Al Ajami
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Al Ajami
Bonjour à tous,
Je me permet de poster un lien ici pour avoir vos avis et savoir si vous connaissiez ce site et ce travail (et cet individu).
http://alajami.fr
Dr al Ajamî : Docteur en médecine, Docteur en Littérature et langue arabes, Coranologue, Théologien, Spécialiste de l’exégèse du Coran.
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Al-Ajami a écrit:
Nous proposons à ceux qui le souhaitent de ne plus lire le Coran avec les yeux de l’Islam mais avec les leurs, car c’est à chacun d’entre nous que le Coran s’adresse. Cette démarche suppose une prise de conscience préalable : le Coran n’est pas nécessairement le reflet de l’Islam, et inversement. En d’autres termes, il convient de faire la différence entre le propos du Coran texte révélé et ceux de l’Islam religion historique. Ce positionnement est essentiel pour la compréhension du texte coranique et l’ensemble de nos articles s’attache à le mettre en évidence. De fait, maints versets du Coran sont au nom de l’Islam impliqués en de mortifères polémiques et nombre de musulmans comme de non-musulmans s’interrogent sur les liens réels entre le Coran, Message de Dieu, et l’Islam, religion des hommes ; plus que jamais l’on doit se demander ce que dit vraiment le Coran.(...)
- Spoiler:
- Notre recherche fondamentale et académique porte sur l’étude des mécanismes cognitifs à l’œuvre lors du phénomène de compréhension. Ceci nous a amené à une approche critique de la théorie herméneutique et du phénomène interprétatif. Nous avons ainsi pu mettre en évidence la nature dogmatique de l’Herméneutique contemporaine et analysé ses apories et ses limites. Ainsi, si toute interprétation est effectivement une forme de compréhension, toute compréhension n’est pas nécessairement une interprétation. Cette théorisation déconstructive a permis d’identifier un espace de sens non-herméneutique corrélé à une compréhension non-interprétative : le sens littéral.
Parallèlement, nous nous sommes toujours interrogé sur la signification réelle du Coran tant l’étude des exégèses classiques ou contemporaines n’éclaire en réalité que sur la pensée de leurs auteurs. De fait, plus on étudie les exégèses et plus le propos coranique apparaît enseveli sous les strates sédimentées de ces multiples interprétations. Aussi, entre herméneutique de la compréhension et herméneutique de l’exégèse, avons-nous déterminé une méthode rationnelle de détermination du sens littéral du texte coranique : l’Analyse littérale du Coran, ou A.L.C. Cette méthodologie algorithmique et non-herméneutique, non-interprétative et intra-coranique rend possible la rupture des cercles herméneutiques islamo-islamologiques à l’œuvre lorsque nous abordons le Coran. Conséquemment, les résultats obtenus divergent parfois radicalement des lectures interprétatives classiques ou contemporaines. En proposant une lecture possible de l’état natif du texte, l’analyse littérale met au jour de nouveaux paradigmes théologiques et exégétiques indiquant que l’explication/tafsîr du Coran par lui-même diffère grandement de la compréhension du Coran selon la grille de lecture de l’Islam ou de l’islamologie.
Depuis de nombreuses années, nous avons diversement présenté l’analyse littérale des versets au cœur de nombreux problématiques telles que l’égalité des hommes et des femmes, le mariage interreligieux, l’égalité dans l’héritage, le voile , le jihad, la violence religieuse, la foi et la raison, le libre arbitre et le destin, le respect interreligieux, l’altérité, etc. et les réactions passionnées que cela a suscité prouvent qu’à tout le moins le débat est enfin ouvert…
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gfalco- Messages : 756
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Re: Al Ajami
J'avais suivi son travail à l'époque de la parution de son ouvrage (que je possède) : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1196-que-dit-vraiment-le-coran-du-docteur-al-ajami
...Il a ensuite été cité dans diverses discussions ; exemples :
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2282-le-feminisme-islamique#58971
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t94p100-l-abrogation-en-islam#40578
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t349p105-sd-l-homme-a-le-droit-de-corriger-sa-femme#52947
...Il a ensuite été cité dans diverses discussions ; exemples :
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Re: Al Ajami
Merci Ren pour les liens
Malheureusement la discussion au sujet de son travail ne tourne pas autour des propos de Al Ajami, mais tourne à la polémique visant à réduire l'Islam à ses écoles les plus rétrogrades (quelle nouveauté!)...
Quant aux autres sujets où il est cité, il est en effet à contre-courant. J'imagine qu'il est peu apprécié par le monde musulman, voire marginalisé au regard de ses positions (qui pour certaines me semble adéquates).
Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur son ouvrage et son travail si vous l'avez lu ?
Malheureusement la discussion au sujet de son travail ne tourne pas autour des propos de Al Ajami, mais tourne à la polémique visant à réduire l'Islam à ses écoles les plus rétrogrades (quelle nouveauté!)...
Quant aux autres sujets où il est cité, il est en effet à contre-courant. J'imagine qu'il est peu apprécié par le monde musulman, voire marginalisé au regard de ses positions (qui pour certaines me semble adéquates).
Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur son ouvrage et son travail si vous l'avez lu ?
Dernière édition par gfalco le Dim 22 Sep - 8:54, édité 1 fois (Raison : orthographe)
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gfalco- Messages : 756
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Re: Al Ajami
Faudrait que je trouve le moyen de le relire pour en parler de façon pertinente (c'est trop loin... et j'ai actuellement plusieurs autres chantiers de lecture !)gfalco a écrit:Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur son ouvrage et son travail si vous l'avez lu ?
De mémoire, je dirais tout de même que je garde de tout ce qu'il a écrit un sentiment d'une grande cohérence dans la réflexion, ce qui fut à l'époque pour moi un soulagement, après la lecture de nombreux ouvrages islamiques plus traditionnels, à la réflexion enfermée dans des schémas préconçus qui en arrivent à se contredire entre eux sans que l'auteur ne relève quoi que ce soit...
Mais je peux ressortir le livre pour éventuellement reprendre ça ici sur tel ou tel point précis.
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Re: Al Ajami
Pas besoin de se donner cette peine, j'irai lire pour me faire mon avis mais un grand merci tout de même !
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gfalco- Messages : 756
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Date d'inscription : 31/07/2015
Re: Al Ajami
Après lecture, ce sera sympa de comparer nos avisgfalco a écrit:Pas besoin de se donner cette peine, j'irai lire pour me faire mon avis mais un grand merci tout de même !
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Re: Al Ajami
Salam
Le dr Al ajami est considéré comme étant quasiment un Coraniste il me semble !
J'ai beaucoup apprécier sa lecture à l'époque , c'est à lire en effet !
De mémoire , méthodologie parfois artificielle , mais très érudite . Ces écrits ont le mérite de relativiser ceux des fondamentalistes qui eux sont le plus souvent totalement subjectifs ( Sans fondement historiques prouvé , logique bancale...etc) alors qu'ils ont la prétention d'être les seuls, les vrais , les authentiques ...
Le dr Al ajami est considéré comme étant quasiment un Coraniste il me semble !
J'ai beaucoup apprécier sa lecture à l'époque , c'est à lire en effet !
De mémoire , méthodologie parfois artificielle , mais très érudite . Ces écrits ont le mérite de relativiser ceux des fondamentalistes qui eux sont le plus souvent totalement subjectifs ( Sans fondement historiques prouvé , logique bancale...etc) alors qu'ils ont la prétention d'être les seuls, les vrais , les authentiques ...
Idriss- Messages : 7124
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Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Al Ajami
Merci Idriss pour la précision, il est vrai qu'à sa découverte je m'étais immédiatement fait la réflexion que cela ressemblait fort dans l'argumentaire aux premiers travaux de R. Khalifa (avant qu'il ne se prenne pour un messager), mais que justement la ligne idéologique était beaucoup plus libertaire quant aux (autres) interprétations possibles du Coran (il n'a pas la prétention de transmettre la vérité du sens mais juste de fournir un travail méthodique).
Je n'ai pas encore tout lu et reviendrai après lecture complète de ce qui est à ma disposition, mais d'ores et déjà je trouve le positionnement fort raisonnable et me reconnaîs dans nombre de propos qui mettent à distance les dogmes et pratiques culturels du message coranique lui-même.
Cordialement.
Je n'ai pas encore tout lu et reviendrai après lecture complète de ce qui est à ma disposition, mais d'ores et déjà je trouve le positionnement fort raisonnable et me reconnaîs dans nombre de propos qui mettent à distance les dogmes et pratiques culturels du message coranique lui-même.
Cordialement.
Dernière édition par gfalco le Dim 22 Sep - 8:55, édité 1 fois
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gfalco- Messages : 756
Réputation : 3
Date d'inscription : 31/07/2015
Re: Al Ajami
Son positionnement est celui qui à mon sens correspond le plus au positionnement de ma femme. Lorsqu'Oumma avait publié l'article de cet auteur sur le mariage mixte, nous avions été surpris de lire enfin un musulman qui tenait les mêmes raisonnements que les siens... "Coraniste" mais pas complètement. Primauté réelle au texte coranique, sans enfermement car Dieu sait mieux... Mais souci de cohérence logique, toujours.gfalco a écrit: d'ores et déjà je trouve le positionnement fort raisonnable et me reconnaît dans nombre de propos qui mettent à distance les dogmes et pratiques culturels du message coranique lui-même.
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Re: Al Ajami
Je poursuis ma lecture et avoue me retrouver en effet dans bon nombre de traductions et de propositions d'analyse "littérale" (le choix de mot est excellemment pensé par ailleurs, en ce sens que les résultats de cette "analyse littérale" sont parfaitement à l'opposé de ceux qu'on a coutume d'appeler "littéralistes").
L'exégèse coranique classique est mise à mal ainsi que tout ce qui se rapporte à la Sunna du Prophète(sws). Il y est dit que l'Islam du Coran est une voie et non un code de loi, et que l'analyse en question permet de le démontrer sans l'ombre d'un doute.
Les sourates et sujets polémiques sont tous abordés - les travaux du Dr Al-Ajami sont peut-être en réaction aux critiques habituelles sur l'Islam. Il semblerait en tous les cas que l'on puisse se référer à son travail comme contre-pied des extrémistes de tous bords.
Pour ce qui est par exemple de la sourate de l'Unicité, à propos du troisième verset, nous lisons :
Étonnamment simple et cohérent.
L'exégèse coranique classique est mise à mal ainsi que tout ce qui se rapporte à la Sunna du Prophète(sws). Il y est dit que l'Islam du Coran est une voie et non un code de loi, et que l'analyse en question permet de le démontrer sans l'ombre d'un doute.
Les sourates et sujets polémiques sont tous abordés - les travaux du Dr Al-Ajami sont peut-être en réaction aux critiques habituelles sur l'Islam. Il semblerait en tous les cas que l'on puisse se référer à son travail comme contre-pied des extrémistes de tous bords.
Pour ce qui est par exemple de la sourate de l'Unicité, à propos du troisième verset, nous lisons :
Al-Ajami a écrit:-v3 : « Il n’a pas enfanté et n’a pas été enfanté ». Nous l’avons montré, contrairement à ce qu’affirme une partie de l’Exégèse classique, ce propos est sans rapport aucun avec une critique de la Trinité chrétienne et la notion de Fils de Dieu. Du reste, les chrétiens « distinguent l’Essence divine, absolument « une » qui n’engendre pas et n’est pas engendrée, de la Trinité des personnes divines, celles-ci étant des processions « ad intra », immanentes à l’Être unique. »[8] C’est donc bien le polythéisme qurayshite que ce verset vise en termes simples et selon une théologie minimale. Pour le segment « Il n’a pas enfanté » le sens est directement accessible : « Ils Lui ont inventé des fils et des filles, sans aucun discernement […] comment pourrait-Il avoir une progéniture alors qu’Il n’a pas de compagne et qu’Il a créé toute chose… »[9] Pour le Coran, si Dieu « est Dieu unique » cela s’oppose à toute idée de co-divinités fussent-elles, supposément, sa descendance. Concernant le segment : Dieu « n’a pas été enfanté », le propos est en apparence plus délicat à établir. En effet, selon le Coran, nous savons que pour le polythéisme arabe, en particulier celui de Quraysh, Dieu/Allâh est le créateur des Cieux et de la Terre.[10] L’on peut donc supposer, en l’absence de sources, qu’ils croyaient nécessairement que le Créateur ne pouvait avoir été créé Lui-même ; ainsi, comment comprendre qu’il leur soit objecté qu’Il « n’a pas été enfanté » ? Le raisonnement suivi est le suivant : puisque vous, polythéistes, croyez que Dieu a des fils et des filles et nécessairement pour cela une compagne, cette fonction de reproduction suppose donc que Dieu Lui-même aurait été créé. Or, vous croyez aussi que Dieu en tant que créateur du Monde ne peut avoir été créé : réfléchissez donc sur cette contradiction et admettez que la croyance en la filiation divine est un non-sens !
Étonnamment simple et cohérent.
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gfalco- Messages : 756
Réputation : 3
Date d'inscription : 31/07/2015
Re: Al Ajami
Oui, en effet, cette distinction est intéressante pour renouveler l'approche du textegfalco a écrit:"littérale" (le choix de mot est excellemment pensé par ailleurs, en ce sens que les résultats de cette "analyse littérale" sont parfaitement à l'opposé de ceux qu'on a coutume d'appeler "littéralistes")
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Re: Al Ajami
Je me permets de poster ici le travail sur le jihad du Dr Al Ajami (par souci de cohérence du fil).
L’Islam : des sources aux usages contemporains ; genèse du jihad global
https://cdradical.hypotheses.org/353#more-353
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gfalco- Messages : 756
Réputation : 3
Date d'inscription : 31/07/2015
Re: Al Ajami
Ca me rappelle une discussion avec Anourshivan, ou pour lui il n'était pas question dans le coran de crucifier ses ennemis, de mari qui frappe sa femme dont il craint la désobéissance, de mains coupées pour le voleur etc...
Connaissant pas l'arabe je peux pas trancher, pour savoir qui a raison, ça se trouve les Anourshivan et autre Al Ajami sont en train de déterrer le vrais coran, j'en sais rien.
En revanche, si ils ont raison... c'est une autre religion, frapper sa femme/pas frapper sa femme, crucifier pas crucifier, c'est pas des détails, c'est un message de fond différent, un peu comme passé d'un christ qui pardonne la femme adultère à un christ qui dirait en fait quelle doit être lapidé.
Un changement qui concernerait moins les musulmans qui ont toujours eu du mal avec ces versets et cherché d'autres explications, mais en terre d'islam et pendant des siècles je pense Pas que la majorité a beaucoup été dérangé, pour eux ce serait de fait, accepter (ou pas) une autre religion.
C'est la première réflexion qui me vient quand je découvre ces traductions du coran complètement différentes.
Connaissant pas l'arabe je peux pas trancher, pour savoir qui a raison, ça se trouve les Anourshivan et autre Al Ajami sont en train de déterrer le vrais coran, j'en sais rien.
En revanche, si ils ont raison... c'est une autre religion, frapper sa femme/pas frapper sa femme, crucifier pas crucifier, c'est pas des détails, c'est un message de fond différent, un peu comme passé d'un christ qui pardonne la femme adultère à un christ qui dirait en fait quelle doit être lapidé.
Un changement qui concernerait moins les musulmans qui ont toujours eu du mal avec ces versets et cherché d'autres explications, mais en terre d'islam et pendant des siècles je pense Pas que la majorité a beaucoup été dérangé, pour eux ce serait de fait, accepter (ou pas) une autre religion.
C'est la première réflexion qui me vient quand je découvre ces traductions du coran complètement différentes.
Nicolas- Messages : 1701
Réputation : 6
Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: Al Ajami
Oui effectivement c'est le même livre mais pas la même interprétation donc pas la même "religion" si l'on veut.
Il en va de même avec les différents mouvements du Christianisme et du Judaïsme qui sont parfois diamétralement opposés tandis qu'ils se basent sur les mêmes textes.
Par ailleurs je ne crois pas que ce soit une question de "vrai" Coran ou de "faux" ou de raison et de tort mais de rapport au texte, de rapport à la religion. Et comme le dit Al Ajami lui-même, ce n'est pas l'Islam qui doit être réformé mais le lien du musulman à son Livre révélé et par conséquent à sa religion.
Ce type de travail en ce sens me semble parfaitement exemplaire.
Il en va de même avec les différents mouvements du Christianisme et du Judaïsme qui sont parfois diamétralement opposés tandis qu'ils se basent sur les mêmes textes.
Par ailleurs je ne crois pas que ce soit une question de "vrai" Coran ou de "faux" ou de raison et de tort mais de rapport au texte, de rapport à la religion. Et comme le dit Al Ajami lui-même, ce n'est pas l'Islam qui doit être réformé mais le lien du musulman à son Livre révélé et par conséquent à sa religion.
Ce type de travail en ce sens me semble parfaitement exemplaire.
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gfalco- Messages : 756
Réputation : 3
Date d'inscription : 31/07/2015
Re: Al Ajami
Gfalco a écrit:Il en va de même avec les différents mouvements du Christianisme
Des traductions autant différentes sur des sujets qui touchent la morale, je vois pas d'équivalent .
En revanche des traductions différentes qui mènent à une tout autre théologie, on le retrouve par exemple avec les Témoins de Jéhovah : "et la parole était un dieu ". http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBiblique/?Chap=1&Vers=1&Livre=43
Sinon, juste un détail, mais concernant la crucifixion Al-Ajami dit :
https://www.alajami.fr/index.php/2018/08/25/la-crucifixion-de-jesus-selon-le-coran-et-en-islam/la position coranique dédouane les juifs d’avoir été supposément christicides
Ca revient un peu au même pour
L'important est dans l'acte de tuer, pas le fait que la victime est en fait increvable en gros, je chipote me direz vous, mais c'est lui qu'à commencé
Sinon à propos de ce Jésus "corporellement surnaturelle" qui ne peut pas être tué par des hommes :
Ca s'appuie sur quelle verset pour être aussi affirmatif ? J'ai lu rapidement son billet, donc si jamais c'était bien expliqué, désolé, donc si jamais vous savez ça m'évitera de de devoir relire (j'avais qu'à lire lentement la première fois me diriez vous )5- Le Coran affirme que la nature corporelle sur-naturelle de Jésus ne pouvait connaître la mort que de par une intervention divine,
c’est Dieu qui lui a donné la mort et non les hommes par le biais du supplice de la croix.
Nicolas- Messages : 1701
Réputation : 6
Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: Al Ajami
Bon j'ai relu, son explication concernant Jésus qui peut pas être tué par des hommes est ici :
il y a d'abord le « Ô Jésus ! C’est Moi qui te donnerai la mort » que Al-Ajami met en opposition au fait que ce soit donc les hommes qui l'aient tué, et certes dans ce sens là ça impliquerait forcément que Dieu serait obligé de tuer Jésus avant qu'il meurt naturellement sur la croix.
Mais Al-Ajami ni que Jésus puisse mourir naturellement sur la croix, mais je trouve l'explication confuse à propos de sa double nature, je vois pas trop la différence avec un autre humain, son corps "normal" peut donc être réduit en miette ? donc mourir ? c'est seulement son esprit qui serait spéciale ? Mais quelle différence avec les autres humains dans la religion: le corps meurt, et l'esprit survit pour tout le monde grâce a Dieu ?
Bref en gros LA question est : est-ce que son corps peut-être détruit pour Al-ajami (donc tué comme tout le monde) après que son esprit survive c'est le cas pour tout le monde d'après la religion ?
Al-ajami a écrit: seul Dieu pouvait donner la mort à Jésus : « Ô Jésus ! C’est Moi qui te donnerai la mort », cf. S3.V55 supra, ce qu’Il fit à cette occasion puis Il « l’éleva vers Lui ». Nous disposons à présent d’assez d’éléments pour comprendre comment il peut être dit de Jésus qu’ils « ne le tuèrent point », mais que pourtant Dieu lui a donné la mort et « l’éleva vers Lui ». Selon le Coran, la nature de Jésus, né de manière miraculeuse du sein de la vierge Marie, est double : d’une part une enveloppe corporelle d’apparence et de fonctionnement biologique normaux : « …lui [Jésus] et sa mère prenaient de la nourriture… »[15] et, d’autre part, une nature spirituelle ou pneumatique : « …Nous [Dieu] insufflâmes en elle [Marie] de notre souffle… »,[16] le terme ruhḥ/souffle, ici de Dieu, signifie aussi esprit, ici de Dieu. Nous en déduisons que le Coran en reconnaissant que Jésus est mort uniquement du fait de la volonté divine désigne sa corporalité, cet être humain d’origine sur-naturelle ne pouvait mourir de mort naturelle. De la même manière, par « Il « l’éleva vers Lui », c’est donc sa nature spirituelle, le ruḥ/esprit/souffle divin que Dieu lui avait conféré qui à ce moment-là est ainsi élevée, au sens ascensionnel, vers son Créateur, car cette essence surnaturelle du Christ ne pouvait connaître une quelconque forme de mort terre
il y a d'abord le « Ô Jésus ! C’est Moi qui te donnerai la mort » que Al-Ajami met en opposition au fait que ce soit donc les hommes qui l'aient tué, et certes dans ce sens là ça impliquerait forcément que Dieu serait obligé de tuer Jésus avant qu'il meurt naturellement sur la croix.
Mais Al-Ajami ni que Jésus puisse mourir naturellement sur la croix, mais je trouve l'explication confuse à propos de sa double nature, je vois pas trop la différence avec un autre humain, son corps "normal" peut donc être réduit en miette ? donc mourir ? c'est seulement son esprit qui serait spéciale ? Mais quelle différence avec les autres humains dans la religion: le corps meurt, et l'esprit survit pour tout le monde grâce a Dieu ?
Bref en gros LA question est : est-ce que son corps peut-être détruit pour Al-ajami (donc tué comme tout le monde) après que son esprit survive c'est le cas pour tout le monde d'après la religion ?
Nicolas- Messages : 1701
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Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: Al Ajami
Je ne peux répondre qu'avec ma compréhension des mêmes mots.
Et il me semble que oui, c'est bien l'esprit divin en Jésus qui ne peut être tué par des hommes, et non pas son enveloppe corporelle qui est "humaine" - selon ce passage.
Mais je ne suis pas un spécialiste d'Al-Ajami que j'ai découvert il y a peu.
Et il me semble que oui, c'est bien l'esprit divin en Jésus qui ne peut être tué par des hommes, et non pas son enveloppe corporelle qui est "humaine" - selon ce passage.
Mais je ne suis pas un spécialiste d'Al-Ajami que j'ai découvert il y a peu.
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gfalco- Messages : 756
Réputation : 3
Date d'inscription : 31/07/2015
Re: Al Ajami
Faudrait un éclaircissement de sa part effectivement, car si son corps peut être détruit, ça soulèverait quelques autres question sur son billet.
Nicolas- Messages : 1701
Réputation : 6
Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: Al Ajami
gfalco a écrit:Bonjour à tous,
Je me permet de poster un lien ici pour avoir vos avis et savoir si vous connaissiez ce site et ce travail (et cet individu).
http://alajami.fr
j'ai lu pas mal de ses textes et j'apprécie sa démarche, sa logique, sa rigueur et sa critique argumentée des traditionalistes (sunna, abrogation ...)
ne connaissant pas l'arabe je ne peux juger du bien fondé de ses traductions mais elle sont souvent intéressantes.
là où je ne suis pas convaincu par les coranistes, c'est quand ils veulent "moderniser" le coran en réinterprétant les versets qui ne sont plus acceptables en l'état de nos jours. (chatiments corporels, patriarcat notamment)
Dans la mesure où ces pratiques correspondent aux moeurs de l'époque (et pas que chez les arabes) je ne vois pas de raison de leur faire dire autre chose que ce qui est écrit. autres temps, autres moeurs...
rosarum- Messages : 1021
Réputation : 1
Date d'inscription : 06/05/2011
Localisation : France
Re: Al Ajami
Le Coran et l’Islam
par Dr Al 'Ajamî sur oumma.com
Notre démarche littérale initiale visait uniquement à comprendre le Coran par lui-même, ce que l’on appelle classiquement tafsîr al–qur’ân bi-l–qur’ân, l’explication du Coran par lui-même et en lui-même. Cette recherche supposait une méthodologie, la possibilité d’aborder le texte sans le prisme des interprétations existantes, une intratextualité suffisante, des critères garantissant la validité sémantique du sens ainsi déterminé.
Cette réflexion nous a mené au fil des années à élaborer notre méthodologie d’Analyse Littérale du Coran[1] qui a permis de démontrer concrètement que contrairement au dogme herméneutique il était possible d’établir un Sens littéral[2] non-herméneutique et non-interprétatif, un sens premier du Message coranique antérieurement à sa prise en charge par les exégèses propres à l’Islam. Notre approche peut donc être qualifiée de littérale ou plus encore de textualiste tout en précisant qu’elle diffère sans conteste du littéralisme.[3]
Ce faisant, notre longue pratique de détermination du sens littéral du Coran nous a amené à un constat qui ne faisait absolument pas partie de nos intentions de départ, à savoir : l’Islam n’est pas nécessairement le reflet du Coran, et inversement. Établir de manière nette la différence entre le Coran,[4] Message de Dieu adressé aux Hommes, et l’Islam, religion des hommes adressée à Dieu, s’est en retour avéré fondamental quant à la compréhension littérale du texte coranique. En effet, Coran et Islam sont en permanence confondus, le Message coranique étant assimilé au discours de l’Islam.
Cette confusion ne permet donc pas de prendre conscience de la spécificité du propos coranique et des différences qu’il présente d’avec les points de vue développés par l’Islam. Cette superposition des interprétations et positions propres à l’Islam sur le texte coranique, à son détriment, explique que nous ne lisons le Coran qu’avec les yeux de l’Islam. Or, ce distinguo premier est la clef essentielle permettant à ceux qui le désirent de lire directement le Coran avec leurs yeux – n’est-ce point à chacun d’entre nous que le Coran s’adresse ? Il ne s’agit pas pour autant d’opposer le Coran à l’Islam, mais au delà du bruit de fond généré par la puissance des postulats islamiques de parvenir à entendre le Coran et de comprendre ainsi le propos coranique en dépassant la trame de sens imposée à nos esprits par l’Islam, ceci que l’on soit musulman ou pas.
par Dr Al 'Ajamî sur oumma.com
Notre démarche littérale initiale visait uniquement à comprendre le Coran par lui-même, ce que l’on appelle classiquement tafsîr al–qur’ân bi-l–qur’ân, l’explication du Coran par lui-même et en lui-même. Cette recherche supposait une méthodologie, la possibilité d’aborder le texte sans le prisme des interprétations existantes, une intratextualité suffisante, des critères garantissant la validité sémantique du sens ainsi déterminé.
Cette réflexion nous a mené au fil des années à élaborer notre méthodologie d’Analyse Littérale du Coran[1] qui a permis de démontrer concrètement que contrairement au dogme herméneutique il était possible d’établir un Sens littéral[2] non-herméneutique et non-interprétatif, un sens premier du Message coranique antérieurement à sa prise en charge par les exégèses propres à l’Islam. Notre approche peut donc être qualifiée de littérale ou plus encore de textualiste tout en précisant qu’elle diffère sans conteste du littéralisme.[3]
Ce faisant, notre longue pratique de détermination du sens littéral du Coran nous a amené à un constat qui ne faisait absolument pas partie de nos intentions de départ, à savoir : l’Islam n’est pas nécessairement le reflet du Coran, et inversement. Établir de manière nette la différence entre le Coran,[4] Message de Dieu adressé aux Hommes, et l’Islam, religion des hommes adressée à Dieu, s’est en retour avéré fondamental quant à la compréhension littérale du texte coranique. En effet, Coran et Islam sont en permanence confondus, le Message coranique étant assimilé au discours de l’Islam.
Cette confusion ne permet donc pas de prendre conscience de la spécificité du propos coranique et des différences qu’il présente d’avec les points de vue développés par l’Islam. Cette superposition des interprétations et positions propres à l’Islam sur le texte coranique, à son détriment, explique que nous ne lisons le Coran qu’avec les yeux de l’Islam. Or, ce distinguo premier est la clef essentielle permettant à ceux qui le désirent de lire directement le Coran avec leurs yeux – n’est-ce point à chacun d’entre nous que le Coran s’adresse ? Il ne s’agit pas pour autant d’opposer le Coran à l’Islam, mais au delà du bruit de fond généré par la puissance des postulats islamiques de parvenir à entendre le Coran et de comprendre ainsi le propos coranique en dépassant la trame de sens imposée à nos esprits par l’Islam, ceci que l’on soit musulman ou pas.
- Suite:
L’Islam et le Coran : le cercle herméneutique islamique
De fait, maints versets du Coran sont au nom de l’Islam impliqués en de mortifères polémiques et nombre de musulmans comme de non-musulmans s’interrogent alors sur les liens réels entre le Coran et l’Islam ; plus que jamais l’on doit se demander ce que dit vraiment le Coran. Or, tel est notre paradigme, contrairement aux apparences, à nos certitudes conscientes et inconscientes, lorsque nous lisons et comprenons le Coran nous ne le faisons donc qu’au travers de la grille de lecture que l’Islam a surimposée et imposée au texte coranique. Ce phénomène n’a rien de particulier en soi, il a trait à l’herméneutique, c’est-à-dire aux mécanismes cognitifs à l’œuvre lorsque nous lisons et comprenons un texte. Nous allons donc envisager présentement les éléments expliquant l’influence de l’Islam sur notre compréhension du Coran et justifiant la différence prévisible entre le message du Coran et celui de l’Islam.[5]
Tout se passe donc comme si le Coran, pourtant supposé être la source de l’Islam, ne faisait sens que par son produit dérivé : l’Islam. Ce n’est point alors le Coran qui nous instruit quant à l’Islam, mais l’Islam qui informe le sens du Coran. Démarche qui en soi ne permet pas de comprendre le Coran par lui-même et tel qu’en lui-même : al–qur’ân bi-l–qur’ân. Cette inversion de lecture génère la boucle herméneutique dite islamique : le Coran ne fait sens que par l’Islam et, conséquemment, l’Islam fait alors sens par le Coran.
Il est ainsi créé une confusion ne permettant pas de faire la part entre ce que dit vraiment le Coran par lui-même et ce que l’Islam dit du Coran. Aussi, puisque l’Islam s’avère être une interprétation du texte coranique, l’accès direct au sens réel du Coran est par là même verrouillé. De par cette circularité, l’Islam apparaît légitimé par le Coran et le Coran semble avoir dicté l’Islam. Or, nous y reviendrons, l’histoire de la genèse de l’Islam en tant que religion montre clairement que Coran et Islam ne sont pas synchrones, le Coran précède l’Islam. De même, les trop nombreuses différences et divergences de sens entre ces deux corpus remettent en cause l’évidence de leur adéquation affirmée à laquelle nous croyons du fait d’une illusion de sens ou illusion herméneutique.
La question centrale est alors la suivante : comment rompre le cercle herméneutique qui nous est ainsi imposé par l’Islam, comment accéder au sens du Coran directement sans l’intermédiaire de l’Islam ? Tel est l’objectif de notre méthodologie dite Analyse littérale du Coran[6] : dénouer le cercle herméneutique Coran–Islam–Coran et permettre ainsi une lecture directe du Coran.
Révélation et Religion : la construction herméneutique
En l’article intitulé la Sunna selon le Coran et en Islam, fonction et mission du Messager,[7] nous montrons que selon le Coran tous les prophètes de Dieu, y compris Muhammad, ne sont que Ses messagers et n’ont aucune autre fonction. Tout particulièrement, ils ne sont pas chargés de donner un enseignement complémentaire afin d’instituer une religion qui leur serait propre. Ceci implique que les religions s’écrivent postérieurement aux prophètes et aux révélations qui en ont été les promoteurs, elles sont toutes le fruit de l’Histoire et de la réflexion humaine, et leur histoire le prouve. Les religions – du moins celles qui sont réellement en lien avec un vrai prophète transmetteur d’une véritable révélation – sont conçues à partir de la (re)révélation de l’unique message monothéiste de Dieu et de l’éthique intemporelle et universelle qu’Il y délivre.
Cette révélation, toujours oro-scripturaire, c’est-à-dire délivrée oralement par un prophète et mise en écrit par les hommes, représente un point d’impact du divin au sein de notre réalité. À partir de cette irruption immanente, les générations qui se fédéreront autour de cet évènement initial fondateur vont développer progressivement de nombreuses formes religieuses, comme autant de cercles concentriques tous inscrits à une même origine. Plus encore, toutes les religions doivent ainsi être considérées comme concentriques à un seul et même point : la Révélation monothéiste.
Selon cette conception coranique du fait religieux, toutes les variantes d’islam ayant existé et existant encore sont autant d’expressions impulsées par la révélation du Coran faite à Muhammad. Ces islams sont donc intrinsèquement équivalents et ce n’est que l’Histoire, le pouvoir, qui fera que certaines variantes vont disparaître et que d’autres vont parvenir au statut d’orthodoxie ou, par contrecoup, d’hétérodoxie. De toute évidence, la genèse de l’Islam s’inscrit en un tel processus historique, cursus malgré tout bien documenté. Ceci est directement confirmé par le fait que l’Islam est composé d’un ensemble de formes religieuses, de tendances et d’Écoles, islams pluriels, desquels suite à leur constitution définitive, ont notamment émergé vers le IVe siècle de l’Hégire le sunnisme et le shiisme, eux-mêmes connaissant de nombreuses et fluctuantes variations. L’Islam n’est donc ni une entité unique ni un produit stable ou pur. Dans sa globalité, il a évolué et continue encore à le faire comme le montre par exemple l’inflation contemporaine de fatwas sur des concepts non-coraniques.[8]
En d’autres termes, la Révélation est la part de Dieu et la religion la part des hommes. Ceci explique aussi que les religions monothéistes sont équivalentes en valeur quand bien même elles diffèrent en modalités et expressions.[9] La Révélation, les révélations, n’a pas pour fonction de dicter des religions, mais d’insuffler un souffle nouveau, quoique toujours identique, le souffle monothéiste, par essence intemporel, afin que les fils du temps eux-mêmes puissent construire les religions qui leur conviennent le mieux en fonction de leurs époques, civilisations et sensibilités. S’explique ainsi le rapport entre l’Unicité divine et la pluralité religieuse, reflet de la pluralité humaine. Nous en déduisons à nouveau qu’il n’y a pas lieu de prétendre retrouver un Islam pur, un Islam d’origine, mais bien de tenter de retrouver l’arbre du Message originel du Coran rendu inaccessible par la forêt qu’il a lui-même en quelque sorte indirectement engendrée.
Le Coran et l’Islam : le divorce herméneutique
Le Coran sous l’angle qui nous occupe est un message destiné à être compris par l’Humanité, message nécessairement donc de dimension universelle et intemporelle.[10] Si Coran et Islam étaient directement et profondément liés, il serait attendu qu’ils revêtent les mêmes attributs. Or, si l’on prend en compte l’universalité et l’intemporalité du message coranique, l’on ne peut que constater qu’en la matière l’Islam diffère profondément puisqu’il est centré sur l’autolégitimation apologétique, l’exclusion, l’arabité, la culture de l’an mille. Notre Analyse littérale du Coran démontre sans peine que pour plusieurs dizaines de versets-clefs les interprétations soutenues par l’Islam divergent radicalement d’avec le Sens littéral[11] coranique.
Conséquemment, les idées reçues les plus communément admises et transmises sont du point de vue coranique erronées : l’Islam n’est pas une religion révélée, il n’est pas non plus une religion enseignée à la lettre par le Prophète. De quel islam unique s’agirait-il ? Quel serait donc ce véritable islam qui de fait disqualifierait toutes les autres formes d’islam et les qualifierait d’hérésies ? L’Islam est et a toujours été pluriel, ce qui en soi signe à partir d’un élan initial coranique son histoire humaine. Il n’y a donc pas à rechercher dans le Coran le vrai Islam, aussi, comprendre le Coran par lui-même doit-il seulement permettre de repérer les contradictions et les déviations que la construction de l’Islam a suscitées. Comprendre ainsi le Coran permet de comprendre l’Islam.
Il est donc logiquement prévisible que l’Islam soit régulièrement en désaccord avec le Coran. Cela n’a rien de choquant, le phénomène de dérivation religieuse provoqué par les successions d’interprétations constitutives des religions ne peut qu’aboutir à une situation divergente par rapport à l’origine. Pour mesurer la nature et l’intensité de la dérive herméneutique, et sans vouloir à charge dresser une liste exhaustive de ces oppositions, nous citerons à titre illustratif les principales lignes de fracture nous interpellant a priori entre Coran et Islam. Tout du moins, ces constats apostrophent-ils les générations de musulmans rationnels qui, parce qu’étant fermement attachés à leur foi en Dieu par l’intermédiaire du Coran, ne peuvent accepter que ce qui choque leur raison et blesse leur foi soit réellement imputable au Coran. Ainsi :
Quand le Coran est universel, l’Islam n’est-il pas identitaire ?
Quand le Coran est intemporel, l’Islam n’est-il pas temporel ?
Quand le Coran rappelle la liberté et le libre arbitre, l’Islam ne théorise-t-il pas le contraire ?
Quand le Coran plébiscite la rationalité, l’Islam ne soutient-il pas un système de croyances et de superstitions ?
Quand le Coran plaide pour la tolérance religieuse, l’Islam ne s’autoproclame-t-il pas seule vraie religion ?
Quand le Coran défend une théologie inclusive, l’Islam ne prétend-il pas à une théologie exclusive ?
Quand le Coran prône l’égalité des hommes et des femmes, l’Islam n’institutionnalise-t-il pas le patriarcat, le sexisme et la misogynie ?
Quand le Coran déconstruit totalement la mythologie biblique, l’Islam ne la réintroduit-il pas massivement par l’Exégèse ?
Quand le Coran se démarque de l’orthopraxie judaïque, l’Islam par le Droit islamique ne réintroduit-il pas quantité de pratiques juives antiques et archaïques ?
Quand le Coran défend le respect de la diversité et de l’altérité, l’Islam ne discrimine-t-il pas, réduction et uniformisation ?
Quand le Coran s’ouvre à l’avenir, l’Islam ne se referme-t-il pas sur le passé ?
Quand le Coran appelle à se révolter contre le pouvoir injuste, l’Islam ne prêche-t-il pas la soumission aveugle à l’autorité ?
Quand le Coran appelle à la paix, l’Islam n’incite-t-il pas à la guerre ?
Quand le Coran sépare la foi du politique, l’Islam ne se veut-il pas religion et État ?
Bien évidemment, ces observations littérales n’impliquent pas que tout l’Islam soit en désaccord avec le Coran et il demeure entre ces deux corpus de nombreuses convergences, ce sont au demeurant ces points communs qui constituent le socle sain de l’Islam. Par ailleurs, l’on pourrait nous objecter que les problématiques que nous venons de citer ne sont pas le fait de l’Islam et qu’il ne s’agirait là que de l’interprétation malsaine de certains musulmans. Mais l’Islam n’est rien d’autre que la somme des interprétations de chacun ! L’Islam serait-il donc tout à la fois innocent et coupable ! Cependant, les démarches visant à séparer le bon grain de l’ivraie en l’Islam, l’Islam du meilleur de l’Islam du pire, ne nous paraissent pas productives, quand bien même seraient-elles bien intentionnées. En réalité, les affirmations de chaque camp ont la même légitimité scripturaire, car ce ne sont que des interprétations.
Une interprétation contre une autre est un combat sans vainqueur ni vaincu. Comment affirmer la bonne interprétation et dénoncer la mauvaise ? Ce n’est jamais là que le fruit de notre conscience individuelle, celle du bien et du mal, et l’entreprise de réforme de l’Islam ne repose que sur les intentions de chacun. En réalité, aucune interprétation de l’Islam n’a plus de valeur qu’une autre, ce n’est que la raison du plus fort qui l’emportera. Il est donc tout simplement improductif, voire contre-productif, de défendre l’Islam par l’Islam. L’Islam est notre religion et il est ce qu’il est, avec toute sa complexité et toutes ses contradictions du fait même qu’il résulte de la réflexion humaine et de l’histoire, elles-mêmes nécessairement complexes et contradictoires. Nous déduisons de ce juste constat qu’il n’y a pas lieu d’opposer l’Islam à l’Islam, une interprétation contre une autre, mais de retourner au Coran, à son sens littéral ; ceci afin de pouvoir discerner dans l’Islam tel qu’il existe ce qui est acceptable de ce qui est critiquable ou doit être rejeté. Ce différentiel entre le Coran et l’Islam représente la dérive de l’Islam par rapport à l’origine : le Coran.
Telle est donc la raison d’être de l’Analyse littérale du Coran,[12] contourner les impasses herméneutiques et réformistes que nous venons d’évoquer et proposer un chemin d’accès au Sens littéral[13] du Coran afin de pouvoir le prendre comme juge de l’Islam et guide du musulman. Parce que l’Analyse Littérale du Coran permet une lecture d’amont, c’est-à-dire antérieure à la formation de l’Islam et à sa grille de lecture du Coran, elle rend possible de manière dépassionnée l’identification à la Lumière du Coran des divergences et contradictions générées par l’Islam. Elle fournit ainsi des repères coraniques littéraux à partir desquels un musulman en recherche de vérité et d’équité, d’harmonie entre foi et raison, peut affiner et moduler son rapport à l’Islam, son Islamité.[14] Quant au non-musulman, le sens littéral du Coran peut lui permettre une lecture dépassionnée et objective du Texte ainsi que l’établissement d’une distinction raisonnée entre les difficultés posées par l’Islam en tant que religion et le sincère attachement des musulmans au Coran en tant que message fondateur.
Conclusion
Du point de vue herméneutique, lorsque nous lisons le Coran nous percevons en réalité le propos de l’Islam se superposant de fait au message du Coran au point de le rendre parfois inaudible, indéchiffrable, inconnaissable. En déconstruisant les mécanismes herméneutiques à l’œuvre, nous montrons que le Coran et l’Islam sont deux entités distinctes. Le message du Coran et celui de l’Islam ne sont donc pas nécessairement identiques, et cette distinction, mise en évidence par le jeu des différences, est la clef de voûte paradigmatique de notre recherche. Pour autant, cela ne signifie pas qu’il faille opposer systématiquement l’un à l’autre, voire rejeter l’Islam au nom du Coran ou, pire, délaisser le Coran en raison des problèmes et des incompatibilités actuelles générées par les affirmations de l’Islam. Il ne s’agit pas pour nous de consommer la rupture entre le Coran et l’Islam – et nous avons explicité la nature exacte de leurs liens réels comme supposés – mais bien d’établir la part exacte de ce qui relève de l’histoire de l’Islam en ce qu’elle comporte de continuité et de discontinuité, de divergences et de convergences par rapport au Coran, texte immuable.
Et, quand bien même nos travaux signent le divorce herméneutique entre le Coran et l’Islam, notre seul objectif est de lire le Coran sans passer par la grille de lecture de l’Islam afin d’entendre le message coranique tel qu’en lui-même. Notre démarche se distingue donc clairement de celle des réformateurs ou penseurs de l’Islam qui tous proposent de nouvelles interprétations de l’ensemble d’interprétations qu’est déjà en soi l’Islam. De même, si être musulman oblige à la compréhension et au respect du Coran et de l’Islam, cela ne signifie pas que nous soyons dans l’obligation de défendre ce qu’il y a d’insoutenable dans certains énoncés de l’Islam qui, sans nul doute, sont déviés du message coranique originel.
Aussi, notre propos n’est pas de réformer l’Islam mais la relation que nous établissons avec lui, au nom de notre foi en Dieu et par l’intermédiaire de Sa révélation, le Coran. En d’autres termes : une réforme du musulman, non pas dictée, mais assumée par celui qui le souhaite en fonction de l’échelle de son évolution et de la réalité de sa situation. Cette gestion de la différence entre Coran et Islam construit et instruit l’Islamité[15] et vectorise en toute sérénité cette dynamique relationnelle. À cette fin, nous proposons une méthodologie de compréhension du texte coranique : l’Analyse littérale du Coran,[16] destinée à comprendre le Message coranique indépendamment des interprétations que l’Islam a finalement imposées. La mise en évidence du Sens littéral[17] rend possible d’entendre le Coran par lui-même et en lui-même et de ne plus être dans l’obligation par défaut de le lire avec les yeux de l’Islam.
Bien évidemment, notre recherche ne s’adresse pas à tous les musulmans, mais à ceux qui s’inscrivent en une démarche rationnelle interrogeant conjointement foi et raison – de plus en plus nombreux et plus encore à l’avenir – et à qui l’Islam pose problème. Ceux qui cherchent dans leur foi en Dieu par l’intermédiaire de la Révélation coranique une solution. Tous ont l’intime conviction que le Coran est le réel message de Dieu mais que l’Islam, plus qu’il ne le traduit, le trahit. À ce questionnement, ils ne trouvent pas de réponses dans les systèmes d’interprétations offerts par l’Islam classique, contemporain ou réformiste. Ils interrogent le Coran, mais peuvent difficilement parvenir à le comprendre faute de pouvoir dépasser l’herméneutique islamique qui les construit et les instruit. L’Analyse littérale du Coran est une méthodologie rationnelle et partageable fournissant à qui le veut des outils et des preuves vérifiables quant aux résultats de sens avancés. Elle offre ainsi une autonomie de pensée et les moyens d’établir le sens littéral du Coran, boire à la source en amont du barrage herméneutique de l’Islam. C’est à tous ces assoiffés du Coran qu’en toute humilité je dédie mon travail.
Dr al Ajamî
Docteur en médecine, Docteur en Littérature et langue arabes, Islamologue coranologue, Théologien et spécialiste de l’exégèse du Coran. L’ensemble de ses recherches sur le Coran est publié sur le site Que dit vraiment le Coran ; Penser et vivre son islamité à la Lumière du Coran : alajami.fr
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“L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.” Aristote.
"Ni fataliste ni moraliste, je suis agressivement réaliste." Despo Rutti.
gfalco- Messages : 756
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Re: Al Ajami
Nicolas a écrit:Ca me rappelle une discussion avec Anourshivan, ou pour lui il n'était pas question dans le coran de crucifier ses ennemis, de mari qui frappe sa femme dont il craint la désobéissance, de mains coupées pour le voleur etc...
Connaissant pas l'arabe je peux pas trancher, pour savoir qui a raison, ça se trouve les Anourshivan et autre Al Ajami sont en train de déterrer le vrais coran, j'en sais rien.
En revanche, si ils ont raison... c'est une autre religion, frapper sa femme/pas frapper sa femme, crucifier pas crucifier, c'est pas des détails, c'est un message de fond différent, un peu comme passé d'un christ qui pardonne la femme adultère à un christ qui dirait en fait quelle doit être lapidé.
Un changement qui concernerait moins les musulmans qui ont toujours eu du mal avec ces versets et cherché d'autres explications, mais en terre d'islam et pendant des siècles je pense Pas que la majorité a beaucoup été dérangé, pour eux ce serait de fait, accepter (ou pas) une autre religion.
C'est la première réflexion qui me vient quand je découvre ces traductions du coran complètement différentes.
J'ai le même ressenti et ce que j'apprécie avec Al-Ajami c'est qu'avec ses explications le Coran devient à la fois plus profond et plus logique, on ne saute plus d'un verset incitant à la clémence à un autre encourageant la violence, il n'est plus besoin de recourir aux abrogations pour concilier des versets contradictoires.
Ce que j'aime dans l'approche coranique c'est le souci de retrouver un sens originel grâce à la science, à la philologie, à la recherche du sens d'un mot par comparaison avec d'autres occurrences de ce mot dans le Coran. C'est très satisfaisant pour l'esprit je trouve.
Ceci dit je ne suis pas une lumière en sciences islamiques mais certaines théories sont séduisantes même pour une ignorante et Anourshivan est un grand avocat de ces thèses.
J'aime bien le sujet j'espère que vous allez continuer.
Alice- Messages : 60
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Idriss aime ce message
Re: Al Ajami
gfalco a écrit:, il est en effet à contre-courant. J'imagine qu'il est peu apprécié par le monde musulman, voire marginalisé au regard de ses positions (qui pour certaines me semble adéquates).
Le Dr Al Ajami que j'apprécie beaucoup est presque inconnu dans le monde arabophone pour deux raisons , la première est qu'il écrit et comunnique presque exclusivement en français ensuite , il faut savoir que le méthodologie de Al ajami á déjà un représentant très connu et très polémique dans le monde arabe il s'agit de Shahrour qui a publié son premier livre ( le livre et le coran) en 1990 , je ne sais pas a quel point le Dr Al ajami á été influencé par shahrour sachant qu'ils ont déjà animé en duo quelques conférences mais , ce qui est sur et certains c'est qu'ils ont exactement la même méthodologie et presque les mêmes conclusions .
*anecdote : Shahrour était le voisin et le locataire du local principale dans lequel Al Albani ( figure centrale du salafisme ) donnait ses leçons.
Thedjezeyri14- Messages : 233
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Re: Al Ajami
La démarche du Dr Al Ajami est sympathique et digne d’intérêt mais limité à ce qui es apparent ...étranger à la dimension ésotérique du Coran .
Adjami a un peu la même démarche que protestantisme que s'imagine retrouver le premier sens de la bible en se coupant de son héritage comme avec la symbolique des nombres
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2463-la-distinction-batin-zahir
Adjami a un peu la même démarche que protestantisme que s'imagine retrouver le premier sens de la bible en se coupant de son héritage comme avec la symbolique des nombres
Ote tes sandales ! en vérité, tu es dans la vallée sainte du Tuwa "
(Coran 20,12)
" Je pense que Moise entendit le commandement ôte tes sandales, comme la renonciation aux deux mondes ; il obéit littéralement et se déchaussa, il obéit spirituellement, et rejeta les deux mondes "
Al Ghazali
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Re: Al Ajami
Idriss a écrit:La démarche du Dr Al Ajami est sympathique et digne d’intérêt mais limité à ce qui es apparent ...étranger à la dimension ésotérique du Coran .
Adjami a un peu la même démarche que protestantisme que s'imagine retrouver le premier sens de la bible en se coupant de son héritage comme avec la symbolique des nombres
J'entend mais , vous ne trouvez pas que vous faitez tres vite le lien entre l'heritage ( contexte historique?) Et l'esoterisme ?
Thedjezeyri14- Messages : 233
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Re: Al Ajami
Thedjezeyri14 a écrit:Idriss a écrit:La démarche du Dr Al Ajami est sympathique et digne d’intérêt mais limité à ce qui es apparent ...étranger à la dimension ésotérique du Coran .
Adjami a un peu la même démarche que protestantisme que s'imagine retrouver le premier sens de la bible en se coupant de son héritage comme avec la symbolique des nombres
J'entend mais , vous ne trouvez pas que vous faitez tres vite le lien entre l'heritage ( contexte historique?) Et l'esoterisme ?
Oui c'est un peu rapide mais en fait il faudrait remonter aux tous premier échanges ( 10 ans? ) sur D-A , par exemple
Symbolique des nombres ? (J. Chopineau) : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1414-symbolique-des-nombres-j-chopineau#28445
Idriss- Messages : 7124
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