Le Coran des Historiens
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Re: Le Coran des Historiens
"Globalement", mais pas non-plus à une page près... Pour moi, l'auteur a cherché à cibler son propos pour un public n'y connaissant rien - les études manichéennes n'étant pas à la mode (contrairement au chapitre précédent, où l'auteur évoquera EMGallez épisodiquement sur 2 pages - pour ridiculiser ce positionnement, mais c'est l'engouement du public qui obligeait à s'y arrêter autant). Du coup, il traite d'un certain nombre de choses essentielles, et c'est simplement ma connaissance du sujet qui me laisse sur ma faim (connaissance liée au fait que ce sujet me passionne depuis mes premiers pas dans la polémique islamo-chrétienne, uniquement parce qu'alors je lisais St Augustin et découvrais que certains sujets polémiques actuels étaient déjà à l'ordre du jour des siècles avant l'Islam...)Spin a écrit: Attends, tu as l'air de considérer que chaque contributeur de ce genre de travail collectif fixe librement l'importance quantitative de sa contribution. Je ne connais pas bien ce milieu, mais ça m'étonnerait beaucoup, ne serait-ce que parce que la place est globalement limitée.
Re: Le Coran des Historiens
en effet , il est même fondamental de bien saisir l'évolution ''philosico-scientifique'' des cultures entourant la Perse, associée au manichéisme, pour mieux comprendre les transformations des dogmes et doctrines 'religieuses'', dont ceux chrétiens et musulman par exemple.…
L'influence des révélations Zoroastre étant manifeste.
L'influence des révélations Zoroastre étant manifeste.
indian- Messages : 2844
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Re: Le Coran des Historiens
Je comprends que tu personnalises, mais je ne crois pas que ni Tardieu ni Amir-Moezzi (que je trouve en général très instructif et très agréable à lire) soit seul maitre après Allah dans cette affaire. Je continue à penser que les cadavres dans les armoires sont gênants, que celui du Manichéisme est très gros, et que ça a dû peser, peu importe à quel niveau.-Ren- a écrit:"Globalement", mais pas non-plus à une page près... Pour moi, l'auteur a cherché à cibler son propos pour un public n'y connaissant rien - les études manichéennes n'étant pas à la mode (contrairement au chapitre précédent, où l'auteur évoquera EMGallez épisodiquement sur 2 pages - pour ridiculiser ce positionnement, mais c'est l'engouement du public qui obligeait à s'y arrêter autant). Du coup, il traite d'un certain nombre de choses essentielles, et c'est simplement ma connaissance du sujet qui me laisse sur ma faim (connaissance liée au fait que ce sujet me passionne depuis mes premiers pas dans la polémique islamo-chrétienne, uniquement parce qu'alors je lisais St Augustin et découvrais que certains sujets polémiques actuels étaient déjà à l'ordre du jour des siècles avant l'Islam...)
Re: Le Coran des Historiens
De toute façon, tu penses bien ce que tu veux...Spin a écrit:Je continue à penser que les cadavres dans les armoires sont gênants, que celui du Manichéisme est très gros, et que ça a dû peser, peu importe à quel niveau.
...Même si là, je trouve que ça relève de l'accusation gratuite !
En attendant, je vais profiter de l'occasion pour voir si je peux mettre à jour le fil de discussion de ce forum sur le manichéisme avec de nouveaux articles - après tout, ça fait longtemps que je ne m'en suis pas soucié ici, de nouvelles choses intéressantes ont forcément été mises en lignes depuis
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: Le Coran des Historiens
Excuse-moi, je trouve le mot "accusation" de trop (pour le coup il s'applique à lui-même). Il s'agit de quelque chose de très banalement humain, dont on n'a pas forcément conscience.-Ren- a écrit:...Même si là, je trouve que ça relève de l'accusation gratuite !
Re: Le Coran des Historiens
Avec les historiens Mohammad Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye, co-auteurs du « Coran des historiens »
« Le Coran des historiens » : ce que les chercheurs savent du texte fondateur de l’islam
Un entretien de Jonathan Duong et Gérard Mordillat avec Mohammad Ali Amir-Moezzi, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, et Guillaume Dye, professeur d’islamologie à l’Université libre de Bruxelles, co-auteurs du Coran des historiens (éditions du Cerf, 2019).
Le 28 décembre 2019
https://la-bas.org/spip.php?page=player&id_document=47892 ( Ce lien audio n'a pas l'air de marcher et la video est réservée aux abonnés !)
https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/une-histoire-du-coran-avant-l-islam
« Le Coran des historiens » : ce que les chercheurs savent du texte fondateur de l’islam
Un entretien de Jonathan Duong et Gérard Mordillat avec Mohammad Ali Amir-Moezzi, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, et Guillaume Dye, professeur d’islamologie à l’Université libre de Bruxelles, co-auteurs du Coran des historiens (éditions du Cerf, 2019).
Le 28 décembre 2019
https://la-bas.org/spip.php?page=player&id_document=47892 ( Ce lien audio n'a pas l'air de marcher et la video est réservée aux abonnés !)
https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/une-histoire-du-coran-avant-l-islam
Idriss- Messages : 7075
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Re: Le Coran des Historiens
Je mets une lecture en grande partie critique de ce livre :
https://www.cahiersdelunite.com/coran-des-historiens-n-19
" Dieu est absent de cet ouvrage. Nous ne voulons pas dire que l’ouvrage n’en parle jamais, mais que le « dogme scientiste » interdit qu’on puisse envisager sérieusement Dieu comme étant l’inspirateur du Coran. Ce n’est pas vraiment rationnel. Rien n’interdit à un homme de penser « raisonnablement » qu’il y a une Réalité divine et qu’Elle peut parler aux hommes"
" Il est aberrant que les « fanatiques » de la méthode historique ne prennent pas conscience que tous leurs « dogmes » et leurs « croyances » peuvent se retourner contre eux dès lors qu’on leur applique la fameuse « contextualisation » qu’ils imposent aux textes traditionnels"
" La négation des sources orales et écrites est un dogme central de cette tentative révisionniste. Pourtant, le doute systématique ou la négation des sources traditionnelles, de quelque ordre qu’elles soient, n’est ni rationnel ni réaliste, ni – osons le dire – scientifique. Cela fait partie d’une doctrine préétablie."
" Nous devons dire que nous sommes un peu surpris de l’assurance des promoteurs de ce Coran des historiens quant à la valeur de leur science, lorsqu’on considère l’expérience qu’ils devraient avoir de la relativité de celle-ci aux yeux de nos contemporains".
" Exagérons-nous ? Il n’y a qu’à entreprendre une étude quantitative du style de la rhétorique dominante pour comprendre que Le Coran des historiens est le fruit d’une succession de conjectures, et il est proprement incroyable qu’on puisse lui prêter les qualités de « rigueur », de « précision » et d’ « érudition scientifique "
"Beaucoup d’articles soulèvent des problèmes réels. Nous nous devons d’insister sur la mise à l’écart systématique des sources musulmanes historiques, mais cela n’implique pas que ces sources ne puissent être discutées, car leurs données dépendent elles aussi de contextes. C’est la méthode rationaliste imposée ici qui enlève presque tout intérêt aux résultats des analyses."
" La recherche d’une trame historique « brute » est une chimère, M. Borrut devrait le savoir. Les sources anciennes, musulmanes ou non, selon l’auteur, sont des reconstructions. Mais, si l’on fait la comparaison avec notre époque, toute information, même celle qui paraît la plus fiable, est soumise à la présentation, aux aléas de sa transmission et à l’interprétation consciente ou non du transmetteur et du récepteur. L’historien lui-même est soumis à ces lois. Il ne peut, en tout cas, en aucune façon juger infailliblement des intentions des historiens anciens, surtout s’il calque sur eux les préoccupations et les méthodes d’analyse de la science contemporaine"
https://www.cahiersdelunite.com/coran-des-historiens-n-19
" Dieu est absent de cet ouvrage. Nous ne voulons pas dire que l’ouvrage n’en parle jamais, mais que le « dogme scientiste » interdit qu’on puisse envisager sérieusement Dieu comme étant l’inspirateur du Coran. Ce n’est pas vraiment rationnel. Rien n’interdit à un homme de penser « raisonnablement » qu’il y a une Réalité divine et qu’Elle peut parler aux hommes"
" Il est aberrant que les « fanatiques » de la méthode historique ne prennent pas conscience que tous leurs « dogmes » et leurs « croyances » peuvent se retourner contre eux dès lors qu’on leur applique la fameuse « contextualisation » qu’ils imposent aux textes traditionnels"
" La négation des sources orales et écrites est un dogme central de cette tentative révisionniste. Pourtant, le doute systématique ou la négation des sources traditionnelles, de quelque ordre qu’elles soient, n’est ni rationnel ni réaliste, ni – osons le dire – scientifique. Cela fait partie d’une doctrine préétablie."
" Nous devons dire que nous sommes un peu surpris de l’assurance des promoteurs de ce Coran des historiens quant à la valeur de leur science, lorsqu’on considère l’expérience qu’ils devraient avoir de la relativité de celle-ci aux yeux de nos contemporains".
" Exagérons-nous ? Il n’y a qu’à entreprendre une étude quantitative du style de la rhétorique dominante pour comprendre que Le Coran des historiens est le fruit d’une succession de conjectures, et il est proprement incroyable qu’on puisse lui prêter les qualités de « rigueur », de « précision » et d’ « érudition scientifique "
"Beaucoup d’articles soulèvent des problèmes réels. Nous nous devons d’insister sur la mise à l’écart systématique des sources musulmanes historiques, mais cela n’implique pas que ces sources ne puissent être discutées, car leurs données dépendent elles aussi de contextes. C’est la méthode rationaliste imposée ici qui enlève presque tout intérêt aux résultats des analyses."
" La recherche d’une trame historique « brute » est une chimère, M. Borrut devrait le savoir. Les sources anciennes, musulmanes ou non, selon l’auteur, sont des reconstructions. Mais, si l’on fait la comparaison avec notre époque, toute information, même celle qui paraît la plus fiable, est soumise à la présentation, aux aléas de sa transmission et à l’interprétation consciente ou non du transmetteur et du récepteur. L’historien lui-même est soumis à ces lois. Il ne peut, en tout cas, en aucune façon juger infailliblement des intentions des historiens anciens, surtout s’il calque sur eux les préoccupations et les méthodes d’analyse de la science contemporaine"
DenisLouis- Messages : 1062
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Re: Le Coran des Historiens
Ne s'agirait-il pas plus précisément des sources sunnites ? Dans un autre ouvrage que j'ai déjà mentionné (résumé http://bouquinsblog.blog4ever.com/livre-de-sulaym-ibn-qays) Amir-Moezzi, le principal auteur si j'ai bien compris, met en avant les sources chiites qui parlent d'un escamotage des deux tiers du Coran.DenisLouis a écrit:
"Beaucoup d’articles soulèvent des problèmes réels. Nous nous devons d’insister sur la mise à l’écart systématique des sources musulmanes historiques, mais cela n’implique pas que ces sources ne puissent être discutées, car leurs données dépendent elles aussi de contextes. C’est la méthode rationaliste imposée ici qui enlève presque tout intérêt aux résultats des analyses."
Re: Le Coran des Historiens
Disons pour le moins que les universitaires ne prêtent aucun crédit à la capacité de transmissions orale des cultures traditionnelles , tout en surestimant l'écrit .
Hors il existe de nombreuses preuves et exemples de la fiabilité de transmissions orales sur plusieurs générations .
Beaucoup de spéculations qui sous couvert d'une démarche scientifique s'apparente à des théories du complots ...
Idriss- Messages : 7075
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Re: Le Coran des Historiens
Pour les chiites je crois avoir compris qu'ils admettent maintenant en majorité la version sunnite.
Ce que j'en pense : soit il existe une harmonie interne (numérique notamment) et cette harmonie devait pouvoir être mise en évidence, surtout avec les moyens actuels, je n'ai pas encore tout bien regardé les videos sur internet, en tout cas l'interprétation numérique a toujours été pratiquée par certains turuq, soit la forme elle-même n'a pas de signification précise (à la différence des oeuvres qui explicitement ont un plan numérique ou géométrique comme le Yi king ou autres), mais alors à quoi correspondrait la protection ?
C'est comme si le Coran était disons comme un temple parfait ou rien ne pourrait être ajouté ni enlevé sans que la forme globale ne devienne imparfaite (cela n'empêcherait pas comme dans le Yi king, les mutations, les adaptations selon ce qui est dit des versets "muhkam", invariables, et des versets ambigus).
Il y a une autre conception de la préservation, mais qui ne semble pas correspondre, c'est comme la préservation d'une pierre précieuse par exemple, soit à l'état naturel, soit susceptible d'être fabriquée, dans ce cas ce qui importe, c'est que la structure chimique soit inaltérée, et il n'y a pas de limite quantitative.
Le Coran dit, et aussi l'Evangile sous une autre forme, que les paroles divines sont inépuisables, le discours divin peut se poursuivre indéfiniment, mais alors on perd la notion de "fermeture" d'un ouvrage, au sens où sa forme est scellée et originale, sans équivalent.
Il y a quand même une certaine cohérence, le découpage et la lecture sont conçus pour être effectués une fois par mois (60 hizb, 2 hizbs par jour en gros) sans que cela prenne un temps excessif, la longueur totale rend possible l'apprentissage par coeur (il y a encore de nombreux "hafidh"), s'il fallait ajouter deux tiers au tiers conservé par les sunnites, il deviendrait carrément impossible ou excessivement difficile de lire chaque jour la partie qui correspond au jour du mois, de même la mémorisation deviendrait bien plus difficile.
Ce que j'en pense : soit il existe une harmonie interne (numérique notamment) et cette harmonie devait pouvoir être mise en évidence, surtout avec les moyens actuels, je n'ai pas encore tout bien regardé les videos sur internet, en tout cas l'interprétation numérique a toujours été pratiquée par certains turuq, soit la forme elle-même n'a pas de signification précise (à la différence des oeuvres qui explicitement ont un plan numérique ou géométrique comme le Yi king ou autres), mais alors à quoi correspondrait la protection ?
C'est comme si le Coran était disons comme un temple parfait ou rien ne pourrait être ajouté ni enlevé sans que la forme globale ne devienne imparfaite (cela n'empêcherait pas comme dans le Yi king, les mutations, les adaptations selon ce qui est dit des versets "muhkam", invariables, et des versets ambigus).
Il y a une autre conception de la préservation, mais qui ne semble pas correspondre, c'est comme la préservation d'une pierre précieuse par exemple, soit à l'état naturel, soit susceptible d'être fabriquée, dans ce cas ce qui importe, c'est que la structure chimique soit inaltérée, et il n'y a pas de limite quantitative.
Le Coran dit, et aussi l'Evangile sous une autre forme, que les paroles divines sont inépuisables, le discours divin peut se poursuivre indéfiniment, mais alors on perd la notion de "fermeture" d'un ouvrage, au sens où sa forme est scellée et originale, sans équivalent.
Il y a quand même une certaine cohérence, le découpage et la lecture sont conçus pour être effectués une fois par mois (60 hizb, 2 hizbs par jour en gros) sans que cela prenne un temps excessif, la longueur totale rend possible l'apprentissage par coeur (il y a encore de nombreux "hafidh"), s'il fallait ajouter deux tiers au tiers conservé par les sunnites, il deviendrait carrément impossible ou excessivement difficile de lire chaque jour la partie qui correspond au jour du mois, de même la mémorisation deviendrait bien plus difficile.
DenisLouis- Messages : 1062
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Re: Le Coran des Historiens
Ce peut être diplomatique. Un de leurs hadiths raconte qu'un des 12 Imams (pour les duodécimains) a un jour conseillé à un de ses fidèles de réciter le Coran dominant, en attendant des jours meilleurs. A l'origine, le mot "taqiya" aurait été lancé par eux pour cacher leurs divergences avec la doctrine dominante. Amir-Moezzi soutient la caractère lacunaire du Coran actuel (par exemple il légifère de façon minutieuse sur certains aspects de la vie sociale mais en ignore la plus grande partie).DenisLouis a écrit:Pour les chiites je crois avoir compris qu'ils admettent maintenant en majorité la version sunnite.
Re: Le Coran des Historiens
Bonjour,
Selon Amir Moezzi c'est complètement politique . Les chiites ont mis de coté leur théorie de la "falsification" du Coran et se son ralliés au coran "officiel" quand ils se sont retrouvés en position de gouverner une majorité de peuples sunnites.
Dans cette conférence il expose sa théorie sur les premiers temps de l'islam. Il affirme sans donner les sources, ce qui est normal pour une conférence de vulgarisation mais je suppose qu'on les trouve dans les 4 tomes du Coran des historiens. (je n'ai pas le livre mais j'ai cru comprendre que Ren' l'avait acheté)
sa théorie rejoint un peu EM Gallez sur les origines judeo chrétiennes de l'islam mais en plus solide. Pour lui c'est le 5 callife Omeyade ʿAbd al-Malik qui serait le véritable fondateur de l'islam en tant que religion impériale. (refonte du Coran notamment, ceci rejoint les thèses du Dr Moreno/Al Ajami qui argumente sur le fait que le coran d'Othman est un mythe)
https://www.alajami.fr/index.php/2019/01/26/le-coran-de-othman-mythe-ou-realite/
Spin a écrit:Ce peut être diplomatique.DenisLouis a écrit:Pour les chiites je crois avoir compris qu'ils admettent maintenant en majorité la version sunnite.
Selon Amir Moezzi c'est complètement politique . Les chiites ont mis de coté leur théorie de la "falsification" du Coran et se son ralliés au coran "officiel" quand ils se sont retrouvés en position de gouverner une majorité de peuples sunnites.
Dans cette conférence il expose sa théorie sur les premiers temps de l'islam. Il affirme sans donner les sources, ce qui est normal pour une conférence de vulgarisation mais je suppose qu'on les trouve dans les 4 tomes du Coran des historiens. (je n'ai pas le livre mais j'ai cru comprendre que Ren' l'avait acheté)
sa théorie rejoint un peu EM Gallez sur les origines judeo chrétiennes de l'islam mais en plus solide. Pour lui c'est le 5 callife Omeyade ʿAbd al-Malik qui serait le véritable fondateur de l'islam en tant que religion impériale. (refonte du Coran notamment, ceci rejoint les thèses du Dr Moreno/Al Ajami qui argumente sur le fait que le coran d'Othman est un mythe)
https://www.alajami.fr/index.php/2019/01/26/le-coran-de-othman-mythe-ou-realite/
rosarum- Messages : 1021
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Re: Le Coran des Historiens
Origines judéo chrétiennes ?
Donc un courant resté souterrain et marginal pendant des siècles aurait subitement refait surface d'une manière étendue pour devenir finalement une religion mondiale.
Même pour les productions profanes la théorie des influences n'explique rien. Certes Mozart, tel peintre, tel philosophe ont intégré et synthétisé des styles, des théories précédentes, mais à l'intérieur d'une nouvelle création dotée de sa propre originalité, adaptée à des temps, des sensibilités, des lieux nouveaux.
Du point de vue musulman, c'est plutôt l'islam qui légitimerait le courant judéo chrétien comme christianisme authentique, mais pas que, puisqu'il y a aussi les Sabéens, le judaïsme et d'autres courants prophétiques.
D'autre part les rites islamiques sont complets dès la vie de Mohammed, le calendrier qui fixe les deux rites majeurs du Ramadan et du pèlerinage commence à partir de l'Hégire (et ces rites ne peuvent pas se comprendre à partir du Coran seul qui ne donne que des indications générales, il est question de prosternation, d'inclination, mais rien sur le détail des mouvements, ni même sur les 5 prières, ni sur toutes les prescriptions rituelles minutieuses qui sont pratiquement les mêmes pour les Chiites et les Sunnites)
D'autre part on ne voit pas apparaitre de rite judéo chrétien comme le baptême, c'est la shahada qui fait office de rite d'entrée, pas de repas de communion etc Concernant les rites juifs, pareillement, il y a des analogies, pas plus, qu'on pourrait retrouver dans d'autres formes spirituelles.
Des gens comme Gallez et les missionnaires qui l'ont précédé dans ces interprétations ne peuvent admettre qu'il y ait d'autres religions que la leur (et pas seulement l'islam bien sur, mais c'est l'islam qui les occupe), donc ils rattachent l'islam à des courants du christianisme jugés hérétiques.
Il ne faut pas étudier le Coran seul, ni l'écrit seul, dans la mesure où la transmission était principalement orale. L'imprimerie n'existait pas.
Donc un courant resté souterrain et marginal pendant des siècles aurait subitement refait surface d'une manière étendue pour devenir finalement une religion mondiale.
Même pour les productions profanes la théorie des influences n'explique rien. Certes Mozart, tel peintre, tel philosophe ont intégré et synthétisé des styles, des théories précédentes, mais à l'intérieur d'une nouvelle création dotée de sa propre originalité, adaptée à des temps, des sensibilités, des lieux nouveaux.
Du point de vue musulman, c'est plutôt l'islam qui légitimerait le courant judéo chrétien comme christianisme authentique, mais pas que, puisqu'il y a aussi les Sabéens, le judaïsme et d'autres courants prophétiques.
D'autre part les rites islamiques sont complets dès la vie de Mohammed, le calendrier qui fixe les deux rites majeurs du Ramadan et du pèlerinage commence à partir de l'Hégire (et ces rites ne peuvent pas se comprendre à partir du Coran seul qui ne donne que des indications générales, il est question de prosternation, d'inclination, mais rien sur le détail des mouvements, ni même sur les 5 prières, ni sur toutes les prescriptions rituelles minutieuses qui sont pratiquement les mêmes pour les Chiites et les Sunnites)
D'autre part on ne voit pas apparaitre de rite judéo chrétien comme le baptême, c'est la shahada qui fait office de rite d'entrée, pas de repas de communion etc Concernant les rites juifs, pareillement, il y a des analogies, pas plus, qu'on pourrait retrouver dans d'autres formes spirituelles.
Des gens comme Gallez et les missionnaires qui l'ont précédé dans ces interprétations ne peuvent admettre qu'il y ait d'autres religions que la leur (et pas seulement l'islam bien sur, mais c'est l'islam qui les occupe), donc ils rattachent l'islam à des courants du christianisme jugés hérétiques.
Il ne faut pas étudier le Coran seul, ni l'écrit seul, dans la mesure où la transmission était principalement orale. L'imprimerie n'existait pas.
DenisLouis- Messages : 1062
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Re: Le Coran des Historiens
Gallez, si j'ai bien compris, va jusqu'à faire de Muhammad une pure invention. Mais sans aller si loin je vois mal comment on peut éviter des constats comme ceux-ci :DenisLouis a écrit:
Des gens comme Gallez et les missionnaires qui l'ont précédé dans ces interprétations ne peuvent admettre qu'il y ait d'autres religions que la leur (et pas seulement l'islam bien sur, mais c'est l'islam qui les occupe), donc ils rattachent l'islam à des courants du christianisme jugés hérétiques.
Il ne faut pas étudier le Coran seul, ni l'écrit seul, dans la mesure où la transmission était principalement orale. L'imprimerie n'existait pas.
- la transmission orale (quoi d'autre ?) fait état de l'influence initiale, sur Muhammad, de gens comme son cousin par alliance Warraqa ou le moine Bahira, présentés expressément comme chrétiens...
- le Coran valorise les chrétiens en général, mais réprouve sévèrement les chrétiens trinitaires, ce qui suggère fortement que son auteur, qu'on l'appelle Allah ou Muhammad, a eu d'abord affaire à des chrétiens ébionites ou nazaréens (qui se sont par la suite fondus dans l'Islam) puis, bien après, à des chrétiens trinitaires...
- le Coran fait référence à des Evangiles ou récits chrétiens abandonnés par les branches dominantes du Christianisme (les oiseaux d'argile, les dormants d'Ephèse)...
Re: Le Coran des Historiens
DenisLouis a écrit:Origines judéo chrétiennes ?
Donc un courant resté souterrain et marginal pendant des siècles aurait subitement refait surface d'une manière étendue pour devenir finalement une religion mondiale.
l'idée générale est la suivante
contrairement à ce que prétend la tradition islamique le monothéisme était assez largement répandu en arabie avant l'islam mais sous formes de courants "hérétiques" rejetés voire persécutés par Byzance.
Le prêcheur à l'origine du coran s'inscrit dans la tradition biblique et apocalyptique. Les nombreuses références bibliques du coran n'ont de sens que pour un public qui connaît la Bible. Comme Jésus, il annonce la fin des temps pour bientôt. Il fonde probablement une communauté mais pas une religion.
A la suite des conquêtes arabes , les Omeyyades se retrouvent à la tête d'un empire qu'il faut administrer et ce sont eux qui sont à l'origine de la création de l'islam en tant que religion impériale (analogie avec la conversion de Constantin pour le christianisme) : retouches du coran, création des hadiths, formalisation des dogmes et des rites....
rosarum- Messages : 1021
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Re: Le Coran des Historiens
Les monothéistes purs sont désignés par le terme "hanifs" ils ne sont pas ignorés et mis en rapport avec la religion d'Abraham, monothéisme pur.
Après il y a plusieurs aspects, l'un est la "matière" du texte, je veux dire en reprenant l'image d'un artiste, Bach composera toujours du Bach, Proust écrira toujours du Proust, mais une oeuvre particulière sera délimitée et organisée.
Donc de ce point de vu le Coran devrait être "fermé" dans sa forme, non pas le diamant ou une pierre précieuse en tant que genre, mais un diamant taillé selon une forme extraordinaire qui ne pourrait être reproduite (ou un diamant, une pierre précieuse dont il n'existe aucun exemplaire de comparable, ou même dont il est impossible de reproduire la forme, mais là on retrouve l'ambiguïté de la notion de modèle qui est à la fois inimitable et qui doit être imité).
Il faut distinguer plusieurs degrés d'organisation ou de rapport avec Dieu, qui peuvent advenir selon différents ordres chronologiques, s'exclure ou coexister :
-la relation serviteur-Dieu, celle qui est théorisée par le terme "seigneurie".
-l'aspect communautaire (pastoral pour les Chrétiens), plutôt tourné sur le gouvernement des âmes et la conduite morale, c'est une ébauche de politique dans la mesure où la communauté a des règles soit partagées implicitement soit hiérarchiques, une discipline, des normes d'appartenance ou d'exclusion, mais qui n'a a pas toutes les dimensions du politique.
-et l'aspect politique qui implique la contrainte sur le monde extérieur et des attributs de puissance administrative et militaire.
Je me situe dans le cadre d'une société traditionnelle et non moderne, dans laquelle le pouvoir politique était d'origine divine, la "seigneurie", la foi, implique la liberté intérieure de croire ou non, la politique implique la contrainte sur le monde des corps, le coté "pastoral" tient de l'un et de l'autre.
Après il y a plusieurs aspects, l'un est la "matière" du texte, je veux dire en reprenant l'image d'un artiste, Bach composera toujours du Bach, Proust écrira toujours du Proust, mais une oeuvre particulière sera délimitée et organisée.
Donc de ce point de vu le Coran devrait être "fermé" dans sa forme, non pas le diamant ou une pierre précieuse en tant que genre, mais un diamant taillé selon une forme extraordinaire qui ne pourrait être reproduite (ou un diamant, une pierre précieuse dont il n'existe aucun exemplaire de comparable, ou même dont il est impossible de reproduire la forme, mais là on retrouve l'ambiguïté de la notion de modèle qui est à la fois inimitable et qui doit être imité).
Il faut distinguer plusieurs degrés d'organisation ou de rapport avec Dieu, qui peuvent advenir selon différents ordres chronologiques, s'exclure ou coexister :
-la relation serviteur-Dieu, celle qui est théorisée par le terme "seigneurie".
-l'aspect communautaire (pastoral pour les Chrétiens), plutôt tourné sur le gouvernement des âmes et la conduite morale, c'est une ébauche de politique dans la mesure où la communauté a des règles soit partagées implicitement soit hiérarchiques, une discipline, des normes d'appartenance ou d'exclusion, mais qui n'a a pas toutes les dimensions du politique.
-et l'aspect politique qui implique la contrainte sur le monde extérieur et des attributs de puissance administrative et militaire.
Je me situe dans le cadre d'une société traditionnelle et non moderne, dans laquelle le pouvoir politique était d'origine divine, la "seigneurie", la foi, implique la liberté intérieure de croire ou non, la politique implique la contrainte sur le monde des corps, le coté "pastoral" tient de l'un et de l'autre.
DenisLouis- Messages : 1062
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Re: Le Coran des Historiens
Les plus anciens manuscrits du Coran (vous pouvez mettre la traduction automatique), le plus récent daterait de l'époque de Mohammed (mais il y a des doutes car le support peut être plus ancien que l'époque de l'écriture) a été retrouvé par hasard à Birmingham, ce n'est qu'un petit extrait du texte :
https://www.youtube.com/watch?v=_tOyrIlIpLg
https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrit_du_Coran_de_l%27universit%C3%A9_de_Birmingham
Il faut savoir que même à l'heure actuelle l'arabe est le plus souvent écrit sans les voyelles ni les autres signes, pour lire correctement un journal par ex il faut connaitre la grammaire et rajouter implicitement les signes manquants.
La qualité des livres était en général assez mauvaise, que ce soit l'impression ou le papier, seuls le Coran et certains livres religieux comme ceux des hadiths étaient de bonne qualité (tous les signes figurent) jusqu'à une époque récente, mais même les livres modernes ne sont en général pas voyellisés.
Le retard de l'imprimerie résulte aussi de la résistance de certains religieux qui ne voulaient pas une banalisation du texte ou un accès trop facile.
La tradition a retenu sept lectures, ces lectures concernent surtout la manière de prononcer certaines voyelles, les arrêts, les allongements de voyelles, dans la pratique actuelle on ne trouve que deux lectures, celle de Warš 'an Nāfi, qui est courante dans les pays maghrébins, très rythmée et qui se prête bien à une lecture collective, et celle de Ḥafṣ 'an 'Aṣim qui est utilisée en Orient ou pour la récitation embellie.
Pour donner un exemple de ce qui n'est pas écrit mais qui peut avoir une signification : le soufi marocain Abd El Azîz Dabbagh interprète le Coran selon sept sens principaux , chaque sens lui-même est divisé en sept. Chaque lettre de l'alphabet arabe est liée à un sens, mais comme il n'y a pas 49 lettres, ce sont les différentes longueurs de prolongation des 3 voyelles qui sont utilisées pour aboutir à la totalité des sens, les trois voyelles ont ainsi six longueurs possibles, chacune ayant un sens différent.
https://www.youtube.com/watch?v=_tOyrIlIpLg
https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrit_du_Coran_de_l%27universit%C3%A9_de_Birmingham
Il faut savoir que même à l'heure actuelle l'arabe est le plus souvent écrit sans les voyelles ni les autres signes, pour lire correctement un journal par ex il faut connaitre la grammaire et rajouter implicitement les signes manquants.
La qualité des livres était en général assez mauvaise, que ce soit l'impression ou le papier, seuls le Coran et certains livres religieux comme ceux des hadiths étaient de bonne qualité (tous les signes figurent) jusqu'à une époque récente, mais même les livres modernes ne sont en général pas voyellisés.
Le retard de l'imprimerie résulte aussi de la résistance de certains religieux qui ne voulaient pas une banalisation du texte ou un accès trop facile.
La tradition a retenu sept lectures, ces lectures concernent surtout la manière de prononcer certaines voyelles, les arrêts, les allongements de voyelles, dans la pratique actuelle on ne trouve que deux lectures, celle de Warš 'an Nāfi, qui est courante dans les pays maghrébins, très rythmée et qui se prête bien à une lecture collective, et celle de Ḥafṣ 'an 'Aṣim qui est utilisée en Orient ou pour la récitation embellie.
Pour donner un exemple de ce qui n'est pas écrit mais qui peut avoir une signification : le soufi marocain Abd El Azîz Dabbagh interprète le Coran selon sept sens principaux , chaque sens lui-même est divisé en sept. Chaque lettre de l'alphabet arabe est liée à un sens, mais comme il n'y a pas 49 lettres, ce sont les différentes longueurs de prolongation des 3 voyelles qui sont utilisées pour aboutir à la totalité des sens, les trois voyelles ont ainsi six longueurs possibles, chacune ayant un sens différent.
DenisLouis- Messages : 1062
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Re: Le Coran des Historiens
Et même que كسكس, sur une boite du produit, pourrait a priori se lire kaskas ou kiskis ou kiskous, etc. Par ailleurs, on ne distinguait pas à l'époque un Sin d'un Shin, et bien d'autres (édit, plus fort que moi, et donc le même couscous pouvait encore se lire kashkash ou kiskoush et des centaines d'autres possibilités). C'était ce qu'on appellerait plus tard sténographie, permettant de noter très vite à la volée mais nécessitant de connaitre le sens général. La question est de savoir combien d'ambiguïtés, de confusions, cela peut générer.DenisLouis a écrit:Il faut savoir que même à l'heure actuelle l'arabe est le plus souvent écrit sans les voyelles ni les autres signes, pour lire correctement un journal par ex il faut connaitre la grammaire et rajouter implicitement les signes manquants.
Dernière édition par Spin le Lun 18 Avr - 10:32, édité 1 fois
Re: Le Coran des Historiens
C'est juste un aide-mémoire dans une civilisation basée sur l'oral, que ce soit en Inde ou ailleurs, il est nécessaire de passer par la transmission de maitre à disciple, il y une raison d'ordre pratique, la communication de la prononciation, du rythme exact (ou de la variante ou du style propre à telle école), et pour ceux qui suivent une voie de réalisation, la transmission du souffle spirituel.
Du moins c'est la règle générale, qui a des exceptions, des transmissions sans lignée historique, ou en dehors d'un cadre communautaire.
Même dans le domaine profane, on apprend rarement sans professeur ou sans compagnonnage, pour lire précisément.
Du moins c'est la règle générale, qui a des exceptions, des transmissions sans lignée historique, ou en dehors d'un cadre communautaire.
Même dans le domaine profane, on apprend rarement sans professeur ou sans compagnonnage, pour lire précisément.
DenisLouis- Messages : 1062
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Re: Le Coran des Historiens
Le sens concret, même et surtout s'il n'est pas simple à déterminer, peut aussi avoir son importance.DenisLouis a écrit:C'est juste un aide-mémoire dans une civilisation basée sur l'oral, que ce soit en Inde ou ailleurs, il est nécessaire de passer par la transmission de maitre à disciple, il y une raison d'ordre pratique, la communication de la prononciation, du rythme exact (ou de la variante ou du style propre à telle école), et pour ceux qui suivent une voie de réalisation, la transmission du souffle spirituel.
Re: Le Coran des Historiens
Ce que montrent les manuscrits de Sana'a :
Les différentes versions, les changements, soit mineurs soit plus importants, peuvent s'expliquer par des erreurs de copistes, le palimpseste fait apparaitre un texte plus ancien, faute de matériel on effaçait et réécrivait sur le même support (9 :43)
Mais globalement le sens est identique,
et plus surprenant à la fois pour les musulmans et pour les universitaires, les noms des sourates, les paragraphes, l'ordre des sourate sont globalement les mêmes, la sourate sans basmallah est la même, ce qui était admis c'est que Mohammed se contentait de dicter, ses compagnons ou d'autres plus tard ayant organisé le texte, il semble que ce soit pas le cas, ce qui changerait le plus selon les codex c'est l'ordre des sourates (14 :40) :
https://www.youtube.com/watch?v=HMeXNm88Z-g
Le gouvernement du Yémen a autorisé l'accès aux manuscrits, mais la situation de guerre est un obstacle aux recherches.
Les différentes versions, les changements, soit mineurs soit plus importants, peuvent s'expliquer par des erreurs de copistes, le palimpseste fait apparaitre un texte plus ancien, faute de matériel on effaçait et réécrivait sur le même support (9 :43)
Mais globalement le sens est identique,
et plus surprenant à la fois pour les musulmans et pour les universitaires, les noms des sourates, les paragraphes, l'ordre des sourate sont globalement les mêmes, la sourate sans basmallah est la même, ce qui était admis c'est que Mohammed se contentait de dicter, ses compagnons ou d'autres plus tard ayant organisé le texte, il semble que ce soit pas le cas, ce qui changerait le plus selon les codex c'est l'ordre des sourates (14 :40) :
https://www.youtube.com/watch?v=HMeXNm88Z-g
Le gouvernement du Yémen a autorisé l'accès aux manuscrits, mais la situation de guerre est un obstacle aux recherches.
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Re: Le Coran des Historiens
Au sujet des versions non retenues par Othman, il y a le cas Ibn Massoud.
Mais concernant la version d'Ibn Massoud :
-La question de la Fatiha, qui n'en aurait pas fait partie, mais il a dit par ailleurs que c'était inutile puisque tout le monde la connaissait pour les prières, il aurait du la rajouter avant chaque sourate, et les "sept redoublées" mentionnées dans le Coran sont considérées comme une désignation de la Fatiha.
-Les deux dernières sourates, "de protection", auraient été rajoutées, mais il a dit par ailleurs qu'elles faisaient partie du texte.
Othman était mis en cause concernant sa gestion du Califat, la question du Coran et les reproches d'Ibn Massoud étaient une partie du contentieux.
"Finalement Uthman a rappelé Abdullah à Médine. Il est entré dans la mosquée, où Uthman était en train de parler
; alors le Calife a interrompu son discours pour insulter Abdullah. Aisha a alors interrompu Uthman en protestant contre cette façon de parler "à un compagnon du Messager d'Allah". Uthman a ordonné à Abdullah de ne plus jamais quitter Médine à nouveau et lui a ordonné de quitter la mosquée.
Ses serviteurs ont sorti Abdullah si violemment qu'ils lui ont rompu deux de ses côtes, et, au milieu des protestations bruyantes de Aisha. Il a dû être transporté à sa maison. [66] Uthman n'a pas payé la pension de Abdullah, pour le reste de sa vie "
https://religion.antropo.es/estudios/BenjaminLisan.Les-versions-du-coran-et-la-genese-de-la-version-actuelle.pdf
Mais concernant la version d'Ibn Massoud :
-La question de la Fatiha, qui n'en aurait pas fait partie, mais il a dit par ailleurs que c'était inutile puisque tout le monde la connaissait pour les prières, il aurait du la rajouter avant chaque sourate, et les "sept redoublées" mentionnées dans le Coran sont considérées comme une désignation de la Fatiha.
-Les deux dernières sourates, "de protection", auraient été rajoutées, mais il a dit par ailleurs qu'elles faisaient partie du texte.
Othman était mis en cause concernant sa gestion du Califat, la question du Coran et les reproches d'Ibn Massoud étaient une partie du contentieux.
"Finalement Uthman a rappelé Abdullah à Médine. Il est entré dans la mosquée, où Uthman était en train de parler
; alors le Calife a interrompu son discours pour insulter Abdullah. Aisha a alors interrompu Uthman en protestant contre cette façon de parler "à un compagnon du Messager d'Allah". Uthman a ordonné à Abdullah de ne plus jamais quitter Médine à nouveau et lui a ordonné de quitter la mosquée.
Ses serviteurs ont sorti Abdullah si violemment qu'ils lui ont rompu deux de ses côtes, et, au milieu des protestations bruyantes de Aisha. Il a dû être transporté à sa maison. [66] Uthman n'a pas payé la pension de Abdullah, pour le reste de sa vie "
https://religion.antropo.es/estudios/BenjaminLisan.Les-versions-du-coran-et-la-genese-de-la-version-actuelle.pdf
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Re: Le Coran des Historiens
Autant qu'on sache, Othman était personnellement intègre, et les armées islamiques allaient de victoire en victoire, assurant la prospérité. L'accusation de népotisme était dérisoire dans ces conditions, d'autant que les protégés d'Othman étaient efficaces*. Il est très difficile de comprendre cette révolte, partie quasiment d'un seul coup à la fois d'Egypte, d'Irak, et de Médine même, sans la question du Coran. Hishem Djaït s'efforce aussi, en bon sunnite, de mettre en avant les motifs alternatifs, mais enfin il nous apprend, au fil des pages, que les principaux moteurs de la révolte étaient les qurra', les connaisseurs du Coran. https://www.lesclesdumoyenorient.com/Hichem-Djait-La-Grande-Discorde-Religion-et-politique-dans-l-Islam-des-origines.htmlDenisLouis a écrit:Othman était mis en cause concernant sa gestion du Califat, la question du Coran et les reproches d'Ibn Massoud étaient une partie du contentieux.
* Voir le cas particulier d'Abdallah Ibn Abi Sahr, condamné à mort par le Prophète, grâcié sur la prière d'Othman qui était son frère de lait. Othman étant devenu calife, Abdallah fut le premier chef musulman à remporter une victoire sur mer.
Re: Le Coran des Historiens
Ce Matin sur France culture dans "Question d'Islam"
L’histoire du Coran
Dimanche 15 janvier 2023
Pourquoi est-il plus que jamais nécessaire d'interroger le contexte historique, religieux et culturel du Coran pour en apprécier toutes les subtilités...
Avec
Mohammad Ali Amir-Moezzi Professeur des universités, titulaire de la chaire « Exégèse et théologie de l’islam shiite à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes à la Sorbonne, spécialiste de la pensée islamique classique.
Le Coran est pour les musulmans la révélation divine consignée par écrit. Elle est la référence scripturaire fondamentale de toute la tradition religieuse islamique. Et pourtant, le Coran demeure encore un document énigmatique bien que des études contemporaines menées dans un cadre non confessionnel aient levé quelques mécompréhensions et certains malentendus.
L’islamologue Mohammad Ali Amir-Moezzi nous présente le contexte historique, religieux et culturel qui a vu naître le Coran.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-d-islam/l-histoire-du-coran-1572256
Idriss- Messages : 7075
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