.2_2011_7-19.pdf
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GENESE 2, 7 : LA RESPIRATION DE DIEU DANS L’HOMME
La Genèse nous dit qu’en créant l’homme Dieu a insufflé sa Neshamah, c’est à dire son haleine, sa respiration, en Adam (c’est-à-dire dans l’être humain générique de Gn 1, 27 qui est à la fois homme et femme).
« Le Seigneur [YHWH] Dieu [Elohim] modela l'homme [Adam] avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l'haleine [Neshamah] de vie, et l'homme devint un être vivant. » (Gn 2, 7)
Ce terme de « Neshamah de YHWH Elohim » est assez explicite, si on reste proche de son sens propre. La « Neshamah de YHWH Elohim » implique 1. un lien exclusif entre Dieu et l’homme, 2. qui donne la vie et 3. et qui donne à l’homme une dignité qui le différencie de tous les animaux. Elle contient aussi 4. l'étincelle divine que chacun a reçu lors de sa naissance.
La force de cette représentation (la « Neshamah de YHWH Elohim ») tient au fait qu’elle est incluse dans l’acte créateur de l’homme par Dieu. Ceci signifie qu'il ne s"agit pas seulement d'une capacité en plus, mais qu'il s'agit bien de ce qui spécifie l'être d'Adam, ce qu'on appellera la « nature humaine » ultérieurement.
La Neshamah (נְשָׁמָה), c’est le souffle, le souffle de la respiration. Ce mot est dérivé de Nasham (נָשַׁם) qui signifie « haleter », comme une femme qui accouche ou lors d'un labeur pénible. Dans le verset Gn 2, 7, YHWH Elohim fait pénétrer Sa respiration, Son haleine, c’est-à-dire - concrètement - ce souffle chargé d’humidité et d’odeur dans les narines de l’homme – pour le créer, pour transformer cette poussière inanimée en être vivant (Nephesh : נֶּפֶשׁ). Cette pénétration de la respiration de YHWH Elohim dans la chair de l’homme est en quelque sorte déjà une intimité inouïe et une préfiguration de l’Alliance.
Nous allons ci-dessous développer ces quatre points : 1. La neshamah, lien exclusif entre Dieu et l’homme, 2. la neshamah qui donne la vie, 3. et la dignité singulière de l’homme par rapport aux animaux enfin 4. l’étincelle divine.
En premier lieu, cette liaison dans l’acte créateur entre la Respiration de YHWH Elohim et la respiration de l’homme établit un lien exclusif, direct et continu entre Dieu et l’homme.
Par la respiration, la vie de l’homme est rythmée par la réception du don du souffle qui fait vivre et l’action de grâce du souffle pour remercier le Créateur. Le souffle plonge l’homme dans l’expérience de sa pauvreté, de sa limite, de sa dépendance radicale. En effet, on ne possède pas son propre souffle, on ne peut pas le garder, on ne peut pas s’en empare, on ne peut pas le fabriquer ou le créer. Cependant il est partout : autour de nous, invisible, vital et nécessaire !
Sur 24 occurrences, ce terme de respiration (Neshamah) n’est utilisé appliqué à l’homme et reliée à la Respiration de Dieu que quatre fois, au total, dans la Bible. Ces usages soulignent la profondeur de sa pénétration dans l’homme où elle porte le regard de Dieu. Par elle le « Seigneur [YHWH] explore les tréfonds de l’être » ! Cette Respiration divine est source de lumière, d’inspiration et d’intelligence, pour l’homme :
« Le souffle (Neshamah) de l'homme est une lampe du Seigneur [YHWH] qui explore les tréfonds de l'être. » (Pr 20, 27)
« Mais en réalité, dans l'homme, c'est le souffle, l'inspiration (Neshamah) du Puissant, qui rend intelligent. » (Jb 32, 8)
« A qui tes paroles s'adressent-elles, de qui vient cette inspiration (Neshamah) qui émane de toi ? » (Jb 26, 4)
L’idée de cette « corrélation » ou « liaison » entre la respiration de l’homme et la respiration de Dieu peut faire penser à la pratique du souffle dans le bouddhisme où l’inspire et l’expire relient aux énergies cosmiques : aux énergies telluriques et du ciel. La différence importante est que pour le bouddhisme la source est l’énergie cosmique non figurée, alors que dans le judaïsme l’interlocuteur est le Dieu transcendant.
En second lieu, cette Respiration de YHWH Elohim insufflée dans l’homme est pour lui source indispensable de vie. Il est à remarquer que ce qui donne vie ici à l’homme par la respiration (l’oxygène) est physiologiquement transmis au sang avant d’être distribué au corps de l’homme tout entier, comme on le reverra plus bas à propos de Lv 17, 11.
En troisième lieu, cette Respiration de YHWH Elohim insufflée dans l’homme différencie l’homme des animaux. Elle fait sa dignité, par elle il est capable de communiquer avec Son Créateur, d’écouter Sa Parole et de Lui parler. De fait, le terme « neshamah » n'est utilisé que pour les hommes, jamais pour les animaux.
En quatrième lieu : l’étincelle divine, qui aurait éventuellement à voir avec l’essence propre de l’âme (je fais état de cette notion parce que je l’ai lue, mais je ne sais pas du tout d’où elle vient …). La Kabbale remonte au troisième siècle avant notre ère.
J'ai un peu cherché d'où pouvait provenir ce thème de l'étincelle divine et je n'ai pas trouvé grand chose, sauf peut-être :
« Nous sommes nés du hasard, après quoi nous serons comme si nous n'avions pas existé. C'est une fumée que le souffle de nos narines, et la pensée, une étincelle qui jaillit au battement de notre cœur; qu'elle s'éteigne, le corps s'en ira en cendre et l'esprit se dispersera comme l'air inconsistant. » (Sg 2,2 ) et
une vidéo : Délivrer l’étincelle divine : http://dynovisz.el-net.net/dynovisz/20091103_Tania_fr.mp4. Mais il ne s'agit pas nécessairement de la même thématique.
MISE EN PERSPECTIVE HISTORIQUE
La première chose à noter est que Gn 2, 7 ne signifie pas - d’abord - que Dieu aurait doté l’homme d’un esprit ou d’une âme. Cette compréhension qui n’est pas fausse en soi a mis des siècles à être élaborée.
Ce verset Gn 2, 7 signifie plutôt que comme le poisson a été créé pour respirer et vivre dans l’eau, l’homme, pour le dire sommairement, a été créé pour respirer et vivre « de Dieu », « en Dieu » ou « avec Dieu ». La Respiration de Dieu « vient » en quelque sorte « épouser » la respiration de l’homme en lui donnant de par ce qu'elle est : vie, inspiration, intelligence et dignité insigne.
La seconde chose, au moment où apparaît cette narration yahwiste de la création (probablement au temps de la royauté), il n’existe pas encore de notion d’esprit ou d’âme désincarnés en l’homme. Par exemple dans le Loi de Sainteté : « l’âme de la chair » que la Bible du Rabbinat traduit par le « principe vital de la chair » se trouve incarné dans le sang :
« Car l'âme (Nephesh) de la chair est dans le sang. Je vous l'ai donné sur l'autel, afin qu'il servît d'expiation pour vos âmes (Nephesh), car c'est par l'âme (Nephesh) que le sang fait l'expiation. » (Lv 17,11)
C’est vrai que ces notions ultérieures d’âme ou d’esprit sont répartis sur trois termes « ruaḥ », « nefesh » et « neshamah » (très abondant. ruah : 348, nefesh : 682, nephamah : 24, soit 1.054 occurrences dans la seule Bible hébraïque !), mais leur usage précède de très loin leur « organisation », leur « articulation intellectuelle » entre eux. C’est une réelle difficulté qu’on ne peut cacher. Cette thématisation ne surviendra pas avant le philosophe juif : Philon d’Alexandrie (-20 à + 45), un contemporain de Jésus.
Finalement, cette représentation de la Respiration de YHWH Elohim venant susciter le respiration de l’homme est très riche et cohérente. Elle ne doit rien aux élaborations ultérieures ; elle est en soi tout un discours théologique sur la relation entre Dieu et l’homme – très proche d’ailleurs du Souffle de Dieu créateur du premier chapitre de la Genèse (utilisant le terme « ruah » cependant). Enfin, il est assez embarrassant d’inclure cette Respiration de YHWH Elohim dans l'ensemble d’une conception ultérieure et différente. On en réduit nécessairement la signification - liée à Dieu seul - en la mettant en quelque sorte à égalité avec les autres deux termes « ruah » et « nefesh » de signification très limitée : physiologique ou charnelle. Les moins bonnes traductions sont à notre sens celle qui se limitent à parler de « souffle de vie » - qui peut être entendu au sens physiologique - et d’âme :
« L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. » (Segond 1910)
« Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. » (TOB 2010)
« Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante. » (Darby)
« IHVH-Adonaï Elohîms forme le glébeux ¬ Adâm, poussière de la glèbe ¬ Adama. Il insuffle en ses narines haleine de vie : et c’est le glébeux, un être vivant. » (Chouraqui)
https://www.levangile.com/Comparateur-Bible-1-2-7.htm
« Le Seigneur [YHWH] Dieu [Elohim] modela l'homme [Adam] avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l'haleine [Neshamah] de vie, et l'homme devint un être vivant. » (Gn 2, 7)
Ce terme de « Neshamah de YHWH Elohim » est assez explicite, si on reste proche de son sens propre. La « Neshamah de YHWH Elohim » implique 1. un lien exclusif entre Dieu et l’homme, 2. qui donne la vie et 3. et qui donne à l’homme une dignité qui le différencie de tous les animaux. Elle contient aussi 4. l'étincelle divine que chacun a reçu lors de sa naissance.
La force de cette représentation (la « Neshamah de YHWH Elohim ») tient au fait qu’elle est incluse dans l’acte créateur de l’homme par Dieu. Ceci signifie qu'il ne s"agit pas seulement d'une capacité en plus, mais qu'il s'agit bien de ce qui spécifie l'être d'Adam, ce qu'on appellera la « nature humaine » ultérieurement.
La Neshamah (נְשָׁמָה), c’est le souffle, le souffle de la respiration. Ce mot est dérivé de Nasham (נָשַׁם) qui signifie « haleter », comme une femme qui accouche ou lors d'un labeur pénible. Dans le verset Gn 2, 7, YHWH Elohim fait pénétrer Sa respiration, Son haleine, c’est-à-dire - concrètement - ce souffle chargé d’humidité et d’odeur dans les narines de l’homme – pour le créer, pour transformer cette poussière inanimée en être vivant (Nephesh : נֶּפֶשׁ). Cette pénétration de la respiration de YHWH Elohim dans la chair de l’homme est en quelque sorte déjà une intimité inouïe et une préfiguration de l’Alliance.
Nous allons ci-dessous développer ces quatre points : 1. La neshamah, lien exclusif entre Dieu et l’homme, 2. la neshamah qui donne la vie, 3. et la dignité singulière de l’homme par rapport aux animaux enfin 4. l’étincelle divine.
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En premier lieu, cette liaison dans l’acte créateur entre la Respiration de YHWH Elohim et la respiration de l’homme établit un lien exclusif, direct et continu entre Dieu et l’homme.
Par la respiration, la vie de l’homme est rythmée par la réception du don du souffle qui fait vivre et l’action de grâce du souffle pour remercier le Créateur. Le souffle plonge l’homme dans l’expérience de sa pauvreté, de sa limite, de sa dépendance radicale. En effet, on ne possède pas son propre souffle, on ne peut pas le garder, on ne peut pas s’en empare, on ne peut pas le fabriquer ou le créer. Cependant il est partout : autour de nous, invisible, vital et nécessaire !
Sur 24 occurrences, ce terme de respiration (Neshamah) n’est utilisé appliqué à l’homme et reliée à la Respiration de Dieu que quatre fois, au total, dans la Bible. Ces usages soulignent la profondeur de sa pénétration dans l’homme où elle porte le regard de Dieu. Par elle le « Seigneur [YHWH] explore les tréfonds de l’être » ! Cette Respiration divine est source de lumière, d’inspiration et d’intelligence, pour l’homme :
« Le souffle (Neshamah) de l'homme est une lampe du Seigneur [YHWH] qui explore les tréfonds de l'être. » (Pr 20, 27)
« Mais en réalité, dans l'homme, c'est le souffle, l'inspiration (Neshamah) du Puissant, qui rend intelligent. » (Jb 32, 8)
« A qui tes paroles s'adressent-elles, de qui vient cette inspiration (Neshamah) qui émane de toi ? » (Jb 26, 4)
L’idée de cette « corrélation » ou « liaison » entre la respiration de l’homme et la respiration de Dieu peut faire penser à la pratique du souffle dans le bouddhisme où l’inspire et l’expire relient aux énergies cosmiques : aux énergies telluriques et du ciel. La différence importante est que pour le bouddhisme la source est l’énergie cosmique non figurée, alors que dans le judaïsme l’interlocuteur est le Dieu transcendant.
« Dieu forme ici l’Adam, et donc son corps à partir de la poussière (‘afar) de la terre. Ce corps est inanimé, sans vie et Dieu lui insuffle donc la vie par son Souffle, neshamah, נשמה, par les narines.
De ce fait, la vie de l’homme sera liée indéfiniment à l’Esprit que Dieu a insufflé en lui, c’est esprit est Hay,חי, vie animant l’inanimé. Le corps selon le Talmud est le « fourreau de l’âme « (Sanhédrin 108a). »
https://www.kabbale.eu/quelques-notes-complementaires-sur-l-ame/
En second lieu, cette Respiration de YHWH Elohim insufflée dans l’homme est pour lui source indispensable de vie. Il est à remarquer que ce qui donne vie ici à l’homme par la respiration (l’oxygène) est physiologiquement transmis au sang avant d’être distribué au corps de l’homme tout entier, comme on le reverra plus bas à propos de Lv 17, 11.
Voici sans doute une des meilleures visions quant à cette partie de l’âme qu’est la Neshamah : « Lorsqu’un homme va quitter le monde, l’ange de la mort apparaît pour emporter son âme (Neshamah). Le Neshamah ressemble à une veine remplie de sang et pourvue de veinules dispersées à travers le corps. L’ange de la mort saisit l’extrémité de cette veine et l’ôte du corps… Aussitôt que cette extraction a eu lieu, l’individu meurt ; son esprit sort… » Midrash sur le Psaume 41, 51b, 52a. Ici, nous devons donc comprendre l’importance de la Neshamah dont la disparition cause la mort de l’être humain. La Neshamah s’élève donc dans les hauteurs et se délecte des délices du Monde à Venir et de cette Vie, le Neshamah remonte donc à la source qui est l’Arbre de Vie.
Au sein de l’Arbre de Vie, elle correspond au Monde de la Création.
https://www.kabbale.eu/quelques-notes-complementaires-sur-l-ame/
En troisième lieu, cette Respiration de YHWH Elohim insufflée dans l’homme différencie l’homme des animaux. Elle fait sa dignité, par elle il est capable de communiquer avec Son Créateur, d’écouter Sa Parole et de Lui parler. De fait, le terme « neshamah » n'est utilisé que pour les hommes, jamais pour les animaux.
« C’est cette Neshamah - souffle de vie (ou souffles de vies), qui fait la dignité de l’être humain (HA ADAM), car c’est elle qui fait que l’être humain est capable de communiquer avec son Créateur. Dans toute la création physique, l’Homme, c‘est celui qui est en mesure de devenir prophète, c’est-à-dire, capable d’écouter Dieu et de lui parler. »
http://www.brunor.fr/PAGES/Pages_Chroniques/34-Chronique.html
En quatrième lieu : l’étincelle divine, qui aurait éventuellement à voir avec l’essence propre de l’âme (je fais état de cette notion parce que je l’ai lue, mais je ne sais pas du tout d’où elle vient …). La Kabbale remonte au troisième siècle avant notre ère.
» Dans la Kabbale : Neshama, qui correspond à l'âme intellectuelle, le siège de l'intelligence et de la raison. Ce niveau est relié directement à la source divine, et contient l'étincelle divine que chacun a reçue lors de sa naissance. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Neshama
J'ai un peu cherché d'où pouvait provenir ce thème de l'étincelle divine et je n'ai pas trouvé grand chose, sauf peut-être :
« Nous sommes nés du hasard, après quoi nous serons comme si nous n'avions pas existé. C'est une fumée que le souffle de nos narines, et la pensée, une étincelle qui jaillit au battement de notre cœur; qu'elle s'éteigne, le corps s'en ira en cendre et l'esprit se dispersera comme l'air inconsistant. » (Sg 2,2 ) et
une vidéo : Délivrer l’étincelle divine : http://dynovisz.el-net.net/dynovisz/20091103_Tania_fr.mp4. Mais il ne s'agit pas nécessairement de la même thématique.
MISE EN PERSPECTIVE HISTORIQUE
La première chose à noter est que Gn 2, 7 ne signifie pas - d’abord - que Dieu aurait doté l’homme d’un esprit ou d’une âme. Cette compréhension qui n’est pas fausse en soi a mis des siècles à être élaborée.
Ce verset Gn 2, 7 signifie plutôt que comme le poisson a été créé pour respirer et vivre dans l’eau, l’homme, pour le dire sommairement, a été créé pour respirer et vivre « de Dieu », « en Dieu » ou « avec Dieu ». La Respiration de Dieu « vient » en quelque sorte « épouser » la respiration de l’homme en lui donnant de par ce qu'elle est : vie, inspiration, intelligence et dignité insigne.
La seconde chose, au moment où apparaît cette narration yahwiste de la création (probablement au temps de la royauté), il n’existe pas encore de notion d’esprit ou d’âme désincarnés en l’homme. Par exemple dans le Loi de Sainteté : « l’âme de la chair » que la Bible du Rabbinat traduit par le « principe vital de la chair » se trouve incarné dans le sang :
« Car l'âme (Nephesh) de la chair est dans le sang. Je vous l'ai donné sur l'autel, afin qu'il servît d'expiation pour vos âmes (Nephesh), car c'est par l'âme (Nephesh) que le sang fait l'expiation. » (Lv 17,11)
(*) Dans l’Ecclésiaste qui date du 2ème siècle avant notre ère, dans le livre de Job du milieu du 6ème siècle (en exil) et dans les Proverbes dont la collection et le remaniement final sont située entre la période de la royauté et la période post-exilique.« Ce n'est que par le contact des Juifs avec la pensée perse et grecque que l'idée d'une âme désincarnée, ayant sa propre individualité, s'enracine dans le judaïsme et trouve son expression dans les livres bibliques ultérieurs : Pr 20, 27, Jb 32, 8 et Ec 12, 7 (*) »
http://www.jewishencyclopedia.com/articles/13933-soul
C’est vrai que ces notions ultérieures d’âme ou d’esprit sont répartis sur trois termes « ruaḥ », « nefesh » et « neshamah » (très abondant. ruah : 348, nefesh : 682, nephamah : 24, soit 1.054 occurrences dans la seule Bible hébraïque !), mais leur usage précède de très loin leur « organisation », leur « articulation intellectuelle » entre eux. C’est une réelle difficulté qu’on ne peut cacher. Cette thématisation ne surviendra pas avant le philosophe juif : Philon d’Alexandrie (-20 à + 45), un contemporain de Jésus.
Cette vue de Philon d’Alexandrie, malgré le respect que je lui dois, me semble orientée par le désir de réduire ces termes à un système psychologique cohérent. La Neshamah réduite à être le désir siégeant dans l’abdomen est très éloignée du texte et du sens du verset Gn 7, 2.« Il n'y a pas de références directes dans la Bible à l'origine de l'âme, à sa nature et à sa relation avec le corps; mais ces questions donnaient matière aux spéculations de l'école juive d'Alexandrie, en particulier de Philon de Judée, qui cherchait dans l'interprétation allégorique des textes bibliques la confirmation de son système psychologique. Dans les trois termes « ruaḥ », « nefesh » et « neshamah », Philon voit la corroboration de l'opinion platonicienne selon laquelle l'âme humaine est tripartite (τριμεής), ayant une partie rationnelle, une seconde plus spirituelle et un tiers le siège du désir. Ces parties se distinguent les unes des autres fonctionnellement et par les places qu’elles occupent dans le corps. Le siège du premier est la tête ; du second, la poitrine ; et du troisième, l'abdomen ("De Allegoriis Legum", § [ed. Mangey, i. 110]). »
http://www.jewishencyclopedia.com/articles/13933-soul
Ce second essai de classement (toujours la même source) des trois termes – peut-être un peu plus heureuse à notre sens – manque quand même l’essentiel du sens de cette Neshamah qui n’est pas un stade ou instance de l’esprit ou de l’âme de l’homme – mais une Respiration n’appartenant qu’à Dieu et venant « visiter », « balayer », « caresser » ou « inspirer et donner la parole » au creux de l’intimité de l’homme.« L'âme est appelée dans la littérature biblique « ruaḥ », « nefesh » et « neshamah ». Le premier de ces termes désigne l'esprit dans son état primitif ; la seconde, en association avec le corps ; la troisième, dans son activité dans le corps. »
http://www.jewishencyclopedia.com/articles/13933-soul
Finalement, cette représentation de la Respiration de YHWH Elohim venant susciter le respiration de l’homme est très riche et cohérente. Elle ne doit rien aux élaborations ultérieures ; elle est en soi tout un discours théologique sur la relation entre Dieu et l’homme – très proche d’ailleurs du Souffle de Dieu créateur du premier chapitre de la Genèse (utilisant le terme « ruah » cependant). Enfin, il est assez embarrassant d’inclure cette Respiration de YHWH Elohim dans l'ensemble d’une conception ultérieure et différente. On en réduit nécessairement la signification - liée à Dieu seul - en la mettant en quelque sorte à égalité avec les autres deux termes « ruah » et « nefesh » de signification très limitée : physiologique ou charnelle. Les moins bonnes traductions sont à notre sens celle qui se limitent à parler de « souffle de vie » - qui peut être entendu au sens physiologique - et d’âme :
« L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. » (Segond 1910)
« Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. » (TOB 2010)
« Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante. » (Darby)
« IHVH-Adonaï Elohîms forme le glébeux ¬ Adâm, poussière de la glèbe ¬ Adama. Il insuffle en ses narines haleine de vie : et c’est le glébeux, un être vivant. » (Chouraqui)
https://www.levangile.com/Comparateur-Bible-1-2-7.htm
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Cher mister be, je me doutais bien que votre apport sur ce sujet serait très intéressant, car le point de vue juif est toujours surprenant original et bien fondé (des siècles de méditation ...).mister be a écrit:Rouah , Nefesh et Neshama sont les "principes" de l'âme individuée, mais il faut comprendre que le rattachement de l'âme au corps n'est pas quelque chose de simple, c'est le résultat de l'alliance de ces trois principes qui ne sont pas pour autant séparés et que cette "alliance" constitue l'Etre.
- Nefesh, c'est "l'âme animale", le "souffle d'en bas", le principe de vie dans ce qu'il a d'immanent,de matriciel, c'est ce qui permet au corps de se mouvoir. On l'assimile au sang.
- Rouah: c'est "l'esprit" dans le sens intellectuel du terme, l'intelligence dans ce qu'elle a d'analytique. Cela concerne l'intelligible.
- Nechamah: C'est le "souffle d'en haut", l'aspect "numineux" de l'Etre, c'est de l'ordre du transcendant et du matriciant.
Cela correspond à l’essence divine purement spirituelle et elle demeure mystérieuse et inaccessible tel D.ieu. la part d'in-fini, d’indétermination. On en connait que les manifestations.
C'est bien sur Rouah qui fait le lien entre l'en haut et l'en bas.
Dans le Texte Biblique, c'est ce mot qui est dit comme "planant entre l'en haut et l'en bas"
C'est en reprenant les liens que vous m'aviez donné plus haut. Ils renvoient au Strong ... comme je ne connais pas l'hébreu je ne suis pas assez présomptueux pour y aller moi-même ... mais comme vous m'y avez invité, j'ai quand même fouillé et je suis parvenu à une réflexion personnelle (mon post précédent) sur la (le ?) neshamah à partir de vos liens et d'internet :
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-ruwach-7307.html
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-neshamah-5397.html
https://www.enseignemoi.com/bible/strong-biblique-hebreu-nephesh-5315.html
Votre réponse (ce que j'ai mis en rouge) ne m'avait pas parue très explicite qu'est-ce que " numineux ", qu'est-ce que " matriciant " ... je me disais est-ce qu'on ne se paie pas de mots ?
Ce que je retiens le plus de ma réflexion c'est que la " neshamah " n'appartient pas à l'homme, mais à Dieu, Lui-même, qui d'une certaine façon se rend présent dans Adam - dès sa création, dans et par sa création. C'est donc cette partie de votre réponse maintenant qui me parle le plus : " Cela correspond à l’essence divine purement spirituelle et elle demeure mystérieuse et inaccessible tel D.ieu. la part d'in-fini, d’indétermination ". Cette quasi " présence ou manifestation " (*) de Dieu en l'homme est quelque chose de saisissant et très surprenant quand on réalise que c'est littéralement écrit à propos du Dieu de la Bible dès le judaïsme, le plus ancien (narration yahwiste du temps de la royauté, il y a plus ancien, mais c'est déjà pas mal !)
(*) Présence et manifestation c'est aussi la Shekinah, n'est-ce pas ? J'avoue que l'idée d'inclure cette " neshamah " dans un schéma psychologique cohérent comme le fait Philon d'Alexandrie ne me paraît pas une très bonne idée ... ça ne me paraît ni " numineux ", ni " matriciant " ...
Mais cela correspond bien à certains aspects du catholicisme : concept de l'Esprit saint, inhabitation trinitaire et aussi à ce que dit Jésus dans l’Évangile selon Matthieu :
" Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. " (Mt 6, 6)
Jésus ne fait certes pas là un exposé anthropologique (!), mais il affirme la présence de Dieu dans l'homme, dans " sa chambre la plus retirée " ou " dans le secret " (également Mt 6, 4 et Mt 6, 18).
Roque- Messages : 5064
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Re: Conception biblique du mot « esprit »
Je pense que cette partie de l'âme ou cet "état d'âme" est immortelle ou devrais-je dire éternelle puisqu'on parle plus de vie éternelle que de vie immortelle dans la Bible...la notion entre l'immortalité et l'éternité est assez floue
C'est aussi ce que les Chrétiens appellent le "capax dei" ou ce sentiment du paradis perdu...ou cette Tsalem(image , ressemblance et ombre) du divin, image à laquelle il est créé et dont il peut créer non pas ex nihilo et ce qui le caractérise de l'animale...C'est cette étincelle divine qui est en nous
C'est aussi ce que les Chrétiens appellent le "capax dei" ou ce sentiment du paradis perdu...ou cette Tsalem(image , ressemblance et ombre) du divin, image à laquelle il est créé et dont il peut créer non pas ex nihilo et ce qui le caractérise de l'animale...C'est cette étincelle divine qui est en nous
mister be- Messages : 868
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