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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
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C'est fou ce que certaines vies ont de richesse sur tous les plans, les évènements, la guerre, la Résistance,
les rencontres innombrables, les voyages dans de nombreux pays, la carrière intellectuelle.
Sa pensée : la complexité, le décloisonnement nécessaire entre les disciplines, sans une approche transversale des problèmes demeurent invisibles, non identifiés, insolubles.
"Il a avancé sept principes-guides pour une pensée qui relie, principes qui sont complémentaires et interdépendants" :
La pensée complexe :" Ce concept, dont la première formulation se trouve dans le livre Science avec conscience (1982)48, exprime une forme de pensée acceptant les imbrications de chaque domaine de la pensée et la transdisciplinarité. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble » dans un enchevêtrement d'entrelacements (plexus)."
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C'est fou ce que certaines vies ont de richesse sur tous les plans, les évènements, la guerre, la Résistance,
les rencontres innombrables, les voyages dans de nombreux pays, la carrière intellectuelle.
Sa pensée : la complexité, le décloisonnement nécessaire entre les disciplines, sans une approche transversale des problèmes demeurent invisibles, non identifiés, insolubles.
"Il a avancé sept principes-guides pour une pensée qui relie, principes qui sont complémentaires et interdépendants" :
- sept principes:
1.Le principe systémique ou organisationnel : L'idée systémique est à l'opposé de l'idée réductionniste car « le tout est plus que la somme des parties ». Les émergences, qualités ou propriétés nouvelles apparaissent dans l'organisation d'un nouveau produit que les composants ne possédaient pas. « Le tout est moins que la somme des parties » également car certaines qualités des composants sont inhibées par l'organisation de l'ensemble ;
2.Le principe hologrammatique : Chaque cellule est une partie d'un tout — l'organisme global —, mais le tout est lui-même dans la partie : la totalité du patrimoine génétique est présente dans chaque cellule individuelle ; la société est présente dans chaque individu-citoyen, en tant que tout, à travers son langage, sa culture, ses normes ;
3.Le principe de boucle rétroactive : « L'effet agit sur la cause » referme le processus de causalité de linéarité ouverte « la cause agit sur l'effet ». Comme dans un système autonome de chauffage où le thermostat régule le fonctionnement. Comme l'homéostasie des organismes vivants ;
4. Le principe de boucle récursive : C'est une boucle génératrice dans laquelle les produits et les effets sont eux-mêmes producteurs et causateurs de ce qui les produit. Chaque être vivant est produit et producteur dans le système de reproduction. Les individus produisent la société dans et par leurs interactions, et la société, en tant que tout émergeant, produit l'humanité des individus en leur apportant le langage et la culture46 ;
5. Le principe d'auto-éco-organisation : Les [choses] vivantes sont des [systèmes] auto-organisateurs qui sans cesse s'auto-produisent et par là-même dépensent de l'énergie pour entretenir leur autonomie et doivent donc puiser de l'énergie dans leur milieu, dont elles dépendent pour être autonomes ;
6. Le principe dialogique : Relation complexe entre deux entités ou instances concurrentes et antagonistes, qui sont en même temps complémentaires. Elles se nourrissent l’une de l’autre, tout en s’opposant et se combattant. Edgar Morin utilise la métaphore du yin yang. Exemples : « autonomie / dépendance », « passion / raison », « égocentrisme / Altruisme », « individu / société / espèce » dialogiques présentes en chaque être humain, « ordre / désordre / interactions / organisation » (présente dès la naissance de l’Univers)
7. Le principe de réintroduction du connaissant dans toute connaissance : Tout objet-machine, tout objet-processus inventés contient du « sujet » qui les a conçus. De la perception à la théorie scientifique, toute connaissance est une reconstruction / traduction pour un esprit / cerveau dans une culture et un temps donnés.
La pensée complexe :" Ce concept, dont la première formulation se trouve dans le livre Science avec conscience (1982)48, exprime une forme de pensée acceptant les imbrications de chaque domaine de la pensée et la transdisciplinarité. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble » dans un enchevêtrement d'entrelacements (plexus)."
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DenisLouis- Messages : 1077
Date d'inscription : 15/06/2013
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Franz Olivier Giesbert,
"Histoire intime de la Vème République", trois tomes,
"Si je me suis attelé à ce vaste projet - une histoire intime de la Ve République en trois époques -, c'était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s'affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle."
Je retiens surtout les portraits, il a connu de près presque tout le monde, souvent confident, parfois conseiller, de différentes orientations, le tableau de la vie politique est assez sombre, il faut mentir, plus ou moins bien, ceux qui ne savent pas bien faire, comme Rocard, sont éliminés, il y a des girouettes professionnelles, des petits Machiavel, des profiteurs, des jouisseurs, qui comme Strauss Kahn sont néanmoins compétents dans tel ou tel domaine, quelques uns sont lucides et honnêtes.
"Dans ce premier tome, c'est le stupéfiant redressement du pays par le Général que je raconte, jusqu'à la chute du grand homme, après onze ans de pouvoir. Puisse ce récit personnel permettre de tirer, pour aujourd'hui, les leçons d'une résurrection française qui, sur le moment, semblait impossible."
"Pendant la décennie 1970, sujet de ce deuxième tome, la France a continué de progresser, dans la foulée du « Sursaut » gaullien que je vous ai raconté dans le précédent volume. Portée par une croissance économique incroyable, c’est la Belle Époque de la Ve. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers très violents, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l’urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l’immigration, la perte de l’autorité, des repères… Tous les germes étaient à l’œuvre, à bas bruit, au cours de ces années-là, peut-être moins radieuses qu’elles ne le semblent aujourd’hui, la nostalgie aidant.
"Dans Le Sursaut, j’ai raconté le redressement gaulliste de 1958, et dans La Belle Époque, la gestion de « mère de famille » des années Pompidou et Giscard. C’était un autre siècle. Mais les décennies suivantes, que j’essaie de faire revivre ici, celles de Mitterrand, Chirac, même Sarkozy et Hollande, nous paraissent elles aussi lointaines, avec leurs promesses et leurs ombres : bicentenaire de la Révolution, chute du Mur, 11 Septembre, irruption des « lieux de mémoire » et éclatement concomitant de notre roman national…
Mitterrand prétendait « changer la vie » en 1981. Onéreuse illusion. La présidence Chirac s’est enrayée sitôt commencée, marquée pourtant par quelques décisions mémorables. Le repli s’est poursuivi, bon an mal an, sous leurs successeurs, qui n’ont pas toujours démérité. "
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"Histoire intime de la Vème République", trois tomes,
"Si je me suis attelé à ce vaste projet - une histoire intime de la Ve République en trois époques -, c'était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s'affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle."
Je retiens surtout les portraits, il a connu de près presque tout le monde, souvent confident, parfois conseiller, de différentes orientations, le tableau de la vie politique est assez sombre, il faut mentir, plus ou moins bien, ceux qui ne savent pas bien faire, comme Rocard, sont éliminés, il y a des girouettes professionnelles, des petits Machiavel, des profiteurs, des jouisseurs, qui comme Strauss Kahn sont néanmoins compétents dans tel ou tel domaine, quelques uns sont lucides et honnêtes.
"Dans ce premier tome, c'est le stupéfiant redressement du pays par le Général que je raconte, jusqu'à la chute du grand homme, après onze ans de pouvoir. Puisse ce récit personnel permettre de tirer, pour aujourd'hui, les leçons d'une résurrection française qui, sur le moment, semblait impossible."
"Pendant la décennie 1970, sujet de ce deuxième tome, la France a continué de progresser, dans la foulée du « Sursaut » gaullien que je vous ai raconté dans le précédent volume. Portée par une croissance économique incroyable, c’est la Belle Époque de la Ve. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers très violents, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l’urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l’immigration, la perte de l’autorité, des repères… Tous les germes étaient à l’œuvre, à bas bruit, au cours de ces années-là, peut-être moins radieuses qu’elles ne le semblent aujourd’hui, la nostalgie aidant.
"Dans Le Sursaut, j’ai raconté le redressement gaulliste de 1958, et dans La Belle Époque, la gestion de « mère de famille » des années Pompidou et Giscard. C’était un autre siècle. Mais les décennies suivantes, que j’essaie de faire revivre ici, celles de Mitterrand, Chirac, même Sarkozy et Hollande, nous paraissent elles aussi lointaines, avec leurs promesses et leurs ombres : bicentenaire de la Révolution, chute du Mur, 11 Septembre, irruption des « lieux de mémoire » et éclatement concomitant de notre roman national…
Mitterrand prétendait « changer la vie » en 1981. Onéreuse illusion. La présidence Chirac s’est enrayée sitôt commencée, marquée pourtant par quelques décisions mémorables. Le repli s’est poursuivi, bon an mal an, sous leurs successeurs, qui n’ont pas toujours démérité. "
- quelques portraits:
- Si ces croquis sont souvent vachards pour les politiques qui, selon lui, ont participé à « l'affaissement économique », au « délitement sociétal », à la « crise de la volonté politique », ils sont aussi empreints d'une certaine tendresse pour les hommes qui ont incarné le pouvoir. Seul le chef de l'État actuel échappe à sa complaisance
François Mitterrand fut victime d'un péché d'orgueil pensant qu'il pouvait table rase du passé. le résultat est qu'il se heurta aux réalités économiques. FOG ne cache pas sa responsabilité dans la montée du FN. Pestiféré durant le premier septennat, il finit « par tout lui pardonner » parce qu'il incarnait l'esprit français.
Jacques Chirac, celui qui ne s'aime pas, presque attendrissant avec ses blessures .
Nicolas Sarkozy pour lequel FOG a ressenti une véritable haine avant de partager avec lui une forme de complicité liée à leurs amours malheureuses.
François Hollande auquel il reconnaît un certain savoir-faire en matière de politique étrangère.
Emmanuel Macron sur lequel les qualificatifs bien tranchés pleuvent : « prince de l'évitement », « président Narcisse », « tempérament égocrate », « court-termiste », « destructuré », « discontinu ».
Dans l'entourage de ceux qui ont décroché le Graal, d'autres personnalités sont soit dézinguées, soit encensées.
Du côté des premiers, on trouve :
Pierre Bérégovoy : « à force d'être suffisant, il avait fini par se croire nécessaire » écrit l'auteur à son propos. « Affairiste de poche » poursuit-il.
Laurent Fabius : « il exsude un mélange d'ennui et de suffisance intestinale » ; « il pense pauvre et parle plat ».
Édouard Balladur, le traître.
Lionel Jospin avec sa « moraline plein la bouche » et qui a agi en couard au moment de l'affaire du port du voile à Creil en 1989.
Martine Aubry, une femme « rongée par la haine » et une « girouette qui se prend pour le vent ».
Bernard Kouchner : « professionnel du Bon Coeur » qui dénigrait ses collègues « avec une méchanceté de satrape » dont le surnom « Bernard-Koutecher-au-Gabon » laisse entendre un appât du gain certain.
Du côté des seconds : Hubert Védrine, Erik Orsenna, Régis Debray...
Au-delà des politiques, FOG dresse le panthéon personnel de ses admirations – Claude Perdriel, patron du « Nouvel Obs », Robert Hersant, celui du Figaro, François Pinault, propriétaire du « Point » - et de ses amitiés dont l'une des plus étonnantes fut celle qu'il entretint avec Pierre Mauroy qui fut un authentique défenseur de l'intérêt général.
Quoi qu'on pense du regard de l'auteur, force est de constater qu'il constitue un témoignage important sur les quatre décennies qui viennent de s'écouler.
Et même si la situation est grave selon le journaliste, l'espoir demeure.
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DenisLouis- Messages : 1077
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Date d'inscription : 15/06/2013
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Je ne partage pas spécialement les idées politiques de Giesbert, l'intérêt était plutôt la galerie de portraits, mais j'en ai appris un peu plus sur le personnage, il est aussi romancier. Dans "l'Américain" il s'agit d'une biographie relatant l'époque de sa jeunesse. "L'Américain", parce que son père faisait parti des troupes du débarquement de Normandie et qu'il a connu ainsi sa femme, Franz Olivier avait aussi hérité du surnom. Le mariage à lieu aux USA, ils y vivent quelque temps, puis s'installent en France, son père déteste le mode de vie américain. Son père qui bat régulièrement sa mère, bat aussi FO, lequel éprouve en retour une haine violente, ce n'est que beaucoup plus tard qu'il parviendra à comprendre un peu le caractère de son père et aussi celui de sa mère, prof de philo qui supportait les coups dans un esprit de martyre chrétienne.
DenisLouis- Messages : 1077
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Date d'inscription : 15/06/2013
Age : 73
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Date de 1991, mais c'est encore plus vrai, les renouveaux fondamentalistes dans les trois religions,
"Leurs militants sont jeunes, éduqués, modernes. Chrétiens, juifs ou musulmans, ils ont adopté des tactiques comparables, soit « par le haut », en tentant de s'emparer du pouvoir, soit « par le bas », en étendant sans cesse l'emprise de réseaux communautaires.
Tous combattent violemment l'esprit des Lumières et la laïcité qui en est issue : mais chaque doctrine religieuse a sa marque propre, qui ravive les conflits avec les autres confessions.
Gilles Kepel a effectué une longue enquête en Europe, en Amérique et au Moyen-Orient. Des « télévangélistes » protestants aux ultra-orthodoxes juifs, des groupes islamistes au « renouveau charismatique », de Jérusalem à Prague et du Caire à Brooklyn, il a exploré une histoire méconnue et observé sur le terrain une réalité souvent préoccupante.
Clair et exceptionnellement informé, ce livre veut comprendre et analyser. Avant d'employer à la légère les mots « fondamentalisme », « intégrisme », et d'autres termes dont l'abus masque mal notre ignorance des faits, il faut lire Kepel."
Kepel pense qu'il faut lire les oeuvres des fondamentalistes pour comprendre, lire en arabe pour l'islam, et il déplore la diminution des chaires d'enseignement, les analyses sur la "radicalisation" passent à coté et sont impuissantes si on ne connait pas exactement les soubassements des mouvements.
Il a commencé à étudier la situation au Caire dans les années 80, mais personne n'a prêté attention à ce qu'il disait, ensuite selon les aléas tragiques de l'actualité et les soubresauts médiatiques, on s'intéressait ponctuellement à ses livres, mais d'une manière partielle sans comprendre la situation dans son ensemble.
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Certains sont contre l'augmentation des postes en langue arabe, ils croient que cela va favoriser l'islam, mais c'est une vue faussée, au contraire un enseignement délivré par l'université montrera la richesse de la langue qui ne se réduit pas à des aspects religieux étroits, sinon l'apprentissage se fera dans les mosquées avec éventuellement un discours fondamentaliste, en tout cas qui n'embrasse pas la totalité de la culture.
Je fais une analogie avec l'enseignement du chinois, en France il y a une lignée ancienne de sinologues, d'enseignement universitaire, indépendants de la politique chinoise, qui n'existe pas dans les pays africains, leur enseignement dépend en grande partie de l'aide chinoise et son idéologie politique.
"Leurs militants sont jeunes, éduqués, modernes. Chrétiens, juifs ou musulmans, ils ont adopté des tactiques comparables, soit « par le haut », en tentant de s'emparer du pouvoir, soit « par le bas », en étendant sans cesse l'emprise de réseaux communautaires.
Tous combattent violemment l'esprit des Lumières et la laïcité qui en est issue : mais chaque doctrine religieuse a sa marque propre, qui ravive les conflits avec les autres confessions.
Gilles Kepel a effectué une longue enquête en Europe, en Amérique et au Moyen-Orient. Des « télévangélistes » protestants aux ultra-orthodoxes juifs, des groupes islamistes au « renouveau charismatique », de Jérusalem à Prague et du Caire à Brooklyn, il a exploré une histoire méconnue et observé sur le terrain une réalité souvent préoccupante.
Clair et exceptionnellement informé, ce livre veut comprendre et analyser. Avant d'employer à la légère les mots « fondamentalisme », « intégrisme », et d'autres termes dont l'abus masque mal notre ignorance des faits, il faut lire Kepel."
Kepel pense qu'il faut lire les oeuvres des fondamentalistes pour comprendre, lire en arabe pour l'islam, et il déplore la diminution des chaires d'enseignement, les analyses sur la "radicalisation" passent à coté et sont impuissantes si on ne connait pas exactement les soubassements des mouvements.
Il a commencé à étudier la situation au Caire dans les années 80, mais personne n'a prêté attention à ce qu'il disait, ensuite selon les aléas tragiques de l'actualité et les soubresauts médiatiques, on s'intéressait ponctuellement à ses livres, mais d'une manière partielle sans comprendre la situation dans son ensemble.
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Certains sont contre l'augmentation des postes en langue arabe, ils croient que cela va favoriser l'islam, mais c'est une vue faussée, au contraire un enseignement délivré par l'université montrera la richesse de la langue qui ne se réduit pas à des aspects religieux étroits, sinon l'apprentissage se fera dans les mosquées avec éventuellement un discours fondamentaliste, en tout cas qui n'embrasse pas la totalité de la culture.
Je fais une analogie avec l'enseignement du chinois, en France il y a une lignée ancienne de sinologues, d'enseignement universitaire, indépendants de la politique chinoise, qui n'existe pas dans les pays africains, leur enseignement dépend en grande partie de l'aide chinoise et son idéologie politique.
DenisLouis- Messages : 1077
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
"Prisonnier de Dieu", Michel Benoit, c'est une biographie portant essentiellement sur la partie de sa vie en temps que moine.
Né à Madagascar, chouchouté par une nounou, la famille arrive à Paris, puis suite à la désagrégation de cette famille, aboutit chez son oncle qui le prend en charge, il fait des études brillantes, entreprand une carrière professionnelle prometteuse, peu à peu il est attiré en fréquentant un chanoine (qui a quelques gestes déplacés) par la vie spirituelle, après plusieurs retraites dans des monastères, il fait un choix définitif au grand regret de son oncle et s'engage chez les Bénédictins, il continue d'étudier la philosophie et la théologie. Ses compétences l'amènent à participer aux travaux de Vatican II, comme tout le monde parle en latin, il doit se familiariser avec cette langue qui permet de parler avec les représentants de tous les pays, suite au concile il est chargé d'aménager la liturgie dans sa communauté, en évitant les écueils d'un trop grand modernisme, les monastères accueillent de plus en plus de fidèles qui viennent pour des raisons diverses, parfois superficielles, parfois pour échapper à la déstabilisation face aux nouvelles formes et pour trouver quelque chose de plus traditionnel, mais lorsqu'il propose une innovation portant sur l'organisation de l'espace lors de la messe, il essuie un échec, il abandonne alors la liturgie et obtient l'autorisation d'étudier les débuts du christianisme dans la matrice juive, études qui étaient alors très marginales, pour donner un cours plus tard, il retourne à Rome comme traducteur, a une expérience sexuelle jugée sans importance par son confesseur, toutefois il ne comprend pas trop pourquoi c'est juste une "petite aventure", qui semble familière à certains cardinaux, il est un peu interloqué, un jésuite l'aiguille sur un ancien de Tioumliline qui dans une petite communauté s'occupe d'handicapés. Tioumliline était un monastère un peu expérimental dans le Moyen Atlas marocain, lors de la décolonisation les moines ont du repartir (c'est ici qu'a été tourné "Des hommes et des dieux" sur les évènements de Tibhirine), c'est l'époque des expériences charismatiques, peu à peu la distance se creuse avec son abbaye, pas de nouvelles, on se passe de lui, on l'oublie, il demande conseil à son supérieur, la réponse est assez froide et évasive, il se sent exclu, même si formellement il appartient encore à l'ordre, peu à peu il se rapproche des Dominicains, il songe à s'intégrer à leur communauté, mais il y a un temps d'attente, il doit y avoir un vote des moines, souverain, au bout d'une année le vote est négatif, mais on ne lui dit rien directement, en fait son supérieur bénédictin avait envoyé une lettre officielle neutre, semblant autoriser le changement, et une autre, privée, qui le condamnait, lui fermant selon lui définitivement la porte de l'Eglise, mais son contact chez les Dominicains n'avait pas eu le courage de l'avertir et l'avait laissé mariner, bien sur il avait perçu le changement d'attitude des moines sans en connaitre la cause, après avoir au début été reçu chaleureusement.
La fin : il reste en contact épistolaire avec un de ses confrères de Vatican II, le seul de son ancienne vie qui ne l'ait pas abandonné, il vit en Afrique et semble heureux de la compagnie des femmes africaines et de leur attitude face à la sexualité.
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Né à Madagascar, chouchouté par une nounou, la famille arrive à Paris, puis suite à la désagrégation de cette famille, aboutit chez son oncle qui le prend en charge, il fait des études brillantes, entreprand une carrière professionnelle prometteuse, peu à peu il est attiré en fréquentant un chanoine (qui a quelques gestes déplacés) par la vie spirituelle, après plusieurs retraites dans des monastères, il fait un choix définitif au grand regret de son oncle et s'engage chez les Bénédictins, il continue d'étudier la philosophie et la théologie. Ses compétences l'amènent à participer aux travaux de Vatican II, comme tout le monde parle en latin, il doit se familiariser avec cette langue qui permet de parler avec les représentants de tous les pays, suite au concile il est chargé d'aménager la liturgie dans sa communauté, en évitant les écueils d'un trop grand modernisme, les monastères accueillent de plus en plus de fidèles qui viennent pour des raisons diverses, parfois superficielles, parfois pour échapper à la déstabilisation face aux nouvelles formes et pour trouver quelque chose de plus traditionnel, mais lorsqu'il propose une innovation portant sur l'organisation de l'espace lors de la messe, il essuie un échec, il abandonne alors la liturgie et obtient l'autorisation d'étudier les débuts du christianisme dans la matrice juive, études qui étaient alors très marginales, pour donner un cours plus tard, il retourne à Rome comme traducteur, a une expérience sexuelle jugée sans importance par son confesseur, toutefois il ne comprend pas trop pourquoi c'est juste une "petite aventure", qui semble familière à certains cardinaux, il est un peu interloqué, un jésuite l'aiguille sur un ancien de Tioumliline qui dans une petite communauté s'occupe d'handicapés. Tioumliline était un monastère un peu expérimental dans le Moyen Atlas marocain, lors de la décolonisation les moines ont du repartir (c'est ici qu'a été tourné "Des hommes et des dieux" sur les évènements de Tibhirine), c'est l'époque des expériences charismatiques, peu à peu la distance se creuse avec son abbaye, pas de nouvelles, on se passe de lui, on l'oublie, il demande conseil à son supérieur, la réponse est assez froide et évasive, il se sent exclu, même si formellement il appartient encore à l'ordre, peu à peu il se rapproche des Dominicains, il songe à s'intégrer à leur communauté, mais il y a un temps d'attente, il doit y avoir un vote des moines, souverain, au bout d'une année le vote est négatif, mais on ne lui dit rien directement, en fait son supérieur bénédictin avait envoyé une lettre officielle neutre, semblant autoriser le changement, et une autre, privée, qui le condamnait, lui fermant selon lui définitivement la porte de l'Eglise, mais son contact chez les Dominicains n'avait pas eu le courage de l'avertir et l'avait laissé mariner, bien sur il avait perçu le changement d'attitude des moines sans en connaitre la cause, après avoir au début été reçu chaleureusement.
La fin : il reste en contact épistolaire avec un de ses confrères de Vatican II, le seul de son ancienne vie qui ne l'ait pas abandonné, il vit en Afrique et semble heureux de la compagnie des femmes africaines et de leur attitude face à la sexualité.
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DenisLouis- Messages : 1077
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