Lecture littérale & Pied de la lettre
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Re: Lecture littérale & Pied de la lettre
Vous êtes, Libremax, une personne sensée et je suis heureux de dialoguer avec vous, certainement pas un amateur.
Ce sont les exégètes protestants allemands qui m'ont en partie ouvert les yeux, j'ai fait ensuite mon propre chemin. Pardon pour cet aparté sur mon cheminement.
L'Eglise catholique a fait avec le grec, dans ses traductions latines et vernaculaires, ce que les peintures saint-sulpiciennes feront avec la représentation du Christ : un grand blond aux yeux bleus, les yeux humides, un chef-d'oeuvre de mauvais goût sucré au service d'une théologie qui méritait davantage de virilité et de respect des origines. Idem pour les rois mages, mais c'est moins grave. Lesquels d'ailleurs sont tous trois blancs dans l'iconographie d'avant la Renaissance, jusqu'à ce que les grands voyages en transforment un en noir.. c'est dire la pertinence de leurs reliques dans la cathédrale de Cologne..
Ma soeur Pauline, je n'avais aucune espèce de suspicion ni idée de ce que pouvait entraîner le fait d'apprendre des langues étrangères. En fait, mon idée était d'abord de faire une licence de théologie, mais les choses ont tourné autrement. Quel étonnement quand on est très candide et respectueux de la foi apprise, de constater que les problèmes de traduction sont délicats, que les traductions en français et en allemand disent des choses différentes, et encore différentes du latin (bien appris chez les Dominicains, avec le bonheur du grégorien!), qui lui-même chante une autre chanson que le grec ! De l'étonnement et un peu de scandale aussi, de voir le peu de rigueur à respecter vraiment les idées d'une langue étrangère et d'écrits sacrés, alors qu'on pouvait passer 5 heures ou plus à traduire 20 lignes chez Kafka ou Kleist.Si je tente d’apprendre le grec et l’hébreu bibliques ce n’est pas pour satisfaire en moi une suspicion à l’égard des intentions et des méthodes avec en filigrane l’idée qu’on ne cesse de nous tromper plus ou moins sciemment
Ce sont les exégètes protestants allemands qui m'ont en partie ouvert les yeux, j'ai fait ensuite mon propre chemin. Pardon pour cet aparté sur mon cheminement.
L'Eglise catholique a fait avec le grec, dans ses traductions latines et vernaculaires, ce que les peintures saint-sulpiciennes feront avec la représentation du Christ : un grand blond aux yeux bleus, les yeux humides, un chef-d'oeuvre de mauvais goût sucré au service d'une théologie qui méritait davantage de virilité et de respect des origines. Idem pour les rois mages, mais c'est moins grave. Lesquels d'ailleurs sont tous trois blancs dans l'iconographie d'avant la Renaissance, jusqu'à ce que les grands voyages en transforment un en noir.. c'est dire la pertinence de leurs reliques dans la cathédrale de Cologne..
Jans- Messages : 3577
Date d'inscription : 21/03/2018
Re: Lecture littérale & Pied de la lettre
C'est votre postulat, que vous ne cessez de répéter... sauf que nos diverses réponses parlent bien peu de théologie, justement. Relisez-les réellement, voulez-vous ?Jans a écrit:quand je parle d'un problème réel de traduction, on me répond par de la théologie
...à lire votre témoignage sur votre cheminement personnel, je comprends tout à fait pourquoi vous projetez autant cette idée fixe sur vos interlocuteurs. Mais les habitués de ce forum sont en général des personnes aux parcours atypiques (tout comme vous ), prenez donc le temps de vous mettre réellement à l'écoute de leurs propos
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Re: Lecture littérale & Pied de la lettre
Bonjour Jans,
Il est aisé d'énumérer tous les passages difficiles à traduire et les multiples contradictions entre les différents témoins.
Je ne suis pas catholique, j'ai choisi de ne pas l'être, sans doute aurais-je préféré être juive messianique, encore que... donc je n'ai aucun intérêt dans la défense de leurs traductions ou de l'herméneutique inculquée par le magistère de l'ECR.
Pour les traductions, je ne vois d'ailleurs pas très bien les différences fondamentales avec les Bibles protestantes.
À mon avis, l'énorme rupture dans le domaine de la traduction fut de délaisser le vénérable Textus Receptus et d'opter pour les recompositions autour des grands onciaux.
Ce qui m'embarrasse dans ce que je crois comprendre de votre position c'est que vous proposez (non... vous ne proposez pas, vous êtes plus dirigiste que cela) de lire les textes à la lumière de ce que vous croyez savoir de l'histoire de la Judée et de la Galilée, des débats de l'époque et de la personnalité de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Quand vous affirmez par exemple,
Comment ne pas sursauter ? votre affirmation rompt avec presque tout ce que je peux lire, et cela me paraît difficile à démontrer.
Comment expliquer qu'Alexandre Jannée ait crucifié 200 pharisiens si à son époque ils n'étaient pas une menace ? Hillel et Gamaliel l'Ancien n'ont-ils pas été élus à la tête du Sanhédrin ? Comment expliquer que le courant pharisien ait pu négocier avec les Romains pour être exfiltré de Jérusalem et qu'il soit le seul à avoir survécu ?
Outre toutes les sectes que j'ai déjà citées et dont on ne sait rien, une des grosses inconnues reste le judaïsme synagogal dont on peut retrouver de vagues traces dans les targumîm palestiniens. Traces qui, soit dit en passant, suggèrent un ancrage fort de l'évangile selon le saint apôtre et évangéliste Jean dans ce judaïsme des campagnes.
Au point qu'en effet nous ignorons tout de l'influence pharisienne en Galilée même si le consensus actuel est que les Pharisiens sont des urbains de Jérusalem et de quelques grandes villes.
Le professeur Daniel Boyarin, que j'apprécie fort, a consacré un ouvrage passionnant (le Christ juif), et pas mal de passages ailleurs, à démontrer que notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ était un Juif représentant d'une orthodoxie devenue minoritaire, ses efforts sont captivants mais laissent un goût d'inachevé.
Après les avoir étudiés on se dit, encore sous le charme, "En effet, pourquoi pas ?" qui est le sentiment que me donnent tous les ouvrages profitant de cette veine (en France, pour le grand public : depuis Claude Tresmontant et Marie Vidal).
De sorte qu'interpréter le Très Saint Évangile à la lumière de conjectures est tout à fait légitime, c'est même très bien de faire ce travail-là, mais, aussi séduisantes soient-elles, ces conjectures ne sont pas normatives, rien ne nous permet de dire que les lectures qu'elles inspirent disent mieux une vérité du texte que celles édifiées au long de l'évolution lente, contrastée et fort complexe du christianisme occidental qu'il s'agisse des catholiques, des réformés historiques et/ou de la nébuleuse évangélique.
Enfin, j'ai l'impression que vous ne portez pas un regard apaisé sur le catholicisme qui vous a nourri pendant longtemps et que vous êtes entraîné malgré vous à une surenchère démonstrative.
très cordialement
votre sœur
pauline
Il est aisé d'énumérer tous les passages difficiles à traduire et les multiples contradictions entre les différents témoins.
Je ne suis pas catholique, j'ai choisi de ne pas l'être, sans doute aurais-je préféré être juive messianique, encore que... donc je n'ai aucun intérêt dans la défense de leurs traductions ou de l'herméneutique inculquée par le magistère de l'ECR.
Pour les traductions, je ne vois d'ailleurs pas très bien les différences fondamentales avec les Bibles protestantes.
À mon avis, l'énorme rupture dans le domaine de la traduction fut de délaisser le vénérable Textus Receptus et d'opter pour les recompositions autour des grands onciaux.
Ce qui m'embarrasse dans ce que je crois comprendre de votre position c'est que vous proposez (non... vous ne proposez pas, vous êtes plus dirigiste que cela) de lire les textes à la lumière de ce que vous croyez savoir de l'histoire de la Judée et de la Galilée, des débats de l'époque et de la personnalité de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Quand vous affirmez par exemple,
Jans a écrit:pas des pharisiens qui n'avaient en 30 que peu de pouvoir
Comment ne pas sursauter ? votre affirmation rompt avec presque tout ce que je peux lire, et cela me paraît difficile à démontrer.
Comment expliquer qu'Alexandre Jannée ait crucifié 200 pharisiens si à son époque ils n'étaient pas une menace ? Hillel et Gamaliel l'Ancien n'ont-ils pas été élus à la tête du Sanhédrin ? Comment expliquer que le courant pharisien ait pu négocier avec les Romains pour être exfiltré de Jérusalem et qu'il soit le seul à avoir survécu ?
Outre toutes les sectes que j'ai déjà citées et dont on ne sait rien, une des grosses inconnues reste le judaïsme synagogal dont on peut retrouver de vagues traces dans les targumîm palestiniens. Traces qui, soit dit en passant, suggèrent un ancrage fort de l'évangile selon le saint apôtre et évangéliste Jean dans ce judaïsme des campagnes.
Au point qu'en effet nous ignorons tout de l'influence pharisienne en Galilée même si le consensus actuel est que les Pharisiens sont des urbains de Jérusalem et de quelques grandes villes.
Le professeur Daniel Boyarin, que j'apprécie fort, a consacré un ouvrage passionnant (le Christ juif), et pas mal de passages ailleurs, à démontrer que notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ était un Juif représentant d'une orthodoxie devenue minoritaire, ses efforts sont captivants mais laissent un goût d'inachevé.
Après les avoir étudiés on se dit, encore sous le charme, "En effet, pourquoi pas ?" qui est le sentiment que me donnent tous les ouvrages profitant de cette veine (en France, pour le grand public : depuis Claude Tresmontant et Marie Vidal).
De sorte qu'interpréter le Très Saint Évangile à la lumière de conjectures est tout à fait légitime, c'est même très bien de faire ce travail-là, mais, aussi séduisantes soient-elles, ces conjectures ne sont pas normatives, rien ne nous permet de dire que les lectures qu'elles inspirent disent mieux une vérité du texte que celles édifiées au long de l'évolution lente, contrastée et fort complexe du christianisme occidental qu'il s'agisse des catholiques, des réformés historiques et/ou de la nébuleuse évangélique.
Enfin, j'ai l'impression que vous ne portez pas un regard apaisé sur le catholicisme qui vous a nourri pendant longtemps et que vous êtes entraîné malgré vous à une surenchère démonstrative.
très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
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