Le chiisme ismaélien
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Re: Le chiisme ismaélien
Merci, je découvre totalement
Comment cet équilibre s'exprime-t-il dans votre propre vie ?Musashi974 a écrit:dans l’ismaélisme, la foi musulmane est une foi qui prône l’équilibre entre une certaine spiritualité et une vie matérielle : il faut chercher un équilibre entre les 2, mais notre spiritualité doit avoir pour conséquence d’apporter un plus dans la société dans lequel on vit, ce qui implique une certaine attitude de bonne conduite, et d’action positive
Re: Le chiisme ismaélien
C’est normal. Les ismaéliens non pas une attitude de prosélytisme et ne cherche pas a faire de la « pub » sur eux. C'est pour ça qu’on en entend pas parler (alors que on parle de entre 9 et 15 millions de personnes, répartis dans 45 pays, c’est pas rien non plus). Mais quand ils rencontrent quelqu’un de curieux et sans apriori, ça leur dérange pas d’en parler! Je pense que c’est une attitude du au fait que les ismaéliens sont des chiite, et que les chiite sont plutôt discret (ce n’est pas pour rien que le titre du livre de ali amir moezzi est « la religion discrète »), discrétion du sans doute aux discriminations du passé.Merci, je découvre totalement
Bonne question. Le problème pour les musulmans à tendance salafiste est que leur volonté de respecter leur obligation religieuse les conduit à se retrouver en marge de la société. On se retrouve dans une optique « les musulmans » contre les « autre ».Comment cet équilibre s'exprime-t-il dans votre propre vie ?
Le problème ensuite, dans les sociétés occidentale actuel, on en oublie d’insérer une notion d’éthique religieuse, et on se retrouve avec des gens athée voire anti-religieux, et des dérive que cela résulte.
L’équilibre entre les 2 prôné par l’ismaélisme consiste à s’insérer dans la société sans pour autant oublier la religion.
S’insérer dans la société passe avant tout par une bonne éducation. L’éducation est la clé qui permettra de trouver métier, et donc d’être utile à la société. C’est l’héritage du califat fatimide : il n’y a pas de confrontation entre la religion et la raison, au contraire, l’intellect est un don divin qui s’il est correctement utiliser, deviens complémentaire de la religion.
Ensuite, ceci ne doit pas non plus faire oublier certaine des obligations religieuse partagé par tous les musulmans : Parmi les piller de l’islam, il y a la régularité dans les prières (Salât), qui permet de rester en contact permanent avec le divin, la spiritualité, et permette de ne pas faire en sorte que le but de l’existence devienne l’acquisition de bien et la société de consommation.
C’est pas forcément facile à faire, (dans ma propre vie ca marrive tres souvent de manquer de faire les priere!)), mais cest une vision des choses que je trouve tres juste!
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
Il faudra que nous ouvrions un sujet là-dessusMusashi974 a écrit:C’est l’héritage du califat fatimide : il n’y a pas de confrontation entre la religion et la raison, au contraire, l’intellect est un don divin qui s’il est correctement utiliser, deviens complémentaire de la religion
Dans cette description, je ne vois aucune différence avec ce que vit ma femmeMusashi974 a écrit:S’insérer dans la société passe avant tout par une bonne éducation. L’éducation est la clé qui permettra de trouver métier, et donc d’être utile à la société (...) Ensuite, ceci ne doit pas non plus faire oublier certaine des obligations religieuse partagé par tous les musulmans : Parmi les piller de l’islam, il y a la régularité dans les prières (Salât), qui permet de rester en contact permanent avec le divin, la spiritualité, et permette de ne pas faire en sorte que le but de l’existence devienne l’acquisition de bien et la société de consommation.
Mais peut-être devrions-nous poursuivre sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t166-l-imamat-chez-les-chi-ites pour avoir quelques éclairages plus particuliers ?
Moi aussi ; avec la vie active, on en est tous un peu làMusashi974 a écrit:(dans ma propre vie ca marrive tres souvent de manquer de faire les priere!)
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Re: Le chiisme ismaélien
C’est un point tout à fait intéressant. Dans la théologie Ash ʿ ari (sunnite) le Kalam (c’est dire le raisonnement) et la philosophie (falsafa), a souvent été perçu comme antagoniste a la foi : la révélation se suffit à elle-même.Il faudra que nous ouvrions un sujet là-dessus
Les mutazili, eux, sont moins absolutiste et admette que le Kalam peut jouer un rôle non négligeable dans la foi.
Les ismaéliens eux ont adopté une approche philosophique combiné, dans laquelle, il y a complémentarité entre la révélation et la raison, lesquelles se justifient mutuellement.
Le raisonnement, est donc nécessaire pour une véritable compréhension du sens profond de la révélation. La théologie ismaélienne s’articule autour de cette idée.
Dernière édition par Musashi974 le Mer 13 Mar - 15:33, édité 1 fois
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
j'édite mon post car j'ai eu des précisions qui éclaircissent par rapport à la pensée d'un frère et cela fait une discontinuité avec le propos de musashi
Bruno76- Messages : 21
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Re: Le chiisme ismaélien
Quel discontinuité ? Je comprend pas bien'édite mon post car j'ai eu des précisions qui éclaircissent par rapport à la pensée d'un frère et cela fait une discontinuité avec le propos de musashi
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
Simplement cher Musashi ton exposé est très interessant et mon sujet créait une nouvelle discutions à l'intérieur de la tienne, c'est ce que je voulais dire .
Bruno76- Messages : 21
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Date d'inscription : 26/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
Musashi, que penses-tu des trois premiers califes bien-guidés ?
Accordes-tu aussi du crédit aux sources mensongères et tardives sur l'histoire inventée (quelques siècles après les prétendus événements) de la côte brisée de Fatîma (as) par 'Umar Ibn Al-Khattâb (rah). Des historiens chiites ont montré que cette histoire fut une fabrication tardive pour justifier certaines positions politiques, juridiques et "religieuses".
Accordes-tu aussi du crédit aux sources mensongères et tardives sur l'histoire inventée (quelques siècles après les prétendus événements) de la côte brisée de Fatîma (as) par 'Umar Ibn Al-Khattâb (rah). Des historiens chiites ont montré que cette histoire fut une fabrication tardive pour justifier certaines positions politiques, juridiques et "religieuses".
Ghazali- Messages : 296
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Date d'inscription : 02/11/2012
Re: Le chiisme ismaélien
C'est une question auquel j'ai déjà débattu sur un autre forum. Pour éviter de me lancer dans une discussion qui a déjà eu lieu, et donc me répéter inutilement, je t'invite a lire directement mes réponses sur http://www.dialogueislam-chretien.com/t4496p30-le-chiisme-sa-vision-son-dogme-ses-pratiques-ses-textes. On y a abordé tout les sujets polémiques (Aicha, les compagnons, les califes, les bida ect...), et d'autre encore.Musashi, que penses-tu des trois premiers califes bien-guidés ?
Je n'accorde pas de credit à cette histoire (que je ne connaissais en faite pas). C'est d'ailleurs plus des questions d'ordre "historique" que des questions réellement de religion, qui n'ont que pour conséquence de créer des vaines polémiques.Accordes-tu aussi du crédit aux sources mensongères et tardives sur l'histoire inventée (quelques siècles après les prétendus événements) de la côte brisée de Fatîma (as) par 'Umar Ibn Al-Khattâb (rah). Des historiens chiites ont montré que cette histoire fut une fabrication tardive pour justifier certaines positions politiques, juridiques et "religieuses".
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
"prédestination/libre arbitre" dans le chiisme
Suite aux récent débats sur le forum, il a beaucoup été question du concept de "prédestination/libre arbitre" en islam.
Ainsi, la théologie asharite a récusé la thèse du libre arbitre défendu par les mutazilite, qui jugent les versets du coran parlant de prédestination "moutachabihates" c'est a dire sujet a interprétation. En une phrase, pour les mutazilites :"l'homme est donc libre de ses choix".
la pensée dominante des sunnites (par le biais de l'asharsime) serait en une phrase :
"nul volonté ne peut être supérieure à la volonté de Dieu alors il y a prédestination". Tout est donc écrit a l'avance.
Suite a cela je me suis demandé : quelle est la position du chiisme a ce sujet?
Selon le chiisme, Ni contrainte (Jabr), ni libre arbitre total (Tafwîdh), la vérité se trouve entre les deux.*
Si on devait résumé en une phrase la position du chiisme, ce serait :
"Dieu sait ce que l'homme va faire mais que l'homme est libre de la faire ou de ne pas le faire"
* A noter que cette conception des choses nous a été enseigné par notre imam Jafar Al Sadiq (as) (ce qui prouve, bien, si il fallait encore le démontrer, que Jafar al sadiq (as) n'etait pas un "sunnite" qui aurait enseigné qu'a des "sunnites" mais bel et bien un musulman qui a enseigné à des musulmans dont les descendant d'aujourdhui peuvent être autant sunnite que chiite).
source:
http://www.al-shia.org/html/fre/chiisme/croyance/concernant/03.htm + ma mosquee chiite
Suite aux récent débats sur le forum, il a beaucoup été question du concept de "prédestination/libre arbitre" en islam.
Ainsi, la théologie asharite a récusé la thèse du libre arbitre défendu par les mutazilite, qui jugent les versets du coran parlant de prédestination "moutachabihates" c'est a dire sujet a interprétation. En une phrase, pour les mutazilites :"l'homme est donc libre de ses choix".
la pensée dominante des sunnites (par le biais de l'asharsime) serait en une phrase :
"nul volonté ne peut être supérieure à la volonté de Dieu alors il y a prédestination". Tout est donc écrit a l'avance.
Suite a cela je me suis demandé : quelle est la position du chiisme a ce sujet?
Selon le chiisme, Ni contrainte (Jabr), ni libre arbitre total (Tafwîdh), la vérité se trouve entre les deux.*
Si on devait résumé en une phrase la position du chiisme, ce serait :
"Dieu sait ce que l'homme va faire mais que l'homme est libre de la faire ou de ne pas le faire"
* A noter que cette conception des choses nous a été enseigné par notre imam Jafar Al Sadiq (as) (ce qui prouve, bien, si il fallait encore le démontrer, que Jafar al sadiq (as) n'etait pas un "sunnite" qui aurait enseigné qu'a des "sunnites" mais bel et bien un musulman qui a enseigné à des musulmans dont les descendant d'aujourdhui peuvent être autant sunnite que chiite).
source:
http://www.al-shia.org/html/fre/chiisme/croyance/concernant/03.htm + ma mosquee chiite
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
Musashi, ta présentation de l'asharisme est erronée et manque affreusement de nuance et c'est bien plus subtil que ça. Puis les grands maîtres spirituels sunnites se sont aussi longtemps attardés là-dessus.
Pour Ja'far, que tu le veuilles ou non, il était bien sunnite (cf. ses enseignements et propos rapportés par ses plus proches disciples)
Ce que certains lui attribuent n'ont aucun fondement historique (chaines de transmission authentique) ni spirituel.
Sinon énorme faute dans ton lien :p : "Les fatalistes (Mojabberah) disent qu'Allah est responsable des actes de Sescréateurs" c'est "créatures" et non pas "créateurs".
Pour Ja'far, que tu le veuilles ou non, il était bien sunnite (cf. ses enseignements et propos rapportés par ses plus proches disciples)
Ce que certains lui attribuent n'ont aucun fondement historique (chaines de transmission authentique) ni spirituel.
Sinon énorme faute dans ton lien :p : "Les fatalistes (Mojabberah) disent qu'Allah est responsable des actes de Ses
Ghazali- Messages : 296
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Date d'inscription : 02/11/2012
Re: Le chiisme ismaélien
Les "chaînes de transmissions" étant un procédé sans la moindre valeur historique, et votre jugement de la valeur "spirituelle" dépendant de votre foi sunnite, ne reste donc (pardonnez-moi) que la totale subjectivité de cette déclaration...Ghazali a écrit:Pour Ja'far, que tu le veuilles ou non, il était bien sunnite
Ce que certains lui attribuent n'ont aucun fondement historique (chaines de transmission authentique) ni spirituel
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Re: Le chiisme ismaélien
C'est sur mais la jai fait un resumé en une phrase, sur un sujet ou on peut écrire une these entiere lolMusashi, ta présentation de l'asharisme est erronée et manque affreusement de nuance et c'est bien plus subtil que ça. Puis les grands maîtres spirituels sunnites se sont aussi longtemps attardés là-dessus.
Pour le reste Ren a repondu a ma place
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
On peut en discuter sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1815-l-asharisme ? L'asharisme reste pour moi un sujet que je comprends mal...Musashi974 a écrit:jai fait un resumé en une phrase, sur un sujet ou on peut écrire une these entiere
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Re: Le chiisme ismaélien
Je voulais dire que pour expliquer la notion de prédestination dans lasharisme, les gens ont du ecrire des page dexplication, donc ma petite phrase est forcement incomplete. Mais moi personnellement j'ai pas grand chose a dire sur l'"asharisme"jai fait un resumé en une phrase, sur un sujet ou on peut écrire une these entiere
On peut en discuter sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1815-l-asharisme ? L'asharisme reste pour moi un sujet que je comprends mal...
Musashi974- Messages : 475
Réputation : 5
Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
-Ren- a écrit: Les "chaînes de transmissions" étant un procédé sans la moindre valeur historique, et votre jugement de la valeur "spirituelle" dépendant de votre foi sunnite, ne reste donc (pardonnez-moi) que la totale subjectivité de cette déclaration...
Pas du tout.
D'ailleurs si vous retirez à la science des hadiths leur valeur historique, alors il ne reste plus rien d'historique dans le monde, prenez-en conscience (on a l'impression que vous confondez et reniez tout dès qu'il s'agit d'islam, alors qu'ailleurs, que dire si ce n'est qu'il existe alors aucune valeur historique au christianisme, judaïsme, athéisme, etc., si l'on suit votre raisonnement). Pour la partie spirituelle, il ne s'agit pas d'une foi au sens religieux du terme, mais bien d'expériences spirituelles, mais il faut connaitre justement ce domaine et des maîtres qui en ont fait l'expérience, ce qui n'est pas votre cas j'imagine (d'où le fait que je comprend votre position même si je ne la partage pas sachant vos connaissances en la matière sont plus que limitées, ceci dit sans aucune animosité ni arrogance, comme je suis plus ignorant que vous dans d'autres domaines).
Sur certains sujets, au lieu d'affirmer des "inepties" il vaudrait mieux se taire cher Ren' (notamment sur la science du hadith).
Ghazali- Messages : 296
Réputation : 0
Date d'inscription : 02/11/2012
Re: Le chiisme ismaélien
Non, je suis aussi exigeant avec tout, y compris donc ma foi.Ghazali a écrit:si vous retirez à la science des hadiths leur valeur historique, alors il ne reste plus rien d'historique dans le monde, prenez-en conscience (on a l'impression que vous confondez et reniez tout dès qu'il s'agit d'islam
L'Histoire n'est pas là pour dicter des réponses, mais pour interroger les faits.
Et la "Science" des hadiths, si honorable soit le sentiment qui l'a inspirée et le soin qui lui fut apporté, n'est, de fait, absolument pas historique.
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Re: Le chiisme ismaélien
Vous avez une drôle conception de ce qui est sensé être historique (se basant sur rien alors ?). Selon votre raisonnement, rien n'est historique alors.
Nous voilà bien avancés (et tout cela, sans aucun élément de réponse en dehors d'une affirmation gratuite lol).
Nous voilà bien avancés (et tout cela, sans aucun élément de réponse en dehors d'une affirmation gratuite lol).
Ghazali- Messages : 296
Réputation : 0
Date d'inscription : 02/11/2012
Re: Le chiisme ismaélien
Nous pouvons en discuter ici : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t178-la-demarche-historiqueGhazali a écrit:Vous avez une drôle conception de ce qui est sensé être historique
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Re: Le chiisme ismaélien
Sur la route du retour j'ai écouté sur France Culture une très bonne émission sur les Druzes qui est une branche dérivée du chiisme ismaélien...Sorti de l'islam les Drze aurait peut-être mérité un sujet à part...
Mais l’émission évoque un certain nombre d'infos sur le chiisme ismaélien et le chiisme en général....
Mais l’émission évoque un certain nombre d'infos sur le chiisme ismaélien et le chiisme en général....
- Spoiler:
Rien ou presque n’a été entrepris pour approfondir l’étude magistrale du Baron de Slane sur La religion des Druzes, jamais dépassée depuis sa publication en 1838.
Pourtant le corpus des Écritures saintes druzes a été abondamment enrichi depuis. Les épîtres sacrées qui fondent cette religion n’ont pu parvenir aux collections occidentales que depuis le début du XVIIIe siècle. Comme cette religion (qui sort de l’islam au XIe siècle) est fondée sur le secret, la dissimulation, les étrangers à cette croyance n’ont pu connaître les écrits qui l’inspirent que suite au pillage et aux prises de guerre dans les montagnes entre Liban, Syrie et Palestine où les Druzes se sont réfugiés. Ces pillages ont commencé avec les Ottomans dès le XVIe siècle. Un Syrien chrétien a offert une de ces épîtres à Louis XIV qu’il fit traduire par Pétis de la Croix. Et c’est le Français égyptianisé Clot Bey qui, vers 1850, diffusa auprès des Occidentaux nombre de ces archives saintes ramenées en Egypte après l’expédition militaire au Proche-Orient par Ibrahim Pacha, fils du Khédive Mohammed Ali.
C’est ainsi qu’ont été accumulées les épîtres druzes que notre invité a étudiées en détails en nous proposant d’abord l’édition scientifique en arabe de quarante épîtres (sur la centaine que compte l’ensemble du corpus), ensuite leur traduction en français. La religion des Druzes naît avec la divinisation du Calife fatimide al-Hâkim, né au Caire en 985, pour accéder au Califat en 996. Il régna jusqu’au 13 février 1021, jour où ses sectateurs pensent qu’il a été occulté ; ils attendent sa parousie depuis. Cette religion affirme l’abolition de la loi divine, de la sharia, dans sa double vocation littérale et ésotérique. La manifestation de cette loi abolie se révèle notamment à travers la fin de la législation concernant la répudiation et son remplacement par le divorce qui traite à égalité femmes et hommes et procède au partage des biens communs au moment de la séparation selon le tort causé à l’autre.
Bibliographie
Les Epîtres sacrées des Druzes, Rasâ’il al-Hikma, volumes 1 & 2, par D. de Smet, Peeters, Louvain, Paris, Dudley, 2007
Invité(s) :
Daniel De Smet, historien de l'islam d'Asie Centrrale (CNRS)
Idriss- Messages : 7128
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Le chiisme ismaélien
Mersi braz !
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Re: Le chiisme ismaélien
Merci Idriss ! Ça faisait longtemps que je cherchais des informations sur al-Hakim.
Ishraqi- Messages : 530
Réputation : 0
Date d'inscription : 07/06/2013
Re: Le chiisme ismaélien
Heureux que cela ait trouvé preneur!Ishraqi a écrit:Merci Idriss ! Ça faisait longtemps que je cherchais des informations sur al-Hakim.
J'ai hésité à posté ce lien par crainte d'alimenter les polémiques récurrentes autour du Chiisme par amalgame ( Takia....franc maçonnerie...hétérodoxie ....).
Puis je me suis dit qu'il fallait faire confiance à l'intelligence des participants qui saurait faire la part des choses, puiser des idées, des infos pour alimenter leur réflexion ...
Indirectement ce genre d’émission nous permet d'appréhender toute la complexité, la diversité du moyen orient et des relations entre communautés...
Idriss- Messages : 7128
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Le chiisme ismaélien
Merci Idriss pour ce lien! J'ai écoute l’émission, cetait intéressant! Un élément a souligner, que j'ai trouvé pertinente dans cette émission, c'est que l'interlocuteur fait bien la distinction entre les idées, que le peut qualifier d'hors islam, des druzes et l’ismaélisme, par exemple au niveau de la "divination" d'al hakim. En effet, on a souvent, a tord, reproché au ismaéliens d'avoir tendance a "diviniser" leur imam, alors que, en faite, ça na jamais étais le cas, l’ismaélisme n'a jamais été un mouvement "ghulat" (cest a dire "exagerateur"). Et ça j'ai aimé le faite que le l’émission a souligné ce faite.
Un point sur lequel j'aimerai revenir, est au niveau de la "folie" d'al Hakim. Il faut savoir que sous son règne le califat fatimide était a son apogée, et commencait à sérieusement inquiéter les puissances environnantes (notamment les abbassides). C'est alors qu'il y a eu ce qu'on appellerai aujourd’hui une campagne marketing, pour le discréditer et le faire passer pour "fou". La tres grande majorité de ces faits sont selon les source ismaélienne, inventé, car de source foncièrement hostile (aujourd’hui, avec les recherche moderne de plus en plus d'historien occidentaux vont dans ce sens). Al-Kirmani, par exemple (un philosophe considéré de nos jour comme ayant un pensée aussi élevé que celle d'averroes, d'origine iranienne) avait été invité a quitter l'iran pour vivre dans le palais fatimide et na jamais rapporté de quelconque folie de la part d'al hakim. Il y a cependant quelle que une qui sont à peu près vrai même dans nos source : par exemple, il avait eu une période un peu mystique, et à l’instar de certain soufi, avait abandonné toute ses richesse, pour revêtir des habits de gens du commun, et au lieu de choisir des belle monture, se promenais sur un âne! Ça reste un personnage assez hors norme.
Enfin, je me rappelle que une fois Idriss, tu m'avais posé une question sur la légende la plus célèbre de l'historie de l’ismaélisme, celle de la secte des assassins du fameux Hassan el sabah. J'ai justement trouvé une page web qui répondra a tes question, et démontre que tout ceci est bel et bien une légende :
Un point sur lequel j'aimerai revenir, est au niveau de la "folie" d'al Hakim. Il faut savoir que sous son règne le califat fatimide était a son apogée, et commencait à sérieusement inquiéter les puissances environnantes (notamment les abbassides). C'est alors qu'il y a eu ce qu'on appellerai aujourd’hui une campagne marketing, pour le discréditer et le faire passer pour "fou". La tres grande majorité de ces faits sont selon les source ismaélienne, inventé, car de source foncièrement hostile (aujourd’hui, avec les recherche moderne de plus en plus d'historien occidentaux vont dans ce sens). Al-Kirmani, par exemple (un philosophe considéré de nos jour comme ayant un pensée aussi élevé que celle d'averroes, d'origine iranienne) avait été invité a quitter l'iran pour vivre dans le palais fatimide et na jamais rapporté de quelconque folie de la part d'al hakim. Il y a cependant quelle que une qui sont à peu près vrai même dans nos source : par exemple, il avait eu une période un peu mystique, et à l’instar de certain soufi, avait abandonné toute ses richesse, pour revêtir des habits de gens du commun, et au lieu de choisir des belle monture, se promenais sur un âne! Ça reste un personnage assez hors norme.
Enfin, je me rappelle que une fois Idriss, tu m'avais posé une question sur la légende la plus célèbre de l'historie de l’ismaélisme, celle de la secte des assassins du fameux Hassan el sabah. J'ai justement trouvé une page web qui répondra a tes question, et démontre que tout ceci est bel et bien une légende :
- Spoiler:
- Farhad DAFTARY, Légendes des Assassins : mythe sur les Ismaéliens, Librairie philosophique J. Vrin, 2007
Recension du livre par Michel Boivin sur le site de de l'Institut d'études de l'Islam et des Sociétés du Monde Musulman (IISMM) :
"Farhad Daftary, actuellement directeur adjoint chargé du département de recherche et des publications de l’Institute of Ismaili Studies à Londres, est un spécialiste reconnu de l’ismaélisme médiéval. On lui doit une somme historique dont la version abrégée a été traduite en français par Zarien Rajan-Badouraly, qui est aussi la traductrice du présent ouvrage1. Il est également l’auteur d’une très utile bibliographie de l’ismaélisme publiée en 20042. La Légende des Assassins, dont le texte original a été publié en 1994, se compose d’une étude de Farhad Daftary (« Légendes des Assassins », p. 17-134) et d’une édition annotée du fameux « Mémoire de Silvestre de Sacy sur les Assassins » (p. 135-189) brièvement introduite. Le texte de Daftary est découpé en trois chapitres: les ismaéliens dans l’histoire et dans les textes (p. 25-62), les perceptions européennes médiévales de l’islam et de l’ismaélisme (p. 63-98), et l’origine et la formation des légendes (p. 99-134).
L’objectif de l’auteur est « de remonter aux origines de la plus célèbre des légendes médiévales qui entourent les ismaéliens nizârites et d’étudier les circonstances au cours desquelles ces légendes se sont si largement répandues » (p. 18). Comme il le rappelle, il s’agit ici d’un cas rare mais extrêmement significatif puisque ces légendes et ces mythes ont donné naissance à un terme, assassin, utilisé par une grande partie des langues de l’Europe occidentale pour désigner « celui qui commet un meurtre avec préméditation » (Petit Robert). L’histoire de ces ismaéliens, une branche minoritaire du chiisme, est exemplaire à bien des égards mais elle témoigne avant tout de la force de manipulation des États constitués contre les minorités. Elle indique en outre comment un exotisme débridé peut donner naissance aux fantaisies les plus délirantes. Car si Daftary démontre que le mythe des Assassins a bien été colporté par les historiens des croisades en Europe, avant d’atteindre sa forme paroxystique avec Marco Polo, il insiste avec raison sur les circonstance spécifiques qui ont incité les Assassins à mettre en œuvre une politique d’assassinats politiques, dont ils sont par ailleurs loin d’être les inventeurs.
Dans la première partie, Daftary revient sur les premiers siècles de l’islam. Ce rappel est utile car il indique que la question de l’autorité religieuse en islam fut très longue à être réglée après la mort de Muhammad, et surtout qu’aucun règlement ne fit l’unanimité. Les chiites élaborèrent leur propre conception d’après laquelle « l’humanité a un besoin permanent d’être guidée par un dirigeant ou imam inspiré par Dieu, pur et infaillible qui, à la suite du Prophète Muhammad, professerait un enseignement faisant autorité et guiderait les hommes dans les domaines spirituels et religieux » (p. 30). Après la mort du sixième imâm Ja`far al-Sâdiq en 765, des fidèles choisirent son fils Ismâ`îl comme imâm, d’où leur nom d’ismaéliens. Jusqu’en 899, les ismaéliens formaient un mouvement unifié qui proclamait que Muhammad b. Ismâ`îl était le mahdî mais, à cette date, `Abd Allah (ou Udayd Allah) al-Mahdî se proclama imâm. Cette proclamation entraîna une scission avec d’un côté les ismaéliens qui le reconnurent comme imâm et d’un autre côté ceux qui rejetèrent cette prétention. En 910, `Abd Allah al-Mahdî fonda le califat fatimide en Ifriqyya, avant que ses successeurs ne le transfèrent en Égypte en 973.
Si la phase impériale de l’ismaélisme est considérée comme son âge d’or, Daftary rappelle à bon escient que la « légende noire » qui donnera naissance au mythe des Assassins se constitue dès cette époque. Ce n’est pas un hasard si c’est lorsque le califat fatimide du Caire défie le califat abbasside de Baghdad qu’une telle légende est élaborée. Les Fatimides prendront le contrôle de Baghdad pour une brève période en 1058-1059. Dès le milieu du Xe s., Ibn Rizam et Akhu Muhsin décrivent l’ismaélisme comme « une conspiration secrète cherchant à abolir l’islam » (p. 42). Les hérésiographes, dont le célèbre al-Baghdadi (m. 1037), excluent les ismaéliens de la communauté musulmane. Cette première strate fournit une matière où les chroniqueurs des croisades allaient puiser, suivis par les orientalistes. Daftary souligne avec justesse le paradoxe entre cette représentation et l’essor de la production philosophique mais aussi historique qui caractérise l’empire fatimide. Puis en 1094, le califat fatimide est marqué par un schisme provoqué par une querelle de succession successive au décès du calife-imâm al-Mustansir. Un parti minoritaire choisit son fils Nizâr : on les appellera les nizârites. Mais c’est finalement un autre fils, al-Musta`li, qui deviendra calife. C’est sous le règne de ce dernier que les croisés s’empareront de la Jérusalem fatimide en 1099. Les nizârites se réfugieront dans les montagnes de Syrie et de Perse. Le fils et successeur d’al-Musta`li, al-Amir, utilisera pour la première fois le terme « hashishiyya » dans une réfutation des nizârites en 1123 (p. 47). L’empire et le califat fatimides seront détruits par Saladin en 1171.
La deuxième partie concerne les perceptions européennes médiévales de l’islam et de l’ismaélisme. Elle se concentre surtout sur la description des premières représentations de l’islam et des musulmans, ainsi que sur les relations historiques, en opposition avec les représentations, entre croisés et ismaéliens. Tancrède (m. 1112), prince d’Antioche, fut le premier à entrer en relations avec eux. Un peu plus tard, un chef ismaélien alla jusqu’à demander l’asile au roi de Jérusalem Baudoin III (m. 1131). En fait, à bien y regarder, il n’y a à rien là de surprenant. Un rapprochement entre croisés et « hérétiques » musulmans était tout à fait naturel pour résister aux nouvelles forces du Proche-Orient comme les Mamlouks. C’est dans ce contexte que les chroniqueurs des croisades commencèrent à rassembler et coucher par écrit des informations sur les ismaéliens. Cette situation fut mise à rude épreuve en 1192, avec l’assassinat de Conrad de Montferrat, alors qu’il s’apprêtait à se faire couronner roi de Jérusalem. Les motifs en sont obscurs et rien ne prouve vraiment que les ismaéliens en aient été les auteurs. Une nouvelle période de rapprochement commence entre les ismaéliens et les Hospitaliers, puis avec les Templiers, qui conduit le prince d’Antioche à s’en plaindre auprès du pape. C’est avec Saint Louis (m. 1270) que ce rapprochement atteint cependant son apogée. Alors que la situation des croisés était des plus délicates, le roi de France envoya un émissaire pour rencontrer le « Vieux de la Montagne », en l’occurrence le chef des ismaéliens de Syrie. Un épisode intéressant a été rapporté par Joinville (1224-1317), le chroniqueur de Saint-Louis. L’émissaire du roi était un moine arabophone nommé Yves Le Breton. Celui-ci découvrit que les ismaéliens ne vénéraient pas Mahomet mais Ali. Il découvrit également que le livre de chevet du Vieux de la Montagne était un florilège des paroles de Saint-Pierre.
La troisième partie sur l’origine et la formation des légendes est la plus novatrice. Après avoir démontré son origine indubitablement européenne, Daftary établit qu’en terre d’islam, le terme de « hashishiyya » était employé comme une insulte signifiant des « exclus sociaux irréligieux » ou des « agitateurs de basse classe » (p. 103). Les sources islamiques infirment complètement tous les éléments du mythe des Assassins. L’un des thèmes les plus récurrents est « la légende du paradis » : le chef aurait promis aux assassins de leur accorder le paradis sur terre après leur mission. Grâce à sa connaissance de l’ismaélisme, l’auteur identifie aisément les origines cette légende du paradis : la Grande Résurrection qui fut proclamée par l’imâm ismaélien Hasan II alâ dhikrihi’l-salâm en 11643. Un autre élément du mythe décrit le Vieux de la Montagne, le chef des ismaéliens de Perse cette fois, vivant dans une sorte de jardin des délices. Or les auteurs musulmans, souvent hostiles aux ismaéliens, s’accordent pour affirmer que Hasan Sabbâh, le chef suprême des ismaéliens nizârites, mena une vie ascétique et rigoriste. L’explication de Daftary repose sur l’idée de martyre, qui était connue des musulmans de cette époque]. Pour les musulmans de cette époque, nul n’était besoin de recourir à des explications irrationnelles pour expliquer le comportement des sacrifiants ismaéliens. Puis Daftary retrace l’historique de la construction du mythe, pierre par pierre. Il observe que les Européens qui ont fait des séjours de longue durée au Proche Orient n’ont jamais contribué à la formation du mythe. Ce sont les chroniqueurs de passage qui ont glané des rumeurs et des légendes.
Le mythe des Assassins connut un essor considérable lorsque les relations directes entre Européens et ismaéliens furent rompues, après leur départ du Proche-Orient. Ce n’est pas un hasard si c’est à cette époque qu’apparaît la forme la plus élaborée du mythe : la version de Marco Polo (1254-1324). Le voyageur vénitien reprend et développe les principaux éléments qui structurent le mythe, dont le fameux thème du paradis. Pourtant, aucun des historiens qui connurent les ismaéliens d’Alamut n’y fait allusion. Quelqu’un comme Juwayni visita pourtant le site en 1256, peu avant sa destruction par les Mongols. En outre, Marco Polo réalise une sorte de collage entre les informations qu’il a recueillies sur les ismaéliens de Syrie et celles qui concernent les ismaéliens de Perse. Le plus intéressant est cependant que le mythe des Assassins provoqua un tel engouement en Europe qu’on leur consacra des monographies, un fait unique dans cette période de balbutiements de l’orientalisme. Les ismaéliens n’avaient en effet jamais constitué une force par le nombre ou la puissance militaire, hormis l’épisode fatimide définitivement clos au XIIe s. La première de ces monographies est publiée en français en 1603 par Denis Lebay de Batilly (p. 130). Avec la célèbre Bibliothèque orientale de Barthélémy d’Herbelot (1625-1695), les Assassins sont enfin situés au sein de l’islam : ce sont des chiites ismaéliens. Les deux branches de l’ismaélisme, les Fatimides et les nizârites, sont identifiées.
L’institutionnalisation de l’orientalisme ne favorise pas une lecture critique du mythe. Bien qu’utilisant des sources arabes, Antoine Isaac Silvestre de Sacy (1758-1838) adopte la perspective des hérésiographes sunnites : le chiisme, et plus particulièrement le chiisme ismaélien, est pour lui un mouvement nihiliste qui vise à la destruction de l’islam. Daftary ne s’attarde pas sur l’éclatement du mythe, lorsque les orientalistes commencent enfin à traduire des textes ismaéliens… que Silvestre de Sacy avait reçus puis oubliés dans un tiroir… Il ne cite pas le nom de Stanislas Guyard (1846-1884), le précurseur, ni la Bibliographie qarmate que Louis Massignon (1883-1962) publia onze ans avant A Guide to Ismaili Literature de Wladimir Ivanow (1886-1970). Il est plus surprenant de constater qu’il ne mentionne pas non plus Henry Corbin (1903-1978).
Enfin, le plus difficile à comprendre dans ce dossier est non pas comment les premiers orientalistes ont emboîté le pas aux hérésiographes sunnites et aux chroniqueurs des croisades, projetant les fantasmes de complots propres à leur époque, mais comment des spécialistes contemporains ont pu reprendre à leur compte une telle perspective. Dans son livre consacré aux Assassins, Bernard Lewis ne manque pas d’ajouter dans le sous-titre le terme terrorisme4. Sans parler de la presse et des publications grand public qui, à chaque explosion terroriste venue du Moyen Orient, ressasse que la violence est inhérente à l’islam, comme le prouve l’existence des …Assassins5.
Michel Boivin
Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du sud (CEIAS), EHESS/CNRS
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1 Farhad Daftary, The Ismâ`îlîs : Their history and doctrines, préface de Wilferd Madelung, Cambridge, Cambridge University Press, 1990 ; version abrégée A short history of the Ismailis. Traditions of a Muslim community, Edinburgh, Edinburgh University Press, 1998, tr. fr. Les Ismaéliens. Histoire et traditions d’une communauté musulmane, préface de Mohammed-Ali Amir-Moezzi, Fayard, 2003.
2 Farhad Daftary, Ismaili Literature. A Bibliography of Sources and Studies, London, I.B. Tauris in association with the Institute of Ismaili Studies, 2004
3 Par la Grande Résurrection (qiyâmat al-qiyâmât), l’imâm abolit le règne de la loi islamique (charia) et instaura une communauté unie par le seul impératif de contempler en l’homme parfait la face visible de la divinité, c’est-à-dire de vivre ici-bas la vie divine réservée aux élus du Paradis. Sur la Grande Résurrection, on lira les pages pénétrantes de Henry Corbin dans « Huitième centenaire d’Alamût », Mercure de France, février 1965, p. 285-304 et le livre de Christian Jambet, La grande résurrection d’Alamût. Les formes de la liberté dans le shî`isme ismaélien, Lagrasse, Verdier, 1990.
4 Bernard Lewis, Les Assassins. Terrorisme et politique dans l’islam médiéval, tr. de l’anglais par Annick Pélissier, présentation de Maxime Rodinson, Paris, Berger Levrault, 1982 (éd. or. 1967).
5 La dernière publication de ce genre est l’ouvrage de W. B. Bartlett, The Assassins : The Story of Medieval Islam’s Secret Sect, Stroud (Gloucestershire), Sutton Publishing, 2001."
http://forteresses.blogspot.ca/2009/11/farhad-daftary-legendes-des-assassins.html
Dernière édition par Musashi974 le Sam 12 Oct - 17:25, édité 3 fois (Raison : mise sous spoiler)
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
Pourquoi franc-maçonnerie ? Il y a une rumeur qui lie les ismaéliens aux maçons ?Idriss a écrit:
J'ai hésité à posté ce lien par crainte d'alimenter les polémiques récurrentes autour du Chiisme par amalgame ( Takia....franc maçonnerie...hétérodoxie ....).
J'ai vu beaucoup d'islamophobes du net faire le même amalgame et tenter de voir dans les ismaéliens les ancêtres d’Al-Qaïda ! C'est d'autant plus bête quand on sait que les "Assassin" étaient surtout des pieux ésotéristes shi'ites, passionnés par les subtilités métaphysiques, tout le contraire des terroristes djihadistes...Musashi974 a écrit:Dans son livre consacré aux Assassins, Bernard Lewis ne manque pas d’ajouter dans le sous-titre le terme terrorisme
Ishraqi- Messages : 530
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Re: Le chiisme ismaélien
À Alamut (qui était devenu un véritable état à l’intérieur de l’état perse), en plus de la métaphysique, la philosophie, la théologie et l’ésotérisme shi'ites, on y étudiait les mathématiques, l'astronomie, la biologie... Hassan el Sabah y avait reconstitué une vaste bibliothèque qui contenait de nombreux livres sur divers sujets comme les sciences, la philosophie, la religion...J'ai vu beaucoup d'islamophobes du net faire le même amalgame et tenter de voir dans les ismaéliens les ancêtres d’Al-Qaïda ! C'est d'autant plus bête quand on sait que les "Assassin" étaient surtout des pieux ésotéristes shi'ites, passionnés par les subtilités métaphysiques, tout le contraire des terroristes djihadistes...
Je vois en effet mal les djihadistes d'al Qaida s'adonner à ce genre d'activité
Finalement, ce ne sont ni les abbassides, ni les turcs seldjoukides qui ont mit fin à la forteresse, mais les invasions mongoles!
Musashi974- Messages : 475
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