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Lancement de la revue "Limite"

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Message  -Ren- Lun 7 Sep - 18:56

...s'il n'y avait eu le décès de mon beau-père, j'aurais dû être présent à la soirée de lancement de cette revue samedi dernier :
Limite. Revue d'écologie intégrale. 1 : Décroissez et multipliez-vous
96 pages - sept. 2015 - Disponible
12,00€

De la croissance à la croix. Contre une immaturité sans fin
FABRICE HADJADJ

Phillip Blond, le Michéa britannique qui croyait au Ciel
EUGÉNIE BASTIÉ

Regards sur la condition des migrants
PIERRE JOVA

Christianisme social : entrons dans la bagarre!
PAUL PICCARRETA

La décroissance, c'est quoi? Décroissance choisie ou récession subie
MAHAUT HERRMANN

"Croissez et multipliez-vous!" le verset de tous les malentendus
Entretien avec MAGALI GIRARD, MICHEL MAXIME EGGER et FABIEN REVOL

7 milliards d'êtres humains, et moi et moi et moi?
RICHARD DE SEZE

Heureux les pauvres
FALK VAN GAVER

Pasolini et le pain perdu
LOUIS NAROSK

Le grand casino de l'art chinois
LUC RICHARD

Et bien d'autres encore...
http://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/17484/limite-revue-d-ecologie-integrale-1-decroissez-et-multipliez-vous

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Message  -Ren- Lun 7 Sep - 18:59

Libé, par contre, y est allé...
Dans la foulée de la Manif pour tous, la jeune garde ultraconservatrice catholique lance une revue en s’emparant des thèmes de l’écologie et la décroissance.  

C’est une boutade. Mais finalement, elle dit bien les choses. «Je suis trop à gauche pour écrire là-dedans», lâche, satisfait de sa blague, un ancien conseiller d’un ministre de Nicolas Sarkozy. Trop vieux, sûrement aussi. Samedi soir, à la Cité universitaire internationale à Paris, pour la soirée de lancement de la revue Limite, la moyenne d’âge n’atteint guère les trente ans. Le buffet est modeste. L’heure est à la sobriété. Car c’est sous la bannière de l’écologie intégrale que la jeune garde ultraconservatrice du catholicisme français part au combat. En vomissant tous les libéralismes, économiques ou sociétaux, prônant la décroissance et rêvant d’un monde avec Dieu. Eux se voient en révolutionnaires. «Nous sommes en rupture avec la droite catholique libérale», clame Paul Piccarreta, le directeur de la revue.

Autant dans la forme (la une pourrait ressembler à celle d’un magazine pour fashionistas) que dans le fond (la reprise des thèmes de la décroissance et du combat contre le libéralisme), Limite pourrait brouiller les pistes. Les enracinements et les réseaux ne laissent, eux, guère place au doute. Peu ou prou, ses fondateurs ont tous marché contre le mariage gay. Et participé, dans la foulée, à la création du mouvement des Veilleurs. Ce fut le cas, à Lyon chez le très conservateur et très pro-vie cardinal Philippe Barbarin, du couple emblématique de la revue, Gaultier Bès de Bec et Marianne Durano.

Un peu en sommeil ces temps-ci, la Manif pour tous a donc fait des petits. Des enfants qui se revendiquent d’inquiétante généalogie. Comme Eugénie Bastié, journaliste web au Figaro, l’une des égéries du nouveau (et jeune) ultraconservatisme catholique et rédactrice en chef politique à Limite. Parmi les références de la revue, elle place, dit-elle, une «certaine Action française». Sans être suspecte d’antisémitisme (elle est proche d’Elisabeth Lévy de Causeur), Eugénie Bastié n’hésite pas non plus à dire que «Mgr Rey est quelqu’un d’intéressant». L’évêque de Fréjus-Toulon avec qui, en mai, la journaliste a effectué un voyage à Rome, a rompu récemment les digues en invitant Marion Maréchal Le Pen à l’université d’été organisé par son diocèse.

A la soirée de lancement de Limite, on croise aussi quelques vieux royalistes, l’attachée de presse d’Eric Zemmour (pourtant vilipendé dans la revue pour son ultralibéralisme), un ou deux prêtres de la très conservatrice (et de plus en plus influente en France) communauté Saint-Martin. Au look très post-baba cool, barbu et en t-shirt, Gaultier Bès, le théoricien du groupe est très sollicité. Sa femme, Marianne Durano dont le (désolant) article «Comment baiser sans niquer la planète» a déjà enflammé les réseaux sociaux arbore fièrement sa récente maternité (...)
http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/06/limite-des-reacs-en-vert-et-contre-tous_1376717

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Message  -Ren- Lun 7 Sep - 19:03

Réaction du côté de Causeur :
Certes, le buffet n’avait rien du faste des soirées germanopratines (...) On aurait volontiers suggéré un rencard de copains trentenaire et fauchés ou d’étudiants attardés si le flair acéré d’une vieille renarde de journaliste n’avait pas décelé le rendez-vous d’une « jeune garde ultraconservatrice catholique » (...)

Et quelle bande de jeunes chiens fous ! En plus de porter haut et fort une décroissance assumée mettant au cœur de son principe la place de l’être humain, en sus de dénoncer un libéralisme économique et sociétal asservissant, voilà qu’ils s’étaient autorisés à ouvrir leurs portes à tous les curieux qui s’inviteraient, fussent-ils curés en col romain, compagnons de la Manif pour tous, hippies des années 1970, philosophes en tout genre ou simples chalands désireux d’entendre de nouvelles voix se distinguant de la monotonie ambiante.

Il n’en fallait pas plus pour que Libération s’empare du sujet et révèle au monde cette inquiétante généalogie, quitte à abuser d’épithètes renvoyant systématiquement aux heures les plus sombres de notre histoire. Mais tenez-vous bien, voilà que ces jeunes avaient eu l’outrecuidance d’inviter Elisabeth Lévy, comme on s’acoquine avec un noir ou un homosexuel pour parer toute accusation de racisme ou d’homophobie (...)

Mais cessons de rire un instant des raccourcis à rallonge de Libé qui a en réalité toutes les raisons de s’inquiéter. Car il est vrai qu’une nouvelle génération est entrée dans la carrière et qu’elle n’en sortira plus. Hier enfants de bourgeois, ces jeunes sont devenus l’armée de réserve d’un combat culturel qui ne dit pas encore son nom. Ils ne veulent plus jouir sans entraves ; ils ne veulent plus de ce marketing agressif, de ce déracinement identitaire, de ce décérébrage médiatique, de ce relativisme moral, de cette misère spirituelle, de ce fantasme de l’homme autoconstruit. Face à ce système déshumanisant, l’écologie intégrale qu’ils proposent offre une alternative radicale: moins mais mieux! Indissolublement humaine et environnementale, éthique et politique, elle considère la personne non pas comme un consommateur ou une machine, mais comme un être relationnel qui ne saurait trouver son épanouissement hors-sol, c’est-à-dire sans vivre harmonieusement avec son milieu, social et naturel. Dans la conception de leur principe, l’écologie intégrale ne sacralise pas l’humain au détriment de la nature, ni la nature au détriment de l’humain, mais pense leur interaction féconde.

Alors oui, encore une fois Libération a toutes les raisons de s’inquiéter (...)
http://www.causeur.fr/ecologie-liberation-limite-34474.html

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Message  -Ren- Lun 7 Sep - 19:12

On se désole souvent de voir la tradition de révolte s'estomper au sein des jeunesses occidentales et ces dernières se montrer de plus en plus insensibles aux problèmes généraux d'idées et de culture — les plus exposés au bluff techno-marchand n'étant pas toujours ceux que l'on croit. Dans Misère et décadence des grandes écoles : confessions d'une khâgneuse atterrée (Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2013), Loriane Lafont a naguère évoqué sa souffrance d'étudiante idéaliste voyant ses camarades de classe préparatoire échanger des niaiseries par le moyen du réseau social en ligne Facebook à longueurs de journée. Ceci au lycée Henri IV, prestigieux établissement sous les voûtes duquel glissent les ombres choisies de Jacques Maritain, Paul Nizan, Georges Perec, Michel Foucault et Simone Weil…

Pour se consoler de ses misères, Loriane Lafont devrait lire la revue Limite, dont un premier numéro publié par les éditions du Cerf paraît cet automne. Assez indifférents à la ronde dévorante des images diffusées en temps réel, ses animateurs lisent Chesterton, Péguy, Bernanos, Mounier, Charbonneau, Ellul, Pasolini — avec une attention particulière accordée au destin de «sœur notre mère la Terre» ; à découvrir leurs différentes contributions, on devine qu'ils ne gâchent pas leur vie pour le plus grand profit de Mark Zuckerberg. Eugénie Bastié, Gaultier Bès, Paul Piccarreta et Camille Dalmas rejoindraient plutôt les enfants perdus de la net generation évoqués par la sociologue américaine Sherry Turkle dans Seuls ensemble, de plus en plus de technologies, de moins en moins de relations humaines (Editions de l'Echappée, 2015). Persuadés qu'on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas tout d'abord qu'elle un immense bousillage de la relation concrète, ces digital natives ont intuitivement compris que la vraie vie était ailleurs que sur les écrans sur lesquels se dissipait leur belle jeunesse.

Qui dit intuition ne dit pas absence de pensée ; et qui dit jeunes gens en colère n'empêche pas le sommaire de Limite d'être ouvert à des aînés dont la route d'écrivain est déjà bien engagée. Dans le numéro titré «Décroissez et multipliez-vous», le philosophe Fabrice Hadjadj propose un éloge des limites dont la nécessité se fait ardemment sentir: «Pour les Anciens, l'imperfection n'est pas du côté de la limite, mais de l'illimité. Avoir une limite, c'est d'avoir un contour, une forme, une consistance. Etre illimité, c'est être fantomal, informe, inconsistant.» Plus loin, Luc Richard se promène en Chine, Falk van Gaver célèbre la splendeur de l'option préférentielle pour les pauvres et Jacques de Guillebon écrit comme Sam Francis peignait, en imposant un style de pure vitesse et de pure folie, fait de tâches et de projections: «A la surface de moi, il y a la désespérance qui n'est que de l'espoir surmonté, le temps dispersé, ventilé, saccadé, où la connaissance fait l'oubli.»

La forte idée de la revue Limite, c'est de se réapproprier la notion de simplicité volontaire — présentement revendiquée par les écologistes radicaux, le mouvement anti-utilitariste et les décroissants pour répondre à la crise de la société industrielle — pour en rappeler les racines authentiquement chrétiennes et franciscaines. On attend avec impatience de savoir où tout cela mènera ces jeunes gens (...)
http://www.lefigaro.fr/vox/medias/2015/09/07/31008-20150907ARTFIG00249-revue-limite-vivre-et-penser-contre-son-temps.php

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Message  -Ren- Ven 11 Sep - 20:21

Trois ans après le début de La Manif pour tous, les jeunes conservateurs continent à se structurer et à diffuser leur discours. «Limite», une «revue d’écologie intégrale», se propose de porter leur voix.

Les luttes politiques ne se résument pas qu’aux combats électoraux et à la vie des partis, si passionnants et captivants qu’ils soient par ailleurs. Des évolutions de fond touchant à l’idéologie et à la vision du monde reconfigurent progressivement notre société, même s’il s’agit là d’un aspect souvent ignoré ou passé au second plan.

La question de l’évolution des relations entre l’Église de France et le Front national, mise en évidence par l’invitation de Marion Maréchal Le Pen à l’Université d’été de la Sainte Baume, ne doit pas éclipser une autre réalité : la constitution progressive d’un courant politique authentiquement conservateur, composé certes d’une myriade d’associations et d’individus mais qui vient par ailleurs de se doter d’une nouvelle revue. Ne nous méprenons pas. Soixante-dix ans après la condamnation à mort du Maréchal Pétain (et sa grâce par le Général de Gaulle) s’agirait-il donc de la revanche de l’Église compromise avec Vichy, celle du Cardinal Suhard ou, pire, de Jean Mayol de Lupé ?

Cette vision des choses fait évidemment l’impasse à la fois sur la recomposition des mondes catholiques (qui a quand même vécu en soixante-dix ans le Concile Vatican II et l’élection du premier Pape non-européen depuis de nombreux siècles) et sur les mutations idéologiques de notre société. La reductio ad maurassum ou la reductio ad lefebvrum (du nom de Charles Maurras et Monseigneur Marcel Lefebvre) sont inopérantes et empêchent de saisir les véritables évolutions du monde catholique, l’idéologie véritable du renouveau conservateur ainsi que les chances de succès des jeunes militants qui l’ont porté ou le portent.

La naissance d’une revue est toujours l’occasion d’observer et de s’interroger sur ce qu’elle dit d’elle-même d’abord et de notre société ensuite. Limite, dont la presse s’est peu fait l’écho mais dont la parution n’est pas sans intérêt est un révélateur. Elle rassemble les contributions de plusieurs des fondateurs des Veilleurs, d’anciens de la revue Immédiatement (Falk Van Gaver, Jacques de Guillebon) et de Philipp Blond, le penseur «red tory», inspirateur de la Big Society dont David Cameron s’est saisi pour reconfigurer l’idéologie des conservateurs britanniques.

Elle traduit dans une revue une partie de la coagulation qui, depuis La Manif pour tous, a donné naissance à un vaste mouvement conservateur de la nouvelle génération. Toutefois, on relèvera quelques clivages avec le reste de la galaxie LMPT. Tout d’abord, au contraire de leurs cousins de Sens Commun, les animateurs de Limite sont réticents non seulement à s’impliquer chez Les Républicains mais bien davantage encore à prendre part directement aux combats électoraux (on ne leur fera pas grief d’un arrivisme vulgaire). En outre, sur le fond, ils sont aussi clairement hostiles au libéralisme économique et ont –au contraire de Sens Commun– soigneusement évité de retourner encore et encore les dernières braises du débat sur le mariage pour tous, tout en en étant de virulents opposants. Conservateurs de la nouvelle génération, ils engagent d’ailleurs un combat au sein de leur propre camp, un combat loin d’être gagné.

«Anarchistes conservateurs» les membres de Limite ? Conservateurs surtout, soulignons-le. Au sens le plus classique du terme, ils sont effectivement conservateurs, ce qui apparait presque comme une nouveauté dans notre histoire politique. Ils le sont, au sens de Karl Mannheim (...) L’usage redondant (qui a désormais valeur de pirouette) de Jean-Claude Michéa par ces intellectuels conservateurs ne dissimule pas qu’ils sont, in fine, bien davantage des conservateurs qui s’adaptent que de simples contestataires du libéralisme (...)

«Revue d’écologie intégrale», Limite aborde nombre de sujets relativement nouveaux chez les catholiques comme la décroissance et n’hésite pas à faire quelques clins d’œil à la revue éponyme ou bien à s’adresser à la revue Fakir, tant par souci de brouiller les pistes que par commune contestation du libéralisme. Bien plus philosophiquement «conservateurs» donc qu’«à droite» d’un point de vue politique, car investis dans le champ culturel et idéologique davantage que dans le champ électoral et partisan, les membres de Limite révèlent aussi les mutations idéologiques de notre temps : des catholiques, des conservateurs se saisissent des thématiques écologiques. Cela n’est pas neuf. Il n’était déjà pas rare d’entendre parler d’écologie au Conseil Pontifical pour la famille dans les années 1990. Aidés en cela par un Pape qui, venu des marges, d’Argentine, plaide dans son encyclique «Laudato Si» pour une écologie «intégrale», ces militants conservateurs tentent de rénover quelque peu le discours de leur propre camp avec en perspective bien des difficultés à imposer leurs thèmes au reste de leur camp.

La critique du marché est bien présente et recoupe le souci «écologique» de la revue qui ne fait évidemment pas l’impasse sur la question des mœurs et de la procréation (...)

Limite ne tombe pas non plus en pamoison devant ce qui reste du catholicisme de gauche. La Jeunesse Ouvrière Chrétienne ou Témoignage Chrétien ne trouvent pas vraiment grâce aux yeux de Limite qui, si elle ne se dit pas «de droite» est encore moins de gauche et ne manifeste guère de mansuétude à l’égard des «cathos de gauche» (évidemment coupables d’avoir soutenu le mariage pour tous). Limite c’est l’écologie intégrale du Pape François moins la théologie du peuple, cette variante de la théologie de la Libération qui inspire Jorge Bergoglio et dont les soutiens catholiques français de la revue ne sont pas véritablement des amis. Cette question nous ramène à un aspect plus important : quelles sont les chances de succès de l’idéologie de Limite ?

La recomposition idéologique s’effectue plus rapidement que les mutations politiques, d’où parfois l’impression de déconnexion de la vie politique par rapport aux évolutions idéologiques de la société. Si nous ne sommes pas à une époque où une revue, à elle seule, suffit à mener le combat culturel et idéologique, la naissance de Limite traduit il est vrai, à son niveau, une des réalités de l’évolution du paysage idéologique de notre pays et les détours que prend le conservatisme pour se déployer dans notre société. Il révèle aussi et surtout les débats qui ont lieu en son sein. Malgré le rêve éveillé des animateurs de Limite, en France, le camp conservateur devrait, par sa composition sociale, rester davantage arrimé au libéralisme économique d’un point de vue idéologique et à la droite (modérée ou extrême) d’un point de vue électoral qu’être tenté par l’écologie intégrale de Gaultier Bès ou «l’anarchisme chrétien» des anciens d’Immédiatement.
http://m.slate.fr/story/106577/limite-nouvelle-revue-jeunes-conservateurs

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Message  Idriss Ven 11 Sep - 21:33

c’est sous la bannière de l’écologie intégrale que la jeune garde ultraconservatrice du catholicisme français part au combat. En vomissant tous les libéralismes, économiques ou sociétaux, prônant la décroissance et rêvant d’un monde avec Dieu. Eux se voient en révolutionnaires. «Nous sommes en rupture avec la droite catholique libérale», clame Paul Piccarreta, le directeur de la revue.


la constitution progressive d’un courant politique authentiquement conservateur, composé certes d’une myriade d’associations et d’individus mais qui vient par ailleurs de se doter d’une nouvelle revue.

Déjà au début j'ai pas compris, donc j'ai pas commenté! Slate en remet une couche!
En fait c'est l'équivalent des "frères musulmans" idéologiquement ...révolutionnaire et conservateur !?

Je ne sais pas où vous allez, mais les frères musulmans , même si on peut leur accorder une certaine légitimité (et même si c'est pas ma tasse de thé) ont fini par se faire déborder sur leur droite par les salafis. Ils ont même d'une certaine manière contribué à un glissement à droite qui a fini par les exclure du jeu...

Bref je constate que la jeune garde ultraconservatrice du catholicisme a sur sa droite des plus conservateurs qu'eux , un catholicisme identitaire qui gagne du terrain , qui voit des complots maçonniques pour le grand remplacement de population et autres joyeusetés...Et que si l'islam acculturé a réussit a faire gobé des délires conspirationnistes qui ont abouti à Daesh ...le christianisme n'est pas à l'abri des dérives délirantes!

Votre Pape baba cool et gauchiste il est où dans tous cela ? Les autres , les chrétiens sur votre droite lui feraient bien la peau , si j'ai bien compris.





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Message  -Ren- Ven 11 Sep - 23:29

Idriss a écrit:En fait c'est l'équivalent des "frères musulmans" idéologiquement ...révolutionnaire et conservateur !?
Moi, ce que j'ai à en dire, c'est que je rigole doucement... Gauthier et Marianne sont des amis personnels, et si ne pas se sentir en phase avec notre société malade s'appelle "être conservateur", peu m'importe ^^
...de toute façon, du temps des Chrétiens Indignés, m'étais déjà fait qualifier par Golias de "crypto-nazi" :lol:

...Après, pour la revue elle-même, c'est à mon sens un vrai sujet de débat... Mais comme je ne l'ai pas encore lue, je ne m'exprimerai pas encore à titre personnel...
(sauf pour la couverture... franchement, elle est... :mdr: )

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Message  -Ren- Lun 14 Sep - 17:12

Un point de vue canadien :
Lorsqu'une génération cherche à entrer dans l’espace public et à faire valoir sa vision du monde, elle fonde souvent une revue. Souvent, elle durera quelques années, le temps d’inscrire cette nouvelle sensibilité dans le débat public (...) C’est ainsi que la vie des idées se renouvelle et que la pensée politique se délivre des catégories admises, souvent trop étroites. C’est aussi de cette manière que certains courants d’idées parviennent à se structurer.

C’est dans cet esprit, me semble-t-il, qu’on doit accueillir Limite, la dernière-née des revues françaises qui donne un visage au renouveau intellectuel d’une certaine frange de la jeunesse catholique française, particulièrement mobilisée ces dernières années (...)

Ce sens de la mesure, au nom duquel on critique les pathologies de la modernité, est au cœur des grandes contributions à la revue, qu’on pense au bel essai qu’y signe le philosophe Fabrice Hadjadj, au grand entretien réalisé par Eugénie Bastié avec le théologien britannique Phillip Blond ou encore au dossier piloté par Gaultier Bès à propos de l’hypothèse de la décroissance. Limite, à sa manière, veut mener la révolte contre une société artificielle qui a vidé le ciel pour donner comme seule raison de vivre aux hommes de notre temps la consommation la plus stérile. Une société qui pousse au désespoir, d’ailleurs, et qui est devenue étrangère aux vraies raisons de vivre.

La piste est la bonne. De la posthumanité qui cherche à vaincre la mortalité par des innovations technologiques de plus en plus effrayantes, à la théorie du genre, qui milite pour l’indifférenciation sexuelle, au cosmopolitisme, qui voudrait en finir avec les nations et transformer chaque homme en errant universel, tout fier de se dire citoyen du monde mais incapable de se reconnaître une patrie, la société contemporaine est de nouveau hantée par la tentation de l’homme nouveau. De là la guerre ouverte contre la transmission culturelle, qui rappellerait à notre contemporain qu’il doit quelque chose à ses prédécesseurs.

Dans les pages de Limite, la critique du capitalisme et de ses dérives a la cote, même si le libéralisme y est plus souvent caricaturé qu’analysé, ce qui est généralement le vilain défaut d’un certain «non-conformisme». Cette critique n’en est pas moins nécessaire dans un monde où la défense systématique de l’économie de marché n’est plus nécessairement le complément de celle de la démocratie libérale. Aujourd'hui, il faut se montrer intransigeant envers ses dérives. Cela pousse même les auteurs de Limite à redécouvrir un certain marxisme, ce qui en laissera certains circonspects. On nous répondra probablement que c’est moins l’utopie socialiste qu’on réactive qu’une grille d’analyse capable de penser le nouveau visage de la lutte des classes.

Mais c’est à l’enseigne de l’écologie intégrale que Limite inscrit l’essentiel de sa critique. Il se pourrait bien, que l’écologisme joue au XXIe siècle le rôle qu’a joué le socialisme au vingtième: un principe à partir duquel civiliser le capital, en lui rappelant qu’il ne saurait s’emparer de toute l’existence, et fournir seul la réponse aux grandes aspirations humaines. Ce n’est pas seulement la planète qu’il faut sauver, ce sont aussi les cadres anthropologiques indispensables sans quoi l’homme est condamné à l’arrachement, à la mutilation existentielle. L’homme a besoin d’ancrages, ou pour le dire comme Simone Weil, d’enracinement.

Ces cadres fondamentaux ne sont pas des constructions arbitraires et artificielles qu’on peut abattre par simple désir de s’en débarrasser. Ils ont pris forme au fil de l’histoire, au fil de nombreux tâtonnements, et représentent des balises valables à travers lesquelles peut se déployer notre humanité. Si on peut les modifier, on aurait tort de croire qu’on peut les abolir sans conséquences graves. L’esprit de la table-rase, qui croit pouvoir tout recommencer à zéro, à partir de schèmes rationnels, ou d’une maquette administrative censée donner les plans de la société idéale, est animé, bien souvent, par une terrible ingratitude, pour reprendre le mot d’Alain Finkielkraut, qui révèle en fait un nihilisme qui hypnose les hommes et les pousse finalement à l’automutilation.

La perspective de Limite n’est pas absolument neuve, comme le reconnait aisément Eugénie Bastié dans l’introduction au dossier qu’elle pilote, lorsqu’elle cherche à définir la tradition dans laquelle s’inscrit l’effort de la revue. En un mot, c’est à peu près celle du personnalisme, à la recherche d’une troisième voie peut-être mythique entre la société libérale et la société bureaucratique, entre le capitalisme et le socialisme. C’est la grande quête d’une communauté authentique qui sortirait l’homme de l’individualisme en évitant l’esquif du collectivisme. Faut-il y voir une révolte à la fois éthique et esthétique contre un monde trop froid, inhospitalier à l’homme? Toute la difficulté consiste alors à réussir la traduction politique de cette philosophie.

Mais pour Limite et ceux qui s'y reconnaissent, la bataille, pour l’instant, est peut-être surtout culturelle. Les écrivains et les philosophes précédent généralement les politologues et les sociologues. Viendront ensuite les concepteurs de politiques publiques. En un sens, dans la formation d’un courant de pensée, un grand roman précède toujours de quelques décennies la formation d’un think tank ou d'un parti. C’est un nouvel imaginaire qu’il faut développer lorsqu’on pose la question de la légitimité politique, ou pour le dire autrement, de l’hégémonie culturelle. Il faut dire que Limite n’est pas seule à mener cette quête, ses jeunes plumes se réclamant d’ailleurs de Jean-Claude Michéa qui a beaucoup fait pour diffuser dans la pensée française le concept de common decency, emprunté à Orwell.

Libération, qui se veut le gardien de la vertu progressiste, a cru voir dans Limite le nouveau visage de la Réaction, qu’il faut toujours combattre. Limite a beau s’en défendre et tout faire pour ne pas donner une image catho-coincée, on l’accusera d’être à droite – peut-être cherchera-t-elle à donner des gages à ses détracteurs pour que cela n’arrive pas. Ce serait dommage. Il ne faut jamais se vouloir trop insaisissable. À tout le moins, Limite nous rappelle que le conservatisme, pour peu qu’on l’assume, même en prenant la pose anticonformiste, n’est pas une maladie honteuse. On la lira avec grand bonheur, même lorsqu'on sera nettement en désaccord, en y trouvant des intuitions et des idées susceptibles de «briser les clivages qui bloquent la pensée». Même de notre côté de l'Atlantique.
http://www.journaldemontreal.com/2015/09/12/et-si-la-modernite-avait-besoin-de-limites

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Lancement de la revue "Limite" Empty Re: Lancement de la revue "Limite"

Message  -Ren- Dim 20 Sep - 19:11

Une interview de Gauthier :
Votre nouvelle revue Limite se revendique de «l'écologie intégrale». Que recouvrent ces deux notions ?
Je dirais très simplement pour commencer que l'écologie, c'est l'amour de la vie ! Et que l'écologie intégrale, c'est l'écologie bien comprise, c'est-à-dire une manière d'appréhender l'écologie qui ne néglige, n'oublie, n'exclut aucune de ses dimensions fondatrices. C'est l'écrivain-voyageur Falk van Gaver, contributeur et conseiller de la rédaction de Limite, qui a employé le premier cette expression il y a une dizaine d'années. L'écologie intégrale commence par l'émerveillement devant une beauté qui nous dépasse, et se poursuit en une lutte acharnée contre tout ce qui la défigure ! Étymologiquement, l'écologie, c'est la pensée, le discours sur la maison, le foyer ; tandis que l'économie en est la gestion, l'administration. Le mot a été forgé en 1866 par le biologiste allemand Ernst Haeckel qui l'a définie comme la science des interactions et des conditions d'existence. Toute écologie se doit par conséquent d'intégrer toutes les réalités naturelles, sans exclusive ni hiérarchie. Elle postule l'unité, la solidarité, du vivant (...) La vie humaine a beau s'être beaucoup artificialisée, l'humanité a toujours un besoin vital d'une terre vivante, d'une eau et d'un air purs. La destruction des abeilles par les pesticides, la destruction des sols par l'agriculture intensive, la pollution des océans, l'accélération des changements climatiques, pour nous autres humains, c'est du suicide ! Mais l'écologie n'est pas seulement une question environnementale, technique, scientifique (...) C'est aussi, inséparablement, une question sociale, morale, économique, politique, philosophique. Question sociale, d'abord, parce que les pauvres sont à la fois les premières victimes des catastrophes écologiques et, bien souvent, les plus inventifs praticiens de la sobriété heureuse, comme le montre l'universitaire barcelonais Joan Martinez Alier dans L'Ecologisme des pauvres. Question morale, ensuite, parce que c'est de notre orgueil, de notre démesure, que viennent ces déséquilibres, et que la nécessaire conversion écologique se fera, non par des lois ou des taxes, mais par des actes et des choix faits librement, en conscience. Question économique, évidemment : nous pensons qu'il faut opposer à une globalisation industrielle et financière fondée sur le culte de la croissance à tout prix une relocalisation de notre système de production et de consommation qui soit économe, respectueuse des ressources humaines et naturelles. Question politique, aussi, parce que la réponse à des drames comme celui des réfugiés climatiques ne peut être que collective, concertée. Question philosophique, enfin, parce que face aux grandes mutations environnementales et bioéthiques (eugénisme, transhumanisme, néo-malthusianisme, etc.), nous devons renoncer à certaines idoles tenaces, à commencer par la superstition d'un Progrès linéaire, et penser à nouveaux frais la question de notre place dans la nature (...)

En quoi cette revue se distingue-t-elle des autres revues écolo ?
Avant tout, je voudrais dire notre dette envers des revues comme Silence, L'Ecologiste, Kaizen, La Décroissance, Le Monde Diplo, ou encore Fakir, qui nourrissent notre propre réflexion écologique. Cependant, surtout dans les circonstances actuelles, la ligne que nous voulons porter dans le débat public me semble assez originale, voire inédite. Qui aujourd'hui dénonce avec la même force la GPA, les OGM et le TAFTA ? L'acronyme en soi est louche : derrière l'aspect institutionnel des lettres figées, on oublie qu'il y a la loi du plus fort (c'est-à-dire du plus riche), des prédateurs et des victimes. Qu'il s'agisse de la femme qui loue son corps, de l'enfant qu'on arrache à celle qui l'a porté, du petit paysan soumis à Monsanto, du consommateur empoisonné, du travailleur précarisé ou du pays pauvre qu'un tribunal d'arbitrage condamne au profit d'une multinationale, c'est une même atteinte à la dignité humaine que porte l'alliance objective de la machine et du marché. Ce double impérialisme, Limite veut le combattre (...) Nous faisons résolument le choix de la décroissance, qui n'est qu'un des noms de la sobriété heureuse chère à Pierre Rabhi. Ce que nous voulons montrer, c'est que le «croissantisme» est un fanatisme qui sacrifie les plus fragiles, et que, loin d'être un dénuement résigné, une récession subie, la simplification volontaire de nos modes de vie est à la fois une nécessité environnementale et une source d'harmonie sociale et morale. Comme l'explique Mahaut Herrmann dans le premier numéro : au système actuel de pillage, qui cause tant de misère, de frustration, et de précarité, il faut substituer un système de partage, une «économie circulaire» qui favorise une meilleure répartition des ressources et des richesses (...)

Le pape François emploie l'expression d'«écologie intégrale» et prône «une certaine forme de décroissance» dans son encyclique Laudato Si. Quel est votre rapport au christianisme ?
Limite est une revue d'inspiration chrétienne, fondée par de jeunes laïcs indépendamment de toute autorité religieuse, et qui publie des contributeurs de tous horizons. Cela, dans un souci d'ouverture aux «périphéries», comme dirait François. Nous nous plaçons d'ailleurs dans le double sillage d'Immédiatement (Sébastien Lapaque, Luc Richard, Falk van Gaver...) et des Cahiers de Saint-Lambert (tenus par Dominique Lang et Fabrice Nicolino, de Charlie Hebdo), qui ont cessé de paraître, mais qui ont œuvré bien avant nous à la rencontre du christianisme et de l'écologie radicale. Nous devons beaucoup aussi au travail de Patrice de Plunkett, qui grâce à son site a suscité l'éveil d'une génération de «chrétiens indignés», qui lancent des passerelles avec les milieux zadistes et altermondialistes. Pour préciser notre projet, je dirais que nous voulons tenter de faire la synthèse entre plusieurs traditions ou sensibilités chrétiennes : le christianisme «social» (auquel Paul Piccarreta, directeur de la revue, consacre un dossier dans notre premier numéro, avec entre autres un bel hommage à Madeleine Delbrêl) ; les mouvements attachés à la défense de la vie et de la famille ; l'écologie franciscaine d'Hélène et Jean Bastaire (dont notre contributeur Fabien Revol est l'héritier direct) ; mais aussi un certain anarchisme évangélique, illustré par des auteurs comme Proudhon, Péguy, Simone Weil, Lanza del Vasto, Dorothy Day, ou encore Ivan Illich (...)

Vous vous revendiquez de l'«anarchisme conservateur». Concrètement, êtes-vous de droite ou de gauche ?
Dans l'édito de la rédaction, nous définissons cet «anarchisme conservateur» comme le choix d'une sobriété inaliénable, indépendante de toute puissance temporelle, mais respectueuse des limites, et soucieuse de conserver «aussi bien notre dignité que notre planète» (...) Opposition à l'État sacralisé, d'abord, qu'il se manifeste sous la forme du «plus froid des monstres froids» qui ment en prétendant incarner le peuple (Nietzsche), ou sous celle, sans doute plus contemporaine, d'un despotisme «absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux» qui «dérobe peu à peu chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même» (...) Opposition à la religion de la Technique, au «système technicien» dénoncé par Ellul, qui conduit à une manipulation de plus en plus profonde du vivant, jusqu'aux projets transhumanistes des magnats (maniaques?) de la Silicon Valley qui prétendent «transcender nos limites biologiques actuelles» pour produire un cyborg (...) Opposition, enfin, au marché sans loi, à la marchandisation de tout ce qui était libre et gratuit, désormais objet d'un commerce, d'une négociation (...) Quant à ces catégories, construites historiquement, et dont l'humanité s'est très bien passé pendant des siècles - «la droite», «la gauche» -, il faut cesser de les absolutiser. De fait, elles nous semblent rendues largement caduques, inopérantes, par la marche du monde, et ne nous intéressent guère (...) Sur ces diverses questions, impossible de distinguer deux camps homogènes. Et puis nous n'avons pas l'esprit partisan. Des auteurs comme Thoreau, Chesterton, Orwell, Camus, ou Bernanos, nous invitent justement à ne pas nous laisser enfermer dans quelque camp ou chapelle que ce soit. Par ailleurs, nous sommes une revue de «combat culturel», c'est-à-dire que nous voulons faire émerger de nouvelles idées, susciter des rencontres, fédérer, en nous affranchissant de tout sectarisme. Ainsi, nous pensons que sur la question des techniques de reproduction artificielle, des gens a priori aussi différents que les militants de la manif pour tous, les féministes du CORP (Marie-Jo Bonnet, Sylviane Agacinski, ou encore Alice Ferney) ou les anarchistes néo-luddistes de Pièces et main d'œuvre ont plus en commun qu'ils ne croient et gagneraient à travailler ensemble. J'en veux pour preuve le fait que le meilleur livre écrit sur cette question est La Reproduction artificielle de l'humain d'Alexis Escudero, publié en 2014 dans une maison d'édition libertaire (...)

Ne craignez-vous pas de déstabiliser votre public ?
«Une revue n'est vivante que si elle mécontente chaque fois un bon cinquième de ses abonnés», disait Péguy qui savait de quoi il parlait. «La justice consiste seulement à ce que ce ne soient pas toujours les mêmes, qui soient dans le cinquième, précisait-il. Autrement, je veux dire quand on s'applique à ne mécontenter personne, on tombe dans le système de ces énormes revues qui perdent des millions, ou qui en gagnent, pour ne rien dire. Ou plutôt à ne rien dire.» (...)

La limite, c'est aussi la frontière. Quel regard portez-vous sur la crise actuelle des migrants ?
Nous réfléchissons beaucoup à cette question en ce moment, dans la mesure où le dossier du numéro 2 (à paraître le 4 janvier) traitera de la question des migrations, au sens large du terme. Notre contributeur Pierre Jova revient d'un séjour en Serbie et en Hongrie où il a pu échanger avec des réfugiés d'Irak, de Syrie ou d'Érythrée, et mieux comprendre ce qu'ils vivaient. Qu'il faille des frontières pour définir et réguler un chez-soi par rapport à un ailleurs, cela me paraît bien humain. D'autant que les frontières ne sont pas des murailles, mais des seuils qui tantôt s'ouvrent et tantôt se ferment. Régis Debray a écrit un bel Éloge des frontières dans lequel il rappelle que c'est la palissade qui distingue et protège les proies des prédateurs, et que la frontière n'est pas une paroi hermétique, mais une passoire qui permet justement de filtrer. En l'occurrence, face à l'arrivée de dizaines de milliers de réfugiés, je doute qu'il existe une réponse simple et définitive. Il me semble que ceux qui appellent à l'ouverture totale des frontières et à l'accueil inconditionnel de tous ceux qui se présentent font preuve de la même inconséquence que ceux qui évoquent une «invasion» et pensent qu'il suffit d'ériger des montagnes de barbelés pour retenir ces gens. C'est pourquoi notre approche doit être à la fois plus modeste et plus globale. Plus modeste parce que nul n'a la solution, et qu'on ne peut pas faire comme si ce désastre n'était qu'un problème ponctuel qu'on pourrait résoudre à force de slogans, de clips et de bonne volonté. En effet, il ne s'agit pas en soi d'une «crise» à laquelle on pourrait, moyennant quelques efforts, remédier, mais bien d'une catastrophe en elle-même irrémédiable. Catastrophe de ces pays ravagés par la guerre, de ces gens déracinés, condamnés à l'exil, de ces innocents morts noyés, asphyxiés, pour qui il est déjà trop tard... Nous pouvons et devons faire tout notre possible pour soulager ces souffrances, mais nous ne pouvons pas les supprimer. Il est par ailleurs facile d'accuser les autres d'égoïsme ou de xénophobie quand on n'a pas soi-même, parce qu'on vit dans un quartier huppé, à assumer quotidiennement les conséquences parfois sensibles de cette immigration... Facile aussi de faire de grands discours sur l'accueil universel sans se donner la peine de faire, concrètement, sa part, ni réfléchir sur le long terme aux exigences d'un tel accueil... Cette approche modeste, parce que prudente et modérée, sans grandiloquence ni manichéisme, doit être également plus globale. En ce domaine aussi, écologie, géopolitique, économie, «tout est lié». Comme l'explique Pablo Servigne (co-auteur avec Raphaël Stevens de Comment tout peut s'effondrer. Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes, Seuil, 2015), dans une tribune publiée par Reporterre, les réfugiés syriens sont aussi des réfugiés climatiques (qui se comptent déjà par millions). En effet, parmi les causes de la guerre en Syrie (et donc de l'émigration), il y a des changements climatiques (...) De la même manière, on ne peut pas réfléchir à la question des migrations sans considérer le fait qu'elles constituent, à travers le «business» des passeurs, l'une des activités criminelles les plus lucratives avec le trafic d'armes et celui de la drogue (...) Ici aussi, que chacun fasse de son mieux, reconnaisse ses limites mais prenne ses responsabilités...
http://www.lefigaro.fr/vox/medias/2015/09/18/31008-20150918ARTFIG00383--limite-nous-sommes-la-generation-pape-francois.php

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Message  Idriss Dim 20 Sep - 20:20

-Ren- a écrit:Une interview de Gauthier :

http://www.lefigaro.fr/vox/medias/2015/09/18/31008-20150918ARTFIG00383--limite-nous-sommes-la-generation-pape-francois.php
Dans la série : on est jamais mieux servi que par sois même!

Voilà qui est beaucoup plus clair! ( Et qui rend du coup encore plus obscurs encore  les articles précédent! Peut-être la difficulté de mettre dans des cases a déstabilisé les journalistes, journalistes de plus sous contrainte pour faire des articles correspondant à ce qu'ils imaginent que leurs lecteurs veulent lire...)
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Message  Idriss Dim 20 Sep - 20:53

"eugénisme, transhumanisme, néo-malthusianisme"
Sujet peu ou pas abordé sur notre forum...
J'ai essayé  maladroitement d'amorcer le débat avec quelques exemples dans
Science de la matière : Bio-hackers : les bricoleurs d’ADN ... https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2217-bio-hackers-les-bricoleurs-dadn

Et lorsque Yahia déclare:
L'esprit critique en particulier, se fait rare. Quoique on en dise ce niveau, n'est guère élevé en France, sauf dans quelques cercles très restreints (Toutes les  multiples phobies concernant les innovations technologiques en sont un des multiples signes)
Je me suis demandé si c'était une allusion au conservatisme écologique (d’inspiration chrétienne ou islamique  peu importe) contre le transhumanisme!   Si il classait dans les  phobies irrationnelle les questions éthiques que posent toutes ces manipulations génétiques et autres pour faire grâce à la technologie des hommes améliorés! (l'homme de mille an qui serait déjà né...etc)
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