Coup d'état militaire en Turquie
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Coup d'état militaire en Turquie
Le premier ministre turc décrit des actions militaires «illégales» par un «groupe» au sein de l'armée.
http://www.lefigaro.fr/international/2016/07/15/01003-20160715LIVWWW00312-en-direct-turquie-coup-detat-armee.php
Nicolas- Messages : 1701
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
Le chef de l'état-major pris en otage, Erdogan en sécurité
Selon une agence pro-gouvernementale, le chef de l'état-major serait pris en otage par des militaires putschistes dans le QG de l'armée à Ankara.
CNN a, de son côté, annoncé que le président Erdogan serait en sécurité.
Nicolas- Messages : 1701
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
Cette fois, ce qui frappe, c’est en effet l’amateurisme des putschistes, leur improvisation et surtout le fait qu’ils ne représentent qu’une petite partie de l’armée.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/07/16/turquie-ce-qui-frappe-c-est-l-improvisation-des-putschistes_4970679_3214.html
Nicolas- Messages : 1701
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://www.lefigaro.fr/international/2016/07/17/01003-20160717ARTFIG00175-turquie-les-cles-pour-comprendre-le-putsch-avorte.phpAprès le coup d'État militaire avorté de vendredi soir, qui a fait au moins 290 morts à Ankara et Istanbul, une purge a été lancée. Des centaines de généraux, juges et procureurs ont été arrêtés pour leur soutien présumé à la tentative de renversement du régime, dans ce qui a été qualifié de «grand ménage» par le ministre de la Justice, Bekir Bozdag. Selon lui, 6000 personnes sont en garde à vue. Le président Recep Tayyip Erdogan a promis dimanche d'éliminer «le virus de toutes les institutions étatiques» (...)
Depuis le début, le président Erdogan désigne un seul coupable : l'imam Fethullah Gülen, qui vit en exil aux États-Unis et qui a fermement démenti être derrière l'attaque, la condamnant «dans les termes les plus forts».
Le nombre exact de personnes impliquées dans le putsch avorté n'est pas connu, mais des milliers ont été arrêtées. «Il regroupait certaines unités de l'armée de l'air, de la gendarmerie, de la Marine, des unités de blindés…», indique au Figaro Jean Marcou, professeur à Science Po Grenoble et spécialiste du pays. D'après la télévision NTV, 34 généraux de différents grades ont été arrêtés jusqu'à présent. Il s'agit notamment de figures emblématiques de l'armée comme Erdal Ozturk, commandant de la troisième armée et Adem Huduti, commandant de la deuxième armée. Par ailleurs, un haut gradé de l'armée de l'air, le général Bekir Ercan Van, et une douzaine d'officiers ont été arrêtés sur la base d'Incirlik, utilisée par la coalition internationale pour ses raids contre les djihadistes en Syrie, a annoncé dimanche le quotidien Hürriyet.
«Contrairement aux autres coups d'État militaires qui ont frappé la Turquie depuis l'instauration de la démocratie au siècle dernier, celui-là n'était pas fomenté par l'État-major des armées représentant toutes les institutions militaires» (...)
«L'armée était jusqu'au milieu des années 2000 considérée comme le gendarme du système démocratique, et de la laïcité, explique Jean Marcou. Avec l'arrivée en 2007 de l'AKP à la présidence avec Abdullah Gül, et la victoire du parti islamo-conservateur aux législatives, elle a subi une première défaite. Elle en a vécu une seconde avec tous les procès (affaire Ergenekon) qui ont envoyé de nombreux généraux derrière les barreaux entre 2007 et 2013. Puis une troisième, quand en 2010/2011, lors du Conseil militaire suprême, Erdogan s'est immiscé dans le processus alors que les gouvernements avaient jusque-là laissé l'armée faire ce qu'elle voulait». Toutefois, ajoute le spécialiste, avec le printemps arabe et la crise syrienne, Erdogan s'est rendu compte qu'il avait besoin de l'armée, et s'est donc montré plus complaisant, en dénonçant par exemple les procès qui la visaient. Les verdicts dans le cadre des procès Ergenekon ont ainsi tous été annulés et Erdogan a accusé des partisans du prédicateur Fethullah Gülen d'avoir monté de toutes pièces cette conspiration Ergenekon (...)
«L'impréparation est surprenante, de même que la procédure d'un autre âge, estime Jean Marcou. La société n'a pas marché pour les putschistes, ni les soutiens à Erdogan bien sûr, ni même ses opposants, hantés par les attentats à répétition que connaît le pays mais surtout par les souvenirs des coups d'État précédents». Comme le rappelle notre journaliste sur place Anne Andlauer, les Turcs n'ont pas laissé faire les putschistes et ont répondu en masse à l'appel d'Erdogan à «descendre dans la rue» au nom de la démocratie (...)
Interrogé par le New York Times, Gülen a jugé «possible» que le coup d'État ait été orchestré par Erdogan lui-même, se refusant toutefois à «accuser sans preuves». «Certains dirigeants organisent de faux attentats suicides pour renforcer leur pouvoir, et ces gens ont ce genre de scénarios en tête», a-t-il déclaré (...)
Erdogan sort -du moins temporairement- renforcé par ce coup d'État. Le gouvernement a prévenu les rebelles qu'ils «paieraient le prix fort», et il a déjà commencé sa purge. Samedi, le premier ministre turc a fait savoir que «toutes les mesures seraient prises» contre ceux qui ont «tenté de discréditer» la nation, indiquant que la constitution pourrait être modifiée pour permettre la peine capitale. Erdogan va pouvoir frapper plus fort que jamais, déchaîner la justice contre les «gülenistes» ou ceux qu'il accuse de l'être (...)
«Le pays qui sera aux côtés de Fethullah Gülen n'est pas notre ami», a déclaré samedi le premier ministre Binali Yildirim. S'il n'a pas cité nommément les États-Unis, la menace est à peine voilée, puisque Gülen vit aux États-Unis. Le ministre du Travail Suleyman Soylu, est allé plus loin : «Derrière ce coup, il y a les États-Unis. Quelques magazines publiés là-bas mènent des actions depuis quelques mois. Les États-Unis ont l'obligation de nous livrer Fethullah Gülen» (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
La discussion de notre forum sur Fetullah Gülen : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t270-fetullah-gulen
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://www.dedefensa.org/article/putsch-avorte-de-erdogan-a-clinton-via-incirlinkEn Turquie, ces deux derniers jours, le schéma habituel d’un putsch militaire avorté a été respecté, avec réaction populaire importante participant à cet avortement opéré dans l’urgence. Les considérations sur l’origine du “coup” sont diverses mais se résument finalement à deux options majeures : soit un coup inspiré sinon monté par Fethullah Gulen, ennemi juré d’Erdogan installé aux USA depuis 1999 et disposant de connexions sérieuses avec la CIA et avec la “maison Clinton” qui retiennent l’attention ; soit un coup type-false flag monté par Erdogan lui-même pour lui donner un argument pour éliminer certains opposants, dont et surtout le fraction-Gulen, et renforcer dramatiquement son pouvoir (...)
Il semble cette fois qu’il y ait une certaine unanimité dans les réactions, commentaires, etc., notamment sur deux points :
1) les conséquences du putsch avorté seront importantes sur la politique extérieure et affecteront aussi bien le bloc BAO (précisément dans l’immédiat, l’OTAN et les USA), que les relations de la Turquie avec la Russie, que la situation dans la région.
2) La tendance est clairement un réalignement d’Erdogan après sa politique extrême de la période depuis 2011-2012, parfois difficilement compréhensible et en rupture avec son comportement intéressant jusqu’alors ; et ce réalignement devant le mener à un rapprochement déjà en cours avec la Russie (rencontre prochaine Erdogan-Poutine), et surtout une tension désormais extrême avec les USA assortie d’une sorte d’ultimatum (l’expulsion de Gulen des USA vers la Turquie) et de mesures immédiates sévères dont on ne sait si elles sont symboliques, temporaires ou durables (blocage complet de la base d’Incirlink, qui joue un rôle-pivot pour l’action US en Syrie et en Irak).
Comme on l’a laissé entendre plus haut, le personnage de Fethullah Gulen devient donc central à la crise et, du coup, les tensions qui en naissent, essentiellement et très fortement entre les USA et Erdogan, affectent d’abord la lutte pour le pouvoir en Turquie, donc Erdogan lui-même, la situation intérieure turque, mais aussi et d’une façon peut-être radicale, l’évolution de la politique extérieure (...)
Beaucoup de choses ont été écrites sur Gulen, et on trouve un développement conséquent à son propos dans un texte de Osman Softic, de openDemocratie.net, le 6 février 2014. Softic cite notamment une “lanceuse d’alerte” célèbre, transfuge du FBI où elle occupait les fonctions de traductrice des documents venant de Turquie, Sibel Edmonds et ses mémoires Classified Woman : Sibel Edmonds Story. Edmonds décrit les liens de Gulen avec la CIA et ses activités à partir des USA (...)
L’autre aspect de l’activisme de Gulen, qui est d’un intérêt immédiat et pénètre au cœur de la crise actuelle aux USA, ce sont ses liens avec la “maison-Clinton” par l’intermédiaire de la désormais très-fameuse Huma Abedin, la conseillère politique et intime de Clinton dont les connexions islamistes sont connues (...)
Quelle que soit l’explication qu’on donne du putsch avorté –encore une fois, explication d’une importance très marginale– il reste que l’appréciation générale, comme on l’a dit, est de voir les liens USA-Turquie sortis très endommagés, d’autant plus que s’est engagée une partie de bras de fer dans la communication, avec perte de face à la clef pour qui céderait. Erdogan veut Gulen, les USA répondent pour l’instant qu’il faut des preuves pour exiger une extradition, et l’on peut raisonnablement conjecturer que si Gulen est vraiment un précieux “CIA’s asset” en même temps qu’un proche de Clinton par la filière chérie Abedin, il va bientôt y avoir un verrouillage US à cet égard. La tension USA-Turquie se mesure notamment au bouclage et à “la prise en otages” par les Turcs de la base de Incirlink, maillon stratégique majeur de l’interventionnisme US dans la région (...)
L’on parle donc d’un grand tournant de “réalignement stratégique” majeur. Nous serions réticents à employer de ces termes qui supposent une politique structurée et ordonnée, sans repousser un instant l’idée d’un changement important de l’orientation d’Erdogan, l’épisode des deux derniers jours devant faire de la réconciliation avec la Russie un événement beaucoup plus sonore mais dont les prémisses étaient déjà complètement en place (...)
Sur un autre site, compilation d'articles : http://www.les-crises.fr/le-coup-detat-en-turquie-a-bien-reussi-par-djordje-kuzmanovic/
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/07/18/la-turquie-continue-ses-coups-de-filet-la-communaute-internationale-s-inquiete_4971201_3210.htmlDes unités de la police antiterroriste ont effectué lundi matin tôt une descente à la prestigieuse académie de l’armée de l’air d’Istanbul à la recherche de factieux, a annoncé l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Le premier ministre, Binali Yildirim, a indiqué que 7 543 suspects avaient été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le putsch : figurent notamment 6 038 militaires, 755 magistrats et 100 policiers, selon le chef du gouvernement, qui a également fait état de 208 « martyrs » , donc d’un bilan total d’au moins 308 morts dans la nuit de la tentative de coup de force.
De plus, près de 4 500 policiers et 614 gendarmes figurent parmi les fonctionnaires écartés, selon Anatolie qui cite le ministère de l’intérieur. Près de 3 000 mandats d’arrêt ont aussi été délivrés à l’encontre de juges et de procureurs (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
Seulement ces deux hypothèses ? C'est un peu réducteur.Les considérations sur l’origine du “coup” sont diverses mais se résument finalement à deux options majeures : soit un coup inspiré sinon monté par Fethullah Gulen, ennemi juré d’Erdogan installé aux USA depuis 1999 et disposant de connexions sérieuses avec la CIA et avec la “maison Clinton” qui retiennent l’attention ; soit un coup type-false flag monté par Erdogan lui-même pour lui donner un argument pour éliminer certains opposants, dont et surtout le fraction-Gulen, et renforcer dramatiquement son pouvoir (...)
Ce pauvre Fethullah Gulen n'a clairement rien à voir avec ce coup d'état, c'est seulement le Trotsky d'Erdogan.
Je dirais plutôt que les deux options majeurs sont soit qu'Erdogan est effectivement à l'origine du "coup" ou alors (et ça me semble plus probable) le coup a tout simplement été lancé par une bande d'officiers kémalistes, stupides et fanatiques comme la Turquie en compte tant.
Dernière édition par Ishraqi le Lun 18 Juil - 18:32, édité 1 fois
Ishraqi- Messages : 530
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
Je le pense aussi ; les réflexions de l'auteur de cet article me semblent cependant intéressantes, ne serait-ce que pour envisager le sujet sous un angle différent (comme dit ailleurs aujourd'hui, je rentre juste d'un WE déconnecté, et j'en suis à tout découvrir d'un bloc aujourd'hui)Ishraqi a écrit:Seulement ces deux hypothèses ? C'est un peu réducteur
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
Le premier ministre, Binali Yildirim, a indiqué que 7 543 suspects avaient été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le putsch : figurent notamment 6 038 militaires, 755 magistrats et 100 policiers, selon le chef du gouvernement,
En tous cas il semblerait que les listes de personnes à arrêter étaient déjà prêtes!!!
Idriss- Messages : 7075
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
C'est ce qui m'interpelle le plus : côté "coup d'Etat", c'était d'un amateurisme assez étonnant dans un pays qui en a déjà connu plusieurs ; côté riposte, c'est d'une rapidité et d'une intensité parfaitement organisées...Idriss a écrit:En tous cas il semblerait que les listes de personnes à arrêter étaient déjà prêtes!!!
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2016/07/16/004-turquie-erdogan-plein-controle-coup-etat.shtmlLe président turc, Recep Tayyip Erdogan, procède à des arrestations de masse en lien avec la tentative de coup d'État survenue la veille. Il a ordonné l'arrestation de 2745 juges. Ces arrestations s'ajoutent à celles de 2800 militaires, interpellés vendredi soir, à la suite de l'échec du putsch militaire (...)
...ça devient un peu énorme, tout ça... 2745 juges ?
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
Point de vue libanais :
http://www.lorientlejour.com/article/996966/-on-voit-deja-une-vague-de-populisme-sunnite-fascisant-.htmlAprès le coup d'État avorté en Turquie jeudi dernier, Michel Naufal, spécialiste des questions turques et auteur du livre Le Retour de la Turquie en Orient, se penche sur le profil des putschistes, alors que le nom du colonel alaouite Mouharram Kose est cité comme étant l'un des instigateurs du coup d'État raté. Il revient également pour L'Orient-Le Jour sur les motivations des putschistes et la question kurde.
Le nom du colonel Mouharram Kose, ancien haut cadre de l'armée turque, et supposément alaouite, est présenté comme l'un des cerveaux du putsch manqué. Ce nom vous dit-il quelque chose ?
En fait, les alaouites n'ont rien à voir avec le putsch manqué (...) Il faut prendre en considération que la structure de l'armée est surtout sunnite. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a beaucoup parlé de Mouharram Kose, mais au niveau du discours du pouvoir et du discours médiatique, personne n'a évoqué de rapport entre lui, les alaouites et le putsch manqué. En revanche, Erdogan et son parti (AKP) sont en train d'insister sur le rôle de Fethullah Gülen (...) qui a toujours eu des positions anti-islam politique, avec un réseau d'écoles et un groupe très fort, très présent dans les médias et autres œuvres caritatives. Il avait même une certaine influence dans les organes de sécurité. Il ne faut pas du tout parler des alaouites qui ne sont pas forts dans la structure de l'armée. Le sunnisme turc les a éloignés de cette institution pour éviter toute influence. Quand Kenan Evren a fait son coup d'État dans les années 1980, il l'a fait avec Haydar Saltık, un grand responsable militaire d'origine alaouite. Un putsch resté dans les mémoires, car c'était la seule fois où un haut cadre de la sécurité était alaouite.
Est-ce que la politique turque par rapport à la Syrie a été une des motivations de ce coup d'État ?
Il faut voir d'abord quel a été le discours des putschistes qui ressemble beaucoup au discours de l'opposition en Turquie. Surtout celui des sociaux-démocrates, qui évoquent le rétablissement de l'État de droit et la démocratie. La Syrie a certainement été une source de motivation, mais de façon indirecte. Les gens qui ont pris cette initiative insistent beaucoup sur la politique intérieure, et pas tant sur la politique étrangère. Mais sur le plan local, et notamment sécuritaire, le conflit syrien y est pour beaucoup. L'attentat de l'aéroport Atatürk (le 29 juin) a provoqué un grand choc et il y a un mécontentement face à autant d'instabilité. Le problème des réfugiés syriens (2,5 millions en Turquie) est un exemple qui traduit assez bien les retombées de la crise syrienne sur le plan local.
Ce coup d'État raté ne risque-t-il pas d'étouffer encore un peu plus la question kurde et augmenter la pression sur les formations d'opposition, comme le HDP prokurde ?
Si Erdogan refuse comme il l'a fait jusqu'à maintenant de revenir à son choix initial, à savoir l'ouverture démocratique avec les Kurdes, et insiste pour une solution militaire, la situation va s'envenimer. On est déjà dans une guerre ouverte dans le Sud-Est anatolien à cause de ce parti-pris. À long terme, c'est tout le pays qui risque d'être déstabilisé (...) Et après ce qu'Erdogan vient de réussir (faire échec au coup d'État), on ne voit pas comment il n'y aura pas de dérive sécuritaire. On voit déjà une vague de populisme sunnite fascisant. Les mosquées se sont transformées en centre de formation populaire d'où les manifestations pro-Erdogan prennent le départ (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/07/19/turquie-la-purge-du-president-erdogan-s-etend-desormais-a-l-enseignement_4971892_3218.htmlQuatre jours après la tentative de putsch, la purge menée d’une main de fer par le président Erdogan s’amplifie. Après l’armée et la justice, elle touche désormais le monde de l’enseignement.
Le ministère de l’éducation turc a annoncé mardi 19 juillet la suspension de plus de 15 000 de ses employés soupçonnés d’être liés au prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’être derrière le putsch manqué et dont Ankara veut demander l’extradition aux Etats-Unis (...)
Le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK) – l’organisme étatique qui supervise l’organisation des universités – a pour sa part demandé la démission de plus de 1 500 recteurs et doyens d’université, rapporte l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Cette décision concerne les 1 577 recteurs et doyens des universités publiques et celles rattachées à des fondations privées (...)
Ces purges s’étaient d’abord centrées sur l’armée, la justice et la police, avant de gagner mardi de nouveaux secteurs : plus de 200 employés des services du premier ministre ont ainsi été mis à pied, de même que près de 500 de l’agence des affaires religieuses, selon Anatolie. Au total, 9 322 militaires, magistrats, policiers font par ailleurs l’objet d’une procédure judiciaire (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://lesakerfrancophone.fr/la-sainte-colere-du-sultan-teflon(...) Les putschistes ont visé les services secrets –localisés principalement à l’aéroport d’Istanbul, au palais présidentiel à Ankara et à proximité des ministères. Ils ont utilisé des hélicoptères Cobra –dont les pilotes ont été formés aux USA– pour frapper leurs cibles. Ils ont aussi visé le haut commandement de l’armée –nommé depuis huit ans par Erdogan et dont se méfient bon nombre de militaires de niveau intermédiaire.
Lorsqu’ils ont occupé les ponts sur le Bosphore à Istanbul, ils semblaient être en contact avec la police militaire dont les membres, répartis dans toute la Turquie, sont reconnus pour leur esprit de corps. Mais au bout du compte, ils n’étaient pas assez nombreux et mal préparés. Tous les principaux ministères, ainsi que les services secrets, semblaient communiquer entre eux pendant le déroulement de l’action. Quant à la police turque dans son ensemble, elle est devenue aujourd’hui une sorte de garde prétorienne de l’AKP.
Pendant ce temps, le Gulfstream 4 d’Erdogan, vol numéro TK8456, a décollé de l’aéroport de Bodrum à 1h43, puis a volé au-dessus du nord-ouest de la Turquie avec ses transpondeurs en fonction, sans être inquiété. C’est de l’avion présidentiel, avant le décollage, qu’Erdogan a lancé son message sur Face Time (...) Les F16 des putschistes auraient pu facilement le suivre ou le réduire en cendres. Ils ont choisi plutôt d’envoyer des hélicoptères militaires bombarder la demeure présidentielle à Bodrum bien après qu’il eut quitté les lieux.
La tête du serpent devait être absolument certaine que monter à bord de son avion et rester dans l’espace aérien turc était aussi sûr que manger un baklava. Plus étonnant encore, le Gulfstream a pu atterrir à Istanbul en toute sécurité au petit matin samedi, malgré l’idée répandue voulant que l’aéroport fût occupé par les rebelles.
À Ankara, les rebelles ont eu recours à une division mécanisée et à deux commandos. Autour d’Istanbul, il y avait une armée au complet. Le 3e commandement est intégré aux forces de réaction rapide de l’OTAN. Il a fourni les chars Leopard placés aux points névralgiques d’Istanbul qui, soit dit en passant, n’ont pas ouvert le feu.
Pourtant, les deux principales forces armées placées en bordure de la frontière avec la Syrie et l’Iran sont restées en mode d’attente. Puis à 2 heures, la 7e armée basée à Diyarbakir –chargée de combattre la guérilla du PKK– a exprimé sa loyauté envers Erdogan. C’est à cette heure précise et cruciale que le premier ministre Binali Yildırım a annoncé l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus d’Ankara.
Ce qui signifiait qu’Erdogan contrôlait le ciel. La partie était alors terminée (...)
Même si elle a de quoi étonner, l’hypothèse numéro un est la suivante : les services secrets d’Erdogan savaient qu’un coup d’État se préparait et le rusé sultan a laissé aller les choses, en sachant que le putsch serait un échec, car les conspirateurs avaient très peu d’appui. Il se peut aussi qu’il ait su –à l’avance– que même le Parti démocratique des peuples (HDP) pro-Kurde, dont il tente d’évincer les députés du Parlement, appuierait le gouvernement au nom de la démocratie.
Deux autres faits ajoutent de la crédibilité à cette hypothèse. Plus tôt la semaine dernière, Erdogan a signé un projet de loi conférant l’immunité de poursuites aux soldats qui participent à des opérations de sécurité intérieure (lire anti-PKK), signe d’une amélioration des relations entre le gouvernement de l’AKP et l’armée. La principale entité judiciaire de la Turquie (HSYK ) a aussi évincé pas moins de 2 745 juges à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue à la suite de la tentative de putsch. Cela ne peut que signifier que la liste avait été établie à l’avance.
La conséquence géopolitique immédiate de l’après-tentative de coup d’État, est qu’Erdogan semble avoir miraculeusement reconquis sa « profondeur stratégique », pour reprendre les mots de l’ancien premier ministre Davutoglu, qui a été mis de côté. Cette reconquête est à la fois externe –après l’échec lamentable de ses politiques au Moyen-Orient et envers les Kurdes– et interne. À toutes fins pratiques, Erdogan contrôle maintenant le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Il ne fera pas non plus de quartier dans son épuration de l’armée. Mesdames et Messieurs, attendez-vous à ce que le sultan casse la baraque.
Ce qui veut dire que le projet néo-ottoman tient toujours, mais qu’il est maintenant soumis à une réorientation tactique majeure. L’ennemi véritable, ce n’est pas la Russie et Israël (ni même Daesh, qui ne l’a jamais été en fait), mais bien les Kurdes syriens. Erdogan en veut aux Unités de protection du peuple (YPG), qu’il considère comme une simple extension du PKK. Son ordre du jour est d’empêcher par tous les moyens la création d’une entité étatique autonome au nord-est de la Syrie –un Kurdistan établi comme un second Israël avec le soutien des USA. Pour y parvenir, il doit établir une forme d’entente cordiale avec Damas, en affirmant avec force que la Syrie doit conserver son intégrité territoriale. Ce qui implique aussi, évidemment, une reprise du dialogue avec la Russie (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://www.dedefensa.org/article/alexandredouguine-le-putsch-vu-dankara(...) Alexandre Douguine, chef de file de l’école de l’eurasisme en Russie, se trouvait à Ankara le 15 juillet. Il se trouvait à l’aéroport d’Ankara, en partance pour la Russie, lorsque le putsch a été lancé. Son départ a été retardé mais a finalement eu lieu.
Les entretiens qu’a eus Douguine à Ankara, notamment avec le maire de la ville, sont tous marqués par la tension générale qui régnait en Turquie, avant même que le putsch n’éclate. Cela confirme l’impression générale que divers services et organisations étaient avertis des préparatifs de ce coup, et peut-être même la thèse selon laquelle le coup a été précipité (ce qui expliquerait sa piètre exécution) pour ne pas être dévoilé et empêché.
Douguine confirme à 100% la thèse du complot réalisé par les réseaux Gülen (...) Douguine restitue bien ce qui semble être les réalités de cette implication, allant jusqu’à rapporter que le maire d’Ankara lui a précisé –idée que l’on retrouve dans divers médias et selon diverses sources– que le pilote turc qui a abattu le Su-24 faisait partie des réseaux Gülen et US (...)
Ces divers éléments expliquent d’une façon logique que, autant que le complot était préparé contre lui, Erdogan avait lui-même ses listes prêtes pour liquider les réseaux Gülen sans qu’il faille y voir une preuve d’un montage de sa part (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://lesakerfrancophone.fr/la-russie-aurait-averti-in-extremis-erdogan-du-coup-detat(...) L’agence de presse de l’État iranien Fars livre quelques informations intéressantes sur le coup d’État manqué en Turquie. Ces indications sont naturellement à prendre avec prudence, parce que l’Iran est le principal rival de l’Arabie saoudite dans la région du Golfe. Le rapport de Fars, cependant, est tout à fait factuel et contient tant de détails qu’il ne peut être balayé d’un simple revers de main.
Fars cite plusieurs sources diplomatiques d’Ankara. Celles-ci indiquent que le service de renseignement russe doit avoir prévenu le service secret turc MIT du coup d’État imminent. Les diplomates anonymes rapportent que l’armée russe dans la région doit avoir capté des messages radio alarmants selon lesquels l’armée turque voulait perpétrer un coup d’État. Les informations interceptées contenaient aussi le projet d’assassiner Erdogan dans son hôtel de vacances au bord de la mer de Marmara, rapporte Fars.
Il faut relever que les messages radio et les informations ont été captés par la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie (...)
Les sources diplomatiques provenant de Turquie rapportent que le changement de cap d’Erdogan, la semaine précédente, doit avoir été « une des causes principales » pour le coup d’État, qui a été soutenu par plusieurs gouvernements étrangers (...)
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis auraient été impliqués dans le coup d’État. Le lanceur d’alerte saoudien Mujahid a annoncé lundi sur Twitter que les Émirats avaient joué un rôle important dans le coup (...)
Les informations iraniennes déchargent le gouvernement américain par rapport aux accusations de la Turquie (...)
Al Jazeera Arabic rapporte que le coup d’État avait en fait été planifié pour 3 heures du matin. Apparemment, l’avertissement russe a finalement filtré jusque chez les officiers qui avaient planifié le coup. Il l’ont alors avancé – ce qui a significativement contribué à son échec (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
http://www.dedefensa.org/article/centcom-ils-ont-gaulemes-sonovobitches(...) L’intervention de Vogel à Aspen est donc, elle, complètement à destination “intérieure” et d’un intérêt évidemment beaucoup plus grand qu’un communiqué de CENTCOM. Elle s’adresse aux participants du séminaire qui sont généralement le gratin du personnel de sécurité nationale des USA et des quelques amis sélectionnés du bloc-BAO. La précision et le détail sont là beaucoup plus importants, et il s’agit alors de ceci : “La Turquie a éliminé nos principaux correspondants dans l’armée turque, ce qui représente une mesure catastrophique qui nous prive du contrôle de la sécurité nationale turque”. De telles déclarations impliquent que les autorités de sécurité nationale US (CENTCOM mais aussi la CIA, comme une des agences sous l’autorité de Clapper), révèlent ou confirment par cette reconnaissance publique, indirectement et a contrario si l’on veut mais d’une manière absolument formelle, que les acteurs du complot étaient essentiellement des correspondants/des agents de la nébuleuse US/OTAN, et cela impliquant effectivement cette nébuleuse dans la manufacture du putsch, – simplement parce que ces “correspondants/agents” ne peuvent agir dans une opération de cette importance sans le “feu vert” actif, sinon le “feu vert”-organisateur de l’appareil de sécurité nationale US.
Selon notre point de vue et notre expérience, c’est la première fois qu’au travers des observations en apparence “techniques”, que certains jugeraient “anodines”, que des autorités de sécurité nationale US reconnaissent publiquement l’existence de réseaux puissants (Gülen ou pas, qu’importe) d’influence et de courroies de transmission de l’influence US/bloc-BAO, et par conséquent, dans les circonstances existantes, leur implication indubitable dans un putsch contre l’autorité politique. Tout cela exposé si rapidement du point de vue de la chronologie, alors que l’affaire est encore en plein développement, représente une circonstance exceptionnelle et sans précédent (...)
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
France 24 a écrit:La publication d’un échange de conversations entre officiers putschistes sur WhatsApp révèle que la tentative de coup d’État en Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet était mieux préparée que son échec rapide ne le laisse supposer.
"Les représentants de la police d’Istanbul ont obtempéré. Dites à nos amis policiers que j’embrasse leurs yeux", écrit de manière imagée le colonel turc Uzan Sahin le 15 juillet à 22h06 heure locale, dans un groupe de conversation sur WhatsApp réunissant plusieurs officiers rebelles basés dans la région d’Istanbul. Les deux brigadiers, onze colonels, et douze autres putschistes qui communiquent alors dans le groupe "Yurtta Sulh" ("Paix à la maison", en turc) ne le savent pas encore, mais ils sont du côté des vaincus de l’Histoire.
Leurs plans, espérances, et désillusions ont été retrouvés intacts, encapsulés sur WhatsApp. C’est sur cette messagerie Internet sécurisée que plusieurs groupes de militaires rebelles à travers la Turquie ont coordonné leur action, donné leurs ordres meurtriers, et finalement entériné leur débandade dans la nuit du 15 au 16 juillet.
Le site Web Bellingcat, spécialisé dans les enquêtes à partir de données en libre accès a publié, dimanche 24 juillet, la transcription des conversations du groupe "Yurtta Sulh". La première partie des échanges, entre 21h15 et 22h45, est tirée d’une vidéo montrant le contenu du smartphone d’un partisan du coup d’État. Cette vidéo a été publiée sur Twitter dès le 16 juillet. La seconde partie des échanges a été retranscrite à partir de vingt et une captures d’écran obtenues par un journaliste d’Al Jazeera Turk.
Alors que le coup d’État semble encore bien parti pour réussir, les putschistes échangent des informations pratiques sur les unités militaires dispatchées sur les lieux stratégiques : aéroports, ponts, quartier-général de la police stambouliote et des forces anti-émeute, gouvernorat, bureaux de la télévision publique et de l’AKP, le parti au pouvoir.
Des téléphones qui sonnent dans le vide
La transcription de ces échanges montre que les putschistes ont parfaitement conscience d’être une faction isolée au sein de l’armée turque. L’un des ordres récurrents à partir de 22h09 est ainsi d’arrêter le commandant de la Première Armée, le général Umit Dundar, afin d’empêcher une contre-intervention des troupes loyales au gouvernement.
Ce dernier semble avoir rapidement eu vent de la conspiration.
"Pour info, le commandant de la Première Armée n’arrête pas d’appeler le commandant de Kuleli [lycée militaire]", écrit le major Muammar Aygar à 22h16.
"Le Commandant est en train de m’appeler. Je ne réponds pas", ajoute le même major Aygar, trois minutes plus tard.
Les leaders putschistes font circuler l’information sur WhatsApp : ne surtout pas répondre aux appels des officiers loyalistes.
Les unités rebelles continuent sur leur lancée et s’emparent rapidement d’une base militaire de support logistique et de la télévision publique. Des véhicules blindés sont déployés devant le quartier-général de la police anti-émeute. Mais l’incapacité à capturer le général Dundar continue à inquiéter les officiers putschistes du groupe "Yurtta Sulh".
Peu après l’intervention télévisée du premier ministre Binali Yildirim, qui dénonce sur CNN Turk une tentative de coup d’État, un colonel putschiste demande ainsi sur WhatsApp si le général Dundar "a été pris".
"Il n’est pas encore arrivé à Kuleli. Je l’ai invité en lui disant que je n’arrivais pas à contrôler Mursel [un autre officier putschiste]", répond aussitôt le major Aygar.
"On a abattu quatre personnes qui résistaient… Tout va bien"
Le traquenard pour attirer le commandant de la Première Armée ne fonctionnera pas. Vers 00h26, les putschistes assistent médusés à l’intervention du président Recep Tayyip Erdogan, qui apparaît via FaceTime sur l’antenne de CNN Turk. Son appel au peuple turc à sortir en masse dans les rues galvanise la résistance au coup d’État.
Les unités rebelles sont rapidement entourées par des foules vindicatives. La police reprend du poil de la bête et se dresse contre les putschistes. Sur le groupe WhatsApp "Yurtta Sulh", les appels pour des "renforts" se multiplient.
Colonel Kaya : "Des renforts sont nécessaires à Taksim. On peut envoyer des véhicules blindés ?"
Lieutenant-colonel Coskun : "Besoin de support urgent à Sakarya. La foule essaye d’arrêter les tanks".
Les leaders putschistes enjoignent les unités sur place à ne pas se retirer. Les unités les plus déterminées font parler la poudre.
"On a abattu quatre personnes qui résistaient à Cengelkoy. Tout va bien", écrit ainsi le major Aygar.
Mais l’absence de renfort et la montée de la contestation populaire font plier de nombreux putschistes. Un échange de messages vers 2h26 du matin capture bien l'un de ces moments où l’Histoire bégaie, où modérés et jusqu’aux-boutistes s’affrontent.
"Nos gars au gouvernorat ont été submergés par la foule, qui est en train de les remettre à la police", annonce le lieutenant-colonel Coskun.
"Écrasez-les, brûlez-les, pas de compromis", réplique aussitôt le major Mehmet Karabekir, l’un des officiers complotistes les plus jusqu’au-boutistes.
"Si on ouvre le feu, on en touchera trois ou cinq, mais nous ne pourrons pas les empêcher de rentrer", se justifie le lieutenant-colonel Coskun.
"Restez vivant, Commandant"
Lorsqu’un groupe de troupes rebelles menées par le capitaine Mehmet Turk s’empare des locaux de CNN Turk, vers 3h21, il est déjà trop tard. La population est dans les rues, les partis politiques ont condamné le coup d’État de manière unanime, et les forces armées loyalistes commencent à entrer en action contre les putschistes.
Les tentatives d’intimidation avec des survols de F16 à très basse altitude au-dessus d’Istanbul, vers 3h38, ne parviennent pas à renverser la situation.
Les derniers échanges du groupe "Yurtta Sulh" reflètent la débandade des rangs putschistes. L’un des officiers rebelles en contact avec les leaders du coup d’État à Ankara, le major Murat Celebioglu, annonce à ses camarades incrédules, mais résignés, l’échec de l’opération.
"On arrête ??", s’interroge le major Aygar.
"Oui, Commandant. L’opération est abandonnée", confirme Celebioglu.
"OK", répond simplement Aygar.
"Est-ce qu’on devrait s’enfuir ?", demande, pragmatique, le colonel Dogan.
"Restez vivant, Commandant. C’est à vous de choisir. Nous n’avons pas encore décidé. Mais nous avons abandonné notre position", écrit le major Celebioglu, avant de conclure : "Je ferme ce groupe. Effacer les messages si vous voulez
France 24
Idriss- Messages : 7075
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
quand l'EI commet des attentats en Turquie, Erdogan bombarde le PKK
quand l'armée kemaliste tente un coup d'état, il limoge les partisans de son ancien allié islamiste Fethullah Gülen
quand l'armée kemaliste tente un coup d'état, il limoge les partisans de son ancien allié islamiste Fethullah Gülen
rosarum- Messages : 1021
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
Hum... Qu'est-ce qui permet de décréter que ce coup d'état venait de "l'armée kemaliste" ?rosarum a écrit:quand l'armée kemaliste tente un coup d'état
...ce qu'on sait par contre, c'est que le F16 qui a voulu abattre l'avion d'Erdogan était parti de la principale base de l'OTAN.
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Re: Coup d'état militaire en Turquie
-Ren- a écrit:Hum... Qu'est-ce qui permet de décréter que ce coup d'état venait de "l'armée kemaliste" ?rosarum a écrit:quand l'armée kemaliste tente un coup d'état
rien si ce n'est que les autres pistes sont peu crédibles.
...ce qu'on sait par contre, c'est que le F16 qui a voulu abattre l'avion d'Erdogan était parti de la principale base de l'OTAN.
la Turquie étant membre de l'OTAN depuis le temps des généraux, cela irait plutôt dans mon sens.
rosarum- Messages : 1021
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