Tunisie : vers la parité homme/femme ?
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Tunisie : vers la parité homme/femme ?
http://www.huffpostmaghreb.com/2017/08/13/beji-caid-essebsi-fete-de_n_17743578.htmlLe président de la République Béji Caid Essebsi a promis dimanche en marge du discours du 13 août, des avancées en matière de libertés individuelles.
En effet, à l'occasion de la Fête de la Femme qui correspond également à l'anniversaire de la promulgation du Code du Statut personnel, le président de la République a affirmé que de nombreuses lois jugées défavorables aux femmes pourront être bientôt amendées (...)
À titre d'exemple, il cite la loi sur l'héritage qui devrait être modifiée : "Une commission a été créée ce matin qui aura comme prérogative de voir comment peut-on mettre en place l'égalité dans l'héritage" (...) "La Turquie, qui est un modèle pour certains et certaines, a adopté l'égalité dans l'héritage depuis Ataturk et personne ne peut plus l'enlever".
Avançant de nombreux chiffres sur la situation des femmes en Tunisie, Béji Caid Essebsi salue leur rôle au sein de la société tunisienne: 75 femmes députées, 60% des médecins sont des femmes, 75% des dentistes et des pharmaciens sont des femmes, 35% de femmes ingénieurs, 41% de femmes juges, 43% de femmes avocats... "En conséquence, lorsqu'on pense à l'égalité, cela ne doit pas être étrange. On ne peut pas comparer la femme d'aujourd'hui à la femme de 1965" (...)
"Aller vers la parité ne veut pas dire aller à l'encontre de la religion. Nous avons un État civil mais son peuple est musulman, et celui qui veut diriger un État doit prendre en compte les sentiments de ses citoyens. C'est pour ça que nous allons dans la direction de la parité dans tous les domaines" (...)
Autre avancée majeure promise par Béji Caid Essebsi, l'abolition de la circulaire du 5 novembre 1973 qui interdit à une femme tunisienne d'épouser un non-musulman. "Je demande aussi au ministre de la justice de revoir le circulaire numéro 73 car nous avons plusieurs tunisiennes mariées à des étrangers" (...)
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
Réaction d'Al Qaradawi (traduction : O.Marongiu)
...On appréciera les citations coraniques tronquées pour la question du mariage mixte...(...) Les médias ont diffusé, ces derniers jours, l’information selon laquelle le président tunisien a annoncé qu’il compte s’acheminer vers la promulgation d’une nouvelle loi qui établira l’égalité entre les hommes et les femmes dans les règles de l’héritage, et qui autorisera les femmes tunisiennes musulmanes à se marier avec des non musulmans.
Après cette annonce, le « Mufti de la république » et avec lui le « bureau des fatwas » ont annoncé immédiatement le soutien total aux propos du président, contredisant ainsi les fatwas que le bureau a promulgué à la fin de l’année 2016.
Cependant, la plupart des savants tunisiens ont publié un communiqué en réponse au président tunisien en fournissant une réponse complète fondé sur la charia. D’autres réactions ont été publiées de la part d’organismes religieux au niveau du monde musulman, tout comme les allégations du président Sebsi ont provoqué des réactions de colère de la part de l’ensemble des musulmans (sic !). Pour sa part, l’Union internationale des savants musulmans fait part de sa grande surprise et de sa condamnation des propos tenus par le président tunisien et le bureau des fatwas, et il déclare et affirme que :
1. L’islam a ennobli la femme et il lui a octroyé ses pleins droits au sein d’un système équilibré et juste sur lequel les cieux et la terre ont été créés, et au sein de droits réciproques qui reposent sur la responsabilité, car Dieu dit : « Et elles ont des droits équivalents à leurs devoirs selon le ce qui est connu, et les hommes possèdent un degré sur elles » (II, 228)
2. Les règles relatives à l’héritage qui sont mentionnées de manière explicite dans le noble Coran sont considérées comme un ensemble de canons indiscutables et de règles fixes qui font l’unanimité au sein de toutes les écoles juridiques musulmanes (sic !). Elles forment une partie d’un système juste et complémentaire en harmonie avec les canons relatifs à la famille et à son organisation solide dans l’islam. Dieu dit à ce propos : « Dieu vous recommande au sujet de vos enfants : au garçon revient la part de deux filles » (IV, 11). Les exégètes ont dit, à ce propos : « Ce verset est un pilier parmi les piliers de la religion, l’un des fondements des canons et l’un des versets principales du Coran ». On remarquera que l’héritage de la femme correspondant à la moitié de celui de l’homme n’est pas une règle absolue, au contraire, il existe plus de trente situations dans lesquelles la femme hérite à parité avec l’homme, voire même plus que lui, et parfois c’est elle qui hérite exclusivement, cela au sein d’un système équilibré qui est bien plus juste que l’égalité absolue, dans la mesure où ce système prend en compte le niveau de parentèle et la place [au niveau généalogique] des héritiers, ainsi que les charges qui reposeront sur l’homme du fait des dépenses qu’ils doit engager [au bénéfice des femmes à sa charge]. L’héritage est donc une obligation divine qui repose sur la sagesse et la justice, et Dieu dit : « Voici les limites de Dieu, et quiconque suit Dieu et son Messager Il le fera entrer aux jardins sous lesquels coulent des ruisseaux. Ils y demeureront éternellement. Et ceci est la grande réussite. Quant à celui qui désobéit à Dieu et à son Messager et qui transgresse Ses limites Il le fera entrer en un feu dans lequel il demeurera éternellement avec un châtiment avilissant » (IV, 13-14)
3. Le mariage d’une musulmane avec un non musulman contredit le Coran, la tradition prophétique et le consensus de la communauté, et il n’est permis en aucune façon de transgresser cette limite. Dieu dit : « Et ne mariez pas les associateurs [aux femmes musulmanes] jusqu’à ce qu’ils croient » [en l’islam](II, 221). Et Il dit au sujet de l’interdiction des femmes musulmanes pour les mécréants : « Elles ne peuvent leur être licites comme ils ne peuvent leur être licites » (LX, 10). Les musulmans sont unanimes sur cette interdiction, les savants de la Zeitouna ont d’ailleurs promulgué une fatwa en 1950 au sujet du mariage d’une jeune fille tunisienne avec un non musulman, dans laquelle était mentionné que : « ce mariage est nul et sans fondement dans la charia, et il ne convient pas de le nommer par le qualificatif de mariage, il s’agit au contraire d’une pure ignominie. » Depuis l’époque des compagnons du Prophète jusqu’à ce jour, les savants musulmans sont unanimes sur le fait que l’identité musulmane du mari est une condition de validité du mariage de la femme musulmane.
4. Aussi, l’orientation prise par le président de la république et le bureau des fatwas n’entraine aucun bénéfice, ni pour la Tunisie ancrée depuis des lustres dans sont identité et sa civilisation musulmane, ni pour la femme tunisienne fière de sa religion, tout comme elle ne règle aucun des problèmes du peuple tunisien. Au contraire, elle ne fait qu’accentuer ses souffrances et ses contradictions tout comme sa préoccupation et ses polémiques au sujet de problèmes complètement fabriqués.
5. Cette orientation contredit la constitution tunisienne elle-même, dans la mesure où elle mentionne dans son préambule : « l’adhésion aux enseignements de l’islam et à ses finalités » et, dans son chapitre premier : « l’islam est la religion de l’État ». Elle s’oppose également à la circulaire n°73 qui interdit le mariage d’une tunisienne avec un non musulman.
6. Sur la base de tout ce qui a été mentionné, nous appelons le peuple tunisien, femmes et hommes, à exprimer leur refus et leur opposition à cette orientation et à cette tentative. Bien plus, nous appelons le président tunisien à faire marche arrière au sujet de cette décision qu’il affirme avoir prise en conformité avec la religion. Sachant que la preuve lui a été faite au sujet de ce que dit réellement l’islam, le retour vers la vérité est une vertu, comme c’est une obligation et un devoir. Nous appelons également les membres du parlement à préserver les principes du peuple et les choses qu’il considère comme sacrées, à refuser ce projet afin de préserver leur religion et leur peuple et, ainsi, de respecter leur engagements. Dieu dit : « Mais non, par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants tant qu’ils ne t’auront pas pris comme juge pour trancher leurs conflits et que, par la suite, ils n’acceptent ta décision sans aucune contrariété, en y adhérant totalement » (IV, 65)
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
Communiqué (en date du 16 août) des associations militant pour cette avancée :
http://kapitalis.com/tunisie/2017/08/20/mariage-des-tunisiennes-avec-les-non-musulmans-les-ong-se-mobilisent/Après l’annonce du président de la république visant à abroger les circulaires qui régissent le mariage des Tunisiennes avec des non-musulmans, la Coalition pour l’Abrogation de la Circulaire du ministre de la Justice du 5 novembre 1973 sur le mariage de la Tunisienne musulmane avec un non-musulman, le Collectif Civil pour la Défense des Libertés Individuelles et l’Association de Soutien aux Minorités, approuve l’appel du président de la république du 13 août 2017 à l’occasion de la fête de la femme, au Premier ministre et au ministre de la justice pour abroger les circulaires régissant le mariage des Tunisiennes avec des «non-musulmans» en liaison avec la présidence de la république.
La coalition considère que l’initiative du président de la république est une étape historique afin de réformer les dispositions législative du pays contraires aux dispositions de la constitution tunisienne, aux conventions internationales ratifiées par l’Etat tunisien et au système juridique national relatif aux libertés, aux droits de l’homme et à l’égalité entre les hommes et les femmes.
Cette initiative intervient en réponse à la campagne menée par la coalition depuis 2016 pour l’abrogation de ces circulaires énumérées ci-dessous :
– circulaire du 17 mars 1962 du secrétaire d’Etat à l’intérieur ordonnant aux officiers de l’état civil de mener des enquêtes approfondies en cas de mariage entre des musulmanes et des non-musulmans et de refuser de rédiger de tels contrats, considérant ceux-ci comme contraire au code de statut personnel expressément ou implicitement ;
– circulaire numéro 606 publiée le 19 octobre 1973, du Premier ministre qui interdit le mariage entre les Tunisiennes musulmanes et les non-musulmans sauf en cas de conversion de l’époux à la religion musulmane ;
– circulaire du 5 novembre 1973 du ministre de la Justice adressée au procureur général de la république, aux premiers président des cours d’appel, aux procureurs, aux présidents des tribunaux de première instance, aux substituts de la république, aux juges cantonaux et aux officiers de l’état civil. La circulaire ordonne à ceux d’interdire le mariage entre les musulmanes et les non-musulmans après de longs arguments relatifs à la protection de la famille et à la préservation de sa pureté de la famille de toutes les impuretés. La circulaire dit s’être basée sur les fondements islamiques et les règles «fiqh» et des interprétations provenant de ces règles et l’esprit de ces dispositions;
– circulaire numéro 81 publié le 21 août 1974 du ministre de l’Intérieur ;
– circulaire numéro 20 publié le 30 mars 1987 du ministre de l’Intérieur ;
– circulaire numéro 39 du 14 mai 1988 du Premier ministre s’adressant aux officiers d’état civil et concernant les certificats de conversion à l’islam des étrangers non-musulmans qui veulent épouser des Tunisiennes non-musulmanes.
La Coalition pour l’abrogation des circulaires relatives aux mariages des Tunisiennes rappelle que la Constitution du 27 janvier 2014 dans son préambule garantit l’égalité entre les citoyens et les citoyennes en droits et en devoirs; et dans son article 6 elle garantie la liberté de croyance et de conscience et de la pratique des rites religieux; et dans son article vingt et un l’égalité entre les citoyens et les citoyennes en droits et devoirs devant la loi, sans discrimination et dans son article 46 l’État s’engage à protéger les droits acquis de la femme et veille à les consolider et les promouvoir.
Cette circulaire procède de mesures discriminatoires, elle est contraire à la constitution et contraire au code du statut personnel, qui ne se réfère à aucun obstacle explicite au mariage entre musulmans et non-musulmans. C’est une régression du droit fondamental de tout être humain de choisir son conjoint.
Ces circulaires sont en opposition avec la Convention sur le consentement au mariage, l’âge minimum du mariage et l’enregistrement des mariages des Nations Unies ratifiée par l’Etat tunisien en 1968. Elles sont aussi contraires à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et particulièrement avec ses dispositions concernant le libre choix du conjoint, ratifié par l’Etat tunisien en 1985, toutes les réserves ayant été levées en 2011.
En attendant la mise en pratique effective de la décision du président la Coalition pour l’abrogation des circulaires sur le mariage des tunisiennes avec des non-musulmans s’engage à continuer son action pour l’application effective de ces abrogations et de toutes leurs conséquences.
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
Un article du mois de mars pour mieux connaître le contexte :
http://www.huffpostmaghreb.com/2017/03/27/femmes-mariage-non-musulm_n_15639780.htmlUne coalition d'associations tunisiennes a appelé lundi au retrait d'une circulaire interdisant le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans, en dénonçant "une aberration" violant la liberté de conscience inscrite dans la Constitution de 2014.
"Il est aujourd'hui inadmissible qu'une simple circulaire, de valeur juridique quasiment nulle (...), commande la vie de milliers" de Tunisiennes, a martelé lors d'une conférence de presse Sana Ben Achour, juriste et présidente de l'association Beity.
Une soixantaine d'associations ont signé l'appel à retirer cette circulaire du ministre de la Justice datant de 1973, qui empêche la célébration du mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans.
Un certificat de conversion du futur époux est actuellement exigé pour le mariage de toute Tunisienne considérée comme musulmane et désireuse d'épouser un non-musulman -- généralement étranger.
Et si une Tunisienne se marie à l'étranger avec un non-musulman sans ce papier, son mariage ne peut être enregistré en Tunisie.
Les hommes tunisiens peuvent, eux, se marier avec une non-musulmane.
Il n'existe pas de statistiques fiables et précises sur le sujet mais ce texte "remet en cause un droit fondamental pour tout être humain: le choix libre du conjoint (...). Cette prohibition est une souffrance pour des milliers de Tunisiennes et leurs familles", qui sont "privées de leur droit fondamental à la sécurité juridique", déplore le collectif dans un communiqué.
Pour Wahid Ferchichi, de l'Association tunisienne de défense des libertés individuelles (Adli), il est déjà problématique que la circulaire identifie ces Tunisiennes comme étant musulmanes a priori, alors qu'"aucun certificat ne prouve la religion" en Tunisie.
Mais surtout, la circulaire est en contradiction avec la Constitution, qui prône la liberté de conscience et l'égalité entre les citoyens, a-t-il souligné.
Le collectif espère son retrait d'ici novembre 2017. Pour cela, il entend sensibiliser l'opinion publique et rencontrer les ministres de la Justice, de l'Intérieur ainsi que le chef du gouvernement. Un colloque est aussi prévu (...)
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
https://xamxamislam.com/2017/08/26/al-azhar-condamne-les-propositions-tunisiennes-sur-legalite-des-sexes-en-matiere-dheritage/Moins d’une semaine après les déclarations du président tunisien en faveur de l’égalité des sexes en matière d’héritage, les clercs de la Mosquée Al-Azhar, plus haute autorité religieuse égyptienne, ont officiellement réagi dimanche 20 août. Dans un communiqué, ils ont qualifié les propos de Béji Caïd Essebsi de « contraire aux enseignements de l’islam» […]
Al-Azhar a notamment affirmé qu’un sujet aussi important ne pouvait pas être discuté par des « non spécialistes », et ce « peu importe leur culture ou leur position ». Pour les clercs égyptiens, seuls des érudits ont les compétences suffisantes pour se prononcer sur ces questions.
La mosquée a réaffirmé sa volonté de « continuer à faire son devoir de transmettre le jugement de Dieu à tous les musulmans à travers le monde », conformément à ce qu’elle considère comme « son rôle dans la préservation de l’islam ». « Al-Azhar affirme son rejet de toute intervention politique dans les croyances des musulmans et la loi de l’islam » conclut le communiqué. » […]
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
http://www.webdo.tn/2017/08/23/egalite-lheritage-quon-me-delivre-passeport-tunisien-reclame-journaliste-dal-arabiya/A l’issue d’une interview avec Saïda Garrach , porte-parole officielle de la présidence de la République, Mountaha Erromhi la journaliste jordanienne d’Al-Arabiya a réclamé un passeport tunisien (...)
La réaction originale de cette journaliste d’origine palestinienne marque l’opinion publique et les réseaux sociaux tunisiens. « Je vais demander qu’on me délivre un passeport tunisien… », a-t-elle lancé, « vous êtes la bienvenue » a répliqué pour sa part, Saïda Garrach
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
Si les Tunisiens désirent pratiquer les rites et tradition de l'Arabie préislamique, la parité homme femmes sera impossible.
indian- Messages : 2844
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Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
WOW !
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/09/14/97001-20170914FILWWW00212-tunisie-abolition-de-l-interdiction-du-mariage-des-femmes-avec-des-non-musulmans.phpLes Tunisiennes de confession musulmane pourront désormais se marier dans leur pays avec des non-musulmans, les circulaires ministérielles empêchant ces unions ayant été abolies, a annoncé aujourd'hui la porte-parole de la présidence (...)
Ces circulaires -il en existe plusieurs outre celle de 1973- "procèdent de mesures discriminatoires. Elles sont contraires à la Constitution" qui stipule l'égalité entre hommes et femmes et sont "une violation du droit fondamental de tout être humain à choisir son conjoint", avaient dénoncé dans un communiqué des militants des droits humains, dont le Collectif pour les libertés individuelles.
Si elles voulaient que leur mariage soit reconnu ou célébré en Tunisie, les Tunisiennes épousant des non-musulmans devaient jusqu'ici fournir le certificat de conversion à l'islam de leur futur mari. Quelques-unes ont réussi au prix d'une bataille juridique à faire reconnaître leur mariage sans ce document, selon une avocate active dans ce domaine (...)
http://www.jeuneafrique.com/474380/societe/tunisie-abrogation-de-la-circulaire-empechant-les-tunisiennes-depouser-un-non-musulman/Depuis ce jeudi 14 septembre 2017, leurs prétendants ne sont plus obligés de se convertir à l'islam pour les épouser comme l'exigeait la loi. Une avancée historique.
C’est « une victoire », lance Monia Ben Jémia. La présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) ne cache pas sa joie, elle qui a toujours milité pour que soit abrogée la circulaire datée du 5 novembre 1973 qui empêchait les femmes tunisiennes d’épouser un non-musulman. Aujourd’hui, c’est chose faite. Les étrangers non-musulmans ne sont plus obligés de se convertir à la religion musulmane pour officialiser leur union avec une femme tunisienne.
« Tous les textes liés à l’interdiction du mariage de la Tunisienne avec un étranger, à savoir la circulaire de 1973 et tous les textes semblables, ont été annulés. Félicitations aux femmes de Tunisie pour la consécration du droit à la liberté de choisir son conjoint », a écrit sur Facebook Saïda Garrach, porte-parole de la présidence.
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
http://www.liberation.fr/planete/2017/09/19/la-haute-autorite-sunnite-al-azhar-perd-de-son-prestige_1596287(...) « Mais de quoi ils se mêlent », lâche Maïza Mehrezia Labidi, ancienne vice-présidente de l’Assemblée constituante en Tunisie. Révoltée par l’intrusion d’Al-Azhar dans les débats de société dans le pays, cette fille d’un imam note que discuter de l’héritage n’est plus une ligne rouge. « La Tunisie est différente aujourd’hui. On a inscrit la liberté dans notre Constitution. Ce langage agressif "qui est un bon musulman, et qui ne l’est pas", nous, on l’a dépassé, on est dans la discussion. J’ai vécu en France et j’ai appris à oser toutes les réflexions » (...)
En rappelant que, d’après le Coran, la femme n’a droit qu’à la moitié de ce qu’hérite l’homme, et qu’il est strictement interdit pour une musulmane de prendre un époux en dehors de sa communauté religieuse, Al-Azhar est pourtant dans son rôle. Reconnue dans la Constitution égyptienne, la mission de cette institution consiste à donner son avis, en se basant sur la charia, sur les questions en débat dans les parlements des pays où l’islam est religion d’Etat. Le monde musulman est dépourvu d’une seule et unique référence, d’où la prétention du grand imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, de s’imposer comme l’équivalent du pape pour les catholiques (...)
La Tunisie fait partie des pays arabes qui ne se réfèrent plus, depuis maintenant plusieurs années, à Al-Azhar. Les Tunisiens musulmans se fient à l’université Zitouna, qui dans la réforme de la pensée, est plus ancienne encore qu’Al-Azhar. « A la Zitouna, il y a de grands érudits qui savent critiquer et débattre » (...)
En Egypte aussi, Al-Azhar fait polémique. Depuis les attentats perpétrés contre les coptes en avril, le président Al-Sissi reproche régulièrement au grand imam de contribuer à la violence interreligieuse, et ne cesse de demander à Ahmed el-Tayeb de renouveler son discours et de promouvoir un islam d’ouverture. Les médias n’hésitent pas, eux non plus, à accuser la vénérable institution, vieille de mille ans, de ne pas assez contrer le jihadisme par un discours religieux modéré. Interviewé lors d’une émission politique locale, Ibrahim Eissa, célèbre chroniqueur égyptien, est même allé jusqu’à dénoncer le programme enseigné à Al-Azhar. « Ce sont des textes qui prônent l’extrémisme, qui incitent à la persécution des non-musulmans », déclare Eissa. Un avis que partage Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux : « Si vous voulez faire un petit tour au Moyen-Age, allez-vous balader à Al-Azhar. Ce n’est plus la plus haute autorité sunnite du monde arabe, l’institution n’a plus de prestige. Al-Azhar ce n’est qu’en Occident qu’on en parle » (...) « Le grand imam a un réel désir d’être à la pointe de la réflexion. Mais ce n’est pas aussi simple, l’islam ne parle pas d’une seule voix », explique Vincent Feroldi, à la tête du Service national des relations avec les musulmans (SNRM) de l’Eglise catholique française. « Au sein de l’université d’Al-Azhar, il y a plusieurs courants. Le grand imam a beau se situer davantage dans celui qui prône un islam d’ouverture, il n’en est pas moins attentif, par moments, comme le montre l’exemple de la Tunisie, au courant islamiste ». Pour ce prêtre, l’institution islamique enseigne une pensée médiévale qui veut reproduire les moments anthropologiques des Arabes de l’époque du Coran. « Ces enseignements sont en anachronisme total avec la société d’aujourd’hui. Ce qui s’est passé en Tunisie l’illustre bien : la force économique n’est plus uniquement liée à la force musculaire comme à l’époque du Coran. La femme a évolué, elle travaille. Ce débat sur l’héritage n’a pas lieu d’être » (...)
Si la mainmise du régime politique sur la haute autorité sunnite empêche l’émancipation spirituelle de l’institution, pour le frère Jean Druel, directeur de l’Institut dominicain d’études orientales (Ideo) au Caire, le cœur du problème se situe parmi les oulémas (savants) d’Al-Azhar, de plus en plus sous l’emprise du courant salafiste. « Les oulémas ne réalisent même pas qu’ils font comme les salafistes, c’est-à-dire s’interdire tout changement de l’islam, suivant la logique que seul ce qui est ancien est vrai », poursuit le prêtre de 46 ans. D’où la position d’Ahmed el-Tayeb envers Daech. Au lieu de les désigner comme une organisation terroriste, il se contente d’affirmer que les pratiques de ces combattants jihadistes sont déviantes.
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
Résistances administratives...
https://www.mosaiquefm.net/fr/actualite-national-tunisie/209686/tunis-deux-mairies-refusent-le-mariage-d-une-tunisienne-a-un-etrangerUne citoyenne tunisienne a déploré, ce jeudi 28 septembre, le refus des services concernés des mairies de Sidi Bou Said et La Marsa (banlieue-nord) d'officialiser son contrat de mariage avec son partenaire étranger (...) Les responsables des deux institutions lui ont fait savoir qu'ils n'ont toujours pas reçu de circulaire de l'annulation du décret 73 (...)
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Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
Tel est le véritable Islam remis en lumière, comme promis par le Madhi.
indian- Messages : 2844
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Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Tunisie : vers la parité homme/femme ?
Réactions de membres du GFIC :
https://www.la-croix.com/Journal/foyers-islamo-chretiens-saluent-decision-Tunisie-2017-10-02-1100881139« Extraordinaire », « fantastique », « un signe d’espoir », de « modernité »… Simplement « amoureux », fiancés ou déjà mariés, voire parents ou grands-parents, les couples islamo-chrétiens n’ont pas assez de mots pour commenter la décision du président tunisien, Béji Caïd Essebsi d’autoriser les Tunisiennes – supposées musulmanes – à épouser des étrangers – supposés non musulmans (...)
Les plus anciens n’ont qu’un seul regret : qu’elle n’ait pas été prise plus tôt. « C’est quand même fou d’avoir attendu 2017 pour faire un tel pas », remarque Pierre, dont le mariage avec une Algérienne n’est pas reconnu dans son pays. « Pas trop tôt », appuie Leïla, mariée à Antoine depuis quatre ans.
Les plus jeunes, eux, nourrissent tous les espoirs. Amoureux d’une jeune Tunisienne qui vit, avec sa famille, de l’autre côté de la Méditerranée, Baptiste l’avoue : il a « pleuré de joie toute la journée » lorsqu’il a appris la nouvelle. Le jeune homme rêve de pouvoir « marcher côte à côte dans la rue » avec sa bien-aimée et se félicite que « l’officier d’état civil soit désormais obligé de reconnaître » leur éventuel mariage (...)
« Nous, les hommes musulmans, subissons la pression familiale, et souvent aussi les réticences de notre belle-famille catholique. Mais, pour les femmes musulmanes, la pression est multipliée par je ne sais combien à cause de cet interdit religieux », reconnaît Adel.
Certains, qui – comme Matthieu – ont accepté ce qu’ils appellent « une conversion de convenance », mesurent particulièrement l’avancée. Pour faire reconnaître son mariage en Tunisie, il s’est plié à la procédure locale : envoi d’un dossier, puis convocation – avec quelques autres Français comme lui – devant le grand mufti de la mosquée de la Zitouna à Tunis, visiblement « pas dupe ».
« On récite la chahada, cela dure peut-être vingt minutes en tout », se souvient Matthieu. « Je l’ai vécu comme une simple démarche administrative, mais l’ensemble n’est pas très agréable. »
À lui et aux autres, l’intervention, samedi, de l’imam d’Ivry-sur-Seine, Mohamed Bajrafil, a mis du baume au cœur. Ce jeune imam, spécialiste de fiqr (droit musulman), a affirmé que « l’interdit » d’un tel mariage, intériorisé par une immense majorité de savants comme de fidèles, repose sur une fausse interprétation du Coran (...)
Lorsqu’elle a appris la nouvelle, Saloua, musulmane, en couple avec Jérémy, catholique, a vu là l’argument idéal pour « convaincre sa mère », restée au Sénégal : « Pour le moment, nous n’avons échangé que des messages. Mais quand je lui en ai parlé, elle m’a répondu : “Et alors, tu es tunisienne ?” » Au-delà de la décision politique, ce sont les mentalités qui doivent changer (...)
« J’attends de voir comment ce sera appliqué dans les faits, si l’administration suivra », répète aussi Leïla. « Ce n’est pas le début d’un processus mais une étape de plus, soixante ans après l’adoption du code du statut personnel, et après des mesures sur la répudiation, la polygamie, le divorce », répond Manel, tunisienne elle aussi, qui prépare son mariage avec Florent. « Quand ça bouge, c’est en Tunisie ! Aujourd’hui, il ne reste que la question de l’héritage à régler pour asseoir l’égalité entre hommes et femmes : c’est le dernier bastion du patriarcat sous couvert de religion. »
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