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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
J'ai posté ça ailleurs :
Pour ce qui est du voile, je vous conseille de lire ou d'emprunter "Histoire du voile - Giuseppina Muzzarelli
c'est l'histoire du voile mais en occident principalement et en Italie, le voile a fait constamment de prescriptions ou d'interdits, par ex parfois les prostituées n'avaient pas le droit de le porter, pour les autres il était obligatoire, avec des règles diverses selon les époques et les régions, on invoquait évidemment St Paul, mais ce qui est notable, c'est qu'il y a eu un détournement de la part des femmes, car elles le considéraient comme une contrainte, donc elles ont fait preuve d'inventivité (elles et les fabriquants de vêtements) pour porter toutes sortes de voiles plus ou moins discrets, transparents, ornés, avec des étoffes luxueuses, ainsi que des coiffures parfois volumineuses, on peut voir ceci sur les tableaux, ce détournement en a fait au contraire une pièce de séduction et d'embellissement, et a été à l'origine d'une mode et d'un paraitre, bref le contraire de ce qui était voulu par l'Eglise, il y avait aussi des jugements et des punitions en cas de non-respect des règles.
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Pour ce qui est du voile, je vous conseille de lire ou d'emprunter "Histoire du voile - Giuseppina Muzzarelli
c'est l'histoire du voile mais en occident principalement et en Italie, le voile a fait constamment de prescriptions ou d'interdits, par ex parfois les prostituées n'avaient pas le droit de le porter, pour les autres il était obligatoire, avec des règles diverses selon les époques et les régions, on invoquait évidemment St Paul, mais ce qui est notable, c'est qu'il y a eu un détournement de la part des femmes, car elles le considéraient comme une contrainte, donc elles ont fait preuve d'inventivité (elles et les fabriquants de vêtements) pour porter toutes sortes de voiles plus ou moins discrets, transparents, ornés, avec des étoffes luxueuses, ainsi que des coiffures parfois volumineuses, on peut voir ceci sur les tableaux, ce détournement en a fait au contraire une pièce de séduction et d'embellissement, et a été à l'origine d'une mode et d'un paraitre, bref le contraire de ce qui était voulu par l'Eglise, il y avait aussi des jugements et des punitions en cas de non-respect des règles.
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Régis Debray "Civilisation, comment nous sommes devenus américains", examine l'influence des USA non seulement dans le langage, mais dans toutes sortes de comportements véhiculés par les médias, le cinéma, la puissance économique, par ex pendant la Marseillaise mettre la main sur le coeur, marcher "comme les infirmières américaines" (vues dans les feuilletons), je n'avais pas vraiment fait attention mais j'avais légèrement remarqué à une époque une manière de marcher des femmes un peu spécifique, quant à l'Europe au lieu de devenir un organisme original et européen, mais c'était sans doute voulu au départ, elle ne fait que copier la manière d'agir et de penser américaine à coup de normes juridiques et en employant l'anglais alors que le seul pays anglophone est désormais l'Irlande, qui ne peut pas être comparé à l'Allemagne ou la France. Les normes juridiques et comptables parfois imposées (l'extra territorialité) sont un instrument d'influence et de domination, imposées soit volontairement, soit de fait comme pour internet.
Parmi les raisons de l'influence, il y a la deuxième guerre mondiale et ses conséquences, l'imposition d'un quota de films américains, et les économies d'échelle, un produit ou un film se rentabilise facilement dans un pays important, par la suite les exportations ne coûtent presque rien, et on a affaire à des gens dont le commerce et l'argent constitue la motivation principale, pour les marchés européens, c'est beaucoup plus difficile, il y a la barrière linguistique, je m'aperçois que des "best sellers" allemands ou espagnols sont pratiquement inconnus en France et l'inverse doit être vrai.
Dans les années 60 il y avait cinq fois plus d'étudiants en allemand et en russe, maintenant c'est le globish pour la masse et un langage plus maitrisé pour les élites (les cours se font en anglais dans pas mal d'endroits).
Bon comme disait Alex, sinophone et prof de chinois, l'anglais maintenant c'est le minimum syndical, ce qui va être recherché et apprécié économiquement, c'est le mandarin, sans compter l'aspect culturel et spirituel qui surtout m'intéresse. Après le mandarin, la langue obligatoire pour les chinois, c'est l'anglais, et leur niveau est bien supérieur à celui de nos étudiants.
Parmi les raisons de l'influence, il y a la deuxième guerre mondiale et ses conséquences, l'imposition d'un quota de films américains, et les économies d'échelle, un produit ou un film se rentabilise facilement dans un pays important, par la suite les exportations ne coûtent presque rien, et on a affaire à des gens dont le commerce et l'argent constitue la motivation principale, pour les marchés européens, c'est beaucoup plus difficile, il y a la barrière linguistique, je m'aperçois que des "best sellers" allemands ou espagnols sont pratiquement inconnus en France et l'inverse doit être vrai.
Dans les années 60 il y avait cinq fois plus d'étudiants en allemand et en russe, maintenant c'est le globish pour la masse et un langage plus maitrisé pour les élites (les cours se font en anglais dans pas mal d'endroits).
Bon comme disait Alex, sinophone et prof de chinois, l'anglais maintenant c'est le minimum syndical, ce qui va être recherché et apprécié économiquement, c'est le mandarin, sans compter l'aspect culturel et spirituel qui surtout m'intéresse. Après le mandarin, la langue obligatoire pour les chinois, c'est l'anglais, et leur niveau est bien supérieur à celui de nos étudiants.
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Voile, suite : le recul du port du voile a commencé (le livre concerne l'Italie) avec l'essor de villes au XIIIème.
Mais c'est dans les années 60 et le phénomène doit être similaire dans les autres pays, même si tous ne vont pas au même pas, il y a eu un abandon général du voile en même temps que de la coiffure (le voile n'est plus mentionné dans le droit canon de 1983), avant il était impensable pour une femme de sortir sans chapeau ou pièce couvrant la tête, les hommes aussi ont abandonné les chapeaux et autres accessoires (ce qui me parait étrange en hiver car la tête nue ce n'est ni sain ni confortable pour une époque qui aime bien ses aises).
L'auteur parle de "la crise du modèle de l'élégance bourgeoise" dans ces années. Il y a aussi des voiles spéciaux, le voile du mariage existe encore, mais il n'a plus le même sens (il symbolisait la pureté), le voile de deuil (les signes vestimentaires du deuil concernaient aussi les hommes) n'est plus porté.
Mais c'est dans les années 60 et le phénomène doit être similaire dans les autres pays, même si tous ne vont pas au même pas, il y a eu un abandon général du voile en même temps que de la coiffure (le voile n'est plus mentionné dans le droit canon de 1983), avant il était impensable pour une femme de sortir sans chapeau ou pièce couvrant la tête, les hommes aussi ont abandonné les chapeaux et autres accessoires (ce qui me parait étrange en hiver car la tête nue ce n'est ni sain ni confortable pour une époque qui aime bien ses aises).
L'auteur parle de "la crise du modèle de l'élégance bourgeoise" dans ces années. Il y a aussi des voiles spéciaux, le voile du mariage existe encore, mais il n'a plus le même sens (il symbolisait la pureté), le voile de deuil (les signes vestimentaires du deuil concernaient aussi les hommes) n'est plus porté.
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Beigbeder "Dictionnaires amoureux des écrivains français d'aujourd'hui", 281 pour beaucoup j'ignorais leur nom et ce qu'ils avaient écrit, ça peut donner des idées.
On a parfois des à priori, j'imaginais Beigbeder comme une sorte de dandy provocateur et fêtard, ce qu'il a été, mais il est un très bon styliste et ses livres du moins ceux que j'ai lus sont une satire de notre société ou des autobiographies "(comme le livre "99 francs" consacré aux mirages et abus de la pub, qui lui a valu son licenciement).
Doa : " Pukhtu", plus de 600 pages et le second tome pareil, j'attends un peu, l'apparence est celle d'un roman d'espionnage et de guerre, mais comme souvent dans ce genre, tout repose sur des faits réels, une documentation impressionnante et de nombreux interviews avec les acteurs.
Il s'agit de la guerre menée par les USA et la CIA après le 11 septembre contre les talibans, impliquant aussi les services secrets pakistanais qui jouent sur plusieurs tableaux et d'autres pays.
La guerre se déroule en Afghanistan et dans les zones tribales, qui ont un statut spécial la loi principale est la loi tribale, comme en Tchétchénie il me semble il y a des coutumes parfois différentes de la charia et en cas de conflit une assemblée tranche, souvent en faveur du code tribal.
Derrière l'action officielle ou presque de la CIA, une partie des opérations est déléguée à des agences privées et à des mercenaires.
Derrière les opérations militaires, il y a aussi bien du coté des talibans que des agences privées trafic de de drogue, opium et produit de base servant à la fabrication d'autres drogues, tous ces produits sont acheminés clandestinement en passant par ex par les émirats (il n'y a presque pas de contrôles et les produits sont camouflés)
"Mais c'est bien plus compliqué que cela. Dans la coalition des Américains et de leurs alliés, chacun dépend d'organismes militaires, paramilitaires, civils, secrets ou officiels, tous plus ou moins rivaux et antagonistes. Chez les autochtones, il y a les Talibans et des populations partagées en un écheveau inextricable de nationalités, d'ethnies, de tribus, de clans, de pratiques religieuses. En arrière-plan, infiltrés de part et d'autre, des réseaux de trafics et de corruption dont les ramifications s'étendent jusqu'aux quatre coins du monde." Archie Babelio
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On a parfois des à priori, j'imaginais Beigbeder comme une sorte de dandy provocateur et fêtard, ce qu'il a été, mais il est un très bon styliste et ses livres du moins ceux que j'ai lus sont une satire de notre société ou des autobiographies "(comme le livre "99 francs" consacré aux mirages et abus de la pub, qui lui a valu son licenciement).
Doa : " Pukhtu", plus de 600 pages et le second tome pareil, j'attends un peu, l'apparence est celle d'un roman d'espionnage et de guerre, mais comme souvent dans ce genre, tout repose sur des faits réels, une documentation impressionnante et de nombreux interviews avec les acteurs.
Il s'agit de la guerre menée par les USA et la CIA après le 11 septembre contre les talibans, impliquant aussi les services secrets pakistanais qui jouent sur plusieurs tableaux et d'autres pays.
La guerre se déroule en Afghanistan et dans les zones tribales, qui ont un statut spécial la loi principale est la loi tribale, comme en Tchétchénie il me semble il y a des coutumes parfois différentes de la charia et en cas de conflit une assemblée tranche, souvent en faveur du code tribal.
Derrière l'action officielle ou presque de la CIA, une partie des opérations est déléguée à des agences privées et à des mercenaires.
Derrière les opérations militaires, il y a aussi bien du coté des talibans que des agences privées trafic de de drogue, opium et produit de base servant à la fabrication d'autres drogues, tous ces produits sont acheminés clandestinement en passant par ex par les émirats (il n'y a presque pas de contrôles et les produits sont camouflés)
"Mais c'est bien plus compliqué que cela. Dans la coalition des Américains et de leurs alliés, chacun dépend d'organismes militaires, paramilitaires, civils, secrets ou officiels, tous plus ou moins rivaux et antagonistes. Chez les autochtones, il y a les Talibans et des populations partagées en un écheveau inextricable de nationalités, d'ethnies, de tribus, de clans, de pratiques religieuses. En arrière-plan, infiltrés de part et d'autre, des réseaux de trafics et de corruption dont les ramifications s'étendent jusqu'aux quatre coins du monde." Archie Babelio
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Beidbeger dit qu'il y a trente ans la littérature américaine était plus riche que la française, cette dernière avait été handicapée par le nouveau roman, il y a eu le même phénomène avec le cinéma, mais le public veut des histoires, de la narration, des personnages auxquels il puisse s'identifier, et c'est ce qui se produit actuellement en France, alors que la cancel culture freine les écrivains en leur imposant des normes morales qui nuisent à la créativité.
Donc difficulté de réinventer le roman de fiction après le nouveau roman, détour par le réalisme magique sud-américain (je n'aime pas et Tahar Ben Jelloun me plait moins dans les livres utilisant ce registre), retour au réalisme balzacien fondu avec le gonzo journalisme, victimisation politiquement correcte, confession doloriste ( les romans qui racontent la perte d'un être cher), exofiction, autofiction, dédoublement de l'auteur qui commente son écriture, roman qui fait du bien, entrecroisement narcissisme et faits divers...
Donc difficulté de réinventer le roman de fiction après le nouveau roman, détour par le réalisme magique sud-américain (je n'aime pas et Tahar Ben Jelloun me plait moins dans les livres utilisant ce registre), retour au réalisme balzacien fondu avec le gonzo journalisme, victimisation politiquement correcte, confession doloriste ( les romans qui racontent la perte d'un être cher), exofiction, autofiction, dédoublement de l'auteur qui commente son écriture, roman qui fait du bien, entrecroisement narcissisme et faits divers...
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Pearl Buck, prix Nobel et Pulitzer, un peu oubliée mérite toujours la lecture pour la qualité littéraire et la description de la Chine traditionnelle ou pré-moderne.
"Pivoine" en plus de la finesse de l'analyse psychologique et sociologique concerne entre autres thèmes la situation des Juifs ayant émigré en Chine, petite communauté confrontée au défi de sa survie, en effet ayant été bien acceptée malgré l'étrangeté de ses croyances au yeux des Chinois, elle s'est peu à peu fondue dans la population à travers les mariages, seuls une mère de famille et un rabbin maintiennent encore les traditions, comme il s'agit d'une famille de commerçants qui ont des rapports avec les pays plus occidentaux, ils entendent parler des persécutions, en même temps il y a l'appel du sionnisme et le rêve d'un retour en Palestine.
Pivoine est une esclave qui par sa beauté et ses qualités a acquis une place importante dans la vie familiale, cette beauté et ces qualités seront un danger lorsqu'un eunuque de la cour impériale la verra lors d'un voyage et voudra la prendre en sa possession, elle devra faire le choix de la réclusion monastique pour mettre la famille à l'abri des conséquences facheuses que son refus aurait entrainées, également pour échapper à l'ambiguité et aux difficultés de sa relation avec le fils de la famille, avec lequel se sont crées des relations amoureuses.
"Pearl Buck, elle-même fille de presbytériens, connaît bien la question religieuse et en publiant en 1948 ce roman chinois traitant du peuple juif, elle attire notre attention sur l'intégration éphémère du peuple apatride en Chine puis sur sa désagrégation, analysant avec justesse les motifs qui gouvernent l'éternelle errance des Juifs, et mettant en exergue avec beaucoup de respect et de lucidité leurs talents comme leurs incapacités." Gwen21 Babelio
"Pivoine" en plus de la finesse de l'analyse psychologique et sociologique concerne entre autres thèmes la situation des Juifs ayant émigré en Chine, petite communauté confrontée au défi de sa survie, en effet ayant été bien acceptée malgré l'étrangeté de ses croyances au yeux des Chinois, elle s'est peu à peu fondue dans la population à travers les mariages, seuls une mère de famille et un rabbin maintiennent encore les traditions, comme il s'agit d'une famille de commerçants qui ont des rapports avec les pays plus occidentaux, ils entendent parler des persécutions, en même temps il y a l'appel du sionnisme et le rêve d'un retour en Palestine.
Pivoine est une esclave qui par sa beauté et ses qualités a acquis une place importante dans la vie familiale, cette beauté et ces qualités seront un danger lorsqu'un eunuque de la cour impériale la verra lors d'un voyage et voudra la prendre en sa possession, elle devra faire le choix de la réclusion monastique pour mettre la famille à l'abri des conséquences facheuses que son refus aurait entrainées, également pour échapper à l'ambiguité et aux difficultés de sa relation avec le fils de la famille, avec lequel se sont crées des relations amoureuses.
"Pearl Buck, elle-même fille de presbytériens, connaît bien la question religieuse et en publiant en 1948 ce roman chinois traitant du peuple juif, elle attire notre attention sur l'intégration éphémère du peuple apatride en Chine puis sur sa désagrégation, analysant avec justesse les motifs qui gouvernent l'éternelle errance des Juifs, et mettant en exergue avec beaucoup de respect et de lucidité leurs talents comme leurs incapacités." Gwen21 Babelio
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Trois livres qui parlent de la guerre, des relations entre puissances, j'ai lu presque en entier "Sidi" de Pérez-Reverte qui est consacré sur un mode romanesque au vrai Cid, qui a vécu, contrairement à la conception plus tardive qui en fait un acteur de la reconquête, au XI ème siècle, une époque où dans l'Espagne du nord on trouvait un enchevêtrement de royaumes chrétiens et musulmans rivaux, à l'intérieur même d'ailleurs de leurs religions respectives. Le Cid (Sidi le nom arabe signifie seigneur ou maitre), banni par son roi à la suite d'une question jugée inacceptable selon l'étiquette, cherche un nouveau maitre, se propose à un seigneur chrétien qui le refuse, puis est engagé par un musulman, il forme une armée composée de chrétiens et de musulmans, malgré son rôle de mercenaire il conserve le sens de l'honneur qui le lie à son maitre d'origine, et lui réserve toujours une part du butin.
Pérez Reverte a été correspondant de guerre, ce qui lui permet une description détaillée des combats, de la topographie, de la psychologie des combattants.
Le deuxième je le lirai par fragments c'est une biographie de Khâlid ibn al-Walîd, le célèbre guerrier musulman du début de l'islam qui n'aurait jamais subi de défaites et dont la réputation lui valu d'être mis à l'écart par le Calife Umar, puis il meurt de mort naturelle alors qu'il rêvait de mourir au combat. Ce qu'il y a de commun avec le livre précédent, c'est que son auteur est un militaire pakistanais qui connait bien les techniques et tactiques de combats, on trouve la même précision dans le rôle de la topographie et de son usage, des alliances et des retournements, de la diplomatie. Je me posais la question de savoir comment on combattait, je veux dire toutes les batailles de Napoléon, de César sont analysées, alors que l'on s'imagine que les conquêtes musulmanes se faisaient dans le tumulte et la rapidité sans préparation, il n'en est rien du moins pour ce qui concerne ce guerrier, on est encore loin des guerres modernes et les armes sont à peu près les mêmes que celles utilisées à l'époque du Cid, cavalerie, infanterie, lances, épées ou sabres, sièges, alliances, trahisons, espions, ruses etc Les combattants se sont entrainés auparavant entre eux, mais selon l'esprit du temps, on donne une importance, principalement au début des combats, d'un affrontement entre deux champions de chaque armée qui se livrent à un
duel.
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Le troisième c'est : « Au commencement était la guerre » de Alain Bauer, c'est un tour d'horizon mondial complet de tous les conflits (avant l'invasion actuelle de l'Ukraine), guerres oubliées, permanentes, retours de flammes, situations instables, guerres à venir...Dans un entretien il parle au sujet de ces dernières de Taïwan, l'émission de Arte sur les triades montre que le pouvoir chinois les a utilisées à Hong-Kong pour museler l'opposition et qu'elles peuvent constituer un appui à Taïwan pour déstabiliser le pouvoir et préparer l'unification (dans le sens voulu par le PC, pas dans le sens d'un régime comme celui de Taïwan), en échange de leurs services il leur permet de s'implanter dans certains secteurs, industrie, immobilier, casinos etc
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Pérez Reverte a été correspondant de guerre, ce qui lui permet une description détaillée des combats, de la topographie, de la psychologie des combattants.
Le deuxième je le lirai par fragments c'est une biographie de Khâlid ibn al-Walîd, le célèbre guerrier musulman du début de l'islam qui n'aurait jamais subi de défaites et dont la réputation lui valu d'être mis à l'écart par le Calife Umar, puis il meurt de mort naturelle alors qu'il rêvait de mourir au combat. Ce qu'il y a de commun avec le livre précédent, c'est que son auteur est un militaire pakistanais qui connait bien les techniques et tactiques de combats, on trouve la même précision dans le rôle de la topographie et de son usage, des alliances et des retournements, de la diplomatie. Je me posais la question de savoir comment on combattait, je veux dire toutes les batailles de Napoléon, de César sont analysées, alors que l'on s'imagine que les conquêtes musulmanes se faisaient dans le tumulte et la rapidité sans préparation, il n'en est rien du moins pour ce qui concerne ce guerrier, on est encore loin des guerres modernes et les armes sont à peu près les mêmes que celles utilisées à l'époque du Cid, cavalerie, infanterie, lances, épées ou sabres, sièges, alliances, trahisons, espions, ruses etc Les combattants se sont entrainés auparavant entre eux, mais selon l'esprit du temps, on donne une importance, principalement au début des combats, d'un affrontement entre deux champions de chaque armée qui se livrent à un
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Le troisième c'est : « Au commencement était la guerre » de Alain Bauer, c'est un tour d'horizon mondial complet de tous les conflits (avant l'invasion actuelle de l'Ukraine), guerres oubliées, permanentes, retours de flammes, situations instables, guerres à venir...Dans un entretien il parle au sujet de ces dernières de Taïwan, l'émission de Arte sur les triades montre que le pouvoir chinois les a utilisées à Hong-Kong pour museler l'opposition et qu'elles peuvent constituer un appui à Taïwan pour déstabiliser le pouvoir et préparer l'unification (dans le sens voulu par le PC, pas dans le sens d'un régime comme celui de Taïwan), en échange de leurs services il leur permet de s'implanter dans certains secteurs, industrie, immobilier, casinos etc
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Dans le prolongement de ma relecture l'année passée de Hannah Arendt :
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Psycho-pathologie du totalitarisme / Ariane Bilheran
Le totalitarisme n'a jamais été complètement envisagé sous l'angle d'une maladie de civilisation, une pathologie collective délirante, du côté de la psychopathologie, avec les ramifications qui s'ensuivent. C'est ce qu'Ariane Bilheran propose, avec cet essai psychologique et philosophique sur le pouvoir total en politique. Elle démontre que le totalitarisme est un système paranoïaque dans lequel les pathologies perverses, sadiques, transgressives et psychopathes sont à l'honneur. La condition de survie de ce système est un mensonge premier qui est maintenu dans le secret, l'endoctrinement des masses à l'idéologie, la mise sous terreur des individus et des collectifs, entraînant tout à la fois sidération traumatique, jouissance pour certains et horreur pour d'autres. L'accent est mis sur l'alliance pathologique entre la paranoïa et la perversion pour casser les liens et détruire la subjectivité et les corps des individus, réduits à l'état d'instruments ou pire, d'objets de marchandises inertes et interchangeables. Chacun est susceptible de se laisser entraîner dans la contagion délirante, dont les ressorts sont ici expliqués avec précision. A partir de ce profond voyage dans la folie du pouvoir, l'auteur explore également les authentiques expériences spirituelles qui ont été faites au sein de l'enfer, comme autant de manifestations d'un cri humain qui rencontre sa liberté au coeur de son désespoir.
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
"Riwan" de Ken Bugul, c'est une sénégalaise qui après avoir vécu en Europe et diverses expériences malheureuses devient la 28 ème épouse d'un "Sérigne" c'est à dire un sheikh de la confrérie des Mourides, cette confrérie fondée par Ahmadou Bamba joue un rôle très important au Sénégal, y compris politiquement, elle a d'abord lutté contre la colonisation et a développé un système économique original (agricole au Sénégal, mais également commercial à l'étranger, comme les vendeurs sur les marchés).
Ce livre va contre les idées reçues au sujet des femmes africaines et de la polygamie, il s'agit d'un type de rapport spécial, le sérigne étant à la fois un mari et un maitre spirituel, les femmes sont ses femmes et ses disciples et les filles de la région rêvent de faire partie de ses épouses, les deux modèles la femme "libérée" à l'occidentale et la femme vivant dans le système traditionnel sont en concurrence, l'auteure a trouvé son bonheur dans le système traditionnel.
"Beaucoup de préjugés, d'opinions reçues sur la condition des femmes africaines sont bousculés, disséqués sans pitié. Dans ce Chemin de sable dont l'auteur nous invite à suivre la trace, il y a une réflexion paradoxale et courageuse sur les traditions africaines, sur la polygamie, sur la monogamie, l'aliénation, la séduction, la vie et la mort. Qu'il soit ravi ou offusqué, aucun lecteur ne sort intact de cette lecture, car jamais une romancière africaine n'est allée aussi loin dans l'assomption totale de sa féminité. Que ce livre flamboyant, alerte et sans fioritures, ait pu être écrit par une femme africaine, est déjà en soi un événement".
Elle trouve le bonheur à la fois sensuel et intellectuel, le Sérigne la considère comme une égale, qui lui donne des conseils, elle se rend compte que tout ce qu'elle a vécu en Europe n'était qu'une libération de surface.
"https://www.babelio.com/livres/Bugul-Riwan-ou-Le-chemin-de-sable/44388#!
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Ce livre va contre les idées reçues au sujet des femmes africaines et de la polygamie, il s'agit d'un type de rapport spécial, le sérigne étant à la fois un mari et un maitre spirituel, les femmes sont ses femmes et ses disciples et les filles de la région rêvent de faire partie de ses épouses, les deux modèles la femme "libérée" à l'occidentale et la femme vivant dans le système traditionnel sont en concurrence, l'auteure a trouvé son bonheur dans le système traditionnel.
"Beaucoup de préjugés, d'opinions reçues sur la condition des femmes africaines sont bousculés, disséqués sans pitié. Dans ce Chemin de sable dont l'auteur nous invite à suivre la trace, il y a une réflexion paradoxale et courageuse sur les traditions africaines, sur la polygamie, sur la monogamie, l'aliénation, la séduction, la vie et la mort. Qu'il soit ravi ou offusqué, aucun lecteur ne sort intact de cette lecture, car jamais une romancière africaine n'est allée aussi loin dans l'assomption totale de sa féminité. Que ce livre flamboyant, alerte et sans fioritures, ait pu être écrit par une femme africaine, est déjà en soi un événement".
Elle trouve le bonheur à la fois sensuel et intellectuel, le Sérigne la considère comme une égale, qui lui donne des conseils, elle se rend compte que tout ce qu'elle a vécu en Europe n'était qu'une libération de surface.
"https://www.babelio.com/livres/Bugul-Riwan-ou-Le-chemin-de-sable/44388#!
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
"Mémoires intimes", plus de 700 pages, de Simenon, trouvé gratuitement devant une sorte de centre d'aide sociale, sinon je n'aurais peut-être pas découvert, le seul point commun avec la vie de Ken Bugul, c'est qu'il vivait avec plusieurs femmes, plus d'innombrables rencontres de passage tolérées et même encouragées par ses compagnes habituelles, on l'a accusé d'être un obsédé, ce qu'il récusait, il doit y avoir dans ces cas des raisons physiologiques.
J'ignorais tout de sa vie qui a été très riche (dans les deux sens, d'origine modeste, une fois connu pour ses romans il a toujours fréquenté la haute société et a vécu dans de somptueuses résidences, fréquentés les localités huppées, les hôtes de luxe, tout en gardant des habitudes assez simples).
Je n'imaginais pas du tout la variété de lieux où il a vécu, la Flandre, la Belgique, la navigation, divers lieux en France, puis la Floride, le Texas, la Californie, le Canada, la Nouvelle Angleterre, enfin la Suisse, drame familial avec une de ses compagnes qui devient alcoolique et malade mental, je n'en suis pas là mais à la fin suicide de sa fille.
Il a été un peu snobé en France alors qu'ailleurs il a eu de nombreuses reconnaissances, études, conférences, cela tient sans doute au genre "roman policier", mais il a aussi écrit des romans sérieux, durs comme il les appelait, je me rappelle des "Anneaux de Bicêtre", les "nanneaux" c'est la propagation du son des cloches qui forment des ondes concentriques avant de parvenir aux oreilles des malades.
Il écrivait très vite, à la fin un roman en moins de 10 jours.
J'ignorais tout de sa vie qui a été très riche (dans les deux sens, d'origine modeste, une fois connu pour ses romans il a toujours fréquenté la haute société et a vécu dans de somptueuses résidences, fréquentés les localités huppées, les hôtes de luxe, tout en gardant des habitudes assez simples).
Je n'imaginais pas du tout la variété de lieux où il a vécu, la Flandre, la Belgique, la navigation, divers lieux en France, puis la Floride, le Texas, la Californie, le Canada, la Nouvelle Angleterre, enfin la Suisse, drame familial avec une de ses compagnes qui devient alcoolique et malade mental, je n'en suis pas là mais à la fin suicide de sa fille.
Il a été un peu snobé en France alors qu'ailleurs il a eu de nombreuses reconnaissances, études, conférences, cela tient sans doute au genre "roman policier", mais il a aussi écrit des romans sérieux, durs comme il les appelait, je me rappelle des "Anneaux de Bicêtre", les "nanneaux" c'est la propagation du son des cloches qui forment des ondes concentriques avant de parvenir aux oreilles des malades.
Il écrivait très vite, à la fin un roman en moins de 10 jours.
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Bonjour
Pour moi en ce moment je suis en train de lire tout ce qui a rapport à la foi, et lorsqu'on est plongé dans ce sujet qui est est de l'ordre du divin, je dirais que toute une vie d'homme n'y suffirait pas.
Monique/Héllanea
Pour moi en ce moment je suis en train de lire tout ce qui a rapport à la foi, et lorsqu'on est plongé dans ce sujet qui est est de l'ordre du divin, je dirais que toute une vie d'homme n'y suffirait pas.
Monique/Héllanea
Héllanea- Messages : 231
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
moi aussi en fait c'est complexe il ne faut pas séparer, j'ai passé beaucoup de temps à ne pas lire parce que j'opposais à la vraie vie (soit intérieure, soit extérieure) ou même sans me poser de question ou parce que la vie professionnelle laisse peu de temps ; au moins dans une certaine étape, des maitres spirituels conseillent de ne pas lire pour ne pas avoir d'idées préconçues.
"Des analyses, et certaines magistrales, ont dit l’omniprésence du thème religieux chez Simenon — mots, rites, décors, significations multiples. Pourtant, le sens de l’œuvre ne saurait surgir du seul « témoignage de l’enfant de chœur1 » ; le rôle joué chez Simenon par l’imprégnation catholique subie au cours de l’enfance n’est qu’un des signes visibles d’une méditation ininterrompue sur la condition d’homme, le mystère de la vie et de la mort. Cette méditation n’exclut pas le religieux, mais l’englobe dans un questionnement plus universel."
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"Des analyses, et certaines magistrales, ont dit l’omniprésence du thème religieux chez Simenon — mots, rites, décors, significations multiples. Pourtant, le sens de l’œuvre ne saurait surgir du seul « témoignage de l’enfant de chœur1 » ; le rôle joué chez Simenon par l’imprégnation catholique subie au cours de l’enfance n’est qu’un des signes visibles d’une méditation ininterrompue sur la condition d’homme, le mystère de la vie et de la mort. Cette méditation n’exclut pas le religieux, mais l’englobe dans un questionnement plus universel."
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
DenisLouis a écrit:moi aussi en fait c'est complexe il ne faut pas séparer, j'ai passé beaucoup de temps à ne pas lire parce que j'opposais à la vraie vie (soit intérieure, soit extérieure) ou même sans me poser de question ou parce que la vie professionnelle laisse peu de temps ; au moins dans une certaine étape, des maitres spirituels conseillent de ne pas lire pour ne pas avoir d'idées préconçues.
En fait la foi qui est dans l'être intérieur est appelée à être manifesté par notre être extérieur et cela de multiples manières.
la foi se reconnait quand on voit dans l'autre l'Esprit de Jésus qui est l'Esprit de l'Agneau.
Monique
Héllanea- Messages : 231
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Yoga de Emmanuel Carrère : trois parties autobiographiques avec un peu d'inventions qui sont avouées par la suite.
La première partie, assez amusante décrit un stage de méditation,la règle étant que une fois entré dans le stage, il ne faut plus parler ni sortir des lieux ; compte tenu de son âge, il a droit à une pièce individuelle, en fait il est venu pour faire un reportage, sans le dire, mais il a une longue habitude de la méditation et des disciplines orientales qu'il décrit avec humour, sans les dénigrer car il en connait les bienfaits (concentration extrême sur les sensations nasales lors de la respiration, sur le déroulement précis de la marche lente par ex). Mais suite à l'attentat de Charlie Hebdo et de la mort de son ami Bernard Maris, il doit sortir du stage.
Deuxième partie, il est hospitalisé à Sainte Anne parce qu'il souffre gravement d'un trouble bipolaire, son état est tellement grave, tendance suicidaire, qu'on lui fait des electrochocs (ils sont à nouveau utilisés, sous anesthésie, car on s'est rendu compte qu'ils étaient utiles dans certains cas).
Troisième partie dans l'île de Leros, il rencontre des jeunes réfugiés et se lie d'amitié avec eux, décrivant leur trajectoire tragique, jouant avec eux et les initiant aux pratiques qu'il maitrise.
"Servir les riches", Alizée Delpierre, analyse sociologique, vécue en partie directement par l'auteure, du travail domestique chez les riches et des rapports ambigus entre employeurs et employés. Dans les employeurs on trouve les aristocrates et vieille familles bourgeoises qui ont toujours eu des serviteurs, et les nouveaux riches, il y a toute une hiérarchie, de la gouvernante ou le majordome qui commandent à une équipe et qui sont très bien rémunérés, aux emplois plus spécialisés,ou au contraire plus flous et polyvalents, nounou, jardinier, cuisinier, aide professionnelle... Souvent les employeurs voyagent que ce soit pour leurs métiers ou pour le plaisir, dans ce cas le suit ou reste dans les lieux, pour le gardiennage, l'entretien, ou recevoir des hôtes de passage. L'ambiguité réside dans le partage des mêmes lieux, emplois du temps, le personnel tend à s'identifier aux patrons, il a aussi des avantages, logement, cadeaux, mais il demeure dans une rapport de domination plus ou moins hypocrite, dont il apprend aussi à se servir, il doit être toujours disponible en même temps qu'invisible, comme il partage tout le temps et l'espace, les horaires ne sont pas encadrés, si il existe des avantages, les droits sociaux, comme la retraite, ne sont pas garantis, et souvent ce personnel vient de pays défavorisés, où il était déjà dans une situation défavorisée, que ce soit des problèmes familiaux ou économiques.
"American mother" Columm McCann et Diane Foley (mère d'un otage assassiné).
James Foley avait choisi la voie du journalisme de terrain, de terrain de guerre,il a été pris puis libéré en Libye, ensuite en Syrie il a été capturé, torturé et assassiné par Daesh, une vidéo montre sa décapitation qui a eu un énorme retentissement médiatique, ce qui était le but des assassins.
C'est une famille catholique et aisée qui dispose de nombreux contacts, mais ces contacts sont inutiles, car la politique des USA (et d'autres pays) est de refuser toute négociation avec les preneurs d'otages, par peur des surenchère et par peur de nourrir le terrorisme, mails ils n'ont pas peur de nourrir le terrorisme entre autres en lui fournissant des armes indirectement, non seulement ils ne veulent pas négocier mais la famille qui voudrait négocier de son propre chef risquerait d'être poursuivie. Pour des prisonniers de guerre, c'est différent il peut y avoir échange. D'autres pays comme l'Espagne ou la France ont obtenu des libérations par des canaux plus ou moins secrets sans qu'on connaisse exactement les sommes des transactions et sans que les états se reconnaissent impliqués. Par la suite les démarches et les pressions permettront une amélioration dans le traitement des otages.
Non seulement Foley et d'autres s'étaient convertis à l'islam, ce qui au moins aurait du leur assurer un traitement plus clément, mais leurs geôliers et tortionnaires, qui étaient parmi les plus inhumains, étaient eux-mêmes des anglais convertis surnommés les Beatles.
La fin : deux des assassins sont capturés et jugés aux USA, l'un plaide coupable, dans ce cadre il y une procédure dans laquelle il doit rencontrer les proches des victimes, il y a plusieurs entretiens avec la mère, il reconnait que ce qu'ils ont fait était en contradiction avec l'islam, mais qu'il était pris dans une logique de guerre et qu'il avait vu trop d'innocents tués pas les bombardements américains, Foley n'était pas un militaire cependant, la mère va jusqu'à s'inquiéter de l'avenir de ses deux filles, rapatriées en Turquie et de leur mère. L'autre bénéficie d'un procès hors norme qui a couté très cher. Condamnation à la prison à vie.
Colum McCann sur ce livre :
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(Je lis dans la biographie de Khalid Ibn Walid que Abu Sufyan avait interdit aux Quraish de payer des rançons pour ceux qui étaient prisonniers des musulmans après la bataille de Badr, par peur des surenchères justement, mais un des Mecquois ayant négocié en secret un rachat, Abu Sufyan a été obligé de revenir sur sa décision).
La première partie, assez amusante décrit un stage de méditation,la règle étant que une fois entré dans le stage, il ne faut plus parler ni sortir des lieux ; compte tenu de son âge, il a droit à une pièce individuelle, en fait il est venu pour faire un reportage, sans le dire, mais il a une longue habitude de la méditation et des disciplines orientales qu'il décrit avec humour, sans les dénigrer car il en connait les bienfaits (concentration extrême sur les sensations nasales lors de la respiration, sur le déroulement précis de la marche lente par ex). Mais suite à l'attentat de Charlie Hebdo et de la mort de son ami Bernard Maris, il doit sortir du stage.
Deuxième partie, il est hospitalisé à Sainte Anne parce qu'il souffre gravement d'un trouble bipolaire, son état est tellement grave, tendance suicidaire, qu'on lui fait des electrochocs (ils sont à nouveau utilisés, sous anesthésie, car on s'est rendu compte qu'ils étaient utiles dans certains cas).
Troisième partie dans l'île de Leros, il rencontre des jeunes réfugiés et se lie d'amitié avec eux, décrivant leur trajectoire tragique, jouant avec eux et les initiant aux pratiques qu'il maitrise.
"Servir les riches", Alizée Delpierre, analyse sociologique, vécue en partie directement par l'auteure, du travail domestique chez les riches et des rapports ambigus entre employeurs et employés. Dans les employeurs on trouve les aristocrates et vieille familles bourgeoises qui ont toujours eu des serviteurs, et les nouveaux riches, il y a toute une hiérarchie, de la gouvernante ou le majordome qui commandent à une équipe et qui sont très bien rémunérés, aux emplois plus spécialisés,ou au contraire plus flous et polyvalents, nounou, jardinier, cuisinier, aide professionnelle... Souvent les employeurs voyagent que ce soit pour leurs métiers ou pour le plaisir, dans ce cas le suit ou reste dans les lieux, pour le gardiennage, l'entretien, ou recevoir des hôtes de passage. L'ambiguité réside dans le partage des mêmes lieux, emplois du temps, le personnel tend à s'identifier aux patrons, il a aussi des avantages, logement, cadeaux, mais il demeure dans une rapport de domination plus ou moins hypocrite, dont il apprend aussi à se servir, il doit être toujours disponible en même temps qu'invisible, comme il partage tout le temps et l'espace, les horaires ne sont pas encadrés, si il existe des avantages, les droits sociaux, comme la retraite, ne sont pas garantis, et souvent ce personnel vient de pays défavorisés, où il était déjà dans une situation défavorisée, que ce soit des problèmes familiaux ou économiques.
"American mother" Columm McCann et Diane Foley (mère d'un otage assassiné).
James Foley avait choisi la voie du journalisme de terrain, de terrain de guerre,il a été pris puis libéré en Libye, ensuite en Syrie il a été capturé, torturé et assassiné par Daesh, une vidéo montre sa décapitation qui a eu un énorme retentissement médiatique, ce qui était le but des assassins.
C'est une famille catholique et aisée qui dispose de nombreux contacts, mais ces contacts sont inutiles, car la politique des USA (et d'autres pays) est de refuser toute négociation avec les preneurs d'otages, par peur des surenchère et par peur de nourrir le terrorisme, mails ils n'ont pas peur de nourrir le terrorisme entre autres en lui fournissant des armes indirectement, non seulement ils ne veulent pas négocier mais la famille qui voudrait négocier de son propre chef risquerait d'être poursuivie. Pour des prisonniers de guerre, c'est différent il peut y avoir échange. D'autres pays comme l'Espagne ou la France ont obtenu des libérations par des canaux plus ou moins secrets sans qu'on connaisse exactement les sommes des transactions et sans que les états se reconnaissent impliqués. Par la suite les démarches et les pressions permettront une amélioration dans le traitement des otages.
Non seulement Foley et d'autres s'étaient convertis à l'islam, ce qui au moins aurait du leur assurer un traitement plus clément, mais leurs geôliers et tortionnaires, qui étaient parmi les plus inhumains, étaient eux-mêmes des anglais convertis surnommés les Beatles.
La fin : deux des assassins sont capturés et jugés aux USA, l'un plaide coupable, dans ce cadre il y une procédure dans laquelle il doit rencontrer les proches des victimes, il y a plusieurs entretiens avec la mère, il reconnait que ce qu'ils ont fait était en contradiction avec l'islam, mais qu'il était pris dans une logique de guerre et qu'il avait vu trop d'innocents tués pas les bombardements américains, Foley n'était pas un militaire cependant, la mère va jusqu'à s'inquiéter de l'avenir de ses deux filles, rapatriées en Turquie et de leur mère. L'autre bénéficie d'un procès hors norme qui a couté très cher. Condamnation à la prison à vie.
Colum McCann sur ce livre :
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(Je lis dans la biographie de Khalid Ibn Walid que Abu Sufyan avait interdit aux Quraish de payer des rançons pour ceux qui étaient prisonniers des musulmans après la bataille de Badr, par peur des surenchères justement, mais un des Mecquois ayant négocié en secret un rachat, Abu Sufyan a été obligé de revenir sur sa décision).
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Edgar Morin "Histoire (s) de vie", entretiens" avec Laure Adler, la complexité, le décloisonnement nécessaire entre les disciplines, ce qui lui vaut souvent d'être incompris car il ne rentre pas dans les cases établies. Sa vie est aussi complexe, à la fois gaulliste et communiste pendant la guerre, ami de François Mitterand, qu'il défend en montrant qu'il y avait à Vichy au début de nombreuses tendances et que Mitterand a ensuite eu une vie de résistant, d'ailleurs à Vichy il s'occupait des prisonniers et sur ce point Pétain n'obeissait pas aux Allemands
Il a ensuite quitté le parti communiste, il s'est toujours intéressé à la politique, mais en conservant sa liberté de critique et en refusant l'embrigadement, pro palestinien il s'est aussi fait traiter d'anti sémite, il est lui même d'origine juive.
« Je ne suis pas en colère», dit M. Morin, qui insiste pour que l'on replace la tribune en question dans le contexte de la réoccupation de Jénine par l'armée israélienne. « Quand on cherche à comprendre, on ne peut pas haïr », ajoute-t-il. « Qu'il existe des petits groupes fascistoïdes qui me menacent, rien de plus banal. Ce qui l'est moins, c'est qu'on se retrouve dans une situation où beaucoup de "braves gens" finissent par tomber dans l'illusion que je suis antijuif.» wiki
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Il a ensuite quitté le parti communiste, il s'est toujours intéressé à la politique, mais en conservant sa liberté de critique et en refusant l'embrigadement, pro palestinien il s'est aussi fait traiter d'anti sémite, il est lui même d'origine juive.
« Je ne suis pas en colère», dit M. Morin, qui insiste pour que l'on replace la tribune en question dans le contexte de la réoccupation de Jénine par l'armée israélienne. « Quand on cherche à comprendre, on ne peut pas haïr », ajoute-t-il. « Qu'il existe des petits groupes fascistoïdes qui me menacent, rien de plus banal. Ce qui l'est moins, c'est qu'on se retrouve dans une situation où beaucoup de "braves gens" finissent par tomber dans l'illusion que je suis antijuif.» wiki
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Dernière édition par DenisLouis le Jeu 4 Avr - 9:07, édité 1 fois
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
"Les divisions du pape" Fréderic Le Moual
"On connaît la fameuse phrase de Staline, aussi ironique que méprisante : « Le pape, combien de divisions ? » La réplique de Pie XII, à l’annonce de la mort du Vojd, l’est beaucoup moins :
« Maintenant il pourra voir combien de divisions nous avons là-haut ! »
Cet échange à distance illustre le rapport de force que la papauté a entretenu avec les grands dictateurs du XX e siècle qu’ont été Mussolini et Hitler, Lénine, Staline, Mao Zedong et leurs successeurs. A première vue, le Saint-Siège ne dispose d’aucun pouvoir temporel, d’aucune force politique, économique ou militaire (ce que nous appelons aujourd’hui le hard power) pour lutter contre ces dictateurs disposant d’Etats puissants et de forces armées redoutables."
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(Il y a les premières lignes des chapitres)
"On connaît la fameuse phrase de Staline, aussi ironique que méprisante : « Le pape, combien de divisions ? » La réplique de Pie XII, à l’annonce de la mort du Vojd, l’est beaucoup moins :
« Maintenant il pourra voir combien de divisions nous avons là-haut ! »
Cet échange à distance illustre le rapport de force que la papauté a entretenu avec les grands dictateurs du XX e siècle qu’ont été Mussolini et Hitler, Lénine, Staline, Mao Zedong et leurs successeurs. A première vue, le Saint-Siège ne dispose d’aucun pouvoir temporel, d’aucune force politique, économique ou militaire (ce que nous appelons aujourd’hui le hard power) pour lutter contre ces dictateurs disposant d’Etats puissants et de forces armées redoutables."
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(Il y a les premières lignes des chapitres)
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
DOA "Rétiaire(s)", je trouve les mêmes qualités et le même défaut que dans "Pukhtu" qui concernait la guerre en Afghanistan, les trafics divers, les armées régulières et les troupes parallèles privées, les sociétés tribales...
Ici il s'agit de la lutte anti drogue, de la même manière la documentation est énorme, les descriptions des caractères, de leurs langages et argots, de leurs habitudes, des conflits entre personnes, clans, et services pour le domaine policier et judiciaire, tout ceci est remarquable, le problème est que pour un roman, c'est très touffu et que l'intrigue est difficile à suivre, on a l'impression qu'il s'agit d'un foisonnement de trajectoires, certes cela correspond au réel, mais le problème est l'équilibre entre une étude sur un ou plusieurs domaines de la société, parfois ennuyeux dans les productions universitaires, et la narration dramatique qui répond à d'autres exigences, simplifications, accentuations des situations, des personnages, accès au plus ou moins grand public.
Le roman "Citoyens clandestins", qui tourne autour du terrorisme, de l'espionnage, de la politique a été adapté à l'écran pour Arte :
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Ici il s'agit de la lutte anti drogue, de la même manière la documentation est énorme, les descriptions des caractères, de leurs langages et argots, de leurs habitudes, des conflits entre personnes, clans, et services pour le domaine policier et judiciaire, tout ceci est remarquable, le problème est que pour un roman, c'est très touffu et que l'intrigue est difficile à suivre, on a l'impression qu'il s'agit d'un foisonnement de trajectoires, certes cela correspond au réel, mais le problème est l'équilibre entre une étude sur un ou plusieurs domaines de la société, parfois ennuyeux dans les productions universitaires, et la narration dramatique qui répond à d'autres exigences, simplifications, accentuations des situations, des personnages, accès au plus ou moins grand public.
Le roman "Citoyens clandestins", qui tourne autour du terrorisme, de l'espionnage, de la politique a été adapté à l'écran pour Arte :
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DenisLouis- Messages : 1077
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Age : 73
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Lecture , BD éco-féministe ! Ce livre était sur ma table de nuit depuis des semaines sans que j'ai la moindre idée de son sujet . Et puis dimanche en ayant assez des écrans je l'ai ouvert , pour ne plus le lâcher avant de l'avoir terminée!
En 2037, ce qu’il reste de nos écosystèmes naturels est tant bien que mal conservé dans d’immenses parcs. Zoa, étudiante en biologie, réussit à faire un stage dans l’une de ces réserves et s’aperçoit que ce modèle est loin d’être parfait. Au mépris des règles, elle va s’aventurer toujours plus loin dans le parc et croiser la route de bonnes fées, cinq femmes scientifiques aussi inspirantes qu’attachantes, grâce à qui elle comprend peu à peu que notre rapport au vivant est plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé.
En 2037, ce qu’il reste de nos écosystèmes naturels est tant bien que mal conservé dans d’immenses parcs. Zoa, étudiante en biologie, réussit à faire un stage dans l’une de ces réserves et s’aperçoit que ce modèle est loin d’être parfait. Au mépris des règles, elle va s’aventurer toujours plus loin dans le parc et croiser la route de bonnes fées, cinq femmes scientifiques aussi inspirantes qu’attachantes, grâce à qui elle comprend peu à peu que notre rapport au vivant est plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé.
Idriss- Messages : 7141
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
"Les habits neufs du président Mao", de Simon Leys, le livre en fait est assez rébarbatif en raison aussi de sa qualité documentaire, parce qu'il contient énormément de détails sur la vie interne du PCC et ses personnalités.
Il est plus simple de regarder ce qu'on trouve sur internet qui résume l'affaire, comme ce reportage de Public Sénat qui m'a donné envie d'acheter le livre :
"Dans l'époque sombre et confuse que nous traversons, Public Sénat poursuit la mise en lumière d'esprits clairs et courageux. Après des films sur Raymond Aron et Albert Camus, ce documentaire porte sur Simon Leys, qui s'inscrit dans la même filiation intellectuelle : celle des hommes qui regardent le monde tel qu'il est. Simon Leys (né Pierre Ryckmans... ) a en effet été le premier et le plus lucide dénonciateur des crimes maoïstes, qui ont provoqué la mort de 60 à 100 millions de personnes. Son ouvrage « Les Habits Neufs du Président Mao » publié dès 1971 reste une référence sur ce sujet. Rendant hommage pour la première fois à ce sinologue d'une culture stupéfiante, ce « spectateur engagé » qui a regardé la réalité du maoïsme en face, ce film raconte aussi le prix que cet homme a payé pour son courage : une immense solitude. Ce documentaire montre bien le décalage abyssal entre ce que Leys voit en Chine et la petite musique révolutionnaire qui se joue au quartier latin. D'un côté Simon Leys décrit un Mao Machiavel, cynique, ivre de pouvoir, qui plonge le pays dans un chaos sanglant. D'un autre côté, en Occident, de jeunes gauchistes et intellectuels brillants aveuglés par la propagande rêvent d'un Orient rouge parfait, d'une révolution pure. Cette profonde incompréhension est illustrée par une archive de Philippe Sollers récitant avec délectation un petit poème de Mao, le louant comme l'un des éminents penseurs du XXe siècle. L'auteur « Des Habits Neufs du président Mao » montre, preuve à l'appui, que le maoïsme n'a rien à envier au fascisme. « Simon Leys, l'homme qui a déshabillé Mao » exhume les rares entretiens et films mettant en scène Simon Leys. On y redécouvre notamment le mythique passage à Apostrophes en 1983 qui a révélé cet écrivain belge exceptionnel, ce « decent man » selon la formule d'Orwell que Leys aimait tant. Son sens de la nuance, de la mesure raisonne plus que jamais aujourd'hui. Avec la contribution de René Viénet ami et éditeur de Leys, Amélie Nothomb, Franz Olivier Giesbert, Pierre Haski, Nicolas Idier et Chloé Froissart, spécialistes de la Chine et Chen Yan, historien."
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Le livre de Leys a été calomnié à l'époque par les maoïstes parisiens, alors que Leys, contrairement à eux, connaissait le chinois et avait accès à toute les sources internes au régime, en plus de ce que lui racontaient les transfuges à Hong Kong et les cadavres qui échouaient sur les côtes ce cette enclave après avoir été torturés.
Mais les "maos" français, Sollers, Sartre entre autres ne savaient rien de ce qui se passait réellement en Chine et ont même été jusqu'à prétendre que Leys était un agent de la CIA et étaient tout enthousiastes à la lecture du Petit Livre Rouge, qui ne contient que des banalités ou des formules de la culture chinoise traditionnelle.
Pourquoi révolution "culturelle" ? Il s'agissait pour Mao de reprendre la main sur le parti après qu'il avait été mis sur la touche à la suite du désastre du "Grand Bond en avant". Avant la culture, Mao avait misé sur la jeunesse ou sur les paysans, mais ces deux catégories ayant fait l'objet de propositions de Mao n'ont pas suscité de mouvement notable, et c'est finalement c'est le nom de révolution culturelle qui s'est imposé, bien sur les paysans aussi bien que la jeunesse ont été incluses dans le mouvement et instrumentalisées.
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Il est plus simple de regarder ce qu'on trouve sur internet qui résume l'affaire, comme ce reportage de Public Sénat qui m'a donné envie d'acheter le livre :
"Dans l'époque sombre et confuse que nous traversons, Public Sénat poursuit la mise en lumière d'esprits clairs et courageux. Après des films sur Raymond Aron et Albert Camus, ce documentaire porte sur Simon Leys, qui s'inscrit dans la même filiation intellectuelle : celle des hommes qui regardent le monde tel qu'il est. Simon Leys (né Pierre Ryckmans... ) a en effet été le premier et le plus lucide dénonciateur des crimes maoïstes, qui ont provoqué la mort de 60 à 100 millions de personnes. Son ouvrage « Les Habits Neufs du Président Mao » publié dès 1971 reste une référence sur ce sujet. Rendant hommage pour la première fois à ce sinologue d'une culture stupéfiante, ce « spectateur engagé » qui a regardé la réalité du maoïsme en face, ce film raconte aussi le prix que cet homme a payé pour son courage : une immense solitude. Ce documentaire montre bien le décalage abyssal entre ce que Leys voit en Chine et la petite musique révolutionnaire qui se joue au quartier latin. D'un côté Simon Leys décrit un Mao Machiavel, cynique, ivre de pouvoir, qui plonge le pays dans un chaos sanglant. D'un autre côté, en Occident, de jeunes gauchistes et intellectuels brillants aveuglés par la propagande rêvent d'un Orient rouge parfait, d'une révolution pure. Cette profonde incompréhension est illustrée par une archive de Philippe Sollers récitant avec délectation un petit poème de Mao, le louant comme l'un des éminents penseurs du XXe siècle. L'auteur « Des Habits Neufs du président Mao » montre, preuve à l'appui, que le maoïsme n'a rien à envier au fascisme. « Simon Leys, l'homme qui a déshabillé Mao » exhume les rares entretiens et films mettant en scène Simon Leys. On y redécouvre notamment le mythique passage à Apostrophes en 1983 qui a révélé cet écrivain belge exceptionnel, ce « decent man » selon la formule d'Orwell que Leys aimait tant. Son sens de la nuance, de la mesure raisonne plus que jamais aujourd'hui. Avec la contribution de René Viénet ami et éditeur de Leys, Amélie Nothomb, Franz Olivier Giesbert, Pierre Haski, Nicolas Idier et Chloé Froissart, spécialistes de la Chine et Chen Yan, historien."
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Le livre de Leys a été calomnié à l'époque par les maoïstes parisiens, alors que Leys, contrairement à eux, connaissait le chinois et avait accès à toute les sources internes au régime, en plus de ce que lui racontaient les transfuges à Hong Kong et les cadavres qui échouaient sur les côtes ce cette enclave après avoir été torturés.
Mais les "maos" français, Sollers, Sartre entre autres ne savaient rien de ce qui se passait réellement en Chine et ont même été jusqu'à prétendre que Leys était un agent de la CIA et étaient tout enthousiastes à la lecture du Petit Livre Rouge, qui ne contient que des banalités ou des formules de la culture chinoise traditionnelle.
Pourquoi révolution "culturelle" ? Il s'agissait pour Mao de reprendre la main sur le parti après qu'il avait été mis sur la touche à la suite du désastre du "Grand Bond en avant". Avant la culture, Mao avait misé sur la jeunesse ou sur les paysans, mais ces deux catégories ayant fait l'objet de propositions de Mao n'ont pas suscité de mouvement notable, et c'est finalement c'est le nom de révolution culturelle qui s'est imposé, bien sur les paysans aussi bien que la jeunesse ont été incluses dans le mouvement et instrumentalisées.
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
"L"homme sans ombre" de Carol Oates. Elle aura peut-être le Nobel, en raison de son oeuvre prolifique d'une grande richesse, aucun de ses romans ne ressemble aux autres.
Ici le thème principal est l'amnésie qui est de deux types, rétrograde et antérograde (avant et après un évènement, traumatisme ou maladie). Ici le patient vit dans un présent perpétuel, seuls subsistent soit avec une grande précision pour des connaissances livresques ou des habitudes corporelles, soient recomposées pour certains souvenirs. Pas de passé possible, pas d'avenir non plus, il faut à chaque fois recommencer tous les tests.
Le soubassement de l'oeuvre ce sont les neuros sciences, leur rapport avec la conscience subjective (son deuxième mari était un chercheur dans ce domaine dont elle a étudié les aspects dans les revues ou avec des entretiens.
Un autre thème ce sont les relations de pouvoir et de prestige à l'intérieur des instituts de recherche ou les structures hospitalières, Houellebecq raconte dans un des ses romans que chaque année tel professeur d'université se choisit une étudiante qu'il prend comme maitresse, là il y a aussi une valse des séductions, la jeune chercheuse devient la préférée, puis est abandonnée au profit d'une autre, éventuellement moins élevée dans la hiérarchie, puis la jeune chercheuse devient elle-même une personnalité célèbre dans son domaine et s'apprête à défendre son ancien patron lorsque des rumeurs menacent sa réputation.
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"Joyce Carol Oates ! L’immense écrivaine américaine dont on attend chaque année le Nobel a reçu le prix mondial Cino Del Duca, l’un des grands prix des fondations de l’Institut de France, dont la remise aurait dû faire l’objet d’une cérémonie sous la Coupole. La spécificité de cette distinction, créée en 1968 et dotée de 200 000 euros, est de mettre en avant un « grand humaniste »"
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Ici le thème principal est l'amnésie qui est de deux types, rétrograde et antérograde (avant et après un évènement, traumatisme ou maladie). Ici le patient vit dans un présent perpétuel, seuls subsistent soit avec une grande précision pour des connaissances livresques ou des habitudes corporelles, soient recomposées pour certains souvenirs. Pas de passé possible, pas d'avenir non plus, il faut à chaque fois recommencer tous les tests.
Le soubassement de l'oeuvre ce sont les neuros sciences, leur rapport avec la conscience subjective (son deuxième mari était un chercheur dans ce domaine dont elle a étudié les aspects dans les revues ou avec des entretiens.
Un autre thème ce sont les relations de pouvoir et de prestige à l'intérieur des instituts de recherche ou les structures hospitalières, Houellebecq raconte dans un des ses romans que chaque année tel professeur d'université se choisit une étudiante qu'il prend comme maitresse, là il y a aussi une valse des séductions, la jeune chercheuse devient la préférée, puis est abandonnée au profit d'une autre, éventuellement moins élevée dans la hiérarchie, puis la jeune chercheuse devient elle-même une personnalité célèbre dans son domaine et s'apprête à défendre son ancien patron lorsque des rumeurs menacent sa réputation.
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"Joyce Carol Oates ! L’immense écrivaine américaine dont on attend chaque année le Nobel a reçu le prix mondial Cino Del Duca, l’un des grands prix des fondations de l’Institut de France, dont la remise aurait dû faire l’objet d’une cérémonie sous la Coupole. La spécificité de cette distinction, créée en 1968 et dotée de 200 000 euros, est de mettre en avant un « grand humaniste »"
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
"La maison du Calife", Tahir Shah.
il s'agit (c'est biographique) de l'installation de l'auteur dans un grand Ryad de Casablanca, pour fuir la grisaille londonienne et pour retrouver les traces de son grand-père, dont le père était un chef de tribu de l'Indu Koush, qui a exercé divers métiers et des fonctions importantes et qui a fini sa vie au Maroc, le pays lui rappelait son pays natal, le père de l'auteur est Idrish Shah.
Beaucoup de choses sur la vie quotidienne au Maroc, même si Casablanca est une grande ville modelée par les Européens, les djinns sont partout et toujours présents, considérés comme réels, on s'en sert aussi éventuellement pour des intérêts très égoïstes. L'auteur doit composer avec, lorsque les artisans refusent tel ou tel travail ou exigent tel ou tel rituel pour se ménager la bienveillance d'un djinn.
Pratique généralisée du bakshish, les liens personnels et tribaux passent en premier, si on loge ou emploie une personne, petit à petit toute la famille débarque des quatre coins du pays.Si on emploie ou loge quelqu'un, une famille, c'est à vie.
Les artisans travaillent encore entièrement à la main, mais avec leurs propre règles et fantaisies, si untel s'absente et revient sans prévenir, c'est normal au Maroc, si le travail, fait artistiquement, semble ne jamais se terminer, c'est normal.
Le roi (Hassan II à l'époque) a joué un rôle important dans le maintien de l'artisanat traditionnel, en commandant beaucoup d'ouvrages (l'auteur y voit un aspect positif de la construction de demeures somptueuses, c'est un peu comme les mécènes en Europe). Pour que les artisans finissent les constructions, le roi leur rendait visite chaque jour et l'artisan se sentait obligé de terminer dans les temps, sinon sa réputation et son avenir professionnel étaient compromis.
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il s'agit (c'est biographique) de l'installation de l'auteur dans un grand Ryad de Casablanca, pour fuir la grisaille londonienne et pour retrouver les traces de son grand-père, dont le père était un chef de tribu de l'Indu Koush, qui a exercé divers métiers et des fonctions importantes et qui a fini sa vie au Maroc, le pays lui rappelait son pays natal, le père de l'auteur est Idrish Shah.
Beaucoup de choses sur la vie quotidienne au Maroc, même si Casablanca est une grande ville modelée par les Européens, les djinns sont partout et toujours présents, considérés comme réels, on s'en sert aussi éventuellement pour des intérêts très égoïstes. L'auteur doit composer avec, lorsque les artisans refusent tel ou tel travail ou exigent tel ou tel rituel pour se ménager la bienveillance d'un djinn.
Pratique généralisée du bakshish, les liens personnels et tribaux passent en premier, si on loge ou emploie une personne, petit à petit toute la famille débarque des quatre coins du pays.Si on emploie ou loge quelqu'un, une famille, c'est à vie.
Les artisans travaillent encore entièrement à la main, mais avec leurs propre règles et fantaisies, si untel s'absente et revient sans prévenir, c'est normal au Maroc, si le travail, fait artistiquement, semble ne jamais se terminer, c'est normal.
Le roi (Hassan II à l'époque) a joué un rôle important dans le maintien de l'artisanat traditionnel, en commandant beaucoup d'ouvrages (l'auteur y voit un aspect positif de la construction de demeures somptueuses, c'est un peu comme les mécènes en Europe). Pour que les artisans finissent les constructions, le roi leur rendait visite chaque jour et l'artisan se sentait obligé de terminer dans les temps, sinon sa réputation et son avenir professionnel étaient compromis.
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DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Liu Cixin explique comment il est devenu un écrivain de SF (traduit en français) , mais la partie qui m'a le plus intéressé, c'est lorsqu'il raconte les conditions de vie dans les années 70 à la campagne : la faim quotidienne, les enfants, n'ayant pas de chaussures, ont les pieds gelés (lui en avait une paire), leurs habits devaient être des guenilles, pas d'électricité, les parents travaillent à des milliers de km, les dégâts de la Révolution culturelle :
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Les auteures sont russes pour l'une, d'origine pour l'autre, indépendamment de la guerre en Ukraine et des discours officiels et médiatiques (les enseignants sont obligés de participer à des discussions orientées politiquement, sinon ils sont marginalisés et exclus, les jeunes sont encadrés dans des structures genre scout, avec une orientation vers le nationalisme), il y a un "esprit" typiquement russe, une culture de la violence, en interne également, l'état d'esprit, la bonne attitude, c'est :"si vous n'attaquez pas , si vous ne vous imposez pas", et de la manière forte, violente si besoin, "vous serez parmi les faibles et les méprisés, vous serez des nuls, donc attaquez en premier, imposez vous, contre vos collègues, vos proches" etc
" Reste que la violence est partout dans la société russe, bâtie sur des rapports de domination et de soumission, dans toutes les sphères de la vie, au sein des familles et des écoles, entre l'homme et la femme, l'élève et l'enseignant, le patron et le subordonné, dans les hôpitaux, les casernes, les prisons… Entre l'Etat et le peuple. Ni Poutine ni son système ne sont aux origines de cette violence et de ces rapports de force. Ils en sont le produit. Mais ils ont su en réclamer le monopole absolu tout en le nourrissant grassement."
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Les auteures sont russes pour l'une, d'origine pour l'autre, indépendamment de la guerre en Ukraine et des discours officiels et médiatiques (les enseignants sont obligés de participer à des discussions orientées politiquement, sinon ils sont marginalisés et exclus, les jeunes sont encadrés dans des structures genre scout, avec une orientation vers le nationalisme), il y a un "esprit" typiquement russe, une culture de la violence, en interne également, l'état d'esprit, la bonne attitude, c'est :"si vous n'attaquez pas , si vous ne vous imposez pas", et de la manière forte, violente si besoin, "vous serez parmi les faibles et les méprisés, vous serez des nuls, donc attaquez en premier, imposez vous, contre vos collègues, vos proches" etc
" Reste que la violence est partout dans la société russe, bâtie sur des rapports de domination et de soumission, dans toutes les sphères de la vie, au sein des familles et des écoles, entre l'homme et la femme, l'élève et l'enseignant, le patron et le subordonné, dans les hôpitaux, les casernes, les prisons… Entre l'Etat et le peuple. Ni Poutine ni son système ne sont aux origines de cette violence et de ces rapports de force. Ils en sont le produit. Mais ils ont su en réclamer le monopole absolu tout en le nourrissant grassement."
Dernière édition par DenisLouis le Sam 22 Juin - 8:12, édité 1 fois
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
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C'est fou ce que certaines vies ont de richesse sur tous les plans, les évènements, la guerre, la Résistance,
les rencontres innombrables, les voyages dans de nombreux pays, la carrière intellectuelle.
Sa pensée : la complexité, le décloisonnement nécessaire entre les disciplines, sans une approche transversale des problèmes demeurent invisibles, non identifiés, insolubles.
"Il a avancé sept principes-guides pour une pensée qui relie, principes qui sont complémentaires et interdépendants" :
La pensée complexe :" Ce concept, dont la première formulation se trouve dans le livre Science avec conscience (1982)48, exprime une forme de pensée acceptant les imbrications de chaque domaine de la pensée et la transdisciplinarité. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble » dans un enchevêtrement d'entrelacements (plexus)."
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C'est fou ce que certaines vies ont de richesse sur tous les plans, les évènements, la guerre, la Résistance,
les rencontres innombrables, les voyages dans de nombreux pays, la carrière intellectuelle.
Sa pensée : la complexité, le décloisonnement nécessaire entre les disciplines, sans une approche transversale des problèmes demeurent invisibles, non identifiés, insolubles.
"Il a avancé sept principes-guides pour une pensée qui relie, principes qui sont complémentaires et interdépendants" :
- sept principes:
1.Le principe systémique ou organisationnel : L'idée systémique est à l'opposé de l'idée réductionniste car « le tout est plus que la somme des parties ». Les émergences, qualités ou propriétés nouvelles apparaissent dans l'organisation d'un nouveau produit que les composants ne possédaient pas. « Le tout est moins que la somme des parties » également car certaines qualités des composants sont inhibées par l'organisation de l'ensemble ;
2.Le principe hologrammatique : Chaque cellule est une partie d'un tout — l'organisme global —, mais le tout est lui-même dans la partie : la totalité du patrimoine génétique est présente dans chaque cellule individuelle ; la société est présente dans chaque individu-citoyen, en tant que tout, à travers son langage, sa culture, ses normes ;
3.Le principe de boucle rétroactive : « L'effet agit sur la cause » referme le processus de causalité de linéarité ouverte « la cause agit sur l'effet ». Comme dans un système autonome de chauffage où le thermostat régule le fonctionnement. Comme l'homéostasie des organismes vivants ;
4. Le principe de boucle récursive : C'est une boucle génératrice dans laquelle les produits et les effets sont eux-mêmes producteurs et causateurs de ce qui les produit. Chaque être vivant est produit et producteur dans le système de reproduction. Les individus produisent la société dans et par leurs interactions, et la société, en tant que tout émergeant, produit l'humanité des individus en leur apportant le langage et la culture46 ;
5. Le principe d'auto-éco-organisation : Les [choses] vivantes sont des [systèmes] auto-organisateurs qui sans cesse s'auto-produisent et par là-même dépensent de l'énergie pour entretenir leur autonomie et doivent donc puiser de l'énergie dans leur milieu, dont elles dépendent pour être autonomes ;
6. Le principe dialogique : Relation complexe entre deux entités ou instances concurrentes et antagonistes, qui sont en même temps complémentaires. Elles se nourrissent l’une de l’autre, tout en s’opposant et se combattant. Edgar Morin utilise la métaphore du yin yang. Exemples : « autonomie / dépendance », « passion / raison », « égocentrisme / Altruisme », « individu / société / espèce » dialogiques présentes en chaque être humain, « ordre / désordre / interactions / organisation » (présente dès la naissance de l’Univers)
7. Le principe de réintroduction du connaissant dans toute connaissance : Tout objet-machine, tout objet-processus inventés contient du « sujet » qui les a conçus. De la perception à la théorie scientifique, toute connaissance est une reconstruction / traduction pour un esprit / cerveau dans une culture et un temps donnés.
La pensée complexe :" Ce concept, dont la première formulation se trouve dans le livre Science avec conscience (1982)48, exprime une forme de pensée acceptant les imbrications de chaque domaine de la pensée et la transdisciplinarité. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble » dans un enchevêtrement d'entrelacements (plexus)."
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DenisLouis- Messages : 1077
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