Que lisez-vous en ce moment ?
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
J'ai commencé la thèse (en tout cas fortement de celle-ci) de Solenne Jouanneau, sociologue et maître de conférences à Strasbourg:
Ça commence bien en tout cas.
La Sainte Ignorance d'Olivier Roy:
Sinon je relis les Mircea Eliade
Ça commence bien en tout cas.
La Sainte Ignorance d'Olivier Roy:
Sinon je relis les Mircea Eliade
Doute-Pieux- Messages : 243
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Date d'inscription : 26/04/2012
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Adlophe Geshé " Dieu pour penser" j'en lis deux "LE MAL " et "DIEU"
Ces livres fort intelligents et subtils seront lus sans doute avec passion et fruit par les chrétiens auxquels je ne peux que recommander chaleureusement la lecture.Je les ai découverts grâce à un excellent blog :http://exegeseettheologie.wordpress.com/
Cependant, pour ma part, je mesure à chaque page la distance qui me sépare du christianisme. Je n'aurais certes pas le courage de lire le volume consacré au Christ.
Ces livres fort intelligents et subtils seront lus sans doute avec passion et fruit par les chrétiens auxquels je ne peux que recommander chaleureusement la lecture.Je les ai découverts grâce à un excellent blog :http://exegeseettheologie.wordpress.com/
Cependant, pour ma part, je mesure à chaque page la distance qui me sépare du christianisme. Je n'aurais certes pas le courage de lire le volume consacré au Christ.
Dernière édition par Yahia le Dim 29 Sep - 11:45, édité 1 fois
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Même pasGiorgos a écrit: Vous vous êtes concertés pour me faire revenir!
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Sur une proposition de DenisLouis je lis :
Trés ésotérique , voir totalement hermétique pour le profane que je suis. Néanmoins on y apprend des choses, des points de vues qui sortent du déjà lu et qui nourrissent la réflexion...Et par ci par là des perles . Sans doute suis-je dépassé par ce que je lis et que je suis à coté ,si ce n'est de la plaque, des intentions visés par l'auteur...néanmoins l'imagination suppléant aux manques de mon intellect ce livre me fait voyager dans le temps et l'espace, à la Mecque ...Rien que pour cela c'est un bonheur...
Charles-André Gilis ('Abd ar-Razzâq Yahyâ) interprète l'oeuvre du Cheikh al-Akbar Muhy-d-Din Ibn 'Arabi à la lumière de l'enseignement de ses deux Maîtres, René Guénon (Cheikh 'Abd al Wâhid Yahya) et Michel Vâlsan (Cheikh Mustafâ 'Abd al-Azîz). Suivant « l'Esprit universel de l'Islam », il montre comment la Loi muhammadienne, adressée à l'ensemble des hommes, intègre les sagesses et les vérités des Révélations antérieures.
Ce livre est la seule étude complète parue en Occident sur la signification ésotérique de la Maison d'Allâh et des rites du Pèlerinage islamique.
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Idriss- Messages : 7075
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
De Martha C.Nussbaum. Philosophe juive libérale américaine.
Les religions face à l'intolérance .Vaincre la politique de la peur .
Le sous-titre vaut pesant pesant d'or
Les religions face à l'intolérance .Vaincre la politique de la peur .
Le sous-titre vaut pesant pesant d'or
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Cette question de l'islamophobie (puisqu'il faut bien utiliser l'expression) me préoccupe; j'aimerais l'aborder plus en détail avec ces deux livres :Yahia a écrit:De Martha C.Nussbaum. Philosophe juive libérale américaine.
Les religions face à l'intolérance .Vaincre la politique de la peur .
Le sous-titre vaut pesant pesant d'or
LIOGIER Raphaël, Le mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, Ed. du Seuil, coll. Débats, 2012
HAJJAT Abdellali, MOHAMMED Marwan, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », Ed. La Découverte, coll. Cahiers libres, 2013
A mon avis, l'islamophobie n'est que le symptôme d'un malaise plus général : la difficulté d'accepter la différence de l'autre, le sentiment envahissant que l'expérience de l'altérité menacerait notre propre identité. D'ailleurs, fait significatif, le port du voile est souvent décrit par ses opposants comme une agression intolérable. Un quasi-viol. Par contre la publicité dans les rues, sur internet, par téléphone, ne provoque pas autant d'émois! Nous traversons une crise de l'identité, à relier sans doute avec l'extrême fragilité des liens familiaux, communautaires, associatifs, la difficulté de transmettre... D'où ce repli sectaire sur les pseudo-communautés que sont la nation, la République laïque.
Blaise- Messages : 220
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Je lis actuellement le livre de Nadine Picaudou, L’islam entre religion et idéologie. Essai sur la modernité musulmane, Paris, Ed. Gallimard, NRF Essais, 2010.
Nadine Picaudou décrit une période de fracture, au tournant des XIXe et XXe siècles, au cours de laquelle une partie des élites musulmanes, s’efforçant d’assimiler la modernité libérale, a entrepris de reformuler les manières de dire ce qu’est l’islam et de s’en réclamer, dans les registres proprement occidentaux du « religieux », du « social » et du « politique », constitués en domaines séparés de l’existence humaine.
Le livre se divise en trois parties : « Dire l’islam » étudie les renouvellements modernes du discours de l’islam ; « Gouverner par l’islam », la place de la référence islamique dans la définition des communautés politiques en transition ; « Mobiliser au nom de l’islam », les usages de l’islam dans les mobilisations.
Je viens de terminer la première partie, qui suit trois étapes : 1. « Ruptures modernes » ; 2. « Une rationalisation du sens du message » ; 3. « L'inscription du religieux dans le social ».
[1] La refondation du discours de l’islam s’est faite dans des cercles restreints d’oulémas des centres urbains, ouverts aux influences de la pensée européenne. Ces réformistes engagés dans la salafiyya (le retour aux « pieux ancêtres ») ont revendiqué un égal accès de toutes les générations de croyants à la compréhension du message divin (ijtihad) contre le consensus des docteurs (ijma) et l’adhésion sans réserve aux enseignements des écoles (taqlid). Ce faisant, ils ont mis en place un champ du savoir décloisonné, à mi chemin entre les modes de production et de validation de la science islamique classique, réservée aux spécialistes du fiqh, et les formes nouvelles du débat public (articles de presse, pamphlets, conférences) où tous les musulmans deviennent partie prenante de l’échange savant. En faisant du Coran et de la sunna un objet de libre discussion, ils ont ainsi contribué à l’émergence d’une opinion publique transcendant largement les frontières statutaires, et de cette manière profondément ébranlé le monopole de l’autorité interprétative détenu par les oulémas.
[2] Second point : L’islam, qui désignait auparavant un acte volontaire de soumission à Dieu, menant à la confession de foi et à l’accomplissement des prescriptions prévues par la Loi, en est venu à désigner, sous la plume des réformistes, un système positif et impersonnel de croyances et de pratiques, justiciable à ce titre du tribunal de la raison et de la « disposition naturelle » (fitra) de l’homme. Une fois l’islam ainsi réifié et rationalisé, ce n’était plus Dieu qui justifiait l’excellence des dogmes et de l’orthopraxie de la communauté musulmane, – mais avant tout l’ordre mondain de la création et de l’homme, doté d’une consistance et d’une autorité propres toutes nouvelles. Aussi la rationalité intrinsèque de l’islam et sa fonction civilisatrice, ont été au cœur des discours réformistes, ce qui s’est traduit par un triple rejet : celui des écoles, qui obscurcissent la littéralité des textes fondateurs, du maraboutisme, accusé de maintenir ses fidèles dans les pratiques superstitieuses et l’ignorance, du christianisme, dont les articles de foi contredisent le sens commun.
[3] Autre point décisif dans le réinvestissement moderne du référent « Islam » : Les réformistes, à la suite de Rachid Rida, – qui s’appuyait sur la division bipartite de la loi musulmane distinguant al ‘ibadat (le culte), et al mu’amalat (les transactions civiles) –, ont adopté, aux prix d’ajustements retors, l’opposition occidentale entre la religion définie comme culte et morale, et la société civile, relative aux affaires exclusivement profanes. Il leur a fallu pour ce faire constituer la religion et la société en deux ensembles affrontés : c’est-à-dire, d’une part, assigner à l’islam, déjà objectivé en un système intégré de croyances et de pratiques, une finalité morale et de l’autre accepter de convertir les ordres statutaires inégaux d’ « ancien régime » en société organique. A ce stade, l’islam transsubstantié en religion est alors devenu apte à porter en lui la totalité sociale, voire même à s’identifier à celle-ci et à lui imprimer la direction morale et éducative qui lui manquait.
Nadine Picaudou décrit une période de fracture, au tournant des XIXe et XXe siècles, au cours de laquelle une partie des élites musulmanes, s’efforçant d’assimiler la modernité libérale, a entrepris de reformuler les manières de dire ce qu’est l’islam et de s’en réclamer, dans les registres proprement occidentaux du « religieux », du « social » et du « politique », constitués en domaines séparés de l’existence humaine.
Le livre se divise en trois parties : « Dire l’islam » étudie les renouvellements modernes du discours de l’islam ; « Gouverner par l’islam », la place de la référence islamique dans la définition des communautés politiques en transition ; « Mobiliser au nom de l’islam », les usages de l’islam dans les mobilisations.
Je viens de terminer la première partie, qui suit trois étapes : 1. « Ruptures modernes » ; 2. « Une rationalisation du sens du message » ; 3. « L'inscription du religieux dans le social ».
[1] La refondation du discours de l’islam s’est faite dans des cercles restreints d’oulémas des centres urbains, ouverts aux influences de la pensée européenne. Ces réformistes engagés dans la salafiyya (le retour aux « pieux ancêtres ») ont revendiqué un égal accès de toutes les générations de croyants à la compréhension du message divin (ijtihad) contre le consensus des docteurs (ijma) et l’adhésion sans réserve aux enseignements des écoles (taqlid). Ce faisant, ils ont mis en place un champ du savoir décloisonné, à mi chemin entre les modes de production et de validation de la science islamique classique, réservée aux spécialistes du fiqh, et les formes nouvelles du débat public (articles de presse, pamphlets, conférences) où tous les musulmans deviennent partie prenante de l’échange savant. En faisant du Coran et de la sunna un objet de libre discussion, ils ont ainsi contribué à l’émergence d’une opinion publique transcendant largement les frontières statutaires, et de cette manière profondément ébranlé le monopole de l’autorité interprétative détenu par les oulémas.
[2] Second point : L’islam, qui désignait auparavant un acte volontaire de soumission à Dieu, menant à la confession de foi et à l’accomplissement des prescriptions prévues par la Loi, en est venu à désigner, sous la plume des réformistes, un système positif et impersonnel de croyances et de pratiques, justiciable à ce titre du tribunal de la raison et de la « disposition naturelle » (fitra) de l’homme. Une fois l’islam ainsi réifié et rationalisé, ce n’était plus Dieu qui justifiait l’excellence des dogmes et de l’orthopraxie de la communauté musulmane, – mais avant tout l’ordre mondain de la création et de l’homme, doté d’une consistance et d’une autorité propres toutes nouvelles. Aussi la rationalité intrinsèque de l’islam et sa fonction civilisatrice, ont été au cœur des discours réformistes, ce qui s’est traduit par un triple rejet : celui des écoles, qui obscurcissent la littéralité des textes fondateurs, du maraboutisme, accusé de maintenir ses fidèles dans les pratiques superstitieuses et l’ignorance, du christianisme, dont les articles de foi contredisent le sens commun.
[3] Autre point décisif dans le réinvestissement moderne du référent « Islam » : Les réformistes, à la suite de Rachid Rida, – qui s’appuyait sur la division bipartite de la loi musulmane distinguant al ‘ibadat (le culte), et al mu’amalat (les transactions civiles) –, ont adopté, aux prix d’ajustements retors, l’opposition occidentale entre la religion définie comme culte et morale, et la société civile, relative aux affaires exclusivement profanes. Il leur a fallu pour ce faire constituer la religion et la société en deux ensembles affrontés : c’est-à-dire, d’une part, assigner à l’islam, déjà objectivé en un système intégré de croyances et de pratiques, une finalité morale et de l’autre accepter de convertir les ordres statutaires inégaux d’ « ancien régime » en société organique. A ce stade, l’islam transsubstantié en religion est alors devenu apte à porter en lui la totalité sociale, voire même à s’identifier à celle-ci et à lui imprimer la direction morale et éducative qui lui manquait.
Blaise- Messages : 220
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
A la page 109, en ouverture à la deuxième partie de son livre, Nadine Picaudou résume ainsi le chemin parcouru :
En passant, je précise une chose : ma lecture est partiale, dans la mesure où j'ai mis d'avantage l'accent sur les ruptures nettes. Nadine Picaudou préfère parler de « recomposition », de « reformulation » d'un toujours déjà là, qu'il s'agisse de l'islam, de la religion, de la société, de la morale.Nadine Picaudou a écrit:La crise de l'autorité religieuse a ouvert une compétition interne aux cercles du savoir autour de la légitimité à dire l'islam, compétition qui, à certains égards, n'est toujours pas refermée aujourd'hui. Il faut sans doute y voir la principale condition épistémologique de re-formulation du réfèrent religieux musulman. Ce que nous appelons l'islam aujourd'hui est un objet historique moderne né des recompositions profondes, tout au long du XIXe siècle, des liens entre les différents registres de l'existence humaine — le religieux, le moral, le social. Il est un registre pourtant qui n'a guère été abordé jusque-là dans la mesure où il n'est pas au cœur du discours moderne de l'islam : c'est celui du politique. […]
Blaise- Messages : 220
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Merci pour ce compte-rendu de lecture, je vais chercher à me procurer ce livre
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
J'en profite pour indiquer une conférence de Nadine Picaudou disponible sur Canal U : Autoritarisme politique et monde musulman, consultable sous forme de vidéo et de texte.
Blaise- Messages : 220
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Bonjour à toutes et à tous,
Bien loin de tous vos ouvrages, tant par le projet que par le contenu, je suis en train de lire
Contradictions et invraisemblances dans la Bible
de M. Gérald Messadié
édition L'Archipel
C'est juste pour savoir où en était la Libre Pensée, l'Union Rationaliste et le Cercle Ernest Renan.
Rien de nouveau.
Mais je dois avouer que certains arguments flirtent tellement bien avec la mauvaise foi que je ne puis m'empêcher d'en éprouver une certaine satisfaction.
très cordialement
votre sœur
pauline
Bien loin de tous vos ouvrages, tant par le projet que par le contenu, je suis en train de lire
Contradictions et invraisemblances dans la Bible
de M. Gérald Messadié
édition L'Archipel
C'est juste pour savoir où en était la Libre Pensée, l'Union Rationaliste et le Cercle Ernest Renan.
Rien de nouveau.
Mais je dois avouer que certains arguments flirtent tellement bien avec la mauvaise foi que je ne puis m'empêcher d'en éprouver une certaine satisfaction.
très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Ella Shohat
Le sionisme du point de vue de ses victimes juives
Les juifs orientaux en Israël
C'est un livre écrit par une juive libérale américaine (encore une !) dont la famille irakienne avait émigré en Israël. Sa dénonciation du traitement subi par la communauté des juifs orientaux en Israël , tout-à-fait équivalente à celui subi par les peuples colonisés, est assez étonnante.
Au delà de ce problème, c'est le témoignage confirmant indirectement l'appartenance de cette communauté juive au monde culturel arabo-musulman qui m'avait intéressé dans ce livre.
Le sionisme du point de vue de ses victimes juives
Les juifs orientaux en Israël
C'est un livre écrit par une juive libérale américaine (encore une !) dont la famille irakienne avait émigré en Israël. Sa dénonciation du traitement subi par la communauté des juifs orientaux en Israël , tout-à-fait équivalente à celui subi par les peuples colonisés, est assez étonnante.
Au delà de ce problème, c'est le témoignage confirmant indirectement l'appartenance de cette communauté juive au monde culturel arabo-musulman qui m'avait intéressé dans ce livre.
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
J'ai commencé un livre qui m'a été offert : '"que ferait Jésus à ma place ?" de Charles M.Sheldon
titinette- Messages : 229
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Bonjour Ren
Il est vrai que de temps à autre, l'envie de "répondre" m'étreint, mais je n’ai ni le savoir ni les compétences pour entreprendre une réfutation systématique.
Et je me demande si une telle entreprise ne profiterait pas davantage à l'École du Soupçon...
Qui se souvient de "Un Jésus de comédie" de Pierre Grelot consacré à un des premiers ouvrages de Messadié sur le christianisme "l'homme qui devint Dieu" ?
Quelle fut l'audience de "Christ Seigneur et Fils de Dieu" de Bernard Sesboüé en réponse à Pierre Lenoir ?
Néanmoins si vous pensez qu'il y a du grain à moudre, je vous confie un exemple de ce qui pourrait être une contribution...
Le livre de Gérald Messadié « Contradictions et invraisemblances dans la Bible »(324 pages) se présente comme l’énumération de 215 items que lui inspire une lecture cursive de la Bible selon l’ordre du Canon catholique. En fin de volume, un court chapitre est consacré aux évangiles apocryphes. Suivent 12 pages et demi de notes "explicatives" puis 2 pages et demi de références bibliographiques.
Permettez-moi néanmoins de partager avec vous au gré de mon temps libre quelques items qui peuvent alimenter une petite réflexion.
Le premier point abordé par Gérald Messadié est intitulé
1. Ève aurait été créée comme « AIDE » à Adam
au motif que sa Bible donne :
Genèse 2:18 Y.ahvé D.ieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; Je lui ferai une AIDE semblable (‘ezer - עזר ) à lui
Et l’auteur de s’insurger : « "une AIDE" autant dire une servante. »
Et l’une de ses conclusions est « il apparaît donc que dans cette version un statut secondaire est accordé à la femme. »
Bon,
ce n’est pas un scoop que le Testament Premier véhicule l’idéologie patriarcale de son époque, et je ne suis pas la dernière à me rebeller, mais il se trouve qu’ici, c’est plus compliqué que ça.
Le mot « AIDE » traduit le mot hébreu « ‘ezer » ( עזר ) qui signifie d’abord « secours » à l’instar du grec « βοηθος » qui signifie « qui vient au secours en répondant aux cris d’appel ». Voir encore « βοηθεια » qui signifie « secours, soin médical, expédition de secours ».
Sur le logiciel Bible-On-Line, j’ai recensé 21 occurrences primo-testamentaires où l’on constate d’abord que la sémantique du « secours » l’emporte sur celle de l’ « aide » dans la plupart des versets chez beaucoup de traducteurs modernes. Néanmoins, je note que saint Jérôme traduit souvent ‘ezer par adjutor, (aide, allié, adjoint).
Mais ce n’est pas tant la signification, toujours contestable, que l’emploi qui me paraît instructif.
Si je ne me trompe pas,
sur les 21 références primotestamentaires en hébreu de « ‘ezer » ( עזר ),
il y a les 2 premières où le « ‘ezer » est Ève ;
Genèse 2:18 ; Genèse 2:20
Puis, 17 occurrences où le « ‘ezer » est D.ieu, béni soit-Il ;
Exode 18:4 ; Deutéronome 33:7 ; Deutéronome 33:26 ; Deutéronome 33:29 ; Psaumes 20:2 (20-3) ; Psaumes 33:20 ; Psaumes 70:5 (70-6) ; Psaumes 89:19 (89-20) ; Psaumes 115:9 ; Psaumes 115:10 ; Psaumes 115:11 ; Psaumes 121:1 ; Psaumes 121:2 ; Psaumes 124:8 ; Psaumes 146:5 ; Osée 13:9 ; Daniel 11:34
Et enfin, 2 occurrences où le « ‘ezer » est militaire et profane.
Esaïe 30:5 ; Ezékiel 12:14 .
De cette énumération, je tire que « ‘ezer » ne traduit nullement un statut d’infériorité.
Bien au contraire !
Permettez-moi de reprendre l'occurrence du "milieu" comme paradigme de « ‘ezer » :
Psaumes 115:11 Vous qui craignez Y.ahvé, confiez-vous en Y.ahvé ! Il est leur secours (‘ezer - עזר ) et leur bouclier.
(LXX) (113:19) οι φοβουμενοι τον κυριον ηλπισαν επι κυριον βοηθος αυτων και υπερασπιστης αυτων εστιν
(pour un tout autre sujet, certains remarqueront que le grec κυριον tantôt porte l'article, tantôt ne le porte pas...)
Mais quand Gérald Messadié parle de la Bible, c’est de la Bible en général aussi bien en version originale qu’en traduction, tant au sens littéral qu’au sens métaphorique, selon les besoins du critique.
Dès lors, il lui suffit qu’une traduction alimente une critique pour que la Bible le soit. Son système est habilement verrouillé pour rendre fort difficile la réfutation.
Mais que cela ne nous empêche pas de relativiser la portée de ces assertions !
Très cordialement,
Votre sœur
pauline
Si je suis seule à avoir lu ce livre, j'ai peur de ne pas pouvoir vous offrir grand chose à méditer.-Ren- a écrit:Vous devriez ouvrir un sujet pour nous en parler un peu plus
Il est vrai que de temps à autre, l'envie de "répondre" m'étreint, mais je n’ai ni le savoir ni les compétences pour entreprendre une réfutation systématique.
Et je me demande si une telle entreprise ne profiterait pas davantage à l'École du Soupçon...
Qui se souvient de "Un Jésus de comédie" de Pierre Grelot consacré à un des premiers ouvrages de Messadié sur le christianisme "l'homme qui devint Dieu" ?
Quelle fut l'audience de "Christ Seigneur et Fils de Dieu" de Bernard Sesboüé en réponse à Pierre Lenoir ?
Néanmoins si vous pensez qu'il y a du grain à moudre, je vous confie un exemple de ce qui pourrait être une contribution...
Le livre de Gérald Messadié « Contradictions et invraisemblances dans la Bible »(324 pages) se présente comme l’énumération de 215 items que lui inspire une lecture cursive de la Bible selon l’ordre du Canon catholique. En fin de volume, un court chapitre est consacré aux évangiles apocryphes. Suivent 12 pages et demi de notes "explicatives" puis 2 pages et demi de références bibliographiques.
Permettez-moi néanmoins de partager avec vous au gré de mon temps libre quelques items qui peuvent alimenter une petite réflexion.
Le premier point abordé par Gérald Messadié est intitulé
1. Ève aurait été créée comme « AIDE » à Adam
au motif que sa Bible donne :
Genèse 2:18 Y.ahvé D.ieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; Je lui ferai une AIDE semblable (‘ezer - עזר ) à lui
Et l’auteur de s’insurger : « "une AIDE" autant dire une servante. »
Et l’une de ses conclusions est « il apparaît donc que dans cette version un statut secondaire est accordé à la femme. »
Bon,
ce n’est pas un scoop que le Testament Premier véhicule l’idéologie patriarcale de son époque, et je ne suis pas la dernière à me rebeller, mais il se trouve qu’ici, c’est plus compliqué que ça.
Le mot « AIDE » traduit le mot hébreu « ‘ezer » ( עזר ) qui signifie d’abord « secours » à l’instar du grec « βοηθος » qui signifie « qui vient au secours en répondant aux cris d’appel ». Voir encore « βοηθεια » qui signifie « secours, soin médical, expédition de secours ».
Sur le logiciel Bible-On-Line, j’ai recensé 21 occurrences primo-testamentaires où l’on constate d’abord que la sémantique du « secours » l’emporte sur celle de l’ « aide » dans la plupart des versets chez beaucoup de traducteurs modernes. Néanmoins, je note que saint Jérôme traduit souvent ‘ezer par adjutor, (aide, allié, adjoint).
Mais ce n’est pas tant la signification, toujours contestable, que l’emploi qui me paraît instructif.
Si je ne me trompe pas,
sur les 21 références primotestamentaires en hébreu de « ‘ezer » ( עזר ),
il y a les 2 premières où le « ‘ezer » est Ève ;
Genèse 2:18 ; Genèse 2:20
Puis, 17 occurrences où le « ‘ezer » est D.ieu, béni soit-Il ;
Exode 18:4 ; Deutéronome 33:7 ; Deutéronome 33:26 ; Deutéronome 33:29 ; Psaumes 20:2 (20-3) ; Psaumes 33:20 ; Psaumes 70:5 (70-6) ; Psaumes 89:19 (89-20) ; Psaumes 115:9 ; Psaumes 115:10 ; Psaumes 115:11 ; Psaumes 121:1 ; Psaumes 121:2 ; Psaumes 124:8 ; Psaumes 146:5 ; Osée 13:9 ; Daniel 11:34
Et enfin, 2 occurrences où le « ‘ezer » est militaire et profane.
Esaïe 30:5 ; Ezékiel 12:14 .
De cette énumération, je tire que « ‘ezer » ne traduit nullement un statut d’infériorité.
Bien au contraire !
Permettez-moi de reprendre l'occurrence du "milieu" comme paradigme de « ‘ezer » :
Psaumes 115:11 Vous qui craignez Y.ahvé, confiez-vous en Y.ahvé ! Il est leur secours (‘ezer - עזר ) et leur bouclier.
(LXX) (113:19) οι φοβουμενοι τον κυριον ηλπισαν επι κυριον βοηθος αυτων και υπερασπιστης αυτων εστιν
(pour un tout autre sujet, certains remarqueront que le grec κυριον tantôt porte l'article, tantôt ne le porte pas...)
Mais quand Gérald Messadié parle de la Bible, c’est de la Bible en général aussi bien en version originale qu’en traduction, tant au sens littéral qu’au sens métaphorique, selon les besoins du critique.
Dès lors, il lui suffit qu’une traduction alimente une critique pour que la Bible le soit. Son système est habilement verrouillé pour rendre fort difficile la réfutation.
Mais que cela ne nous empêche pas de relativiser la portée de ces assertions !
Très cordialement,
Votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Yakov M. Rabkin: "Une histoire juive de l'opposition au sionisme".
Delphine Bénichou: "Le Sionisme dans les textes"
Pierre Boudreuil et Françoise Briquel-Chatonnet: "Le temps de la Bible".
Delphine Bénichou: "Le Sionisme dans les textes"
Pierre Boudreuil et Françoise Briquel-Chatonnet: "Le temps de la Bible".
Doute-Pieux- Messages : 243
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Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis repartie avec M. Daniel Boyarin, qui se présente comme Juif orthodoxe (rabbin ???) professeur d'études talmudiques à Berkeley,
avec son dernier ouvrage traduit en français :
Le Christ Juif,
à la recherche des origines
CERF septembre 2013.
où l'auteur s'attache à démontrer que le mouvement spirituel qui donnera naissance au christianisme (et notamment tel qu'il se révèle dans le prologue de saint Jean) est une vénérable (voire archaïque) orthodoxie "binitaire" Juive.
C'est très lisible, assez court et très provocateur...
J'y perçois une parenté avec les livres "mythistes" de Bernard Dubourg... sans pour autant que M. Daniel Boyarin semblât mettre en cause l'historicité de Jésus.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Je suis repartie avec M. Daniel Boyarin, qui se présente comme Juif orthodoxe (rabbin ???) professeur d'études talmudiques à Berkeley,
avec son dernier ouvrage traduit en français :
Le Christ Juif,
à la recherche des origines
CERF septembre 2013.
où l'auteur s'attache à démontrer que le mouvement spirituel qui donnera naissance au christianisme (et notamment tel qu'il se révèle dans le prologue de saint Jean) est une vénérable (voire archaïque) orthodoxie "binitaire" Juive.
C'est très lisible, assez court et très provocateur...
J'y perçois une parenté avec les livres "mythistes" de Bernard Dubourg... sans pour autant que M. Daniel Boyarin semblât mettre en cause l'historicité de Jésus.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Pour ma part je vais m'engager dans ce cadeau d'anniversaire que je viens de recevoir il y a quelques jours:
GILBERT-MICHEL- Messages : 1088
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Date d'inscription : 13/02/2011
Localisation : FRANCE
Re: Que lisez-vous en ce moment ?
Bonjour Gilbert MichelGILBERT-MICHEL a écrit:Pour ma part je vais m'engager dans ce cadeau d'anniversaire que je viens de recevoir il y a quelques jours:
Je l'ai lu mais je ne dirais rien pour ne pas interférer dans votre lecture.
Transmis a des "non musulmans" qui l'ont beaucoup aimé! Anne-Sophie l'a mis aussi à son programme si je me souviens bien...
C'est un Best-seller...
Perso je lis çà en ce moment:
Le père Philippe Dautais est prêtre orthodoxe du Patriarcat de Roumanie,. Directeur du Centre Sainte-Croix ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] en Dordogne ou il propose avec son épouse des retraites et des sessions sur la tradition philocalique des Pères du désert d’Egypte.
- Spoiler:
- A chaque instant de notre existence, nous est posée cette question : veux-tu entrer dans la vie ? La maladie, l’épreuve, le mal subi peuvent nous conduire vers un désastre et ruiner notre existence ou peuvent être la possibilité d’une métamorphose et d’une croissance spirituelle. Poser un regard clair sur son histoire est nécessaire mais insuffisant, il convient de la resituer dans la dynamique d’accomplissement spirituel. Tel est l’enjeu essentiel du chemin thérapeutique proposé dans ce livre.
Cette démarche s’appuie sur les évangiles et sur l’expérience des Pères du désert d’Egypte transmise par la tradition philocalique. Philocalie signifie « amour de la beauté » et renvoie à la quête de la beauté originelle en chaque être. Dans cet esprit, il est proposé ici de prendre soin de ce qui va bien en nous pour mieux assumer nos dysfonctionnements. Chemin vers l’unité intérieure qui passe par la dynamique du pardon.
Ce livre montre en quoi celui-ci est ouverture sur la vraie vie, rupture avec la logique mortifère de la violence et avec le cycle infernal des répétitions pour ouvrir le champ des réconciliations jusqu’à l’impossible amour des ennemis. Une approche humaine et spirituelle qui prend en compte tous les aspects de la personne, pour progresser vers une réconciliation intérieure, fondement de toute vie relationnelle apaisée.
J'ai remarqué que j'avais souvent des affinités avec les orthodoxes....
Idriss- Messages : 7075
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