Le Paraclet ?
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Re: Le Paraclet ?
salam alaikoum
le Présent de l’homme lettré pour réfuter les partisans de la croix
Au VIIIè/XIVè siècle, Anselm Turmeda, franciscain catalan converti à l’islam et fixé en Tunisie, raconte, dans la partie autobiographique de son traité polémique antichrétien, qu’un prêtre de Bologne lui a révélé que le Paraclet annoncé dans l’Evangile est le prophète de l’islam, Mahomet, et que cette révélation lui a ouvert le chemin de la conversion.
Ce texte de Turmeda, Tuhfat al-adîb (le Présent de l’homme lettré pour réfuter les partisans de la croix), est de nos jours très diffusé, tant au Maghreb que parmi les musulmans d’Europe. […] L’établissement d’une relation entre le texte coranique et le texte évangélique s’est opéré par une « captation » reposant sur deux formes de détournement linguistique. La première a été faite par un converti du christianisme, connaissant le syriaque mais sans doute assez mal l’arabe, et dont l’interprétation a été reprise dans la Sîra nabawiyya d’Ibn Ishâq (150/767) et Ibn Hishâm (218/833), au paragraphe consacré à la « description [sifa] de l’Envoyé de Dieu par l’Evangile ». Le grec paraklètos étant rendu en syriaque par mnahmânâ
(lumunhamannâ, le reste de la citation étant également une adaptation très approximative du texte de Jean), Ibn Ishâq conclut : « al-munhamannâ, en syriaque, c’est Mahomet, et dans la langue des grecs al-baraqlitis ». Or le premier est de la racine sémitique n.h.m. (« consoler »), bien connue des fidèles à cause du célèbre passage d’Isaïe : « consolez, consolez mon peuple dit Dieu » (Is 40,1)
En passant au syriaque, cette racine a pris le sens de relever, redresser, ce qui expique qu’on ait utilisé un de ces composés pour traduire le grec paraklètos (« avocat », « intercesseur »). Avec la racine h.m.d. de Mahomet, elle n’a de commun que deux lettres, et pas dans l’ordre. Aussi cet argument n’a-t-il pas eu de succès au Moyen-Orient où a subsisté un nombre non négligeable de chrétiens dont le syriaque était la langue liturgique, et qui étaient en mesure de dénoncer la confusion. A noter que seule la recension palestinienne des Evangiles emploie le terme mnahmânâ, mais non la Pshitta (traduction syriaque de la Bible), laquelle use de la transcription phonétique Paraqlîta. Dans le « dialogue » du patriarche nestorien Thimotée 1er avec le calife al-Mahdi (qui a régné environ de l’an 159 à l’an 169 de l’Hégire, de 775 à 785),
le Présent de l’homme lettré pour réfuter les partisans de la croix
Au VIIIè/XIVè siècle, Anselm Turmeda, franciscain catalan converti à l’islam et fixé en Tunisie, raconte, dans la partie autobiographique de son traité polémique antichrétien, qu’un prêtre de Bologne lui a révélé que le Paraclet annoncé dans l’Evangile est le prophète de l’islam, Mahomet, et que cette révélation lui a ouvert le chemin de la conversion.
Ce texte de Turmeda, Tuhfat al-adîb (le Présent de l’homme lettré pour réfuter les partisans de la croix), est de nos jours très diffusé, tant au Maghreb que parmi les musulmans d’Europe. […] L’établissement d’une relation entre le texte coranique et le texte évangélique s’est opéré par une « captation » reposant sur deux formes de détournement linguistique. La première a été faite par un converti du christianisme, connaissant le syriaque mais sans doute assez mal l’arabe, et dont l’interprétation a été reprise dans la Sîra nabawiyya d’Ibn Ishâq (150/767) et Ibn Hishâm (218/833), au paragraphe consacré à la « description [sifa] de l’Envoyé de Dieu par l’Evangile ». Le grec paraklètos étant rendu en syriaque par mnahmânâ
(lumunhamannâ, le reste de la citation étant également une adaptation très approximative du texte de Jean), Ibn Ishâq conclut : « al-munhamannâ, en syriaque, c’est Mahomet, et dans la langue des grecs al-baraqlitis ». Or le premier est de la racine sémitique n.h.m. (« consoler »), bien connue des fidèles à cause du célèbre passage d’Isaïe : « consolez, consolez mon peuple dit Dieu » (Is 40,1)
En passant au syriaque, cette racine a pris le sens de relever, redresser, ce qui expique qu’on ait utilisé un de ces composés pour traduire le grec paraklètos (« avocat », « intercesseur »). Avec la racine h.m.d. de Mahomet, elle n’a de commun que deux lettres, et pas dans l’ordre. Aussi cet argument n’a-t-il pas eu de succès au Moyen-Orient où a subsisté un nombre non négligeable de chrétiens dont le syriaque était la langue liturgique, et qui étaient en mesure de dénoncer la confusion. A noter que seule la recension palestinienne des Evangiles emploie le terme mnahmânâ, mais non la Pshitta (traduction syriaque de la Bible), laquelle use de la transcription phonétique Paraqlîta. Dans le « dialogue » du patriarche nestorien Thimotée 1er avec le calife al-Mahdi (qui a régné environ de l’an 159 à l’an 169 de l’Hégire, de 775 à 785),
elmakoudi- Messages : 31
Date d'inscription : 11/03/2011
Re: Le Paraclet ?
Comme je le disais sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t46-debats-sur-la-mise-par-ecrit-du-coran#1330 je viens de retrouver une archive miraculée...
Dans cette archive, un commentaire de Roque qui nous concerne ici :
Dans cette archive, un commentaire de Roque qui nous concerne ici :
Roque a écrit:La culture orale juive au temps de Jésus est maintenant connue. Dans cette culture de tradition orale, c’est la récitation qui sert de support à l’écrit et non le contraire. Cela peut paraître farfelu à un esprit formé à l’écrit (culture gréco-romaine, « occidentale », peut être chinoise … ), mais il semble que ce soit une « réalité historique » bien documentée |Sources 2 et 3].
Voici comment ce fait est connu et documenté. La culture hébraïque contemporaine de Jésus est une culture de tradition orale – en opposition avec la culture gréco-romaine environnante. Ceci signifie que la « lecture » de l’Ancien Testament à la synagogue se déroulait de la façon suivante. Le récitant récitait par cœur le passage de l’Ancien Testament du jour. En face de lui se tenait avec le rouleau en main le « paraqlita » qui se chargeait de corriger le récitant quand il faisait une erreur ou bredouillait un mot. Ce « paraqlita » est donc un souffleur-aide-mémoire qui n’intervient qu’en cas d’erreur ou d’oubli. La récitation est d’abord orale. Toute la formation des jeunes garçons juifs de l’époque (à trois niveaux d’apprentissage) combinée à la liturgie du Temple, aux pèlerinages multi-annuels au Temple et d’autres événements familiaux ritualisés étaient coordonnés pour renforcer et garantir cette transmission orale.
Le mot « paraqlita » se trouve dans le dictionnaire araméen-latin de Cambridge. Ce mot se retrouve également dans le Targum et le Talmud de Babylone (Source 1 et 2). C’est pourquoi Jésus a repris ce mot pour désigner l’action de l’Esprit Saint après son départ : le Paraclet. Il faut ajouter que parmi les récitants de l’Ancien Testament (70.000 versets environ), tous n’arrivaient pas à la perfection. Ceux qui récitaient « sans faute » recevaient une appellation spéciale en araméen (j’ai oublié ce mot, c’est dans Pierre Perrier). Dans l’Evangile en Jean 1.47 : « Jésus regarde Nathanaël qui venait à lui et il dit à son propos: " Voici un véritable Israélite en qui il n'est point d'artifice. " Pour Pierre Perrier, le texte araméen d’origine (« re-traduction » du grec vers l’araméen) aurait signifié que Nathanaël aurait été un « récitateur sans faute », plutôt que « sans artifice ». Nathanaël était le plus vieux des apôtres. Le paradoxe n’est qu’apparent : le véritable Israélite est invité à manger la parole et à en faire sa vie toute entière, ce qui assure une compréhension profonde, « instinctive » en plus d’une mémorisation parfaite.
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Re: Le Paraclet ?
Salam, bonjour.
Est ce que c'est au paraclet et consolateur veut dire la même chose dans la Bible ?
Est ce que c'est au paraclet et consolateur veut dire la même chose dans la Bible ?
Safae- Messages : 96
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Re: Le Paraclet ?
En général, le mot grec "paraclet" est en effet traduit par "consolateur"Safae a écrit:Salam, bonjour.
Est ce que c'est au paraclet et consolateur veut dire la même chose dans la Bible ?
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Re: Le Paraclet ?
D'accord donc-Ren- a écrit:En général, le mot grec "paraclet" est en effet traduit par "consolateur"Safae a écrit:Salam, bonjour.
Est ce que c'est au paraclet et consolateur veut dire la même chose dans la Bible ?
Paraclet = consolateur = Saint Esprit ?
je n'ai pas suivi la discussion ici; donc excusez mes questions .
Safae- Messages : 96
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Re: Le Paraclet ?
C'est le point de vue chrétien. Le point de vue manichéen, c'était "Paraclet = consolateur = Saint Esprit incarné en Mani"Safae a écrit:Paraclet = consolateur = Saint Esprit ?
Pas de problèmeSafae a écrit:je n'ai pas suivi la discussion ici; donc excusez mes questions
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Re: Le Paraclet ?
Avant d'intervenir plus au fond, je signale que tous les manuscrits existants du Nouveau Testament du 4ème au 6ème siècle (donc avant Muhammad) ont repris tel quel ce mot sans le traduire. Paraclet est un mot un peu difficile, il est vrai et dans ma jeunesse (1965-70), je me souviens qu'il n'était pas traduit dans les Bibles et missels catholiques. Ce n'est que "récemment" - disons depuis : le XXème siècle - qu'on s'est autorisé à le traduire.
Dans les manuscrits qui sont accessibles, parfois sur internet, on trouve :
1. paraklètos et grec, par exemple dans le Codex Sinaïticus ;
2. paraclitus en latin : dans la Vulgate de Saint jérôme (élaborée à partir de l'hébreu et de l'araméen) ;
3. paraglita en araméen.
Personnellement je suis d'avis qu'il ne faut pas traduire ce mot qui a une origine et une évolution de sens précises en passant par le grec apporté en Palestine par Alexandre, les Parthes héllénophones, les Hébreux sous domination des Séleucides héritiers d'Alexandre, puis les premiers chrétiens héritiers direct du judaîsme sur ce point aussi. Autant que je sache - sur un plan historique - ni Rome, ni l'Islam n'ont rien à voir avec ce terme. Même si ça parait bizarre, je m'en expliquerai demainhe. Suspens ....
Dans les manuscrits qui sont accessibles, parfois sur internet, on trouve :
1. paraklètos et grec, par exemple dans le Codex Sinaïticus ;
2. paraclitus en latin : dans la Vulgate de Saint jérôme (élaborée à partir de l'hébreu et de l'araméen) ;
3. paraglita en araméen.
Personnellement je suis d'avis qu'il ne faut pas traduire ce mot qui a une origine et une évolution de sens précises en passant par le grec apporté en Palestine par Alexandre, les Parthes héllénophones, les Hébreux sous domination des Séleucides héritiers d'Alexandre, puis les premiers chrétiens héritiers direct du judaîsme sur ce point aussi. Autant que je sache - sur un plan historique - ni Rome, ni l'Islam n'ont rien à voir avec ce terme. Même si ça parait bizarre, je m'en expliquerai demainhe. Suspens ....
Roque- Messages : 5064
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Re : Le Paraclet
Ooops : paraqlita en araméen : ܦܪܩܠܛܐ
Roque- Messages : 5064
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Re: Le Paraclet ?
Je partage ton avis.Roque a écrit:Personnellement je suis d'avis qu'il ne faut pas traduire
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Re: Le Paraclet ?
Le background historique (c’est de moi !)
Le grec est introduit dans la région moyen-orientale par Alexandre le Grand (-356 à -323) qui poussera sa conquête jusqu’au rives de l’Indus. Son héritage sera marqué par une tentative de fusion des cultures grecque et orientale, c’est la période, dite : héllénistique. Chemin faisant, Alexandre va dominer les régions de l’Assyrie et de la Babylonie qui deviendront l’Empire Parthe. Les Parthes qui sont de langue persane (écrite) bâtissent leur empire sur le déclin des Séleucides, descendants d’Alexandre, dans la seconde moitié du 2ème siècle avant JC.
L’araméen est parlé dans l’empire Achéménides (Mèdes), dont c’est la langue administrative depuis le 6ème siècle avant J.C. Après la conquête de cet empire par Alexandre au 4ème siècle, le reliquat nord de cet empire sera gouverné également par les Séleucides, mais certaines usages de cour mèdes auraient été repris par les Séleucides. L’araméen est la principale langue écrite au Proche-Orient pendant près de dix siècles : entre le 3ème siècle avant J.C, jusqu’à 650 après J.C. L’araméen pouvait servir de lingua franca ou vernaculaire , c'est-à-dire de langue populaire : des marchés, du commerce et des voyages. L’araméen va progressivement supplanter l’hébreu dans le culte juif (un peu comme le français a supplanté le latin). Au premier siècle de notre ère, le texte sacré hébreu est mal compris du peuple. A la synagogue, le texte hébreu est traduit et commenté en araméen. C’est l’origine des Targumim en araméen. Ces Targumim sont interdits de mise par écrit au temps de Jésus, mais ils seront rapidement mis par écrit à partir du 2ème siècle (Targum de Babylone, par exemple).
Le terme : Paraclet (paraqlita, ܩܠܛܐ ܠܐ , παρακλητος, paraclitus). Maintenant c’est la présentation développée des idées de Pierre Perrier.
A l’origine, le mot grec παρακλητος veut dire : avocat, défenseur, c'est-à-dire celui qui parle devant le tribunal au nom de son client.
Mais dans la procédure judiciaire parthe, le mot grec est repris avec un sens légèrement différent. Les parthes pratiquent le « procès oral », c'est-à-dire que ce sont obligatoirement les plaignants qui doivent parler eux-mêmes, et non l'avocat. Dans les civilisations de tradition orale, ces « témoignages » contradictoires par la parole et la gestuation sont considérés comme indispensable pour reconstituer la réalité des faits. L’avocat qui n’a pas le droit de parler en est réduit à préparer son client avant et à le réconforter après le procès. Il a donc un rôle de coach, de manager et de consolateur, pendant le procès il peut néanmoins souffler ou lui mimer quelques réponses par gestes. Le mot devient un mot araméen : paraqlita avec le même sens que le mot grec, mais avec un sens supplémentaire : coach, consolateur, mais on pourrait dire aussi : mime ou souffleur.
Ensuite, il faut savoir que la culture hébraïque-araméenne (langue hébreu et araméen) est une civilisation orale avec des pratiques de « témoignage oral » assez proche des pratiques judiciaires parthes. Par elle-même, la langue araméenne est une langue gestuée, c'est-à-dire que les gestes sont renforcent le sens des mots et dans certains cas sont des compléments nécessaires des mots prononcés. Cette caractéristique fait aussi que les témoignages doivent nécessairement être « oraux », c'est-à-dire faits par le témoin lui-même et gestués.
Donc, la culture hébraïque contemporaine de Jésus est une culture de tradition orale. Ceci signifie que la « lecture » de l’Ancien Testament à la synagogue était en fait une récitation. C'est à dire qu'elle se déroulait de la façon suivante. Le récitant récitait par cœur le passage de l’Ancien Testament du jour. En face de lui se tenait avec le rouleau en main le « paraqlita » qui se chargeait de corriger le récitant quand il faisait une erreur ou bredouillait un mot. Ce « paraqlita » est donc un souffleur-aide-mémoire qui n’intervient qu’en cas d’erreur ou d’oubli. La récitation est d’abord orale. Rien à voir avec la culture écrite qui va lui succèder avec la suprématie du grec et du latin - dans l'glise catholique elle-même (2ème siècle).
Le mot « paraqlita » est donc un mot araméen utilisé dans le culte juif à la synagogue au premier siècle. Pierre Perrier affirme non seulement que ce mot « paraqlita » se trouverait dans le dictionnaire mot se trouve araméen-latin de Cambridge, dans le Targum et le Talmud de Babylone, mais également un mot en usage dans la liturgie chrétienne de l’Eglise judéo-chrétienne au premier siècle, celle de Jacques le mineur, frère de Jésus. Ce mot reste un mot d’araméen au même sens que pour les juifs de souffleur-aide-mémoire, parce que ces judéo-chrétiens – des juifs convertis – sont restés dans la culture de tradition orale rabbinique du premier siècle. Toute la thèse de Pierre Perrier tend à la prouver et Jésus a utilisé ce mot araméen, paraqlita au sens d’aide mémoire comme dans :
- « Je vous ai dit ces choses tandis que je demeurais auprès de vous ; le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit ». (Jn 14.25-26) ;
- " Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra lui-même témoignage de moi ; et à votre tour, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. (Jn 15.26-27) ;
- « J'ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne pouvez les porter maintenant ; lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu'il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il me glorifiera car il recevra de ce qui est à moi et il vous le communiquera. Tout ce que possède mon Père est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il vous communiquera ce qu'il reçoit de moi ». (Jn 16.12-15) ;
Par contre on peut penser que les deux autres occurrences du mot παρακλητος en Jn 14.26 et 1 Jn 2.1, Jean a voulu plutôt conserver le sens avocat.
Au final le mot paraqlita est chargé de plusieurs sens : avocat, défenseur, consolateur, coach et souffleur-aide-mémoire. C’est pourquoi le traduire par le mot consolateur est un peu un faux sens dans son contexte de culture orale hébraïco-araméenne.
Le grec est introduit dans la région moyen-orientale par Alexandre le Grand (-356 à -323) qui poussera sa conquête jusqu’au rives de l’Indus. Son héritage sera marqué par une tentative de fusion des cultures grecque et orientale, c’est la période, dite : héllénistique. Chemin faisant, Alexandre va dominer les régions de l’Assyrie et de la Babylonie qui deviendront l’Empire Parthe. Les Parthes qui sont de langue persane (écrite) bâtissent leur empire sur le déclin des Séleucides, descendants d’Alexandre, dans la seconde moitié du 2ème siècle avant JC.
L’araméen est parlé dans l’empire Achéménides (Mèdes), dont c’est la langue administrative depuis le 6ème siècle avant J.C. Après la conquête de cet empire par Alexandre au 4ème siècle, le reliquat nord de cet empire sera gouverné également par les Séleucides, mais certaines usages de cour mèdes auraient été repris par les Séleucides. L’araméen est la principale langue écrite au Proche-Orient pendant près de dix siècles : entre le 3ème siècle avant J.C, jusqu’à 650 après J.C. L’araméen pouvait servir de lingua franca ou vernaculaire , c'est-à-dire de langue populaire : des marchés, du commerce et des voyages. L’araméen va progressivement supplanter l’hébreu dans le culte juif (un peu comme le français a supplanté le latin). Au premier siècle de notre ère, le texte sacré hébreu est mal compris du peuple. A la synagogue, le texte hébreu est traduit et commenté en araméen. C’est l’origine des Targumim en araméen. Ces Targumim sont interdits de mise par écrit au temps de Jésus, mais ils seront rapidement mis par écrit à partir du 2ème siècle (Targum de Babylone, par exemple).
Le terme : Paraclet (paraqlita, ܩܠܛܐ ܠܐ , παρακλητος, paraclitus). Maintenant c’est la présentation développée des idées de Pierre Perrier.
A l’origine, le mot grec παρακλητος veut dire : avocat, défenseur, c'est-à-dire celui qui parle devant le tribunal au nom de son client.
Mais dans la procédure judiciaire parthe, le mot grec est repris avec un sens légèrement différent. Les parthes pratiquent le « procès oral », c'est-à-dire que ce sont obligatoirement les plaignants qui doivent parler eux-mêmes, et non l'avocat. Dans les civilisations de tradition orale, ces « témoignages » contradictoires par la parole et la gestuation sont considérés comme indispensable pour reconstituer la réalité des faits. L’avocat qui n’a pas le droit de parler en est réduit à préparer son client avant et à le réconforter après le procès. Il a donc un rôle de coach, de manager et de consolateur, pendant le procès il peut néanmoins souffler ou lui mimer quelques réponses par gestes. Le mot devient un mot araméen : paraqlita avec le même sens que le mot grec, mais avec un sens supplémentaire : coach, consolateur, mais on pourrait dire aussi : mime ou souffleur.
Ensuite, il faut savoir que la culture hébraïque-araméenne (langue hébreu et araméen) est une civilisation orale avec des pratiques de « témoignage oral » assez proche des pratiques judiciaires parthes. Par elle-même, la langue araméenne est une langue gestuée, c'est-à-dire que les gestes sont renforcent le sens des mots et dans certains cas sont des compléments nécessaires des mots prononcés. Cette caractéristique fait aussi que les témoignages doivent nécessairement être « oraux », c'est-à-dire faits par le témoin lui-même et gestués.
Donc, la culture hébraïque contemporaine de Jésus est une culture de tradition orale. Ceci signifie que la « lecture » de l’Ancien Testament à la synagogue était en fait une récitation. C'est à dire qu'elle se déroulait de la façon suivante. Le récitant récitait par cœur le passage de l’Ancien Testament du jour. En face de lui se tenait avec le rouleau en main le « paraqlita » qui se chargeait de corriger le récitant quand il faisait une erreur ou bredouillait un mot. Ce « paraqlita » est donc un souffleur-aide-mémoire qui n’intervient qu’en cas d’erreur ou d’oubli. La récitation est d’abord orale. Rien à voir avec la culture écrite qui va lui succèder avec la suprématie du grec et du latin - dans l'glise catholique elle-même (2ème siècle).
Le mot « paraqlita » est donc un mot araméen utilisé dans le culte juif à la synagogue au premier siècle. Pierre Perrier affirme non seulement que ce mot « paraqlita » se trouverait dans le dictionnaire mot se trouve araméen-latin de Cambridge, dans le Targum et le Talmud de Babylone, mais également un mot en usage dans la liturgie chrétienne de l’Eglise judéo-chrétienne au premier siècle, celle de Jacques le mineur, frère de Jésus. Ce mot reste un mot d’araméen au même sens que pour les juifs de souffleur-aide-mémoire, parce que ces judéo-chrétiens – des juifs convertis – sont restés dans la culture de tradition orale rabbinique du premier siècle. Toute la thèse de Pierre Perrier tend à la prouver et Jésus a utilisé ce mot araméen, paraqlita au sens d’aide mémoire comme dans :
- « Je vous ai dit ces choses tandis que je demeurais auprès de vous ; le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit ». (Jn 14.25-26) ;
- " Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra lui-même témoignage de moi ; et à votre tour, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. (Jn 15.26-27) ;
- « J'ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne pouvez les porter maintenant ; lorsque viendra l'Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu'il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il me glorifiera car il recevra de ce qui est à moi et il vous le communiquera. Tout ce que possède mon Père est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il vous communiquera ce qu'il reçoit de moi ». (Jn 16.12-15) ;
Par contre on peut penser que les deux autres occurrences du mot παρακλητος en Jn 14.26 et 1 Jn 2.1, Jean a voulu plutôt conserver le sens avocat.
Au final le mot paraqlita est chargé de plusieurs sens : avocat, défenseur, consolateur, coach et souffleur-aide-mémoire. C’est pourquoi le traduire par le mot consolateur est un peu un faux sens dans son contexte de culture orale hébraïco-araméenne.
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Re: Le Paraclet ?
Quelle source aurais-tu à ce sujet en-dehors de P. Perrier ?Roque a écrit:dans la procédure judiciaire parthe, le mot grec est repris avec un sens légèrement différent. Les parthes pratiquent le « procès oral », c'est-à-dire que ce sont obligatoirement les plaignants qui doivent parler eux-mêmes, et non l'avocat. Dans les civilisations de tradition orale, ces « témoignages » contradictoires par la parole et la gestuation sont considérés comme indispensable pour reconstituer la réalité des faits. L’avocat qui n’a pas le droit de parler en est réduit à préparer son client avant et à le réconforter après le procès. Il a donc un rôle de coach, de manager et de consolateur, pendant le procès il peut néanmoins souffler ou lui mimer quelques réponses par gestes. Le mot devient un mot araméen : paraqlita avec le même sens que le mot grec, mais avec un sens supplémentaire : coach, consolateur, mais on pourrait dire aussi : mime ou souffleur
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Re : Le Paraclet ?
Aucune, malheureusement ! Je n'ai pas le moyen de vérifier. C'est pourquoi il faut attendre que ses travaux soient commentés. Ceux qui tiennent ces thèses 6 äpparues vers 1990 - 2000, je crois, ne sont qu'un poignée. Récemment, il y a un certain Frédéric Guigain prêtre marolite qui s'est joint à lui et encore un autre je crois. Mais c'est confidentiel !
Le problème est que c'est la méthode historico-critique qui tient le haut du pavé ... et généralement ils ne connaissent que le grec et ne s'intéressent pas du tout à l'araméen. Pierre Perrier va présenter un nouveau livre le 15 mai à Paris. J'espère pouvoir lui poser quelques questions ...
La présence du mot paraqlita dans la Targum et le Talmud de Jérusalem aurait été découvert par Pierre Jousse avant 1950, non par Pierre Perrier.
Le problème est que c'est la méthode historico-critique qui tient le haut du pavé ... et généralement ils ne connaissent que le grec et ne s'intéressent pas du tout à l'araméen. Pierre Perrier va présenter un nouveau livre le 15 mai à Paris. J'espère pouvoir lui poser quelques questions ...
La présence du mot paraqlita dans la Targum et le Talmud de Jérusalem aurait été découvert par Pierre Jousse avant 1950, non par Pierre Perrier.
Roque- Messages : 5064
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Re: Le Paraclet ?
Autre vérification à faire, donc.Roque a écrit:La présence du mot paraqlita dans la Targum et le Talmud de Jérusalem aurait été découvert par Pierre Jousse avant 1950
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Re: Le Paraclet ?
Le terme paraqlita apparaît dans le Targum notamment en Job XXXIII:23 : אין אית עלוהי זכותא מזדמן מלאכא חדא פרקליטא מן־ביני אלף קטיגוריא לחואה לבר־נשׁ תריצותיה pour אִם־יֵשׁ עָלָיו מַלְאָךְ מֵלִיץ אֶחָד מִנִּי־אָלֶף לְהַגִּיד לְאָדָם יָשְׁרוֹ C'est la traduction de מֵלִיץ (mēlîṣ) qui peut signifier "porte-parole" ou "interprète".
L'article de la Jewish Encyclopedia à propos de ce terme contient un parallèle de sens entre le Midrash et le Nouveau Testament, ce qui me semble plutôt intéressant.
http://jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=64&letter=P
L'article de la Jewish Encyclopedia à propos de ce terme contient un parallèle de sens entre le Midrash et le Nouveau Testament, ce qui me semble plutôt intéressant.
http://jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=64&letter=P
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Re: Le Paraclet ?
Grand merci ! Grâce à cet article, j'ai pu découvrir l'usage de ce mot chez Philon :Ahouva a écrit:L'article de la Jewish Encyclopedia
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/philon/flaccus.htm[22] ἔρρει μέν σοι τὰ ἀπὸ Τιβερίου Νέρωνος τοῦ παιδός, ἔρρει δὲ καὶ ἡ μετ' ἐκεῖνον ἐλπίς, ὁ ἑταῖρός σου Μάκρων, αἴσια δ' οὐκ ἔστι σοι τὰ ἀπὸ τοῦ κρατοῦντος· δεῖ δὴ παράκλητον ἡμᾶς εὑρεῖν δυνατώτατον, ὑφ' οὗ Γάιος ἐξευμενισθήσεται.
Tu as perdu ton espoir, le jeune Tibère Néron ; l’ami sur lequel tu comptais après lui, Macron, n’est plus ; tu n’as rien de bon à espérer de l’Empereur ; nous voulons te trouver un paraclet puissant qui te concilie la faveur de Caïus.
[23] Ὁ δὲ παράκλητος ἡ πόλις Ἀλεξανδρέων ἐστίν, ἣν τετίμηκε μὲν ἐξ ἀρχῆς ἅπας ὁ Σεβαστὸς οἶκος, διαφερόντως δ' ὁ νῦν ἡμῶν δεσπότης. Παρακλητεύσει δὲ τυχοῦσά τινος παρὰ σοῦ δωρεᾶς· μεῖζον δ' ἀγαθὸν οὐδὲν αὐτῇ παρέξεις ἢ τοὺς Ἰουδαίους ἐκδοὺς καὶ προέμενος
Ce paraclet, c’est la ville d’Alexandrie, qui a toujours été en honneur dans la famille d’Auguste et est encore à présent en grande faveur auprès du prince ; Alexandrie te servira si elle reçoit des marques de ton amitié, et tu ne peux rien lui faire de plus agréable que de lui livrer et abandonner les Juifs.
Dernière édition par -Ren- le Mar 5 Avr - 20:49, édité 1 fois
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Re : Le Paraclet ?
Ahouva, comme pour Ren, je suis impressionné de la vitesse avec laquelle vous mobilisez vos connaissances.
La signification de paraqlita dans le Targum est assez proche, mais pour savoir si ça colle vraiment avec ce que dit Pierre Perrier il faudrait l'ensemble d'un phrase, voire paragraphe du Targum autour de ce mot. Comment savoir que ce mot a été effectivement utilisé pour désigner une fonction à la synagogue dans les premiers siècles de notre ère, puisque le Targum a été mis par écrit un peu plus tard ?
La signification de paraqlita dans le Targum est assez proche, mais pour savoir si ça colle vraiment avec ce que dit Pierre Perrier il faudrait l'ensemble d'un phrase, voire paragraphe du Targum autour de ce mot. Comment savoir que ce mot a été effectivement utilisé pour désigner une fonction à la synagogue dans les premiers siècles de notre ère, puisque le Targum a été mis par écrit un peu plus tard ?
Roque- Messages : 5064
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Re : Le Paracle ?
-Ren- a écrit:
Grand merci ! Grâce à cet article, j'ai pu découvrir l'usage de ce mot chez Philon :
N'est-ce pas un effet de traduction ? Ici le sens est celui du grec : avocat, défenseur.
Roque- Messages : 5064
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Re: Le Paraclet ?
Que veux-tu dire par là ?Roque a écrit:N'est-ce pas un effet de traduction ?
Philon était un juif hellénophone, il emploie le mot paraclet, nous pouvons en effet constater d'après le contexte qu'il lui donne un sens d'avocat (c'est d'ailleurs la traduction donnée sur le site bilingue où j'ai pris ces deux extraits)
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Re: Le Paraclet ?
Je me demande d'ailleurs si nous pouvons réellement nous permettre d'extrapoler le sens de paraqlita sur base du Targum pour l'appliquer à une fonction synagogale.Roque a écrit:Comment savoir que ce mot a été effectivement utilisé pour désigner une fonction à la synagogue dans les premiers siècles de notre ère, puisque le Targum a été mis par écrit un peu plus tard ?
-Ahouva-- Messages : 881
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Re: Le Paraclet ?
C'est une de mes interrogations sur ce sujet...Ahouva a écrit:Je me demande d'ailleurs si nous pouvons réellement nous permettre d'extrapoler le sens de paraqlita sur base du Targum pour l'appliquer à une fonction synagogale
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Re : La Paraclet ?
En dehors de la synagogue : Pierre Perrier affirme par deux fois que le mot a été reprise dans la liturgie chrétienne de l'Eglise judéo-chrétienne. Je ne sais sur quelle base, mais il l'affirme en clair. Je n'ai pas rêvé, je viens de trouver cette affirmation pour la seconde fois dans un livre de lui que je n'avais pas lu (aa=yant fait un petit séjour à l'hôpital, j'ai eu le temps de lire une peu !)
Roque- Messages : 5064
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Re: Le Paraclet ?
Pour une meilleure lisibilité de ce post dont le sujet est Le Paraclet, les derniers messages discutant des langues parlées à l'époque de Jésus ont été déplacés dans un autre post.
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t146-langues-contemporaines-de-l-epoque-a-laquelle-vecut-jesus
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-Aâya-- Messages : 1418
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Re: Le Paraclet ?
Roque a écrit:Ooops : paraqlita en araméen : ܦܪܩܠܛܐ
On peut voir les lettres :
ܦ (p,w) Fe
ܪ (r) Ris
ܩ (q) qof
ܠ (L) Lod
ܛ (t) Teth
ܐ (silence)
en syriaque : ܦܵܪܸܩܠܝܼܛܵܐ
Ce qui nous donne en lecture de droite à gauche
Pariqli'ta (Ri et pas Ra d'après le dictionnaire)
source : http://www.premiumwanadoo.com/cuneiform.languages/syriac/dosearch.php?searchkey=pAreqliTA%27&language=fullsyriac
Safae- Messages : 96
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Re: Le Paraclet ?
Safae, j'ai eu déjà cette discussion. Si j'arrive à mettre la main sur mon lien translittération et prononciation du NT en araméen, tu verras que ta source est dans l'erreur. Il suffit que je le retrouve. Ca ne devrait pas tarder
Roque- Messages : 5064
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Re : Le Paraclet ?
Safae, je cherche la réponse précise à ta question : comment se prononce " prklt" en araméen ancien du premier siècle. J'ai croisé au cours de mes petites recherches un site qui donne le translittération en lettes latines et aussi la phonétique. Il faut que je remette la main dessus, car des liens sur l'araméen, j'en ait trouvé de 20 à 25. Il faut que je remette de l'ordre ....
Mais sur http://www.dukhrana.com/peshitta/index.php, j'ai trouvé la translittération en arabe (que je lis mal) :
Pour Jean 14,16 :
John 14:26 - وانا ابعا من ابي واخرنا ڥرقلطا نتل لكون دنهوا عمكون لعلم .
John 14:16 - ܘܐܢܐ ܐܒܥܐ ܡܢ ܐܒܝ ܘܐܚܪܢܐ ܦܪܩܠܛܐ ܢܬܠ ܠܟܘܢ ܕܢܗܘܐ ܥܡܟܘܢ ܠܥܠܡ ܀
John 14:16 - καὶ ἐγὼ ἐρωτήσω τὸν πατέρα καὶ ἄλλον παράκλητον δώσει ὑμῖν, ἵνα μένῃ μεθ᾽ὑμῶν εἰς τὸν αἰῶνα,
Pour Jean 14,26 :
John 14:26 - هو دين ڥرقلطا روخا دقودشا هو دمشدر ابي بشمي هو نلڥكون كلمدم وهو نعهدكون كل ما دامر انا لكون .
John 14:26 - ܗܘ ܕܝܢ ܦܪܩܠܛܐ ܪܘܚܐ ܕܩܘܕܫܐ ܗܘ ܕܡܫܕܪ ܐܒܝ ܒܫܡܝ ܗܘ ܢܠܦܟܘܢ ܟܠܡܕܡ ܘܗܘ ܢܥܗܕܟܘܢ ܟܠ ܡܐ ܕܐܡܪ ܐܢܐ ܠܟܘܢ ܀
John 14:26 - ὁ δὲ παράκλητος, τὸ Πνεῦμα τὸ Ἅγιον ὃ πέμψει ὁ πατὴρ ἐν τῷ ὀνόματί μου, ἐκεῖνος ὑμᾶς διδάξει πάντα καὶ ὑπομνήσει ὑμᾶς πάντα ἃ εἶπον ὑμῖν
Pour Jean 15,26 :
John 15:26 - ما دين داتا ڥرقلطا هو دانا مشدر انا لكون من لوت ابي روخا دشررا هو دمن لوت ابي نڥق هو نسهد علي .
John 15:26 - ܡܐ ܕܝܢ ܕܐܬܐ ܦܪܩܠܛܐ ܗܘ ܕܐܢܐ ܡܫܕܪ ܐܢܐ ܠܟܘܢ ܡܢ ܠܘܬ ܐܒܝ ܪܘܚܐ ܕܫܪܪܐ ܗܘ ܕܡܢ ܠܘܬ ܐܒܝ ܢܦܩ ܗܘ ܢܣܗܕ ܥܠܝ ܀ (analyze)
John 15:26 - ὅταν δὲ ἔλθῃ ὁ παράκλητος ὃν ἐγὼ πέμψω ὑμῖν παρὰ τοῦ πατρός, τὸ Πνεῦμα τῆς ἀληθείας ὃ παρὰ τοῦ πατρὸς ἐκπορεύεται, ἐκεῖνος μαρτυρήσει περὶ ἐμοῦ•
Ce qui donne trois fois en arabe biraqlta (... ?) et en grec paraklètos ou paraklètov.
C'est déjà un embryon de répobse J'espère trouver l'autre lien, bientôt ...
Mais sur http://www.dukhrana.com/peshitta/index.php, j'ai trouvé la translittération en arabe (que je lis mal) :
Pour Jean 14,16 :
John 14:26 - وانا ابعا من ابي واخرنا ڥرقلطا نتل لكون دنهوا عمكون لعلم .
John 14:16 - ܘܐܢܐ ܐܒܥܐ ܡܢ ܐܒܝ ܘܐܚܪܢܐ ܦܪܩܠܛܐ ܢܬܠ ܠܟܘܢ ܕܢܗܘܐ ܥܡܟܘܢ ܠܥܠܡ ܀
John 14:16 - καὶ ἐγὼ ἐρωτήσω τὸν πατέρα καὶ ἄλλον παράκλητον δώσει ὑμῖν, ἵνα μένῃ μεθ᾽ὑμῶν εἰς τὸν αἰῶνα,
Pour Jean 14,26 :
John 14:26 - هو دين ڥرقلطا روخا دقودشا هو دمشدر ابي بشمي هو نلڥكون كلمدم وهو نعهدكون كل ما دامر انا لكون .
John 14:26 - ܗܘ ܕܝܢ ܦܪܩܠܛܐ ܪܘܚܐ ܕܩܘܕܫܐ ܗܘ ܕܡܫܕܪ ܐܒܝ ܒܫܡܝ ܗܘ ܢܠܦܟܘܢ ܟܠܡܕܡ ܘܗܘ ܢܥܗܕܟܘܢ ܟܠ ܡܐ ܕܐܡܪ ܐܢܐ ܠܟܘܢ ܀
John 14:26 - ὁ δὲ παράκλητος, τὸ Πνεῦμα τὸ Ἅγιον ὃ πέμψει ὁ πατὴρ ἐν τῷ ὀνόματί μου, ἐκεῖνος ὑμᾶς διδάξει πάντα καὶ ὑπομνήσει ὑμᾶς πάντα ἃ εἶπον ὑμῖν
Pour Jean 15,26 :
John 15:26 - ما دين داتا ڥرقلطا هو دانا مشدر انا لكون من لوت ابي روخا دشررا هو دمن لوت ابي نڥق هو نسهد علي .
John 15:26 - ܡܐ ܕܝܢ ܕܐܬܐ ܦܪܩܠܛܐ ܗܘ ܕܐܢܐ ܡܫܕܪ ܐܢܐ ܠܟܘܢ ܡܢ ܠܘܬ ܐܒܝ ܪܘܚܐ ܕܫܪܪܐ ܗܘ ܕܡܢ ܠܘܬ ܐܒܝ ܢܦܩ ܗܘ ܢܣܗܕ ܥܠܝ ܀ (analyze)
John 15:26 - ὅταν δὲ ἔλθῃ ὁ παράκλητος ὃν ἐγὼ πέμψω ὑμῖν παρὰ τοῦ πατρός, τὸ Πνεῦμα τῆς ἀληθείας ὃ παρὰ τοῦ πατρὸς ἐκπορεύεται, ἐκεῖνος μαρτυρήσει περὶ ἐμοῦ•
Ce qui donne trois fois en arabe biraqlta (... ?) et en grec paraklètos ou paraklètov.
C'est déjà un embryon de répobse J'espère trouver l'autre lien, bientôt ...
Roque- Messages : 5064
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Re : Le Paraclet ?
Safae, tu as compris ce sujet du Paraclet est un sujet sur lequel "je ne plaisante pas". Tu dois bine te douter pourquoi : c'est un point d'incompréhension entre les chrétiens et les musulmans. Depuis 14 siècles des arguments dans tous les sens.
Voilà, j'ai retrouvé mon lien (il était sous mon nez). Quel bol !
1. Le site général est : http://www.dukhrana.com/peshitta/index.php est une excellente
2. Il y a une fonction d’analyse mot par mot de chaque verset du même site général :
http://www.dukhrana.com/peshitta/analyze_verse.php?lang=en&verse=John+14:16&source=ubs&font=Estrangelo+Edessa&size=150% :
ܦܪܩܠܛܐ ܦ݁ܰܪܰܩܠܺܛܳܐ 17268 ܦܪܩܠܝܛܐ Noun comforter, advocate
3. Il y a une fonction de vocalisation (phonétique) : http://www.dukhrana.com/lexicon/word.php?adr=2:17268&font=Estrangelo+Edessa , à partir de la fonction d'analyse mot par mot (cliquer sur 17268):
Concerne le mot : prqlT) -ܦܪܩܠܛܐ
Vocalized Syriac : p'araqliTa) ܦ݁ܰܪܰܩܠܺܛܳܐ
La vocalisation est donc bien "p'araqlita" comme l'a indiqué Pierre Perrier et Ahouva à partir de l'araméen du Targum.
4. Il y a également une autre fonction d’analyse qui permet de visualiser le manuscrit de Khabouris. Le manuscrit est une copie du 10ème siècle d’un texte du 2ème siècle pour 22 livres du NT.
5. Il y a encore une fonction qui permet de retrouver d’un seul clic tous les versets du NT contenant par exemple un mot. prqlT) est présent 5 fois en araméen comme en grec.
Sur un autre site tout aussi intéressant : http://www.peshitta.org/
A propos de Jn 14.15, une fausse étymologie qui montre que les syriaques, eux-mêmes, ne comprenaient pas bien de mot prqlT) dont ils ont contesté l'origine grecque, je cite le note :
" PRQL+A has been confused with the Greek ‘Paraclitus’, meaning ‘Advocate.’ The Aramaic construct
PRQL+A is derived from two Aramaic roots:
PRQ (‘To end’, ‘To finish’ or ‘To save’, see Strong’s Concordance entries 6561 and 6562) and
L+A (‘The curse’, cf. Marqus 11:21, Matti 5:44, ‘A Compendious Syriac Dictionary’, page 236, and
Oraham’s Dictionary, page 250).
PRQL+A means ‘Redeemer’ or ‘One who ends the curse.’ By the indwelling of the Holy Spirit, our
fallen nature has been redeemed from the curse of Adam ".
Ces fausses étymologies se rencontrent à la pelle quand on ne connait pas bien la langue - et qu'on essaie de "tirer" le sens à ses idées préconçues (on peut considérer que les syriaques du 6ème ou du 10ème siècle ne comprenaient pas bien l'araméen du 2ème siècle - même problème pour les arabes du XXIème siècle).
Voilà, j'ai retrouvé mon lien (il était sous mon nez). Quel bol !
1. Le site général est : http://www.dukhrana.com/peshitta/index.php est une excellente
2. Il y a une fonction d’analyse mot par mot de chaque verset du même site général :
http://www.dukhrana.com/peshitta/analyze_verse.php?lang=en&verse=John+14:16&source=ubs&font=Estrangelo+Edessa&size=150% :
ܦܪܩܠܛܐ ܦ݁ܰܪܰܩܠܺܛܳܐ 17268 ܦܪܩܠܝܛܐ Noun comforter, advocate
3. Il y a une fonction de vocalisation (phonétique) : http://www.dukhrana.com/lexicon/word.php?adr=2:17268&font=Estrangelo+Edessa , à partir de la fonction d'analyse mot par mot (cliquer sur 17268):
Concerne le mot : prqlT) -ܦܪܩܠܛܐ
Vocalized Syriac : p'araqliTa) ܦ݁ܰܪܰܩܠܺܛܳܐ
La vocalisation est donc bien "p'araqlita" comme l'a indiqué Pierre Perrier et Ahouva à partir de l'araméen du Targum.
4. Il y a également une autre fonction d’analyse qui permet de visualiser le manuscrit de Khabouris. Le manuscrit est une copie du 10ème siècle d’un texte du 2ème siècle pour 22 livres du NT.
5. Il y a encore une fonction qui permet de retrouver d’un seul clic tous les versets du NT contenant par exemple un mot. prqlT) est présent 5 fois en araméen comme en grec.
Sur un autre site tout aussi intéressant : http://www.peshitta.org/
A propos de Jn 14.15, une fausse étymologie qui montre que les syriaques, eux-mêmes, ne comprenaient pas bien de mot prqlT) dont ils ont contesté l'origine grecque, je cite le note :
" PRQL+A has been confused with the Greek ‘Paraclitus’, meaning ‘Advocate.’ The Aramaic construct
PRQL+A is derived from two Aramaic roots:
PRQ (‘To end’, ‘To finish’ or ‘To save’, see Strong’s Concordance entries 6561 and 6562) and
L+A (‘The curse’, cf. Marqus 11:21, Matti 5:44, ‘A Compendious Syriac Dictionary’, page 236, and
Oraham’s Dictionary, page 250).
PRQL+A means ‘Redeemer’ or ‘One who ends the curse.’ By the indwelling of the Holy Spirit, our
fallen nature has been redeemed from the curse of Adam ".
Ces fausses étymologies se rencontrent à la pelle quand on ne connait pas bien la langue - et qu'on essaie de "tirer" le sens à ses idées préconçues (on peut considérer que les syriaques du 6ème ou du 10ème siècle ne comprenaient pas bien l'araméen du 2ème siècle - même problème pour les arabes du XXIème siècle).
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