Histoire de l'antisémitisme

[Idriss]

Histoire de l'antisémitisme

Documentaire en 4 parties diffusée sur Arté

De l’Antiquité jusqu’à nos jours, le dense récit de deux millénaires d’intolérance et de persécution à l’égard des juifs, étayé par les éclairages passionnants d’une pléiade de chercheurs. Épisode 1 : les historiens situent le premier massacre en 38, à Alexandrie, qui abritait une communauté juive florissante, ce qui déchaîna la fureur des Égyptiens.

Dès le IIe siècle, l’ardeur du prosélytisme ruine l’entente entre chrétiens et juifs, les premiers accusant les seconds de déicide. En 413, saint Augustin publie La cité de Dieu. Ce livre influera durant près d’un millénaire sur la place dans la morale chrétienne des juifs, "peuple témoin" qu’il s’agit à la fois de protéger et d’assujettir, une idée reprise ensuite par les musulmans. Aux XIe et XIIe siècles se déroulent les premières croisades, qui combattent les musulmans mais aussi les juifs, vus comme l’ennemi intérieur.

Instrumentalisation
Fondée sur les travaux de nombreux chercheurs – historiens, théologiens, islamologue, psychanalyste, anthropologue… –, cette traversée de deux millénaires d’antisémitisme impressionne par sa riche iconographie, son érudition et sa densité. Elle accable aussi, tant l’histoire se répète. Aux brèves accalmies (la période Al-Andalus, la Pologne des XVIe et XVIIe siècles…) succèdent des torrents de haine, le fléau voyageant à travers l’Europe. Battant en brèche l’idée d’un rejet immémorial, la série montre par quels ressorts l'antisémitisme, instrumentalisé pour des raisons religieuses, politiques ou économiques, s’est construit et recyclé à travers le temps. Les nazis ont par exemple puisé dans l’imagerie moyenâgeuse pour stigmatiser leurs contemporains. Mais ces persécutions ont paradoxalement renforcé l’existence de la communauté juive, qui s’est structurée à force d’être ramenée à une identité fantasmée. Cette histoire des discriminations est donc aussi celle d’une émancipation et d’une résistance, des protestations du philosophe Philon au Ier siècle à l’épithète rageuse de Robert Badinter (interviewé dans la série) contre le négationniste Robert Faurisson, qualifié de "faussaire de l’histoire", en passant par le poème du Russo-Israélien Haïm Bialik en réaction au pogrom de Kichinev de 1903. Cette œuvre littéraire, pour une fois suivie d’effet, exhortait les juifs à "se réveiller" et provoqua un exode massif vers des terres plus hospitalières.

Histoire de l'antisémitisme
Série documentaire de Jonathan Hayoun et Judith Cohen Solal (France, 2022, 52mn)

[Spin]

J'ai pondu un livre, politiquement incorrect, là-dessus : https://bouquinsblog.blog4ever.com/la-bible-source-de-l-antisemitisme

En très bref, à la racine, l'antisémitisme tend, plutôt inconsciemment que consciemment, à juger les Juifs actuels d'après le contenu de la Bible.

[Jans]

l'antisémitisme tend, plutôt inconsciemment que consciemment, à juger les Juifs actuels d'après le contenu de la Bible.

À partir du XVIIIè siècle, et avec les Lumières, les motifs religieux de l'antisémitisme s'estompent. Reste un fait incontestable : interdit de possession de terre, et banni de quasi toutes les corporations, le commerce et le prêt sur gages ont été les principales activités de juifs européens. Le taux usuraire (souvent 50% par an! ..et souvent autorisé par les autorités qui en retiraient un impôt) les a fait haïr à nouveau, même si les usuriers étaient une minorité. Et, pour être équitable, il faut dire que les juifs étaient passés maîtres dans le prêt d'argent ou la revente de toutes sortes de biens, aux dépens des acheteurs. La bible enseigne que le juif ne peut pas prêter à un juif avec intérêt, mais aux autres, si. Dans la pratique, ils déguisaient d'un commun accord l'intérêt (raisonnable entre eux) versé en jouant sur les taux de change : ils rendaient le prêt dans une autre monnaie, sous-évaluée.
Ainsi, comment les Alsaciens appelaient-ils les maquignons jusque dans le XXè siècle ? ”Der Viehjud” : le juif qui vend le bétail. Voilà comment une minorité nuit gravement à l'ensemble du groupe.

[Spin]

Les finances ne sont qu'une partie du problème. La Bible parle très souvent de peste ou autres maladies infectieuses pour menacer ou punir les ennemis des Juifs (et souvent les Juifs eux-mêmes il est vrai, mais quand la peste se pointe on n'y pense plus). Je ne connais aucun texte aussi répandu et influent où il en soit à ce point question de tous les côtés (Exode, 2 Samuel, Jérémie, Ezéchiel, Isaïe, Zacharie...). Qu'une association d'idées plus ou moins consciente surgisse à chaque épidémie, depuis l'antiquité jusqu'aux épidémies actuelles, c'était inévitable.

Le même raisonnement vaut pour les sacrifices d'enfants, l'exaltation de la richesse (d'Abraham, d'Isaac, de Job après la fin de ses malheurs, de Tobie, etc.), le communautarisme abusif...

[Jans]

Je parle de l’époque à partir du XVIIIe siècle

[Spin]

Je parle de l’époque à partir du XVIIIe siècle

Le sida a aussi été attribué aux Juifs. Accessoirement, le titre du fil ne spécifie aucune époque. Je possède les trois volumes sur le sujet de Poliakov. On voit la continuité de l'antijudaïsme à l'antisémitisme au sens strict, lancé dans les années 1870 par Wilhelm Marr.

[Jans]

Je te parle d'étiologie, tu me parles des livres que tu possèdes...

[Spin]

Je te parle d'étiologie, tu me parles des livres que tu possèdes...

On parle de l'histoire de l'antisémitisme. Après, je ne sais pas si ça relève de l'étiologie de constater que les principaux chevaux de bataille de l'antijudaïsme puis de l'antisémitisme ont une résonance dans la Bible.

[Jans]

Je te parle de la figure malheureuse de l’usurier- que j’ai retrouvée dans le dialecte alsacien

[Spin]

Je te parle de la figure malheureuse de l’usurier- que j’ai retrouvée dans le dialecte alsacien

Et qu'apporte-t-elle ?

[Jans]

Elle apporte que dans des temps plus modernes l’antijudaisme est alimenté par le problème empoisonné de la profession de prêteur sur gages, qui devient une détestation des usuriers juifs, aussi peu nombreux soient ils. Ils ne pensaient plus être le peuple élu mais plus malins que leurs clients et finalement victimes.

[Spin]

Elle apporte que dans des temps plus modernes l’antijudaisme est alimenté par le problème empoisonné de la profession de prêteur sur gages, qui devient une détestation des usuriers juifs, aussi peu nombreux soient ils. Ils ne pensaient plus être le peuple élu mais plus malins que leurs clients et finalement victimes.

Cela explique-t-il, par exemple, les accusations récurrentes de sacrifices d'enfants (au moins jusqu'au vingtième siècle) ou de propager des épidémies ?

[Jans]

Je ne parle pas de phénomènes névrotiques ou psychotiques hors de toute réalité ; je parle de gens sains qui assistent à des phénomènes choquants, si minoritaires soient ils. J‘ai constaté pour ma part la même vulgarité dans l’expression de la richesse ostentative chez les parvenus riches russes à pammucale en Turquie et à Deauville chez les juifs du Sentier à Paris ; quelle maladresse!

[Jans]

Il faut comprendre que l’antijudaisme est très complexe et ne peut pas être vu du seul point de vue : les juifs victimes, êtres admirables…

[Spin]

Je ne parle pas de phénomènes névrotiques ou psychotiques hors de toute réalité...

Moi, j'en parle. Ils ont fait des millions de morts.

[Jans]

La réalité psycho-sociologique oblige à nuancer ce qui, par sa démesure ou son horreur, semble précisément interdire toute analyse. Mais l'analyse permet justement de distinguer ce qui est proprement pathologique (paranoïde) de ce qui a pu entraîner un rejet chez des sujets sains et normaux. Si on ne consent pas à cet effort, on ne comprend rien à rien et on se contente de répéter ce que disent les autres. Chanson connue !
Quand je fréquentais Shalom archav (mouvement : "la paix maintenant"), militant pour la paix entre israéliens et arabes, on ne pouvait pas me taxer d'antisémitisme, j'étais entouré d'amis juifs ! Alors ne tombez pas dans ce travers aujourd'hui à propos de ce fil, vous seriez au minimum ridicules, apu pire : ignobles.

Donc considérez mon analyse historique et réfléchissez-y — au lieu de me ressortir la shoah pour toute explication ; on n'est pas au café du commerce.

[Spin]

Je ne parle pas que de la Shoah. Les massacres de juifs consécutifs à la Grande Peste, tu connais ? L'affaire Eszter Solymosi, tu connais ? L'affaire Dreyfus, tu connais ? L'affaire Beïlis, tu connais ? Les stéréotypes, pas seulement sur le Juif grippe-sou, aussi sur le Juif sournois, le Juif traitre, le Juif tueur d'enfants, tu connais ?

[Jans]

Ton zèle pro sionisme a quand même quelque chose de suspect, c’est un peu trop… et c’est tellement facile… d’où tu éludes ma question

[Spin]

Ton zèle pro sionisme a quand même quelque chose de suspect, c’est un peu trop… et c’est tellement facile… d’où tu éludes ma question

Suspect de quoi ?? Je n'ai absolument parlé de sionisme sur ce fil. Ce serait être sioniste que de chercher à comprendre l'antisémitisme ? Serais-tu antisémite (ça commence à y ressembler) ? Quoi qu'il en soit, cette façon de discuter par procès d'intention n'est pas supportable. Je signale.

[Jans]

Signale ce que tu veux, ayant participé à Shalom achchav (la paix maintenant), je n'ai pas de leçon à recevoir. Tu ne réponds pas à mes questions !

[Spin]

Signale ce que tu veux, ayant participé à Shalom achchav (la paix maintenant), je n'ai pas de leçon à recevoir. Tu ne réponds pas à mes questions !

Avoir participé à Shalom achchav est certainement méritoire, mais ça n'exclut pas une dérive antisémite. Pour moi le principe a été posé par Richard Friedman : "Critiquer Israël n'est pas antisémite... faire d'Israël un objet singulier d'opprobre est antisémite...". Après, c'est ton problème. Le mien c'est que tu me cherches des poux hors sujet là-dessus.

Et je n'ai pas envie de répondre à tes questions si tu traites à ce point mes réflexions par le mépris.

[Jans]

Tes réponses outrancières n'apportent aucune réponse à la question que j'ai soulevée.

[Spin]

Tes réponses outrancières n'apportent aucune réponse à la question que j'ai soulevée.

Je viens de remonter le fil, je n'ai pas trouvé de question de ta part.

[Jans]

Alors je me répète : À partir du XVIIIè siècle, et avec les Lumières, les motifs religieux de l'antisémitisme s'estompent. Reste un fait incontestable : interdit de possession de terre, et banni de quasi toutes les corporations, le commerce et le prêt sur gages ont été les principales activités de juifs européens. Le taux usuraire (souvent 50% par an! ..et souvent autorisé par les autorités qui en retiraient un impôt) les a fait haïr à nouveau, même si les usuriers étaient une minorité. Et, pour être équitable, il faut dire que les juifs étaient passés maîtres dans le prêt d'argent ou la revente de toutes sortes de biens, aux dépens des acheteurs. La bible enseigne que le juif ne peut pas prêter à un juif avec intérêt, mais aux autres, si. Dans la pratique, ils déguisaient d'un commun accord l'intérêt (raisonnable entre eux) versé en jouant sur les taux de change : ils rendaient le prêt dans une autre monnaie, sous-évaluée.
Ainsi, comment les Alsaciens appelaient-ils les maquignons jusque dans le XXè siècle ? ”Der Viehjud” : le juif qui vend le bétail. Voilà comment une minorité nuit gravement à l'ensemble du groupe.

Un juif vivant ne devient pas un bon juif parce que ses ancêtres sont morts ; il est comme nous tous, avec ses qualités et ses défauts. La vulgarité de la richesse étalée par les juifs du Sentier à Deauville est choquante.

[Spin]

Alors je me répète : À partir du XVIIIè siècle, et avec les Lumières, les motifs religieux de l'antisémitisme s'estompent. Reste un fait incontestable : interdit de possession de terre, et banni de quasi toutes les corporations, le commerce et le prêt sur gages ont été les principales activités de juifs européens. Le taux usuraire (souvent 50% par an! ..et souvent autorisé par les autorités qui en retiraient un impôt) les a fait haïr à nouveau, même si les usuriers étaient une minorité. Et, pour être équitable, il faut dire que les juifs étaient passés maîtres dans le prêt d'argent ou la revente de toutes sortes de biens, aux dépens des acheteurs. La bible enseigne que le juif ne peut pas prêter à un juif avec intérêt, mais aux autres, si. Dans la pratique, ils déguisaient d'un commun accord l'intérêt (raisonnable entre eux) versé en jouant sur les taux de change : ils rendaient le prêt dans une autre monnaie, sous-évaluée.
Ainsi, comment les Alsaciens appelaient-ils les maquignons jusque dans le XXè siècle ? ”Der Viehjud” : le juif qui vend le bétail. Voilà comment une minorité nuit gravement à l'ensemble du groupe.

La seule question là-dedans, tu y as répondu toi-même.

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