Re: Que lisez-vous en ce moment ?

[Spin]

Où il est question de sens de la vie, d'évolution, de Big Bang, "à l’issue d’un fabuleux voyage de l’infiniment petit à l’infiniment grand, à travers les mystères du vivant comme ceux de notre cerveau, c’est un tout autre monde qui se dévoile à nos yeux. Un monde où les avancées scientifiques rejoignent les intuitions des grandes traditions de l’humanité, un monde où vous n’aurez plus à choisir entre les approches rationnelles et spirituelles du Réel car elles auront convergé" (quatrième de couverture).

Au moins, c'est truffé d'informations et de références.

[Invité]

Bonjour à toutes et à tous,

Un bouquin sur un sujet éculé :
Jésus et les manuscrits de la Mer Morte
par John Bergsma
chez Bayard


Ce n'est pas tellement le genre de bouquin qui m'attire puisque l'auteur est prof de théologie dans une fac chrétienne... comme je ne peux tout lire je préfère le monde universitaire laïc.

Pour autant, même si l'ouvrage est assez partisan (heureusement Bergsma l'assume pleinement et le revendique !) cela reste très captivant car l'auteur fourmille d'idées singulières.
Je regrette toutefois que les sources et références proposées en note me soient inaccessibles.

Très cordialement
votre sœur pauline

[-Ren-]

Andrés Reséndez
L'Autre esclavage

En 1542, soit un demi-siècle après le premier voyage de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde, les monarques ibériques interdirent l'esclavage des Indiens aux Amériques, du littoral oriental des Etats-Unis jusqu'à la pointe de l'Amérique du Sud. Pourtant, comme le révèle ici l’historien Andrés Reséndez, il a perduré pendant des siècles sur tout le continent. Des centaines de milliers d’autochtones ont ainsi été victimes de kidnapping et d’asservissement brutal, envoyés dans l’enfer des mines d’or ou livrés aux pionniers en tant qu’esclaves, y compris aux Etats-Unis, jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle.

Cet esclavage de masse a décimé les populations amérindiennes aussi sûrement que les maladies apportées et transmises par les Européens : à travers des documents inédits, ce récit terrible et passionnant en apporte la preuve. Alors que de nombreux pays, et les Etats-Unis en particulier, sont aux prises avec l’héritage du passé, Andrés Reséndez dévoile un chapitre essentiel d’une histoire douloureuse à laquelle il est plus que jamais nécessaire de se confronter.
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[Spin]

Andrés Reséndez
L'Autre esclavage

Je ne sais pas ce que dit plus précisément ce livre au-delà du sujet, mais le titre me gêne (et il est bien d'origine, j'ai vérifié). Il n'y aurait eu que deux esclavages, vraiment ?

[-Ren-]

Je ne sais pas ce que dit plus précisément ce livre au-delà du sujet, mais le titre me gêne (et il est bien d'origine, j'ai vérifié). Il n'y aurait eu que deux esclavages, vraiment ?

Le livre traitant exclusivement du cas particulier américain, le titre est donc parfaitement choisi pour attirer l'attention du grand public sur son sujet, qui est l'existence d'un esclavage massif des amérindiens pendant des siècles.
Ta remarque n'a donc aucun sens ici.

[Spin]

Le livre traitant exclusivement du cas particulier américain, le titre est donc parfaitement choisi pour attirer l'attention du grand public sur son sujet, qui est l'existence d'un esclavage massif des amérindiens pendant des siècles.
Ta remarque n'a donc aucun sens ici.

Les sociétés amérindiennes précolombiennes pratiquaient déjà largement l'esclavage.

[-Ren-]

Les sociétés amérindiennes précolombiennes pratiquaient déjà largement l'esclavage.  

Et le livre en parle.
Tu t'intéresse au sujet ? Achète-le, il en vaut la peine. C'est la première fois qu'une telle synthèse de travaux jusque là disséminés dans des revues scientifiques est mise à la disposition du grand public en France.

[Idriss]

Démographie et géopolitique
Étude critique des travaux d'Emmanuel Todd

Réda Benkirane (Auteur)

En quoi des données inscrites dans la démographie et l'anthropologie sociale peuvent-elle enrichir une pensée stratégique, une géopolitique du XXIe siècle ? Comment un auteur tel qu'Emmanuel Todd, maniant plusieurs disciplines, a-t-il pu lire la fin de l'Union soviétique, la crise du libéralisme économique, le déclin de la puissance américaine et la crise de la démocratie dans des sociétés libérales ? C'est ce que ce livre se propose d'explorer au sein d'une oeuvre singulière en sciences sociales. Réda Benkirane décortique les hypothèses de Todd sur la famille et le système de parenté lui ayant permis de développer depuis une quarantaine d'années une grille d'interprétation des rapports différentiels de puissance, de pouvoir et de croyance. S'il identifie le bien-fondé de cette méthode scientifique, l'auteur entend aussi établir un regard critique sur le caractère surdéterministe de la théorie qui voudrait que la psyché et le devenir des peuples soient lisibles, tel un marc de café, dans les fonds anthropologiques.

[Héllanea]

Bonjour à tous

Pour moi en ce moment, je suis dans la lecture de la lettre aux Romains par l'apôtre Paul.

Salutations

Héllanea

[-Ren-]

Je vais entamer

Pourquoi les Eglises et les chrétiens ont-ils tant tardé à se mobiliser en faveur de l'abolition de l'esclavage ? Et comment a-t-on pu si longtemps s'accommoder de cette insoutenable contradiction associant une religion prônant l'amour de son prochain avec la réalité de pratiques esclavagistes attentatoires à la dignité humaine, parfois justifiées par des alibis religieux, voire génératrices de profits pour l'institution ecclésiastique ?

A ce premier discours très critique en répond un second présentant l'histoire du christianisme comme celle d'une lente, nécessaire et logique maturation de l'idée abolitionniste, en quelque sorte contenue en germe dans son esprit.

Aucune de ces explications univoques ne peut rendre compte d'une relation aussi complexe. Antique, médiéval, moderne ou contemporain, l'esclavage se recompose en effet en permanence, jouant un rôle plus ou moins important selon les époques, et touchant des populations différentes.

Le christianisme, aussi, se recompose sans cesse. Et les débats se multiplient, s'enchevêtrent, se recombinent. Paul pense que le chrétien doit se faire esclave de Dieu pour se libérer du péché. Pendant des siècles on s'évertue à protéger de l'abjuration les chrétiens esclaves de non-coreligionnaires, tout en admettant qu'un chrétien puisse être esclave d'un frère en foi. La question concerne également l'Autre, musulman, Indien d'Amérique, Africain. Théologiens, institutions, simples chrétiens se questionnent, s'affrontent parfois. Aux fausses certitudes de certains répondent les doutes et l'engagement d'autres.

Au XVe siècle, cela en est fini de l'esclavage des chrétiens par des chrétiens. Au siècle suivant, l'esclavage des Indiens est officiellement aboli dans l'Amérique espagnole, avant que ne se pose la question de celui des Africains.

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...l'auteur est un spécialiste incontesté de la question des esclavages (sujet au coeur de mon propre travail depuis plusieurs années désormais), le voir se pencher sérieusement sur ce sujet sans les a priori confessionnels habituels mériterait que chacun le lise

[gfalco]

Zomia ou l'art de ne pas être gouverné
James C. Scott

Traduit par : Nicolas Guilhot, Frédéric Joly, Olivier Ruchet.

Depuis deux mille ans, les communautés d’une vaste région montagneuse d’Asie du Sud-Est refusent obstinément leur intégration à l’État. Zomia : c’est le nom de cette zone d’insoumission qui n’apparaît sur aucune carte, où les fugitifs – environ 100 millions de personnes – se sont réfugiés pour échapper au contrôle des gouvernements des plaines.

Traités comme des « barbares » par les États qui cherchaient à les soumettre, ces peuples nomades ont mis en place des stratégies de résistance parfois surprenantes pour échapper à l’État, synonyme de travail forcé, d’impôt, de conscription. Privilégiant des modèles politiques d’auto-organisation comme alternative au Léviathan étatique, certains sont allés jusqu’à choisir d’abandonner l’écriture pour éviter l’appropriation de leur mémoire et de leur identité.

James C. Scott propose ici une étonnante contre-histoire de la modernité. Car Zomia met au défi les délimitations géographiques traditionnelles et les évidences politiques, et pose des questions essentielles : que signifie la « civilisation » ? Que peut-on apprendre des peuples qui ont voulu y échapper ? Quelle est la nature des relations entre États, territoires, populations, frontières ?

L'histoire de la rebelle Zomia nous rappelle que la « civilisation » peut être synonyme d’oppression et que le sens de l’histoire n’est pas aussi univoque qu’on le croit.

James C. Scott est professeur de sciences politiques et d’anthropologie à l’université de Yale. Spécialiste de l’Asie du Sud-Est, il est notamment l’auteur de La Domination et les arts de la résistance (Amsterdam, 2009).

[-Ren-]

Une analyse implacable du tournant autoritaire inédit pris sous le quinquennat de Macron et de la menace fasciste qui l'accompagne, c'est ce que proposent Ludivine Bantigny et Ugo Palheta dans cet ouvrage. Car si Macron a été élu pour faire barrage à l'extrême-droite, c'est aux fascistes qu'il ferait aujourd'hui la courte échelle. Avant que d'autres mesures anti-démocratiques ne nous soient imposées au pas de charge, les deux auteurs entrent en résistance et nous donnent des pistes pour affronter la menace grandissante.

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Court ouvrage sur le processus de fascisation actuel - dont (pour une fois) j'aurais pu écrire la moindre ligne. Si ce n'est la fin, puisqu'à mon sens, il n'y a pas de "solution" à espérer.

[tamar35]

Les Samaritains.
Étienne Nodet



RÉSUMÉ
Des juifs dégradés et condamnés à une existence folklorique, les Samaritains ? C'est en grand bibliste et historien qu'Étienne Nodet exhume la singularité et la grandeur de ces témoins irréductibles de la diversité du judaïsme antique. Une plongée dans les origines et les marges éblouissante d'enseignements sur aujourd'hui.

Qui sont les Samaritains de la Bible ? Comment se sont-ils agrégés dans la Palestine antique autour de leur temple sur le mont Garizim ? Quel effet a eu sur eux le fait de ne pas connaître l'Exil ? À quoi doivent-ils leur si mauvaise réputation ? Comment se fait-il que, de l'Ancien Testament à l'Évangile, leur judaïsme dégradé les érige en contre-exemple, ce dont le " bon Samaritain ", qui fait mentir l'image reçue, constitue la preuve indirecte ? Et pourquoi se sont-ils étiolés à partir de la romanité chrétienne ?
Voici la plus grande investigation jamais entreprise sur l'origine des Samaritains, établissant leur généalogie, dévoilant leur histoire. L'examen critique des écrits de Flavius Josèphe, la confrontation des traditions juives et de l'histoire, l'étude comparée des sources archéologiques permettent au bibliste Étienne Nodet d'éclairer leur mystère et de restaurer leur identité israélite.
Un ouvrage éblouissant.

Livre ardu mais indispensable puisque, sur ce sujet, nous n'avions jusqu'à présent quasiment que le modeste et bavard ouvrage de Léon Poliakov.

[Idriss]

Je viens de finir le dernier opus de la trilogie "les falcificateurs "

Les Producteurs (roman)

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Quelques digressions sur le réchauffement climatique , sur le story telling et le réel assez pertinentes ... Si non histoire sympathique agréable à lire .

[tamar35]

La paix sur vous,

Le titre accrocheur peut faire peur, ne nous a-t-on pas promis maintes fois des révélations extraordinaires ?

En effet; le dernier numéro du Monde de la Bible se consacre à faire un point précis sur l'état des recherches sur Qumran.

Même si, comme souvent dans cette revue, le lecteur reste un peu sur sa faim, on est très loin des bavardages et autres spéculations que ce sujet suscite généralement.
C'est passionnant.
Notamment l'article consacré aux manuscrits en araméen.

[Momo]

Je lis n'importe quoi dans le forum.

[tamar35]

Un bouquin qui en dit plus que son titre.

J'ai eu l'impression que Mme Marie-Françoise Baslez, de bienheureuse mémoire, a voulu nous offrir des tonnes d'informations très concrètes.


L'église à la maison
Histoire des premières communautés chrétiennes Ier-IIIe siècle Paru le 26 août 2021
Marie-Françoise Baslez
éditions SALVATOR

En lien étroit avec son ouvrage précédent "Les Premiers bâtisseurs de l'église" sur les correspondances épiscopales aux premiers siècles.

[-Ren-]

...va falloir que je me procure ces ouvrages !

De mon côté, je viens d'acquérir un ouvrage écrit en prolongement du monumental "Coran des Historiens" :

Histoire du Coran - Contexte, origine, rédaction
Mohammed Ali Amir-Moezzi (Auteur) Guillaume Dye (Direction)
Paru le 13 octobre 2022

Le Coran comme on n'a pas l'habitude de le lire. Le Coran, prolongement des courants spirituels de l'Antiquité tardive ! Appartenant à la tradition biblique ! Qui reflète les doctrines religieuses de son époque ! Voilà ce que cet ouvrage savant nous propose de découvrir. Depuis près de 1 500 ans, le Coran est le livre saint de l'islam. Il constitue le fondement scripturaire de la pensée, de l'art voire des sciences pour toute une civilisation. En Occident, il a été traduit, étudié ou déformé, admiré ou vilipendé. Et pourtant...

[Idriss]

Ma lecture du moment .

2055_ – Roman Collectif

Tout commence par la découverte par Andie d’une vidéo contenant des  témoignages qui semblent parler d’un passé que tout le monde ignore.  Cela peut paraître étrange, mais le monde en 2099 semble avoir fait la  paix avec son passé : la population semble manger à sa faim, les  ressources planétaires semblent être sous contrôle.
Les témoignages que découvrent la jeune femme sont de plus en plus  étranges, dérangeants, d’autant plus dérangeants qu’il semble que  certaines personnes de son entourage, ayant vécu la période, ne  veuillent pas en parler, voire l’incite à ne pas aborder.
Et petit à petit, nous allons découvrir ce qui s’est passé. Nous  allons découvrir page après page, les conséquences de notre aveuglement,  les conséquences de notre volonté de ne pas prendre de décisions  radicales, celles qui permettraient d’offrir un futur à notre jeunesse.  Alors d’autres le feront.
C’est ce que nous présente cette histoire, réelle enquête au travers  de laquelle Andie va aller chercher le passé, tenter de le comprendre et  pourquoi pas de le partager. C’est violent, c’est effrayant, et c’est  un des futurs possibles.
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[DenisLouis]

Le dernier Goncourt : j'ai apprécié, car pas long (les deux derniers prix m'avaient un peu ennuyé à la fin)  et réflexion sur le destin, les petits évènements qui ont de graves conséquences,  si tel évènement  précurseur avait été légèrement décalé dans le temps, peu avant ou peu après, telle tragédie (ou bonne chose) n'aurait pas ou aurait eu lieu, il y a une vingtaine de "si" qui aboutissent à la mort de son compagnon, autobiographique, un seul de ces "si" qui s'accumulent au cours du temps et rapidement vers la fin,  et il ne serait pas mort.

Dans le genre historique Paul Morand "le Soleil offusqué" sur Fouquet et sa chute, du même "La dame blanche des Habsbourg", la dame blanche est un fantôme qui apparait aux membres de cette famille lorsqu'ils vont mourir, les deux très bien écrits, l'histoire des Habsbourg est complexe, même si tout le monde connait Sissi, Mayerling, de nom, l'histoire des guerres mexicaines qui impliquent aussi la France est particulièrement embrouillée et peu connue.
Le style, l'analyse psychologiques des personnages.


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Dans le genre roman historique "Porporino ou les mystères de Naples" c'est le monde des castrats, des derniers castrats, plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer, l'Eglise aurait interdit la présence de femmes pour les rôles féminins,  la voix était extraordinaire, les musiciens composaient des operas spécialement pour eux, mais c'est l'époque où les polémiques vont entrainer leur disparition, on commence à trouver ce système barbare et cruel, même si ils étaient des vedettes renommées et riches,  les musiciens adapteront leurs livrets ou les rôles seront tenus par des femmes ou des hommes capables de chanter dans des notes élevées. L'argument du sexe n'était pas vraiment pertinent car des rôles de personnages virils ou de guerriers étaient écrits pour des castrats.

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"Le mage du Kremlin", il s'agit des dessous de la vie politique russe, de l'ascension de Poutine, de son éminence grise, tous les personnages, les situations ont existé, seule la construction appartient au style romanesque.

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[Spin]

Dans le genre roman historique "Porporino ou les mystères de Naples" c'est le monde des castrats, des derniers castrats, plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer, l'Eglise aurait interdit la présence de femmes pour les rôles féminins,  la voix était extraordinaire, les musiciens composaient des operas spécialement pour eux, mais c'est l'époque où les polémiques vont entrainer leur disparition, on commence à trouver ce système barbare et cruel, même si ils étaient des vedettes renommées et riches,  les musiciens adapteront leurs livrets ou les rôles seront tenus par des femmes ou des hommes capables de chanter dans des notes élevées. L'argument du sexe n'était pas vraiment pertinent car des rôles de personnages virils ou de guerriers étaient écrits pour des castrats.

Comme Jules César chez Haendel. Les derniers castrats, à la retraite, ont pu de justesse être enregistrés par les premiers phonographes. Je n'ai pas d'exemple sous la main mais il parait que c'est impressionnant.

[DenisLouis]

"Au nom du Japon" l'histoire de Hirô Onoda qui est resté 29 ans dans une île des Philippines croyant que la guerre n'était pas terminée.
Pour tenter de comprendre, il faut savoir qu'il avait reçu une formation d'espion et de techniques de guérilla, il croyait aussi fermement que le Japon ne pouvait être vaincu, et que si cela arrivait tous les Japonais préféreraient se suicider.
Après la fin de la guerre, il continue à parcourir l'île, fidèle à sa mission, appliquant les techniques de survie et effrayant les population locales, son groupe se réduit peu à peu, un se rend aux troupes des Philippines, les deux autres sont tués.
Comme dans son esprit le Japon ne peut perdre et comme il lit à sa manière tous les signes qui lui parviennent de l'extérieur, y compris les messages de sa famille ou du gouvernement japonais, il se construit une histoire parallèle à partir des informations des journaux  ou des émissions de radio, à savoir que le guerre continue entre une sorte de bloc asiatique, Japon et autre pays, et les USA, la poursuite de la guerre n'empêchant pas la prospérité économique,  il ne sait pas que ce renouveau de l'économie fait suite à une destruction quasi totale  des infrastructures japonaises. Economie prospère et poursuite de la guerre ne lui paraissent pas contradictoires, quand il était soldat en Chine les zones de combats concernaient certains territoires, mais lorsqu'il venait dans les villes il s'amusait et la vie civile semblait normale.
Toutes les informations qui lui parviennent ne sont que des pièges conçus par l'ennemi pour le pousser à se rendre, bien sur il est surpris que certains détails  semblent indiquer que les messagers sont de vrais japonais, ou des vrais membres de sa famille, mais ce n'est qu'une preuve du génie de l'ennemi dans la manipulation et la propagande,  ce n'est qu'après bien des tentatives qu'il accepte d'abandonner le combat, mais il faut  que son ancien supérieur hiérarchique lui ordonne de déposer les armes, il est ensuite gracié par le président des Philippines pour les habitants qu'il avait tués.
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[Yahia]

Il y a 50 ans que je voudrais le lire. J'avais abandonné une première fois, il y a 50 : trop jeune pour lire cela. De retour d'iralie, je pensais lire une biographie historique. C'est beaucoup plus profond que cela.

[DenisLouis]

Lu entre autres "A la ligne" Jérome Ponthus, raconte sa vie comme intérimaire  dans des usines agro-alimentaires bretonnes, à conditionner des produits de la mer, puis dans les abattoirs à manipuler les carcasses sur les rails, travail très physique et pénible dans le froid, avec des cadences infernales.
Comme il a une culture littéraire il émaille son récit de citations  classiques ou de références marxistes, également des extraits de chansons. C'est à la fois une description du travail et une transcription du vécu intérieur.
Le style est particulier, comme le suggère le titre (qui désigne aussi les lignes de production sur lesquelles défilent les animaux peu à peu disséqués et réduits en divers composants destinés à la vente), il s'agit d'une suite de phrases, de vers libres,  sans ponctuation, qui reviennent toujours à la ligne.
Il existe plusieurs livres et documents sur le travail dans les abattoirs, il mentionne "le Sang des bêtes" de Franju, se trouve sur le net "le sang des bêtes est insoutenable, c'est pour cela qu'il faut le voir", "qui fait passer n'importer quelle vidéo de L214 pour un épisode gentillet de La petite maison dans la prairie".

"Parce que 70 ans après
Rien n'a pratiquement changé
Sinon les équipements de protection individuels
Les scies désormais électriques...
L'impression de voir les collègues
Et toutes ces bêtes qui ne cessent de défiler
Leur gras et leur sang auxquels je suis désormais habitué
Leur mort aussi"

Et citant Trenet :

"Avec la simple bonne humeur des tueurs qui sifflent ou chantent en égorgeant".

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Il est mort jeune :

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[DenisLouis]

"Le problème à trois corps", c'est un livre de SF qui a une grande réputation,  j'hésitais à le lire, parce qu'il y a trois volumes assez longs, mais comme il y a une série paraissant peu à peu sur youtube, et connaissant le début de l'intrigue et son contexte, j'ai emprunté le premier tome, en m'attardant sur les parties moins explicitées par le film (comme des détails sur la Révolution culturelle). Le film aide aussi à comprendre  en donnant une visibilité aux personnages, à l'écrit les noms chinois peuvent embrouiller.
Plusieurs thèmes entrecroisés, la Chine et son évolution,  la science actuelle,  la recherche en astronomie et la physique quantique,  les problèmes écologiques mondiaux,  le danger pour la terre représenté par une civilisation extra terrestre qui certes ne peut pas atteindre la terre compte tenu des distances énormes, mais peut envoyer des particules qui en nombre infime bloquent le développement de la recherche scientifique.
La civilisation extra terrestre se sert d'un jeu vidéo 3 D qui projette les joueurs dans un monde proche de ce monde étranger,  à l'image de cette civilisation, détruite régulièrement par un alignement des trois soleils, mais qui inclut des personnages de la recherche scientifique terrestre, Galilée, Newton, Einstein, ainsi que des personnage de l'histoire chinoise ancienne, chaque fois que quelqu'un joue il se trouve projeté dans une période différente. La communauté des joueurs est utilisée par les trisolariens comme un groupe d'infiltration et de préparation.

"Liu Cixin, c'est LA sensation SF de ces dernières années – et pour avoir terminé le premier tome de sa trilogie culte, je peux vous confirmer qu'on n'a pas fini d'entendre parler de lui ! le problème à trois corps coche haut la plume toutes les cases de ce qui fait, à mon humble avis, un excellent roman de science-fiction : une prémisse qui soit plausible mais aussi stimulante, c'est-à-dire avec le potentiel de nourrir une bonne intrigue et de sonder des dilemmes intéressants. Il y a souvent une tension entre les deux, un équilibre délicat à trouver entre crédibilité et originalité de l'univers. Rarissime, donc, de voir ces qualités aussi parfaitement réunies qu'ici."

"Liu Cixin n'y va pas par quatre chemins : son hypothèse repousse toutes les limites du concevable, faisant vaciller jusqu'aux propriétés les plus élémentaires de la matière. Et pourtant, tout se tient, on ne doute pas un seul instant en dévorant d'un trait les 500 pages de ce premier volet.
Comment fait-il ? L'auteur tire partie d'un art inouï de la description (de l'académie nationale des sciences à la base militaire classée et aux autres lieux intrigants du roman, on s'y croit) et surtout d'une construction magistrale. le roman part d'un propos réaliste ancré dans la Chine maoïste pour ensuite opérer une hallucinante série de basculements (le mot est faible) qui nous font fluidement glisser, par paliers, dans une autre dimension avec, à chaque fois, une dose savante de révélations qui font monter la tension."

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Le premier épisode sur you tube, on peut mettre la traduction en français :

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[DenisLouis]

J'avais lu quelques livres de Tahar Ben Jelloun, mais dans ce que j'avais lu il y avait un aspect qui me déplaisait un peu, c'est le coté "réalisme magique", comme il est passé récemment à la "Grande Librairie", entre autres motivations, j'ai lu d'autres livres et je les ai trouvé intéressants concernant la vie au Maroc ou la vie des immigrés.

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un aspect du Maroc, c'est la corruption, je ne sais pas si ça a changé, si les politiques sont efficaces ou si c'est incurable, mais comme les fonctionnaires sont mal payés, tout passe par des dessous de table, il y a un langage codé, pour obtenir telle autorisation ou tel document   ce sera "deux cafés" ou plus, celui qui ne peut pas payer n'aura rien. Le mari au départ modeste fonctionnaire intègre finit par se faire payer et par perdre sa propre estime, car sa femme ne cesse de le harceler pour qu'il fasse comme ses collègues et permette au foyer de vivre décemment.
Il y a aussi un mauritanien qui aide la famille et qui raconte le racisme en Mauritanie, il y a les Maures qui dominent, même si ils sont noirs, ils se jugent supérieurs aux noirs du sud plus foncés qui se trouvent dans une situation inférieure.

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C'est la vie d'un immigré qui va prendre sa retraite et qui est désemparé devant la perte de ses habitudes quotidiennes, tous les ans il revient au pays, avec des cadeaux pour la famille, en faisant plusieurs milliers de kms sans arrêt, au début ses enfants accompagnent le couple, mais ils se sentent étrangers dans ce pays, petit à petit ils se marient et s'éloignent, ne comprenant plus les coutumes, le retraité décide de réaliser son rêve, construire une immense maison dans laquelle il invitera ses enfants, mais cette maison construite selon ses rêves est inhabitable, construite n'importe comment, sans électricité, sans eau courante, car le dossier de l'électricité est sous une gigantesque pile dans un bureau de la capitale et le fonctionnaire a d'autres choses à faire que de s'occuper de ce village reculé, puis finalement il se retrouve tout seul dans la maison car les enfants n'ont pas envie de venir.

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En partie auto biographique, il raconte la vie de sa mère, atteinte désormais d'Alzheimer, mais c'est plutôt une reconstitution à partie d'éléments épars, en tout cas c'est un bon témoignage sur la vie des Marocains dans le siècle précédent, sur la vie familiale marquée par la religion, les superstitions comme la crainte du mauvais oeil et les conjurations magiques.

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