la Trinité pour les nuls
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Re: la Trinité pour les nuls
Je fais un raccourci peut-être, voulez-vous dire que ce concept (je ne rigole plus ...) de " Sur-Etre/Etre/Existence " - ou concept apparenté découlerait d'une traduction ? ... Je veux bien, alors expliquez moi ! Pouvez-vous me montrer ou de démontrer que ce concept si subtil est autre chose que du " verbal "Ishraqi a écrit:Le problème n'est pas la philosophie mais la langue française qui fait bizarrement la confusion entre être comme verbe et être comme substantif ce qui rend les conversations sur le sujet très confuse et incompréhensible quand on n'a pas de références extérieures, mais dans d'autres langues mieux construites c'est si évident que ce n'est même pas du domaine de l'ontologie.
Non, je corrige : c'est moi qui ne comprends pas (0% garanti)Roque a écrit:on ne sait plus bien de quoi on parle.
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Franchement ce n'est pas subtil du tout, le problème n'est pas de comprendre mais de l'expliquer en français !
Ces notions servent à distinguer l'être comme acte, c'est-à-dire l'existence, et l'être comme "substance", quelque chose dont on forme le concept et qui peut exister mais qui n'existe pas forcément, c'est-à-dire un être, une essence.
Par exemple, l'essence de "Roque" c'est ce qui distingue "Roque" des autres "concepts". L'existence, l'acte d'Être de "Roque", c'est ce qui fait que "Roque" existe concrètement.
L'essence est une abstraction mentale pour définir une chose, l'existence c'est la chose concrète dit simplement.
Ça a l'air d'un charabia crypto-occulto-verbalo-métaphysique dit comme ça mais réellement ce n'est pas compliqué du tout. C'est le genre de chose qui est inintelligible jusqu'au moment où il y a un "déclic" si vous voyez ce que je veux dire.
Le problème c'est le français. Difficile de faire la différence entre "un être", une essence, et l'être, l'existence, dans une phrase. Ça nous oblige à inventer des concepts complexes comme "essence" et "existence" pour exprimer quelque chose qui est au font très, très simple.
En anglais, par contre, il n'y a aucun risque de confondre "to be" avec "being".
... et désolé pour le hs.
Ces notions servent à distinguer l'être comme acte, c'est-à-dire l'existence, et l'être comme "substance", quelque chose dont on forme le concept et qui peut exister mais qui n'existe pas forcément, c'est-à-dire un être, une essence.
Par exemple, l'essence de "Roque" c'est ce qui distingue "Roque" des autres "concepts". L'existence, l'acte d'Être de "Roque", c'est ce qui fait que "Roque" existe concrètement.
L'essence est une abstraction mentale pour définir une chose, l'existence c'est la chose concrète dit simplement.
Ça a l'air d'un charabia crypto-occulto-verbalo-métaphysique dit comme ça mais réellement ce n'est pas compliqué du tout. C'est le genre de chose qui est inintelligible jusqu'au moment où il y a un "déclic" si vous voyez ce que je veux dire.
Le problème c'est le français. Difficile de faire la différence entre "un être", une essence, et l'être, l'existence, dans une phrase. Ça nous oblige à inventer des concepts complexes comme "essence" et "existence" pour exprimer quelque chose qui est au font très, très simple.
En anglais, par contre, il n'y a aucun risque de confondre "to be" avec "being".
... et désolé pour le hs.
Ishraqi- Messages : 530
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Re: la Trinité pour les nuls
Joli ! Vous verrez on se fait très vite à ce néo-vocabulaire !Ishraqi a écrit:charabia crypto-occulto-verbalo-métaphysique
Oui je comprends très bienIshraqi a écrit:Le problème c'est le français. Difficile de faire la différence entre "un être", une essence, et l'être, l'existence, dans une phrase.
Mais pour le concept " Sur-Etre/Etre/Existence " sensé dire quelque chose de la Trinité .Qu'elle est votre explication puisque votre y comprenez, visiblement, quelque chose ?Ishraqi a écrit:
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Le message de Denis Louis ne dois pas être si gratuit que cela , puisque le destin, pour ne pas dire la divine providence, a voulu que cela soit le 111 éme!
Pour mémoire histoire de rendre au maitre que l’intellectualisation n'est pas une fin pour lui :
- 111 éme message:
Pour mémoire histoire de rendre au maitre que l’intellectualisation n'est pas une fin pour lui :
- Maitre Eckhart:
" Comment donc dois-je aimer Dieu ? - Tu dois aimer Dieu, non pas intellectuellement, c'est-à-dire que ton âme doit être non intellectuelle et dépouillée de toute intellectualité, car tant que ton âme est intellectuelle, elle a des images ; tant qu'elle a des images, elle a des intermédiaires ; tant qu'elle a des intermédiaires, elle n'a ni unité, ni simplicité. Tant qu'elle n'a pas la simplicité, elle n'a jamais vraiment aimé Dieu, car le véritable amour réside dans la simplicité. [...] Comment dois-je L'aimer ? - Tu dois L'aimer [...] : en tant qu'Il est un Un pur, clair et limpide, séparé de toute dualité [du pensé et du pensant]. "
Maître Eckhart, cité par Alain de Libera in La mystique rhénane p. 283 :
Idriss- Messages : 7127
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Re: la Trinité pour les nuls
Ben j'ai dit que je comprenais quelque chose à la distinction entre l'essence et l'existence (c'est pas un exploit) et que ce n'était pas que des mots. DenisLouis dit que les personnes divines se trouvent au niveau de l'Essence mais que l'Essence ne contient pas Dieu, il y a aussi une Suressence.Roque a écrit:
Mais pour le concept " Sur-Etre/Etre/Existence " sensé dire quelque chose de la Trinité .Qu'elle est votre explication puisque votre y comprenez, visiblement, quelque chose ?
Je ne suis pas chrétien et je ne sais pas si c'est vrai, ça me concerne pas trop d'ailleurs, mais il me semble que être, existence, etc,... sont des termes théologiques assez classiques dans la scolastique catholique donc ce n'est sûrement pas que du vent.
Ishraqi- Messages : 530
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Re: la Trinité pour les nuls
Donc un va attendre le point de vue catholique de DenisLouis.Ishraqi a écrit:DenisLouis dit que les personnes divines se trouvent au niveau de l'Essence mais que l'Essence ne contient pas Dieu, il y a aussi une Suressence ... sont des termes théologiques assez classiques dans la scolastique catholique donc ce n'est sûrement pas que du vent.
M'est avis que ça n'a rien à voir !
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Catholique ? Si tu entends universel ok merci
Non ce n'est au contraire pas ratiocinant, il faut toujours faire la distinction entre la raison raisonnante, humaine et individuelle, et l'intuition intellectuelle, qui peut très bien se passer d'arguments complexes (qui peut aussi les utiliser, c'est selon les êtres et les voies).
Alors si c'est verbal, c'est au sens fort du verbe et non au sens d'un écho affaibli par la raison humaine.
Le mot concordisme pour moi c'est d'essayer d'accorder la science moderne et la religion, pas le fait de constater que derrière les dogmes divers, les réalités métaphysiques sont les mêmes.
L'Etre est ce qui est affirmé, mais la Réalité ultime est toujours au-delà de toute formulation particulière, ce n'est pas une négation du dogme, le dogme est une approche du mystère. Guénon disait que la théologie occidentale restait le plus souvent (pas toujours, Eckhart et quelques autres en sont l'exemple) au niveau de l'Etre alors que la métaphysique intégrale doit inclure le Non-Etre, même s'il ne peut être approché que par des formulations négatives ou paradoxales.
Le mot Dieu ne traduit pas exactement Allah, ni le Brahman, car il est presque toujours associé à l'idée de création, or si Allah est le Créateur, il "est" aussi bien d'autres noms et qualités.
Si on admet (si) que le Coran utilise un langage sacré, les différents noms et pronoms utilisés dans la shahada, après le début identique "la ilâha illa" (36 attestations, pas un hasard) : Allah, Ana, Huwa, aladhi, anta, portent sur des idées et des réalités différentes.
Ainsi je vois bien pour part "la ilaha illa huwa" (huwa=lui)une expression de la vacuité des phénomènes, des fixations mentales et des désignations particulières, alors que "la ilâha illa Ana" (ana=moi) serait l'expression de la révélation particulière et exclusive dans laquelle Allah manifeste sa "jalousie" envers toute autre forme rivale.
Idriss, tu penses bien que j'ai remarqué le 111.
La trinité c'est peut-être vraiment pour les nuls et non pour ceux qui savent quelque chose.
Non ce n'est au contraire pas ratiocinant, il faut toujours faire la distinction entre la raison raisonnante, humaine et individuelle, et l'intuition intellectuelle, qui peut très bien se passer d'arguments complexes (qui peut aussi les utiliser, c'est selon les êtres et les voies).
Alors si c'est verbal, c'est au sens fort du verbe et non au sens d'un écho affaibli par la raison humaine.
Le mot concordisme pour moi c'est d'essayer d'accorder la science moderne et la religion, pas le fait de constater que derrière les dogmes divers, les réalités métaphysiques sont les mêmes.
L'Etre est ce qui est affirmé, mais la Réalité ultime est toujours au-delà de toute formulation particulière, ce n'est pas une négation du dogme, le dogme est une approche du mystère. Guénon disait que la théologie occidentale restait le plus souvent (pas toujours, Eckhart et quelques autres en sont l'exemple) au niveau de l'Etre alors que la métaphysique intégrale doit inclure le Non-Etre, même s'il ne peut être approché que par des formulations négatives ou paradoxales.
Le mot Dieu ne traduit pas exactement Allah, ni le Brahman, car il est presque toujours associé à l'idée de création, or si Allah est le Créateur, il "est" aussi bien d'autres noms et qualités.
Si on admet (si) que le Coran utilise un langage sacré, les différents noms et pronoms utilisés dans la shahada, après le début identique "la ilâha illa" (36 attestations, pas un hasard) : Allah, Ana, Huwa, aladhi, anta, portent sur des idées et des réalités différentes.
Ainsi je vois bien pour part "la ilaha illa huwa" (huwa=lui)une expression de la vacuité des phénomènes, des fixations mentales et des désignations particulières, alors que "la ilâha illa Ana" (ana=moi) serait l'expression de la révélation particulière et exclusive dans laquelle Allah manifeste sa "jalousie" envers toute autre forme rivale.
Idriss, tu penses bien que j'ai remarqué le 111.
La trinité c'est peut-être vraiment pour les nuls et non pour ceux qui savent quelque chose.
DenisLouis- Messages : 1072
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Re: la Trinité pour les nuls
Selon ce que dit Pierre Perrier, il semblerait que ce mot araméen équivalent de " katolikos " en grec ait désigné très primitivement une communauté réunissant dans le même culte les disciples du Christ d'origine juive (c'est à dire les judéo-chrétiens) et païenne (c'est à dire les pagano-chrétiens) : ce n'est pas une " idée ", mais une " situation réelle " qui apparaît, particulièrement dans la diaspora chrétienne, avec les départs en mission (à partir des années 35) ou la fuite des disciples, puis des apôtres hors de Jérusalem (où l'Eglise Mère semble avoir été assez étroitement " judéo-chrétienne ").DenisLouis a écrit:Catholique ? Si tu entends universel ok merci
Dans mon esprit le mot " concordisme " s'applique aussi aux tentatives d'amalgames des grands courants religieux entre eux par exemple les tentatives de conception globale intégrant le judéo-christianisme, l'Islam et le bouddhisme. Nous avons quelques intervenants sur ce forum qui ne font que ça.DenisLouis a écrit:Le mot concordisme pour moi c'est d'essayer d'accorder la science moderne et la religion, pas le fait de constater que derrière les dogmes divers, les réalités métaphysiques sont les mêmes.
Quand on parle de " l'Etre ", on emploie un terme philosophique - mais pas un terme religieux. Ce mot n'existe pas dans la Bible. Il faut bien voir - une fois pour toute si possible - que la Bible dit autre chose : " Dieu dit à Moïse: " JE SUIS QUI JE SERAI. " Il dit : " Tu parleras ainsi aux fils d'Israël: JE SUIS m'a envoyé vers vous. " (Ex 3, 14) Dans la Bible la perspective est différent, Dieu dit qu'il est " l'Etant " (vieille formule en milieu araméen et aussi en grec) ou " Celui qui ne cesse pas d'être, hier, aujourd'hui et toujours ". Si on fait l'amalgame entre le concept philosophique (qui se résume au mot " existence "de sens plus ou moins déterminé car débordant éventuellement nos capacités cognitives) avec la manifestation de la révélation divine, on est justement en plein concordisme entre deux systèmes de pensées pas a priori compatibles : la philosophie conceptuelle et la révélation nuancée et mouvante de la manifestation de Dieu - adossée sur une réalité qui reste un mystère infini ... on perd tout à la fois la rigueur de la pensée conceptuelle (qui fonctionne sur le mode de la distinction et des oppositions excluant toute contradiction) et les possibilités de découvertes dans une révélation (qui fonctionne sur un mode méditatif toujours à approfondir sous l'action de l'Esprit saint incréé aimant la polysémie et se moquant bien des contradictions apparentes).DenisLouis a écrit:L'Etre est ce qui est affirmé, mais la Réalité ultime est toujours au-delà de toute formulation particulière, ce n'est pas une négation du dogme, le dogme est une approche du mystère. Guénon disait que la théologie occidentale restait le plus souvent (pas toujours, Eckhart et quelques autres en sont l'exemple) au niveau de l'Etre alors que la métaphysique intégrale doit inclure le Non-Etre, même s'il ne peut être approché que par des formulations négatives ou paradoxales.
Exemple de contradiction : si Dieu est " l'Etre ", que signifie que " Dieu donne l'existence " - lors de la création ? Comment Dieu peut-il " donner l'existence " et être en même temps " l'Existence ", elle-même ? Soit la création est faite avec quelque chose qui est " Dieu ", soit le mot " existence " n'a pas le même sens quand on parle de l'homme et de Dieu. Le mot " existence " dans cet exemple a donc au moins deux sens et non un seul. L'idée de " création " semble remédier à cette contradiction : Dieu créé quelque chose à partir de Lui-même qui est " radicalement autre " (rupture ontologique) que Lui-même tout en contenant ou en possédant complètement cet " autre " que Lui-même.
Mais cette idée de création peut être vue de deux façons :
- si on en fait un concept philosophique : comment Dieu peut-il faire un " autre " qui ne soit pas Lui tout en étant en Lui ? C'est un concept contradictoire, une aporie insoluble ;
- si on croit que c'est La Parole de Dieu qui nous le dit, l'affirmation de la création repose seulement sur ce qu'est Dieu, sur ce qu'Il est capable de faire dans Sa Toute Puissance. Donc cela reste une idée logique.
On voit bien que cette question des " concepts contradictoires " dans la foi en Dieu est un peu comme le sparadrap du capitaine Hadock, on ne s'en sort pas dès qu'on revient au registre philosophique ! Au final : l'idée de création peut être formulée par la Révélation divine - mais ne peut pas être formulée par la philosophie conceptuelle - en tant que pensée autonome - c'est à dire sans s'appuyer sur la Révélation. C'est d'ailleurs pourquoi cette idée ne peut être que rejetée quand l'idée du Dieu transcendant de la Bible et du Coran est absente ou exclue.
On s'éloigne un peu de la question que je posais ci-dessus sur " le concept " Sur-Etre/Etre/Existence " sensé dire quelque chose de la Trinité (référence à votre post plus haut) ? Prenez-vous à votre compte cette conception ou bien comment les discutez-vous ?DenisLouis a écrit:Le mot Dieu ne traduit pas exactement Allah, ni le Brahman, car il est presque toujours associé à l'idée de création, or si Allah est le Créateur, il "est" aussi bien d'autres noms et qualités. ...
Je n'ai pas vu tout de suite ce post ... très fortDenisLouis a écrit:Idriss, tu penses bien que j'ai remarqué le 111.
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Je ne reprends pas à mon compte comme définition stricte de la trinité chrétienne (selon le dogme) Sur-Etre/Etre/Existence.
Guénon étudie différents ternaires dans différentes traditions en établissant les distinctions nécessaires : trois termes peut se référer à des réalités bien différentes, ou tout en se référant aux mêmes réalités les considérer à des niveaux différents ; le ternaire se rapprochant le plus de la trinité serait le ternaire de l'hindouisme Sat/Chit/Ananda, ou Etre-Réalite/Conscience/Béatitude, mais il je n'y vois pas de personnes strictement équivalentes aux personnes de la trinité, quoique pour Schuon : Etre=Père, Conscience=Fils, Béatitude=Saint-Esprit.
Je lis en ce moment différents textes sur les conceptions d'Eckhart et de son école ; peut-être parmi ce qui lui a été reproché c'est de faire une distinction entre la pure unité et l'unité de la trinité, ce qui entraine presque un quaternaire.
NRT 132/4 (2010) p. 675 Recenseur : Decloux Vannier M.-A, (dir.), La Trinité chez Eckhart et Nicolas de Cues, coll. Patrimoines, christianisme, Paris, Cerf, 2009, 24x15, 200 p., 19 €. ISBN 978-2-204-08902-9 Nous avons ici le troisième volume publié en commun par l'«Institut für Cusanus Forschung» de Trèves et l'Équipe de recherche sur les mystiques rhénans de l'université Paul-Verlaine de Metz. De part et d'autre peuvent ainsi s'exprimer d'authentiques connaisseurs de Nicolas de Cues, Eckhart, Tauler et Suso. Il n'est guère possible de reprendre l'exposé de la théologie trinitaire qui y est proposé: à partir d'Eckhart (5 exposés), de Suso (1 exposé renvoyant à des images) et de Nicolas de Cues (4 exposés).
Contentons-nous, pour donner la tonalité de l'approche, de cette brève évocation de la pensée d'Eckhart dans l'exposé d'Isabelle Raviolo: «Évitant l'écueil de l'univocité et celui de l'équivocité, Eckhart conçoit la causalité non comme la ressemblance de la copie au modèle, mais comme la dépendance réelle de l'être créé vis-à-vis de l'Être qui le crée. Quand Eckhart nous parle de Dieu, il semble opérer une distinction entre le Dieu créateur, qui se manifeste en tant que Trinité, et le Dieu incréé qui est le Principe divin retiré en son fond. Or, pour le maître rhénan, il ne s'agit pas d'une «dualité divine» mais d'une unité comprise comme une seule respiration, un seul souffle: Dieu est et n'est pas, Il est parce qu'il n'est pas - le «ne pas» renvoyant au «Néant de Dieu», c'est-à-dire non pas au «rien» mais au «surcroît», à la bullitio comme foyer de vie, à la fécondité du Père, à la donation absolue du Fils et à leur unité consubstantielle dans l'Esprit. Dieu est antérieurement à l'être qu'il manifeste - et c'est en cette antériorité même qu'Eckhart entend la Deitas.
Une video, un entretien sur KTO :
Guénon étudie différents ternaires dans différentes traditions en établissant les distinctions nécessaires : trois termes peut se référer à des réalités bien différentes, ou tout en se référant aux mêmes réalités les considérer à des niveaux différents ; le ternaire se rapprochant le plus de la trinité serait le ternaire de l'hindouisme Sat/Chit/Ananda, ou Etre-Réalite/Conscience/Béatitude, mais il je n'y vois pas de personnes strictement équivalentes aux personnes de la trinité, quoique pour Schuon : Etre=Père, Conscience=Fils, Béatitude=Saint-Esprit.
Je lis en ce moment différents textes sur les conceptions d'Eckhart et de son école ; peut-être parmi ce qui lui a été reproché c'est de faire une distinction entre la pure unité et l'unité de la trinité, ce qui entraine presque un quaternaire.
NRT 132/4 (2010) p. 675 Recenseur : Decloux Vannier M.-A, (dir.), La Trinité chez Eckhart et Nicolas de Cues, coll. Patrimoines, christianisme, Paris, Cerf, 2009, 24x15, 200 p., 19 €. ISBN 978-2-204-08902-9 Nous avons ici le troisième volume publié en commun par l'«Institut für Cusanus Forschung» de Trèves et l'Équipe de recherche sur les mystiques rhénans de l'université Paul-Verlaine de Metz. De part et d'autre peuvent ainsi s'exprimer d'authentiques connaisseurs de Nicolas de Cues, Eckhart, Tauler et Suso. Il n'est guère possible de reprendre l'exposé de la théologie trinitaire qui y est proposé: à partir d'Eckhart (5 exposés), de Suso (1 exposé renvoyant à des images) et de Nicolas de Cues (4 exposés).
Contentons-nous, pour donner la tonalité de l'approche, de cette brève évocation de la pensée d'Eckhart dans l'exposé d'Isabelle Raviolo: «Évitant l'écueil de l'univocité et celui de l'équivocité, Eckhart conçoit la causalité non comme la ressemblance de la copie au modèle, mais comme la dépendance réelle de l'être créé vis-à-vis de l'Être qui le crée. Quand Eckhart nous parle de Dieu, il semble opérer une distinction entre le Dieu créateur, qui se manifeste en tant que Trinité, et le Dieu incréé qui est le Principe divin retiré en son fond. Or, pour le maître rhénan, il ne s'agit pas d'une «dualité divine» mais d'une unité comprise comme une seule respiration, un seul souffle: Dieu est et n'est pas, Il est parce qu'il n'est pas - le «ne pas» renvoyant au «Néant de Dieu», c'est-à-dire non pas au «rien» mais au «surcroît», à la bullitio comme foyer de vie, à la fécondité du Père, à la donation absolue du Fils et à leur unité consubstantielle dans l'Esprit. Dieu est antérieurement à l'être qu'il manifeste - et c'est en cette antériorité même qu'Eckhart entend la Deitas.
Une video, un entretien sur KTO :
DenisLouis- Messages : 1072
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Re: la Trinité pour les nuls
la Trinité est contraire à la Torah qui nous dit : Deuteronome 6:4 Ecoute, Israël: l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un! Shema, Israël: Ado-nay Eloh-enou Ado-nay e'had et la trinité nous dit Di-eu est 3 en 1 donc nouveau dogme et nouveauté sur Di-eu et on sait bien que Di-eu ne change pas même après 2000 ans
aketo25- Messages : 25
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Re: la Trinité pour les nuls
Oui, aketo25, il ne peut pas en être autrement pour vous puisque que vous pensez que le Trinité c'est trois en un - ça c'est votre manière de mal répéter ce que nous croyons. Cette formulation " 3 en 1 " est fausse. Et c'est sans fin, si on ne peut s'empêcher de contrefaire la foi des chrétiens ... Vous n'êtes pas seul à le faire ....aketo25 a écrit:la Trinité est contraire à la Torah qui nous dit : Deuteronome 6:4 Ecoute, Israël: l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un! Shema, Israël: Ado-nay Eloh-enou Ado-nay e'had et la trinité nous dit Di-eu est 3 en 1 donc nouveau dogme et nouveauté sur Di-eu et on sait bien que Di-eu ne change pas même après 2000 ans
Alors, juste une question : lorsque les apôtres juifs ont affirmé que le D.ieu Un était leur D.ieu Un (e'had) [u]avec[u] Jésus Messiah Adonaï, puis quand plus tard les Pères ont dit que Père, Fils et Esprit sont une même et unique substance divine (consubstantiel = même être unique) ont-ils exprimé une foi sincère - pour eux, selon leur compréhension - au Dieu Un ? Oui ou non ?
Dernière édition par Roque le Mer 18 Juin - 1:20, édité 1 fois
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Roque a écrit:Oui, aketo25, il ne peut pas en être autrement pour toi puisque que tu penses que le Trinité c'est trois en un - ça c'est votre manière de mal répéter ce que nous croyons. Et c'est sans fin, si on ne peut s'empêcher dr contrefaire la foi des chrétiens.aketo25 a écrit:la Trinité est contraire à la Torah qui nous dit : Deuteronome 6:4 Ecoute, Israël: l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un! Shema, Israël: Ado-nay Eloh-enou Ado-nay e'had et la trinité nous dit Di-eu est 3 en 1 donc nouveau dogme et nouveauté sur Di-eu et on sait bien que Di-eu ne change pas même après 2000 ans
Alors, juste une question : lorsque les apôtres juifs ont affirmé que le D.ieu Un était leur D.ieu Un (e'had) avec Jésus Adonaï, puis quand plus tard les Pères ont dit que Père, Fils et Esprit sont une même et unique substance divine (consubstantiel = même être unique) ont-ils exprimé une foi sincère - pour eux, selon leur compréhension - au Dieu Un ? Oui ou non ?
Je ne sais pas car meme l'évangile vous n'avez pas de compréhension officiel et donc ca diverge les témoins de jéhovah comprennent en l'évangile que jésus n'est pas Di-eu, les cathos, protestants comprennent qu'il est Di-eu... ce serait comme si il y avait 2 types de juifs ceux qui disent que Moise est Di-eu et ceux qui disent qu'il ne l'est pas ! tu comprends que ce n'est pas négligeable
aketo25- Messages : 25
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Re: la Trinité pour les nuls
Avez-vous compris la question : en affirmant de facon constante leur foi au D.ieu Un les chrétiens sont-ils sincères ?
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Roque a écrit:Avez-vous compris la question : en affirmant de facon constante leur foi au D.ieu Un les chrétiens sont-ils sincères ?
Non car ils pensent être sincère et croire qu'ils servent qu'un seul et unique Di-eu alors qu'en réalité ils comptent sur un homme pour leur salut et ils considèrent que jésus est Di-eu ce qui est incompatible avec le monotheisme ce serait comme adorer une pierre la prendre pour divinité et proclamé adorer le Di-eu un
aketo25- Messages : 25
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Re: la Trinité pour les nuls
Votre réponse, si je la comprends bien, n'est pas " non ", mais " oui, mais ... finalement non "aketo25 a écrit:Roque a écrit:Avez-vous compris la question : en affirmant de facon constante leur foi au D.ieu Un les chrétiens sont-ils sincères ?
Non car ils pensent être sincère et croire qu'ils servent qu'un seul et unique Di-eu
Permettez-moi de " traduire " votre pensée :
1. En affirmant de façon constante leur foi au D.ieu Un les chrétiens sont-ils sincères ? Oui ils sont sincères ;
2. Mais ils se trompent sur la réalité de D.ieu, non ils ne sont pas monothéistes, autant adorer une pierre en l'appelant D.ieu.
Le 2. c'est ce que vous croyez sur la base de l'Ancien Testament qui ne parle effectivement pas de la Trinité, même si les notions de Sagesse ou de Parole de D.ieu ou d'Esprit de D.ieu sont présentes et participent même à la création de notre monde.
Le 1. c'est ce que croient les chrétiens : ils croient à la suite des Apôtres et ceux qui ont vécu avec Jésus qu'il est le Messiah et qu'Il a en partage l'Ashem de D.ieu, comme Il le dit Lui-même : " Lorsque j'étais avec eux, je les gardais en ton nom que tu m'as donné " (Jn 17, 12)". L'Ashem de D.ieu Yéshoua le partage avec Ashem, ça ne fait pas du tout " 1 Dieu en 3 " comme vous dites, mais un seul D.ieu Un (e'had) ? Non ?
Votre formulation " 1 Dieu en 3 " est donc une déformation de ce que nous croyons depuis les Apôtres juifs comme vous. Et vous avez besoin de formuler notre foi de façon déformée pour la repousser plus facilement. J'ajoute encore que vous n'êtes pas le seul.
Songez un seul instant que si Yéshoua est effectivement ce Messiah très spécial qui serait également de nature divine, il a pu apporter quelque chose de réellement neuf - mais en continuité avec la Bible cependant - par rapport à ce qui était prévu antérieurement par l'Ancien Testament, car je ne pense pas que Moshé et les Nevihim aient osé penser à un Messiah descendu du ciel. Daniel avait bien vue le Fils d'Homme descendre du ciel sur les nuées, mais personne n'avait cru que cela avait un sens littéral.
Les mêmes apôtres n'ont pas considéré qu'il y avait deux dieux aussi étrange que cela puisse vous paraître, aussi inacceptable que ce soit pour votre esprit. Mais la conception des chrétiens est monothéiste si vous comprenez ce que signifie que la Père et le Fils sont " consubstantiels ", c'est à dire qu'ils ont une seule et même nature divine ... à moins que là aussi vous mettiez de coté ce mot clé de compréhension de la Trinité ... toujours le problème de ne pas mélanger ce que l'autre conçoit et croit et ce que vous vous concevez et croyez ... Croyez-moi, de mon côté j'entends très clairement que vous ne pouvez pas croire à cette foi qui est pour vous blasphématoire. Je capte à 100%.ils comptent sur un homme pour leur salut et ils considèrent que jésus est Di-eu ce qui est incompatible avec le monothéisme
Les Apôtre ont encore utilisé plusieurs formules pour exprimer leur foi (dans une formulation juive), par exemple : ils ont appelé Yéshoua Adonaï, très rapidement après Sa résurrection : " Or, Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. " (1 Co 6, 13) Cette lettre au Corinthiens qui date, je crois, de 25 à 26 ans après la montée au ciel de notre Adonaï est explicite. Dieu n'a pas ressuscité la nature divine de Yéshoua bien évidemment (D.ieu ne meurt pas), mais il a ressuscité la nature humaine de Yéshoua, vrai homme et vrai D.ieu. Donc Shaul appelle Yéshoua Adonaï. C'est bien clair et ce qu'ils ont cru : D.ieu est Adonaï et Adonaï est Yéshoua, Il est D.ieu avec D.ieu, mais par " 3 d.ieux en 1 " comme vous dites !
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Roque a écrit:Votre réponse, si je la comprends bien, n'est pas " non ", mais " oui, mais ... finalement non "aketo25 a écrit:Roque a écrit:Avez-vous compris la question : en affirmant de facon constante leur foi au D.ieu Un les chrétiens sont-ils sincères ?
Non car ils pensent être sincère et croire qu'ils servent qu'un seul et unique Di-eu
Permettez-moi de " traduire " votre pensée :
1. En affirmant de façon constante leur foi au D.ieu Un les chrétiens sont-ils sincères ? Oui ils sont sincères ;
2. Mais ils se trompent sur la réalité de D.ieu, non ils ne sont pas monothéistes, autant adorer une pierre en l'appelant D.ieu.
Le 2. c'est ce que vous croyez sur la base de l'Ancien Testament qui ne parle effectivement pas de la Trinité, même si les notions de Sagesse ou de Parole de D.ieu ou d'Esprit de D.ieu sont présentes et participent même à la création de notre monde.
Le 1. c'est ce que croient les chrétiens : ils croient à la suite des Apôtres et ceux qui ont vécu avec Jésus qu'il est le Messiah et qu'Il a en partage l'Ashem de D.ieu, comme Il le dit Lui-même : " Lorsque j'étais avec eux, je les gardais en ton nom que tu m'as donné " (Jn 17, 12)". L'Ashem de D.ieu Yéshoua le partage avec Ashem, ça ne fait pas du tout " 1 Dieu en 3 " comme vous dites, mais un seul D.ieu Un (e'had) ? Non ?
Votre formulation " 1 Dieu en 3 " est donc une déformation de ce que nous croyons depuis les Apôtres juifs comme vous. Et vous avez besoin de formuler notre foi de façon déformée pour la repousser plus facilement. J'ajoute encore que vous n'êtes pas le seul.
Songez un seul instant que si Yéshoua est effectivement ce Messiah très spécial qui serait également de nature divine, il a pu apporter quelque chose de réellement neuf - mais en continuité avec la Bible cependant - par rapport à ce qui était prévu antérieurement par l'Ancien Testament, car je ne pense pas que Moshé et les Nevihim aient osé penser à un Messiah descendu du ciel. Daniel avait bien vue le Fils d'Homme descendre du ciel sur les nuées, mais personne n'avait cru que cela avait un sens littéral.Les mêmes apôtres n'ont pas considéré qu'il y avait deux dieux aussi étrange que cela puisse vous paraître, aussi inacceptable que ce soit pour votre esprit. Mais la conception des chrétiens est monothéiste si vous comprenez ce que signifie que la Père et le Fils sont " consubstantiels ", c'est à dire qu'ils ont une seule et même nature divine ... à moins que là aussi vous mettiez de coté ce mot clé de compréhension de la Trinité ... toujours le problème de ne pas mélanger ce que l'autre conçoit et croit et ce que vous vous concevez et croyez ... Croyez-moi, de mon côté j'entends très clairement que vous ne pouvez pas croire à cette foi qui est pour vous blasphématoire. Je capte à 100%.ils comptent sur un homme pour leur salut et ils considèrent que jésus est Di-eu ce qui est incompatible avec le monothéisme
Les Apôtre ont encore utilisé plusieurs formules pour exprimer leur foi (dans une formulation juive), par exemple : ils ont appelé Yéshoua Adonaï, très rapidement après Sa résurrection : " Or, Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. " (1 Co 6, 13) Cette lettre au Corinthiens qui date, je crois, de 25 à 26 ans après la montée au ciel de notre Adonaï est explicite. Dieu n'a pas ressuscité la nature divine de Yéshoua bien évidemment (D.ieu ne meurt pas), mais il a ressuscité la nature humaine de Yéshoua, vrai homme et vrai D.ieu. Donc Shaul appelle Yéshoua Adonaï. C'est bien clair et ce qu'ils ont cru : D.ieu est Adonaï et Adonaï est Yéshoua, Il est D.ieu avec D.ieu, mais par " 3 d.ieux en 1 " comme vous dites !
Ou as tu vu que j'ai dis non..mais oui ?? J'ai clairement affirmé que non et meme nos grands sages de la Torah tel que Maimoide disent aussi que le christianisme est de l'idolatrie et puis la resurection reqte une legende non verifié seul ses peu disciples l'ont affirmés.
Le fait de prier un homme ou de prier en son nom est de l'idolatrie camouflé et puis tu as dis que jesus est venu apporter quelque chose de nouveaux pourquoi??? La Torah n'est pas suffisante??? Et puis meme le fait de dire 1 Di-eu en 3 c'est une sorte d'idolatrie, Di-eu est 1 et le restera pour toujours
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Re: la Trinité pour les nuls
En fait, vous avez répondu à deux questions : sur notre sincérité et sur le fait que ce que nous croyons est vrai ou non. Sincérité et vérité sont deux choses différentes, non ?
Donc à la question de savoir si nous, chrétiens, sommes sincères quand nous disons que nous croyons avec les Apôtres au Dieu Un, vous répondez non.
Ok, c'est en enregistré : nous sommes insincères et non nous trompons. Ne cèdez-vous pas un peu à la facilité du polémiste ? Pourquoi cacherions-nous nos vraies convictions ? Pourriez-vous m'expliquer cela ?
Je pense de la sincérité des hommes il ne faut pas en préjuger à moins de lire dans les cœurs et à ma connaissance seul D.ieu peut le faire. Est-ce votre cas aussi ?
Si vous pensez donc que nous cachons ce que nous croyons, comment dialoguer encore ?
En tout cas, moi je ne vous accuse pas d'être insincère : ce que vous dites, je crois que vous le pensez et vous devriez être capable de faire de même à mon égard, à notre égard, nous les chrétiens.
Donc à la question de savoir si nous, chrétiens, sommes sincères quand nous disons que nous croyons avec les Apôtres au Dieu Un, vous répondez non.
Ok, c'est en enregistré : nous sommes insincères et non nous trompons. Ne cèdez-vous pas un peu à la facilité du polémiste ? Pourquoi cacherions-nous nos vraies convictions ? Pourriez-vous m'expliquer cela ?
Je pense de la sincérité des hommes il ne faut pas en préjuger à moins de lire dans les cœurs et à ma connaissance seul D.ieu peut le faire. Est-ce votre cas aussi ?
Si vous pensez donc que nous cachons ce que nous croyons, comment dialoguer encore ?
En tout cas, moi je ne vous accuse pas d'être insincère : ce que vous dites, je crois que vous le pensez et vous devriez être capable de faire de même à mon égard, à notre égard, nous les chrétiens.
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Roque a écrit:En fait, vous avez répondu à deux questions : sur notre sincérité et sur le fait que ce que nous croyons est vrai ou non. Sincérité et vérité sont deux choses différentes, non ?
Donc à la question de savoir si nous, chrétiens, sommes sincères quand nous disons que nous croyons avec les Apôtres au Dieu Un, vous répondez non.
Ok, c'est en enregistré : nous sommes insincères et non nous trompons. Ne cèdez-vous pas un peu à la facilité du polémiste ? Pourquoi cacherions-nous nos vraies convictions ? Pourriez-vous m'expliquer cela ?
Je pense de la sincérité des hommes il ne faut pas en préjuger à moins de lire dans les cœurs et à ma connaissance seul D.ieu peut le faire. Est-ce votre cas aussi ?
Si vous pensez donc que nous cachons ce que nous croyons, comment dialoguer encore ?
En tout cas, moi je ne vous accuse pas d'être insincère : ce que vous dites, je crois que vous le pensez et vous devriez être capable de faire de même à mon égard, à notre égard, nous les chrétiens.
Vous pensez croire en 1 Di-eu unique sauf que pour nous et meme pour les musulmans d'ailleurs vous pratiquez l'idolatrie
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Re: la Trinité pour les nuls
Nous pensons croire ou bien nous croyons ?aketo25 a écrit:Vous pensez croire en 1 Di-eu unique .......
Est-il possible que nous soyons sincères, finalement ?
C'était ma question au depart, n'est-ce pas ?
Est-ce que cela vous gêne d'y repondre ?
Je pense que cela doit vous être pénible de penser que vu sous un autre angle que vous la question de la Trinité peut avoir une autre réponse que la vôtre, par exemple que les " titulatures " (Père, Fils et Esprit sont des " intitulés " pourvus de la profondeur de D.ieu même) ne font pas nombre, c'est à dire que le Père, le Fils et l'Esprit ne font numériquement pas trois parce qu'ils sont un.
Je vous rassure, les musulmans ont autant de mal à répondre à ce genre cette question que vous ! Tout s'emmêle ou s'en mêle :
1. La formulation a priori systématiquement erronée chez les adversaires de cette Trinité,
2. La compréhension intellectuelle de la formulation,
3. L'acceptation ou le refus des idées impliquées en fonction du background philosophique de chacun - mais la philosophie rationnelle grecque n'a pas été canonisée par D.ieu, c'est certain ; et
4. La foi appuyée sur l'Ecriture sainte - selon l'interprétation de chacun.
Pour certains c'est inextricable, c'est parfois un magma de " certitudes " assez confuses.
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Roque a écrit:Nous pensons croire ou bien nous croyons ?aketo25 a écrit:Vous pensez croire en 1 Di-eu unique .......
Est-il possible que nous soyons sincères, finalement ?
C'était ma question au depart, n'est-ce pas ?
Est-ce que cela vous gêne d'y repondre ?
Je pense que cela doit vous être pénible de penser que vu sous un autre angle que vous la question de la Trinité peut avoir une autre réponse que la vôtre, par exemple que les " titulatures " (Père, Fils et Esprit sont des " intitulés " pourvus de la profondeur de D.ieu même) ne font pas nombre, c'est à dire que le Père, le Fils et l'Esprit ne font numériquement pas trois parce qu'ils sont un.
Je vous rassure, les musulmans ont autant de mal à répondre à ce genre cette question que vous ! Tout s'emmêle ou s'en mêle :
1. La formulation a priori systématiquement erronée chez les adversaires de cette Trinité,
2. La compréhension intellectuelle de la formulation,
3. L'acceptation ou le refus des idées impliquées en fonction du background philosophique de chacun - mais la philosophie rationnelle grecque n'a pas été canonisée par D.ieu, c'est certain ; et
4. La foi appuyée sur l'Ecriture sainte - selon l'interprétation de chacun.
Pour certains c'est inextricable, c'est parfois un magma de " certitudes " assez confuses.
un enfant aussi peut penser que le père noël existe pourtant il n'existe pas, la trinité c'est pareil les chrétiens pensent qu'il s'agit d'un monothéisme et qu'ils prient le vrai Di-eu unique mais il est clair qu'ils associent Di-eu a un homme jésus, les musulmans quant à eux prient 1 seul et unique Di-eu on ne remet pas en question leur dogme de croire en 1 Di-eu car ils n'associent rien et un juif a même le droit d'aller prier dans une mosqué par contre pas de suivre le culte ni la prière musulmane et la prière dans une église est interdite pour un juif par contre
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Re: la Trinité pour les nuls
Bon et si je vous montre des passages où il existe bien " un autre " qui est bien D.ieu à coté de D.ieu dans la Bible où il n'y a qu'un seul D.ieu : le D.ieu Un que nous revendiquons nous aussi ?aketo25 a écrit:un enfant aussi peut penser que le père noël existe pourtant il n'existe pas
Me direz-vous que ça n'existe certainement pas dans la Bible ?
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Roque a écrit:Bon et si je vous montre des passages où il existe bien " un autre " qui est bien Dieu à coté de Dieu dans la Bible ?aketo25 a écrit:un enfant aussi peut penser que le père noël existe pourtant il n'existe pas
En bon juif vous devriez les connaître, car je vais devoir avoir recours à un auteur très ancien (2ème siècle) fin connaisseur de la Bible et en dialogue avec des juifs de son temps qui l'accusaient de di-théisme - comme vous maintenant.
un autre qui est Di-eu a coté de Di-eu non ca n'existe pas ca existe uniquement dans un conte qui s'appel l'évangile après dans l'au dela il y'a les anges et des anges aussi appelés juges
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Re: la Trinité pour les nuls
Voici donc ce texte que je tire d'un auteur chrétien du 2ème siècle, il s'agit d'une controverse reconstitué entre un chrétiens et plusieurs juifs accusant le chrétien de di-théisme. Accusation récusée de façon constante par les chrétiens pendant des siècles et donc sincère. Si le débat est inventé, les arguments semblent tout à fait réels et connus des interlocuteurs de l'époque juifs comme chrétiens (je tire ce texte d'un autre sujet sur ce forum, je ne l'ai pas relu, j'espère qu'il correspond bien à notre discussion).
A toi de voir si cette argumentation tient le coup ou non
A toi de voir si cette argumentation tient le coup ou non
- UN "AUTRE" QUI EST DIEU AUPRES DU DIEU UNIQUE DANS L'ANCIEN TESTAMENT !:
Voici une réponse qui traite de l'usage des mot " Dieu " ou " ange " ou " homme " dans ces deux passages. En effet, ces mots paraissent en effet - à première vue - interchangeables ou de signification mouvante.
Justin de Naplouse enseigne entre +150 à 165 à Rome. Il meurt martyr en + 165. C’est un palestinien converti. C’est le premier chrétien (connu) suffisamment formé en philosophie hellénistique pour tenter un rapprochement entre la foi chrétienne et la philosophie. Il laisse un ouvrage qui serait un reflet de débats ou controverses avec les juifs : « Dialogue avec Tryphon ». La question est de savoir si les chrétiens n’ont pas deux dieux. Le contexte très particulier est que ces débats sont quasi contemporains de la répression finale de la révolte du « messie » Bar Kochba par l’armée romaine induisant l’exode durable de la plus grande partie de la population juive (+ 135). Il faut savoir que cette révolte zélote a été précédée d’une persécution des chrétiens - considérés comme des hérétiques. La grande partie de la hiérarchie de l’Église de Jérusalem – fondée par Jacques le mineur, frère de Jésus – a été mise à mort pendant les années. Ce massacre constitue le début du déclin de cette Église parlant araméen. Elle sera bientôt supplantée par une Église parlant grec (langue de l’occupant).
En un mot : le propos de Justin ne cherche pas à savoir de quelle nature est la manifestation de Dieu (démarche spéculative), mais il utilise certaines particularités de l’Ancien Testament (notamment l’usage interchangeable des mots « Dieu », « ange » et « homme ») pour souligner que si la manifestation de Dieu est « de Dieu », elle n’est pas Dieu, Lui-même, au sens du Dieu créateur de l’univers. La démarche est donc d'abord scripturaire. Justin montre à partir de l'Ecriture que la manifestation est à la fois « autre » que Dieu et est Dieu réellement sans qu’il s’agisse de deux dieux … sur la base de l’interprétation du l’Ancien Testament avec le juif Tryphon. Ce livre de Justin est sur : http://remacle.org/bloodwolf/eglise/justin/tryphon.htm
I. ABRAHAM AU CHENE DE MAMBRE ET LA NAISSANCE D’ISAAC (Gn 18 à Gn 21)
Abraham rencontre Dieu (YHWH) au chêne de Mambré (Gn 18, 1 et Gn 19, 27). Il apparaît sous la forme de « trois hommes » (Gn 18, 2). Deux de ces « hommes » partent détruire Sodome (Gn 19, 12). Le troisième « homme » dit « Je dois revenir au temps du renouveau et voici que ta femme aura un fils. » (Gn 18,10). Justin fait dire aux juifs, ses interlocuteurs, qu’il s’agirait « d’anges » dont deux sont partis détruire Sodome et le troisième est venu faire l’annonce à Sara. Deux d’entre eux sont bien : « deux anges » (Gn 19, 1) et mais le troisième « homme » semble disparaître (Gn 18, 33).
Cependant pour Justin ce troisième « homme » revient deux chapitres plus loin. Et le texte ne l’appelle plus « homme » ou « ange », mais Dieu (Elohim) : « Mais Dieu lui [à Abraham] dit : « ne te fâche pas à propos du garçon et de ta servante » (Gn 21, 12).
Justin commente : « Ne voyez-vous pas que celui qui près du chêne avait promis de revenir, parce qu’il prévoyait que son intervention serait nécessaire pour persuader à Abraham de condescendre aux volontés de Sara revint, en effet, comme le dit l’Écriture, et qu’il est vraiment Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 8 )
Les juifs objectent que le texte ne prouve nullement l’existence d’un autre Dieu, d’un autre Seigneur que le créateur de toutes choses, ce avec quoi Justin est parfaitement d’accord. Mais de cette façon Justin cherche à démontrer « qu’après le créateur de l’univers, il existe une autre personne qu’on appelle Dieu et Seigneur, et qui est réellement l’un et l’autre, elle aussi parfois désignée sous le nom d’ange, parce qu’elle annonce aux hommes tout ce que veut leur annoncer le Dieu créateur, au-dessus duquel il n’est pas d’autres Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 4) et « … vous montrer par Les Écritures que l’un d’eux était Dieu, qu’elles appellent quelquefois du nom d’ange parce qu’il est chargé de porter aux hommes les ordres du créateur … » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 10). Justin entend donc ici la notion d’« ange » seulement comme une fonction de messager, et non comme une créature ou un être spécifique.
Celui qui apparaît comme Dieu à Abraham est un avec le Dieu créateur « que personne n’a vu, et qui n’a parlé directement, lui-même à personne, et que nous appelons le père créateur de toute chose » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 1). Il n’y a donc pas « deux dieux » pour le chrétien qu'est Justin, mais un seul. Cette incohérence apparente est expliquée par Justin d’abord par ce que celui qui se manifeste est « autre » que celui qui a tout créé, mais « autre par le nombre et non par la volonté » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 11). Plus loin il explique ce paradoxe dans un paragraphe plus argumenté (Voir la Conclusion). déjà que la foi chrétienne de Justin est affirmée comme foi au Dieu unique, finalement le même Dieu que les juifs (Dialogue avec Tryphon, XII, 1).
L’idée importante que Justin tire de l’Écriture est que la manifestation de Dieu est « autre » que le Dieu, créateur et père, Lui-même – mais est cependant Dieu. Cette idée maintient l’unité et l’unicité de Dieu grâce à un paradoxe qui est constant dans l’histoire du christianisme depuis son origine.
Anticipant sur une possible objection, Justin souligne que l’Écriture – par ailleurs – « appelle du nom de Seigneur un autre que la créateur de toutes choses » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 14). Il cite en exemples deux psaumes où le Seigneur [YHWH] parle au Seigneur ou Dieu [Elohim] parle à Dieu : « Oracle du Seigneur à mon Seigneur: " Siège à ma droite, que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds ! » (Ps 110, 1) et « O Dieu, ton trône est éternel, ton sceptre royal est un sceptre de droiture. Tu aimes la justice, tu détestes le mal, aussi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie, de préférence à tes compagnons. » (Ps 45, 7-8 ).
Abraham marche alors avec les « hommes » pour prendre congé (Gn 18, 17). Les deux « anges » (Gn 19, 1) ou deux « hommes » (Gn 19, 16) partent vers Sodome pendant qu’Abraham - qui est resté seul – se trouve en présence de YHWH et se lance dans une longue intercession (Gn 18, 16-32) avant que les deux « anges ou hommes » n’arrivent qu'au soir, à Sodome (Gn 19, 1).
Justin voit là l’indication que le troisième « homme » ou « ange », c’est YHWH, Lui-même et donc le Seigneur des deux autres : « Ne voyez-vous pas maintenant, mes amis, que l’un des personnages désigné par les noms de Seigneur et de Die, exécutant les ordres de celui qui est dans les cieux; était le Seigneur des deux anges ? Car lorsque ceux-ci furent partis pour Sodome il resta seul avec Abraham, et lui adressa les paroles que rapporte Moïse. Quand il eut disparu après cet entretien, Abraham retourna dans la maison ; à peine fut-il arrivé, qu’il vit non plus deux anges, mais le personnage mystérieux, dont nous parlons conversant avec Loth ; et c’était le Seigneur recevant du Seigneur qui est dans les cieux, c’est-à-dire du créateur de l’univers, la mission de faire tomber sur Sodome et Gomorrhe les fléaux retracés par l’Écriture en ces termes : « Le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 22).
II. JACOB A BÉTHEL ET AVANT LE PASSAGE DU YABBOQ (Gn 28 à Gn 32)
Celui qui est apparu à Jacob lors de son rêve « au temps de la conception des brebis » (Gn 28, 10) est appelé tantôt « ange » (Gn 31, 11), tantôt « Dieu » (Gn 31, 13). De même, celui avec qui Jacob a lutté toute une nuit est appelé tantôt « ange » dans la traduction de Justin (Gn 32, 25) (mais traduit par : « homme » dans la TOB et la Bible du Rabbinat) - et tantôt « Dieu » (Gn 32, 31)
Justin commente : « Il importe, je crois de citer encore ici l’endroit de l’Écriture qui nous apprend comment se fit voir à Jacob, fuyant devant son frère Ésaü, celui qui est désigné tout à la fois sous les noms d’ange de Dieu et de Seigneur qui se montra à Abraham et lutta contre ce même Jacob sous l’apparence d’un homme » (Dialogue avec Tryphon, LVIII, 10).
Dieu se fait voir pour la première fois à Jacob (Gn 28, 16-17) : « Voici que le Seigneur [YHWH] se tenait près de lui et dit : « Je suis le Seigneur Dieu d’Abraham ton père et Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu couches, je la donnerai à toi et à ta descendance » et celui qu’il a vu en songe est réellement Dieu : « Il eut peur et s’écria : « Que ce lieu est terrible : C’est ici la maison de Dieu et la porte du ciel ! Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre dont il avait fait son chevet, l’érigea en stèle et versa de l’huile au sommet. Il appela ce lieu Béthel – c’est-à-dire Maison de Dieu, mais auparavant le nom de la ville était Louz.» (Gn 28, 17)
III. MOISE ET LE BUISSON ARDENT (Ex 3)
« Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l'Horeb. L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson: « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Il dit : « N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » Il dit : « Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. » Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu. » (Ex 3, 1-6)
Dans ce passage l’interprétation des juifs était que c’est un ange qui se montrait au milieu du feu et que c’est Dieu qui parlait à Moïse de sorte qu’ils étaient deux dans la vision : Moïse et un ange.
Tout d’abord Justin rappelle ce qui a été démontré plus haut que la manifestation de Dieu, même si elle est « de Dieu » n’est pas le Dieu créateur, Lui-même – toujours selon le même principe que le Dieu créateur ne peut être vu n’a jamais parlé directement à personne. Ce principe de la distinction entre Dieu et sa manifestation semble être un argument admissible – du point de vue juif – à l’époque du dialogue avec le Rabbi Tryphon.
Justin reprend : « Eh bien ! répondis-je, admettons ce que vous dites-là, c’est à dire que Dieu et un ange se sont fait voir en même temps dans cette circonstance. Vous m’accorderez que celui qui dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, etc ., » n’est pas, comme je l’ai prouvé plus haut, le Dieu créateur de l’univers, mais le Dieu qui se fit voir à Abraham et à Jacob, le Dieu ministre ses volontés de celui qui a tout fait, le Dieu qui vint exécuter les décrets que sa justice avait portés sur Sodome. Ainsi donc, en supposant avec vous qu’ils fussent deux dans cette vision : Dieu et ange, qui oserait dire que la Dieu père et créateur de toutes choses ait quitté les hauteurs des cieux pour apparaitre sur un petit coin de terre ? » (Dialogue avec Tryphon LX, 2).
Tryphon approuve : « Nous n’en conviendrons pas moins que ce Dieu n’est pas le Dieu créateur de l’univers, mais celui qui apparut à Abraham, à Isaac, à Jacob, et qui est appelé l’ange du Dieu créateur, nom qui lui convient si Dieu, puisqu’il est chargé de faire connaître aux hommes la volonté du Dieu tout-puissant. » (Dialogue avec Tryphon LX, 3)
Justin cite reprend en citant de nouveau Ex 3, 2-3 :
« L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson. »
Justin commente à partir du songe de Jacob : « Ainsi nous l’avons vu, l’Écriture appelle du nom d’ange celui qui apparut en songe à Jacob et nous apprenons après ce qu’est cet ange par ces parole » (Dialogue avec Tryphon LX, 5) : « Je suis le Dieu qui t’apparut quand tu fuyais devant Ésaü ton frère » (Gn 35, 1).
C’est en faisant accepter que ce Dieu qui se fait voir à Abraham, Isaac et Jacob est bien toujours le même que Justin établit cette conclusion : dans la vision de Moïse il n’y a pas Dieu et un « ange », mais Dieu seul – comme Dieu est appelé " ange " aussi lors de la rencontre avec Abraham et dans le rêve de Jacob, c’est Dieu, même, mais en tant qu’il exécute l’ordre de Dieu ou transmet la volonté de Dieu dans la fonction d'" ange "..
IV. CONCLUSION : LE DIEU QUI APPARAIT EST LA SAGESSE, LE VERBE DE YHWH
Justin fait la conclusion de son analyse de la façon suivante : « … avant toutes choses Dieu a engendré de lui-même dès le commencement une vertu, une intelligence que l'Esprit saint appelle la gloire du Seigneur, et désigne souvent par le nom de Fils, de Sagesse, de Dieu, de Seigneur, de Verbe; celui à qui l'Écriture donne tous ces titres s'appelle lui-même chef suprême : c'est le nom qu'il a pris quand il s'est montré à Josué, fils de Nun, sous une forme humaine, car il a tous ces noms comme ministre des ordres de Dieu le père et né de ce père par sa volonté. Ce qui se passe en nous est un exemple de cette génération. La parole que nous proférons, nous l'engendrons sans rien perdre de nous-même, car la parole qui est en nous, je veux dire la raison, n'en est pas diminuée. C'est encore ce que nous voyons à l'égard du feu. Une flamme naît d'une autre, sans que la première en soit affaiblie ; la seconde existe et brille, sans diminuer celle à qui elle doit son existence et sa clarté. J'ai pour témoin de ce que j'avance le Verbe divin, le Dieu lui-même engendré du Père de toutes choses, le Verbe et la sagesse, la vertu et la gloire de ce Père tout-puissant. Écoutons ce que la Sagesse, le Verbe, dit par la bouche de Salomon » (Dialogue avec Tryphon, LXI, 1) :
« Lorsque je vous aurai annoncé ce qui arrive chaque jour, je reprendrai les choses depuis le commencement des siècles. Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies; avant ses œuvres j'étais. Dès l'éternité j'ai été sacrée, dès le commencement, avant que la terre fût. Les abîmes n'étaient pas, et j'étais engendrée, les sources étaient sans eaux. Les montagnes n'étaient pas encore affermies, j'étais engendrée avant les collines. Le Seigneur n'avait pas fait la terre, et les fleuves et les montagnes. Lorsqu'il étendait les cieux, j'étais là ; lorsqu'il entourait l'abîme d'une digue; lorsqu'il suspendait les nuées; lorsqu'il fermait les sources de l'abîme ; lorsqu'il donnait à la mer des limites, et les eaux ne les dépasseront pas ; lorsqu'il posait les fondements de la terre, alors j'étais auprès de lui ; nourrie par lui, j'étais tous les jours ses délices, me jouant sans cesse devant lui, me jouant dans l'univers ; et mes délices sont d'habiter avec les enfants des hommes. Maintenant donc, mes enfants, écoutez-moi : Heureux ceux qui suivent mes voies ! Écoutez mes leçons, et soyez sages, ne perdez pas une de mes paroles. Heureux l'homme qui m'écoute, qui passe les jours à l'entrée de ma maison, et qui veille au seuil de ma porte ! Celui qui me trouve, trouve la vie; son salut viendra du Seigneur. Mais celui qui pèche contre moi est le meurtrier de son âme, tous ceux qui me haïssent aiment la mort. » (Pr 3, 22-36)
Ce texte faisant partie du canon juif base du Dialogue avec Tryphon. Il décrit la Sagesse créatrice. La Sagesse étant - par ailleurs - assimilée au Verbe de Dieu dans l’Ancien Testament. Pour les Juifs la Sagesse comme le Verbe de Dieu sont incréés.
De même pour les chrétiens. Mais - en plus - les chrétiens identifient la Sagesse et le Verbe de Dieu au Messie : Jésus, Fils unique engendré, Sauveur venu dans la chair, mort et ressuscité pour la rémission des péchés. Ainsi la même base scripturaire devient une interprétation chrétienne.
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Roque a écrit:Voici donc ce texte que je tire d'un auteur chrétien du 2ème siècle, il s'agit d'une controverse reconstitué entre un chrétiens et plusieurs juifs accusant le chrétien de di-théisme. Accusation récusée de façon constante par les chrétiens pendant des siècles et donc sincère. Si le débat est inventé, les arguments semblent tout à fait réels et connus des interlocuteurs de l'époque juifs comme chrétiens (je tire ce texte d'un autre sujet sur ce forum, je ne l'ai pas relu, j'espère qu'il correspond bien à notre discussion).
A toi de voir si cette argumentation tient le coup ou non
- UN "AUTRE" QUI EST DIEU AUPRES DU DIEU UNIQUE DANS L'ANCIEN TESTAMENT !:
Voici une réponse qui traite de l'usage des mot " Dieu " ou " ange " ou " homme " dans ces deux passages. En effet, ces mots paraissent en effet - à première vue - interchangeables ou de signification mouvante.
Justin de Naplouse enseigne entre +150 à 165 à Rome. Il meurt martyr en + 165. C’est un palestinien converti. C’est le premier chrétien (connu) suffisamment formé en philosophie hellénistique pour tenter un rapprochement entre la foi chrétienne et la philosophie. Il laisse un ouvrage qui serait un reflet de débats ou controverses avec les juifs : « Dialogue avec Tryphon ». La question est de savoir si les chrétiens n’ont pas deux dieux. Le contexte très particulier est que ces débats sont quasi contemporains de la répression finale de la révolte du « messie » Bar Kochba par l’armée romaine induisant l’exode durable de la plus grande partie de la population juive (+ 135). Il faut savoir que cette révolte zélote a été précédée d’une persécution des chrétiens - considérés comme des hérétiques. La grande partie de la hiérarchie de l’Église de Jérusalem – fondée par Jacques le mineur, frère de Jésus – a été mise à mort pendant les années. Ce massacre constitue le début du déclin de cette Église parlant araméen. Elle sera bientôt supplantée par une Église parlant grec (langue de l’occupant).
En un mot : le propos de Justin ne cherche pas à savoir de quelle nature est la manifestation de Dieu (démarche spéculative), mais il utilise certaines particularités de l’Ancien Testament (notamment l’usage interchangeable des mots « Dieu », « ange » et « homme ») pour souligner que si la manifestation de Dieu est « de Dieu », elle n’est pas Dieu, Lui-même, au sens du Dieu créateur de l’univers. La démarche est donc d'abord scripturaire. Justin montre à partir de l'Ecriture que la manifestation est à la fois « autre » que Dieu et est Dieu réellement sans qu’il s’agisse de deux dieux … sur la base de l’interprétation du l’Ancien Testament avec le juif Tryphon. Ce livre de Justin est sur : http://remacle.org/bloodwolf/eglise/justin/tryphon.htm
I. ABRAHAM AU CHENE DE MAMBRE ET LA NAISSANCE D’ISAAC (Gn 18 à Gn 21)
Abraham rencontre Dieu (YHWH) au chêne de Mambré (Gn 18, 1 et Gn 19, 27). Il apparaît sous la forme de « trois hommes » (Gn 18, 2). Deux de ces « hommes » partent détruire Sodome (Gn 19, 12). Le troisième « homme » dit « Je dois revenir au temps du renouveau et voici que ta femme aura un fils. » (Gn 18,10). Justin fait dire aux juifs, ses interlocuteurs, qu’il s’agirait « d’anges » dont deux sont partis détruire Sodome et le troisième est venu faire l’annonce à Sara. Deux d’entre eux sont bien : « deux anges » (Gn 19, 1) et mais le troisième « homme » semble disparaître (Gn 18, 33).
Cependant pour Justin ce troisième « homme » revient deux chapitres plus loin. Et le texte ne l’appelle plus « homme » ou « ange », mais Dieu (Elohim) : « Mais Dieu lui [à Abraham] dit : « ne te fâche pas à propos du garçon et de ta servante » (Gn 21, 12).
Justin commente : « Ne voyez-vous pas que celui qui près du chêne avait promis de revenir, parce qu’il prévoyait que son intervention serait nécessaire pour persuader à Abraham de condescendre aux volontés de Sara revint, en effet, comme le dit l’Écriture, et qu’il est vraiment Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 8 )
Les juifs objectent que le texte ne prouve nullement l’existence d’un autre Dieu, d’un autre Seigneur que le créateur de toutes choses, ce avec quoi Justin est parfaitement d’accord. Mais de cette façon Justin cherche à démontrer « qu’après le créateur de l’univers, il existe une autre personne qu’on appelle Dieu et Seigneur, et qui est réellement l’un et l’autre, elle aussi parfois désignée sous le nom d’ange, parce qu’elle annonce aux hommes tout ce que veut leur annoncer le Dieu créateur, au-dessus duquel il n’est pas d’autres Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 4) et « … vous montrer par Les Écritures que l’un d’eux était Dieu, qu’elles appellent quelquefois du nom d’ange parce qu’il est chargé de porter aux hommes les ordres du créateur … » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 10). Justin entend donc ici la notion d’« ange » seulement comme une fonction de messager, et non comme une créature ou un être spécifique.
Celui qui apparaît comme Dieu à Abraham est un avec le Dieu créateur « que personne n’a vu, et qui n’a parlé directement, lui-même à personne, et que nous appelons le père créateur de toute chose » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 1). Il n’y a donc pas « deux dieux » pour le chrétien qu'est Justin, mais un seul. Cette incohérence apparente est expliquée par Justin d’abord par ce que celui qui se manifeste est « autre » que celui qui a tout créé, mais « autre par le nombre et non par la volonté » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 11). Plus loin il explique ce paradoxe dans un paragraphe plus argumenté (Voir la Conclusion). déjà que la foi chrétienne de Justin est affirmée comme foi au Dieu unique, finalement le même Dieu que les juifs (Dialogue avec Tryphon, XII, 1).
L’idée importante que Justin tire de l’Écriture est que la manifestation de Dieu est « autre » que le Dieu, créateur et père, Lui-même – mais est cependant Dieu. Cette idée maintient l’unité et l’unicité de Dieu grâce à un paradoxe qui est constant dans l’histoire du christianisme depuis son origine.
Anticipant sur une possible objection, Justin souligne que l’Écriture – par ailleurs – « appelle du nom de Seigneur un autre que la créateur de toutes choses » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 14). Il cite en exemples deux psaumes où le Seigneur [YHWH] parle au Seigneur ou Dieu [Elohim] parle à Dieu : « Oracle du Seigneur à mon Seigneur: " Siège à ma droite, que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds ! » (Ps 110, 1) et « O Dieu, ton trône est éternel, ton sceptre royal est un sceptre de droiture. Tu aimes la justice, tu détestes le mal, aussi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie, de préférence à tes compagnons. » (Ps 45, 7-8 ).
Abraham marche alors avec les « hommes » pour prendre congé (Gn 18, 17). Les deux « anges » (Gn 19, 1) ou deux « hommes » (Gn 19, 16) partent vers Sodome pendant qu’Abraham - qui est resté seul – se trouve en présence de YHWH et se lance dans une longue intercession (Gn 18, 16-32) avant que les deux « anges ou hommes » n’arrivent qu'au soir, à Sodome (Gn 19, 1).
Justin voit là l’indication que le troisième « homme » ou « ange », c’est YHWH, Lui-même et donc le Seigneur des deux autres : « Ne voyez-vous pas maintenant, mes amis, que l’un des personnages désigné par les noms de Seigneur et de Die, exécutant les ordres de celui qui est dans les cieux; était le Seigneur des deux anges ? Car lorsque ceux-ci furent partis pour Sodome il resta seul avec Abraham, et lui adressa les paroles que rapporte Moïse. Quand il eut disparu après cet entretien, Abraham retourna dans la maison ; à peine fut-il arrivé, qu’il vit non plus deux anges, mais le personnage mystérieux, dont nous parlons conversant avec Loth ; et c’était le Seigneur recevant du Seigneur qui est dans les cieux, c’est-à-dire du créateur de l’univers, la mission de faire tomber sur Sodome et Gomorrhe les fléaux retracés par l’Écriture en ces termes : « Le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 22).
II. JACOB A BÉTHEL ET AVANT LE PASSAGE DU YABBOQ (Gn 28 à Gn 32)
Celui qui est apparu à Jacob lors de son rêve « au temps de la conception des brebis » (Gn 28, 10) est appelé tantôt « ange » (Gn 31, 11), tantôt « Dieu » (Gn 31, 13). De même, celui avec qui Jacob a lutté toute une nuit est appelé tantôt « ange » dans la traduction de Justin (Gn 32, 25) (mais traduit par : « homme » dans la TOB et la Bible du Rabbinat) - et tantôt « Dieu » (Gn 32, 31)
Justin commente : « Il importe, je crois de citer encore ici l’endroit de l’Écriture qui nous apprend comment se fit voir à Jacob, fuyant devant son frère Ésaü, celui qui est désigné tout à la fois sous les noms d’ange de Dieu et de Seigneur qui se montra à Abraham et lutta contre ce même Jacob sous l’apparence d’un homme » (Dialogue avec Tryphon, LVIII, 10).
Dieu se fait voir pour la première fois à Jacob (Gn 28, 16-17) : « Voici que le Seigneur [YHWH] se tenait près de lui et dit : « Je suis le Seigneur Dieu d’Abraham ton père et Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu couches, je la donnerai à toi et à ta descendance » et celui qu’il a vu en songe est réellement Dieu : « Il eut peur et s’écria : « Que ce lieu est terrible : C’est ici la maison de Dieu et la porte du ciel ! Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre dont il avait fait son chevet, l’érigea en stèle et versa de l’huile au sommet. Il appela ce lieu Béthel – c’est-à-dire Maison de Dieu, mais auparavant le nom de la ville était Louz.» (Gn 28, 17)
III. MOISE ET LE BUISSON ARDENT (Ex 3)
« Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l'Horeb. L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson: « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Il dit : « N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » Il dit : « Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. » Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu. » (Ex 3, 1-6)
Dans ce passage l’interprétation des juifs était que c’est un ange qui se montrait au milieu du feu et que c’est Dieu qui parlait à Moïse de sorte qu’ils étaient deux dans la vision : Moïse et un ange.
Tout d’abord Justin rappelle ce qui a été démontré plus haut que la manifestation de Dieu, même si elle est « de Dieu » n’est pas le Dieu créateur, Lui-même – toujours selon le même principe que le Dieu créateur ne peut être vu n’a jamais parlé directement à personne. Ce principe de la distinction entre Dieu et sa manifestation semble être un argument admissible – du point de vue juif – à l’époque du dialogue avec le Rabbi Tryphon.
Justin reprend : « Eh bien ! répondis-je, admettons ce que vous dites-là, c’est à dire que Dieu et un ange se sont fait voir en même temps dans cette circonstance. Vous m’accorderez que celui qui dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, etc ., » n’est pas, comme je l’ai prouvé plus haut, le Dieu créateur de l’univers, mais le Dieu qui se fit voir à Abraham et à Jacob, le Dieu ministre ses volontés de celui qui a tout fait, le Dieu qui vint exécuter les décrets que sa justice avait portés sur Sodome. Ainsi donc, en supposant avec vous qu’ils fussent deux dans cette vision : Dieu et ange, qui oserait dire que la Dieu père et créateur de toutes choses ait quitté les hauteurs des cieux pour apparaitre sur un petit coin de terre ? » (Dialogue avec Tryphon LX, 2).
Tryphon approuve : « Nous n’en conviendrons pas moins que ce Dieu n’est pas le Dieu créateur de l’univers, mais celui qui apparut à Abraham, à Isaac, à Jacob, et qui est appelé l’ange du Dieu créateur, nom qui lui convient si Dieu, puisqu’il est chargé de faire connaître aux hommes la volonté du Dieu tout-puissant. » (Dialogue avec Tryphon LX, 3)
Justin cite reprend en citant de nouveau Ex 3, 2-3 :
« L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson. »
Justin commente à partir du songe de Jacob : « Ainsi nous l’avons vu, l’Écriture appelle du nom d’ange celui qui apparut en songe à Jacob et nous apprenons après ce qu’est cet ange par ces parole » (Dialogue avec Tryphon LX, 5) : « Je suis le Dieu qui t’apparut quand tu fuyais devant Ésaü ton frère » (Gn 35, 1).
C’est en faisant accepter que ce Dieu qui se fait voir à Abraham, Isaac et Jacob est bien toujours le même que Justin établit cette conclusion : dans la vision de Moïse il n’y a pas Dieu et un « ange », mais Dieu seul – comme Dieu est appelé " ange " aussi lors de la rencontre avec Abraham et dans le rêve de Jacob, c’est Dieu, même, mais en tant qu’il exécute l’ordre de Dieu ou transmet la volonté de Dieu dans la fonction d'" ange "..
IV. CONCLUSION : LE DIEU QUI APPARAIT EST LA SAGESSE, LE VERBE DE YHWH
Justin fait la conclusion de son analyse de la façon suivante : « … avant toutes choses Dieu a engendré de lui-même dès le commencement une vertu, une intelligence que l'Esprit saint appelle la gloire du Seigneur, et désigne souvent par le nom de Fils, de Sagesse, de Dieu, de Seigneur, de Verbe; celui à qui l'Écriture donne tous ces titres s'appelle lui-même chef suprême : c'est le nom qu'il a pris quand il s'est montré à Josué, fils de Nun, sous une forme humaine, car il a tous ces noms comme ministre des ordres de Dieu le père et né de ce père par sa volonté. Ce qui se passe en nous est un exemple de cette génération. La parole que nous proférons, nous l'engendrons sans rien perdre de nous-même, car la parole qui est en nous, je veux dire la raison, n'en est pas diminuée. C'est encore ce que nous voyons à l'égard du feu. Une flamme naît d'une autre, sans que la première en soit affaiblie ; la seconde existe et brille, sans diminuer celle à qui elle doit son existence et sa clarté. J'ai pour témoin de ce que j'avance le Verbe divin, le Dieu lui-même engendré du Père de toutes choses, le Verbe et la sagesse, la vertu et la gloire de ce Père tout-puissant. Écoutons ce que la Sagesse, le Verbe, dit par la bouche de Salomon » (Dialogue avec Tryphon, LXI, 1) :
« Lorsque je vous aurai annoncé ce qui arrive chaque jour, je reprendrai les choses depuis le commencement des siècles. Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies; avant ses œuvres j'étais. Dès l'éternité j'ai été sacrée, dès le commencement, avant que la terre fût. Les abîmes n'étaient pas, et j'étais engendrée, les sources étaient sans eaux. Les montagnes n'étaient pas encore affermies, j'étais engendrée avant les collines. Le Seigneur n'avait pas fait la terre, et les fleuves et les montagnes. Lorsqu'il étendait les cieux, j'étais là ; lorsqu'il entourait l'abîme d'une digue; lorsqu'il suspendait les nuées; lorsqu'il fermait les sources de l'abîme ; lorsqu'il donnait à la mer des limites, et les eaux ne les dépasseront pas ; lorsqu'il posait les fondements de la terre, alors j'étais auprès de lui ; nourrie par lui, j'étais tous les jours ses délices, me jouant sans cesse devant lui, me jouant dans l'univers ; et mes délices sont d'habiter avec les enfants des hommes. Maintenant donc, mes enfants, écoutez-moi : Heureux ceux qui suivent mes voies ! Écoutez mes leçons, et soyez sages, ne perdez pas une de mes paroles. Heureux l'homme qui m'écoute, qui passe les jours à l'entrée de ma maison, et qui veille au seuil de ma porte ! Celui qui me trouve, trouve la vie; son salut viendra du Seigneur. Mais celui qui pèche contre moi est le meurtrier de son âme, tous ceux qui me haïssent aiment la mort. » (Pr 3, 22-36)
Ce texte faisant partie du canon juif base du Dialogue avec Tryphon. Il décrit la Sagesse créatrice. La Sagesse étant - par ailleurs - assimilée au Verbe de Dieu dans l’Ancien Testament. Pour les Juifs la Sagesse comme le Verbe de Dieu sont incréés.
De même pour les chrétiens. Mais - en plus - les chrétiens identifient la Sagesse et le Verbe de Dieu au Messie : Jésus, Fils unique engendré, Sauveur venu dans la chair, mort et ressuscité pour la rémission des péchés. Ainsi la même base scripturaire devient une interprétation chrétienne.
je n'ai pas tous lu mais il est sur que ce justin de Naplouse n'est surement pas un commentateur rabbin et qu'il ne connait rien à l'interprétation des textes hébreux qui sont les originaux, rapidement pour le 1er passage les 3 hommes ne sont surement pas les 3 de la trinités car on lit juste en dessous :
Genese 18:4 Qu'on aille quérir un peu d'eau; lavez vos pieds et reposez-vous sous cet arbre.
et ensuite on lit qu'ils sont appelés serviteur !! : Genese 18:7 Puis, Abraham courut au troupeau, choisit un veau tendre et gras et le donna au serviteur, qui se hâta de l'accommoder.
donc deja meme pas besoin de lire plus pour savoir que ton commentateur est incohérent car ca voudrait dire que le père (chez vous) est un serviteur et que l'esprit saint aussi et que l'esprit saint on peut lui laver les pieds lool et que en plus ca voudrait dire que l'esprit saint et le père ont besoin de manger
aketo25- Messages : 25
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Re: la Trinité pour les nuls
Et moi je pense que vous n'avez pratiquement pas lu étant donné le délai entre mon post et votre réponse.aketo25 a écrit:je n'ai pas tout lu
Si vous faites partie de ceux qui n'ont pas besoin de lire pour savoir quoi penser, je vous laisse bien volontiers à vos certitudes.
Si je me souviens bien Justin parle des trois anges - dont deux vont ensuite vers Sodome - et pas du tout de la " Trinité ". Ce qui prouve que vous n'avez pas même lu ce premier passage. L'argumentation colle très étroitement au texte de la Genèse. Ce n'est pas du tout l'argumentation qui circule en ce XIXème siécle parmi les chrétiens - voyez-vous !rapidement pour le 1er passage les 3 hommes ne sont surement pas les 3 de la trinités car on lit juste en dessous
J'ajoute que si vous aviez un rabbin de vos amis qui veuille bien commenter ces trois textes, il serait bienvenu. Plutôt dans un nouveau sujet ici même dans les Débats Généraux ou dans la section dédiée au Judaïsme car ce fil est trop dispersé et est un peu devenu un fourre-tout. Sur ce forum, on essaie de séparer nettement les sujets pour les développer de façon suivie et pertinente
Roque- Messages : 5064
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Re: la Trinité pour les nuls
Les 3 ne sont pas non plus des anges mais des messagers car un ange n'est pas materiel on lui lave pas les pieds et ne vie pas dans notre monde
aketo25- Messages : 25
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