Liberté de culte/conscience/expression ?
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Idriss
ketabd
Coeur de Loi
-Ren-
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Intéressante façon de voir les choix de 'Ali - si souvent décriés (cf par ex http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN25126lacharisioh0/ )
Merci !
Merci !
Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Sans être Chiite je suis loin de partager l'avis de Mohammed Talbi sur 'Ali...Pietre homme politique!? Certainement ! Mais c'est tout à son honneur.-Ren- a écrit:Intéressante façon de voir les choix de 'Ali - si souvent décriés (cf par ex http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN25126lacharisioh0/ )
Merci !
Dieu est du coté des opprimés et non pas des oppresseurs....Et souvent du coté des vaincu pas des vainqueurs ...Parce que pour vaincre il faut être sans pitié, pas avoir trop d'étique non plus.
L'islam que l'on nous vend et nous vante n'est-il pas l'islam des vainqueurs, l'islam de Mou'awiya...Pragmatique , efficace , qui a permis de grandes conquête territoriale et une certaine prospérité matérielle , mais qui a renié toute l'étique de l'islam primordiale , dont le respect de la liberté d'expression ?
Idriss- Messages : 7081
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
J'ai profond respect pour M.Talbi (d'où le fait que je connaisse livres et interview...), mais je ne suis pas forcément d'accord avec luiIdriss a écrit:Sans être Chiite je suis loin de partager l'avis de Mohammed Talbi sur 'Ali
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Avis
ketabd a écrit:LA LIBERTÉ???
tout d'abord l'humain n'est pas né libre, il est né esclave du Seigneur Dieu??? est ce qu il y a des objections? Adam a voulu prendre toute sa liberté de mouvement et d’indépendance, c' été le péché et la faute originale
on a tous appris que notre liberté finit lorsque commence la liberté de l'autre, alors prêcher christianisme dans une maison musulmane, ça sera un manque de respect à autrui et une atteinte leur liberté, car vous avez dépassé les limites qu il ont tracé à leur propriété, un simple exemple l'interdiction de tout symbole religieux en France laïque (foulard???!!!), vous appelez ça comment?? soit on est totalement libre, soit on l 'est pas, mais changer les lois selon notre intérêt lorsque on est en position de force , ça s’appelle l’hypocrisie si je me trompe pas......
L’homme est avant tout créature de Dieu.
Il a été créé à l'image de Dieu.
Mais il n'est pas Dieu.
Dieu a donné à l'homme la liberté de choix : Le Bien : ou : Le Mal :
Ce n'est pas Dieu qui conseille le Mal mais l'homme qui choisit cette version de la vie.
Quant-au mot esclave il faut te l'enlever de ta bouche car Dieu nous demande de le considérer comme un Père (Parole de jésus , tu connais mais l'islam oublie)
L'enfant obéi à son père comme l'homme obéi à Dieu.
On crains son Père mais il ne faut faire croire qu'il faut avoir peur de Dieu :" On craint Dieu"
Si prêcher le christianisme dans une maison musulmane c'est porter atteinte à la liberté de la maisonnée .
Je te signale avec respect que si je suis ton raisonnement prêcher l'islam dans une maison chrétiennes c'est aussi porter atteinte à la liberté de la maisonnée.
Donc pas de prêches islamique en France si tu es logique .
brutus- Messages : 549
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
brutus a écrit:
L’homme est avant tout créature de Dieu.
Il a été créé à l'image de Dieu.
Mais il n'est pas Dieu.
Dieu a donné à l'homme la liberté de choix : Le Bien : ou : Le Mal :
Ce n'est pas Dieu qui conseille le Mal mais l'homme qui choisit cette version de la vie.
Quant-au mot esclave il faut te l'enlever de ta bouche car Dieu nous demande de le considérer comme un Père (Parole de jésus , tu connais mais l'islam oublie)
L'enfant obéi à son père comme l'homme obéi à Dieu.
On crains son Père mais il ne faut faire croire qu'il faut avoir peur de Dieu :" On craint Dieu"
Si prêcher le christianisme dans une maison musulmane c'est porter atteinte à la liberté de la maisonnée .
Je te signale avec respect que si je suis ton raisonnement prêcher l'islam dans une maison chrétiennes c'est aussi porter atteinte à la liberté de la maisonnée.
Donc pas de prêches islamique en France si tu es logique .
Permet moi d'avoir un avis contraire à ton interprétation de la relation que nous avons avec le divin.
Ce que je vais dire à déjà été débattu
ici :
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1900-sd-la-crainte-reverentielle
et ici :
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1428-le-bien-et-le-mal
Je pense que notre nature profonde est divine. En cela, nous sommes Dieu tout comme Dieu est nous car il n'existe rien en dehors de l'Absolu.
La séparation n'est qu'une perception relative du monde et non une perception absolue.
Ainsi, il n'existe ni "bien" ni "mal" si ce n'est que dans une perception relative à une compréhension limitée de notre incarnation.
Ainsi la liberté dont nous disposons dans nos choix est non pas un choix entre "bien" et "mal" mais un choix d'être.
Nous avons la liberté de faire l'expérience de nos choix d'être.
Car c'est la possibilité que nous avons de part notre condition relative.
Nous pouvons ainsi faire l'expérience de l'Absolu et ainsi permettre à l'Absolu de faire l'expérience de lui-même.
Dieu n'est pas plus un père qu'une mère.
Aussi, Elle n'a pas de sexe.
Je ne crains pas celui qui m'apporte sont amour, qui me tend la main ou me couvre de sa protection.
Je ne rends pas honneur à l'Amour en lui répondant par la peur mais plutôt en l'aimant sans crainte.
Aussi, non, je ne crois pas qu'il faille craindre Dieu.
Materia- Messages : 1206
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Permettez que j'émette des doutes sur ces notions de liberté. Je n'ai nullement la conviction qu'il existe une quelconque liberté individuelle chez l'homme. Je penserai plutôt, jusqu'à preuve du contraire, que tout chez l'homme est conditionné,contraint, que ce qui semble spontané n'est que l'ignorance des contraintes internes.
D'ailleurs dire le contraire, pour un croyant peut se montrer problématique, la volonté humaine s'opposant à la volonté de Dieu serait de facto une limite à la Toute-Puissance Divine.Donc si l'Homme est Libre face à Dieu, il est aussi Créateur de ses actes et Dieu n'est pas Infini ?
Ce paradoxe n'a pas été résolu de façon satisfaisante par les théologiens, et même Al Ash'ari qui a le mieux abordé ce problème ( a mon sens..) ne s'en tire que par une pirouette ( kasb - acquisition ). La solution envisagée par Materia, de son côté n'explique pas non plus pourquoi l'Absolu aurait décidé de s'éparpiller dans le relatif, pour finalement revenir à l'Absolu: le détour me paraît logiquement inutile, voire absurde ( ce dernier mot n'est pas péjoratif dans ma bouche, ma conception ne l'étant pas moins).
Que me reste-t-il donc pour moi sceptique ? Une illusion, illusion qui constitue la fiction fondamentale de la société et qui permet les règles du vivre ensemble (L'éthique). IL reste dès lors indispensable de maintenir les droits permettant d'avoir l'impression de choisir son culte, sa morale, et leur expression.
D'ailleurs dire le contraire, pour un croyant peut se montrer problématique, la volonté humaine s'opposant à la volonté de Dieu serait de facto une limite à la Toute-Puissance Divine.Donc si l'Homme est Libre face à Dieu, il est aussi Créateur de ses actes et Dieu n'est pas Infini ?
Ce paradoxe n'a pas été résolu de façon satisfaisante par les théologiens, et même Al Ash'ari qui a le mieux abordé ce problème ( a mon sens..) ne s'en tire que par une pirouette ( kasb - acquisition ). La solution envisagée par Materia, de son côté n'explique pas non plus pourquoi l'Absolu aurait décidé de s'éparpiller dans le relatif, pour finalement revenir à l'Absolu: le détour me paraît logiquement inutile, voire absurde ( ce dernier mot n'est pas péjoratif dans ma bouche, ma conception ne l'étant pas moins).
Que me reste-t-il donc pour moi sceptique ? Une illusion, illusion qui constitue la fiction fondamentale de la société et qui permet les règles du vivre ensemble (L'éthique). IL reste dès lors indispensable de maintenir les droits permettant d'avoir l'impression de choisir son culte, sa morale, et leur expression.
Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Je pense aussi que nous sommes EXTREMEMENT conditionnés, et que la marge de liberté est microscopique.Yahia a écrit:Permettez que j'émette des doutes sur ces notions de liberté. Je n'ai nullement la conviction qu'il existe une quelconque liberté individuelle chez l'homme. Je penserai plutôt, jusqu'à preuve du contraire, que tout chez l'homme est conditionné,contraint, que ce qui semble spontané n'est que l'ignorance des contraintes internes
Mais quand même !
Prends par exemple toutes ces fois où, adolescent, je confiais une décision à un jet de dés
...Ou, plus sérieusement, le concert que je fais avec mes élèves ce soir : je leur disais, au dernier concert, la semaine dernière, que j'étais libre de laisser tomber s'ils ne faisaient pas un effort... Et, oui, même si mon sens du devoir aurait été brutalisé, j'étais prêt à prendre librement la décision de "sortir de mon cadre"
J'y crois, nous AVONS la possibilité de faire des choix !
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
-Ren- a écrit: Je pense aussi que nous sommes EXTREMEMENT conditionnés, et que la marge de liberté est microscopique.
Mais quand même !
Prends par exemple toutes ces fois où, adolescent, je confiais une décision à un jet de dés
...Ou, plus sérieusement, le concert que je fais avec mes élèves ce soir : je leur disais, au dernier concert, la semaine dernière, que j'étais libre de laisser tomber s'ils ne faisaient pas un effort... Et, oui, même si mon sens du devoir aurait été brutalisé, j'étais prêt à prendre librement la décision de "sortir de mon cadre"
J'y crois, nous AVONS la possibilité de faire des choix !
Oui, tu y crois comme la plupart, et comme tu crois en Dieu.
Pour ma part , j'ai plutôt l'impression,quand je m'analyse profondément, que " cela se décide en moi" , pour être plus exact, que cela se déclenche, comme la fleur qui se tourne vers le soleil, en qui se ferme la nuit, le chat qui bondit vers l'oiseau ou se hérisse à la vue du chien. Eux ne prétendent pas à "Je" , à la décision. Les mécanismes sont similaires cependant. Illusion des hommes, illusion du "Moi" ? Sans nulle certitude dans mon chef, mais profond scepticisme.
Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
En fait, il me semble pourtant donner une réponse.
Dans l'Absolu, il n'y a aucune distinction, aucun éloignement entre ce qui est ou n'est pas.
Ce n'est finalement que de la connaissance.
Or comment faire l'expérience de soi-même si nous sommes l'ensemble.
Pour cela, il importe que nous soyons une partie pouvant ainsi faire l'expérience de l'ensemble.
C'est en étant goutte d'eau que je peux faire l'expérience de l'océan et non en étant l'océan lui-même.
Puisqu'il existe tout et son contraire dans l'Absolu, comment faire l'expérience de cela si ce n'est qu'au-travers d'un état relatif se distinguant alors, dans sa perception des autres parties du Tout ?
Ainsi, quelle finalité retrouvons nous à la fin ? Celle de faire l'expérience de notre nature profonde, de la part du divin en chacun de nous, ou autrement dit, faire l'expérience de l'Absolu.
C'est ainsi que je comprends les choses
Et je te rassure, je n'ai pas mal pris ton avis sur mon précédent message
Nous sommes Créateur, car par nos pensées, nos paroles et nos actes nous créons le monde.
Mais cette création n'est possible que parce qu'il s'agit d'une possibilité inclue dans le Tout.
Une création n'est possible que parce que nous pouvons l'opposer à l'absence de création qui est aussi dans le Tout.
Il n'existe rien qui ne soit ou ne soit pas qui n'existe en dehors du Tout. Car sinon, cela ne sera plus un Tout
Dans l'Absolu, il n'y a aucune distinction, aucun éloignement entre ce qui est ou n'est pas.
Ce n'est finalement que de la connaissance.
Or comment faire l'expérience de soi-même si nous sommes l'ensemble.
Pour cela, il importe que nous soyons une partie pouvant ainsi faire l'expérience de l'ensemble.
C'est en étant goutte d'eau que je peux faire l'expérience de l'océan et non en étant l'océan lui-même.
Puisqu'il existe tout et son contraire dans l'Absolu, comment faire l'expérience de cela si ce n'est qu'au-travers d'un état relatif se distinguant alors, dans sa perception des autres parties du Tout ?
Ainsi, quelle finalité retrouvons nous à la fin ? Celle de faire l'expérience de notre nature profonde, de la part du divin en chacun de nous, ou autrement dit, faire l'expérience de l'Absolu.
C'est ainsi que je comprends les choses
Et je te rassure, je n'ai pas mal pris ton avis sur mon précédent message
Nous sommes Créateur, car par nos pensées, nos paroles et nos actes nous créons le monde.
Mais cette création n'est possible que parce qu'il s'agit d'une possibilité inclue dans le Tout.
Une création n'est possible que parce que nous pouvons l'opposer à l'absence de création qui est aussi dans le Tout.
Il n'existe rien qui ne soit ou ne soit pas qui n'existe en dehors du Tout. Car sinon, cela ne sera plus un Tout
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Le débat peut aller loin, mais je rappelle quand même qu'à la base, nous sommes sur le sujet des limitations officielles des 3 libertés données en titre.Yahia a écrit:Illusion des hommes, illusion du "Moi" ? Sans nulle certitude dans mon chef, mais profond scepticisme.
Nous venons d'avoir un exemple récent avec le bannissement de Civis Pacem ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1928p60-anders-behring-breivik-terroriste-chretien#40633 ) qui rappelle par exemple que sur ce forum, lieu virtuel, liberté de conscience et de religion sont respectées, mais la liberté d'expression doit obéir à un certain nombre de règle (ce que nous reproche Cœur de Loi https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1862p45-spirituellement-correcte#39297 )
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avis
Materia a écrit:En fait, il me semble pourtant donner une réponse.
Dans l'Absolu, il n'y a aucune distinction, aucun éloignement entre ce qui est ou n'est pas.
Ce n'est finalement que de la connaissance.
Or comment faire l'expérience de soi-même si nous sommes l'ensemble.
Pour cela, il importe que nous soyons une partie pouvant ainsi faire l'expérience de l'ensemble.
C'est en étant goutte d'eau que je peux faire l'expérience de l'océan et non en étant l'océan lui-même.
Puisqu'il existe tout et son contraire dans l'Absolu, comment faire l'expérience de cela si ce n'est qu'au-travers d'un état relatif se distinguant alors, dans sa perception des autres parties du Tout ?
Ainsi, quelle finalité retrouvons nous à la fin ? Celle de faire l'expérience de notre nature profonde, de la part du divin en chacun de nous, ou autrement dit, faire l'expérience de l'Absolu.
C'est ainsi que je comprends les choses
Et je te rassure, je n'ai pas mal pris ton avis sur mon précédent message
Nous sommes Créateur, car par nos pensées, nos paroles et nos actes nous créons le monde.
Mais cette création n'est possible que parce qu'il s'agit d'une possibilité inclue dans le Tout.
Une création n'est possible que parce que nous pouvons l'opposer à l'absence de création qui est aussi dans le Tout.
Il n'existe rien qui ne soit ou ne soit pas qui n'existe en dehors du Tout. Car sinon, cela ne sera plus un Tout
Qui est TOUT ?
brutus- Messages : 549
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Le Tout peut avoir plusieurs noms : Absolu, Univers, la Déesse, Allah, Dieu, le "Grand Je" ...
Tout cela ne sont que des noms. Des conceptions.
Tout cela ne sont que des noms. Des conceptions.
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Pour répondre à noter "G.O", si nous en revenions au départ du débat ?
Il était question de "liberté" de religion, de conscience et d'expression. il ne semble pas que l'on conteste ici les deux premières (sauf ma question préliminaire sur l'illusion, qui n'y fait pas obstacle). reste la question de la liberté d'expression.
Celle-ci, dans la pratique, rencontre plus de problèmes : les uns condamnent le prosélytisme, les autres les injures ou le blasphème, la loi condamne le négationnisme, etc... Bref cette liberté-là, toute théorique, est en réalité fort balisée, sinon muselée, et de manière différente en fonction des nations. On peut ainsi émettre des propos négationnistes en Egypte , pas en France, blasphémer en France, pas en Egypte, pour prendre "au hasard" deux exeples parmi cent...
Il était question de "liberté" de religion, de conscience et d'expression. il ne semble pas que l'on conteste ici les deux premières (sauf ma question préliminaire sur l'illusion, qui n'y fait pas obstacle). reste la question de la liberté d'expression.
Celle-ci, dans la pratique, rencontre plus de problèmes : les uns condamnent le prosélytisme, les autres les injures ou le blasphème, la loi condamne le négationnisme, etc... Bref cette liberté-là, toute théorique, est en réalité fort balisée, sinon muselée, et de manière différente en fonction des nations. On peut ainsi émettre des propos négationnistes en Egypte , pas en France, blasphémer en France, pas en Egypte, pour prendre "au hasard" deux exeples parmi cent...
Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Tout dépend de quel "ici" on parleYahia a écrit:il ne semble pas que l'on conteste ici les deux premières
...Sur ce forum, nous partons du principe d'accepter toute croyance religieuse ; mais dans le monde réel la problématique est différente, et entrent alors en jeu le questionnement sur la différence secte/religion, sur l'acceptation ou non de certaines pratiques...
Et là aussi, comme dans ce que tu développes sur la question de la liberté d'expression, la question est au fond celle de la diversité des limites.
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
http://www.yabiladi.com/articles/details/19359/religion-mois-prison-pour-jeune.htmlSur certains dossiers, la justice marocaine opère avec une grande vitesse. Dans l’après-midi du mardi, le tribunal de première instance de Taounate a condamné un jeune de la région, mis en cause dans une affaire de prosélytisme chrétien visant à ébranler la foi d’un musulman, à deux ans et demi d’emprisonnement et 1500 dh d’amende. Et pourtant, le dossier est encore très récent, voire même trop.
L’arrestation du prévenu s’est produite, comme nous l'avions annoncé dans un précédent papier, le mercredi 28 août, deux jours plus tard, il est remis au parquet pour un complément d’interrogatoire et le mardi le verdict tombe. Un record (...)
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
Bartholomée Ier, patriarche oecuménique de Constantinople vient de prononcer un discours sur la liberté religieuse à l'académie des sciences morales et politiques à l'occasion du 1700e anniversaire de l'Edit de Milan :
la suite sur http://www.lavie.fr/actualite/documents/religion-et-liberte-par-le-patriarche-oecumenique-bartholomee-ier-28-01-2014-49154_496.php(...) En tant qu’événement historique, l’Édit de Milan marque la fin de féroces persécutions longtemps menées contre les chrétiens, ainsi que la concession, dans le contexte de l’édit de tolérance, de la liberté d’adorer Dieu et de confesser publiquement leur foi en Christ.
Ce qui fut conclu par Constantin le Grand, fut réalisé historiquement sous diverses formes et à diverses périodes de l’histoire, directement ou indirectement. Cet Édit exerça en tout cas une action déterminante sur l’évolution, le développement et la garantie de la liberté religieuse dans les relations entre l’État et la Religion. La liberté de religion concédée par les décisions de Milan fût «le choix libre du mode suivant lequel tous sans exception étaient tenus de pratiquer une religion». L’Édit de Milan constitue un point de référence dans la conscience religieuse européenne et est à l’origine de nombreuses conquêtes des sociétés modernes, une source dans laquelle nous puisons encore aujourd’hui.
Nous ne tenterons pas de déterminer si l’Église, se trouvant dans une position progressivement privilégiée dans l’État, respecta rigoureusement à son tour le principe de liberté religieuse. Le professeur Christos Yannaras note cependant que l’émergence du christianisme en tant que religion imperii produisit des problèmes à l’Église elle-même et lui légua de «fortes tentations» autoritaristes au cours des siècles qui suivirent.
Nous débuterons le propos de cet « Entretien » en faisant référence à la déclaration solennelle du droit de liberté religieuse figurant dans l’article 18 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme promulguée par les Nations-Unies, le 10 décembre 1948 : «Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique le droit de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites»
Malgré de nombreuses avancées sur le plan de la liberté religieuse depuis l’Édit de Milan, en lien avec les progrès et les déclarations des droits de l’homme, nous vivons à notre époque dans plusieurs régions du monde des exacerbations du fanatisme et de la violence au nom de la religion et au nom de Dieu. Citons à titre d’exemple les persécutions menées contre les chrétiens au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs, les poussées de fondamentalisme religieux partout sur terre, la calomnie et la diffamation dont la différence religieuse est la cible, ainsi que le fait inadmissible que des représentants des religions laissent complaisamment des chefs et des partis politiques se servir du fait religieux en vue de poursuivre des objectifs invalidant la capacité des religions à être des facteurs de paix et des acteurs de réconciliation.
Comment oublier les cruelles persécutions perpétrées par les régimes communistes athées contre l’Église, contre l’expression religieuse en général, au cours du XXe siècle ? Le de Dioclée Kallistos Ware note qu’«il n’est pas du tout improbable que le nombre des martyrs de la foi, entre 1918 et 1948, fut plus considérable que celui des chrétiens suppliciés durant les trois siècles qui suivirent la Crucifixion du Christ»
En regardant le monde contemporain et l’état des droits de l’homme, surtout le droit de la liberté religieuse et sur la base de ce qui vient d’être brièvement esquissé, nous réfléchirons à la relation entre les religions et les droits de l’homme, en mettant l’accent sur l’Église orthodoxe et sur le droit de liberté religieuse, situé aujourd’hui au centre du débat sur les droits de l’homme. Ce sera notre deuxième point. Enfin, nous envisagerons le sens de la Croix comme signe de liberté (...)
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/01/30/la-liberte-de-conscience-principe-inedit-dans-le-monde-arabe_4357300_3246.htmlJuriste tunisien réputé, Yadh Ben Achour avait démissionné en 1992 du Conseil constitutionnel pour protester contre la loi sur les associations, jugée liberticide. En 2002, il dénonçait la révision qui avait permis à l’ancien président Ben Ali de se représenter. Au lendemain de la révolution, il a présidé la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, puis un comité d’experts qui a accompagné toutes les étapes de la nouvelle Constitution
Comment qualifier la nouvelle Constitution tunisienne ?
Yadh Ben Achour : Cette Constitution est révolutionnaire pour son article 6 qui instaure la liberté de conscience, et c’est bien ce mot, dhamir, «conscience», qui figure en arabe. Pour moi, à elle seule, cette disposition est une Constitution dans la Constitution. En effet, autant l’islam n’a pas de difficulté à reconnaître la religion des autres, autant il a imposé comme règle aux musulmans qu’ils n’avaient, eux, pas le droit de changer de religion. Ou bien ils risquent la peine de mort, selon un hadith [un « dit »] du Prophète dont on peut discuter l’authenticité mais qui a été admis par tous. Cette règle est encore appliquée dans bien des pays, comme l’Arabie saoudite, le Pakistan ou l’Afghanistan.
Par conséquent, poser comme principe la liberté de conscience est quelque chose de tout à fait inédit dans le monde arabe, voire au-delà. La liberté de conscience n’est inscrite que dans deux anciennes républiques soviétiques, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Au Liban, elle résulte d’une erreur de traduction. C’est donc une rupture très profonde avec la tradition, une révolution intellectuelle. On commence à dissocier les choses. La religion devient une question de for intérieur. Le crime d’apostasie n’a plus droit de cité.
Bien sûr, il a fallu quelques concessions. Lors de la dernière discussion [le 23 janvier] sur cet article 6, il a été ajouté que «l’Etat s’engage à interdire les atteintes au sacré, tout appel au takfir [accusation d’apostasie], l’incitation à la haine et à la violence». Donc, en définitive, sans revenir à l’idée de certains de vouloir «criminaliser les atteintes au sacré», comme cela figurait dans les premiers brouillons de la Constitution, on donne quand même un petit coup de chapeau aux choses sacrées, mais ce n’est pas le plus important. La charia comme source de droit n’existe pas.
Comment expliquez-vous que cette disposition ait été adoptée sous un gouvernement et une Assemblée dominés par des islamistes ?
Yadh Ben Achour : C’est le grand paradoxe, en effet. Cet acquis de la modernité a été gagné alors que les islamistes étaient majoritaires au gouvernement et à l’Assemblée. En vérité, un gouvernement laïque n’aurait jamais pu faire cela car il aurait été immédiatement suspecté d’être contre l’islam. Seul un parti comme Ennahda pouvait le faire. C’est un parti qui, au fond de lui-même, n’aime pas la liberté de conscience, mais il a dû transiger pour se montrer défenseur de la démocratie, des libertés et du droit. Une interprétation libérale de quelques versets coraniques a fait que ces élus ont pu l’admettre.
L’article qui instaure la liberté de conscience a soulevé beaucoup de résistance d’imams, d’associations religieuses qui pensaient avoir le soutien populaire, mais ils ont échoué. Cette Constitution reflète l’ensemble des négociations entre deux bords, deux tendances qui existent au sein même de la société tunisienne. Elle est une synthèse de demandes contradictoires sur un point fondamental qui est le rapport du politique au religieux. Cela a été un combat long.
Je me souviens l’avoir initié lors d’un colloque en janvier 2013 sur le thème «La liberté absente de l’Etat religieux». A partir de cette campagne, des partis de gauche, la société civile et des élus ont milité pour cette revendication. Le président Moncef Marzouki aussi y a été pour quelque chose, il faut le reconnaître, car il a fait signer Ennahda sur cette question lors du deuxième round du dialogue national à Carthage (...)
Au fond, ma plus grande réserve porte sur l’aspect technique. Après deux ans de tergiversations, nous sommes passés à la vitesse supersonique en janvier pour adopter ce texte et, sur le plan technique, cette Constitution présente quelques défauts. Les dispositions transitoires de l’Assemblée jusqu’aux prochaines élections font deux pages ! C’est une Constitution longue, complexe, qui souffre d’un trop-plein.
Enfin, j’ai un dernier regret : la peine de mort n’a pas été abolie, même si la Tunisie ne l’applique plus depuis 1991. Dans le comité d’experts que j’ai piloté, nous avions inscrit son abolition, mais il faut bien reconnaître que nous avons été au bout de ce que nous pouvions obtenir (...)
Pour la première fois, les évolutions de la société ne sont pas imposées d’en haut. Bourguiba était un despote certes éclairé, mais un despote quand même. Il a défendu les droits des femmes, imposé la gratuité de l’école, mais c’était une volonté d’en haut. Cette fois, le débat est instauré. Il oppose les modernistes et les traditionalistes, les partisans d’un Etat civil ou d’essence religieuse, et il est ouvert. C’est une œuvre collective, avec des acteurs et des dizaines d’associations qui ont pesé à l’extérieur de l’Assemblée : le comité d’experts, Kolna Tounès (mouvement citoyen), Doustourna (réseau social citoyen), Al Bawsala (association qui milite pour la transparence de la vie politique)… Cette Constitution n’est pas à 100 % la propriété d’une tendance ou d’une autre. C’est une avancée considérable.
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Re: Liberté de culte/conscience/expression ?
La seule limite (en France) devrait être l'ordre public sauf que les idéologies peuvent rendre bien malléables cette notion juridique et attiser les peurs.
Et puis se draper derrière la liberté d'expression et/ou de conscience sachant que l'on va toucher l'autre nous rappelle aussi ce qu'est avoir le sens des responsabilités. Le tact n'est pas l'autocensure, au contraire au-delà de la courtoisie c'est aussi maîtriser ses propos.
Interdire c'est aussi rendre souterrain et faire naître un cercle pervers, cela revient aussi à la notion française de nationalité bien galvaudée par ses détracteurs et ses supporters qui ont une visibilité médiatique.
Et puis se draper derrière la liberté d'expression et/ou de conscience sachant que l'on va toucher l'autre nous rappelle aussi ce qu'est avoir le sens des responsabilités. Le tact n'est pas l'autocensure, au contraire au-delà de la courtoisie c'est aussi maîtriser ses propos.
Interdire c'est aussi rendre souterrain et faire naître un cercle pervers, cela revient aussi à la notion française de nationalité bien galvaudée par ses détracteurs et ses supporters qui ont une visibilité médiatique.
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