LEV 19,18B : comme soi-même ?
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LEV 19,18B : comme soi-même ?
Concernant la traduction de "tu aimeras ton prochain comme toi-même", en faveur de la compréhension : "(car) il est semblable (hosper, homoios) à toi" ; par ailleurs, "aimer" ici, c'est être miséricordieux, faire justice, montrer la faute au fautif au lieu de se venger de lui (agapeô et non phileô). Pris dans :
ÉTUDES THÉOLOGIQUES ET RELIGIEUSES 81e année–2006/1–P.95à113
Jean M. VINCENT
Institut Protestant de Théologie, Paris
Le seul argument de poids dans ce dossier en faveur de la traduction de kmwk au sens adverbial-réflexif est la traduction grecque de Lv 19, 18b par kai agapèseis ton plèsion sou hôs seauton (« et tu aimeras ton prochain comme toi-même ») ; traduction reprise à l’identique (sans toutefois le kai initial) dans les écrits du Nouveau Testament (Mt 19, 19 ; 22, 39 ; Mc 12, 31 et 33 ; Lc 10, 27 ; Rm 13, 9 ; Gal 5, 14 et Jc 2, 8). La Peshitta aussi, probablement influencée par la Septante, rend par ‘yk np·k « comme ton âme », ce qui correspond plus à knp·k qu’à kmwk, mais qui est un bon équivalent du grec hôs seauton. Les Targumim reproduisent en araméen le texte hébreu avec quelques variantes (le pluriel au lieu du singulier, par exemple).
La traduction de la Septante ne manque pas d’étonner puisque, en dehors de Lv 19, 18 et 34 où kmwk est traduit par hôs seauton, toutes les autres occurrences de kmwk sont traduites différemment:
hôs su = Jg 8, 18 (Vaticanus) ; 1 S 26,15 ; 2 S 7, 22 ; 1 R 3, 12bα et 8, 23 hôsei su = Jg 8, 18
hôsper su = Dt 5, 14 et Mi 7, 18
hôsper se = Dt 18, 18
houtôs (kai) su = 1 R 22, 4 et 2 Ch 18, 3b kathôs su = 1 R 13, 18
homoios soi = Ex 15, 11 (2 fois) ; Jg 8, 18 (Alexandrinus) ; 1 R 3,12bβ.13 ; 2 R 3, 7 ; Ps 50 (LXX 49), 21 ; 71 (LXX 70), 19 ; 86 (LXX 85), 8 ; 89 (LXX 88), 9 ; 1 Ch 17, 20 et 2 Ch 6, 14.
homoios sou = Dt 33, 29 ; Ps 35 (LXX 34), 10 et Job 35, 8.
La traduction de Lv 19, 18b et 34 par hôs seauton est donc exceptionnelle : elle provient d’une interprétation particulière de ce passage dans la communauté juive hellénistique.
ÉTUDES THÉOLOGIQUES ET RELIGIEUSES 81e année–2006/1–P.95à113
Jean M. VINCENT
Institut Protestant de Théologie, Paris
Le seul argument de poids dans ce dossier en faveur de la traduction de kmwk au sens adverbial-réflexif est la traduction grecque de Lv 19, 18b par kai agapèseis ton plèsion sou hôs seauton (« et tu aimeras ton prochain comme toi-même ») ; traduction reprise à l’identique (sans toutefois le kai initial) dans les écrits du Nouveau Testament (Mt 19, 19 ; 22, 39 ; Mc 12, 31 et 33 ; Lc 10, 27 ; Rm 13, 9 ; Gal 5, 14 et Jc 2, 8). La Peshitta aussi, probablement influencée par la Septante, rend par ‘yk np·k « comme ton âme », ce qui correspond plus à knp·k qu’à kmwk, mais qui est un bon équivalent du grec hôs seauton. Les Targumim reproduisent en araméen le texte hébreu avec quelques variantes (le pluriel au lieu du singulier, par exemple).
La traduction de la Septante ne manque pas d’étonner puisque, en dehors de Lv 19, 18 et 34 où kmwk est traduit par hôs seauton, toutes les autres occurrences de kmwk sont traduites différemment:
hôs su = Jg 8, 18 (Vaticanus) ; 1 S 26,15 ; 2 S 7, 22 ; 1 R 3, 12bα et 8, 23 hôsei su = Jg 8, 18
hôsper su = Dt 5, 14 et Mi 7, 18
hôsper se = Dt 18, 18
houtôs (kai) su = 1 R 22, 4 et 2 Ch 18, 3b kathôs su = 1 R 13, 18
homoios soi = Ex 15, 11 (2 fois) ; Jg 8, 18 (Alexandrinus) ; 1 R 3,12bβ.13 ; 2 R 3, 7 ; Ps 50 (LXX 49), 21 ; 71 (LXX 70), 19 ; 86 (LXX 85), 8 ; 89 (LXX 88), 9 ; 1 Ch 17, 20 et 2 Ch 6, 14.
homoios sou = Dt 33, 29 ; Ps 35 (LXX 34), 10 et Job 35, 8.
La traduction de Lv 19, 18b et 34 par hôs seauton est donc exceptionnelle : elle provient d’une interprétation particulière de ce passage dans la communauté juive hellénistique.
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Il s'agit-là d'un problème important. Ils sont plus nombreux qu'on ne croit, à commencer par "les hommes de bonne volonté" (bonae voluntatis, en latin, non changé !) qui signifie en fait : "en qui il a sa joie", "en ceux qu'il aime"...
IL EST ETONNANT MAIS SALUTAIRE ET INSTRUCTIF DE SE POSER LA QUESTION : CETTE TRADUCTION EST-ELLE CORRECTE ?
IL EST ETONNANT MAIS SALUTAIRE ET INSTRUCTIF DE SE POSER LA QUESTION : CETTE TRADUCTION EST-ELLE CORRECTE ?
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Ce qui ne me pose aucun souci puisque la Septante est pour moi une étape de la Révélation...Jans a écrit:La traduction de Lv 19, 18b et 34 par hôs seauton est donc exceptionnelle : elle provient d’une interprétation particulière de ce passage dans la communauté juive hellénistique.
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
La Septante, comme bien des traductions, a comporté des erreurs, car les différents traducteurs étaient de talent divers ; les rabbins de Jérusalem les ont corrigées — mais le christianisme primitif, déjà en procès avec eux, ne les a pas toujours suivis.
On sait que Moïse descendant du Sinai ne portait pas de cornes (KeReN) mais était rayonnant (KaRaN), lequel Moïse n'a d'ailleurs pas pu raconter sa propre mort, et qu'en ES 7,14 almah désigne une jeune femme, pas une vierge, donc parthenos était une erreur (conséquences lourdes pour le christianisme). Les traductions catholiques les plus récentes ont corrigé. LC 2,14 "paix sur la terre aux hommes de bonne volonté" a été aussi corrigé (sauf dans les prières en latin) ; on est passé de Jérôme "suprasubstantialem" (donne-nous notre pain..) à "de ce jour", mais personne ne sait vraiment comment traduire l'hapax epiousios.
Quand YHWH autorise les Hébreux à massacrer tous les ennemis, cela fait partie aussi de la Révélation ou d'une opinion très humaine attribué au Très-Haut ?
Il faut savoir aussi que nombre de citations de l'AT par Jésus sont le copié-collé de la Septante : les rédacteurs n'ont pas fait une traduction personnelle des paroles hébraïques ou araméennes de Jésus.
On sait que Moïse descendant du Sinai ne portait pas de cornes (KeReN) mais était rayonnant (KaRaN), lequel Moïse n'a d'ailleurs pas pu raconter sa propre mort, et qu'en ES 7,14 almah désigne une jeune femme, pas une vierge, donc parthenos était une erreur (conséquences lourdes pour le christianisme). Les traductions catholiques les plus récentes ont corrigé. LC 2,14 "paix sur la terre aux hommes de bonne volonté" a été aussi corrigé (sauf dans les prières en latin) ; on est passé de Jérôme "suprasubstantialem" (donne-nous notre pain..) à "de ce jour", mais personne ne sait vraiment comment traduire l'hapax epiousios.
Quand YHWH autorise les Hébreux à massacrer tous les ennemis, cela fait partie aussi de la Révélation ou d'une opinion très humaine attribué au Très-Haut ?
Il faut savoir aussi que nombre de citations de l'AT par Jésus sont le copié-collé de la Septante : les rédacteurs n'ont pas fait une traduction personnelle des paroles hébraïques ou araméennes de Jésus.
Dernière édition par Jans le Dim 27 Oct - 8:30, édité 2 fois
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Ne serait-ce pas une façon de montrer aux Grecs, puisque cette traduction était d'abord à leur intention si j'ai bien compris, que la Bible avait intégré avant eux la notion de principe de réciprocité ou Règle d'Or ?-Ren- a écrit:Ce qui ne me pose aucun souci puisque la Septante est pour moi une étape de la Révélation...
Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Mtt en 2,6 fait encore mieux : il inverse la citation biblique "et toi Bethlehem, tu n'es pas la plus insignifiante des cités..." : original en Mi 5,1 : tu es la plus insignifiante des cités" ; quant au rabâché "conformément aux Ecritures", levez-vous de bonne heure pour trouver les citations incriminées...
Il n'y a pas non plus un seul endroit dans la bible où il est dit "il sera appelé nazarénien", c'est une trouvaille de Mtt.
Il n'y a pas non plus un seul endroit dans la bible où il est dit "il sera appelé nazarénien", c'est une trouvaille de Mtt.
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
La version de référence est plutôt la samaritaine, au moins pour le Pentateuque mais seulement pour le Pentateuque (les samaritains sont aux juifs ce que les juifs sont aux chrétiens...). Si j'en crois Léon Poliakov (Les samaritains), la Massorétique (édition juive en hébreu mais bien plus tardive), comporte plus d'erreurs que la Septante (erreurs accidentelles selon lui, essentiellement omissions de détails n'infléchissant pas le sens général).Jans a écrit:La Septante, comme bien des traductions, a comporté des erreurs, car les différents traducteurs étaient de talent divers ; les rabbins de Jérusalem les ont corrigées — mais le christianisme primitif, déjà en procès avec eux, ne les a pas toujours suivis.
Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Il y a effectivement des débats subtils entre spécialistes, la Septante pouvant refléter par endroits un état du texte hébreu antérieur à des remaniements (légers) ou erreurs ultérieur(e)s. L'ouvrage de référence pour la Septante est : "la bible grecque des Septante", HARL, DORIVAL, MUNNICH, initiation au christianisme ancien, ed. Le Cerf / Le CNRS, 1994. Se lit comme un roman policier, passionnant !
La Septante traduit YHWH : O Ôn : Celui qui est, l'Etant.
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Que signifie le mot "erreur" dans une perspective dynamique de la Révélation ?Jans a écrit:La Septante, comme bien des traductions, a comporté des erreurs
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Une erreur, c'est une idée, un concept, qui n'est pas rendu fidèlement à la langue-source dans la langue-cible, et donc altère le sens du message originel.
- Quand on veut dire que Moïse descendant du Sinai a un visage rayonnant et que le traducteur dit "avec des cornes" (d'où la sculpture de Michel-Ange !), c'est une erreur, et je ne vois pas ce que la Révélation peut y gagner !
- Quand on ne sait pas comment traduire epiousios dans le Pater, autant le dire ; "de ce jour" n'est pas "spirituel", "suprasubstantiel" (ce que dit Jérôme) ;
- quand on pense que stauros signifie toujours la croix entière alors que ce peut être un pieu ou la barre transversale (cas pour Jésus, cette barre s'appelle le patibulum) on trahit le texte.
- Quand on croit que "malum" dans la Genèse de Jérôme signifie la pomme (théoriquement possible) alors que c'est "le mauvais" (fruit), on se trompe, c'est dommage.
- Quand on dit dans tous les cultes "Jésus de Nazareth" alors que l'expression apparaît 3 fois dans le NT et plus de 20 fois Jésus le nazôréen (nazôraios), c'est dommage, car c'est sûrement un titre important même s'il est obscur.
- On a dit longtemps "Simon Barjonas" avant de comprendre que c'est Simon, fils de Jonas ; on finira peut-être par comprendre que Judas l'Iscariote signifie : isch keriot : l'homme né à Keriot.
- Quand on traduit ekklesia par Eglise (fondée sur Simon le Roc), c'est une erreur de traduction car historique : Jésus, au cours de sa prédication, ne fonde pas l'Eglise chrétienne (il est juif et le reste).
- quand on lit chez Matth. "et toi Bethlehem, tu es la plus importante des cités.." donc en citant Michée, qui dit, lui : "tu es bien la plus insignifiante des cités"... le linguiste reste perplexe.
- quand on lit chez Luc "L'Esprit-Saint viendra sur toi.." alors que le grec écrit : "un esprit saint", "une force sainte", "un souffle saint", et qu'il n'y a aucune raison d'ajouter un article défini, le traducteur tique.
- quand on fait dire à Jésus : "je te le dis: aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis" alors qu'il n'y a pas de ponctuation en grec original, donc l'idée n'est pas déterminée, on a le droit de trouver cela léger.
- quand on traduit "(sang) versé pour beaucoup / un bon nombre, un certain nombre" par "pour la multitude" on trahit le texte.
On pourrait trouver d'autres exemples, le plus curieux étant l'épisode de "Barrabas", qui signifie "le fils du père" (et un apocryphe lui donne même le prénom de Jésus !!), sachant que cette coutume est totalement inconnue des Romains et des juifs...
Tiens, j'ai failli oublier le plus bête : appeler la Nouvelle Alliance "le nouveau testament", en passant par l'erreur de Jérôme et celle du traducteur en français.
- Quand on veut dire que Moïse descendant du Sinai a un visage rayonnant et que le traducteur dit "avec des cornes" (d'où la sculpture de Michel-Ange !), c'est une erreur, et je ne vois pas ce que la Révélation peut y gagner !
- Quand on ne sait pas comment traduire epiousios dans le Pater, autant le dire ; "de ce jour" n'est pas "spirituel", "suprasubstantiel" (ce que dit Jérôme) ;
- quand on pense que stauros signifie toujours la croix entière alors que ce peut être un pieu ou la barre transversale (cas pour Jésus, cette barre s'appelle le patibulum) on trahit le texte.
- Quand on croit que "malum" dans la Genèse de Jérôme signifie la pomme (théoriquement possible) alors que c'est "le mauvais" (fruit), on se trompe, c'est dommage.
- Quand on dit dans tous les cultes "Jésus de Nazareth" alors que l'expression apparaît 3 fois dans le NT et plus de 20 fois Jésus le nazôréen (nazôraios), c'est dommage, car c'est sûrement un titre important même s'il est obscur.
- On a dit longtemps "Simon Barjonas" avant de comprendre que c'est Simon, fils de Jonas ; on finira peut-être par comprendre que Judas l'Iscariote signifie : isch keriot : l'homme né à Keriot.
- Quand on traduit ekklesia par Eglise (fondée sur Simon le Roc), c'est une erreur de traduction car historique : Jésus, au cours de sa prédication, ne fonde pas l'Eglise chrétienne (il est juif et le reste).
- quand on lit chez Matth. "et toi Bethlehem, tu es la plus importante des cités.." donc en citant Michée, qui dit, lui : "tu es bien la plus insignifiante des cités"... le linguiste reste perplexe.
- quand on lit chez Luc "L'Esprit-Saint viendra sur toi.." alors que le grec écrit : "un esprit saint", "une force sainte", "un souffle saint", et qu'il n'y a aucune raison d'ajouter un article défini, le traducteur tique.
- quand on fait dire à Jésus : "je te le dis: aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis" alors qu'il n'y a pas de ponctuation en grec original, donc l'idée n'est pas déterminée, on a le droit de trouver cela léger.
- quand on traduit "(sang) versé pour beaucoup / un bon nombre, un certain nombre" par "pour la multitude" on trahit le texte.
On pourrait trouver d'autres exemples, le plus curieux étant l'épisode de "Barrabas", qui signifie "le fils du père" (et un apocryphe lui donne même le prénom de Jésus !!), sachant que cette coutume est totalement inconnue des Romains et des juifs...
Tiens, j'ai failli oublier le plus bête : appeler la Nouvelle Alliance "le nouveau testament", en passant par l'erreur de Jérôme et celle du traducteur en français.
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
On en pensera ce qu'on voudra, d'autres interprétations ont été proposées. Barjona serait "hors-la-loi" en araméen, et "ishkariot", "homme à la sicca", "au poignard", qui aurait donné "sicaire". Donc dans les deux cas, peut-être des synonymes de "zélote" qui n'est pas inconnu parmi les apôtres.Jans a écrit:- On a dit longtemps "Simon Barjonas" avant de comprendre que c'est Simon, fils de Jonas ; on finira peut-être par comprendre que Judas l'Iscariote signifie : isch keriot : l'homme né à Keriot.
Ne serait-ce pas plutôt un anachronisme trahissant un ajout très postérieur à la rédaction initiale ? Le mot signifie "communauté locale de fidèles", et la seule autre fois où il est utilisé dans les Evangiles canoniques, aussi dans Matthieu, c'est dans ce sens. Comme d'ailleurs les "lettres aux sept églises" de l'Apocalypse. Globalement, on imagine mal un fondateur de quelque chose en prononcer une seule fois le nom dans tout ce qu'on a retenu de lui.Jans a écrit:- Quand on traduit ekklesia par Eglise (fondée sur Simon le Roc), c'est une erreur de traduction car historique : Jésus, au cours de sa prédication, ne fonde pas l'Eglise chrétienne (il est juif et le reste).
Bon, on s'écarte du sujet...
Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
ischkariot, ça sent l'hébreu ou l'araméen, sica, c'est du latin, vient de seco = couper.
je lis ailleurs que Jona voudrait dire colombe, donc barjona = fils de la colombe.
La thèse qui veut faire du groupe de Jésus des révolutionnaires actifs (zélotes) a été abandonnée par la plupart des exégètes. le glaive qui apparaît lors de l'arrestation me semble plutôt là pour montrer que Jésus peut recoller une oreille...
La probabilité est grande en effet qu'il s'agisse d'un ajout tardif : le chef de l'Eglise ne serait déclaré tel que dans un seul évangile ? Et encore une fois : Pourquoi une "Eglise" (de plus) quand le Royaume de Dieu est déjà là et que la miséricorde divine dépasse tout ? (ce qui rejoint le "tu aimeras ton prochain..." du LEV : tu seras miséricordieux, compatissant et indulgent. C'est de l'agapè, pas de la philia (amitié, affection pour quelqu'un) encore moins de l'eros. Et tu le seras, parce que Dieu l'est déjà gratuitement avec toi.
Et cela est très au-dessus de tous les rites et sacrifices au Temple !! Les paroles de Jésus sont sans ambiguïté, pourtant le catholicisme a rapidement tout recouvert d'une obsession de rites et de culte.
Et c'est parce que c'est de l'agapè = bienveillance et affection universelle (pas de l'amour narcissique) que Buber et Rosenzweig ont à mon avis raison de lire LEV 19,18 = car il est semblable à toi, car l'amour de soi, ce n'est pas de l'agapè ! Le nombre d'homélies absurdes que j'ai pu entendre au long des messes très nombreuses que j'ai fréquentées...
je lis ailleurs que Jona voudrait dire colombe, donc barjona = fils de la colombe.
La thèse qui veut faire du groupe de Jésus des révolutionnaires actifs (zélotes) a été abandonnée par la plupart des exégètes. le glaive qui apparaît lors de l'arrestation me semble plutôt là pour montrer que Jésus peut recoller une oreille...
La probabilité est grande en effet qu'il s'agisse d'un ajout tardif : le chef de l'Eglise ne serait déclaré tel que dans un seul évangile ? Et encore une fois : Pourquoi une "Eglise" (de plus) quand le Royaume de Dieu est déjà là et que la miséricorde divine dépasse tout ? (ce qui rejoint le "tu aimeras ton prochain..." du LEV : tu seras miséricordieux, compatissant et indulgent. C'est de l'agapè, pas de la philia (amitié, affection pour quelqu'un) encore moins de l'eros. Et tu le seras, parce que Dieu l'est déjà gratuitement avec toi.
Et cela est très au-dessus de tous les rites et sacrifices au Temple !! Les paroles de Jésus sont sans ambiguïté, pourtant le catholicisme a rapidement tout recouvert d'une obsession de rites et de culte.
Et c'est parce que c'est de l'agapè = bienveillance et affection universelle (pas de l'amour narcissique) que Buber et Rosenzweig ont à mon avis raison de lire LEV 19,18 = car il est semblable à toi, car l'amour de soi, ce n'est pas de l'agapè ! Le nombre d'homélies absurdes que j'ai pu entendre au long des messes très nombreuses que j'ai fréquentées...
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Dans toutes ces incertitudes de traduction, j'ai oublié le célèbre "la paix soit avec vous" ! Jésus entre là où sont réunis les disciples et... leur dit bonjour : "shalom"! ..traduit littéralement par un demi-ignorant par "Εἰρήνη ὑμῖν" : la paix à vous ! ben non, Jésus a pu parler de la paix ailleurs, mais ici, à l'évidence, il leur dit bonjour, comme tout juif d'aujourd'hui.
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Normal, elle est difficile à concilier avec la foi chrétienne...Jans a écrit:La thèse qui veut faire du groupe de Jésus des révolutionnaires actifs (zélotes) a été abandonnée par la plupart des exégètes.
Seulement dans Luc, et ça ne semble émouvoir personne, alors qu'elle est coupée dans les quatre. Enfin, je ne vais pas plus insister.Jans a écrit: le glaive qui apparaît lors de l'arrestation me semble plutôt là pour montrer que Jésus peut recoller une oreille...
Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Tes remarques et réflexions, Spin, sont judicieuses et intéressantes, on s'enrichit ainsi, merci, et pas de raison de t'excuser.
La vraie question est plutôt de nature subjective et psychologique : Nous énonçons des réalités, des vérités acquises par le travail d'exégètes, lequel ne peut être que neutre puisque lié à l'analyse scientifique (=acceptable par tous) ; mais cette analyse, acceptée par tous quand il s'agit de Hegel ou Bergson, touche des points sensibles quand on semble toucher à la foi, il faut avoir du tact.
La science ne touche pas à la foi, qui relève du spirituel, donc n'est pas analysable par des scientifiques (au sens large). Quand on remarque que Thomas n'a pas pu dire "Mon Seigneur et mon Dieu" : aucun juif ne pouvait dire cela à l'époque ni jamais, on ne fait que souligner que c'est l'expression de la foi des premiers chrétiens, cela ne remet pas en cause la vision théologique du Sauveur par les croyants.
Comme beaucoup, je crois à la coïncidence et non l'opposition de la foi et du savoir ; les miracles de guérison ne violent aucune loi, ils se servent de lois non encore connues.
L'exégète critique sent encore le poids que fit peser l'Eglise sur des "contestataires" plus ou moins honnêtes et certains interprètent nos remarques comme des tentatives de démolition ; il n'en est rien.
La vraie question est plutôt de nature subjective et psychologique : Nous énonçons des réalités, des vérités acquises par le travail d'exégètes, lequel ne peut être que neutre puisque lié à l'analyse scientifique (=acceptable par tous) ; mais cette analyse, acceptée par tous quand il s'agit de Hegel ou Bergson, touche des points sensibles quand on semble toucher à la foi, il faut avoir du tact.
La science ne touche pas à la foi, qui relève du spirituel, donc n'est pas analysable par des scientifiques (au sens large). Quand on remarque que Thomas n'a pas pu dire "Mon Seigneur et mon Dieu" : aucun juif ne pouvait dire cela à l'époque ni jamais, on ne fait que souligner que c'est l'expression de la foi des premiers chrétiens, cela ne remet pas en cause la vision théologique du Sauveur par les croyants.
Comme beaucoup, je crois à la coïncidence et non l'opposition de la foi et du savoir ; les miracles de guérison ne violent aucune loi, ils se servent de lois non encore connues.
L'exégète critique sent encore le poids que fit peser l'Eglise sur des "contestataires" plus ou moins honnêtes et certains interprètent nos remarques comme des tentatives de démolition ; il n'en est rien.
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
De rien, c'est un plaisir pour moi...Jans a écrit:Tes remarques et réflexions, Spin, sont judicieuses et intéressantes, on s'enrichit ainsi, merci,
Là, je dirai que ça dépend de l'objectif (pas forcément conscient ce qui ne simplifie rien), si on vise la foi par méchanceté (qui fait partie de la nature humaine, du mal humain) ou par souci altruiste de remettre en cause ce qu'il peut y avoir de dangereux dans la foi (faut-il rappeler que la foi extrême peut s'appeler fanatisme ?). J'irai jusqu'à dire que le "aime et fais ce qu'il te plait" d'Augustin (qui ne dit pas que tout est permis mais seulement qu'on a le choix entre rudesse et douceur dans l'éducation et l'enseignement pourvu que l'intention soit bonne) s'applique fort bien en la matière.Jans a écrit:La vraie question est plutôt de nature subjective et psychologique : Nous énonçons des réalités, des vérités acquises par le travail d'exégètes, lequel ne peut être que neutre puisque lié à l'analyse scientifique (=acceptable par tous) ; mais cette analyse, acceptée par tous quand il s'agit de Hegel ou Bergson, touche des points sensibles quand on semble toucher à la foi, il faut avoir du tact.
Autre débat qui mériterait un autre fil (peut-être déjà lancé ailleurs ?), le sens du miracle ! En bref, un miracle est un événement qui ne peut s'expliquer par les lois connues de la nature mais qui a un sens très fort par ailleurs. S'il n'y a vraiment QUE les lois de la nature (pas de miracle et circulez, rien à voir) je ne vois absolument pas comment ont pu émerger ou quel sens peuvent avoir des mots comme bien, mal, valeur, liberté, et cetera, et même pas le sens du mot "sens".Jans a écrit:Comme beaucoup, je crois à la coïncidence et non l'opposition de la foi et du savoir ; les miracles de guérison ne violent aucune loi, ils se servent de lois non encore connues.
Attention à ne pas généraliser. Je maintiens (voir fil récent sur l'Islam) que Voltaire a attaqué la foi chrétienne au coeur, non sans méchanceté d'ailleurs mais surtout avec indignation, et que ça a fortement contribué (après les contributions du même ordre de Hobbes, Locke, Spinoza...) à mettre fin aux buchers.Jans a écrit:L'exégète critique sent encore le poids que fit peser l'Eglise sur des "contestataires" plus ou moins honnêtes et certains interprètent nos remarques comme des tentatives de démolition ; il n'en est rien.
Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Parfaitement d'accord avec ce point... mais lorsqu'on parle de l'Ancien Testament, c'est un concept plus difficile à manier, car nous parlons d'un recueil composite de textes diversement remaniés depuis toujours (et dont l'approche juive actuelle demeure elle-aussi dynamique).Jans a écrit:Une erreur, c'est une idée, un concept, qui n'est pas rendu fidèlement à la langue-source dans la langue-cible, et donc altère le sens du message originel
Donc interroger les divergences entre Septante, texte massorétique, proto-massorétique et targumim est tout à fait légitime (tout autant que d'interroger les divergences entre les 4 évangiles), mais parler "d'erreur de traduction" est déjà un concept plus discutable...
Nous sommes ici dans une rubrique "Christianisme" -où la foi entre en ligne de compte, contrairement à la rubrique "Histoire"- or quel est mon regard de chrétien ?
Pour moi, le peuple juif a été préparé en vue de la venue du Christ ; et la Septante (qui n'est pas qu'une traduction, puisqu'elle comprends des livres purement grecs) est une étape de cette préparation.
Sans doute... mais sur ce forum, rassurez-vous, l'absence de tact ne dérange personne (vos insultes vis-à-vis de certaines personnes, oui, mais c'est un autre sujet...)Jans a écrit:quand on semble toucher à la foi, il faut avoir du tact
Il y a en effet déjà divers fils de discussion à ce sujet, tout comme sur les mots "église", "synagogue", etc.Spin a écrit:Autre débat qui mériterait un autre fil (peut-être déjà lancé ailleurs ?), le sens du miracle !
Merci donc d'en rester ici au sujet initial, ciblé sur le livre du Lévitique, au lieu de se disperser !
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Le fond du sujet est le nécessaire questionnement renouvelé des textes, l'analyse à nouveaux frais des mots et du sens de ces mots, car de ce sens dépend aussi la correction de notre foi face à la tradition et la pertinence de notre orientation spirituelle.
Cette démarche est celle de toujours concernant le travail des traducteurs, qui sont bien placés pour savoir combien le maniement, le codage et le déchiffrage d'une pensée au moyen des mots sont d'une grande complexité, alors que ce qui en apparaît parmi les profanes donne au contraire l'apparence de la simplicité, de la clarté et de la facilité. C'est donc leur devoir intellectuel et moral d'en expliquer les tenants et les aboutissants, il ne faut pas qu'ils aient fait de longues études pour leur seul profit. Cela revient ici, concrètement, à examiner les problèmes et, en tout premier lieu, faire prendre conscience que, même pour les Ecrits les plus importants et sacrés, les traducteurs ont pu être défaillants ou partiaux, j'en ai donné plusieurs exemples.
Quand la Septante traduit l'hébreu almah par parthenos (vierge), elle commet une erreur de traduction.
Quand Jérôme traduit Lc 1,35 Πνεῦμα ἅγιον ἐπελεύσεται ἐπὶ σέ par : "Spiritus Sanctus superveniet in te" il ajoute des majuscules (l'original en onciale ne permet pas de voir des majuscules) ; et quand un traducteur français écrit "l'Esprit Saint viendra sur toi", il ajoute en plus un article défini : c'est une traduction orientée ; on peut penser qu'il a raison de le faire, mais au minimum le lecteur a le droit de le savoir. Car ailleurs, quand le même traducteur trouvera pneuma kakon il traduira par UN esprit mauvais, et ce sera fidèle à l'original. Il est important aussi de souligner à quel point il est difficile de remettre en question une traduction erronée admise depuis longtemps : le traducteur qui s'y "colle" a souvent beaucoup à perdre.
Le passage du LEV attire notre attention sur la difficulté à bien comprendre "aimer" : l'agapè, c'est l'amour spirituel, de l'humanité, philia, l'amour affectif (on peut l'avoir aussi pour soi-même), eros est l'amour sexuel. ici, c'est l'agapè, donc les deux autres sens sont à éliminer, ce qui facilite la question : "comment peut-on aimer ses ennemis ?" il s'agit de justice et de miséricorde, pas d'amour de conjoint !!
..et à bien comprendre le terme hébreu, traduit rarement dans la Septante par "comme toi-même".
Cette démarche est celle de toujours concernant le travail des traducteurs, qui sont bien placés pour savoir combien le maniement, le codage et le déchiffrage d'une pensée au moyen des mots sont d'une grande complexité, alors que ce qui en apparaît parmi les profanes donne au contraire l'apparence de la simplicité, de la clarté et de la facilité. C'est donc leur devoir intellectuel et moral d'en expliquer les tenants et les aboutissants, il ne faut pas qu'ils aient fait de longues études pour leur seul profit. Cela revient ici, concrètement, à examiner les problèmes et, en tout premier lieu, faire prendre conscience que, même pour les Ecrits les plus importants et sacrés, les traducteurs ont pu être défaillants ou partiaux, j'en ai donné plusieurs exemples.
Quand la Septante traduit l'hébreu almah par parthenos (vierge), elle commet une erreur de traduction.
Quand Jérôme traduit Lc 1,35 Πνεῦμα ἅγιον ἐπελεύσεται ἐπὶ σέ par : "Spiritus Sanctus superveniet in te" il ajoute des majuscules (l'original en onciale ne permet pas de voir des majuscules) ; et quand un traducteur français écrit "l'Esprit Saint viendra sur toi", il ajoute en plus un article défini : c'est une traduction orientée ; on peut penser qu'il a raison de le faire, mais au minimum le lecteur a le droit de le savoir. Car ailleurs, quand le même traducteur trouvera pneuma kakon il traduira par UN esprit mauvais, et ce sera fidèle à l'original. Il est important aussi de souligner à quel point il est difficile de remettre en question une traduction erronée admise depuis longtemps : le traducteur qui s'y "colle" a souvent beaucoup à perdre.
Le passage du LEV attire notre attention sur la difficulté à bien comprendre "aimer" : l'agapè, c'est l'amour spirituel, de l'humanité, philia, l'amour affectif (on peut l'avoir aussi pour soi-même), eros est l'amour sexuel. ici, c'est l'agapè, donc les deux autres sens sont à éliminer, ce qui facilite la question : "comment peut-on aimer ses ennemis ?" il s'agit de justice et de miséricorde, pas d'amour de conjoint !!
..et à bien comprendre le terme hébreu, traduit rarement dans la Septante par "comme toi-même".
Jans- Messages : 3566
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Jans a écrit:Le fond du sujet est le nécessaire questionnement renouvelé des textes, l'analyse à nouveaux frais des mots et du sens de ces mots, car de ce sens dépend aussi la correction de notre foi face à la tradition et la pertinence de notre orientation spirituelle.
Cette démarche est celle de toujours concernant le travail des traducteurs, qui sont bien placés pour savoir combien le maniement, le codage et le déchiffrage d'une pensée au moyen des mots sont d'une grande complexité, alors que ce qui en apparaît parmi les profanes donne au contraire l'apparence de la simplicité, de la clarté et de la facilité. C'est donc leur devoir intellectuel et moral d'en expliquer les tenants et les aboutissants, il ne faut pas qu'ils aient fait de longues études pour leur seul profit. Cela revient ici, concrètement, à examiner les problèmes et, en tout premier lieu, faire prendre conscience que, même pour les Ecrits les plus importants et sacrés, les traducteurs ont pu être défaillants ou partiaux, j'en ai donné plusieurs exemples.
Quand la Septante traduit l'hébreu almah par parthenos (vierge), elle commet une erreur de traduction.
Quand Jérôme traduit Lc 1,35 Πνεῦμα ἅγιον ἐπελεύσεται ἐπὶ σέ par : "Spiritus Sanctus superveniet in te" il ajoute des majuscules (l'original en onciale ne permet pas de voir des majuscules) ; et quand un traducteur français écrit "l'Esprit Saint viendra sur toi", il ajoute en plus un article défini : c'est une traduction orientée ; on peut penser qu'il a raison de le faire, mais au minimum le lecteur a le droit de le savoir. Car ailleurs, quand le même traducteur trouvera pneuma kakon il traduira par UN esprit mauvais, et ce sera fidèle à l'original. Il est important aussi de souligner à quel point il est difficile de remettre en question une traduction erronée admise depuis longtemps : le traducteur qui s'y "colle" a souvent beaucoup à perdre.
Le passage du LEV attire notre attention sur la difficulté à bien comprendre "aimer" : l'agapè, c'est l'amour spirituel, de l'humanité, philia, l'amour affectif (on peut l'avoir aussi pour soi-même), eros est l'amour sexuel. ici, c'est l'agapè, donc les deux autres sens sont à éliminer, ce qui facilite la question : "comment peut-on aimer ses ennemis ?" il s'agit de justice et de miséricorde, pas d'amour de conjoint !!
..et à bien comprendre le terme hébreu, traduit rarement dans la Septante par "comme toi-même".
MashaAllah, que Dieu, Sa majesté, augmente ta foi et ta science !
S'il y avait plus d'homme sage et érudit comme toi pour transmettre la véritable science religieuse des textes, il y aurait moins de fanatiques stupides qui parlent sans savoir pour tromper les pratiquants ignares aveuglés par leur foi émotive.
Chapeau bas, "monsieur" Jans
Surtout, ne quitte jamais ce site car ton savoir est précieux pour les gens qui te lisent et je tiens à te le dire, mon ami : regarde avec pitié ceux qui te traitent d'etre un athé : je témoigne devant Dieu, Sa Majesté, que ton savoir est synonyme de liberté, de paix et de foi en Celui qui sait tout et qui nous regarde du haut de Son Trone Céleste
Au plaisir de te lire,
Suleyman
Suleyman- Messages : 1441
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Tu es trop aimable, Suleyman, que tu sois protégé dans ton corps et dans ton âme !
Jans- Messages : 3566
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Accusation qui est un anachronisme, ce que je pointais plus haut.Jans a écrit:Quand la Septante traduit l'hébreu almah par parthenos (vierge), elle commet une erreur de traduction.
Compte tenu de la diversité de cette réalité qu'est le "judaïsme" il y a 2000 ans, ne voir dans la Septante qu'une "traduction" EST une erreur.
Alors oui, je suis totalement d'accord avec vos remarques sur l'activité d'un traducteur - avant votre arrivée sur ce forum, pauline.px, moi-même et quelques-autres faisions exactement les mêmes remarques à d'autres interlocuteurs.
Mais il n'en reste pas moins que ces remarques sur le phénomène de traduction ne se suffisent pas à elles-mêmes... surtout lorsqu'on parle d'une réalité complexe, celle des judaïsmes d'il y a 2000 ans dont le christianisme n'est qu'une facette, une réalité où se mêlent oralité et écriture (ce qu'on néglige trop souvent) et où la notion de "traduction" renvoie non seulement à la Septante, mais également aux targumim, qui sont, nous le savons bien, bien plus que ce qu'aujourd'hui on nommerait "traduction".
Ben non, c'est plus compliqué.Jans a écrit:Cette démarche est celle de toujours
Nous sommes bien d'accord, réfléchir sur les textes dans leurs diverses versions est un enrichissement.Jans a écrit:Le passage du LEV attire notre attention sur la difficulté à bien comprendre "aimer"
Sans nécessité de postuler une "erreur"
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Mais qui a jamais prétendu cela ? La Septante est, comme transposition grandiose de l'univers hébreu à l'univers des juifs hellénophones. Elle est une recomposition.Compte tenu de la diversité de cette réalité qu'est le "judaïsme" il y a 2000 ans, ne voir dans la Septante qu'une "traduction" EST une erreur.
Reste que, factuellement, certaines traductions de l'hébreu au grec sont fautives, incorrectes, on ne peut pas noyer le poisson sous des considérations échevelées. Je les ai énumérées (en partie), dire qu'elles sont des erreurs est corroboré par le fait qu'elles ont été rectifiés par le rabbinat de Jérusalem — et récemment par l'Eglise catholique elle-même, qui écrit "jeune femme" et non plus "vierge", et remplace les cornes par du rayonnant et les "hommes de bonne volonté" par "ceux en qui Dieu trouve sa joie." Donc, oui, il y a eu des erreurs de traductions, c'est l'évidence ; je sais bien que le rituel catholique dit chaque dimanche "acclamons la parole de Dieu", mais c'est une généralisation, une expression de la foi, d'où les difficultés sont bannies — et d'autant plus qu'aucun prêtre ne va s'aventurer dans ces questions linguistiques, dont il n'a ni le goût ni les compétences, et qui en fait sont ignorées de la masse des fidèles.
Le problème devient quasiment insoluble quand les targumim (commentaires araméens de l'hébreu) peuvent faire référence à une version de la torah modifiée par rapport à celle dont les traducteurs disposaient au IIIè, IIè siècle avJC.
Jans- Messages : 3566
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Il n'en demeure pas moins que la notion "d'erreur de traduction" est à relativiser dans le contexte des judaïsmes d'il y a 2000 ans.Jans a écrit:Reste que, factuellement, certaines traductions de l'hébreu au grec sont fautives, incorrectes
Encore une fois, gare aux anachronismes ethnocentriques !
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Si vous pouviez, Ren, être plus précis, disons aussi précis que moi... car, que je sache, l'Eglise catholique elle-même a bien corrigé le prétendu "hommes de bonne volonté" en "qu'il aime", "une vierge" en "jeune femme", le front de Moïse "cornu" en "rayonnant"... ; elle a opté pour "de ce jour" (le pain) au lieu de "suprasubstantiel" de Jérôme (regrettable), et multiplié les "Jésus de Nazareth" au lieu d'être fidèle au "nazaréen" de l'évangile, faute d'en comprendre le sens. "nazarenos" (apparaît 2 fois, je crois) pourrait peut-être passer pour "de Nazaret(h)", mais nazôraios (une quinzaine de fois au moins) sûrement pas (je m'appuie bien sûr sur des spécialistes pour relayer cela).
Bis repetita, cela n'enlève rien à la foi qui nous élève vers le Très-Haut, ni à la grandeur de ceux qui se dévouent pour le bien du prochain. Il est juste toutefois de dire ce que l'on sait être juste et profitable de ne pas passer pour des benêts ignorants.
Bis repetita, cela n'enlève rien à la foi qui nous élève vers le Très-Haut, ni à la grandeur de ceux qui se dévouent pour le bien du prochain. Il est juste toutefois de dire ce que l'on sait être juste et profitable de ne pas passer pour des benêts ignorants.
Jans- Messages : 3566
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Re: LEV 19,18B : comme soi-même ?
Prenez par ex ce vieil article qui évoque la complexité dont je parle : https://www.erudit.org/fr/revues/ttr/1990-v3-n2-ttr1473/037067ar.pdf
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