Synode catholique sur la famille
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Synode catholique sur la famille
C'est l'info importante du moment en ce qui nous concerne, nous, catholiques... Mais face aux dérives médiatiques sur le sujet, j'hésitais encore à le lancer. Voici enfin une présentation plus posée :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/10/16/le-vrai-synode-explique-calmement-5469510.htmlP.de Plunkett a écrit: (...) Parler de « séisme » à propos du synode romain est particulièrement « une foutaise », disait ce matin carrément l'évêque de Nanterre, Mgr Aupetit (...) Ce que confirmait quelques minutes plus tard le cardinal Scola (à la vive déception des marchands de panique), en expliquant :
1. qu'il se réjouit « d'une grande liberté au sein de l'Eglise » ;
2. que le synode « fait du bon travail » ;
3. que les groupes de travail construisent en ce moment le « noyau central » de ce premier synode, qui prépare le second, lequel sera suivi du texte de directives du pape ;
4. donc que ce synode, « comme tous les synodes auxquels j'ai participé » (mais plus encore puisqu'en deux temps), est un long processus (...)
Le point des travaux du synode, par Romilda Ferrauto de Radio Vatican :
<< Les pères synodaux, entourés d’experts, d'auditeurs et de « délégués fraternels », étaient une nouvelle fois réunis mercredi par cercles mineurs, pour revisiter point par point le document de travail rendu public lundi, à mi-parcours des travaux du synode sur la famille. Il s’agit, a précisé le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège d’une dynamique plus « interactive ». Les groupes linguistiques, 10 au total dont 2 francophones, travaillent rapidement afin d’élaborer la prochaine étape du chemin synodal : la Relatio Sinodi, document final du Synode. Les résultats de leurs travaux seront présentés ce jeudi en congrégation générale.
Après l’émotion et l’embarras qui ont suivi le retentissement médiatique du rapport d’étape publié lundi, un rapport que beaucoup ont ouvertement contesté, les participants au Synode ont retrouvé leur sérénité. Toute la journée de mercredi, ils auront travaillé sérieusement et fraternellement au sein des dix groupes linguistiques pour analyser en profondeur, définir et voter les modi, autrement dit leurs amendements à la synthèse proposée par le rapporteur général. Des amendements qui risquent d’être nombreux notamment en ce qui concerne l’accueil des personnes homosexuelles, l’accès à l’Eucharistie pour les divorcés remariés, et la reconnaissance de valeurs positives dans les formes imparfaites. Si le climat et la méthode varient d’un carrefour à l’autre en fonction de la personnalité et des origines des uns et des autres, tous sont conscients de l’enjeu de ce Synode et de leurs lourdes responsabilités.
Au-delà des différences d’approche et de points de vue sur un certain nombre de questions particulières, des convergences se dégagent : le Synode n’a pas l’ambition de changer la doctrine ; au contraire, il doit la réaffirmer de manière claire, notamment en ce qui concerne l’indissolubilité du mariage et faire davantage ressortir la beauté de l’enseignement chrétien sur la famille. Il est cependant urgent d’améliorer, voire de corriger l’attitude pastorale de l’Eglise surtout vis-à-vis des divorcés remariés. Si elle veut transmettre l’amour du Christ pour tout homme, l’Eglise doit se montrer accueillante, ne pas donner l’image d’un espace fermé. Elle doit adopter un langage positif, moins dur, et ne pas se limiter à réaffirmer une série d’interdits.
Le défi à relever est donc de taille : le Synode ne doit pas édulcorer le message ; il doit veiller à ne pas ouvrir une brèche qu’il ne serait plus en mesure de maîtriser. Mais il doit faire passer un message de miséricorde. Cela doit se traduire par des solutions pastorales. La communion spirituelle pour les divorcés remariés a par exemple été proposée. Pour beaucoup, les défis évoqués dans ce synode exigent de la part de l’Eglise un approfondissement anthropologique, doctrinal et sacramentel. Le chemin s’annonce long, ardu, mais le débat est ouvert. >>
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Re: Synode catholique sur la famille
Voici maintenant la Relatio post disceptationem, ce rapport évoqué dans les médias (journaux, blogs, forums) :
INTRODUCTION
- Spoiler:
1. Lors de la veillée de prière célébrée sur la Place Saint-Pierre, samedi 4 octobre 2014, en préparation au Synode sur la famille, le Pape François a évoqué de manière simple et concrète la centralité de l'expérience familiale dans la vie de tous, en s'exprimant ainsi: « Le soir descend désormais sur notre assemblée. C’est l’heure où l’on rentre volontiers chez soi pour se retrouver à la même table, entouré par la présence des liens d’affection, du bien accompli et reçu, des rencontres qui réchauffent le cœur et le font croître, comme un bon vin qui anticipe au cours de l’existence de l’homme la fête sans crépuscule. C’est aussi l’heure la plus douloureuse pour celui qui se retrouve en tête à tête avec sa propre solitude, dans le crépuscule amer de rêves et de projets brisés : combien de personnes traînent-elles leurs journées sur la voie sans issue de la résignation, de l’abandon, voire de la rancœur ; dans combien de maisons est venu à manquer le vin de la joie et donc la saveur — la sagesse même — de la vie [...] Ce soir, nous nous faisons la voix des uns et des autres à travers notre prière, une prière pour tous ».
2. Lieu intime de joies et d'épreuves, d'affections profondes et de relations parfois blessées, la famille est véritablement « école d'humanité » (« Familia schola quaedam uberioris humanitatis est »: Concile Vatican II, Constitution sur l'Église dans le monde contemporain Gaudium et Spes, n°52), dont le besoin est fortement perçu. Malgré les nombreux signaux de crise de l'institution familiale dans les différents contextes du « village global », le désir de famille demeure vif, en particulier parmi les jeunes et motive le besoin que l'Église annonce sans relâche et au travers d'un partage profond cet « Évangile de la famille » qui lui a été confié au travers de la révélation de Dieu en Jésus Christ.
3. Sur la réalité de la famille, décisive et précieuse, l’Évêque de Rome a appelé à réfléchir le Synode des Évêques en son Assemblée générale extraordinaire d'octobre 2014, pour approfondir ensuite la réflexion lors de l'Assemblée générale ordinaire qui se tiendra en octobre 2015, tout comme au cours de l'ensemble de l'année qui s'écoulera entre les deux événements synodaux. « Le fait de convenire in unum autour de l’Évêque de Rome est déjà un événement de grâce, dans lequel la collégialité épiscopale se manifeste sur un chemin de discernement spirituel et pastoral » : c'est ainsi que le Pape François a décrit l'expérience synodale, en indiquant les devoirs liés à la double écoute des signes de Dieu et de l'histoire des hommes et à la fidélité, double et unique, qui en découle.
4. À la lumière de ce même discours, nous avons recueilli les résultats de nos réflexions et de nos dialogues au sein des trois parties suivantes : L'écoute, pour regarder la réalité de la famille aujourd'hui, dans la complexité de ses lumières et de ses ombres ; le regard fixé sur le Christ pour repenser, avec fraîcheur renouvelée et enthousiasme ce que la révélation transmise dans la foi de l'Église, nous dit sur la beauté et la dignité de la famille ; la confrontation à la lumière du Seigneur Jésus pour discerner les voies grâce auxquelles renouveler l'Église et la société dans leur engagement en faveur de la famille.
PREMIERE PARTIE
L’écoute: le contexte et les défis concernant la famille
> Le contexte socioculturel
- Spoiler:
5. Le changement anthropologique et culturel influence aujourd'hui tous les aspects de la vie et requiert une approche analytique et diversifiée, capable de percevoir les formes positives de la liberté individuelle. Il faut également prendre en compte le danger croissant représenté par un individualisme exacerbé qui dénature les liens familiaux et finit par considérer chaque composant de la famille comme une île, faisant prévaloir, dans certains cas, l'idée d'un sujet qui se construit selon ses propres désirs considérés comme un absolu.
6. La plus grande épreuve pour les familles de notre temps est souvent la solitude, qui détruit et provoque une sensation générale d'impuissance vis-à-vis de la réalité socio-économique qui, souvent, finit par les écraser. Il en est ainsi de la croissante précarité du travail, qui est parfois vécue comme un véritable cauchemar, ou d'une fiscalité trop lourde qui n'encourage certainement pas les jeunes à se marier.
7. Il existe des contextes culturels et religieux qui lancent des défis particuliers. Dans les sociétés africaines, existe encore la pratique de la polygamie et, dans certains contextes traditionnels, la coutume du « mariage par étapes ». Dans d'autres contextes, se maintient la pratique des mariages combinés. Dans les pays où la religion catholique est minoritaire, nombreux sont les mariages mixtes, avec toutes les difficultés qu'ils comportent en ce qui concerne la configuration juridique, l'éducation des enfants et le respect réciproque du point de vue de la liberté religieuse mais aussi avec les grandes potentialités de rencontre dans la diversité de la foi que ces histoires de vie familiale présentent. Dans de nombreux contextes, et pas seulement occidentaux, se diffuse actuellement largement la pratique de la cohabitation qui précède le mariage ou encore de cohabitations non orientées à prendre la forme d'un lien institutionnel.
8. Nombreux sont les enfants qui naissent en dehors du mariage, en particulier dans certains pays et nombreux sont ceux qui grandissent ensuite avec un seul de leurs parents ou dans un contexte familial élargi ou reconstitué. Le nombre des divorces est croissant et le cas de choix déterminés seulement par des facteurs d'ordre économique n'est pas rare. La condition de la femme a encore besoin d’être défendue et promue parce que de nombreuses situations de violence s'enregistrent à l'intérieur des familles. Les enfants font souvent l'objet de luttes entre leurs parents et ils constituent les véritables victimes des lacérations familiales. Les sociétés traversées par la violence à cause de la guerre, du terrorisme ou de la présence de la criminalité organisée connaissent également des situations familiales détériorées. Les migrations représentent en outre un autre signe des temps qu'il faut affronter et comprendre avec toute sa charge de conséquences sur la vie familiale.
> L'importance de la vie affective
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9. Face à ce cadre social, on rencontre chez les individus un plus grand besoin de prendre soin de leur propre personne, de se connaître intérieurement, de vivre mieux en syntonie avec leurs émotions et leurs sentiments, de chercher une relation de qualité dans la vie affective. De même, on peut rencontrer un désir diffus de famille, qui s'accompagne de la recherche de soi-même. Mais comment cultiver et soutenir cette tension au soin de soi-même et ce désir de famille ? Il y a là un grand défi également pour l'Église. Le danger de l'individualisme et le risque de vivre de manière égoïste sont importants.
10. Le monde actuel semble valoriser une affectivité sans limite, dont tous les versants doivent être explorés, même les plus complexes. De fait, la question de la fragilité affective est de grande actualité : une affectivité narcissique, instable et changeante qui n'aide pas toujours les sujets à atteindre une plus grande maturité. Dans ce contexte, les couples sont parfois incertains, hésitants et ont du mal à trouver des manières pour grandir. Nombreux sont ceux qui tendent à demeurer aux premiers stades de la vie émotionnelle et sexuelle. La crise du couple déstabilise la famille et peut arriver, au travers des séparations et des divorces, à produire des conséquences sérieuses sur les adultes, les enfants et la société, affaiblissant l'individu et les liens sociaux. Le déclin de la population ne détermine pas seulement une situation dans laquelle le remplacement des générations n'est plus assuré mais risque de conduire, avec le temps, à un appauvrissement économique et à une perte d'espérance dans l'avenir.
> Les défis pastoraux
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11. Dans ce contexte, l'Église perçoit le besoin de dire une parole d'espérance et de sens. Il faut partir de la conviction que l'homme vient de Dieu et que, donc, une réflexion capable de proposer à nouveau les grandes questions sur la signification d’être hommes peut trouver un terrain fertile dans les attente les plus profondes de l'humanité. Les grandes valeurs du mariage et de la famille chrétienne correspondent à la recherche qui traverse l'existence humaine, y compris à une époque marquée par l'individualisme et par l'hédonisme. Il faut accueillir les personnes avec leur existence concrète, savoir soutenir leur recherche, encourager le désir de Dieu et la volonté de se sentir pleinement partie intégrante de l'Église même de ceux qui ont fait l'expérience de l'échec ou se trouvent dans les situations les plus disparates. Ceci exige que la doctrine de la foi, que l'on doit faire connaître toujours davantage dans ses contenus fondamentaux, soit proposée avec la miséricorde.
II PARTIE
Le regard sur le Christ: l'Évangile de la famille
> Le regard sur Jésus et la gradualité dans l'histoire du salut
- Spoiler:
12. Afin de « contrôler notre allure sur le terrain des défis contemporains, la condition décisive est de garder le regard fixé sur Jésus Christ, de s’arrêter dans la contemplation et dans l’adoration de sa face [...]. En effet, chaque fois que nous revenons à la source de l’expérience chrétienne, de nouvelles routes et des possibilités impensables s’ouvrent. (Pape François, Discours du 4 octobre 2014). Jésus a regardé les femmes et les hommes qu'Il a rencontré avec amour et tendresse, accompagnant leurs pas avec patience et miséricorde dans l'annonce des exigences du Royaume de Dieu.
13. Du moment que l'ordre de la Création est déterminé par l'orientation au Christ, il faut distinguer sans les séparer les différents degrés au travers desquels Dieu communique à l’humanité la grâce de l'alliance. En raison de la loi de la gradualité (cf. Familiaris Consortio, 34), propre à la pédagogie divine, il s'agit de lire en termes de continuité et de nouveauté l'alliance nuptiale, dans l'ordre de la Création et dans celui de la Rédemption.
14. Jésus Lui-même, en se référant au dessein premier sur le couple humain, réaffirme l'union indissoluble entre l'homme et la femme, tout en comprenant que « en raison de votre dureté de cœur (que) Moise vous a permis de répudier vos femmes ;mais dès l'origine, il n'en fut pas ainsi » (Mt 19,8). De cette manière, Il montre combien la condescendance divine accompagne toujours le chemin de l'homme, l'orientant vers son principe, non sans passer par la croix.
> La famille dans le dessein salvifique de Dieu
- Spoiler:
15. Puisque, par l'engagement de l'accueil réciproque et par la grâce du Christ, les fiancés se promettent fidélité et ouverture à la vie, ils reconnaissent comme éléments constitutifs du mariage les dons que Dieu leur offre, prenant sérieusement leur mutuel engagement en son nom et face à l'Église. Or, dans la foi, il est possible de prendre les biens du mariage comme des engagements plus soutenables au travers de l'aide de la grâce du sacrement. Dieu consacre l'amour des époux et en confirme l'indissolubilité, en leur offrant l'aide pour vivre la fidélité et pour s'ouvrir à la vie. Le regard de l'Église ne se tourne donc pas seulement vers le couple mais vers la famille.
16. Nous pouvons distinguer trois étapes fondamentales dans le dessein divin concernant la famille : la famille des origines, lorsque Dieu créateur institua le mariage primordial entre Adam et Éve, comme fondement solide de la famille : homme et femme Il les créa (cf. Gn 1, 24-31 ; 2, 4b) ; la famille historique blessée par le péché (cf. Gn 3) et la famille rachetée par le Christ (cf. Ep 5, 21-32), à l'image de la Sainte Trinité, mystère dont découle tout amour véritable. L'alliance conjugale, inaugurée avec la Création et révélée dans l'histoire entre Dieu et Israël, arrive à sa plénitude avec le Christ dans l'Église.
17. Vu le principe de gradualité du plan salvifique divin, on se demande quelles possibilités sont données aux époux qui vivent l'échec de leur mariage ou comment il est possible de leur offrir l'aide du Christ au travers du ministère de l'Église. À ce propos, une clef herméneutique significative provient de l'enseignement du Concile Vatican II, qui, s'il affirme que « l'unique Église du Christ subsiste dans l'Église catholique », reconnaît également que bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique. (Lumen gentium 8). Dans cette perspective, doivent tout d'abord être réaffirmées la valeur et la consistance propre du mariage naturel. Certains se demandent s'il est possible que la plénitude sacramentelle du mariage n'exclut pas la possibilité de reconnaître des éléments positifs également dans les formes imparfaites qui se trouvent en dehors de cette réalité nuptiale mais dans tous les cas ordonnées à celle-ci. La doctrine des degrés de communion, formulée par le Concile Vatican II, confirme la vision d'une manière articulée de participer au Mysterium Ecclesiae de la part des baptisés.
19. Dans cette même perspective, que nous pourrons qualifier d'inclusive, le Concile ouvre également l'horizon dans lequel s'apprécient les éléments positifs présents dans les autres religions (cf. Nostra Aetate, 2) et cultures, malgré leurs limites et leurs insuffisances (cf. Redemptoris Missio, 55). Du regard tourné vers la sagesse humaine présente en eux, en effet, l'Église apprend comment la famille est considérée universellement comme forme nécessaire et féconde de coexistence humaine. Dans ce sens, l'ordre de la Création, dans lequel la vision chrétienne de la famille est enracinée, se déploie au niveau historique dans les différentes expressions culturelles et géographiques.
20. Un discernement spirituel étant donc nécessaire en ce qui concerne les cohabitations et les mariages civils ainsi que pour ce qui est des divorcés « remariés », il appartient à l'Église de reconnaître ces semina Verbi répandus hors des frontières visibles et sacramentelles. En suivant le vaste regard du Christ, dont la lumière éclaire tout homme (cf. Jn 1, 9 ; cf. Gaudium et Spes, 22), l'Église se tourne avec respect vers ceux qui participent à sa vie de manière incomplète et imparfaite, appréciant plus les valeurs positives qu'ils conservent que leurs limites et leurs manquements.
> Vérité et beauté de la famille et miséricorde
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21. L'Évangile de la famille, alors qu'il resplendit grâce au témoignage de nombreuses familles qui vivent avec cohérence la fidélité au sacrement, produisant les fruits murs de la sainteté quotidienne authentique, nourrit également ces semina Verbi qui attendent encore de mûrir et doit soigner les arbres qui sont devenus secs et demandent à ne pas être négligés.
22. Dans ce sens, une nouvelle dimension de la pastorale familiale actuelle, consiste dans la prise en compte de la réalité des mariages civils et également, en faisant les différences nécessaires, des cohabitations. En effet, lorsque l'union atteint une stabilité notable au travers d'un lien public, est marquée par une affection profonde, par la responsabilité vis-à-vis des enfants, par une capacité à résister dans les épreuves, elle peut être considérée comme un bourgeon à accompagner dans son développement vers le sacrement du mariage. Très souvent, en revanche, la cohabitation ne s'établit pas en vue d'un futur mariage possible mais sans aucune intention d'établir un rapport institutionnel.
23. Conforme au regard miséricordieux de Jésus, l'Église doit accompagner avec attention et sollicitude ses enfants les plus fragiles, marqués par un amour blessé et perdu, redonnant confiance et espérance, comme la lumière du phare d'un port ou d'une torche placée au milieu d'un groupe de personnes peut illuminer ceux qui ont perdu la route ou se trouvent au milieu de la tempête.
III PARTIE
La discussion: les perspectives pastorales
> Annoncer l’Évangile de la famille aujourd’hui, dans les différents contextes
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24. Le dialogue synodal a permis de s’accorder sur les instances pastorales les plus urgentes à confier à la concrétisation des Églises locales, dans la communion cum Petro et sub Petro.
25. L’annonce de l’Évangile de la famille constitue une urgence pour la nouvelle évangélisation. L’Église doit la réaliser avec la tendresse d’une mère et la clarté d’une maîtresse (cf. Ep 4,15), dans la fidélité à la kénosemiséricordieuse du Christ. La vérité s’incarne dans la fragilité humaine non pas pour la condamner, mais pour la guérir.
26. Évangéliser est une responsabilité partagée par le peuple de Dieu tout entier, chacun selon son propre ministère et charisme. Sans le témoignage joyeux des époux et des familles, l’annonce, même si elle est correcte, risque de ne pas être comprise et de se noyer dans le flot de paroles qui caractérise notre société (cf. Novo millennio ineunte, 50). Les Pères synodaux ont à plusieurs reprises souligné que les familles catholiques sont appelées à être elles-mêmes les sujets actifs de toute la pastorale familiale.
27. Il est fondamental de mettre en exergue le primat de la grâce, et par conséquent, les possibilités que l’Esprit offre par le sacrement. Il s’agit de faire comprendre par l’expérience que l’Évangile de la famille est une joie qui «remplit le cœur et toute la vie», parce que dans le Christ nous sommes «libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement» (Evangelii gaudium, 1). À la lumière de la parabole du semeur (cf. Mt 13, 3), notre tâche consiste à coopérer aux semailles: le reste est l’œuvre de Dieu. Il ne faut pas oublier que l’Église qui prêche sur la famille est un signe de contradiction.
28. C’est pourquoi une conversion missionnaire est requise : il ne faut pas se limiter à une annonce purement théorique et détachée des problèmes réels des personnes. Il ne faut jamais oublier que la crise de la foi a comporté une crise du mariage et de la famille et, par conséquent, la transmission de la foi des parents aux enfants a été souvent interrompue. L’imposition de certaines perspectives culturelles qui affaiblissent la famille et le mariage n’ont pas d’incidence sur une foi solide.
29. La conversion doit être avant tout une conversion du langage pour qu’il soit effectivement significatif. L’annonce doit faire connaître par l’expérience que l’Évangile de la famille est la réponse aux attentes les plus profondes de la personne humaine: à sa dignité et à la pleine réalisation dans la réciprocité et dans la communion. Il ne s’agit pas seulement de présenter des règles, mais aussi de proposer des valeurs, en répondant ainsi à un besoin que l’on constate aujourd’hui dans les pays les plus sécularisés.
30. L’approfondissement biblico-théologique indispensable doit être accompagné par le dialogue, à tous les niveaux. Beaucoup ont insisté sur une approche plus positive des richesses contenues dans les différentes expériences religieuses, sans passer sous silence les difficultés. Dans les différents contextes culturels, il faut tout d’abord saisir les possibilités, puis, à la lumière de celles-ci, repousser les limites et les radicalisations.
31. Le mariage chrétien ne peut pas être considéré uniquement comme une tradition culturelle ou une exigence sociale, il faut que ce soit une décision vocationnelle assumée après une préparation adéquate et un discernement mûr, dans un parcour de foi. Il ne s’agit pas de poser des difficultés ou de compliquer les cycles de formation, mais d’aller en profondeur et ne pas se contenter de rencontres théoriques ou d’orientations générales.
32. D’un commun accord, il a été rappelé que, dans la perspective familiale, une conversion de la pratique pastorale dans son ensemble est nécessaire pour dépasser les optiques individualistes qui la caractérisent encore. C’est pourquoi on a insisté à plusieurs reprises sur le renouvellement de la formation des prêtres et des autres agents pastoraux, avec une implication plus grande des familles.
33. De même, a été souligné le besoin d’une évangélisation qui dénonce avec franchise les facteurs culturels, sociaux et économiques, par exemple la place excessive donnée à la logique du marché, qui empêchent une vie familiale authentique, entraînant la discrimination, la pauvreté, l’exclusion, la violence. C’est pourquoi il faut développer un dialogue et une coopération avec les structures sociales, et encourager et soutenir les laïcs qui s’engagent dans les domaines culturel et sociopolitique.
> Guider les futurs époux sur le chemin de la préparation au mariage
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34. La réalité sociale complexe et les défis que la famille est appelée à affronter aujourd’hui demandent un engagement plus grand de la communauté chrétienne pour la préparation des futurs époux au mariage. En ce qui concerne ce besoin, les Pères synodaux ont insisté d’un commun accord sur l’exigence d’une implication plus grande de la communauté tout entière, en privilégiant le témoignage des familles, ainsi que l’enracinement de la préparation au mariage dans le chemin d’initiation chrétienne, en soulignant le lien du mariage avec les autres sacrements. On a également mis en évidence le besoin de programmes spécifiques de préparation proche au mariage qui soient une véritable expérience de participation à la vie ecclésiale et qui approfondissent les différents aspects de la vie familiale.
> Accompagner les premières années de la vie conjugale
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35. Les premières années de mariage représentent une période vitale et délicate au cours de laquelle le couple devient plus conscient des défis et du sens du mariage. D’où l’exigence d’un accompagnement pastoral qui dépasse la célébration du sacrement. Dans cette pastorale, la présence de couples ayant de l’expérience s’avère de la plus haute importance. La paroisse est considérée comme le lieu idéal où les couples experts peuvent être à la disposition de ceux plus jeunes. Les couples doivent être encouragés à assumer une attitude fondamentale d’accueil du grand don que représentent les enfants. Il faut souligner l’importance de la spiritualité familiale et de la prière, en encourageant les couples à se réunir régulièrement pour promouvoir la croissance de la vie spirituelle et la solidarité dans les exigences concrètes de la vie. Les liturgies significatives, les pratiques dévotionnelles et les Eucharisties célébrées pour les familles ont été mentionnées comme étant vitales pour favoriser l’évangélisation à travers la famille
> Les aspects positifs dans les unions civiles et les concubinages
- Spoiler:
36. Une nouvelle sensibilité de la pastorale d’aujourd’hui consiste à comprendre la réalité positive des mariages civils et, compte tenu des différences, des concubinages. Il faut que dans la proposition ecclésiale, tout en présentant clairement l’idéal, nous indiquions aussi les éléments constructifs de ces situations qui ne correspondent plus ou pas encore à cet idéal.
37. On relève également, dans de nombreux pays, un “nombre croissant de couples qui vivent ensemble ad experimentum, sans aucun mariage, ni canonique ni civil” (Instrumentum Laboris, 81). En Afrique, cela se produit surtout dans le mariage traditionnel, contracté entre familles et souvent célébré par étapes. Face à ces situations, l’Église est appelée à être “toujours la maison ouverte du Père […] où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile” (Evangelii gaudium, 47) et à aller en aide à celui qui éprouve le besoin de reprendre son chemin de foi, même s’il n’est pas possible de célébrer un mariage canonique.
38. En Occident, le nombre de ceux qui, après avoir longtemps vécu ensemble, demandent de célébrer le mariage à l’église est aussi en croissance constante. Le simple concubinage est souvent choisi à cause de la mentalité générale, s’opposant aux institutions et aux engagements définitifs, mais aussi dans l’attente d’une sécurité existentielle (un emploi et un salaire fixes). Dans d’autres pays, les unions de fait sont très nombreuses, non pas par rejet des valeurs chrétiennes relatives à la famille et au mariage, mais surtout du fait que se marier est un luxe ; ainsi la misère matérielle pousse à vivre dans une union de fait. Dans ces unions aussi, on peut voir des valeurs familiales authentiques, ou du moins le désir de celles-ci. Il faut que l’accompagnement pastoral commence toujours par ces aspects positifs.
39. Toutes ces situations doivent être affrontées de manière constructive, en essayant de les transformer en opportunité de cheminer vers la plénitude du mariage et de la famille, à la lumière de l’Évangile. Il s’agit de les accueillir et de les accompagner avec patience et délicatesse. À cet effet, le témoignage attrayant de familles chrétiennes authentiques, comme sujets de l’évangélisation de la famille, est important.
> Soigner les familles blessées (séparés, divorcés non remariés, divorcés remariés)
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40. Au cours du Synode, le besoin de choix pastoraux courageux a été clairement ressenti. Confirmant avec force la fidélité à l’Évangile, les Pères synodaux ont perçu l’urgence de chemins pastoraux nouveaux, qui partent de la réalité effective des fragilités familiales, en reconnaissant que, le plus souvent, celles-ci sont “subies” plus que choisies en toute liberté. Il s’agit de situations différentes dues à des facteurs personnels comme culturels et socioéconomiques. Envisager des solutions uniques ou s’inspirant de la logique du “tout ou rien” n’est pas signe de sagesse. Le dialogue et la confrontation vécus au Synode devront se poursuivre dans les Églises locales, avec la participation des différentes composantes, de manière à ce que les perspectives qui se profilent puissent être menées à leur plein mûrissement par le travail de la prochaine Assemblée Générale Ordinaire. L’Esprit qui nous guide, et qui est constamment invoqué, permettra au peuple de Dieu de vivre la fidélité à l’Évangile de la famille comme une prise en charge miséricordieuse de toutes les situations de fragilité.
41. Toute famille blessée doit tout d’abord être écoutée avec respect et amour, en devenant son compagnon de route, comme le Christ avec les disciples sur le chemin d’Emmaüs. Pour ces situations, les paroles du Pape François sont particulièrement pertinentes: «L’Église devra initier ses membres – prêtres, personnes consacrées et laïcs – à cet “art de l’accompagnement”, pour que tous apprennent toujours à ôter leurs sandales devant la terre sacrée de l’autre (cf. Ex 3,5). Nous devons donner à notre chemin le rythme salutaire de la proximité, avec un regard respectueux et plein de compassion mais qui en même temps guérit, libère et encourage à mûrir dans la vie chrétienne» (Evangelii gaudium, 169).
42. Un tel discernement est indispensable pour les personnes séparées ou divorcées. Il faut notamment respecter la souffrance de ceux qui ont subi injustement la séparation ou le divorce. Pardonner l’injustice subie n’est pas facile, mais c’est un chemin que la grâce rend possible. De même, il faut toujours souligner qu’il est indispensable de prendre en charge, de manière loyale et constructive, les conséquences de la séparation ou du divorce sur les enfants: ils ne peuvent pas devenir un “objet” de dispute, et il faut chercher les meilleurs moyens pour qu’ils puissent surmonter le traumatisme de la scission familiale et grandir le plus possible dans la sérénité.
43. Plusieurs Pères ont souligné le besoin de rendre les procédures de reconnaissance des cas de nullité du mariage plus accessibles et allégées. Il a été notamment proposé de pouvoir se passer de l’obligation de la double sentence conforme; ouvrir une voie administrative sous la responsabilité de l’évêque diocésain; entamer un procès sommaire dans les cas de nullité notoire. Selon des propositions éminentes, il faudraitenvisager la possibilité de considérer l’importance de la foi des futurs époux pour la validité du sacrement du mariage. Dans tous ces cas, il faut bien souligner qu’il s’agit d’établir la vérité sur la validité du lien.
44. Quant aux procès matrimoniaux, outre la préparation d’un nombre suffisant d’agents, clercs et laïcs, qui s’y consacrent prioritairement, la simplification de la procédure, demandée par un grand nombre, exige que l’on augmente la responsabilité de l’évêque diocésain, qui pourrait, dans son diocèse, charger un prêtre, préparé en bonne et due forme, de conseiller gratuitement les parties sur la validité de leur mariage.
45. Les personnes divorcées non remariées doivent être invitées à trouver dans l’Eucharistie la nourriture qui les soutient dans leur état. La communauté locale et les pasteurs doivent accompagner ces personnes avec sollicitude, surtout si elles ont des enfants ou vivent dans une situation de pauvreté grave.
46. Les situations des personnes divorcées remariées exigent aussi un discernement attentif et un accompagnement empreint de respect, évitant tout langage ou attitude qui les feraient sentir discriminées. Prendre soin de ces personnes ne représente pas pour la communauté chrétienne un affaiblissement de sa foi et de son témoignage de l’indissolubilité du mariage, au contraire, c’est par ces soins qu’elle exprime sa charité.
47. Quant à la possibilité d’accéder aux sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie, certains ont argumenté en faveur de la discipline actuelle en vertu de son fondement théologique, d’autres se sont exprimés en faveur d’une plus grande ouverture à des conditions bien précises, quand il s’agit de situations qui ne peuvent pas être dissoutes sans entraîner de nouvelles injustices et souffrances. Pour certains, il faudrait que l’éventuel accès aux sacrements soit précédé d’un chemin pénitentiel – sous la responsabilité de l’évêque diocésain –, et avec un engagement évident en faveur des enfants. Il s’agirait d’une situation non généralisée, fruit d’un discernement réalisé au cas pas cas, suivant une règle de gradualité, qui tienne compte de la distinction entre état de péché, état de grâce et circonstances atténuantes.
48. Suggérer de se limiter uniquement à la “communion spirituelle” pour un nombre non négligeable de Pères synodaux pose des questions: si la communion spirituelle est possible, pourquoi ne pas pouvoir accéder à celle sacramentelle? Un approfondissement théologique a été donc sollicité à partir des liens entre sacrement du mariage et Eucharistie par rapport à l’Église-sacrement. Il faut également approfondir la dimension morale de cette problématique, en écoutant et en éclairant la conscience des époux.
49. Les questions relatives aux mariages mixtes ont été souvent citées dans les interventions des Pères synodaux. La diversité de la discipline relative au mariage dans les Églises orthodoxes pose, dans certains contextes, des problèmes graves auxquels il faut donner des réponses adéquates en communion avec le Pape, ce qui est valable aussi pour les mariages interreligieux.
> Accueillir les personnes homosexuelles
- Spoiler:
50. Les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne: sommes-nous en mesure d’accueillir ces personnes en leur garantissant un espace de fraternité dans nos communautés? Souvent elles souhaitent rencontrer une Église qui soit une maison accueillante. Nos communautés peuvent-elles l’être en acceptant et en évaluant leur orientation sexuelle, sans compromettre la doctrine catholique sur la famille et le mariage?
51. La question homosexuelle nous appelle à une réflexion sérieuse sur comment élaborer des chemins réalistes de croissance affective et de maturité humaine et évangélique en intégrant la dimension sexuelle: elle se présente donc comme un défi éducatif important. L’Église affirme, par ailleurs, que les unions entre des personnes du même sexe ne peuvent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme. Il n’est même pas acceptable que l’on veuille exercer des pressions sur l’attitude des pasteurs, ou que des organismes internationaux soumettent les aides financières à la condition d’introduire des lois s’inspirant de l’idéologie du gender.
52. Sans nier les problématiques morales liées aux unions homosexuelles, on prend acte qu’il existe des cas où le soutien réciproque jusqu’au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires. De plus, l’Église prête une attention spéciales aux enfants qui vivent avec des couples du même sexe, en insistant que les exigences et les droits des petits doivent toujours être au premier rang.
> La transmission de la vie et le défi de la dénatalité
- Spoiler:
53. Il n’est pas difficile de constater la diffusion d’une mentalité qui réduit l’engendrement de la vie à une variable des projets individuels ou de couple. Les facteurs d’ordre économique exercent un poids parfois déterminant contribuant à la baisse importante de la natalité qui affaiblit le tissu social, compromet les relations entre les générations et rend plus incertain le regard vers l’avenir. L’ouverture à la vie est une exigence intrinsèque de l’amour conjugal.
54. Sans doute faut-il, dans ce domaine aussi, un langage réaliste, qui se base sur l’écoute des personnes et qui sache expliquer que la beauté et la vérité d’une ouverture sans réserve à la vie est ce dont l’amour humain a besoin pour être vécu en plénitude. C’est sur cette base que peut reposer un enseignement sur les méthodes naturelles, permettant aux époux de vivre leur communication de manière harmonieuse et consciente, dans toutes ses dimensions, avec la responsabilité d’engendrer. Dans cette optique, il faut redécouvrir le message de l’encyclique Humanae Vitae de Paul VI, qui souligne le besoin de respecter la dignité de la personne dans l’évaluation morale des méthodes de contrôle des naissances.
55. Aussi faut-il aider à vivre l'affectivité, même dans le lien conjugal, comme un chemin de maturation, dans un accueil de plus en plus profond de l’autre et en se donnant de manière de plus en plus pleine. En ce sens, il faut insister sur le besoin d’offrir des chemins de formation qui alimentent la vie conjugale, et sur l’importance d’un laïcat qui offre un accompagnement fait de témoignage vivant. L’exemple d’un amour fidèle et profond, fait de tendresse, de respect, capable de croître dans le temps et qui vit, par son ouverture concrète à l’engendrement de la vie, l’expérience d’un mystère qui nous transcende, est sans aucun doute une grande aide.
> Le défi de l’éducation et le rôle de la famille dans l’évangélisation
- Spoiler:
56. Le défi fondamental face auquel se trouvent les familles aujourd’hui est certainement le défi éducatif, rendu plus difficile et complexe par la réalité culturelle d’aujourd’hui. Il faut bien tenir compte des exigences et des attentes de familles capables d’offrir un témoignage dans la vie quotidienne, lieux de croissance, de transmission concrète et essentielle des vertus qui forgent l’existence.
57. L’Église peut jouer ce rôle précieux de soutien aux familles, à partir de l’initiation chrétienne, à travers des communautés accueillantes. Aujourd’hui encore plus qu’hier, dans des situations complexes comme dans les situations ordinaires, il lui est demandé de soutenir les parents dans leur tâche éducative, en accompagnant les enfants, les adolescents et les jeunes dans leur croissance, par des parcours personnalisés, pouvant les introduire au sens plein de la vie, et susciter des choix et des responsabilités, vécus à la lumière de l’Évangile.
Conclusion
58. Les réflexions proposées, fruit du dialogue synodal qui s’est déroulé en toute liberté et dans un mode d’écoute réciproque, entendent poser des questions et indiquer des perspectives que les Églises locales devront faire mûrir et préciser, par leur réflexion, durant l’année qui nous sépare de l’Assemblée Générale Ordinaire du Synode des évêques, prévue en octobre 2015. Il ne s’agit pas de décisions prises, ni de perspectives faciles. Cependant, le chemin collégial des évêques et la participation du peuple de Dieu tout entier, sous l’action du Saint-Esprit, pourront nous guider vers des voies de vérité et de miséricorde pour tous. Tel est le souhait que le Pape François a exprimé dès le début de nos travaux, en nous invitant au courage de la foi et à l’accueil humble et honnête de la vérité dans la charité.
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Re: Synode catholique sur la famille
Les auteurs de cette lettre, qui ne se situent pas dans une action de lobbying, ont souhaité partager leur témoignage de couples infertiles, non seulement aux pères synodaux mais aussi à tout le peuple chrétien :
la suite sur http://www.lavie.fr/actualite/billets/lettre-ouverte-aux-peres-synodaux-sur-l-infertilite-16-10-2014-57036_288.php1Messieurs les cardinaux, messeigneurs,
Nous sommes des couples catholiques mariés, pratiquants, engagés à des degrés divers dans la vie ecclésiale. Nous nous adressons aujourd’hui à vous, pères synodaux, en filles et fils aimants de l’Église catholique, fidèles à Sa Sainteté le pape François, et à nos évêques, les successeurs des apôtres.
Notre chemin de vie est différent de celui de la plupart des couples mariés à l’église car nous sommes confrontés à la douleur de l’infertilité et de l’incapacité à avoir des enfants. À partir du moment où nous avons pris conscience du chemin particulier et difficile qui serait le nôtre pour construire notre famille, nous avons commencé à chercher des lieux d’Église particulièrement sensibilisés à l’accueil des couples dans notre situation. Il en existe quelques uns en France, comme la paroisse Sainte-Colette à Paris, érigée en sanctuaire pour les couples en espérance d’enfants, ou le groupe de parole mis en place par le diocèse de Lyon. Mais ces lieux sont rares, tout comme plus globalement les propositions pastorales pour ce public (...)
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Re: Synode catholique sur la famille
Message final du Synode :
- Spoiler:
- Nous, Pères synodaux réunis à Rome autour du Pape François pour l’Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques, nous nous adressons à toutes les familles des divers continents, et en particulier à celles qui suivent le Christ, Chemin, Vérité et Vie. Nous manifestons notre admiration et notre gratitude pour le témoignage quotidien que vous nous offrez, ainsi qu’au monde, par votre fidélité, votre foi, votre espérance et votre amour.
Nous aussi, pasteurs de l’Eglise, nous sommes nés et avons grandi dans des familles aux histoires et vicissitudes les plus diverses. En tant que prêtres et évêques, nous avons rencontré et avons vécu aux côtés de familles qui nous ont raconté en parole et révélé en actes toute une série de merveilles mais aussi de difficultés.La préparation même de cette assemblée synodale, à partir des réponses au questionnaire envoyé aux Églises du monde entier, nous a permis de nous mettre à l’écoute de nombreuses expériences familiales. Notre dialogue durant les jours du Synode nous a ainsi enrichis mutuellement, nous aidant à regarder la réalité vivante et complexe dans laquelle évoluent les familles.
A vous, nous proposons cette parole du Christ : “Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi“. (Ap 3, 20). Comme il le faisait durant ses pérégrinations sur les routes de la Terre Sainte, entrant dans les maisons des villages, Jésus continue à passer aussi aujourd’hui par les rues de nos villes. Dans vos foyers, vous faites l’expérience d’ombres et de lumières, de défis exaltants, mais parfois aussi d’épreuves dramatiques. L’obscurité se fait encore plus épaisse, jusqu’à devenir ténèbres, lorsque le mal et le péché s’insinuent au cœur même de la famille.
Il y a, avant tout, le grand défi de la fidélité dans l’amour conjugal. L’affaiblissement de la foi et des valeurs, l’individualisme, l’appauvrissement des relations, le stress d’une frénésie qui empêche la réflexion marquent aussi la vie familiale. On assiste alors à de nombreuses crises matrimoniales, affrontées souvent de façon expéditive, sans avoir le courage de la patience, de la remise en question, du pardon mutuel, de laréconciliation et même du sacrifice. Ces échecs sont ainsi à l’origine de nouvelles relations, de nouveaux couples, de nouvelles unions et de nouveaux mariages, qui créent des situations familiales complexes et problématiques quant au choix de la vie chrétienne.
Parmi ces défis, nous souhaitons ensuite évoquer les épreuves de l’existence même. Pensons à la souffrance qui peut apparaître lorsque qu’un enfant est handicapé, lors d’une grave maladie, lors de la dégénérescence neurologique due à la vieillesse, lors de la mort d’une personne chère. La fidélité généreuse de tant de familles qui vivent ces épreuves avec courage, foi et amour est admirable, lorsqu’elles les considèrent non comme quelque chose qui leur a été arrachée ou imposée, mais comme quelque chose qui leur a été donné et qu'ils offrent à leur tour, voyant en toutes ces personnes éprouvées le Christ souffrant lui-même.
Nous pensons aux difficultés économiques causées par des systèmes pervers, par le “fétichisme de l’argent“ et par “la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain“ (Evangelii gaudium, 55) qui humilie la dignité de la personne. Nous pensons aux pères et aux mères sans emploi, impuissants face aux besoins les plus élémentaires de leur famille ; et à ces jeunes qui se trouvent devant des journées désœuvrées et sans espérance, proies potentielles des dérives de la drogue et de la criminalité.
Nous pensons enfin à la foule des familles pauvres, à celles qui s’agrippent à une barque pour atteindre des moyens de survie, aux familles de réfugiés qui émigrent sans espoir à travers des déserts, à celles qui sont persécutées simplement à cause de leur foi et de leurs valeurs spirituelles et humaines, à celles qui sont frappées par la brutalité des guerres et des oppressions. Nous pensons aussi aux femmes qui subissent la violence et sont soumises à l’exploitation, à la traite des personnes, aux enfants et aux jeunes victimes d’abus même de la part de ceux qui devraient en prendre soin et les faire grandir en confiance, aux membres de tant de familles humiliées et en difficulté. “La culture du bien-être nous anesthésie et [...] toutes ces vies brisées par manque de possibilités nous semblent un simple spectacle qui ne nous trouble en aucune façon“. (Evangelii gaudium, 54). Nous faisons appel aux gouvernements et aux organisations internationales pour promouvoir les droits de la famille en vue du bien commun.
Le Christ a voulu que son Église soit une maison avec la porte toujours ouverte et accueillante, sans exclure personne. Nous sommes ainsi reconnaissants envers les pasteurs, les fidèles et les communautés prêts à accompagner et à porter les déchirures internes et sociales des couples et des familles.
Cependant, il y a également la lumière qui brille le soir derrière les fenêtres dans les maisons des villes, dans les modestes résidences des périphéries ou dans les villages et même dans les baraquements : celle-ci brille et réchauffe les corps et les âmes. Cette lumière, dans les vicissitudes de la vie nuptiale des conjoints, s'allume grâce à une rencontre : il s'agit d'un don, d'une grâce qui s'exprime -comme le dit la Genèse (2,18)- quand deux visages se retrouvent chacun l'un « en face » de l'autre, comme une «aide qui lui corresponde », c'est-à-dire à la fois semblable et complémentaire. L'amour de l'homme et de la femme nous enseigne que chacun des deux a besoin de l'autre pour être soi-même, chacun demeurant pourtant différent de l'autre dans son identité qui s'ouvre et se révèle dans le don réciproque. C’est ce qu’exprime de façon suggestive la femme du Cantique des Cantiques : « Mon bien-aimé est à moi, et moi, je suis à lui [...] Je suis à mon bien-aimé, mon bien-aimé est à moi » (Ct 2, 16 ; 6,3).
Pour que cette rencontre soit authentique, le cheminement commence avec le temps des fiançailles, temps de l'attente et de la préparation. Il s'actualise pleinement dans le sacrement du mariage où Dieu appose son sceau, sa présence et sa grâce. Ce chemin passe aussi par la sexualité, la tendresse, la beauté, qui perdurent même au-delà de la vigueur et de la fraîcheur de la jeunesse. De par sa nature, l'amour tend à rimer avec toujours, jusqu'à donner sa vie pour la personne qu'on aime (cf. Jn 15,13). À cette lumière, l'amour conjugal, unique et indissoluble, persiste malgré les nombreuses difficultés des limites humaines ;c’est l’un des plus beaux miracles, bien qu’il soit aussi le plus commun.
Cet amour se déploie au travers de la fécondité et de la générativité qui ne sont pas seulement procréation mais aussi don de la vie divine dans le baptême, éducation et catéchèse des enfants. Il s’agit aussi d’une capacité à offrir la vie, de l’affection et des valeurs. Cette expérience est possible même pour ceux qui n’ont pu avoir d'enfant. Les familles qui vivent cette aventure lumineuse deviennent pour tous un témoignage, en particulier pour les jeunes.
Durant ce cheminement, qui s’avère parfois un sentier ardu avec ses difficultés et ses chutes, on retrouve toujours la présence et l'accompagnement de Dieu. La famille en fait l’expérience dans l’affection mutuelle et le dialogue entre époux et épouse, entre parents et enfants, entres frères et sœurs. Elle le vit aussi en se mettant ensemble à l’écoute de la Parole de Dieu et en partageant la prière commune : petite oasis spirituelle à mettre en place à un moment chaque jour. Il y a aussi l’engagement quotidien de l’éducation à la foi, à la beauté de la vie évangélique et à la sainteté. Ce devoir est souvent partagé et exercé avec beaucoup d'affection et de dévouement aussi par les grands-parents. Ainsi la famille se présente comme une authentique Église domestique, qui s’ouvre sur cette famille de familles qu’est la communauté ecclésiale. Les époux chrétiens sont alors appelés à devenir des maîtres dans la foi et dans l’amour également auprès des jeunes couples.
Il y a ensuite une autre expression de la communion fraternelle, celle de la charité, du don, de la proximité auprès des laissés pour compte, des marginalisés, des pauvres, des personnes seules, des malades, des étrangers, des familles en crise, gardant en mémoire la parole du Seigneur : “Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir“ (Ac 20,35). Il s'agit d'un don de biens partagés, de présence, d'amour et de miséricorde et aussi d’un témoignage de vérité, de lumière, de sens donné à la vie.
Le sommet qui recueille et récapitule tous ces liens de la communion avec Dieu et le prochain est l'Eucharistie dominicale, lorsque, avec toute l’Église, la famille prend place à la table du Seigneur. Lui- même se donne à nous tous, pèlerins de l'histoire en route vers la rencontre ultime lorsque le “Christ sera tout en tous“ (Col 3,11). Pour cela, dans la première étape de notre chemin synodal, nous avons réfléchi à l’accompagnement pastoral et à la question de l’accès aux sacrements des personnes divorcées-remariées.
Nous, pères synodaux, vous demandons de cheminer avec nous vers le prochain synode.
Que demeure sur vous la présence de la famille de Jésus, Marie et Joseph réunis dans leur modeste maison. Ensemble, tournés vers la Famille de Nazareth, faisons monter vers notre Père à tous notre invocation pour les familles de la terre.
Père, donne à toutes les familles la présence d’époux courageux et remplis de sagesse, qui soient source d’une famille libre et unie.
Père, donne aux parents d’avoir une maison où vivre dans la paix avec leur famille.
Père, donne aux enfants d’être signes de confiance et d’espérance, et aux jeunes le courage de l’engagement stable et fidèle.
Père, donne à tous de pouvoir gagner leur pain de leurs propres mains, de jouir de la sérénité d’esprit et de garder allumé le flambeau de la foi même dans les moments d'obscurité.
Père, donne-nous de voir fleurir une Église toujours plus fidèle et crédible, une cité juste et humaine, un monde qui aime la vérité, la justice et la miséricorde.
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Re: Synode catholique sur la famille
Interview du cardinal Vingt-Trois au retour du Synode :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/10/23/de-retour-d-un-synode-extraordinaire-5474701.htmlP.N.-D. – La méthode et l’état d’esprit de cette assemblée ont été différents des précédentes : à quel niveau ?
D’une part, le Synode extraordinaire réunit principalement les présidents des Conférences épiscopales, alors que les Synodes ordinaires sont composés d’évêques élus par les Conférences épiscopales. Nous avions donc une assemblée moins nombreuse et plus apte à développer un dialogue. D’autre part, chaque rencontre était introduite par un exposé des questions à débattre et par le témoignage d’un couple de laïcs. Cette approche permettait de mieux centrer les débats et d’avoir présente à l’esprit l’expérience vécue par des familles (...)
P.N.-D. - Les Pères synodaux se sont-ils sentis sous la pression des médias ?
Nous étions bien conscients de l’attention aiguë des médias, c’est-à-dire essentiellement des journalistes occidentaux, de loin les plus nombreux et les plus imaginatifs sur la mission qu’ils avaient eux-mêmes choisie pour le Synode. On pourrait la définir de manière un peu caricaturale : ils attendaient que l’Église reconnaisse et donne une légitimation morale à toutes les situations qui se prétendent familiales. L’objectif que le pape avait fixé pour le Synode n’était pas celui-là. Il souhaitait que nous exprimions d’une manière plus lisible comment l’expérience chrétienne de la famille est une ressource importante, une « Bonne Nouvelle » pour les hommes et les femmes de ce temps dans le monde entier. C’est pourquoi la publication de la relatio du cardinal Erdö a paru à beaucoup inopportune .Il ne s’agissait que d’un document de travail intermédiaire. La publication des comptes rendus des carrefours linguistiques a permis de montrer l’importance du travail ultérieur. La relatio était une synthèse des propos tenus au cours des premiers jours, non une note d’orientation qui aurait préfiguré les conclusions du Synode. Finalement, cet épisode a permis de mieux situer la progression de l’assemblée.
P.N.-D. –Quelles pistes souhaiteriez-vous voir travailler ?
(...) Cette session extraordinaire est une étape en vue de la session ordinaire de l’année prochaine. Durant cette année, les participants au Synode et leurs Conférences épiscopales sont invités à travailler sur le texte conclusif remis au pape et que celui-ci a décidé de publier. Nous avons donc une base de travail considérable concernant différents domaines : la préparation au mariage, l’accompagnement des jeunes ménages, l’accueil et l’accompagnement des personnes qui vivent des situations familiales difficiles (conjoints abandonnés, veufs et veuves, femmes seules à élever leurs enfants, couples éprouvés par l’infécondité, parents éprouvés par l’évolution de leurs enfants, personnes divorcées, personnes divorcées et remariées, familles dispersées par la misère économique, etc.). Nous sommes invités à revoir et améliorer notre offre pastorale envers ces personnes, à les rejoindre dans leurs difficultés, à ouvrir pour elles les portes des communautés chrétiennes et à les soutenir (...)
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le synode sur la famille
Après le coming-out hier du prêtre polonais sur son homosexualité, le pape a régi vivement.
Entre, notamment, la communion aux divorcés-remariés et la place donnée par l'Eglise aux couples homosexuels, il va y avoir une bagarre sanglante entre les conservateurs et les progressistes.
Quelle va être la position finale de ce pape considéré par beaucoup comme libéral, attendons de voir...perso, je reste sceptique.
Entre, notamment, la communion aux divorcés-remariés et la place donnée par l'Eglise aux couples homosexuels, il va y avoir une bagarre sanglante entre les conservateurs et les progressistes.
Quelle va être la position finale de ce pape considéré par beaucoup comme libéral, attendons de voir...perso, je reste sceptique.
Re: Synode catholique sur la famille
Ce sujet est évoqué ici : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2768-coming-out-du-p-charamsalevergero78 a écrit:Après le coming-out hier du prêtre polonais sur son homosexualité, le pape a régi vivement.
Quant à moi, je place ma confiance dans l'Esprit Saint.levergero78 a écrit: perso, je reste sceptique.
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Re: Synode catholique sur la famille
-Ren- a écrit:
Quant à moi, je place ma confiance dans l'Esprit Saint.
C'est catholiquement correct mais quel consigne va-t-Il donner aux Monsignore du synode et à notre Saint-Père ? Le statu quo ?
Ce synode n'aura servi à rien alors...
Re: Synode catholique sur la famille
Eh oui, figurez-vous que je suis un croyant !levergero78 a écrit: C'est catholiquement correct
La seule question pertinente relative à l'Esprit n'est-elle pas plutôt "comment allons-nous nous mettre à Son écoute" ?levergero78 a écrit: quel consigne va-t-Il donner aux Monsignore du synode et à notre Saint-Père ? Le statu quo ?
L'Eglise n'est pas un parti politique, et un synode n'est pas un congrès.
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Re: Synode catholique sur la famille
Ce n'est pas de moi, mais je suis tout à fait d'accord :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2015/10/05/synode-sur-la-famille-2eme-session-5695175.htmlP.de Plunkett a écrit:Les paroles du pape François ont donné le ton : quand la réalité se présente comme inextricable, c'est l'heure de l'Esprit Saint.
Evangéliser la famille dans le monde occidental actuel est réellement un problème inextricable : gardons-nous de nier cette difficulté, de nous barricader dans la théorie et de réduire l'Eglise au rôle d'aumônerie de 4 % des Français. Gardons-nous –pour les plus agités– de jeter la suspicion sur le synode parce qu'il prend en compte (c'est sa mission) des réalités inédites...
Ne considérer que les couples vivant en accord –au moins apparent– avec la théologie catholique de la famille, serait une attitude anti-évangélisatrice : donc intenable de la part de l'Eglise, dans une société où bientôt la majorité des couples ne seront même plus mariés à la mairie.
Mais, par ailleurs, une autre attitude (non moins intenable) serait de dire : « il n'y a qu'à supprimer la théologie de la famille, et chaque état de vie se trouvera à l'aise ! » Cette pseudo-solution équivaudrait elle aussi à ne plus évangéliser.
Les deux attitudes symétriques, la « conservatrice » (le catho-club) et la « progressiste » (le n'importe quoi), aboutissent donc au même résultat : tourner le dos à l'évangélisation... Manque de confiance surnaturelle dans les deux cas ! (...)
Au-dessus de l'inextricable, il y a l'Esprit Saint présent à son Eglise : en particulier lorsqu'elle s'assemble en synodes ou en conciles. Quel catholique refuserait de faire confiance à l'Esprit Saint ? (...)
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Re: Synode catholique sur la famille
Vous savez très bien qu'il ne sortira RIEN de CONCRET de ce synode, sinon le STATU QUO !
Alors pourquoi tout ce battage médiatique et cet argent fou dépensé pour rien...
Comme d'hab vous faites l'autruche...
Alors pourquoi tout ce battage médiatique et cet argent fou dépensé pour rien...
Comme d'hab vous faites l'autruche...
Re: Synode catholique sur la famille
Je ne prétends pas savoir mieux que le Seigneur.levergero78 a écrit:Vous savez très bien qu'il ne sortira RIEN de CONCRET de ce synode
L'Esprit est souverain, Il nous guide où Il veut.
Mais un synode n'est jamais inutile.
Je regarde ce synode avec les yeux de la foi, tout simplement.levergero78 a écrit:Comme d'hab vous faites l'autruche
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Re: Synode catholique sur la famille
Une dévotion excessive, comme celle que vous semblez étaler, ne mène à rien, à une impasse ou pire encore au sectarisme et à l'intolérance.
Faites-y attention...
Faites-y attention...
Re: Synode catholique sur la famille
Oui, oui, c'est tellement "sectaire et intolérant" d'être un catholique marié depuis plus de 10 ans avec une musulmane...levergero78 a écrit:pire encore au sectarisme et à l'intolérance
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Re: Synode catholique sur la famille
Et les enfants, s'il y en a, ils sont élevés dans laquelle de ces deux religions ?
Re: Synode catholique sur la famille
Répondre à cette question serait HS ici, mais on peut poursuivre sur ce fil : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t76-mariage-a-mixite-religieuselevergero78 a écrit:Et les enfants, s'il y en a, ils sont élevés dans laquelle de ces deux religions ?
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Re: Synode catholique sur la famille
Homélie pour la clôture du synode :
http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2015/documents/papa-francesco_20151025_omelia-chiusura-sinodo-vescovi.html(...) Il y a certaines tentations pour celui qui suit Jésus. L’Évangile de ce jour en met au moins deux en évidence. Aucun des disciples ne s’arrête, comme fait Jésus. Ils continuent à marcher, ils avancent comme si de rien n’était. Si Bartimée est aveugle, eux ils sont sourds : son problème n’est pas leur problème. Ce peut être notre risque : devant les problèmes continuels, il vaut mieux avancer, sans nous laisser déranger. De cette façon, comme ces disciples, nous sommes avec Jésus, mais nous ne pensons pas comme Jésus. On est dans son groupe, mais on perd l’ouverture du cœur, on perd l’émerveillement, la gratitude et l’enthousiasme et on risque de devenir “ des routiniers de la grâce ”. Nous pouvons parler de lui et travailler pour lui, mais vivre loin de son cœur, qui est penché vers celui qui est blessé. Là est la tentation : une “spiritualité du mirage ” : nous pouvons marcher à travers les déserts de l’humanité sans voir ce qu’il y a réellement, mais bien ce que nous voudrions voir, nous ; nous sommes capables de construire des visions du monde, mais nous n’acceptons pas ce que le Seigneur nous met devant les yeux. Une foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride et, au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts.
Il y a une seconde tentation, celle de tomber dans une “ foi programmée ”. Nous pouvons marcher avec le peuple de Dieu, mais nous avons déjà notre plan de marche, où tout rentre : nous savons où aller et combien de temps y mettre ; tous doivent respecter nos rythmes et chaque inconvénient nous dérange. Nous risquons de devenir comme “ beaucoup de ces gens ” de l’Évangile qui perdent patience et rabrouent Bartimée. Peu avant, ils avaient rabroué les enfants (cf. 10, 13), maintenant le mendiant aveugle : celui qui gêne ou n’est pas à la hauteur est à exclure. Jésus au contraire veut inclure, surtout celui qui est tenu aux marges et qui crie vers lui. Ceux-là, comme Bartimée, ont la foi, parce que savoir qu’on a besoin de salut est la meilleure façon de rencontrer Jésus (...)
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Re: Synode catholique sur la famille
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/10/24/un_rapport_final_sous_le_signe_du_discernement_et_de_la_tendresse/1181838(...) La commission chargée du rapport final est parvenue à élaborer un texte susceptible de satisfaire la majorité des pères du Synode. L'ensemble des 94 articles a été adopté ce samedi en fin d'après-midi (...)
Un des paragraphes consacré aux divorcés-remariés n'a été adopté que de justesse, avec 178 pour et 80 votes contre pour le paragraphe 85, il concernait la notion de "discernement" dans l'accompagnement des divorcés-remariés et la nécessité de distinguer les cas. 72 pères du Synode ont voté contre le paragraphe 84, également consacré à l'accompagnement pastoral des couples divorcés-remariés, et 64 contre le paragraphe 86, qui évoque la question du "for interne".
Le document est fidèle à la doctrine mais bienveillant à l’égard de toutes les familles sans exclusion, et se situe pleinement dans l’esprit du pontificat du Pape François.
Le rapport final n’offre pas de solutions toutes faites, mais il propose des pistes de réflexion et d’action, sous le signe de l’accompagnement et du discernement pastoral, de l’accueil et de la tendresse, sans toucher à la doctrine sur l’indissolubilité du mariage (...)
En 94 points et une cinquantaine de pages, le rapport aborde les situations les plus diverses : les mariages mixtes, ou avec disparité de culte, la liberté religieuse, l’éducation des enfants, l’influence des médias, l’importance des écoles catholiques, la protection de la vie à toutes ses étapes, l’avortement, l’euthanasie et la peine de mort, l’adoption, la théorie du genre, la formation des prêtres, la préparation au mariage, l’importance du langage, les migrants, les chrétiens persécutés, les personnes âgées, la pauvreté et l’exclusion sociale, les conflits et les tensions sociales (...)
En ce qui concerne, en particulier, la question sensible des divorcés-remariés, le rapport propose une voie de sortie, celle du « for interne ». Avec l’aide d’un prêtre, les fidèles sont invités à prendre conscience de leur situation devant Dieu et à suivre un parcours de discernement. S’appuyant sur l’exhortation de Jean Paul II Familiaris Consortio, le texte souligne en effet que les situations sont très différentes entre elles. Les divorcés remariés doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes en évitant tout motif de scandale (...)
Le texte encourage les politiques chrétiens à s’engager en faveur de la promotion et de la défense de la vie et de la famille, de la liberté religieuse et du droit à l’objection de conscience. Il rejette de toute ses forces les interventions coercitives des États en faveur de la contraception, de la stérilisation et de l’avortement, et encourage la redécouverte de l’encyclique Humanae vitae du pape Paul VI, et le contrôle naturel des naissances (...)
En ce qui concerne les familles ayant parmi leurs membres des personnes à tendance homosexuelle, l’Église réaffirme que toute personne doit être respectée dans sa dignité. En revanche, elle se prononce résolument contre le mariage entre personnes de même sexe (...)
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Re: Synode catholique sur la famille
Le Synode s'est mis en attitude d'écoute et d'analyse des nouvelles réalités des familles du XXIème siècle, mais il n'a jamais été question de s'aligner sur les mœurs du temps. Les groupes de pressions sur l'Eglise en seront naturellement mécontents.
Les points positifs sont : 1. d'abord l'introduction du Synode comme un moyen plus courant de conseil du Pape et 2. le fait que cette réunion d'un si grand nombre d'Evêques - venus de toute la planète - ait pu dégager un consensus (à la majorité des 2/3) sur la plupart des points soulevés.
Ce Synode a testé la solidité des fondations de l'Eglise catholique. Et cette fondation c'est les Evangiles et la foi non les questions de morales ou de discipline dans l'Eglise. Les questions de morale ou de discipline n'ont jamais constitué le fondement du christianisme. Ces questions ont toujours été " secondes " (pas " secondaires ") au sens où elles découlent du dogme de la foi, mais ne commandent en aucun cas les questions de dogme. Ce Synode a donc prouvé que l'appui sur la foi dans l'Eglise catholique est encore solide ... très rassurant, pour moi.
Le Concile a, semble-t-il, opté pour traiter de l'homosexualité en dehors de la question de la famille. Pour moi c'est juste car la famille n'est pas résumé à " une communauté de vie et d'amour ". La famille telle qu'elle est comprise par l'Eglise catholique se situe tout à la fois à l'articulation de la succession des générations et de la différence sexuelle, c'est à dire au lieu des enjeux fondateurs de l'humanité.
Mais on ne saura ce qui est finalement retenu de ce Synode que lorsque le pape aura rédigé le rapport final dans 3 ou 6 mois.
Les points positifs sont : 1. d'abord l'introduction du Synode comme un moyen plus courant de conseil du Pape et 2. le fait que cette réunion d'un si grand nombre d'Evêques - venus de toute la planète - ait pu dégager un consensus (à la majorité des 2/3) sur la plupart des points soulevés.
Ce Synode a testé la solidité des fondations de l'Eglise catholique. Et cette fondation c'est les Evangiles et la foi non les questions de morales ou de discipline dans l'Eglise. Les questions de morale ou de discipline n'ont jamais constitué le fondement du christianisme. Ces questions ont toujours été " secondes " (pas " secondaires ") au sens où elles découlent du dogme de la foi, mais ne commandent en aucun cas les questions de dogme. Ce Synode a donc prouvé que l'appui sur la foi dans l'Eglise catholique est encore solide ... très rassurant, pour moi.
Le Concile a, semble-t-il, opté pour traiter de l'homosexualité en dehors de la question de la famille. Pour moi c'est juste car la famille n'est pas résumé à " une communauté de vie et d'amour ". La famille telle qu'elle est comprise par l'Eglise catholique se situe tout à la fois à l'articulation de la succession des générations et de la différence sexuelle, c'est à dire au lieu des enjeux fondateurs de l'humanité.
Mais on ne saura ce qui est finalement retenu de ce Synode que lorsque le pape aura rédigé le rapport final dans 3 ou 6 mois.
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Le synode et nos humanités blessées
Seigneur, à quoi sert toute cette communication, cette sollicitation de prières ? Où étaient les humanités blessées de ton peuple exposées aux rires du démon lors de ces débats futiles ?
Le Pape et les pères synodaux ont rouvert non-intentionnellement de vieilles blessures en abordant un sujet aussi intime que la famille, tout cela pour aboutir, semble-t-il, vers la conclusion prévisible de ne finalement pas changer grand chose. Le rapport n'était pas publié que déjà les cris de déception se font entendre...
"Vanité des vanités. Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil." dit l'Ecclésiaste
En ce qui me concerne, je ne crois pas et ne croirai peut-être jamais à une réponse à la crise qui viendrait de ce côté. Je ne parle pas de la "crise de l'Eglise" dans le monde occidental qui n'est qu'une vanité parmi d'autres.
Je parle de la crise humaine suscitée par une société individualiste où la désacralisation touche y compris nos aspirations les plus séculières, où "la mort du Père" n'est pas la mort de Dieu dont quelques anticléricaux se croyant sous la IIIème République et jouant les franc-maçons du dimanche pourraient se réjouir ; mais la mort tant de De Gaulle, de Jaurès, de Marianne, de Tocqueville, de Montesquieu et de tous les autres...
C'est le moment où la modernité qui se caractérisait naguère par un transfert de sacralité vers des aspirations séculières s'effondre sur elle même pour devenir "ultra-modernité", soit une forme de modernité où ces mêmes aspirations sont à leur tour questionnées... et rejetées !
Car quoi de plus vide qu'une église rurale sinon un bureau de vote un jour d'élection ?
C'est cette crise profonde qui affecte "l'individu" dépouillé de sa personne même par une société devenue épuisante pour lui sur le plan existentiel. Cette société du "tout consomptible" où "l'amour dure 3 ans" et où qui n'a pas une Rolex à 50 ans a râté sa vie.
Et ne nous y trompons pas, nous avons la société que nous méritons ! Cette société du dernier Homme que nous dressons fièrement face aux vociférations fanatiques des criminels jihadistes (vers lesquels se tourne une partie de notre jeunesse !) nous l'avons réclamée à grands cris et la brandissons même fièrement ! Aussi, tous avons notre part de responsabilité dans la misère sentimentale, affective, familiale etc.... de l'Homme du 21ème siècle dénoncée magistralement par Michel Houellebecq dans un livre mal compris par qui ne l'a pas lu !
Tous, nous devrions être privés de communion !
Face à la montée triomphale de l'individualisme, la seule réponse que semble avoir le magistère est de se concentrer de manière de manière récurrente sur la "famille". Ils semblent agir comme pour sauver le noyau dur et colmater les brèches faites à l'Arche du Salut tandis que le reste du monde est emporté par les flots du déluge.
A l'image du "communautarisme" musulman, le "familialisme" catholique devient alors la nouvelle posture post-cléricale (à moins qu'elle ne soit neo-cléricale) sensée résister à la "tempête du modernisme" par l'érection d'une sous-culture cloisonnée par laquelle tout est sensé passer pour le fidèle.
Là où le Christ disait que celui qui croyait en lui devait être prêt à subir la division de sa famille, on semble au contraire sacraliser la famille plus que Dieu lui même, condamnant celui qui la mettrait à mal de "destruction subjectiviste" !
Là où le Christ mettait l'accent sur la démarche personnelle justement dépouillée des considérations familiales, tout est au contraire mis en oeuvre pour que la famille soit le lieu quasi-exclusif de la transmission de la foi...
Ainsi, le Pape François nous exhortait à prier comme pour que nos familles soient "des cénacles de communions" et "des petits églises domestiques"... sans même se soucier de considérer si nos familles étaient seulement... croyantes...
Mais le paradoxe est immense pour les personnes comme moi, venant d'un arrière plan athée ou agnostique et baptisées adultes, de constater que c'est précisément cette démarche de libre pensée dont nous sommes héritiers qui nous offre la possibilité d'une conversion personnelle au Christ !
"Mon fils, observe la discipline que t'impose ton père et ne néglige pas l'enseignement de ta mère" (Pro 1,8) ne concernerait pourtant que le niveau le plus bas de la spiritualité selon St Grégoire de Nysse, celui d'un "enfant immature".
A tel point que le Christ, au contraire, appelle à une autre forme de relation avec le Seigneur basée sur l'amour fusionnel du Cantique des Cantiques après avoir fait l'expérience du détachement de l'Ecclésiaste des vanités de ce monde.
A l'heure où la foi relève de plus en plus de la démarche personnelle et non familiale, ne conviendrait-il pas de mettre en avant la personne plutôt que d'instrumentaliser la famille ?
Certes, la famille est un élément important pour la personne car il s'agit, dans l'idéal, d'une cellule ouverte sur le monde qui est un lieu de construction pour lui. Mais si cet idéal faisait défaut, il n'en demeure pas moins que la personne s'accomplit, non pas exclusivement dans le cadre familiale mais aussi et surtout dans sa relation avec l'ensemble de l'Humanité, c'est à dire en aimant son prochain comme elle même ! De cette sorte, il est aussi possible de se construire et de s’accomplir sans famille présente.
Car n'est-ce pas l'Humanité, avant la famille, qui est l'icône du Dieu Trinité ?
La réponse ne viendrait-elle pas de la mystique, de la conversion des coeurs qui nous ferait redécouvrir l'unité intrinsèque du genre humain. Et le reste ne suivrait-il pas de lui même ?
Si nous pouvions prendre conscience de l'Eternité et de l'impermanence, ne serait-elle plus évidente la nécessité qui nous incomberait de bâtir nos vies sur le roc ? Ne tendrions pas vers l'aspiration à ne pas nous sentir lésés par la vie en nous voyants comme d'éternels insatisfaits livrés à la surenchère insatiable de nos désirs et de nos aspirations vénales ?
Re: Synode catholique sur la famille
Vous pensez donc que vos prières ne servent à rien ?Theobald a écrit:Seigneur, à quoi sert toute cette communication, cette sollicitation de prières ? Où étaient les humanités blessées de ton peuple exposées aux rires du démon lors de ces débats futiles ?
Des protestations beaucoup plus modérés que ce à quoi je m'attendais en fait. J'en ai été même surpris et je n'en connais pas la raison ... Peut-être que les médias savent que le rapport final ne sera que dans 3 à 6 mois, peut-être comprennent-ils que l'Eglise catholique ne se pliera pas à " l'air du temps ", mais j'en doute fort.Théobald a écrit:Le rapport n'était pas publié que déjà les cris de déception se font entendre...
Jusqu'à un certain point, c'est affectivement une " vanité ", mais dans la mesure où " la Barque de Pierre " (l'Eglise catholique) a reçu réellement mission de transmettre la foi, c'est au contraire un enjeu tout à fait capital. Jésus semble le dire Lui-même : " Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? " (Lc 18, 8)Théobald a écrit:Je ne parle pas de la "crise de l'Eglise" dans le monde occidental qui n'est qu'une vanité parmi d'autres.
J'entendais Michel Onfray dans une vidéo dire que nous assistions à l'effondrement du christianisme, moi j'y vois plutôt l'effondrement de la civilisation issue des Lumières et de la Révolution française. Au moment où la sécularisation est largement victorieuse, au moment où la rupture avec la référence à Dieu confine à l'athéisme au moins en pratique, on s'aperçoit qu'aucune de nos référence n'est solide. C'est un juste retour des choses. Je ne vois pas ce que l'Eglise catholique peut y faire parce que cette situation découle d'un rejet massif de Dieu - au moins dans notre pays (désaffection du culte, dilution ou rejet des convictions, morale individuelle à géométrie variable, oubli de Dieu, immersion dans la consommation)Théobald a écrit:Je parle de la crise humaine suscitée par une société individualiste où la désacralisation touche y compris nos aspirations les plus séculières, où "la mort du Père" n'est pas la mort de Dieu dont quelques anticléricaux se croyant sous la IIIème République et jouant les franc-maçons du dimanche pourraient se réjouir ; mais la mort tant de De Gaulle, de Jaurès, de Marianne, de Tocqueville, de Montesquieu et de tous les autres...
C'est le moment où la modernité qui se caractérisait naguère par un transfert de sacralité vers des aspirations séculières s'effondre sur elle même pour devenir "ultra-modernité", soit une forme de modernité où ces mêmes aspirations sont à leur tour questionnées... et rejetées !
Car quoi de plus vide qu'une église rurale sinon un bureau de vote un jour d'élection ?
C'est cette crise profonde qui affecte " l'individu " dépouillé de sa personne même par une société devenue épuisante pour lui sur le plan existentiel. Cette société du "tout consomptible" où "l'amour dure 3 ans" et où qui n'a pas une Rolex à 50 ans a râté sa vie.
Nous avons certainement une part de responsabilité, mais étant moi-même croyant issu d'un milieu agnostique-athée, si je suis " responsable " ce n'est pas en premier lieu de ce " décrochage d'avec Dieu " de toute une génération celle de mes parents et celle de ma génération (pour les plus jeunes, je ne sais pas).Theobald a écrit:Et ne nous y trompons pas, nous avons la société que nous méritons ! Cette société du dernier Homme que nous dressons fièrement face aux vociférations fanatiques des criminels jihadistes (vers lesquels se tourne une partie de notre jeunesse !) nous l'avons réclamée à grands cris et la brandissons même fièrement ! Aussi, tous avons notre part de responsabilité dans la misère sentimentale, affective, familiale etc.... de l'Homme du 21ème siècle dénoncée magistralement par Michel Houellebecq dans un livre mal compris par qui ne l'a pas lu !
J'entends pas là qu'il s'agit d'un phénomène d'apostasie massive qui nous a touchés tous - plus ou moins. Si on doit imaginer une démarche pénitentielle ... elle devrait toucher 4/5 des baptisés en France (pas que les divorcés remariés, les homosexuels ou je ne sais quel autre " pécheur public ") - s'ils désirent encore être en amitié avec Dieu, ce qui est loin d'être évident !Theobald a écrit:Tous, nous devrions être privés de communion !
L'Eglise catholique ne peut pas faire de miracle, elle propose ce à quoi elle croit : Jésus-Christ Sauveur et le monde l'accepte ou non. Le Messie, Lui-même est venu et a été fort mal reçu (Prologue de Jean). Pouvons-nous faire mieux ? On peut juste suivre le Christ sans se plaindre. Vous sous-estimez l'importance de la famille, je crois. Comme je l'ai dit plus haut : la famille telle qu'elle est comprise par l'Eglise catholique se situe tout à la fois à l'articulation de la succession des générations et de la différence sexuelle, c'est à dire qu'il s'agit d'un enjeu majeur pour l'avenir de l'humanité - enjeu également majeur pour ceux qui veulent transformer ce chapitre en " libre marché " et font avec des moyens énormes la promotion de ce " relativisme pratique " dont parle François dans Laudato Si, relativisme pratique ou pollution mentale si profitables au gros business mondialisé.Theobald a écrit:Face à la montée triomphale de l'individualisme, la seule réponse que semble avoir le magistère est de se concentrer de manière de manière récurrente sur la "famille". Ils semblent agir comme pour sauver le noyau dur et colmater les brèches faites à l'Arche du Salut tandis que le reste du monde est emporté par les flots du déluge.
A l'image du "communautarisme" musulman, le "familialisme" catholique devient alors la nouvelle posture post-cléricale (à moins qu'elle ne soit neo-cléricale) sensée résister à la "tempête du modernisme" par l'érection d'une sous-culture cloisonnée par laquelle tout est sensé passer pour le fidèle.
Cette démarche de libre pensée se joue sur la place publique, mais également dans le secret de notre cœur devant Dieu et dans la vie concrète que le Christ nous donné à porter (blessures, deuils, limites, péché, etc ...) et à offrir à Dieu unis au sacrifice du Christ. Notre liberté se joue au jour le jour parfois assez loin du brillant de notre société de " communication ", du " spectacle " et des " petites phrases " : " Celui qui ne porte pas sa croix et ne marche pas à ma suite ne peut pas être mon disciple " (Lc 14, 27) et " En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. " (Jn 12, 24)Théobald a écrit:Mais le paradoxe est immense pour les personnes comme moi, venant d'un arrière plan athée ou agnostique et baptisées adultes, de constater que c'est précisément cette démarche de libre pensée dont nous sommes héritiers qui nous offre la possibilité d'une conversion personnelle au Christ !
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La réponse ne viendrait-elle pas de la mystique, de la conversion des cœurs qui nous ferait redécouvrir l'unité intrinsèque du genre humain. Et le reste ne suivrait-il pas de lui même ?
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Re: Synode catholique sur la famille
Le rapport final du synode, en cliquant sur les liens proposés à cette adresse : http://religions.blogs.ouest-france.fr/archive/2015/11/04/rapport-final-du-synode-sur-la-famille-14983.html
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Re: Synode catholique sur la famille
Parler de la famille entre hommes célibataires, sans dialoguer avec les femmes, c' est un peu curieux.
C' est curieux en effet. Mais c' est un fait que chez ces hommes célibataires les femmes ne pèsent pas lourd dans leur esprit et ne méritent pas de dialoguer avec eux.
Rappelez-vous cette sortie que Mgr Vingt-trois avait faite à propos des femmes : "C'est bien beau d'avoir une jupe mais c'est une tête qu'il faut avoir"
Il eut beau s' en repentir mais il ne put empêcher que son acte manqué révèlât sa pensée la plus intime à leur égard.
C' est curieux en effet. Mais c' est un fait que chez ces hommes célibataires les femmes ne pèsent pas lourd dans leur esprit et ne méritent pas de dialoguer avec eux.
Rappelez-vous cette sortie que Mgr Vingt-trois avait faite à propos des femmes : "C'est bien beau d'avoir une jupe mais c'est une tête qu'il faut avoir"
Il eut beau s' en repentir mais il ne put empêcher que son acte manqué révèlât sa pensée la plus intime à leur égard.
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