Les femmes-rabbins ?

[-Ren-]

[Sujets miroirs : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t234-imamat-des-femmes
et https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t496-le-sacerdoce-des-femmes ]

Pour lancer ce sujet, une vidéo comme dans les sujets-miroirs :

[-Ren-]

Je suis Juive libérale (aussi dite "réformée"), convertie qui plus est. Chez nous les femmes peuvent devenir rabbins, nous en avons déjà 3 en France, Pauline Bebe, Celia Surget et Delphine Horvilleur, toutes les trois des modèles pour moi

Je serais curieux d'en savoir davantage

[Mamun]

Moi aussi tiens, voudrais bien en savoir plus Hannat...

[HANNAT]

ça tombe bien, j'ai posté aujourd'hui une interview de Pauline Bebe
http://www.leprogres.fr/actualite/2011/04/01/les-espoirs-de-pauline-bebe-premiere-femme-rabbin-francaise

[HANNAT]

Pour moi ça relève de l'évidence, mais les orthodoxes te diront qu'une femme ne peut en aucun cas être rabbin ne serait-ce qu'à cause de ses périodes de menstruation. Donc je m'attends à être mise en pièce par David et Ahouva

[Mamun]

Tiens ! Cette raison est aussi invoquée par certains musulmans contre l'imamat des femmes...

[-Ren-]

ça tombe bien, j'ai posté aujourd'hui une interview de Pauline Bebe

Je sais
...c'est ce qui m'a amené à faire remonter tout ça

De cette interview, j'aimerais surtout pointer cette réponse en lien avec notre sujet :

> Que répondez-vous à ceux qui disent que la loi judaïque interdit à une femme d’être rabbin ?

La loi juive n’interdit pas à une femme d’être rabbin puisque la question ne s’est pas posée avant les mouvements pour l’égalité des sexes. Cependant, de nombreuses femmes, dans l’histoire juive, ont tenu des rôles que tient un rabbin aujourd’hui. Déborah était juge dans la Bible, Berouriah enseignait la halakha (loi juive-ndlr) dans le Talmud… Ces femmes sont certes des exceptions mais elles peuvent être des exemples pour nous aujourd’hui

[HANNAT]

J'ai aussi vu ou lu une autre réponse de sa part à cet argument à savoir que le Torah ne saurait être rendue impure par le contact d'une femme en période de règles puisque la Torah est elle-même source de pureté.

[-Ren-]

J'ai aussi vu ou lu une autre réponse de sa part à cet argument à savoir que le Torah ne saurait être rendue impure par le contact d'une femme en période de règles puisque la Torah est elle-même source de pureté.

Pourrions-nous avoir une source plus précise ?

[HANNAT]

Je crois avoir entendu ça dans une conférence, je ne trouve pas de texte pour l'instant mais j'ai trouvé un article intéressant qui résume assez bien les autres objections des orthodoxes à la fin
http://www.lavie.fr/archives/2006/10/05/mon-rabbin-est-une-femme,8325303.php

La femme du Talmud n'est pas libre mais sous la responsabilité de son père puis de son mari. Elle ne peut donc être ni témoin, ni juge, ni prendre acte d'un mariage, d'un divorce, d'une conversion... Elle est dispensée de certains commandements. Elle n'est pas tenue de prier à heure fixe car la maternité et les tâches domestiques peuvent l'en empêcher. Or un rabbin doit respecter tous les commandements afin d'inviter les fidèles à le suivre. Selon l'esprit du Talmud, en attirant les regards des hommes et en les séduisant par leur chant, la femme risque de les détourner de Dieu.
La pureté rituelle accentue l'éloignement de la femme du périmètre sacré. Elle compte pour zéro dans le minyan, soit le groupe d'au moins dix adultes libres, nécessaires pour célébrer un office public. Elle ne peut accéder au Sefer Torah (les rouleaux de la Bible), ni siéger aux côtés des hommes dans une synagogue traditionnelle...

[HANNAT]

Un autre article passionnant des massorti qui nomme les pionnières dans le monde orthodoxe
http://www.massorti.com/Ordination-de-femmes-rabbins

Mimi Feigelson, par exemple, a reçu l’ordination de trois autres rabbins orthodoxes , mais par égard pour la mentalité orthodoxe elle ne se sert pas de ce titre tout en enseignant. Mais elle enseigne surtout dans des institutions non orthodoxes , chez les Massorti notamment.

Eveline Goodman-Thau (née à Vienne en 1934) a été ordonnée rabbin en 2000 à Jérusalem par Rabbi Jonathan Chipman (Rabbin orthodoxe érudit et spécialiste du mouvement du Moussar). Elle exerce dans une synagogue "progressive" à Vienne et enseigne dans de nombreux cadres.

Cependant l’ensemble du monde orthodoxe a sévèrement condamné ce fait et ne l’accepte pas.

En 1993, Haviva Krasner-Davidson (Haviva Ner-David) voulu s’inscrire à l’école rabbinique de la Yeshiva University à New York. Elle n’a jamais reçu de réponse à sa demande qui fut moquée par plusieurs étudiants qui en firent même le sujet de sketches pour Pourim. Elle fut contrainte d’aller étudier en Israël auprès de Rabbi Aryeh Strikovsky et obtenu l’ordination rabbinique orthodoxe en 2006 à Tel Aviv après avoir écrit une thèse sur l’impureté et la Nida . Elle raconta son parcours dans un livre Life on the Fringes : A Feminist Journey Toward Traditional Rabbinic Ordination. Elle enseigne à la Conservative Yeshiva.

L’institut Hartman de Jérusalem offre aujourd’hui la possibilité de recevoir une ordination orthodoxe pour les femmes.

Cela reste cependant tout à fait marginal et non reconnu par l’ensemble du monde orthodoxe qui demeure très fermé à la question.

[-Ren-]

Merci pour ces informations

[HANNAT]

Le parcours de Delphine Horvilleur (qui est magnifique en plus ce qui ne gâche rien)
http://soniasarahlipsyc.canalblog.com/archives/2008/12/06/11650295.html

[david semana]

les mouvements liberaux et conservateurs pronent un changement radical de la loi juive afin de la conformer au modernisme. Il n'ya rien de revolutionnaire dans ces mouvements etant donne qu'ils voient dans le modernisme humaniste l'ideal auquel on doit aspirer tandis que la tradition juive telle qu'elle est une entrave au progres et a l'adaptation au modernisme. Alors la solution selon le judaisme liberal et conservateur est de transformer le judaisme en un rituel folklorique qui "colore" le mode de vie moderne en lui donnant une particularite juive sans le differencier essentiellement de l' "Occidental Way of Life" . Le judaisme traditionnel voit en la loi juive un acte de soumission totale et absolu a Dieu qui voit en la tradition non pas un rituel mais un "mode de vie" plutot non conformiste.

[HANNAT]

C'est un peu plus subtil que ça David, ils estiment que le mot halakha vient d'une racine qui veut dire "marcher" et inclut donc un dynamisme. Aussi brillantes que furent les générations antérieures, il n' y a donc pas de raison de rester figé sur une interprétation de la loi qui date du 16e siècle avec le Choulkhan aroukh. Par ailleurs, le Talmud prouve que déjà à l'époque il y avait adaptation par exemple avec l'aménagement du Prozboul ou l'abandon du lévirat.

[david semana]

mais du serieux probleme du judaisme liberal qui a fait un changement radical par l'abolissement de la plupart des lois du chulhan arouch, sous le pretexte qu'il continue a respecter l' "esprit" du judaisme authentique comme le christianisme d'ailleurs.

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