Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
5 participants
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
HANNAT a écrit:
Toute souffrance est choquante, mais je peux le comprendre à titre collectif dans le cadre du concept des douleurs "de l'enfantement du Messie". C'est une image très parlante quand on a déjà été mère
Vous dîtes le comprendre à titre collectif, mais vous donnez l'exemple d'une expérience individuelle. Et il est vrai que pour le moment je ne vois pas du tout de cohérence dans l'interprétation juive du poème du serviteur souffrant en tant que peuple d'Israël. Beaucoup trop d'éléments ne concordent pas avec cette interprétation et je crois qu'elle nécessite un surcroît d'explications : qui est désigné par le "nous" ? Israël doit donc s'offrir lui-même en sacrifice expiatoire (Is 53;10)? Il doit être sans péché (Is 53;9) ? Il doit se livrer lui-même à la mort (Is 53;11). En bref il devra être pareil à l'agneau qu'on mène à la boucherie, à la brebis silencieuse devant ceux qui la tondent (Is 53;7).
Serait-ce à dire qu'un jour Israël devra ressembler en tous points à Jésus pendant sa passion ?
Chaël- Messages : 211
Date d'inscription : 15/04/2011
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Cherchez bien, pour moi cela évoque un passé récent.
HANNAT- Messages : 1103
Réputation : 3
Date d'inscription : 21/10/2011
Localisation : Sud-Ouest
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
HANNAT a écrit:Cherchez bien, pour moi cela évoque un passé récent.
Si vous insinuez certainement que cela évoque la Shoah, cela veut dire qu'à travers le prophète Isaïe ce serait les nations qui s'expriment. Ainsi, Israël aurait porté les maladies et les péchés des nations. Mais l'emploi du "nous" ne colle pas puisque Isaïe fait partie du peuple d'Israël et non des nations.
A ce sujet des divergences de traductions apparaissent au verset 53;8 :
les coups qui le frappaient avaient pour cause les péchés des peuples.(trad. Rabbinat)
de ce que le châtiment lui est venu du péché de mon peuple ?(Trad. Samuel Cahen)
à cause des transgressions de mon peuple, du fléau qui l'avait atteint ?(Nouvelle Bible Louis Second)
à cause de la révolte de son peuple, le coup est sur lui.(TOB)
Il a été frappé à mort à cause des fautes de son peuple.(la Bible Parole de Vie)
Toutes les versions y compris la traduction juive de Samuel Cahen, traduisent "mon peuple" ou "son peuple" ce qui désigne évidemment Israël et ce qui est tout à fait cohérent avec le reste du poème (exemple : Dieu a fait retomber sur lui notre crime à tous 53;6) mais également avec tout le livre d'Isaïe. Seul le Rabbinat traduit "des peuples" ce qui colle parfaitement avec l'interprétation traditionnelle juive mais pas avec le reste du texte. Trouvez l'erreur ?
De plus il est écrit du serviteur souffrant qu'il s'est livré lui-même à la mort : C'est pourquoi je lui donnerai son lot parmi les grands; avec les puissants il partagera le butin, parce qu'il s'est livré lui-même à la mort et s'est laissé confondre avec les malfaiteurs, lui, qui n'a fait que porter le péché d'un grand nombre et qui a intercédé en faveur des coupables.(Isaïe 53;12)
Pour les chrétiens c'est ce que Jésus a accompli : Le Père m'aime parce que je me dessaisis de ma vie pour la reprendre ensuite. Personne ne me l'enlève mais je m'en dessaisis de moi-même ; j'ai le pouvoir de m'en dessaisir et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père.(Jean 10;17-18)
Mais à aucun moment cela ne peut s'appliquer à la Shoah. Les enfants d'Israël ne se sont pas livrés eux-mêmes à la mort, ils l'ont subie et ils ont essayé d'échapper comme ils pouvaient à cette sentence capitale causée par la haine, le fanatisme et la folie meurtrière. Le peuple a été durement frappé oui, mais il n'est pas mort en tant que peuple. Le peuple d'Israël, bien que condamné, a survécu, il n'est pas mort et là non plus l'interprétation juive ne fonctionne pas...
Chaël- Messages : 211
Réputation : 0
Date d'inscription : 15/04/2011
Age : 52
Localisation : La Réunion
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Vous avez raison chaël en hébreu le verset dit bien "ami" "mon peuple"
מֵעֹצֶר וּמִמִּשְׁפָּט לֻקָּח וְאֶת־דֹּורֹו מִי יְשֹׂוחֵחַ כִּי נִגְזַר מֵאֶרֶץ חַיִּים מִפֶּשַׁע עַמִּי נֶגַע לָמֹו׃
et ce passage d'Isaïe colle parfaitement à la personne de Jésus.
Et je ne crois toujours pas qu'il soit le Fils de D-ieu ou D-ieu incarné (excusez-moi, mais je n'ai jamais très bien compris le concept de Trinité.)
Alors il faut croire que toute cette discussion a été vaine et que comme le disait l'un de mes co-religionnaires, nous n'y croyons pas parce que nous voulons rester Juifs, conserver notre identité et surtout la transmettre.
une autre interprétation
http://www.biblia-cerf.com/extraits.php?refExtrait=1146
et encore d'autres interprétations Juives, qui appliqueraient bien le texte au Messie, sans confondre ce dernier avec Jésus toutefois.
http://www.bible-ouverte.ch/messages-textes/livresretranscrits/jesusetaitjuif/341-jesus-etait-juif-2.html?start=1
מֵעֹצֶר וּמִמִּשְׁפָּט לֻקָּח וְאֶת־דֹּורֹו מִי יְשֹׂוחֵחַ כִּי נִגְזַר מֵאֶרֶץ חַיִּים מִפֶּשַׁע עַמִּי נֶגַע לָמֹו׃
et ce passage d'Isaïe colle parfaitement à la personne de Jésus.
Et je ne crois toujours pas qu'il soit le Fils de D-ieu ou D-ieu incarné (excusez-moi, mais je n'ai jamais très bien compris le concept de Trinité.)
Alors il faut croire que toute cette discussion a été vaine et que comme le disait l'un de mes co-religionnaires, nous n'y croyons pas parce que nous voulons rester Juifs, conserver notre identité et surtout la transmettre.
une autre interprétation
http://www.biblia-cerf.com/extraits.php?refExtrait=1146
et encore d'autres interprétations Juives, qui appliqueraient bien le texte au Messie, sans confondre ce dernier avec Jésus toutefois.
http://www.bible-ouverte.ch/messages-textes/livresretranscrits/jesusetaitjuif/341-jesus-etait-juif-2.html?start=1
HANNAT- Messages : 1103
Réputation : 3
Date d'inscription : 21/10/2011
Localisation : Sud-Ouest
Pourquoi nous?
Pourquoi faudrait-il que ce soit un Juif qui soit supplicié en permanence pour la rémission des pêchés de l'humanité?
Pourquoi pas Jeanne d'Arc, elle aussi suppliciée et peu suspecte d'ascendance sémite et dans la mise à mort de laquelle
le clergé catholique a eu une lourde responsabilité?
Je respecte le personnage, inventé ou pas, de Jésus (même son vrai nom a été changé, trop sémite sans doute)
mais, en tant que Juif ce qui me scandalise, c'est la barbarie de l'occupant romain à son égard, pas autre chose.
Le report de la responsabilité de cette barbarie sur le clergé juif de l'époque me révolte aussi.
Les Juifs en général, s'abstiennent de critiques à l'égard des Chrétiens et Musulmans, même s'ils n'en pensent pas moins.
Quand viendra le temps où les adeptes des deux religions abrahamiques précitées se débarrasseront enfin de leur obsession de
l"erreur" des Juifs et aborderont de manière critique leurs textes fondamentaux afin d'en tirer des enseignements utiles à l'ensemble de
l'humanité?
Une obsession qui en définitive est un poison qu'ils distillent à l'intérieur de leurs propres religions car il en sape les fondements.
En caricaturant, je dirais que les Chrétiens estiment que les Juifs n'ont rien compris à leurs propres textes et les Musulmans qu'ils les ont falsifiés.
A quoi peut mener ce type de position si ce n'est que le peuple juif, composé d'idiots et de faussaires, est vraiment méprisable?
C'est vrai que par ailleurs on nous assure d'éprouver pourtant le plus grand respect pour eux. Quelle contradiction!
Pourquoi pas Jeanne d'Arc, elle aussi suppliciée et peu suspecte d'ascendance sémite et dans la mise à mort de laquelle
le clergé catholique a eu une lourde responsabilité?
Je respecte le personnage, inventé ou pas, de Jésus (même son vrai nom a été changé, trop sémite sans doute)
mais, en tant que Juif ce qui me scandalise, c'est la barbarie de l'occupant romain à son égard, pas autre chose.
Le report de la responsabilité de cette barbarie sur le clergé juif de l'époque me révolte aussi.
Les Juifs en général, s'abstiennent de critiques à l'égard des Chrétiens et Musulmans, même s'ils n'en pensent pas moins.
Quand viendra le temps où les adeptes des deux religions abrahamiques précitées se débarrasseront enfin de leur obsession de
l"erreur" des Juifs et aborderont de manière critique leurs textes fondamentaux afin d'en tirer des enseignements utiles à l'ensemble de
l'humanité?
Une obsession qui en définitive est un poison qu'ils distillent à l'intérieur de leurs propres religions car il en sape les fondements.
En caricaturant, je dirais que les Chrétiens estiment que les Juifs n'ont rien compris à leurs propres textes et les Musulmans qu'ils les ont falsifiés.
A quoi peut mener ce type de position si ce n'est que le peuple juif, composé d'idiots et de faussaires, est vraiment méprisable?
C'est vrai que par ailleurs on nous assure d'éprouver pourtant le plus grand respect pour eux. Quelle contradiction!
Tsiyon- Messages : 199
Réputation : 0
Date d'inscription : 11/10/2011
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Demandez aux juifs qui ont fondé le christianisme ?Tsiyon a écrit:Pourquoi faudrait-il que ce soit un Juif qui soit supplicié en permanence pour la rémission des pêchés de l'humanité?
Pourquoi faire de telles insinuations ? La réalité historique est beaucoup plus simple : en se répandant dans le bassin méditerranéen, les chrétiens ont utilisé la Septante et écrits le Nouveau Testament en grec. Or quel nom donne la Septante juive au successeur de Moïse ? καὶ ἐπωνόμασεν Μωυσῆς τὸν Αυση υἱὸν Ναυη Ἰησοῦν ("Et Moïse nomma Ausè fils de Nauè : Jésus" > Nb XIII, 16). Quand Matthieu commence en disant "Βίβλος γενέσεως Ἰησοῦ Χριστοῦ υἱοῦ Δαυὶδ υἱοῦ Ἀβραάμ" ("Livre de la genèse de Jésus Christ fils de David fils d'Abraham" > Mt I, 1), il ne fait que se référer à cet usage juif.Tsiyon a écrit:Jésus (même son vrai nom a été changé, trop sémite sans doute)
Vous oubliez l'étape initiale : les premiers chrétiens sont des juifs qui ont considéré que les autres juifs n'avaient pas compris des textes qui étaient leur héritage commun.Tsiyon a écrit:En caricaturant, je dirais que les Chrétiens estiment que les Juifs n'ont rien compris à leurs propres textes
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Tsiyon a écrit:Pourquoi faudrait-il que ce soit un Juif qui soit supplicié en permanence pour la rémission des pêchés de l'humanité?
Pourquoi pas Jeanne d'Arc, elle aussi suppliciée et peu suspecte d'ascendance sémite et dans la mise à mort de laquelle
le clergé catholique a eu une lourde responsabilité?
Je respecte le personnage, inventé ou pas, de Jésus (même son vrai nom a été changé, trop sémite sans doute)
mais, en tant que Juif ce qui me scandalise, c'est la barbarie de l'occupant romain à son égard, pas autre chose.
Le report de la responsabilité de cette barbarie sur le clergé juif de l'époque me révolte aussi.
Les Juifs en général, s'abstiennent de critiques à l'égard des Chrétiens et Musulmans, même s'ils n'en pensent pas moins.
Quand viendra le temps où les adeptes des deux religions abrahamiques précitées se débarrasseront enfin de leur obsession de
l"erreur" des Juifs et aborderont de manière critique leurs textes fondamentaux afin d'en tirer des enseignements utiles à l'ensemble de
l'humanité?
Une obsession qui en définitive est un poison qu'ils distillent à l'intérieur de leurs propres religions car il en sape les fondements.
En caricaturant, je dirais que les Chrétiens estiment que les Juifs n'ont rien compris à leurs propres textes et les Musulmans qu'ils les ont falsifiés.
A quoi peut mener ce type de position si ce n'est que le peuple juif, composé d'idiots et de faussaires, est vraiment méprisable?
C'est vrai que par ailleurs on nous assure d'éprouver pourtant le plus grand respect pour eux. Quelle contradiction!
Cher Tsyion,
en théorie, pour les chrétiens les Juifs ne sont ni au-dessus ni en dessous des autres hommes, ils ont juste reçu une vocation particulière qui est notamment de répandre la connaissance du Dieu d'Abraham à travers les nations. Que se soit par un Juif nommé Yéshoua que cela se fait constitue pour moi la gloire du peuple juif puisqu'à travers Lui c'est la royauté sur les nations qui appartient aux Juifs. Nous qui étions dans les ténèbres, nous avions besoin de cet immense amour que nous trouvons en Jésus Christ pour pouvoir être arrachés à la condamnation qui pesait sur nous à cause de notre péché. Et le Seigneur a trouvé qu'il était bon d'agir ainsi. Dans l'histoire nous pourrions toujours trouver des milliers de choses abominables qui puissent nous révolter. Mais à la base de ces perversions il y a toujours le péché et quoi de plus normal pour un Dieu Saint qui nous a créés saints, de venir combattre le péché qui se trouve dans l'homme. Comme jadis au désert le peuple élevait les yeux vers le serpent d'airain pour être sauvé de la morsure des serpents, tous ceux qui sont mordus par la morsure du péché et qui élève les yeux avec foi vers le sacrifice du Christ peuvent être sauvés.
Quant à être des faussaires et des idiots, cher Tsyion, nous le sommes tous devant Dieu. Faussaires car par le péché nous déformons l'image de Dieu qu'Il a mis en nous quand Il nous a créé immaculés. Idiots car devant la sagesse de Dieu, même quand nous croyons employer un langage très savants, nous sommes finalement tous comme des bébés babillant devant Lui.
D'ailleurs n'est-ce pas ce qu'a voulu exprimer Jésus quand les disciples Lui ont demandé de leur apprendre à prier et qu' Il a répondu : "Quand vous priez, dites : Abba ..." ?
Shalom !
Chaël- Messages : 211
Réputation : 0
Date d'inscription : 15/04/2011
Age : 52
Localisation : La Réunion
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Toute votre argumentation consiste à dire que les premiers Chrétiens étaient juifs. Tout à fait d'accord. Mais ils n'étaient pas partisans des thèmes que j'aborde dans mon message. Ce n'est qu'après leur assimilation qu'ils le furent.-Ren- a écrit:Demandez aux juifs qui ont fondé le christianisme ?Tsiyon a écrit:Pourquoi faudrait-il que ce soit un Juif qui soit supplicié en permanence pour la rémission des pêchés de l'humanité?Pourquoi faire de telles insinuations ? La réalité historique est beaucoup plus simple : en se répandant dans le bassin méditerranéen, les chrétiens ont utilisé la Septante et écrits le Nouveau Testament en grec. Or quel nom donne la Septante juive au successeur de Moïse ? καὶ ἐπωνόμασεν Μωυσῆς τὸν Αυση υἱὸν Ναυη Ἰησοῦν ("Et Moïse nomma Ausè fils de Nauè : Jésus" > Nb XIII, 16). Quand Matthieu commence en disant "Βίβλος γενέσεως Ἰησοῦ Χριστοῦ υἱοῦ Δαυὶδ υἱοῦ Ἀβραάμ" ("Livre de la genèse de Jésus Christ fils de David fils d'Abraham" > Mt I, 1), il ne fait que se référer à cet usage juif.Tsiyon a écrit:Jésus (même son vrai nom a été changé, trop sémite sans doute)Vous oubliez l'étape initiale : les premiers chrétiens sont des juifs qui ont considéré que les autres juifs n'avaient pas compris des textes qui étaient leur héritage commun.Tsiyon a écrit:En caricaturant, je dirais que les Chrétiens estiment que les Juifs n'ont rien compris à leurs propres textes
Tsiyon- Messages : 199
Réputation : 0
Date d'inscription : 11/10/2011
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
"un Juif qui soit supplicié en permanence pour la rémission des péchés de l'humanité" ? C'est écrit dans le Nouveau Testament par des juifs. Donc dire qu'ils ne sont pas "partisans de ces thèmes" est une contradiction manifeste des faits.Tsiyon a écrit:Toute votre argumentation consiste à dire que les premiers Chrétiens étaient juifs. Tout à fait d'accord. Mais ils n'étaient pas partisans des thèmes que j'aborde dans mon message. Ce n'est qu'après leur assimilation qu'ils le furent
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
HANNAT a écrit:Vous avez raison chaël en hébreu le verset dit bien "ami" "mon peuple"
מֵעֹצֶר וּמִמִּשְׁפָּט לֻקָּח וְאֶת־דֹּורֹו מִי יְשֹׂוחֵחַ כִּי נִגְזַר מֵאֶרֶץ חַיִּים מִפֶּשַׁע עַמִּי נֶגַע לָמֹו׃
et ce passage d'Isaïe colle parfaitement à la personne de Jésus.
Et je ne crois toujours pas qu'il soit le Fils de D-ieu ou D-ieu incarné (excusez-moi, mais je n'ai jamais très bien compris le concept de Trinité.)
Alors il faut croire que toute cette discussion a été vaine et que comme le disait l'un de mes co-religionnaires, nous n'y croyons pas parce que nous voulons rester Juifs, conserver notre identité et surtout la transmettre.
Pour comprendre de manière simple le concept de Trinité, il faut regarder l'Image de Dieu : l'homme.
Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa (Genèse 1;27). L'image de Dieu c'est un homme et une femme mais Dieu leur dit : "Soyez féconds" et Il dit d'eux : et ils deviennent une seule chair (Genèse 2;24). Quand l'homme et le femme ne forment qu'une seule chair, un nouvel être apparaît : l'enfant. Homme, femme et enfant forment l'humanité qui est une mais ils sont tout trois différents et semblables à la fois, ils sont trois et ne forment qu'un. Si l'homme a été créé à l'image de Dieu, alors Dieu est semblable à l'homme, Il n'y a donc rien d'étonnant qu'Il soit également Trois et Un, la Sainte Trinité...
Croire que Jésus est le Fils de Dieu ne fait pas perdre son identité bien au contraire cette foi permet à la personnalité d'être purifiée pour atteindre sa pleine stature. Je pense que conserver votre identité et vous la transmettre est très important aux yeux du Seigneur et peut-être est-ce une des clés qui pourrait expliquer la difficulté des Juifs à reconnaître en Jésus le messie (?).
Mon analyse de Isaïe 53 prend pratiquement les mêmes arguments pour arriver pratiquement aux mêmes conclusions, ce qui me fait penser que une forme de "communion" est certainement possible entre l'Eglise et Israël. Merci beaucoup pour cet articleet encore d'autres interprétations Juives, qui appliqueraient bien le texte au Messie, sans confondre ce dernier avec Jésus toutefois.
http://www.bible-ouverte.ch/messages-textes/livresretranscrits/jesusetaitjuif/341-jesus-etait-juif-2.html?start=1
Chaël- Messages : 211
Réputation : 0
Date d'inscription : 15/04/2011
Age : 52
Localisation : La Réunion
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
je viens d'ouvrir un sujet dans la partie christianisme "la Trinité pour les nuls", pour pouvoir développer ce point.
HANNAT- Messages : 1103
Réputation : 3
Date d'inscription : 21/10/2011
Localisation : Sud-Ouest
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Pouvez-vous me donner la référence? D'autre part, étaient-ils toujours Juifs s'ils estimaient que l'alliance de la circoncision n'avait plus lieu d'être?-Ren- a écrit:"C'est écrit dans le Nouveau Testament par des juifs"
Tsiyon- Messages : 199
Réputation : 0
Date d'inscription : 11/10/2011
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t485p15-reponse-a-pourquoi-les-juifs-ne-croient-pas-en-jesus#11754Tsiyon a écrit:Pouvez-vous me donner la référence?
Là, c'est une autre question, dont la réponse dépend des choix subjectifs que chacun fait. Mais en posant cette question, vous reconnaissez tout de même qu'ils le sont/l'ont été initialement.Tsiyon a écrit:D'autre part, étaient-ils toujours Juifs s'ils estimaient que l'alliance de la circoncision n'avait plus lieu d'être?
Une chose est certaine : à la question "se sont-ils toujours considérés comme juifs" la réponse est factuellement : oui. Le mot "chrétien" vient d'ailleurs : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t253-chretiens-et-catholiques#5168
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Je n'ai jamais douté que les premiers Chrétiens aient été des Juifs (ethniquement parlant) mais dans la mesure où ils ont adopté une autre religion, ils ne l'ont plus été religieusement. La nuance est subtile car il n'y a qu'un mot pour définir les deux. Le Cardinal Lustiger était juif ethniquement mais non-juif religieusement. Quant à la signification du mot "chrétien" je pensais que ça venait de "Christ". Pour Ichtus (poisson) je pense qu'il y a aussi une référence à Josué : "et Moïse appela Yéhoshoua (Yah sauve) Hoshéa (sauveur) fils du poisson" וַיִּקְרָא מֹשֶׁה לְהוֹשֵׁעַ בִּן-נוּן, יְהוֹשֻׁעַLà, c'est une autre question, dont la réponse dépend des choix subjectifs que chacun fait. Mais en posant cette question, vous reconnaissez tout de même qu'ils le sont/l'ont été initialement
Tsiyon- Messages : 199
Réputation : 0
Date d'inscription : 11/10/2011
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Ils n'ont pas "adopté une autre religion", ils ont vécu ce qui pour tout le monde à l'époque était un courant du judaïsme (comme il y en avait tant d'autres)Tsiyon a écrit:Je n'ai jamais douté que les premiers Chrétiens aient été des Juifs (ethniquement parlant) mais dans la mesure où ils ont adopté une autre religion
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
nouvelle alliance ne signifie pas que l'ancienne est caduque?-Ren- a écrit:Ils n'ont pas "adopté une autre religion", ils ont vécu ce qui pour tout le monde à l'époque était un courant du judaïsme (comme il y en avait tant d'autres)Tsiyon a écrit:Je n'ai jamais douté que les premiers Chrétiens aient été des Juifs (ethniquement parlant) mais dans la mesure où ils ont adopté une autre religion
Tsiyon- Messages : 199
Réputation : 0
Date d'inscription : 11/10/2011
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Certes, l'auteur de la Lettre aux Hébreux dit par exemple que "En parlant d'une alliance nouvelle, il a rendu ancienne la première ; or ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître" (He VIII, 13). Mais il le fait dans son interprétation du passage de Jérémie commençant par "Des jours viennent -oracle du SEIGNEUR- où Je conclurai avec la communauté d'Israël -et la communauté de Juda- une nouvelle alliance" (Jr XXXI, 31)Tsiyon a écrit:nouvelle alliance ne signifie pas que l'ancienne est caduque?
Dans l'esprit des premiers chrétiens, il n'est pas question de sortir du judaïsme -juifs, ils le sont, ils le vivent, et ne se posent même pas la question- mais de vivre un judaïsme qui s'ouvre désormais largement aux prosélytes puisque de leur point de vue les temps messaianiques ont commencé.
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Ma question était faussement naïve. L'alliance ancienne vieillit: tout à fait d'accord, c'est pour cela que je suis Juif libéral et estime que toute alliance a besoin d'être vivifiée. Pour ce qui concerne Jérémie, il parle d'une alliance pour les deux royaumes divisés des fils d’Israël. Mais pourquoi pas après tout d'une nouvelle alliance dans les temps à venir.-Ren- a écrit:Certes, l'auteur de la Lettre aux Hébreux dit par exemple que "En parlant d'une alliance nouvelle, il a rendu ancienne la première ; or ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître" (He VIII, 13). Mais il le fait dans son interprétation du passage de Jérémie commençant par "Des jours viennent -oracle du SEIGNEUR- où Je conclurai avec la communauté d'Israël -et la communauté de Juda- une nouvelle alliance" (Jr XXXI, 31)Tsiyon a écrit:nouvelle alliance ne signifie pas que l'ancienne est caduque?
Dans l'esprit des premiers chrétiens, il n'est pas question de sortir du judaïsme -juifs, ils le sont, ils le vivent, et ne se posent même pas la question- mais de vivre un judaïsme qui s'ouvre désormais largement aux prosélytes puisque de leur point de vue les temps messaianiques ont commencé.
Très sérieusement: je ne crois pas que le projet divin consiste en une religion universelle alors qu'il a condamné le projet Babel (je ne suis même pas certain qu'il souhaite une quelconque religion). Il y a plusieurs messages adressés à des peuples de sensibilités différentes. Léon Ashkénazy disait que Dieu avait adressé plusieurs messages à des peuples différents en insistant sur la tonalité qui leur manquait le plus: l'amour pour les Chrétiens et la rigueur pour les Musulmans. Il ne dit mot des Juifs mais c'est sans conteste l'humilité.Ce qu'ils en font c'est ça la question. "En ce jour YHWH sera un et son nom un". C'est pour cela que le nom YHWH est un nom "vide". Il est à construire.
Pour terminer: le non-prosélytisme des anciens Juifs est un mythe.
Tsiyon- Messages : 199
Réputation : 0
Date d'inscription : 11/10/2011
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
J'arrive un peu en retard, mais enfin ... mieux vaut tard que jamais !
Je crois pouvoir apporter deux éléments qui permettent de resituer cette question térébrante comme une carie dans la mémoire juive :
1. La théologie sacrificielle chrétienne de l’Eucharistie (Sacrifice du Christ) – repose sur un fondement vétérotestamentaire (Isaïe) ;
2. Le SERVITEUR du Deutéro-Isaïen est une personnalité corporative c'est-à-dire individuelle et collective qui ne peut être assimilée ni à un individu déterminé (par exemple historique), ni assimilé à une collectivité comme le peuple d’Israël dans son ensemble. La figure du SERVITEUR – décrite sur l’ensemble des quatre Chants du SERVITEUR - tient un peu des deux.
Premier éléments de réponse : la sacrifice sanglant - comme l'agneau immolé (Cf. Péssa'h, bouc émissaire, voir : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t142-pessa-h-et-la-pacques#2760 ) - pour la rançon, le rachat des péchés du monde (pas seulement des Juifs, mais des Nations aussi) ne vient ni de Pierre, ni de Paul, mais d'abord de Jésus, Lui-même comme l'a rappelé Ren plus haut ... Et en amont de Jésus, Lui-même, il y a le Deutéro Isaïe - 5 siècles plus tôt - que Jésus ne fait que paraphraser : " ... puisqu'il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort et [...] puisqu'il a porté, lui, les fautes des foules ... " (Is 53.12)
Ce qui est par contre propre à Jésus c'est d'avoir rapproché cette figure du SERVITEUR de l'autre figure du Fils de l'homme. Jésus fait positivement ce rapprochement en Lui-même : « C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,28, Mc 10.45 et un texte semblable en Lc 14,8-10 dans certains manuscrits. Source : note Mt 20,28 de la TOB).
En effet au Fils de l’Homme sera donnée une royauté éternelle : « Et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté: les gens de tous peuples, nations et langues le servaient. Sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera jamais détruite. » (Dn 7,14) alors qu’au SERVITEUR ne sera d’abord donné que la mort. Le SERVITEUR périt, donne sa vie pour Dieu. Au temps de Jésus, ces deux figures sont parfaitement contradictoires sur ce point, mais – explicitement - Jésus les « endosse » simultanément, modifiant nécessairement le sens d’ensemble. Le sens sacrificiel du don de la vie de Dieu, du « pain du ciel » au monde se retrouve ailleurs dans la doctrine de Jésus : « Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l'éternité. Et le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » (Jn 6,51)
Encore une fois le dessein divin de réaliser le Salut par la Passion et la Résurrection du SERVITEUR a été adopté par Jésus, mais vient en premier lieu du Deutéro-Isaïe (Is 53,10-11a) que je donne ci-dessous dans la traduction propre à l’auteur dont je résume ici le livre (Les oracles du Serviteur Souffrant. T. Kowalski. Ed. Parole et Silence. 2007. ISBN : 978-2-84573-113-4). Les lettres de présentation ( a / a ') visent à souligner le parallélisme des segments de phrase :
( a ) YaHWeH a conçu le dessein de l’écraser par la souffrance :
( b ) si son âme présente (ou « institue ») un sacrifice de réparation pour les fautes (« asham »)
( c ) IL VERRA une postérité, il prolongera ses jours. [= RESURRECTION] ;
( a’ ) Ainsi le dessein de YaHWeH s’accomplira par sa main :
( b’ ) grâce au travail pénible de son âme
( c’) IL VERRA [Dieu], il sera rassasié de sa connaissance [de Dieu] [= VISION BEATIFIQUE DE LA FACE DE DIEU].
Note : IL VERRA : la terminologie technique de la résurrection n’est pas encore en place au VIème – Vème siècle avant JC.
Ainsi, quoique mort et enterré (cf. Is 53, 8-9), le SERVITEUR continuera à vivre physiquement (Is 53, l0c) : il ressuscitera. Le « salaire » dû au « travail » de sa souffrance innocente (cf. Is 40, 2.10; 49.9) sera la Résurrection du corps et la Béatitude de l'âme, comblée par la « vision » de Dieu : ce sont les deux aspects solidaires, corps et âme, du Salut acquis par le SERVITEUR (cf. Ps 16, 9-l1 ; Ps 17,15). Il transmettra sa vie à une « postérité » de « justes », le Peuple Nouveau qu’il va engendrer par son sacrifice : c’est cela le Plan du Salut de Dieu, qui a eu le « bon plaisir » de donner aux pécheurs la vie de SON SERVITEUR, même s’ils l'écrasent.
Le sens de ce sacrifice a souvent été mal compris : il ne s'agit pas d'assouvir la « colère » de D.ieu... ! Des deux sacrifices expiatoires que connaît l'Ancien Testament le « khattat » = « Péché » (traduit par « sacrifice d'expiation pour les péchés »), et le « Asham » = « Faute » (traduit par « sacrifice de réparation pour les fautes »), le THEOLOGIEN [commentaire personnel : rédacteur final du livre d’Isaïe] choisit le second, car il comporte une confession des péchés (cf . Lv 5, 5) qui est nécessaire pour que la rupture de l'Alliance puisse être pardonnée (cf. Jr 3, 12-13). Ceci explique que les Païens et Israël, ayant tous les deux rompu l'Alliance (celle de Noë et celle de Moïse), pourront y être réintégrés par ce sacrifice, puisqu'il les amène à confesser leurs crimes (cf. Is 53, 4-6) : la « grâce » du pardon peut dès lors s'appliquer à eux, comme à David (cf. Is 55, 3b et 2 S 12, 13; Ps 51).
Ce sont les fondements vétéro-testamentaires sur lesquels se base la théologie sacrifielle de l’Eucharistie dans les évangiles (cf. Mt 26,26-28 et // ; Jn 6,51-58).
Seconde éléments de réponse : le SERVITEUR n'est ni un individu, ni une collectivité (le peuple d'Israël), mais une personnalité comporative (une note très technique suivra demain).
En conclusion, si on revient à la question de départ : celle de Tsiyon (et en supposant que le second élément de réponse ait été développé).
1. Ce n'est pas un Juif ou des Juifs que Dieu veut " écraser ", c'est le SERVITEUR ; ce n'est pas le Peuple Juif qui est voué à être " écrasé " - c'est le SERVITEUR figure individuelle et collecrive ;
2. Ce ne sont pas les chrétiens qui ont inventé cette théologie ressentie - injustement - comme morbide, mais un grand prophète : Isaïe et Jésus lui a emboîté le pas - à priori c'est complètement spécifique et bien antérieur à tout un tas d'élucubrations comme l'accusation injuste de " déicité ", le dolorisme chrétien et encore bien d'autres aberrations ultérieures ... qui jetent de la confusion sur ce sujet ;
3. La Shoah confrontée à la question de D.ieu Saint est une énigme redoutable, douloureuse et effrayante (c'est ce que je ressens n'étant pas Juif), cependant toutes ces souffrances sont à l'image des souffrances et de l'abjection qui pèsent sur le SERVITEUR et non l'inverse ;
4. Cette figure de ce SERVITEUR n'est pas de prime abord celle du Messie, sauf en : " L'Esprit du Seigneur DIEU est sur moi. Le Seigneur, en effet, a fait de moi un messie, il m'a envoyé porter joyeux message aux humiliés, panser ceux qui ont le coeur brisé, proclamer aux captifs l'évasion, aux prisonniers l'éblouissement proclamer l'année de la faveur du Seigneur, le jour de la vengeance de notre Dieu, réconforter tous les endeuillés " (Is 61,1-2) texte explicitement repris par Jésus au debut de son ministère. C'est plutôt le rattachement par Jésus Lui-même de cette question du rachat définitif des péchés (Yom Kippour définitif) par Son sacrifice sanglant avec d'autres figures comme du Fils de David, du Fils de l'Homme, etc ... qui fait que ce SERVITEUR SOUFFRANT devient une des multiples " facettes complémentaires " du Messie.
Cette vision est naturellement exclue si le Messie royal ou spirituel est vu comme ne pouvant qu'être triomphant d'emblée et pour toujours (figure du Fils de l'Homme).
J'essaie de reformuler la question posée : " un Juif, des Juifs suppliciés, destinés à être suppliciés hier et demain comme une fatalité ou plutôt un fardeau imposé par D.ieu ? C'est à dire le mythe du Juif figure du " Juste persécuté ", un avatar dérivé du mythe du " Juif errant " - comme si être Juif signifiait être destiné à souffrir ? Mais qui a bien pu proférer de telles âneries ? Les premiers chrétiens - judéo-chrétiens auraient-ils écrit cela ? Etait-ce leur conviction, leur interprétation de l'" époque " au stade de maturation du judaïsme contemporain de Jésus ? " Je comprends ce que cela peut avoir de pesant et de douloureux comme question étant donné ce qui s'est passé pour nos ainés compatriotes français ou européens, il n'y a 65 à 70 ans.-Ren- a écrit:"un Juif qui soit supplicié en permanence pour la rémission des péchés de l'humanité" ? C'est écrit dans le Nouveau Testament par des juifs. Donc dire qu'ils ne sont pas "partisans de ces thèmes" est une contradiction manifeste des faits.Tsiyon a écrit:Toute votre argumentation consiste à dire que les premiers Chrétiens étaient juifs. Tout à fait d'accord. Mais ils n'étaient pas partisans des thèmes que j'aborde dans mon message. Ce n'est qu'après leur assimilation qu'ils le furent
Je crois pouvoir apporter deux éléments qui permettent de resituer cette question térébrante comme une carie dans la mémoire juive :
1. La théologie sacrificielle chrétienne de l’Eucharistie (Sacrifice du Christ) – repose sur un fondement vétérotestamentaire (Isaïe) ;
2. Le SERVITEUR du Deutéro-Isaïen est une personnalité corporative c'est-à-dire individuelle et collective qui ne peut être assimilée ni à un individu déterminé (par exemple historique), ni assimilé à une collectivité comme le peuple d’Israël dans son ensemble. La figure du SERVITEUR – décrite sur l’ensemble des quatre Chants du SERVITEUR - tient un peu des deux.
Premier éléments de réponse : la sacrifice sanglant - comme l'agneau immolé (Cf. Péssa'h, bouc émissaire, voir : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t142-pessa-h-et-la-pacques#2760 ) - pour la rançon, le rachat des péchés du monde (pas seulement des Juifs, mais des Nations aussi) ne vient ni de Pierre, ni de Paul, mais d'abord de Jésus, Lui-même comme l'a rappelé Ren plus haut ... Et en amont de Jésus, Lui-même, il y a le Deutéro Isaïe - 5 siècles plus tôt - que Jésus ne fait que paraphraser : " ... puisqu'il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort et [...] puisqu'il a porté, lui, les fautes des foules ... " (Is 53.12)
Ce qui est par contre propre à Jésus c'est d'avoir rapproché cette figure du SERVITEUR de l'autre figure du Fils de l'homme. Jésus fait positivement ce rapprochement en Lui-même : « C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,28, Mc 10.45 et un texte semblable en Lc 14,8-10 dans certains manuscrits. Source : note Mt 20,28 de la TOB).
En effet au Fils de l’Homme sera donnée une royauté éternelle : « Et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté: les gens de tous peuples, nations et langues le servaient. Sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera jamais détruite. » (Dn 7,14) alors qu’au SERVITEUR ne sera d’abord donné que la mort. Le SERVITEUR périt, donne sa vie pour Dieu. Au temps de Jésus, ces deux figures sont parfaitement contradictoires sur ce point, mais – explicitement - Jésus les « endosse » simultanément, modifiant nécessairement le sens d’ensemble. Le sens sacrificiel du don de la vie de Dieu, du « pain du ciel » au monde se retrouve ailleurs dans la doctrine de Jésus : « Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l'éternité. Et le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » (Jn 6,51)
Encore une fois le dessein divin de réaliser le Salut par la Passion et la Résurrection du SERVITEUR a été adopté par Jésus, mais vient en premier lieu du Deutéro-Isaïe (Is 53,10-11a) que je donne ci-dessous dans la traduction propre à l’auteur dont je résume ici le livre (Les oracles du Serviteur Souffrant. T. Kowalski. Ed. Parole et Silence. 2007. ISBN : 978-2-84573-113-4). Les lettres de présentation ( a / a ') visent à souligner le parallélisme des segments de phrase :
( a ) YaHWeH a conçu le dessein de l’écraser par la souffrance :
( b ) si son âme présente (ou « institue ») un sacrifice de réparation pour les fautes (« asham »)
( c ) IL VERRA une postérité, il prolongera ses jours. [= RESURRECTION] ;
( a’ ) Ainsi le dessein de YaHWeH s’accomplira par sa main :
( b’ ) grâce au travail pénible de son âme
( c’) IL VERRA [Dieu], il sera rassasié de sa connaissance [de Dieu] [= VISION BEATIFIQUE DE LA FACE DE DIEU].
Note : IL VERRA : la terminologie technique de la résurrection n’est pas encore en place au VIème – Vème siècle avant JC.
Ainsi, quoique mort et enterré (cf. Is 53, 8-9), le SERVITEUR continuera à vivre physiquement (Is 53, l0c) : il ressuscitera. Le « salaire » dû au « travail » de sa souffrance innocente (cf. Is 40, 2.10; 49.9) sera la Résurrection du corps et la Béatitude de l'âme, comblée par la « vision » de Dieu : ce sont les deux aspects solidaires, corps et âme, du Salut acquis par le SERVITEUR (cf. Ps 16, 9-l1 ; Ps 17,15). Il transmettra sa vie à une « postérité » de « justes », le Peuple Nouveau qu’il va engendrer par son sacrifice : c’est cela le Plan du Salut de Dieu, qui a eu le « bon plaisir » de donner aux pécheurs la vie de SON SERVITEUR, même s’ils l'écrasent.
Le sens de ce sacrifice a souvent été mal compris : il ne s'agit pas d'assouvir la « colère » de D.ieu... ! Des deux sacrifices expiatoires que connaît l'Ancien Testament le « khattat » = « Péché » (traduit par « sacrifice d'expiation pour les péchés »), et le « Asham » = « Faute » (traduit par « sacrifice de réparation pour les fautes »), le THEOLOGIEN [commentaire personnel : rédacteur final du livre d’Isaïe] choisit le second, car il comporte une confession des péchés (cf . Lv 5, 5) qui est nécessaire pour que la rupture de l'Alliance puisse être pardonnée (cf. Jr 3, 12-13). Ceci explique que les Païens et Israël, ayant tous les deux rompu l'Alliance (celle de Noë et celle de Moïse), pourront y être réintégrés par ce sacrifice, puisqu'il les amène à confesser leurs crimes (cf. Is 53, 4-6) : la « grâce » du pardon peut dès lors s'appliquer à eux, comme à David (cf. Is 55, 3b et 2 S 12, 13; Ps 51).
La suite de ce long exposé peut ne pas être lu, il va dans le même sens :
D'après la théologie biblique du pardon, le pécheur, par la confession sincère, répare ses atteintes à la gloire de D.ieu en reniant ses fautes (cf. Ps 51), et doit le concrétiser par une offrande qui exprime son nouveau désir de plaire a Dieu ; alors par Sa propre Vie, Dieu « sanctifie » cette offrande et la redonne au peuple Sacerdotal pour qu'elle soit consommée dans un festin sacrificiel qui rétablit la communion avec Dieu et qui nourrit la Vie donnée dans l’Alliance. Par son sacrifice, l' « âme » (psychisme sensible et spirituel) du SERVITEUR ne paie pas une dette de souffrance exigée par D.ieu (car l’ « Asham » peut consister en un peu de farine, sans souffrance) ; elle ne le fait pas non plus place « à la place des pécheurs », car il ne s’agit pas d’une « substitution ». En réalité, l’ « âme » du SERVITEUR donne aux pécheurs quelque chose qu'ils puissent offrira à Dieu, son propre corps consacré à l'accomplissement de la volonté de Dieu, qui veut faire de lui un moyen de communion transmettant la Vie. Ce plan de Salut n’est pas imposé de façon déterministe, mais sa réalisation dépendra de la libre acceptation par le SERVITEUR comme le suggère le « si » en Is 53,10b. D’après Is 50,5 et, ici, selon les paragraphes A et A’ (Is 52,13-15, 11b-2), ce dernier assumera ce « dessein » divin et « réussira » à l’accomplir.
Le festin sacrificiel qu’implique la notion d’ « Asham » correspond au festin sacrificiel salvifique annoncé par d’autres textes. D'après Is 25, 6-10a (sacrifice pascal au Mont Sion), ce festin donnera la Résurrection à toutes les Nations qui viendront au Temple (cf. Is 2,2-5 et //). En Is 55,1-5, c’est le festin des « grâces » donné par l’héritier de David au Peuple de la Nouvelle Alliance, incluant les païens. En Pr 9,1-6, c’est le festin sacrificiel de « pain » et de « vin » offert par la Sagesse au Messie, Roi-prêtre de Jérusalem. Tous ces textes interprètent typologiquement le festin sacrificiel de la conclusion de l’Alliance au Mont Sinaï, qui comportait la « vision » de D.ieu.
Ce sont les fondements vétéro-testamentaires sur lesquels se base la théologie sacrifielle de l’Eucharistie dans les évangiles (cf. Mt 26,26-28 et // ; Jn 6,51-58).
Seconde éléments de réponse : le SERVITEUR n'est ni un individu, ni une collectivité (le peuple d'Israël), mais une personnalité comporative (une note très technique suivra demain).
En conclusion, si on revient à la question de départ : celle de Tsiyon (et en supposant que le second élément de réponse ait été développé).
1. Ce n'est pas un Juif ou des Juifs que Dieu veut " écraser ", c'est le SERVITEUR ; ce n'est pas le Peuple Juif qui est voué à être " écrasé " - c'est le SERVITEUR figure individuelle et collecrive ;
2. Ce ne sont pas les chrétiens qui ont inventé cette théologie ressentie - injustement - comme morbide, mais un grand prophète : Isaïe et Jésus lui a emboîté le pas - à priori c'est complètement spécifique et bien antérieur à tout un tas d'élucubrations comme l'accusation injuste de " déicité ", le dolorisme chrétien et encore bien d'autres aberrations ultérieures ... qui jetent de la confusion sur ce sujet ;
3. La Shoah confrontée à la question de D.ieu Saint est une énigme redoutable, douloureuse et effrayante (c'est ce que je ressens n'étant pas Juif), cependant toutes ces souffrances sont à l'image des souffrances et de l'abjection qui pèsent sur le SERVITEUR et non l'inverse ;
4. Cette figure de ce SERVITEUR n'est pas de prime abord celle du Messie, sauf en : " L'Esprit du Seigneur DIEU est sur moi. Le Seigneur, en effet, a fait de moi un messie, il m'a envoyé porter joyeux message aux humiliés, panser ceux qui ont le coeur brisé, proclamer aux captifs l'évasion, aux prisonniers l'éblouissement proclamer l'année de la faveur du Seigneur, le jour de la vengeance de notre Dieu, réconforter tous les endeuillés " (Is 61,1-2) texte explicitement repris par Jésus au debut de son ministère. C'est plutôt le rattachement par Jésus Lui-même de cette question du rachat définitif des péchés (Yom Kippour définitif) par Son sacrifice sanglant avec d'autres figures comme du Fils de David, du Fils de l'Homme, etc ... qui fait que ce SERVITEUR SOUFFRANT devient une des multiples " facettes complémentaires " du Messie.
Cette vision est naturellement exclue si le Messie royal ou spirituel est vu comme ne pouvant qu'être triomphant d'emblée et pour toujours (figure du Fils de l'Homme).
Dernière édition par Roque le Sam 5 Nov - 8:36, édité 2 fois
Roque- Messages : 5064
Réputation : 23
Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Dans votre "je ne crois pas" se trouve la possibilité de notre dialogue mutuel : je vous en remercieTsiyon a écrit:Très sérieusement: je ne crois pas que le projet divin consiste en une religion universelle alors qu'il a condamné le projet Babel (je ne suis même pas certain qu'il souhaite une quelconque religion)
...De fait, à un moment ou à un autre, vous, moi, ma femme musulmane, ou toute autre personne se trouve face à un choix : que croyons-nous ?
Et de ce choix, chacun est libre.
Ce que je trouve important, c'est de trouver ce "point critique" où les faits ont été clarifiés pour mettre en évidence nos choix personnels. A partir de là, acceptant l'honnêteté du choix de chacun, on peut sereinement discuter pour mieux le comprendre. Et ainsi découvrir le point de vue de l'autre. quitte à faire évoluer le sien.
Vous évoquez Babel, ce qui ne peut manquer de m'intéresser ; j'espère que nous aurons l'occasion d'en discuter dans un autre sujet
Mais je n'ai jamais pu m'empêcher de penser que "le" bouc émissaire est... double : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t163-quelle-est-la-signification-du-sacrifice-dans-la-torah#3242Roque a écrit:Ce qui est par contre propre à Jésus c'est d'avoir rapproché cette figure du SERVITEUR de l'autre figure du Fils de l'homme. Jésus fait positivement ce rapprochement en Lui-même : « C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,28, Mc 10.45 et même texte semblable en Lc 14,8-10 dans certains manuscrits. Source : note Mt 20,28 de la TOB)
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
-Ren- a écrit:Certes, l'auteur de la Lettre aux Hébreux dit par exemple que "En parlant d'une alliance nouvelle, il a rendu ancienne la première ; or ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître" (He VIII, 13). Mais il le fait dans son interprétation du passage de Jérémie commençant par "Des jours viennent -oracle du SEIGNEUR- où Je conclurai avec la communauté d'Israël -et la communauté de Juda- une nouvelle alliance" (Jr XXXI, 31)Tsiyon a écrit:nouvelle alliance ne signifie pas que l'ancienne est caduque?
Ce qui est caduque dans l'ancienne alliance, ce sont les sacrifices d'animaux puisque c'est le Christ qui a porté les péchés des hommes à travers sa passion. Et l'on en revient à Isaïe 53...
-Ren- a écrit:Dans l'esprit des premiers chrétiens, il n'est pas question de sortir du judaïsme -juifs, ils le sont, ils le vivent, et ne se posent même pas la question- mais de vivre un judaïsme qui s'ouvre désormais largement aux prosélytes puisque de leur point de vue les temps messaianiques ont commencé.
Il me semble que Jésus incarne en sa personne la réunification des deux royaumes : Il est né à Bethléem (Juda) et a vécu à Nazareth (Israël). Mais Il a également émigré en Egypte. Il doit donc réunir non seulement les royaumes divisés entre-eux mais également les nations avec eux.Tsiyon a écrit:Ma question était faussement naïve. L'alliance ancienne vieillit: tout à fait d'accord, c'est pour cela que je suis Juif libéral et estime que toute alliance a besoin d'être vivifiée. Pour ce qui concerne Jérémie, il parle d'une alliance pour les deux royaumes divisés des fils d’Israël. Mais pourquoi pas après tout d'une nouvelle alliance dans les temps à venir.
Tsiyon a écrit:Très sérieusement: je ne crois pas que le projet divin consiste en une religion universelle alors qu'il a condamné le projet Babel (je ne suis même pas certain qu'il souhaite une quelconque religion). Il y a plusieurs messages adressés à des peuples de sensibilités différentes.
Le projet de Babel est à mon sens, l'orgueil de vouloir s'élever au moins aussi haut que Dieu, or la première parole de votre religion est : "écoute", ce qui signifie non pas de s'élever mais de s'abaisser le plus humblement possible devant Dieu. Quant à la religion universelle, en quelque sorte c'est vous, les Juifs, auxquels Dieu a dit par les prophètes que les nations du nord, du midi, de l'orient et de l'occident afflueraient vers la terre de Jacob.
Il l'avait révélé également à Abraham :
« Je le jure par moi-même, oracle du SEIGNEUR. Parce que tu as fait cela et n'as pas épargné ton fils unique, je m'engage à te bénir, et à faire proliférer ta descendance autant que les étoiles du ciel et le sable au bord de la mer. Ta descendance occupera la Porte de ses ennemis ; c'est en elle que se béniront toutes les nations de la terre parce que tu as écouté ma voix. »(Genèse 22;16-18)
Et je ne résiste pas de signaler l'importance que confère le Seigneur au sacrifice du fils unique car Il dit "parce que tu as fait cela"; annonce de la future Alliance...?
Tsiyon a écrit:Léon Ashkénazy disait que Dieu avait adressé plusieurs messages à des peuples différents en insistant sur la tonalité qui leur manquait le plus: l'amour pour les Chrétiens et la rigueur pour les Musulmans. Il ne dit mot des Juifs mais c'est sans conteste l'humilité.Ce qu'ils en font c'est ça la question. "En ce jour YHWH sera un et son nom un". C'est pour cela que le nom YHWH est un nom "vide". Il est à construire.
Pour terminer: le non-prosélytisme des anciens Juifs est un mythe.
Le christianisme, en tant que religion de l'Amour a été annoncé tout d'abord aux Hébreux et il me parait clair que l'humilité fait partie du préalable indispensable à son accueil.
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, c'est ainsi que tu en as disposé dans ta bienveillance. (Matthieu 11;25-26)
Shabbat Shalom !
Chaël- Messages : 211
Réputation : 0
Date d'inscription : 15/04/2011
Age : 52
Localisation : La Réunion
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Suite et fin sur le SERVITEUR dans Isaïe.
A. Le corpus de texte du SERVITEUR dans Isaïe
Les chants du SERVITEUR sont habituellement connus comme constitués principalement de quatre orales : Is 42.1-9 ; Is 49.1-7 ; Is 50.4-11 et Is 52.13-53.12, soit 44 versets.
Mais l’analyse précise de l’auteur dont le livre est ici résumé (Les Oracles du Serviteur Souffrant. Parole et Silence. T. Kowalski. 2007. ISBN : 9782-84573-113-4) montre que ce thème du SERVITEUR regroupe en fait 258 versets qui sont : soit les quatre oracles bien connus si dessus, soit la description du cadre de chaque oracle, soit des commentaires de chaque$ oracle. Il faut naturellement avoir ce livre en main pour juger de la pertinence de ce choix. Ce qui me semble nouveau c’est de prendre conscience que ce thème du SERVITEUR déborde du Deutéro-Isaïe (chapitres 40 à 55) et s’étend jusqu’aux chapitres 63 à 66, à la fin du livre appelé improprement « trito Isaïe » (chapitres 56 à 66) qui semble plutôt être la collecte et le raccord de textes anciens – éventuellement contemporains de la fin de l’exil - avec des retouches du « Théologien » sacerdotal, lequel serait le rédacteur final du livre d’Isaïe. Dans les chapitre 63 à 66, la particularité est l’alternance des Oracles de la FILLE DE SION (Is 63, 1 – 64,11 et Is 6, 6-24) avec un Oracle du SERVITEUR (Is 65,1 – 66, 5).
Enfin, l’auteur liste les thématiques apparentées de celle du SERVITEUR qu’on peut trouver dans d’autres textes bibliques : Zacharie, Psaumes 22, 40 et 118, Daniel et Sagesse.
B. Une « personnalité corporative », à la fois individuelle et collective (mais ni individuelle, ni collective si on tient compte de l’ensemble du corpus de texte décrit ci-dessus).
Le SERVITEUR est un individu unique puisqu’il est sans " violence ", ni " fraude ", c’est à dire sans péché (Is 53, 9). Il est aussi distinct de ce futur « Peuple », car celui-ci « accourra » vers le SERVITEUR « glorifié » ; ce dernier conclura alors avec cette « Nation » la Nouvelle Alliance, dont il sera le Médiateur en tant qu’héritier de David (Is 55, 1-5 ; cf. Is 42, 6; Is 49, 8 ). Mais le SERVITEUR reçoit aussi le nom collectif d’ « Israël » (Is 49, 3 ) ce qui fait qu’il a certainement aussi une dimension collective.
C. Ce SERVITEUR ne peut être assimilé au seul Peuple d’Israël
Le SERVITEUR ne peut être identifié au peuple d’Israël de l’époque parce qu’il est un mauvais « serviteur » (cf Is 42, 19 etc.) car le SERVITEUR doit le « libérer », lui « ouvrir les yeux », en mettant fin à l’ « endurcissement du cœur » (cf. Is 6, 9-10 ; Is 42, 7 ; Is 43,8 et Is 61, 1) , le « ramener à D.ieu », le « rassembler » comme ces brebis dispersées dont il sera le « Pasteur », institué comme « Alliance du Peuple » (Is 42,6 ; Is 49,8 ).
Il me semble que cette figure du SERVITEUR produite par le judaïsme du 5ème siècle avant notre ère est remarquable. Sauf qu’on ne voit pas bien à quoi elle peut bien « servir ». Il ne peut s’agir d’un mythe au sens courant, par définition fondateur d’une pratique sociale. Puisqu’avec les Juifs il est convenu qu’il ne peut s’agir du Messie et que pour les Païens tout autre figure flamboyante, par exemple celle d’un Alexandre le Grand est nettement plus « sexy », cette figure du SERVITEUR elle était vouée à l’oubli si Jésus ne l‘avait reprise et vécue dans Sa chair. L’interprétation juive actuelle qui fait de ce SERVITEUR : le seul Peuple Juif est non seulement discutable, mais elle atténue fortement et fait même pratiquement oublier le contenu universaliste de ce texte inspiré – donc brillant.
A. Le corpus de texte du SERVITEUR dans Isaïe
Les chants du SERVITEUR sont habituellement connus comme constitués principalement de quatre orales : Is 42.1-9 ; Is 49.1-7 ; Is 50.4-11 et Is 52.13-53.12, soit 44 versets.
Mais l’analyse précise de l’auteur dont le livre est ici résumé (Les Oracles du Serviteur Souffrant. Parole et Silence. T. Kowalski. 2007. ISBN : 9782-84573-113-4) montre que ce thème du SERVITEUR regroupe en fait 258 versets qui sont : soit les quatre oracles bien connus si dessus, soit la description du cadre de chaque oracle, soit des commentaires de chaque$ oracle. Il faut naturellement avoir ce livre en main pour juger de la pertinence de ce choix. Ce qui me semble nouveau c’est de prendre conscience que ce thème du SERVITEUR déborde du Deutéro-Isaïe (chapitres 40 à 55) et s’étend jusqu’aux chapitres 63 à 66, à la fin du livre appelé improprement « trito Isaïe » (chapitres 56 à 66) qui semble plutôt être la collecte et le raccord de textes anciens – éventuellement contemporains de la fin de l’exil - avec des retouches du « Théologien » sacerdotal, lequel serait le rédacteur final du livre d’Isaïe. Dans les chapitre 63 à 66, la particularité est l’alternance des Oracles de la FILLE DE SION (Is 63, 1 – 64,11 et Is 6, 6-24) avec un Oracle du SERVITEUR (Is 65,1 – 66, 5).
Enfin, l’auteur liste les thématiques apparentées de celle du SERVITEUR qu’on peut trouver dans d’autres textes bibliques : Zacharie, Psaumes 22, 40 et 118, Daniel et Sagesse.
B. Une « personnalité corporative », à la fois individuelle et collective (mais ni individuelle, ni collective si on tient compte de l’ensemble du corpus de texte décrit ci-dessus).
Le SERVITEUR est un individu unique puisqu’il est sans " violence ", ni " fraude ", c’est à dire sans péché (Is 53, 9). Il est aussi distinct de ce futur « Peuple », car celui-ci « accourra » vers le SERVITEUR « glorifié » ; ce dernier conclura alors avec cette « Nation » la Nouvelle Alliance, dont il sera le Médiateur en tant qu’héritier de David (Is 55, 1-5 ; cf. Is 42, 6; Is 49, 8 ). Mais le SERVITEUR reçoit aussi le nom collectif d’ « Israël » (Is 49, 3 ) ce qui fait qu’il a certainement aussi une dimension collective.
C. Ce SERVITEUR ne peut être assimilé au seul Peuple d’Israël
Le SERVITEUR ne peut être identifié au peuple d’Israël de l’époque parce qu’il est un mauvais « serviteur » (cf Is 42, 19 etc.) car le SERVITEUR doit le « libérer », lui « ouvrir les yeux », en mettant fin à l’ « endurcissement du cœur » (cf. Is 6, 9-10 ; Is 42, 7 ; Is 43,8 et Is 61, 1) , le « ramener à D.ieu », le « rassembler » comme ces brebis dispersées dont il sera le « Pasteur », institué comme « Alliance du Peuple » (Is 42,6 ; Is 49,8 ).
Il me semble que cette figure du SERVITEUR produite par le judaïsme du 5ème siècle avant notre ère est remarquable. Sauf qu’on ne voit pas bien à quoi elle peut bien « servir ». Il ne peut s’agir d’un mythe au sens courant, par définition fondateur d’une pratique sociale. Puisqu’avec les Juifs il est convenu qu’il ne peut s’agir du Messie et que pour les Païens tout autre figure flamboyante, par exemple celle d’un Alexandre le Grand est nettement plus « sexy », cette figure du SERVITEUR elle était vouée à l’oubli si Jésus ne l‘avait reprise et vécue dans Sa chair. L’interprétation juive actuelle qui fait de ce SERVITEUR : le seul Peuple Juif est non seulement discutable, mais elle atténue fortement et fait même pratiquement oublier le contenu universaliste de ce texte inspiré – donc brillant.
L'essentiel est dit, on peut s'abstenir de lire le long développement qui suit qui n'a pas d'autre but que de montrer que les allégations qui précèdent ne sont pas sans fondement
D. Bilan : Identité du SERVITEUR et Son rôle dans l’histoire du Salut ».
1. C’est un tout cohérent dont on ne peut disjoindre certains oracles pour les restreindre à des personnages historiques particulier ; la même perspective de « relecture eschatologique » est commune à l’ensemble. L’enjeu est le compréhension et l’acceptation du « Plan de Salut » divin, si paradoxal (cf. Is 53,1-2.10 ; Is 55, 6-9) ;
2. Ces textes traitent les événements comme des évocations typologiques partielles ; ils ne décrivent pas pleinement la fonction et la personnalité du SERVITEUR, et sont même en contradiction sous d’autres aspects, en particulier avec le fait qu’il n’a jamais péché (Is 53,9). Ce qui montre que ce SERVITEUR, préfiguré par d’autres « serviteurs » ne peut être indentifiable :
a. Ni à Cyrus ;
b. Ni à Sheshbaççar ou Zorobabel ;
c. Ni au Grand Prêtre Josué, collègue de Zorobabel ;
d. Ni au peuple d’Israël de cette époque ;
e. Ni au Reste des rescapés d’Israël ;
f. Ni au prophète lui-même (Deutéro-Isaïe ou le « Théologien » sacerdotal ayant mis la dernière main au livre d’Isaïe).
(j’ai coupé le long développement justificatif)
3. Le SERVITEUR est donc un individu unique en son genre et irréductible à une collectivité. S’il porte néanmoins en Is 49,3 le nom collectif d’ « Israël », c’est que, à moins d’absurdité, il est une « personnalité corporative », comme l’avait été le patriarche Jacob-Israël ou Abraham (cf Is 51, 1-2). En tant que « premier né » et « chef de famille » (puisqu’il voit sa « postérité », il incarne ainsi le Nouveau Peuple de Justes que D.ieu va engendrer de la FILLE DE SION, la Mère de l’ « EMMANUEL » (cf. Is 66, 7-9 et Is 7,15-22), dans un avenir eschatologique. Mais il est simultanément distinct de ce futur « Peuple », car celui-ci « accourra » vers le SERVITEUR « glorifié » ; ce dernier conclura alors avec cette « Nation » la Nouvelle Alliance, dont il sera le Médiateur en tant qu’héritier de David (Is 55, 1-5 ; cf. Is 42, 6; Is 49, 8 ). Ce peuple de l’« Alliance Eternelle » (que l'homme ne rompra plus, cf. : Osée, Jérémie, Ezéchiel) sera instauré par son « sacrifice expiatoire (‘asham) » (Is 53,10-12), qui réintègre dans l’Alliance; ce sacrifice ('asham) correspond ainsi typologiquement au sacrifice de conclusion d'Alliance offert par Noé (cf. Gn 8,20 - 9,17) et par Moise au Sinaï (cf. Ex 24, 1-11).
4. La thèse d'une souffrance innocente voulue par D.ieu provient de la méditation de deux « figures typologiques », le roi Josias et le prophète Jérémie, tous deux en situation de médiateurs contestés par le peuple d'Israël, comme le fut Moise. Le Théologien appuie sa thèse (développée dans Job) sur la promesse faite à Ève d'un mystérieux « descendant qui écrasera la tête du Serpent » au prix de sa propre mort (cf. Gn 3, 15) : l'oracle d'Is 53 décrit cela par le récit typologique de la « Passion » du SERVITEUR sans péché, gardé « en réserve », par D.ieu depuis la Création du Monde (cf. Is 51, 16) et identifié à l'EMMANUEL vainqueur du Péché Originel (Is 66, 7 3 ; cf. Is 7, 14-25).
5. Cela se réalisera grâce à un don d'Esprit Saint particulier ; par ce don, le SERVITEUR devient le MESSIE-GERME (Is 61, 1.11) qui suscite une Humanité Nouvelle (cf. Is 11, 1-9 ; Is 65, t7-25) en tant que Médiateur de la Nouvelle Alliance caractérisée par le Don de l'Esprit de D.ieu (cf. Ez 36, 25 - 37, 14). La théologie juive du 1er siècle ap. JC l'a bien compris : elle a vu dans le MESSIE un Nouvel Adam d'avant le Péché Originel. Cette théologie préchrétienne est largement utilisée dans le Nouveau Testament, qui l'applique à Jésus (voir en particulier 1 Co 15, 21-22, 1 Co 15, 45-49 et Rm 5, 12-21).
6. Le concept de « personnalité corporative » appliqué au SERVITEUR permet au Théologien de résoudre un problème fondamental du « Plan de D.ieu » dans l'histoire : celui de la paradoxale dispersion de l’Humanité en « Nations » et « Langues » (voir la « Tour de Babel », Gn 11, 1-9). Au lieu de supprimer le péché, cette dispersion suscite en fait des guerres criminelles par suite de l'orgueilleux « racisme impérialiste » propre à chacune! Leur intégration dans l’unique « personnalité » du SERVITEUR surmontera ces divisions (cf. Is 66, 18) et établira ainsi la Paix universelle définitive. Telle est la fonction propre du Messie Davidique (cf. Is 2, 2-5 ; Is 9, 4-6 ; Mi 5, 1,-4a ; Za 9, 9-10).
E. Le SERVITEUR, figure universelle du judaïsme du 5ème siècle avant notre ère.
Cela réalisera finalement le « Plan Créateur » de D.ieu, qui voulait l'unité du genre humain, comme le montre la dimension « corporative » du nom d'Adam (Gn 1, 26-27 ; cf. Gn 2, 23-24). Le Théologien sacerdotal pense : si la condition humaine actuelle n'y correspond pas, c'est que ce « Plan » a été contrecarré temporairement par le péché et que D.ieu a préféré en rabattre provisoirement par des verdicts douloureux (mon commentaire : « écraser » le SERVITEUR), mais paradoxalement bienfaisants.
F. Reprise par l’Eglise chrétienne
Ce concept de « personnalité corporative » explicité en Is 51, 1-2 ; Is 66, 7-8 et en Dn 7, 13-14.18, est le fondement vétérotestamentaire de la théologie chrétienne de l'Église, vue comme Corps du Christ, rassemblant dans l’unité Juifs et Païens convertis, « personnifiée » par la Sainte Vierge Marie, Mère de l’EMMANUEL et du Peuple Nouveau, en tant que « FILLE DE SION ».
Le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte inaugure la réunification de l'Humanité dans l'Église, en surmontant la « Division des Langues » : l’Eglise-Mère (cf. 1s 66, 8-13) pourra ainsi parler à chacun (Ac 2, 1-11).
Roque- Messages : 5064
Réputation : 23
Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Chaël nous dit
Rappelons qu'on ne connaît rien de l'enfance de Jésus et que cette partie de sa vie a donné lieu à une large mythologie exposée plus avant dans les apocryphes. Dire qu'il est né à Béthléem, ce qu'historiquement rien ne corrobore (aucun recensement de la population à ce moment-là et quand bien même on n'aurait pas obligé les gens à retourner sur leur lieu de naissance), c'est en faire un héritier de David, donc prétendre qu'il vient d'une lignée messianique.
Il est toujours appelé "jésus de Nazareth" , il est fort probable qu'il soit né et qu'il ait grandi là, à moins que ce ne soit une mauvaise traduction de Jésus la nazoréen, Jésus le Nazir, c'est à dire un homme qui s'est consacré à D- et a fait le voeu de ne couper ni ses cheveux, ni sa barbe. (cela aurait le mérite d'expliquer les diverses représentations d'un Jésus barbu aux cheveux longs).
Je n'ai pas de souvenir qu'il ait émigré en personne en Egypte, mais plutôt sa mère quand elle était enceinte de lui : ceci couplé au fait que c'est pour échapper à un massacre d'enfants tendrait à assimiler Jésus à un "nouveau Moïse" et là encore, cette interpolation serait motivée.
Il me semble que Jésus incarne en sa personne la réunification des deux royaumes : Il est né à Bethléem (Juda) et a vécu à Nazareth (Israël). Mais Il a également émigré en Egypte. Il doit donc réunir non seulement les royaumes divisés entre-eux mais également les nations avec eux.
Rappelons qu'on ne connaît rien de l'enfance de Jésus et que cette partie de sa vie a donné lieu à une large mythologie exposée plus avant dans les apocryphes. Dire qu'il est né à Béthléem, ce qu'historiquement rien ne corrobore (aucun recensement de la population à ce moment-là et quand bien même on n'aurait pas obligé les gens à retourner sur leur lieu de naissance), c'est en faire un héritier de David, donc prétendre qu'il vient d'une lignée messianique.
Il est toujours appelé "jésus de Nazareth" , il est fort probable qu'il soit né et qu'il ait grandi là, à moins que ce ne soit une mauvaise traduction de Jésus la nazoréen, Jésus le Nazir, c'est à dire un homme qui s'est consacré à D- et a fait le voeu de ne couper ni ses cheveux, ni sa barbe. (cela aurait le mérite d'expliquer les diverses représentations d'un Jésus barbu aux cheveux longs).
Je n'ai pas de souvenir qu'il ait émigré en personne en Egypte, mais plutôt sa mère quand elle était enceinte de lui : ceci couplé au fait que c'est pour échapper à un massacre d'enfants tendrait à assimiler Jésus à un "nouveau Moïse" et là encore, cette interpolation serait motivée.
Dernière édition par HANNAT le Dim 6 Nov - 19:14, édité 1 fois
HANNAT- Messages : 1103
Réputation : 3
Date d'inscription : 21/10/2011
Localisation : Sud-Ouest
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Echapper au masacre d'enfants, cela suppose qu'Il était né ... c'est au moins ce que suggère Matthieu. Moîse a fait un trajet de délivrance vers la Terre Promise, pour Jésus c'était plutôt un migration contrainte pour raison de pérsécution, plutôt un retour vers l'errance et la servitude, un état de " sans papier ". Pas de parallèle possible, à mon avis.HANNAT a écrit:Je n'ai pas de souvenir qu'il ait émigré en personne en Egypte, mais plutôt sa mère quand elle était enceinte de lui : ceci couplé au fait que c'est pour échapper à un massacre d'enfants tendrait à assimiler Jésus à un "nouveau Moïse" et là encore, cette interpolation serait motivée.
Roque- Messages : 5064
Réputation : 23
Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
et Jésus revient également en Judée pour délivrer l'humanité non ?
HANNAT- Messages : 1103
Réputation : 3
Date d'inscription : 21/10/2011
Localisation : Sud-Ouest
Re: Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus"
Il est venu d'abord " pour les " brebis perdues d'Israël " en droite ligne de la tradition prophétique juive, puis il y a eu un début d'ouverture aux nations vers la fin de son ministère (guérison de la Cananéenne, approche de grecs " craignants Dieu" juste avant l'arrestation de Jésus ...).HANNAT a écrit:et Jésus revient également en Judée pour délivrer l'humanité non ?
L'ouverture aux Nations ne s'est faite qu'après la Résurrection sous l'influence de l'Esprit Saint sur Pierre (songe de Pierre qui abolit les interdit alimentaires, réception de l'Esprit Saint par des paîens " obligeant " Pierre à leur donner le baptême, décision approuveé par la premier Concile de Jérusalem en 49). Cette ouverture aux Nations semble avoir été le grand dilemme (voir le drame) de l'Eglise judéo-chrétienne de langue hébreue et araméenne par rapport aux Eglises pagano-chrétiennes de langue grecque, latin, etc... devenant rapidement dominantes avec transposition du " centre " des Eglises vers Antioche, puis vers Rome, etc. Ce qui est remarquable c'est que Paul, lui-même pharisien juif est resté comme l'Apôtre des Nations alors que c'était au départ un Juif plus intégriste que le plus conservateur des Douze Apôtres - tous Juifs.
Roque- Messages : 5064
Réputation : 23
Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» [SD] Réponse à "Pourquoi les Juifs ne croient pas en Mohammad ?"
» Qu'est ce que le messie, pour les juifs, les chrétiens, les musulmans ?
» Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus ?
» Différence entre ceux qui croient en Jésus et ceux qui non seulement croient en Lui, mais vivent en Lui.
» Pourquoi les Juifs croient en Esaïe ?
» Qu'est ce que le messie, pour les juifs, les chrétiens, les musulmans ?
» Pourquoi les Juifs ne croient pas en Jésus ?
» Différence entre ceux qui croient en Jésus et ceux qui non seulement croient en Lui, mais vivent en Lui.
» Pourquoi les Juifs croient en Esaïe ?
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum