Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
4 participants
Page 4 sur 4
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Qu'est-ce qu'il aurait fallu comprendre ?indian a écrit:Meme Ben Wahhab fut mal compris.
Ce n'est vraiment pas le point de vue majoritaire en Islam. Edit : pour être plus précis, quand un passage est gênant, bien souvent, on nous dit de considérer le contexte. Sinon, c'est tout bon. Un peu facile...indian a écrit:et donc, le Qur'an au temps de Muhamed (chaque sourate révélée) était propre à des évènements bien précis, contextualisés.
En quoi ?indian a écrit:et donc... certains juifs (des soi disant savant et leaders) étaient de véritables idiots, légitimant des comportements contraire à l'essence même du judaisme.
Il y a un bouquin hyper-documenté là-dessus, d'Ali Sina... bref résumé : http://bouquinsblog.blog4ever.com/psychologie-de-mahomet-et-des-musulmans-ali-sina Mais je l'ai déjà signalé, et j'ai comme l'impression que vous n'allez pas voir les liens que je donne...indian a écrit:Je ne sais pas si Muhamed avait des problèmes mentaux. et vous?
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
surtout comprendre que Muhamed en tant que modele, c'est modèle du concialateur et bon ''juge'', critique... et non pas un modele à suivre dans une style littéraire au pied de la lettre.
Mais il faut aussi bien comprendre ce qui inspira ben wahhab à réfléchir comme il l'a fait...
vous parlez de la majorité sunnite??? désolé, mais en rien je ne considère l'avis majoritaire comme etant de facto la vérité. Surtout lors de propagande politique ou meme théologique.
par exmeple ...des juifs qui idolâtrent des statues ou qui considerent le deluge de Noé comme étant une élévation des niveau des océans.... rien de logique... mais bon c'est moi qui utilise le mot ''idiot''.
Oui je connais cette théorie sur la psychanalyse de Muhamed, merci.
Mais il faut aussi bien comprendre ce qui inspira ben wahhab à réfléchir comme il l'a fait...
vous parlez de la majorité sunnite??? désolé, mais en rien je ne considère l'avis majoritaire comme etant de facto la vérité. Surtout lors de propagande politique ou meme théologique.
par exmeple ...des juifs qui idolâtrent des statues ou qui considerent le deluge de Noé comme étant une élévation des niveau des océans.... rien de logique... mais bon c'est moi qui utilise le mot ''idiot''.
Oui je connais cette théorie sur la psychanalyse de Muhamed, merci.
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Des exemples concrets où il se serait montré expert dans l'art de bien juger ? Quelque chose de similaire au jugement de Salomon en 1 Rois 3 ou au jugement de Daniel en Daniel 13 ?indian a écrit:surtout comprendre que Muhamed en tant que modele, c'est modèle du concialateur et bon ''juge'', critique... et non pas un modele à suivre dans une style littéraire au pied de la lettre.
A savoir ?indian a écrit:Mais il faut aussi bien comprendre ce qui inspira ben wahhab à réfléchir comme il l'a fait...
Alors c'est une vérité abstraite, désincarnée, dont je ne vois pas l'intérêt.indian a écrit:vous parlez de la majorité sunnite??? désolé, mais en rien je ne considère l'avis majoritaire comme etant de facto la vérité.
Où est-il dit que les juifs de Médine idolâtraient des statues ? Surtout, pourquoi auraient-ils accepté qu'un non-juif sorti de nulle part prétende leur dicter ce qu'ils étaient supposés trouver dans leurs propres traditions religieuses ?indian a écrit:par exmeple ...des juifs qui idolâtrent des statues ou qui considerent le deluge de Noé comme étant une élévation des niveau des océans.... rien de logique... mais bon c'est moi qui utilise le mot ''idiot''.
Et donc ?indian a écrit:Oui je connais cette théorie sur la psychanalyse de Muhamed, merci.
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Muhamed proposa de considérer les effets, conséquences, fruits des actes ...plutôt que les actes en eux même pour établir la charai, la charte, le système légal de Médine ...devenu musulman. Nombreux désaccords et situations firent arbitré de ces nouvelles manière plutôt révolutionnaire pour l'époque, tribale, arabo-juifo-pseudo-polythéiste...
sans parler de la jurisprudence.
Ben Wahhab s'inscrit dans un mouvement similaire à 'la grande déception''... l'idée d'un rendez-vous historique manqué...avec l'établissement de la ''paix véritable annoncée''...
il n'y a rien d'abstrait quand la majorité est endoctriné (braisnwash collectif) à penser selon un modèle et des paradigmes fortement ancrés.
Ce n'est pas non plus la premiere fois qu'une foi...
Des juifs de toutes sortes consituaient l'arabie en ces tmeps... et chrétiens, zoroastriens, africains, orientaux, poly et monothéeiste, ...etc... et oui des idolâtres de statues...
Muhamed ne dicta pas. Il révéla des proposition acceptées. souvent très en lien avec les livres saints reconnue par les juifs (révéation de Moise principalement)
Juger de la santé mentale d'une personne ayant vécu y'a 1400 ans... non merci
je laisserai cette tâche et et ces theses aux soi-disant savants.
sans parler de la jurisprudence.
Ben Wahhab s'inscrit dans un mouvement similaire à 'la grande déception''... l'idée d'un rendez-vous historique manqué...avec l'établissement de la ''paix véritable annoncée''...
il n'y a rien d'abstrait quand la majorité est endoctriné (braisnwash collectif) à penser selon un modèle et des paradigmes fortement ancrés.
Ce n'est pas non plus la premiere fois qu'une foi...
Des juifs de toutes sortes consituaient l'arabie en ces tmeps... et chrétiens, zoroastriens, africains, orientaux, poly et monothéeiste, ...etc... et oui des idolâtres de statues...
Muhamed ne dicta pas. Il révéla des proposition acceptées. souvent très en lien avec les livres saints reconnue par les juifs (révéation de Moise principalement)
Juger de la santé mentale d'une personne ayant vécu y'a 1400 ans... non merci
je laisserai cette tâche et et ces theses aux soi-disant savants.
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Encore une fois, il faudrait des exemples concrets, circonstanciés, pour pouvoir en discuter valablement... les affirmations de principe, ça commence à me lasser.indian a écrit:Muhamed proposa de considérer les effets, conséquences, fruits des actes ...plutôt que les actes en eux même pour établir la charai, la charte, le système légal de Médine ...devenu musulman. Nombreux désaccords et situations firent arbitré de ces nouvelles manière plutôt révolutionnaire pour l'époque, tribale, arabo-juifo-pseudo-polythéiste...
sans parler de la jurisprudence.
Ah bon ? Source ? Pour moi c'était avant tout un fondamentaliste, un partisan du retour aux sources. Et il les avait longuement étudiées avec des maitres réputés.indian a écrit:Ben Wahhab s'inscrit dans un mouvement similaire à 'la grande déception''... l'idée d'un rendez-vous historique manqué...avec l'établissement de la ''paix véritable annoncée''...
indian a écrit:il n'y a rien d'abstrait quand la majorité est endoctriné (braisnwash collectif) à penser selon un modèle et des paradigmes fortement ancrés.
Ce n'est pas non plus la premiere fois qu'une foi...
Source pour les juifs ? Et quand bien même, c'était leur droit, non ?indian a écrit:
Des juifs de toutes sortes consituaient l'arabie en ces tmeps... et chrétiens, zoroastriens, africains, orientaux, poly et monothéeiste, ...etc... et oui des idolâtres de statues...
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Alors là, je me vois et vous me voyez décu.
Je suis et j'étais convaincu que vous connaissez bien mieux que moi nombre de hadiths et de sourate du Qur'an.
Désolé je n'ai pas tout mes bouqins lu sous la main.
Oui ''retour au source'' c'est l'idée principale de la théologie wahhabite... une sorte de principe, qui a été interpréter par certains comme une application d'une lecture littérale au pied de la lettre.
Les juifs et les autres qui sont de venu musulmans, (car avant Muhamed il n'y avait pas de musulman entendons nous) ont tout à fait reconnue dans le s proposition de Muhamed un lien logiques avec leur propres écritures...
Oui tout à fait de leur droits de réfléchir ainsi
De fait, l'étude de la foi baha'ie est révélatrice de ces changements au sein de la communauté des premiers instant (durant la vie de Muahmed)
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
???indian a écrit:Alors là, je me vois et vous me voyez décu.
Je suis et j'étais convaincu que vous connaissez bien mieux que moi nombre de hadiths et de sourate du Qur'an.
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Spin a écrit:???indian a écrit:Alors là, je me vois et vous me voyez décu.
Je suis et j'étais convaincu que vous connaissez bien mieux que moi nombre de hadiths et de sourate du Qur'an.
Et bien, c'est que depuis que nous conversons, vous avez cité certains passages ...
Je n'ai pas accès ou mémoire à autant que vous, hélas...
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Au moins le Coran, j'espère ? Sinon, il y a de bonnes versions en ligne, par exemple : https://www.yabiladi.com/coran/ http://www.lenoblecoran.fr/albert-kazimirski/ (version ancienne donc attention aux décalages dans les numéros de versets, mais que je trouve meilleure).indian a écrit:Et bien, c'est que depuis que nous conversons, vous avez cité certains passages ...
Je n'ai pas accès ou mémoire à autant que vous, hélas...
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Oui,
http://www.religare.org/u-islam.php
http://www.religare.org/u-islam.php
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
https://oumma.com/tahar-gaid-prophete-ne-reconnaitrait-plus-religion-quil-etait-charge-de-communiquer-a-lhumanite/
http://www.lemondedesreligions.fr/papier/2018/91/la-necessaire-reforme-22-08-2018-7448_244.php
http://www.lemondedesreligions.fr/papier/2018/91/la-necessaire-reforme-22-08-2018-7448_244.php
Nous sommes aujourd’hui témoins de l’existence de certaines branches sectaires qui se réclament de l’Islam. Le Bahaisme a existé au début de l’indépendance de l’Algérie. A ma connaissance, il n’y en a plus aucune trace
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Intéressant, mais par exemple je note cette question de l'interviewer : "Comment un monde qui a donné des Ibn Sina, Ibn Rushd, Al-Farabi, Al-Kindi, Ibn ‘Arabî, Ibn Taymiyya, Al-Tawhidi, Al-Mutanabbî, Khayyam, Firddûsi … a-t-il pu perdre toute pensée critique et se recroqueviller sur lui-même pour se complaire dans la répétition et le mimétisme ?". Bizarre collection :indian a écrit:https://oumma.com/tahar-gaid-prophete-ne-reconnaitrait-plus-religion-quil-etait-charge-de-communiquer-a-lhumanite/
Ibn Rushd, Averroès, était un penseur brillant mais qui a aussi déclaré que le djihad est un devoir sacré...
Ibn Taymiyya était un rigoriste fanatique qui s'opposait à toute innovation, jusqu'à détruire tout instrument de musique, tout jeu de dés ou d'échecs, jusqu'à prétendre interdire aux soufis de vénérer les tombes de leurs saints. Ce dernier point lui a valu de finir ses jours en prison à Damas car le Sultan n'était pas d'accord... et sa tombe est devenue un objet de vénération, lui qui ne voulait pas qu'on vénère les tombes !
Ibn Arabi si on se base sur son plus célèbre poème, était devenu un panthéiste, donc plus un musulman, qui aurait pu finir supplicié comme Al Halladj. Il n'a été que marginalisé mais a eu fort peu d'influence sur le monde musulman...
Omar Khayyam était un mécréant hédoniste dans une période de relâchement général...
Dire que ce sont les morts de la bataille d'U'hud qui ont occasionné la polygamie, c'est faux puisque le Prophète lui-même avait déjà au moins trois épouses à ce moment.
Bref, pour moi ces gens se font des illusions, si sympathiques que soient leurs illusions.
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Spin a écrit:
Bref, pour moi ces gens se font des illusions, si sympathiques que soient leurs illusions.
mais pas vous, ni moi.
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Mahomet, notre Prophète - article Le Monde des Religions
Article court :
Caricatures de Charlie Hebdo, biopics à charge, romans sacrilèges : toute image de Mahomet venue d'Occident ne semble pouvoir être qu'une offense. Mais qui sait que des catholiques ont récemment milité pour que l'Église reconnaisse en lui un vrai prophète, tels le théologien Hans Küng ou le jésuite Paolo Dall'Oglio ?
Avec Mahomet l'Européen, l'historien américain John Tolan revient aux racines de ce malentendu. Ce livre « panorama » dresse un inventaire de toutes les « visions occidentales » du Prophète depuis l'époque médiévale, ces figures de « Mahomet », « Machomet », « Mafometus », « Mouamed »... comme son nom n'a cessé d'être écorché par des non-musulmans plus enclins à en parler qu'à le connaître. Les premiers Européens à l'évoquer ne s'embarrassent pas de la réalité: ils le peignent en démon ou en divinité païenne. Des Croisés se vantent même d'avoir détruit ses effigies en s'emparant de la Terre sainte - qu'importe qu'en islam, l'image du Prophète soit taboue! Tour à tour imposteur, charlatan, magicien, traître, hérétique, Mahomet obsède des chrétiens qui se sentent alors menacés par le monde islamique, si immense et si savant. Même après la traduction de ses biographies arabes, toutes les calomnies sont bonnes pour décourager les conversions : on le dit pédophile, marié à des enfants, pornographe, marchand de vierges en paradis, faux ressuscité, mort dévoré par des pourceaux, souillé par des chiens. Cette veine pamphlétaire ne s'est d'ailleurs pas tarie, prisée de nos jours par l'extrême droite et certains évangéliques.
Mais, et c'est la redécouverte passionnante offerte par John Tolan, cette hostilité s'est peu à peu éclipsée, à partir de la Renaissance, au profit d'une relecture de plus en plus apologétique. Dès le XVe siècle, en « tamisant » le Coran, l'humaniste allemand Nicolas de Cues veut y trouver des «pépites» utiles aux chrétiens. Mahomet est dès lors invité dans les querelles théologiques des guerres de Religion - souvent comme épouvantail, puis comme modèle de rigueur monothéiste, et finalement comme héros rationaliste par les Lumières et chef nationaliste arabe par les romantiques. Voltaire résume à lui seul les deux faces de ce Mahomet européen : dans sa pièce de théâtre Le Fanatisme (1736), il figure un bédouin impie, duplice et sanguinaire ; dans ses essais philosophiques, il loue le « grand homme » qui a unifié les Arabes ! Mahomet, en Europe, n'est pas unique. Et, espère Tolan, il ne devrait pas plus l'être en islam, où cette connaissance des multiples Mahomet d'Occident inciterait à contester aux intégristes le monopole de la vérité sur le Prophète.
"Mahomet l'Européen. Histoire des représentations du Prophète en Occident"
John Tolan
Avec Mahomet l'Européen, l'historien américain John Tolan revient aux racines de ce malentendu. Ce livre « panorama » dresse un inventaire de toutes les « visions occidentales » du Prophète depuis l'époque médiévale, ces figures de « Mahomet », « Machomet », « Mafometus », « Mouamed »... comme son nom n'a cessé d'être écorché par des non-musulmans plus enclins à en parler qu'à le connaître. Les premiers Européens à l'évoquer ne s'embarrassent pas de la réalité: ils le peignent en démon ou en divinité païenne. Des Croisés se vantent même d'avoir détruit ses effigies en s'emparant de la Terre sainte - qu'importe qu'en islam, l'image du Prophète soit taboue! Tour à tour imposteur, charlatan, magicien, traître, hérétique, Mahomet obsède des chrétiens qui se sentent alors menacés par le monde islamique, si immense et si savant. Même après la traduction de ses biographies arabes, toutes les calomnies sont bonnes pour décourager les conversions : on le dit pédophile, marié à des enfants, pornographe, marchand de vierges en paradis, faux ressuscité, mort dévoré par des pourceaux, souillé par des chiens. Cette veine pamphlétaire ne s'est d'ailleurs pas tarie, prisée de nos jours par l'extrême droite et certains évangéliques.
Mais, et c'est la redécouverte passionnante offerte par John Tolan, cette hostilité s'est peu à peu éclipsée, à partir de la Renaissance, au profit d'une relecture de plus en plus apologétique. Dès le XVe siècle, en « tamisant » le Coran, l'humaniste allemand Nicolas de Cues veut y trouver des «pépites» utiles aux chrétiens. Mahomet est dès lors invité dans les querelles théologiques des guerres de Religion - souvent comme épouvantail, puis comme modèle de rigueur monothéiste, et finalement comme héros rationaliste par les Lumières et chef nationaliste arabe par les romantiques. Voltaire résume à lui seul les deux faces de ce Mahomet européen : dans sa pièce de théâtre Le Fanatisme (1736), il figure un bédouin impie, duplice et sanguinaire ; dans ses essais philosophiques, il loue le « grand homme » qui a unifié les Arabes ! Mahomet, en Europe, n'est pas unique. Et, espère Tolan, il ne devrait pas plus l'être en islam, où cette connaissance des multiples Mahomet d'Occident inciterait à contester aux intégristes le monopole de la vérité sur le Prophète.
"Mahomet l'Européen. Histoire des représentations du Prophète en Occident"
John Tolan
John Tolan
Né en 1959 à Milwaukee (dans l'État du Wisconsin, aux États-Unis), John Tolan est diplômé de l'université de Yale et de l'université de Chicago. Spécialiste de théologie et de civilisation française au Moyen Âge, il est recruté au milieu des années 1990 par l'université de Nantes, où il enseigne l'histoire médiévale. Son livre Les Sarrasins : l'islam dans l'imagination européenne au Moyen Âge (Aubier, 2004) révèle l'évolution de la perception du monde islamique en Occident entre les Croisades et la Renaissance. Dans un article du Cambridge Companion to Muhammad (Cambridge University Press, 2010), il esquisse le même travail pour la figure de Mahomet, avant d'en faire le présent ouvrage.
Invité- Invité
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
J'ai fusionné votre message avec une discussion déjà lancée sur cet ouvrage (de façon assez... particulière, je l'admets ).
Comme je le disais plus haut, je me suis procuré l'ouvrage à sa sortie (comme les travaux précédents de John, avec qui je partage un profond intérêt pour l'histoire des représentations du monde). On peut donc en rediscuter plus précisément
EDIT: au passage, je lance un nouveau fil pour suivre l'étape suivante de son travail https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t3788-le-coran-europeen
Comme je le disais plus haut, je me suis procuré l'ouvrage à sa sortie (comme les travaux précédents de John, avec qui je partage un profond intérêt pour l'histoire des représentations du monde). On peut donc en rediscuter plus précisément
EDIT: au passage, je lance un nouveau fil pour suivre l'étape suivante de son travail https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t3788-le-coran-europeen
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Au moment de l'affaire des dessins danois, un philosophe belge a résumé le problème en disant, très judicieusement à mon humble avis : "Il faut qu'ils s'y habituent". Les chrétiens s'y sont habitués (ça ne s'est pas fait tout seul). Sont-ils plus malheureux qu'avant ?Disciple Laïc a écrit:Caricatures de Charlie Hebdo, biopics à charge, romans sacrilèges : toute image de Mahomet venue d'Occident ne semble pouvoir être qu'une offense. Mais qui sait que des catholiques ont récemment milité pour que l'Église reconnaisse en lui un vrai prophète, tels le théologien Hans Küng ou le jésuite Paolo Dall'Oglio ?
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Synthèse de la conférence de John aux RV de l'Histoire de Blois :
la suite sur https://www.clionautes.org/mahomet-leuropeen-histoire-des-representations-du-prophete-en-occident.htmlJohn Tolan est un historien franco américain, professeur d’histoire médiévale et spécialiste du monde méditerranéen médiéval, à l’université de Nantes (...) Il nous propose une lecture différente sur Mahomet, vue à travers une histoire des représentations du prophète en Occident, une réflexion issue d’une longue carrière de chercheur.
John Tolan commence par le rappel d’un épisode d’après une chronique du XVe siècle (...) Il s’agissait d’un simulacre de bataille organisé par le gouverneur de la ville de Jaén, vers 1462, en demandant à ces deux cents combattants de se partager en deux groupes, dont l’un devait se déguiser en Maure avec la tenue et la barbe en postiche (...) La bataille a duré trois heures de joutes aboutissant à un résultat prévisible celui de la défaite des armées maures et le chevalier incarnant le roi du Maroc dit ceci : « Vous avez gagné, votre Dieu vous aide à l’emporter, alors mes Maures renégats et moi-même, nous répudierons notre prophète Mahamad et les livres de notre loi que j’ai apportés avec moi… ». Ainsi « des juristes et des chroniqueurs dénigraient le prophète de l’islam pour légitimer la conquête de terres musulmanes et la soumission des sujets musulmans au pouvoir des rois chrétiens » (...)
Puis l’historien soumet un autre exemple sur la représentation par les Occidentaux de Mahomet avec un dessin de Eugène Delacroix, « Mahomet et son ange », dessin aquarellé du XIXe siècle (...) Pour John Tolan l’image est ambiguë car on a du mal à trouver la meilleure interprétation mais toutefois l’image donnée de Mahomet est apaisée et non agressive.
A partir de ces deux exemples l’historien montre que la figure de Mahomet pour les Occidentaux est avant tout un objet de fascination ou d’admiration et qu’il occupe une place aussi paradoxale qu’essentielle dans l’imaginaire européen. « Il a tour à tour engendré la peur, la répulsion, la fascination ou l’admiration mais rarement l’indifférence ». L’objet de sa conférence est de nous présenter particulièrement la place de Mahomet et sa représentation dans la culture européenne du Moyen Age à nos jours (...)
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Bon, j'aimerais bien connaitre un peu l'esprit de ce fil, dont l'intitulé est une appréciation louangeuse de Muhammad, sans point d'interrogation. Est-ce qu'on peut s'interroger ? On parle d'un homme qui en son temps, d'après la mémoire collective de ses fidèles (on n'a pas grand-chose d'autre) a suscité une hostilité multiforme dont il a triomphé, hostilité systématiquement attribuée à une malveillance maligne si je puis me permettre, diabolique, abjecte (même si certains des plus acharnés se sont ensuite soumis). Jusque-là, il me semble qu'on ne peut qu'être d'accord.
Une lecture au plus près montre surtout une indignation, manifestement sincère, compréhensible encore aujourd'hui pour peu qu'on l'examine sans préjugé (et sans chercher autre chose que ce que l'historiographie islamique nous en dit), qui mérite d'être écoutée comme toute indignation sincère. Est-ce qu'on peut en parler, sur ce fil ou un autre ?
Une lecture au plus près montre surtout une indignation, manifestement sincère, compréhensible encore aujourd'hui pour peu qu'on l'examine sans préjugé (et sans chercher autre chose que ce que l'historiographie islamique nous en dit), qui mérite d'être écoutée comme toute indignation sincère. Est-ce qu'on peut en parler, sur ce fil ou un autre ?
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
On m'a conseillé ici le livre de Martin Lings Le Prophète Muhammad Sa vie d'après les sources les plus anciennes. Je l'ai acheté, il faut que je le lise, en même temps c'est un pavé.
J'ai découvert il y a peu que notre Voltaire national avait écrit dans sa jeunesse des pièces de théâtre dont une consacrée à Muhammad, très hostile et violente, mais que plus tard dans sa vie il avait trouvé aussi des vertus à ce prophète. Voltaire étant une référence intellectuelle française, un philosophe des Lumières (mais dont l'on m'a aussi dit qu'il était bizarrement qu'il avait une opinion très négative des africains et des juifs - choses qu'il faut que je vérifie évidemment) cela peut être utile de voir son point de vue.
L'article wikipédia (qui est estampillée "Provoque une controverse de neutralité", donc à considérer avec précautions) dit ceci :
C'est nuancé et complexe.
(voir la fiche Wikipédia sur Voltaire pour les références de sources de tous les n°, c'était trop long à récopier).
J'ai découvert il y a peu que notre Voltaire national avait écrit dans sa jeunesse des pièces de théâtre dont une consacrée à Muhammad, très hostile et violente, mais que plus tard dans sa vie il avait trouvé aussi des vertus à ce prophète. Voltaire étant une référence intellectuelle française, un philosophe des Lumières (mais dont l'on m'a aussi dit qu'il était bizarrement qu'il avait une opinion très négative des africains et des juifs - choses qu'il faut que je vérifie évidemment) cela peut être utile de voir son point de vue.
L'article wikipédia (qui est estampillée "Provoque une controverse de neutralité", donc à considérer avec précautions) dit ceci :
Voltaire et l'Islam
Déiste, Voltaire était attiré par la rationalité apparente de l’islam, religion sans clergé, sans miracle et sans mystères. Reprenant la thèse déiste de Henri de Boulainvilliers, il apercevait dans le monothéisme musulman une conception plus rationnelle que celle de la Trinité chrétienne120.
Dans sa tragédie Le Fanatisme ou Mahomet, Voltaire considère Mahomet comme un « imposteur », un « faux prophète », un « fanatique » et un « hypocrite »121,122. Toutefois selon Pierre Milza, la pièce a surtout été « un prétexte à dénoncer l’intolérance des chrétiens - catholiques de stricte observance, jansénistes, protestants - et les horreurs perpétrées au nom du Christ »123. Pour Voltaire, Mahomet « n’est ici autre chose que Tartuffe les armes à la main »124.
Voltaire écrira en 1742 dans une lettre à M. de Missy : « Ma pièce représente, sous le nom de Mahomet, le prieur des Jacobins mettant le poignard à la main de Jacques Clément »125.
Plus tard, après avoir lu Henri de Boulainvilliers et Georges Sale126, il reparle de Mahomet et de l’islam dans un article « De l’Alcoran et de Mahomet » publié en 1748 à la suite de sa tragédie. Dans cet article, Voltaire maintient que Mahomet fut un « charlatan », mais « sublime et hardi »127 et écrit qu’il n’était en outre pas un illettré128. Puisant aussi des renseignements complémentaires dans la Bibliothèque orientale d’Herbelot, Voltaire, selon René Pomeau, porte un « jugement assez favorable sur le Coran » où il trouve, malgré « les contradictions, les absurdités, les anachronismes », une « bonne morale » et « une idée juste de la puissance divine » et y « admire surtout la définition de Dieu »129. Ainsi, il « concède désormais »126 que « si son livre est mauvais pour notre temps et pour nous, il était fort bon pour ses contemporains, et sa religion encore meilleure. Il faut avouer qu’il retira presque toute l’Asie de l’idolâtrie » et qu’« il était bien difficile qu’une religion si simple et si sage, enseignée par un homme toujours victorieux, ne subjuguât pas une partie de la terre ». Il considère que « ses lois civiles sont bonnes ; son dogme est admirable en ce qu’il a de conforme avec le nôtre » mais que « les moyens sont affreux ; c’est la fourberie et le meurtre »130.
Après avoir estimé plus tard qu’il avait fait dans sa pièce Mahomet « un peu plus méchant qu’il n’était »131, c’est dans la biographie de Mahomet rédigée par Henri de Boulainvilliers que Voltaire puise et emprunte, selon René Pomeau, « les traits qui révèlent en Mahomet le grand homme »132. Dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des Nations dans lequel il consacre, en historien cette fois, plusieurs chapitres à l’islam133,134, Voltaire « porte un jugement presque entièrement favorable »126 sur Mahomet qu’il qualifie de « poète »135, de « grand homme » qui a « changé la face d’une partie du monde »136,137 tout en nuançant la sincérité de Mahomet qui imposa sa foi par « des fourberies nécessaires ». Il considère que si « le législateur des musulmans, homme puissant et terrible, établit ses dogmes par son courage et par ses armes », sa religion devint cependant « indulgente et tolérante »138.
Cependant, Voltaire est fondamentalement déiste et dénonce clairement l’Islam et les religions abrahamiques en général. Profitant de la définition du théisme dans son Dictionnaire philosophique, il jette dos à dos Islam et Christianisme :
« [le théiste] croit que la religion ne consiste ni dans les opinions d’une métaphysique inintelligible, ni dans de vains appareils, mais dans l’adoration et dans la justice. Faire le bien, voilà son culte ; être soumis à Dieu, voilà sa doctrine. Le mahométan lui crie : « Prends garde à toi si tu ne fais pas le pèlerinage à La Mecque ! » « Malheur à toi, lui dit un récollet, si tu ne fais pas un voyage à Notre-Dame de Lorette ! » Il rit de Lorette et de La Mecque ; mais il secourt l’indigent et il défend l’opprimé139. »
Néanmoins, dans un contexte français marqué par l’emprise liberticide du catholicisme sur la société française, Voltaire nuance parfois son jugement sur l’Islam, comprenant qu’il peut s’agir d’une arme redoutable contre le clergé catholique.
Ses propos sur Mahomet lui valent d’ailleurs les foudres des jésuites et notamment de l’abbé Claude-Adrien Nonnotte140,141.
Dans l’Essai sur les mœurs, Voltaire se montre également « plein d’éloges pour la civilisation musulmane et pour l’islam en tant que règle de vie »126. Il compare ainsi le « génie du peuple arabe » au « génie des anciens Romains »142 et écrit que « dans nos siècles de barbarie et d’ignorance, qui suivirent la décadence et le déchirement de l’Empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes : astronomie, chimie, médecine »143,144 et que « dès le second siècle de Mahomet, il fallut que les chrétiens d’Occident s’instruisissent chez les musulmans »145.
Il y a donc deux représentations de Mahomet chez Voltaire, l’une religieuse selon laquelle Mahomet est un prophète comme les autres qui exploite la naïveté des gens et répand la superstition et le fanatisme, mais qui prêche l’unicité de Dieu et l’autre, politique, selon laquelle Mahomet est un grand homme d’État comme Alexandre le Grand et un grand législateur qui a fait sortir ses contemporains de l’idolâtrie146. Ainsi selon Diego Venturino la figure de Mahomet est ambivalente chez Voltaire, qui admire le législateur, mais déteste le conquérant et le pontife, qui a établi sa religion par la violence147. Pour Dirk van der Cruysse l’image plus nuancée de Mahomet dans l’Essai sur les mœurs est nourrie en partie par « l’antipathie que Voltaire éprouvait à l’égard du peuple juif ». Selon lui, les « inefficacités de la révélation judéo-chrétienne » comparées au « dynamisme de l’islam » soulève chez Voltaire une « admiration sincère mais suspecte ». Van der Cruysse considère le discours voltairien sur Mahomet comme un « tissu d’admiration et de mauvaise foi mal dissimulé » qui vise moins le prophète lui-même que les spectres combattus par Voltaire à savoir le « fanatisme et l’intolérance du christianisme et du judaïsme »148.
Ce qu'il ne faut donc pas perdre de vue, c'est que Voltaire admire le Mahomet conquérant, réformateur et législateur, qu'il apprécie des caractéristiques du dogme mais seulement quand il les compare à d'autres, et qu'enfin il exècre l'Islam en tant que religion, et, dans les textes qui montrent l'éloge à Mahomet, on lit aussi une dénonciation virulente de la barbarie, du fanatisme, et de l'obscurantisme.
Dans sa tragédie Le Fanatisme ou Mahomet, Voltaire considère Mahomet comme un « imposteur », un « faux prophète », un « fanatique » et un « hypocrite »121,122. Toutefois selon Pierre Milza, la pièce a surtout été « un prétexte à dénoncer l’intolérance des chrétiens - catholiques de stricte observance, jansénistes, protestants - et les horreurs perpétrées au nom du Christ »123. Pour Voltaire, Mahomet « n’est ici autre chose que Tartuffe les armes à la main »124.
Voltaire écrira en 1742 dans une lettre à M. de Missy : « Ma pièce représente, sous le nom de Mahomet, le prieur des Jacobins mettant le poignard à la main de Jacques Clément »125.
Plus tard, après avoir lu Henri de Boulainvilliers et Georges Sale126, il reparle de Mahomet et de l’islam dans un article « De l’Alcoran et de Mahomet » publié en 1748 à la suite de sa tragédie. Dans cet article, Voltaire maintient que Mahomet fut un « charlatan », mais « sublime et hardi »127 et écrit qu’il n’était en outre pas un illettré128. Puisant aussi des renseignements complémentaires dans la Bibliothèque orientale d’Herbelot, Voltaire, selon René Pomeau, porte un « jugement assez favorable sur le Coran » où il trouve, malgré « les contradictions, les absurdités, les anachronismes », une « bonne morale » et « une idée juste de la puissance divine » et y « admire surtout la définition de Dieu »129. Ainsi, il « concède désormais »126 que « si son livre est mauvais pour notre temps et pour nous, il était fort bon pour ses contemporains, et sa religion encore meilleure. Il faut avouer qu’il retira presque toute l’Asie de l’idolâtrie » et qu’« il était bien difficile qu’une religion si simple et si sage, enseignée par un homme toujours victorieux, ne subjuguât pas une partie de la terre ». Il considère que « ses lois civiles sont bonnes ; son dogme est admirable en ce qu’il a de conforme avec le nôtre » mais que « les moyens sont affreux ; c’est la fourberie et le meurtre »130.
Après avoir estimé plus tard qu’il avait fait dans sa pièce Mahomet « un peu plus méchant qu’il n’était »131, c’est dans la biographie de Mahomet rédigée par Henri de Boulainvilliers que Voltaire puise et emprunte, selon René Pomeau, « les traits qui révèlent en Mahomet le grand homme »132. Dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des Nations dans lequel il consacre, en historien cette fois, plusieurs chapitres à l’islam133,134, Voltaire « porte un jugement presque entièrement favorable »126 sur Mahomet qu’il qualifie de « poète »135, de « grand homme » qui a « changé la face d’une partie du monde »136,137 tout en nuançant la sincérité de Mahomet qui imposa sa foi par « des fourberies nécessaires ». Il considère que si « le législateur des musulmans, homme puissant et terrible, établit ses dogmes par son courage et par ses armes », sa religion devint cependant « indulgente et tolérante »138.
Cependant, Voltaire est fondamentalement déiste et dénonce clairement l’Islam et les religions abrahamiques en général. Profitant de la définition du théisme dans son Dictionnaire philosophique, il jette dos à dos Islam et Christianisme :
« [le théiste] croit que la religion ne consiste ni dans les opinions d’une métaphysique inintelligible, ni dans de vains appareils, mais dans l’adoration et dans la justice. Faire le bien, voilà son culte ; être soumis à Dieu, voilà sa doctrine. Le mahométan lui crie : « Prends garde à toi si tu ne fais pas le pèlerinage à La Mecque ! » « Malheur à toi, lui dit un récollet, si tu ne fais pas un voyage à Notre-Dame de Lorette ! » Il rit de Lorette et de La Mecque ; mais il secourt l’indigent et il défend l’opprimé139. »
Néanmoins, dans un contexte français marqué par l’emprise liberticide du catholicisme sur la société française, Voltaire nuance parfois son jugement sur l’Islam, comprenant qu’il peut s’agir d’une arme redoutable contre le clergé catholique.
Ses propos sur Mahomet lui valent d’ailleurs les foudres des jésuites et notamment de l’abbé Claude-Adrien Nonnotte140,141.
Dans l’Essai sur les mœurs, Voltaire se montre également « plein d’éloges pour la civilisation musulmane et pour l’islam en tant que règle de vie »126. Il compare ainsi le « génie du peuple arabe » au « génie des anciens Romains »142 et écrit que « dans nos siècles de barbarie et d’ignorance, qui suivirent la décadence et le déchirement de l’Empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes : astronomie, chimie, médecine »143,144 et que « dès le second siècle de Mahomet, il fallut que les chrétiens d’Occident s’instruisissent chez les musulmans »145.
Il y a donc deux représentations de Mahomet chez Voltaire, l’une religieuse selon laquelle Mahomet est un prophète comme les autres qui exploite la naïveté des gens et répand la superstition et le fanatisme, mais qui prêche l’unicité de Dieu et l’autre, politique, selon laquelle Mahomet est un grand homme d’État comme Alexandre le Grand et un grand législateur qui a fait sortir ses contemporains de l’idolâtrie146. Ainsi selon Diego Venturino la figure de Mahomet est ambivalente chez Voltaire, qui admire le législateur, mais déteste le conquérant et le pontife, qui a établi sa religion par la violence147. Pour Dirk van der Cruysse l’image plus nuancée de Mahomet dans l’Essai sur les mœurs est nourrie en partie par « l’antipathie que Voltaire éprouvait à l’égard du peuple juif ». Selon lui, les « inefficacités de la révélation judéo-chrétienne » comparées au « dynamisme de l’islam » soulève chez Voltaire une « admiration sincère mais suspecte ». Van der Cruysse considère le discours voltairien sur Mahomet comme un « tissu d’admiration et de mauvaise foi mal dissimulé » qui vise moins le prophète lui-même que les spectres combattus par Voltaire à savoir le « fanatisme et l’intolérance du christianisme et du judaïsme »148.
Ce qu'il ne faut donc pas perdre de vue, c'est que Voltaire admire le Mahomet conquérant, réformateur et législateur, qu'il apprécie des caractéristiques du dogme mais seulement quand il les compare à d'autres, et qu'enfin il exècre l'Islam en tant que religion, et, dans les textes qui montrent l'éloge à Mahomet, on lit aussi une dénonciation virulente de la barbarie, du fanatisme, et de l'obscurantisme.
C'est nuancé et complexe.
(voir la fiche Wikipédia sur Voltaire pour les références de sources de tous les n°, c'était trop long à récopier).
Invité- Invité
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Pour moi, Voltaire est d'abord et avant tout celui qui a le plus milité, et efficacement, et non sans risques personnels, pour qu'on arrête de bruler des gens au nom du Christ.Disciple Laïc a écrit:J'ai découvert il y a peu que notre Voltaire national avait écrit dans sa jeunesse des pièces de théâtre dont une consacrée à Muhammad, très hostile et violente, mais que plus tard dans sa vie il avait trouvé aussi des vertus à ce prophète. Voltaire étant une référence intellectuelle française, un philosophe des Lumières (mais dont l'on m'a aussi dit qu'il était bizarrement qu'il avait une opinion très négative des africains et des juifs - choses qu'il faut que je vérifie évidemment) cela peut être utile de voir son point de vue.
Après, il était trop extraverti, superficiel, pour un vrai philosophe, et c'est vrai que c'était une éponge à préjugés. C'est vrai qu'il a dit par exemple des choses déplorables sur les Juifs, mais sans jamais préconiser de mesures à leur encontre.
Il y a encore bien des choses à en dire, mais ce n'est plus le sujet de ce fil.
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Assez difficile à déterminer compte tenu de son auteurSpin a écrit:Bon, j'aimerais bien connaitre un peu l'esprit de ce fil
...à la base, c'était surtout lié à l'ouvrage de John Tolan mentionné plus haut, et donc aux diverses réceptions du prophète de l'Islam par les Européens.
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Muhamed : HÉROS du RATIONNALISME
Pour ceux qui seraient sur Paris le lundi 7 octobre (pas moi, je le crains hélas, journée trop remplie avant je pense pour y aller...)
https://www.facebook.com/events/505728176666046/Les représentations théologiques de Mahomet en Europe
Organisé par IPRA
Lundi 7 octobre 2019 de 18:30 à 20:00
Institut Catholique de Paris
21 Rue Assas, 75006 Paris
https://www.icp.fr/a-propos-de-l-icp/agenda/les-representations-theologiques-de-mahomet-en-europe-les-lecons-de-l-histoire-128330.kjspL'ISTR Institut de Science et Théologie des Religions vous invite à écouter John Tolan, Professeur d'Histoire à l'Université de Nantes.
L'épisode des caricatures de Mahomet s'inscrit dans un faisceau d'évènements au cours des siècles où le Prophète de l'islam fut considéré par les Européens comme un charlatan, un hérésiarque, voire la figure de l’Antéchrist.
Pourtant, l'histoire atteste aussi d'une admiration envers ce personnage qui devient objet de fascination et d'inspiration pour des auteurs tels Goethe ou Lamartine. Les théologiens ne sont pas en reste, et ils peuvent tenir, selon les époques et les perspectives, des avis très discordants.
Cette conférence "Les représentations théologiques de Mahomet en Europe : les leçons de l'histoire" est portée par le Séminaire de Recherche de l'ISTR "Vers une théologie chrétienne de l'islam".
A la lumière des recherches du Professeur John Tolan, vous découvrirez les différentes approches théologiques de Mahomet en Europe au cours de l'histoire.
Il sera accompagné d'Emmanuel Pisani, Directeur de l'ISTR (Theologicum - Faculté de Théologie et de Sciences Religieuses)
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Page 4 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum