"djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
+17
bakary
yacoub
gfalco
indian
dan26
da_niel
Emmanuelle78
OlivierV
Nicolas
Musashi974
rosarum
Delamour
Roque
Yahia
amandine
red1
phobos
21 participants
Page 2 sur 14
Page 2 sur 14 • 1, 2, 3 ... 8 ... 14
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Tout à fait d'accordamandine a écrit:Je crois que parfois il en faut peu pour que tout bascule. Ca me fait un peu penser aux profil des Djihadiste de ce texte...
...A une autre époque, c'était les terroristes d'extrême-gauche qui recrutaient ainsi ; et encore à une autre époque, l'armée...
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Paix,Idriss a écrit:A rapprocher de : Les djihadistes achètent "L'Islam pour les nuls" ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2425-les-djihadistes-achetent-l-islam-pour-les-nuls )
Il y a un phénomène d'acculturation à prendre en considération , acculturation qui touche "les descendants d'immigrés", mais aussi les "de souches"...Et quand un "de souche" se converti si il n'a pas un certain bagage intellectuel et spirituel , voir politique il est facilement manipulable et endoctrinable...
A l’accusassions classique qualifiant l'islam de secte on pouvait opposer la diversité des opinions , des comportements, des orientations ... Cette variété préservait d'une certaine manière les individus.
Contrairement au un témoin de jéhovah par exemple qui sont interchangeables, ont un discours stéréotypé , l'islam se vivait dans la pluralité.
Aujourd'hui les néo-djihadistes sont barrés dans des discours étroits et extrêmement normalisés , conditionnés sans nuances le tous dans un cadre vaguement islamique proche du niveau zéro.
A rapprocher de çà aussi:
- reportage:
Ajoutée le 22 sept. 2013
Zoom sur un phénomène qui inquiète les services de police français et européens. Des jeunes français combattraient en Syrie, aux côtés des opposants islamistes à Bachar al-Assad. Après la Bosnie, l'Irak et l'Afghanistan, la Syrie est devenue la nouvelle terre du Jihad. Il s'agirait de centaines de Français.
Reportage qui a un an depuis le phénomène n' a fait qu'empirer...Et nos gouvernant ont toujours plusieurs coups de retard...
Vous avez partiellement raison; confondre, comme nous en avons déjà parlé, le Djihad intrinsèque primordial avec le Djihad extrinsèque par exemple, fait perdre de nombreux hommes; mais le manque de Culture Spirituelle ne fait pas tout !
"En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi." Luc 10.21
De nombreux pharisiens et grecs étaient cultivés, mais ils n'avaient ni l'Intelligence de Coeur, ni l'Intelligence de la Foi, comme l'explique Saint-Paul ! ! De sorte qu'ils n'ont pas su Reconnaître ce qui est, en ce qui était porté à leur Connaissance !
Par contre, des enfants, symbolisant les coeurs purs, Innocents types, sans Orgueil, ont spontanément Reconnu le Messie qui Oeuvre devant eux pour la Gloire de Dieu !
Cf 1 Corinthiens 1.17-31, par exemple.
Fraternellement
Delamour- Messages : 586
Réputation : 0
Date d'inscription : 03/09/2012
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Jolies considérations sur les jihâdiste,mais comme d'hab', la focalisation sur ce point aboutit à l'omission de la question essentielle dont plus personne ne parle.
Pour rappel, si les chiffres notés sont exacts , il y a plus de français que de trucs (et proportionnellement c'est encore pire), pourtant voisins, et réputés sous régime "islamiste"...
Mais il est vrai que ce pays -démocratique- est en croissance, prospère, confiant en son avenir.
NE S'AGIT-IL PAS AUSSI D'UNE CRISE DE LA REPUBLIQUE ???? Personne n'en parle.
Pour rappel, si les chiffres notés sont exacts , il y a plus de français que de trucs (et proportionnellement c'est encore pire), pourtant voisins, et réputés sous régime "islamiste"...
Mais il est vrai que ce pays -démocratique- est en croissance, prospère, confiant en son avenir.
NE S'AGIT-IL PAS AUSSI D'UNE CRISE DE LA REPUBLIQUE ???? Personne n'en parle.
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Hum... Dans les articles postés sur ce fil, je trouve qu'on arrive justement à la conclusion que c'est SURTOUT une crise de la République, non ?Yahia a écrit:NE S'AGIT-IL PAS AUSSI D'UNE CRISE DE LA REPUBLIQUE ???? Personne n'en parle.
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Paix,-Ren- a écrit:Hum... Dans les articles postés sur ce fil, je trouve qu'on arrive justement à la conclusion que c'est SURTOUT une crise de la République, non ?Yahia a écrit:NE S'AGIT-IL PAS AUSSI D'UNE CRISE DE LA REPUBLIQUE ???? Personne n'en parle.
Quand les élites politiques font Ontologiquement Preuve d'Incivisme, d'Iniquité, qu'attendre d'Elles ?
La Décadence de la Société ne vient-elle pas de la Décrépitude des "représentants du Peuple", de leur (in)Dignité, de leur (in)Crédibilité, de leur (in)Exemplarité ... ?
C'est par où que pourrit le poisson, au fait ?
Fraternellement
Delamour- Messages : 586
Réputation : 0
Date d'inscription : 03/09/2012
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
-Ren- a écrit:Hum... Dans les articles postés sur ce fil, je trouve qu'on arrive justement à la conclusion que c'est SURTOUT une crise de la République, non ?Yahia a écrit:NE S'AGIT-IL PAS AUSSI D'UNE CRISE DE LA REPUBLIQUE ???? Personne n'en parle.
Pas vraiment , de tout cela on dit surtout que les jihadistes sont en rupture de société, en on parle de leur errance, de leur crise, oui. Mais on ne parle pas de la crise de la république elle-même , qui a provoqué cela.
Donc focalisation sur ce qui se passe dans la tête d'un jihâdiste,(ce qui est commode: lui ce n'est pas nous) et non essai de savoir ce qui se passe dans la République qui les a engendré (un peu plus difficile: la République c'est nous, aussi) ....
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Bien vuYahia a écrit:Pas vraiment , de tout cela on dit surtout que les jihadistes sont en rupture de société, en on parle de leur errance, de leur crise, oui. Mais on ne parle pas de la crise de la république elle-même , qui a provoqué cela.
Donc focalisation sur ce qui se passe dans la tête d'un jihâdiste,(ce qui est commode: lui ce n'est pas nous) et non essai de savoir ce qui se passe dans la République qui les a engendré (un peu plus difficile: la République c'est nous, aussi) ....
...Décidément, merci de ton retour !
Aurais-tu une piste d'auteur ayant travaillé plus précisément sur cette crise de la République ?
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Zemmour-Ren- a écrit:Aurais-tu une piste d'auteur ayant travaillé plus précisément sur cette crise de la République ?
Roque- Messages : 5064
Réputation : 23
Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Roque a écrit:Zemmour
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Ne pas confondre: travailler sur et travailler à.
De fait, il concourt puissamment à accentuer la crise.
De fait, il concourt puissamment à accentuer la crise.
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Yahia a écrit:Ne pas confondre: travailler sur et travailler à.
De fait, il concourt puissamment à accentuer la crise.
...Pour revenir sur l'axe essentiel de réflexion que ta première intervention a soulevé, il serait tout de même bon de trouver une piste de réflexion dans un autre contexte (je doute qu'aucun intellectuel ne l'ait déjà fait...) ; afin de trouver ce genre de chose, quelqu'un aurait une idée d'un autre "absolu" qui attire les jeunes français en perte de repère (autre que ceux déjà mentionnés ici : djihadisme, extrême-droite...) et qui aurait permis cette étude ?
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
-Ren- a écrit:
...Pour revenir sur l'axe essentiel de réflexion que ta première intervention a soulevé, il serait tout de même bon de trouver une piste de réflexion dans un autre contexte (je doute qu'aucun intellectuel ne l'ait déjà fait...) ; afin de trouver ce genre de chose, quelqu'un aurait une idée d'un autre "absolu" qui attire les jeunes français en perte de repère (autre que ceux déjà mentionnés ici : djihadisme, extrême-droite...) et qui aurait permis cette étude ?
Là on continue à explore la tête du jihâdiste. ( Et dans les absolus récupérateurs, il existe aussi de nobles conversions, et des retours à la normale par un coup de foudre heureux, entre autres....)
Moi je propose d'explorer la République malade qui l'a engendré. Une petite descente aux enfers , à l'anti-Zemmour absolu, serait de se plonger dans le livre d'Aissam Ait-Yahya "De l'idéologie islamique française".
Accrochez vos ceintures:
Petit aperçu tiré des titres de Chapitres:
Et j'en passe de meilleurs."De l'origine chrétienne des idéologies séculières contemporaines"
"De la religion chrétienne à la religion démocratie: genèse religieuse de l'Occident".
"De la nature utopique de la religion démocratique"
"Désavouer l'utopie, résister et contester"
" De l'acculturation contemporaine: darwinisme social, héritage colonial et ethnocentrisme colonial"
Très éclairant sur les ravages dans les esprits que provoque l'hypocrisie d'une République dans laquelle il n'y a pas de vraie Liberté, aucune Egalité, et encore moins de Fraternité, et ou chacune de ces Valeurs n'est officiellement assénée pour mieux opprimer la minorité et nullement pour la faire appliquer réellement dans leur vie quotidienne.
Une République qui offre de l'emploi à ses jeunes, qui en offre autant et de manière équitable à ses "souchiens" qu'à ces citoyens bronzés, qui les laisse exercer sans chicanes le libre exercice de leur foi, dont les policiers ne pratiquent pas le délit du faciès, qui ne les censure pas, qui a dans sa pratique une attitude fraternelle, et non de suspicion systématique, qui a foi en elle-même et en son avenir, une république qui cesse d'avoir peur de tous les dangers, de tous les progrès, de toutes les innovations,et qui cesse de se replier sur un passé fantasmé beau et pur. Là peut-être nous aurons moins de jihâdistes.
Mais ce n'est pas vos grosses loupes sur eux qui changeront quoi que ce soit à la cause qui les a engendrée, à savoir la déliquescence accélérée de notre civilisation. Et on ne s'en sortira pas pas par un "retour aux valeurs" compris comme un renforcement mortifère de normes désuettes, auquel une réaction bête et sans âme appelle. On s'en sortira, si on peut , par un retour vivifiant et libre à ces valeurs, si elles nous ouvrent à nos libertés, à celles des autres, si elles nous apportent dans les faits , et non plus dans les prétextes une ouverture nouvelle à la vie en commun.
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Jamais entendu parler, merci donc déjà pour cette découverte (si particulière soit-elle)Yahia a écrit:Une petite descente aux enfers , à l'anti-Zemmour absolu, serait de se plonger dans le livre d'Aissam Ait-Yahya "De l'idéologie islamique française".
Personnellement, je me soucie surtout de comprendre, et l'idée directrice de ce fil est bien de se pencher aussi -voire surtout- sur cette "crise de la République"Yahia a écrit:ce n'est pas vos grosses loupes sur eux qui changeront quoi que ce soit à la cause qui les a engendrée, à savoir la déliquescence accélérée de notre civilisation
...Pour ce qui est de changer les choses, là, c'est à mon sens encore un autre sujet...
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
La question du "délit au faciès" n'est elle pas HS avec des cas comme David Drugeon ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2273-david-drugeon-jihadiste-breton ) ou encore Axime Hauchard dont on nous parle aujourd'hui ?Yahia a écrit:Une République qui offre de l'emploi à ses jeunes, qui en offre autant et de manière équitable à ses "souchiens" qu'à ces citoyens bronzés, qui les laisse exercer sans chicanes le libre exercice de leur foi, dont les policiers ne pratiquent pas le délit du faciès, qui ne les censure pas, qui a dans sa pratique une attitude fraternelle, et non de suspicion systématique, qui a foi en elle-même et en son avenir, une république qui cesse d'avoir peur de tous les dangers, de tous les progrès, de toutes les innovations,et qui cesse de se replier sur un passé fantasmé beau et pur. Là peut-être nous aurons moins de jihâdistes
http://www.lecourrierdeleure.fr/2014/11/17/otages-decapites-en-syrie-un-rogebourgeron-parmi-les-bourreaux/L'Etat Islamique (Daesh) a diffusé dimanche 16 novembre 2014 une vidéo de décapitations de l’otage américain Peter Kassig et de dix-huit soldats syriens. Parmi les terroristes, figurerait un jeune français, apprenait-on ce lundi matin (...) Maxime, 22 ans, a en tout cas été formellement reconnu par deux de ses proches et par le journaliste qui avait recueilli son témoignage, durant l’été 2014. Le jeune homme, originaire de Bosc-Roger-en-Roumois, s’était radicalisé en janvier 2013, rappellent nos confrères de Normandie actu.
René et Janine, les voisins de la famille, rue René-Grouvel, ont aussi reconnu sur le champ le jeune homme, en allumant leur télévision ce lundi 17 novembre au matin. Ils décrivent un garçon “gentil, courageux, poli, bien élevé“ (...)
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Lu sur un blog catholique :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/11/18/xavier-hauchard-et-le-desert-mental-de-la-societe-marchande-5492306.htmlEx-chef des négociateurs du RAID (police nationale), Christophe Caupenne (...) était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC pour parler de Maxime Hauchard et de son copain : les deux jeunes Normands devenus bourreaux-stars chez Daech. S'appuyant notamment sur une étude du CPDSI*, Caupenne a expliqué que, parmi les jeunes de l'Hexagone devenant djihadistes, on trouve désormais :
- nombre d'enfants des classes moyennes
- élevés sans aucun repère,
- qui ont fait des dépressions nerveuses,
- et qui se sont auto-recrutés pour le djihad grâce à l'internet,
- leur porte d'entrée dans le djihad étant les théories du complot omniprésentes sur la toile (version « complot contre l'islam »),
- après avoir été formatés mentalement par l'ultra-violence de jeux vidéos comme Call of duty, souligne Caupenne.
Notons ces six données. Elles obligent à nuancer les explications habituelles sur le « djihadisme français ».
Maxime Hauchard, du petit bourg de Bosc-Roger (une commune pavillonnaire « où rien ne se passe », selon Le Courrier de l'Eure), n'était pas un immigré. S'il a choisi de devenir un avatar djihadiste (sans rien connaître de religieux, comme beaucoup d'islamistes), c'est pour des raisons propres aux adolescents du désert occidental. Et par désir d'une violence collective et absolue. Une de ses camarades de lycée en témoigne : c'est dès 2009, à l'âge de 17 ans, que Hauchard a décidé -sous l'influence de l'internet- qu'il était un djihadiste. Il s'est mis à envoyer des tweets « qui n'étaient pas seulement de la religion », dit la jeune fille : « on voyait qu'il avait un problème... » Ce problème était le désir de tuer, sous un prétexte ou un autre. Et c'était quatre ans avant que le garçon prenne (spontanément) l'avion pour Istanbul et aille se présenter aux djihadistes à la frontière turco-syrienne... Maxime Hauchard a déclaré en août dernier, à BFM-TV, s'être radicalisé « avec des vidéos sur Internet ». On connaît ces vidéos djihadistes : elles sont absurdes mais d'une grande efficacité émotionnelle, scénarisées de façon quasi-hollywoodienne, exactement comme les jeux vidéo qui sont l'univers de millions de gamins.
D'où les constats de Caupenne et des sociologues, cliniciens sans parti-pris :
- les jeunes de nos classes moyennes qui se « djihadisent » via le Net sont un pur produit de notre société ; enfants de familles consuméristes, ayant grandi dans un désert intellectuel et moral, ils sont polarisés sur l'ultra-violence par l'audiovisuel, la Toile et les jeux vidéos. Dans ce monde commercial, l'ultra-violence n'est qu'un produit de consommation vide de sens. La consommation étant l'unique horizon occidental, les jeunes prennent l'ultra-violence, qui en fait partie, pour un univers normal... Mais, étant jeunes, ils sentent le besoin de trouver un univers (de violence) qui affirmerait avoir du sens. La seule offre dans ce domaine est aujourd'hui le djihadisme ! D'où, chez les ados, la diffusion aberrante de l'expression « faire le djhad » alors qu'ils n'en ont aucune compréhension réelle, ni religieuse ni géopolitique.
Cette dimension comportementale propre aux Occidentaux n'invalide évidemment pas la dimension islamique du djihadisme (...) Mais ce n'est que la moitié du problème ! Nous serions ineptes de refuser de voir l'autre moitié : le fait que le désert mental de la société de marché produit chez nous une génération d'adolescents en déshérence, orphelins de toute éthique et de toute culture, et livrés au décervelage d'un entertainment pervers effaçant le bien et le mal – parce qu'il fait commerce de tout et notamment des ténèbres au fond de l'homme (...)
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Un commentaire lu sur FB :
Je ne crois pas que ce qui motive les jeunes en partance soit un "autre idéal" que l'impératif de jouissance et le consumérisme ambiant. Je crois même, bien au contraire, que l'EI laisse miroiter un potentiel de jouissance des plus débridés (la possibilité de posséder des femmes esclaves en est une forme, par exemple). Et je crois qu'il y a, dans la tentation que représente l'EI, l'exaltation d'un paradis possible qui n'a rien de spirituel, mais est bien encore un autre fantasme de jouissance.
En d'autres termes, si je suis bien d'accord pour faire le constat que les jeunes en partance sont des "déshérités", fragiles mentalement, je ne crois pas une seule seconde que l'EI représente pour eux un moyen de répondre à une quelconque soif spirituelle. L'EI leur offre un nouveau moyen, inédit, de s'éclater, de faire une expérience exaltante, et surtout, surtout, et c'est là ce qu'il faut d'essentiel pour recruter un jeune abruti, la promesse qu'il n'aura pas trop à réfléchir et à faire des choix, la promesse qu'il ne sera responsable de rien en aucune façon : il aura juste à obéir et à jouir des conséquences.
La sécheresse spirituelle n'appelle pas automatiquement une soif spirituelle que le premier charlatan venu saurait étancher. En revanche le mal de vivre appelle un "programme" clair à suivre, une décharge de responsabilités, une abdication de cette liberté trop lourde à porter et à défendre, dans une société de consommation où on est surentrainé à ne pas trop réfléchir.
Il me semble que la tentation de l'EI est juste l'apothéose du populisme dans sa version virile, produit d'une société débilitante.
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
http://rue89.nouvelobs.com/2014/11/18/djihad-reloaded-pop-culture-retournee-arme-propagande-256107(...) Symboles de la terreur globale nouvelle génération, des e-natifs et ex-rappeurs, idoles abominables du soi-disant « djihad pop », imprègnent la propagande des codes, des gestes et de l’esthétique européenne. Ils ont des milliers de fans sur les réseaux sociaux.
Cette sous-culture brutale du djihad, cette anti-culture, s’est ancrée dans les sociétés occidentales après le début de la guerre contre le terrorisme de George Bush et surtout après l’invasion américaine en Irak en 2003. Un mélange dangereux entre idéologie du djihad et culture des jeunes occidentaux (...)
L’index levé sur les « selfies », devant des chars ou dans un salon, relève du répertoire web 2.0. Symbole de l’identification immédiate de la communauté djihadiste, ce geste apparaît sur des centaines d’images et de vidéos de l’Etat islamique. Il symbolise le concept du « tawhid » (...) Cependant, l’index levé est avant tout la version djihadiste du « like » de Facebook, le pouce levé (...)
Des bataillons de « lolcats » font également partie du répertoire. Selon un récit ancien, celui qui torture un chat, l’un des animaux préférés du prophète Mahomet, subira des tourments éternels au purgatoire. Pourtant, dans l’histoire de l’islam, la symbolique des chats est plutôt inexistante. L’invasion des combattants caressant des chats dans des poses diverses, partout sur les réseaux sociaux, est avant tout une tentative pour gagner de la sympathie (...)
Mais l’imaginaire de ces djihadistes européens n’est pas peuplé que de chats. Il consiste surtout à scénariser l’horreur totale et l’ultra-violence. En 2004, « l’arrêt de mort » et la décapitation de l’Américain Nicholas Berg par le fondateur historique de l’EI et « boucher de Bagdad », Abou Musab az-Zarqawi, sont encore filmés en caméra statique – comme un communiqué de la télévision d’Etat sous Saddam Hussein.
A l’opposé, la mise en scène abominable du meurtre des journalistes américains, en tenue de prisonnier orange, rappelle la scène finale du thriller « Seven » de David Fincher (1995), avec Brad Pitt, comme l’a relevé Télérama. Le discours menaçant de Jihadi John, après la décapitation perverse, est dirigé et filmé à la manière des clips musicaux ou des jeux vidéo (...) La démonstration de force que représente l’ultra-violence médiatisée et adaptée à Facebook vise à attirer des recrues occidentales enclines à la brutalité (...)
Le journaliste français Nicolas Hénin, otage de l’Etat islamique pendant dix mois, a subi personnellement la profondeur de ces abysses psychiques. Dans un cachot syrien, son geôlier et tortionnaire Mehdi Nemmouche lui a montré à plusieurs reprises, sur son smartphone, des extraits de « Faites entrer l’accusé » en lui expliquant son but dans la vie : figurer lui-même dans cette émission spécialisée dans les assassins.
Hénin explique : « Les tortionnaires sont les produits de nos sociétés occidentales et ils avaient déjà une inclinaison à la violence pendant leur recherche d’identité. Maintenant, enfin, ils ont trouvé un prétexte pour laisser libre cours à ces tendances. »
Les recrues européennes auraient regardé plus de films d’horreur ou de catastrophes hollywoodiennes que lu de pages du Coran (...) Al Qaeda, c’est fini, la nouvelle marque de la terreur globale s’appelle EI. Elle a son propre branding et commercialise en ligne. Le sceau du Prophète devient un logo stylisé sur les bannières de guerre noires, sur des chars capturés, mais aussi sur des T-shirts, des mugs et des casquettes de basket vendus sur Facebook.
Mais malgré la nouvelle propagande branchée en qualité digitale, la « politique de communication » de l’Etat islamique n’est en vérité qu’Al Qaeda « reloaded ». Le califat de la terreur et ses propagandistes se basent sur des stratégies développées depuis des décennies : concevoir des bases de propagande que des sympathisants et des free-lances peuvent ensuite adapter partout dans le monde (...)
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Le point de vue du sociologue musulman Omero Marongiu :
http://www.zamanfrance.fr/article/pourquoi-jeunes-musulmans-basculent-dans-radicalisme-sectaire-13320.htmlLe ministère de l'Intérieur français estime aujourd'hui à près d'un millier le nombre des français ayant rejoint les deux principaux groupes djihadistes en Syrie, à savoir al Nosra (la victoire) et l'EIIL (l'Etat Islamique en Irak et au Levant), avec au moins une moitié de personnes converties à l'islam (...) Ces départs ont lieu principalement via l'entremise du dénommé Omar Omsen, lequel a produit une série de vidéos intitulée 19HH et que les candidats au départ ont systématiquement visionnée. Ce « passage à l'acte » que constitue le départ, dans un laps de temps parfois très rapide entre le moment de la conversion ou de l'adhésion à cette forme de radicalisme et le départ effectif, est l'aboutissement d'un processus de transformation de l'univers de sens vers une vision du monde de type eschatologique et exclusive (...)
Dans la vision du monde diffusée dans les vidéos du type 19HH, les événements actuels qui se produisent au Châm (Mésopotamie) annoncent l'imminence des grands signes de la fin du monde et il faut se ranger du côté des élus pour préparer la venue du Sauveur (al Mahdi) qui apportera la victoire aux musulmans sur les forces occultes qui dirigeront le monde à cette éppoque. Cette représentation répond certainement, chez certains individus, à leur fragilisation identitaire et à leur quête de sens caractéristiques de ce que les sociologues appellent la post-modernité (...)
Nous sommes cependant face à un phénomène loin d'être anecdotique, en nombre d'individus potentiellement touchés, avec un passage à l'acte violent dont il n'est pas exclu qu'il puisse s'exprimer sur le sol français. Le point qui nous intéresse ici n'est pas tant le profil des personnes endoctrinées ou leurs parcours singuliers, en tant que récepteurs d'un message spécifique, que la nature du message lui-même. Ce message puise sa source dans un univers de sens somme toute assez commun dans les discours religieux musulmans, qu'il conviendrait d'aborder avec un regard critique pour mettre en place des filtres efficaces auprès de la masse potentielle des récepteurs de ces discours (...)
Les auteurs des vidéos 19HH ont su attirer un public francophone en exploitant des textes religieux généralement connus chez les musulmans, mais réinterprétés dans une vision millénariste de type sectaire. Il s'agit de l'annonce de la fin du monde et ses signes annonciateurs, dont certains seraient déjà visibles dans notre monde, puis la nécessité de s'engager dans le combat contre les forces maléfiques au sein du groupe des « élus », ceux qui font partie de la minorité préservée de l'égarement (...)
Cependant, beaucoup de traditions prophétiques relevant de ce chapitre sont problématiques à double titre : tout d'abord, une bonne partie n'est pas authentifiée, il pourrait s'agir de textes forgés entre le 1er et le 4e siècle de l'hégire pour justifier les positions des différents groupes musulmans en conflit à l'époque, mais également de textes issus de la tradition judéo-chrétienne passés chez les musulmans par l'intermédiaire de juifs médinois convertis à l'islam. Ensuite, l'exégèse elle-même de ces textes, souvent formulés dans un langage ésotérique, a toujours posé problème aux théologiens musulmans, lesquels les ont interprétés avec précaution. La mise en scène de ces références s'inscrit ici dans le registre de la manipulation mentale et de l'isolement – physique et psychique - commun à la secte. De même, cette approche millénariste du monde n'est pas nouvelle en soi car partagée par de nombreuses sectes (...)
Les vidéos 19HH sont construites selon un fil conducteur logique censé amener le récepteur à une adhésion totale et inconditionnelle au groupe, à la décision ferme de partir vers la terre des « élus » et à couper les ponts avec sa famille de manière radicale. L'une des techniques assez récurrente consiste à mobiliser des éléments factuels, puisés dans l'actualité plus ou moins récente, et de les amalgamer sur un registre émotionnel très puissant. L'individu ciblé est ensuite amené ou conforté dans un sentiment d'oppression fantasmé, lequel rapporte la situation vécue par certaines populations musulmanes à sa situation personnelle et lui donne une grille de lecture du monde basée sur la théorie du complot. Nous sommes ici dans un processus où le discours sectaire va poser LA communauté comme une sorte d'objet de transfert orientant complètement la vision du monde de la personne ciblée. Cette dernière, par un effet d'autosuggestion très puissant, va elle-même reconstruire un univers de sens composé d' « évidences » du type : « il existe un complot contre les musulmans, il faut se dévouer pour la cause des musulmans qui souffrent, le paradis est pour les combattants, les musulmans se sont fourvoyés en oubliant la distinction avec les non-musulmans, etc ». Partant de là, la séparation psychique va faire son effet, avec la restriction progressive des univers de sens concurrents et le refus de dialoguer ou d'argumenter de manière plus complexe et nuancée. Ensuite, c'est la séparation physique, avec le départ parfois brutal, qui boucle le processus d'endoctrinement.
Dans ce parcours, le registre émotionnel s'appuie sur les cinq éléments suivants :
- le texte : il s'agit des références religieuses de légitimation du discours ;
- la voix grave et le ton solennel ;
- le fond sonore ;
- le visuel et la mise en scène : il concerne à la fois les symboles utilisés et les attributs d'appartenance visible à l'islam, ainsi que la mobilisation d'histoires et de personnages des premiers siècles de l'islam.
Les vidéos 19HH ne sont pas les premières de ce type à circuler chez les musulmans ; il y a quelques années, la série The Signs, sorte de montage en 50 courts épisodes présentant toutes les facettes du complot mondial contre l'islam, avait obtenu une audience importante auprès du public musulman et chez des personnes en phase de conversion à l'islam. L'auteur de la série, qui se fait appeler Senior Freeman, a demandé début 2011 que ses vidéos soient retirées de Youtube car contenant selon lui de nombreuses erreurs. S'en est suivi un débat chez les internautes concernant le bien-fondé ou non du contenu des vidéos. C'est au même moment que sont apparues les vidéos 19HH. Cependant, les vidéos de S. Freeman, d'une qualité beaucoup moindre que celles d'Omar Omsen, n'avaient jamais franchi le pas de l'incitation au départ vers la « terre musulmane » (...)
Nous formulons la double hypothèse qu'il n'y a pas de basculement vers l'endoctrinement sectaire aussi rapide qu'on le signale, chez les personnes issues de familles non-musulmanes, et que l'endoctrinement d'un public musulman assez jeune est facilité par le fait que les groupes en question élaborent un discours puisant dans un imaginaire et un univers de sens déjà largement présent dans les discours religieux musulmans. Cet imaginaire s'ancre dans la vision idyllique et complètement fantasmée d'un âge d'or des premiers temps de l'islam et des caractéristiques de pureté que devrait revêtir un monde régit par les préceptes de l'islam.
Bien entendu, que des individus s'inscrivent dans ce que Max Weber qualifie de «groupe ethnique» ne pose pas problème en soi. On peut cependant questionner le contenu d'un discours assez diffus chez les musulmans, toutes doctrines confondues, et qui ouvre une brèche vers la possible adhésion à un discours de type sectaire. Nous visons ici aussi bien la masse des vidéos à laquelle il est possible d'accéder aujourd'hui sur le net que les ouvrages ou encore les discours de prédicateurs et de référents religieux tous azimuts, quelles que soient leurs appartenances doctrinales.
C'est certainement ici une particularité à souligner ; la typologie des appartenances au salafisme, au tabligh ou aux groupes issus de l'islamisme contemporain, telle qu'elle a été posée pour distinguer des formes d'un islam plus ou moins modéré, ou radical, au choix, ne rend pas compte de cet univers de sens qui leur est commun et qui rend, finalement, les frontières entre ces groupes assez poreuses, bien que leurs adeptes s'affrontent parfois dans des joutes verbales assez violentes en se posant comme les garants de l'orthodoxie vraie.
Signalons au passage que tous ces groupes se réclament du concept de la wasatiyyah, ou «juste milieu», pour affirmer qu'ils représentent la doctrine musulmane la plus pure (...)
Si l'on y regarde de plus près, tous ces groupes posent un modèle d'appartenance à l'islam fondé sur une orthopraxie maximaliste – se conformer de manière très stricte à ce qu'ils définissent comme relevant de la pratique religieuse obligatoire – et, parallèlement, ils exacerbent les attributs de l'islamité visible en les posant comme des repères identitaires définissant le «bon» ou le «vrai» musulman conforme au modèle des pieux prédécesseurs. La distinction entre les groupes issus de l'islamisme contemporain et les autres groupes apparentés au tabligh ou au salafisme réside plutôt dans le discours sur l'engagement politique propre aux premiers et leur acceptation d'une logique de concession quant à l'extériorisation des attributs de visibilité religieuse dans les espaces de la vie sociale.
La présente problématique transcende donc complètement les appartenances idéologiques car elle se situe en amont, dans une sorte d'univers de sens partagé comportant au moins trois aspects récurrents. C'est tout d'abord une histoire sociopolitique du Prophète et des premières générations de musulmans où la résistance, puis l'esprit de conquête, sont prédominants, au détriment d'une vision plus spirituelle de la diffusion du message de l'islam (...)
On pourrait continuer la liste des éléments constitutifs de cet univers de sens ; n'ayant pas prétention à l'exhaustivité, nous nous bornerons ici à signaler un aspect complémentaire et peut être parmi les plus problématiques que constitue « l'accès non filtré aux sources scripturaires et à l'héritage théologico-juridique musulman ». Nous entendons par là le fait, pour un public musulman francophone et assez jeune, de recevoir des discours religieux issus de cet univers de représentations, fondés en large partie sur l'activation d'une charge émotionnelle chez le public, sans possibilité de poser une distance critique ni une relativisation du discours par la mise en relation avec des univers de sens concurrents.
La sacralisation extrêmement forte des sources scripturaires et des autorités religieuses de l'islam médiéval renforce cette absence de filtrage des discours. Cela facilite la diffusion de ce type de discours au sein des populations musulmanes, en s'appuyant sur des images mentales et un univers de représentations largement partagés. Certaines personnes en situation personnelle plus fragile peuvent être touchées de manière plus rapide par ce type d'adhésion. Cela les fait basculer dans ce que Gérald Bronner appelle une « pensée cognitive restreinte », avec pour corollaire un processus les conduisant à s'isoler de leur environnement et à ne plus avoir accès à des univers de sens en concurrence. Nous sommes donc loin d'individus ayant des pathologies psychiques quelconques, et les groupes précédemment mentionnés ont développé des techniques utilisant un registre sémantique et affectif propre à l'environnement musulman pour enrôler des personnes à partir d'un univers de sens assez commun.
En aucun cas il s'agit d'affirmer que la masse des musulmans forment un contingent prêt à combattre aux côtés d'un groupe djihadiste. Simplement, on ne peut pas considérer que prêt d'un millier de personnes ayant rejoint les groupes situés en Syrie et en Irak relève de l'anecdotique, ni que la présence très active des partisans de ces groupes sur les réseaux sociaux soit dénuée d'impact auprès d'un public jeune ne disposant pas des ressources intellectuelles lui permettant de filtrer les discours reçus. Il conviendrait ici d'approfondir la part de non adhésion partielle et d'adhésion aporétique à ces discours minoritaires qui sont très actifs sur le net, dans la typologie que propose Romy Sauvayre, pour creuser notamment la phase de maturation qui va conduire à la séparation psychique puis au basculement complet dans le groupe sectaire. Celle-ci décrit en effet les mécanismes qui conduisent un individu de la non adhésion totale à l'adhésion inconditionnelle aux croyances des mouvements marginaux, en passant par la non adhésion partielle (c'est probablement faux), l'adhésion aporétique (ce n'est ni vrai ni faux) et l'adhésion partielle (c'est probablement vrai).
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Idriss- Messages : 7127
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Paix,Idriss a écrit:A rapprocher de : Les djihadistes achètent "L'Islam pour les nuls" ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2425-les-djihadistes-achetent-l-islam-pour-les-nuls )
Il y a un phénomène d'acculturation à prendre en considération , acculturation qui touche "les descendants d'immigrés", mais aussi les "de souches"...Et quand un "de souche" se converti si il n'a pas un certain bagage intellectuel et spirituel , voir politique il est facilement manipulable et endoctrinable...
Je suis assez d'accord avec votre point de vue : Nous assistons avec l"état islamiste" ou "Daesh", comme dans d'autres domaines d'ailleurs, à l'Aboutissement de l'Ignorance Métaphysique !
Premier Remède à mettre en place : cesser d'assimiler l'Esprit de Barbarie à l'Islam !
Ceux qui se battent au mépris de la Vie, en Irak ou au Mali, ne sont pas d'Islam, en Vérité , ne sont pas de Vrais Djihadistes, ce sont tout au plus des mohamadiens égarés !
Reprenons pédagogiquement les bases : Qu'est que l'Islam Véridique ?
C'est la Religion Universelle de l'Amour, c'est la Religion d'Abraham ! Cf Coran !
C'est aussi la Religion de la Voie du Milieu !
Dés lors, les extrémistes qui s'écartent de la Sagesse n'en sont plus !
Rq : La responsabilité des médias qui emploient le mot lié au terme "Islam" pour parler de terroristes est énorme!
Il conviendrait de parler de "mouvements mohamadistes égarés".
Etre « Croyant » (mot assimilé à « musulman » en arabe) C'est Obéir aux Commandements de Dieu, se soumettre à Sa Volonté !
Quelle est donc la Volonté de Dieu ?
Les Enseignements Sapientiaux Nous livrent cette Volonté !
Le Coran La condense en deux termes clefs : Être Bon et Pieux !
Jésus montre la Voie à tous les Hommes, comme Nous le confirme le Coran !
Rq : Sont donc d'Islam, au Vrai Sens (étymologique et spirituel), tous ceux qui Obéissent aux Commandements de Dieu, chacun selon leur(s) Livre(s) Saint's), qu'ils soient Juifs, Chrétiens, ou Mohamadiens ... !
Donc, au vu du comportement des terroristes, le terme "djihadiste" devient impropre dans leur cas, à cause de beaucoup, beaucoup d'égarement !
Précisément, de nombreux êtres sont manipulés par une Idéologie Obscurantiste et trop souvent Haineuse, issue d’une Méconnaissance des lois de l’Esprit.
En effet, Dieu est Bon, Bienveillant et Miséricordieux envers tous les êtres !
Pourquoi ne sont-ils pas à Son Image ? Parce qu’ils sont sur la Mauvaise Voie !
Ensemble, Gens de Bien et Croyants, Nous trouverons les Bonnes Solutions pour la Paix Universelle !
Second Remède : Que les médias cessent d'être des supports de propagande "terroriste" de la Haine, de la Terreur !
Qu'ils Commencent donc à s’ Intéresser à la Lumière Livrée comme par un "Amoriste", Adorateur de Dieu et au Service bénévole de l'Humanité, au lieu de l' Ignorer !!
Voici ce qu' un Homme au dessus des partis et au Coeur des religions peut Vous dire !
L'Imam de la Paix Christique, Citoyen Participatif pour les Enfants de la Terre !
Fraternellement
Delamour- Messages : 586
Réputation : 0
Date d'inscription : 03/09/2012
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Olivier Roy : "Les jeunes djihadistes sont fascinés par la violence"
Le politologue, spécialiste de l'islam politique et auteur de "En quête de l'Orient perdu" (Seuil)
Le politologue, spécialiste de l'islam politique et auteur de "En quête de l'Orient perdu" (Seuil)
Idriss- Messages : 7127
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
...Notre culture se résumant de plus en plus à un sous-produit de l'américanisation, voilà qui m'amène à cet article récent :
http://www.marianne.net/Pourquoi-la-violence-fascine-les-Americains_a242786.htmlPourquoi la violence fascine les Américains
(...) Penser l'Amérique contemporaine implique de se confronter à sa littérature et à son cinéma, hantés par les criminels ordinaires, et où les armes des pionniers ont laissé place à une faction sans fin de psychopathes dont les plus émérites et dysfonctionnels sont entrés au panthéon d'une nation malade (...) C'est qu'il existe là-bas un ancrage social et historique profond des armes à feu, vénérées comme un « héritage commun » de longue date, érigé à la gloire des grands défenseurs de la liberté nationale (...)
Au cœur de cet imaginaire guerrier affleurent les figures légendaires de la conquête de l'Ouest, très vite mises en exergue par le biais du cinéma et de la télévision, avec leur lot de figures héroïques mortes au combat, les armes à la main. En parallèle apparaît une impossibilité de réguler la course à l'armement, sous peine d'aller à l'encontre de la Constitution et du deuxième amendement. C'est ainsi que le pays se radicalise dans une logique consumériste, alors que le fantasme de l'Ouest sauvage semble s'ancrer au cœur du malaise.
Selon Burbick, le western ne s'est jamais démodé, lui qui promeut « des valeurs comme l'autonomie, l'indépendance, l'égalité, ainsi qu'un code moral strict ». C'est pourquoi Buffalo Bill, « icône pop du boom des voies ferrées », tueur d'Indiens et héraut de la pensée du territoire et ses démarcations, s'est vu peu à peu transmué en archétype de la virilité (...)
Pour les lecteurs français, cette jubilation décomplexée de l'usage des armes à feu apporte peut-être son lot d'exotisme, mais il faut surtout reconnaître que le Far West, considéré comme un âge d'or, est devenu le terreau de l'idéologie des conservateurs, dédoublée en un impératif de sauvegarde de la sainte famille, en une apologie de la légitime défense qui viendrait légitimer la prolifération des armes (...)
Désormais, dans la fiction, les banlieues cossues sont devenues le théâtre des pires atrocités. Ainsi, l'assassin n'est plus systématiquement extérieur à la société : c'est bien la société qui l'a produit. Les romans de Bret Easton Ellis sont construits sur un tel retournement : à travers des personnages comme Patrick Bateman dans American Psycho, l'écrivain dénonce un pays à la virilité malade. Face à la déconstruction des fondements de l'idylle, l'Amérique découvre un monstre de narcissisme derrière l'image du respectable golden boy de Wall Street. Il symbolise à lui seul la dégénérescence d'un système pathologique et donne à voir une Amérique de tous les excès. Doté d'une double vie, le psychopathe s'adonne dans son appartement aux allures de chambre stérile à ses pulsions morbides, qui passent par le viol ou la décapitation. Désormais le criminel peut être blanc, propre sur lui, cheveux gominés, et dissimuler ses crimes derrière la bienséance. Sans jamais rien savoir de l'origine de ses pulsions destructrices, il révélera sa vraie nature, saisissant à lui seul l'un des visages cachés d'un pays refoulé, déséquilibré et violent.
D'un extrême l'autre, le masque de santé mentale de Bateman ne suffit plus à cacher l'horreur qui se joue en coulisse, dans une satire du matérialisme des années 80 faisant le lien entre le dithyrambe du consumérisme et la débâcle meurtrière de ses sujets, donnant à voir une galerie de monstres en phase avec leur époque. Cette fascination pour les meurtres en série, on la retrouve désormais partout, de la terrifiante et sublime aura d'Hannibal Lecter au cinéma, dans le Silence des agneaux, à l'ambiguïté implacable de Dexter dans la série du même nom. Deux exemples qui ont su séduire l'Occident comme les spectateurs de l'Hexagone, dans un monde où les différences entre le bien et le mal se voient réduites a minima, où les zones de démarcation s'épuisent et échouent à désigner un système de valeurs qui ne fait plus sens.
Si l'Amérique semblait en quête de héros armés auxquels s'identifier, ses romanciers amorcent un virage inverse en réhabilitant la part d'ombre de chacun. Ainsi, la tradition du citoyen-soldat paraît franchement éreintée, comme sapée à la lecture de Yellow Birds, de Kevin Powers. Le soldat parti en Irak n'est qu'un prétexte à ressasser la débâcle d'une impuissance parmi les hommes et les institutions à changer l'ordre des choses, comme il peine à épargner le grand mythe patriotique. Faillite généralisée : les écrivains américains des vingt dernières années sont ainsi accusés de mettre à mal l'héroïsme national et la fonction suprême du chef de famille, légitimement protecteur jusque dans l'usage de la force. Car l'homme de lettres apporte désormais la critique subversive de la supériorité morale mise en avant par les institutions américaines pour justifier la forfaiture derrière la bienséance (...)
Dans le Livre des violences, Vollmann, tout à la fois romancier et journaliste, s'interroge donc sur les conditions requises pour qu'une violence soit justifiée. En amont, il insiste : « Les valeurs peuvent être, à certains égards, traitées comme des absolus et, à d'autres, comme des quantités relatives » Derrière cette remarque, il s'agit d'appréhender « une souveraineté fondamentale du moi » (...)
Vollmann inscrit en propre l'individualisme au cœur du projet sur la violence : c'est qu'il se sert de la défense de classe ainsi qu'un prétexte, en excédant toutes les catégories. Dans les couches populaires, « les mêmes forces sociales opèrent comme chez les chasseurs ». D'où la naissance d'une littérature de la prédation, où le mythe du « Roi du bois », emprunté à Frazer, s'accompagne d'une usurpation du pouvoir, doublée d'une lutte des classes où l'homme du commun ne peut plus suivre le rythme des chefs et des dirigeants.
Devant cette faillite spirituelle et sociale, les armes apparaissent comme autant de cosmogonies justifiant la formation d'un nouvel univers où le pire paraît permis, sinon certain. C'est ce qui exacerbe l'attention du lecteur français, car, « chez les Européens, la capacité d'autodéfense individuelle s'est atrophiée voilà si longtemps qu'elle ne leur manque guère. Cela a pour cause ou résultat que les rues européennes sont actuellement plus sûres que celles d'Amérique ». L'auteur cristallise donc la figure de l'intellectuel européen comme un observateur qui ne peut cautionner la violence qu'au nom d'un principe collectif. On pense au Sartre de Violence et éthique. A contrario, le journaliste tente de comprendre une trajectoire américaine qui va de la raison d'Etat vers les raisons du spleen, scellant ainsi l'essence politique de la violence, le mouvement d'entropie comme la déliquescence de toute une nation.L'américanisation de la France ?
La France subit, comme tous les pays nourris à la culture des Etats-Unis, un renversement des interdits, un basculement de la visibilité de la violence et de la nudité. La vieille Europe avait la cuisse légère, le puritanisme n'était pas de mise dans un continent qui inventa les musées de l'érotisme. La monstration de la violence était à l'inverse prohibée, et c'est peut-être pourquoi les livres de Sade finirent aux enfers.
Mais on assiste désormais, à travers les séries (« Walking Dead », « Dexter »), les films (la Purge, Funny Games) et les jeux vidéo (« God Of War », « The Last Of Us ») à une très forte revalorisation de la violence, qui semble devenue la raison esthétique des productions américaines - sous prétexte de sa virtualité, et que tout cela n'est qu'effets spéciaux. Dès lors, du sang partout, du sexe nulle part !
Ultime preuve de ce bouleversement, vérifiable par tous : les utilisateurs des réseaux sociaux voient leur profil supprimé s'ils publient une photo de femme dénudée (ou même une peinture). Mais ils peuvent sans problème diffuser des photos de décapitations ou des vidéos d'animaux qu'on torture...
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Voici un lien sur Une étude assez intéressante
Elle étudie ne se focalise en effet pas sur les seuls musulmans, mais envisage également la radicalisation à l'extrême gauche et à l'extrême droite.
Voci une de ses conclusions qui me paraît importante:
Le rapport à la violence varie en fonction de la légitimité attribuée aux institutions, laquelle varie selon qu’on se sent (se sait) victime de discrimination ou non, ou encore selon qu’on se sent (se sait) respecté ou non. Cela semble banal, mais les implications sont importantes. Dans le cas des jeunes musulmans, il semble que le premier ressort de la radicalisation n’est pas l’Islam, mais l’islamophobie.
http://www.changement-egalite.be/spip.php?article2974#.VIsxkcb-4sR
Elle étudie ne se focalise en effet pas sur les seuls musulmans, mais envisage également la radicalisation à l'extrême gauche et à l'extrême droite.
Voci une de ses conclusions qui me paraît importante:
Le rapport à la violence varie en fonction de la légitimité attribuée aux institutions, laquelle varie selon qu’on se sent (se sait) victime de discrimination ou non, ou encore selon qu’on se sent (se sait) respecté ou non. Cela semble banal, mais les implications sont importantes. Dans le cas des jeunes musulmans, il semble que le premier ressort de la radicalisation n’est pas l’Islam, mais l’islamophobie.
http://www.changement-egalite.be/spip.php?article2974#.VIsxkcb-4sR
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
http://www.changement-egalite.be/spip.php?article2974#.VIsxkcb-4sR
Oui très pertinent en effet! J'avais l'intuition qu'il y avait quelque chose de cet ordre là! Cette étude objective et formalise mon intuition !
Merci!
Oui très pertinent en effet! J'avais l'intuition qu'il y avait quelque chose de cet ordre là! Cette étude objective et formalise mon intuition !
Merci!
Idriss- Messages : 7127
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Merci pour cette étude !Yahia a écrit:Voici un lien sur Une étude assez intéressante
Elle étudie ne se focalise en effet pas sur les seuls musulmans, mais envisage également la radicalisation à l'extrême gauche et à l'extrême droite
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: "djihadistes" français : crise de l'Islam ou crise de la République ?
Idriss a écrit:http://www.changement-egalite.be/spip.php?article2974#.VIsxkcb-4sR
Oui très pertinent en effet! J'avais l'intuition qu'il y avait quelque chose de cet ordre là! Cette étude objective et formalise mon intuition !
Merci!
étude intéressante en effet et qui fait réfléchir, mais faudrait pas non plus aller trop loin dans l'inversion des valeurs. quand le coupable se voit excusé, et même transformé en victime, et que la victime devient coupable, cela finit par agacer.
rosarum- Messages : 1021
Réputation : 1
Date d'inscription : 06/05/2011
Localisation : France
Page 2 sur 14 • 1, 2, 3 ... 8 ... 14
Sujets similaires
» Crise identitaire?
» Les djihadistes achètent "L'Islam pour les nuls"
» L'Observatoire de la Laïcité à nouveau remis en question
» Tareq Oubrou : « L’islam catalyse la crise du modèle républicain »
» Laïcité, religion de la république d'après le franc-maçon Vincent Peillon
» Les djihadistes achètent "L'Islam pour les nuls"
» L'Observatoire de la Laïcité à nouveau remis en question
» Tareq Oubrou : « L’islam catalyse la crise du modèle républicain »
» Laïcité, religion de la république d'après le franc-maçon Vincent Peillon
Page 2 sur 14
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum