Le chiisme ismaélien
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Le chiisme ismaélien
Le chiisme ismaélien
Pour commencer, je crois que, comme René Guénon l’avait fait remarquer (1) et ce n’est pas une simple remarque en l’air, l’orientaliste Henry Corbin (mort en 1978), parlait à l’instar de ses confrères de choses qu’il ne connaissait pas vraiment malgré sa prétention et sa phraséologie érudite. Qui saura étudier le sujet d’une façon non profane, pourrait comprendre que la conception métaphysique de ce philosophe de l’école pseudo-initiatique d’Eranos était limitée (voire même inversée) et fausse dès le départ et cela n’a pu qu’induire en erreur la plupart de ses élèves et lecteurs dont une partie fut et reste nombreuse et « influente » (2). Certes, Corbin fut amoureux à l’instar de son maître Massignon d’un islam que l’on pourrait qualifier sans verser dans une quelconque exagération, d’imaginaire et a pu intéresser par son enthousiasme les Occidentaux. Pour donner un exemple récent à quoi cela peut mener, prenons celui de l’un de ses élèves : l’hérésiarque Meddeb fils d’un théologien tunisois sunnite et qui « n’a donc rien à espérer de nos jours, ni des orthodoxes sévères, qui l’anathématiseront, ni des libres penseurs, qui souriront à la tentative de réformer l’irréformable » (3).
Ceci était juste pour prévenir dès le départ que si Corbin a pu écrire beaucoup de choses sur le shiisme en général et l’ismaélisme en particulier, ses écrits versent beaucoup plus dans l’imagination de ce que les choses devraient être dans sa conception limitée des choses (4) que ce qu’elles furent peut-être en réalité, allant jusqu’à la déformation subtile de la plupart des concepts, tout cela étant noyé dans une imitation du « style compliqué et passablement obscur de M. Massignon » (5).
Un autre élève de Corbin, le syrien Osman Yahya l’auteur de la célèbre Histoire et classification de l'oeuvre d'Ibn Arabi, avait écrit dans son article sur l'ismaélisme : « Les historiens de la philosophie islamique, jusqu’à une époque récente, ne connaissaient de l’ismaélisme que ce qui avait été écrit par ses adversaires et qui se résumait en des accusations d’infidélité, d’hérésie et d’immoralité. Actuellement, d’après les sources ismaéliennes mêmes dont certaines furent publiées par de grands orientalistes, ainsi qu’à la lumière des études critiques de spécialistes tels que Louis Massignon, Henry Corbin, Bernard Lewis, la doctrine apparaît sous un jour entièrement nouveau ».
O. Yahya n’apporte rien de nouveau dans cet article et ne fait que reproduire le point de vue universitaire dominant sur la question et qui, en vérité, est celui de Henry Corbin. Ce dernier écrivait que « le théologien Ghazâlî est responsable par sa polémique en porte à faux, de l’idée que l’on s’est faite très longtemps sur l’ésotérisme ismaélien » et rajoute en note : « On a en effet à peu près complètement ignoré jusqu’ici que la polémique de Ghazâlî s’était attiré en réponse, dès le XII° siècle, un monumental ouvrage du V° Dâ’î de la période yéménite post-fatimide, ‘Alî ibn Mohammad ibn al-Walîd (ob. 612/1215). L’ouvrage constitue une vraie Somme, ne comprenant pas moins de 1250 pages. Il porte pour titre Dâmigh al-bâtil wa haft al-monâdil (Le destructeur de l’erreur et la mort de celui qui en prend la défense). » Il termine la note en écrivant : « on constatera, comme dans le cas de la Gnose antique, à quelles méprises on était exposé à l’égard de la Gnose ismaélienne, tant que, privé de textes originaux, on en était réduit à l’intermédiaire des polémistes » (6).
Ce que Corbin (et par suite O. Yahya) omet peut-être de dire, c’est que le Cheikh Abû Hamîd al-Ghazâlî (mort en 1111 G) n’était pas qu’un simple théologien, voir même rattaché au tasawwuf comme aurait pu l’être Ibn Taymiyyah, mais un maître de l’ésotérisme islamique auquel le Cheikh al-Akbar Ibn ‘Arabî faisait souvent référence en l’appelant par son prénom « Abû Hamîd » – radiyyallâh ‘anhumajma’îne –. Le Cheikh Abû Hamîd avait fait une réfutation de certaines doctrines isméliennes (ta’limiyya) dans son livre Fadâ’ih al-Bâtiniyya wa fadâ’il al-Mustazhiriyya (Les Infâmies de la Bâtinia et les Vertus de la Mustazhiria) plus connu sous le titre de Kitâb al-Mustazhirî.
Au lieu d’examiner la réfutation traditionnelle venant non seulement d’un théologien mais d’un grand maître de l’ésotérisme islamique, Corbin recourt à un procédé classique de manipulation qui est de ne voir dans des mises au point doctrinales que des polémiques ou autres « querelles de personnes », surtout lorsque celles-ci tournent à l’avantage de celui dont on cherche à discréditer l’écrit. Aussi, par la myopie intellectuelle coutumière des modernes, on cherche à tout prix une « contextualisation » socio-politique (7)…
Corbin ne savait-il pas que le Cheikh al-Akbar Ibn ‘Arabî avait expliqué dans le chap.55 des Futûhât que les chiites furent abusés de talbisât (pensées confuses) du démon et autres suggestions de jinn qui ont transformé leur dévotion qui partait pourtant d’un principe valable (l’amour des ahl al-bayt) en outrance (ghuluww) et perte de toute mesure (« limite », hadd) ? Corbin ignorait-t-il ce qu’a écrit le Cheikh Moulay Abd al-Qâdir al-Jîlânî sur les déviations du chiisme ?...
D’ailleurs, il ne faut pas être Grand Cophte pour comprendre que si certains groupes de l’ismaélisme ont abandonné à un moment ou un autre la Charî’ah, ceux-ci devenaient nécessairement hétérédoxes. René Guénon avait rappelé que : « L’exotérisme d’une certaine forme traditionnelle est bien est bien, pour les adhérents de celle-ci, le support indispensable de l’ésotérisme, et la négation d’un tel lien entre l’un et l’autre n’est que le fait de quelques écoles plus ou moins hétérodoxes » (Le soufisme, Voile d’Isis, août-sept. 1934).
Ceci étant dit, les déviations des ismaéliens par rapport au sunnisme et même au shiisme majoritaire ne signifient pas que tous leurs symboles et concepts soient faux d’un point de vue ésotérique et théorique ou ne méritent pas le coup d’œil averti. Chez certains ismaéliens le nom de l’ « Imam éternel » serait celui de Melchissédec, dont René Guénon avait parlé dans Le Roi du Monde. Ce dernier avait remarqué la chose suivante : « il est au moins curieux que beaucoup de groupes orientaux d'un caractère très fermé, des Ismaéliens ou disciples du «Vieux de la Montagne» aux Druses du Liban, aient pris uniformément, tout comme les Ordres de chevalerie occidentaux, le titre de « gardiens de la Terre Sainte » » (8 ).
Cela signifie-t-il que certains groupements fermés des ismaéliens aient pu servir (même à leur insu) de façon limitée dans une région donnée et à une époque bien déterminée de couverture à quelque chose de plus régulier à l’instar du rôle joué par le Bouddhisme pour le Taoïsme en Extrême-Orient (9) ?...
Maintenant et sans prétendre épuiser un sujet qui ne se laissera pas appréhender par la méthode historique ou profane, que sait-on vraiment de ce qui est appelé l’ismaélisme ? Les gens qui se disent ismaéliens aujourd’hui sont modernisés et dispersés dans le monde en diasporas et ils représentent une scission au sein du shiisme majoritaire les imâmites qui comptent 12 imams eschatologique (Iran, Irak, Bahrein principalement) alors que ceux dont on parle n’en compte que 7. L’ismaélisme lui-même est divisé, mais l’Empire colonial britannique avait réussir à coller à une partie importante de cette communauté (suite à un procès à Londres !) une sorte de leader nommé artificiellement depuis le XIX° siècle Aga Khan…
Enfin, j’ai estimé inutile de parler plus longuement du spécialiste du Moyen-Orient israélo-américain Bernard Lewis et homme politique qui a travaillé à la fois pour l’Intelligence service britannique, l’Etat américain et l’entité israélienne (cf. bio wiki), l’inventeur de l’expression « choc des civilisations » que son assistant Samuel Huttington reprendra et théorisera dans son livre. Dans son livre consacré aux Assassins, Bernard Lewis ne manque pas d’ajouter dans le sous-titre le terme terrorisme comme pour exprimer que la violence est inhérente à l’islam, ce qui rejoint la thèse de l’élève de Corbin Meddeb sur la maladie de l’Islam…
Dans la revue The Speculative Mason en 1935 et 1936, René Guénon avait répondu en signant A.W.Y. (Abdel Wahed Yahya) à certaines questions sur « le sceau de Salomon », « les piliers d'Enoch », « des maçons opératifs en Egypte ? », « le sens solaire et polaire des circumambulations », « le noeud de Salomon » et « les trois montagnes sacrées : Sinaï, Moriah, Tabor ». Il fournit également des informations très intéressantes sur les Ismaéliens.
« Q. - J’aimerais savoir quelque chose au sujet de la "Maison de la sagesse" du Caire. Maqrizi décrit des initiations, des grades, etc., et quelques auteurs occidentaux pensent qu’il y a dans cela beaucoup de Maçonnerie, peut-être même l’origine de la Franc-Maçonnerie occidentale. Von Hammer cite Maqrizi, mais puisque je ne peux pas lire l’arabe, je n’ai aucun moyen de savoir si on peut se fier a Von Hammer en cette matière. A l’occasion de deux séjours en Egypte, j’ai essayé, sans y avoir réussi, de découvrir s’il existe actuellement en Egypte un enseignement ésotérique, maçonnique ou autre. Je serais très reconnaissant à A.W.Y., s’il pouvait me fournir une réponse à cette question très sérieuse et très sincère.
A.W.Y. - La "Maison de la sagesse" (Dar El-Hekmah) était à l’époque des Fatimites, un centre ismaélien ; mais, bien qu’elle ait été appelée de façon erronée « grande loge » par quelques auteurs occidentaux, elle n’a rien à voir avec la Maçonnerie, ni avec son origine (il serait plus exact de dire une de ses origines, car la Maçonnerie, en réalité, a plus d’une origine). Il est vrai que les Ismaéliens avaient, et ont encore, des initiations et des grades, comme en ont tant d’autres, par exemple les Duruz (Druses) de Syrie, qui emploient même certains signes très similaires à ceux de la Maçonnerie ; mais de telles ressemblances sont trouvées un peu partout, et, s’il y a une origine commune, il faudrait la chercher très loin. D’autre part, les Ismaéliens, les Druses, les Nosaïris, etc., ne sont que des "sectes" (firâq), dans lesquelles il y a toujours une certaine confusion entre l’exotérique et l’ésotérique ; dans leurs initiations, il y a un certain côté « obscur » dû à leur déviation de la tradition authentique ; ce sont les altérations, non la « source » de l’initiation. De telles sectes n’ont aucun rapport avec les vraies turuq, qui sont au nombre de 72 (ceci pourrait être un nombre symbolique, mais, d’après une liste établie par feu Seyid Tawfiq El-Bakri, il paraît que c’est également le nombre exact). Cet enseignement ésotérique, à coté de la doctrine supérieure, inclut nombre de sciences inconnues à l’Occident, au moins à l’époque actuelle (car le cas semble avoir été différent pendant le Moyen Age) et quelques-unes d’entre elles ne peuvent être comprises que par l’intermédiaire de la langue arabe, à laquelle elles sont intimement liées (comme certaines parties de la Kabbale le sont à la langue hébraïque). Du côté copte (donc chrétien) on dit que quelques moines conservent encore une sorte de connaissance ésotérique, mais il est extrêmement difficile pour les Musulmans d’obtenir des précisions à ce sujet. »
(1) Cf. par exemple, le compte-rendu de René Guénon dans la revue des Etudes Traditionnelles sur le livre d’Henry Corbin, Suhrawardi d'Alep fondateur de la doctrine illuminative (ishrâq).
(2) C’est peut-être la raison pour laquelle, il ne me semble pas avoir vu de réfutation universitaire ou autre publiée par une grande maison d’édition de l’œuvre de Henry Corbin ou de Louis Massignon (ou bien s’il y en a, qu’on me l’indique svp). Gilis a rapporté avoir entendu de la bouche d’Henri Laoust, qui succéda à la chaire du Collège de France qu’occupait cet orientaliste célèbre : « Massignon s’est trompé. Il a présenté Hallâj comme une sorte de martyr chrétien ; mais non, Massignon s’est trompé. » (cf. L’Héritage doctrinal de Michel Vâlsan, p.101) et Gilis rajouta : « Quand trouvera-t-on un universitaire suffisamment lucide et courageux pour confirmer publiquement ce jugement ».
(3) Ernest Renan, L’Avenir de la science, pensées de 1848, Édition C. Lévy, 1890, chapitre v, pages 104.
(4) René Guénon avait écrit : « toutes les philosophes modernes n’ont jamais fait autre chose que de s’efforcer de trouver une limitation à la Possibilité universelle, pour la réduire à la mesure de leur entendement individuel ; c’est même par là qu’ils ont pu donner à leurs doctrines, la forme de "systèmes", qui est en elle-même la négation de la métaphysique » ». (Lettre à Mlle Noëlle Marcel-Denis du 16-20 février 1919).
(5) Cf. note 1.
(6) Henry Corbin, L’imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabî, 1958, réédition 2006 Entrelacs p.106-107.
(7) Cf. Al-Ghazali and the Ismailis.
(8 ) Le Roi du Monde, Chap.II : Royauté et Pontificat.
(9) René Guénon avait indiqué dans le fameux chapitre IV de la troisième partie de l’Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues (« A propos du Bouddhisme »), que le Bouddhisme était destiné à la tradition extrême-orientale même s’il avait pris naissance dans l’Hindouisme. Le Bouddhisme devait « en quelque sorte prendre place dans un domaine intermédiaire » entre le Taoïsme (intérieur) et le Confucianisme (extérieur). René Guénon avait même précisé que « l’on peut même dire que, dans certains cas, il a véritablement servi de « couverture extérieure » au Taoïsme, ce qui a permis à celui-ci de rester toujours très fermé, beaucoup plus facilement qu’il ne l’aurait pu sans cela ».
Par ailleurs René Guénon avait fourni une indication importante : « En effet, Mohyiddin fut tout autre chose que le «poète mystique» qu’imagine M. Asín Palacios; ce qu’il convient de dire ici c’est que, dans l’ésotérisme islamique, il est appelé Esh-Sheikh el-akbar, c’est-à-dire le plus grand des Maîtres spirituels, le Maître par excellence, que sa doctrine est d’essence purement métaphysique, et que plusieurs des principaux Ordres initiatiques de l’Islam, parmi ceux qui sont les plus élevés et les plus fermés en même temps, procèdent de lui directement. Nous avons déjà indiqués que de telles organisations furent au XIIIe siècle, c’est-à-dire à l’époque même de Mohyiddin, en relation avec les Ordres de chevalerie, et, pour nous, c’est par là que s’explique la transmission constatée; s’il en était autrement, et si Dante avait connu Mohyiddin par des voies «profanes», pourquoi ne l’aurait-il jamais nommé, aussi bien qu’il nomme les philosophes exotériques de l’Islam, Avicenne et Averroès ? De plus, il est reconnu qu’il y eut des influences islamiques aux origines du Rosicrucianisme, et c’est à cela que font allusion les voyages supposés de Christian Rosenkreutz en Orient; mais l’origine réelle du Rosicrucianisme, nous l’avons déjà dit, ce sont précisément les Ordres de chevalerie, et ce sont eux qui formèrent, au moyen âge, le véritable lien intellectuel entre l’Orient et l’Occident ». (L’ésotérisme de Dante, Chap.V : Voyages extra-terrestres dans différentes traditions).
PS : C'est un frère initié au tasawwuf et possédant de vastes connaissances qui est l'auteur de cet article (publié dans un cercle restreint et privé).
Pour commencer, je crois que, comme René Guénon l’avait fait remarquer (1) et ce n’est pas une simple remarque en l’air, l’orientaliste Henry Corbin (mort en 1978), parlait à l’instar de ses confrères de choses qu’il ne connaissait pas vraiment malgré sa prétention et sa phraséologie érudite. Qui saura étudier le sujet d’une façon non profane, pourrait comprendre que la conception métaphysique de ce philosophe de l’école pseudo-initiatique d’Eranos était limitée (voire même inversée) et fausse dès le départ et cela n’a pu qu’induire en erreur la plupart de ses élèves et lecteurs dont une partie fut et reste nombreuse et « influente » (2). Certes, Corbin fut amoureux à l’instar de son maître Massignon d’un islam que l’on pourrait qualifier sans verser dans une quelconque exagération, d’imaginaire et a pu intéresser par son enthousiasme les Occidentaux. Pour donner un exemple récent à quoi cela peut mener, prenons celui de l’un de ses élèves : l’hérésiarque Meddeb fils d’un théologien tunisois sunnite et qui « n’a donc rien à espérer de nos jours, ni des orthodoxes sévères, qui l’anathématiseront, ni des libres penseurs, qui souriront à la tentative de réformer l’irréformable » (3).
Ceci était juste pour prévenir dès le départ que si Corbin a pu écrire beaucoup de choses sur le shiisme en général et l’ismaélisme en particulier, ses écrits versent beaucoup plus dans l’imagination de ce que les choses devraient être dans sa conception limitée des choses (4) que ce qu’elles furent peut-être en réalité, allant jusqu’à la déformation subtile de la plupart des concepts, tout cela étant noyé dans une imitation du « style compliqué et passablement obscur de M. Massignon » (5).
Un autre élève de Corbin, le syrien Osman Yahya l’auteur de la célèbre Histoire et classification de l'oeuvre d'Ibn Arabi, avait écrit dans son article sur l'ismaélisme : « Les historiens de la philosophie islamique, jusqu’à une époque récente, ne connaissaient de l’ismaélisme que ce qui avait été écrit par ses adversaires et qui se résumait en des accusations d’infidélité, d’hérésie et d’immoralité. Actuellement, d’après les sources ismaéliennes mêmes dont certaines furent publiées par de grands orientalistes, ainsi qu’à la lumière des études critiques de spécialistes tels que Louis Massignon, Henry Corbin, Bernard Lewis, la doctrine apparaît sous un jour entièrement nouveau ».
O. Yahya n’apporte rien de nouveau dans cet article et ne fait que reproduire le point de vue universitaire dominant sur la question et qui, en vérité, est celui de Henry Corbin. Ce dernier écrivait que « le théologien Ghazâlî est responsable par sa polémique en porte à faux, de l’idée que l’on s’est faite très longtemps sur l’ésotérisme ismaélien » et rajoute en note : « On a en effet à peu près complètement ignoré jusqu’ici que la polémique de Ghazâlî s’était attiré en réponse, dès le XII° siècle, un monumental ouvrage du V° Dâ’î de la période yéménite post-fatimide, ‘Alî ibn Mohammad ibn al-Walîd (ob. 612/1215). L’ouvrage constitue une vraie Somme, ne comprenant pas moins de 1250 pages. Il porte pour titre Dâmigh al-bâtil wa haft al-monâdil (Le destructeur de l’erreur et la mort de celui qui en prend la défense). » Il termine la note en écrivant : « on constatera, comme dans le cas de la Gnose antique, à quelles méprises on était exposé à l’égard de la Gnose ismaélienne, tant que, privé de textes originaux, on en était réduit à l’intermédiaire des polémistes » (6).
Ce que Corbin (et par suite O. Yahya) omet peut-être de dire, c’est que le Cheikh Abû Hamîd al-Ghazâlî (mort en 1111 G) n’était pas qu’un simple théologien, voir même rattaché au tasawwuf comme aurait pu l’être Ibn Taymiyyah, mais un maître de l’ésotérisme islamique auquel le Cheikh al-Akbar Ibn ‘Arabî faisait souvent référence en l’appelant par son prénom « Abû Hamîd » – radiyyallâh ‘anhumajma’îne –. Le Cheikh Abû Hamîd avait fait une réfutation de certaines doctrines isméliennes (ta’limiyya) dans son livre Fadâ’ih al-Bâtiniyya wa fadâ’il al-Mustazhiriyya (Les Infâmies de la Bâtinia et les Vertus de la Mustazhiria) plus connu sous le titre de Kitâb al-Mustazhirî.
Au lieu d’examiner la réfutation traditionnelle venant non seulement d’un théologien mais d’un grand maître de l’ésotérisme islamique, Corbin recourt à un procédé classique de manipulation qui est de ne voir dans des mises au point doctrinales que des polémiques ou autres « querelles de personnes », surtout lorsque celles-ci tournent à l’avantage de celui dont on cherche à discréditer l’écrit. Aussi, par la myopie intellectuelle coutumière des modernes, on cherche à tout prix une « contextualisation » socio-politique (7)…
Corbin ne savait-il pas que le Cheikh al-Akbar Ibn ‘Arabî avait expliqué dans le chap.55 des Futûhât que les chiites furent abusés de talbisât (pensées confuses) du démon et autres suggestions de jinn qui ont transformé leur dévotion qui partait pourtant d’un principe valable (l’amour des ahl al-bayt) en outrance (ghuluww) et perte de toute mesure (« limite », hadd) ? Corbin ignorait-t-il ce qu’a écrit le Cheikh Moulay Abd al-Qâdir al-Jîlânî sur les déviations du chiisme ?...
D’ailleurs, il ne faut pas être Grand Cophte pour comprendre que si certains groupes de l’ismaélisme ont abandonné à un moment ou un autre la Charî’ah, ceux-ci devenaient nécessairement hétérédoxes. René Guénon avait rappelé que : « L’exotérisme d’une certaine forme traditionnelle est bien est bien, pour les adhérents de celle-ci, le support indispensable de l’ésotérisme, et la négation d’un tel lien entre l’un et l’autre n’est que le fait de quelques écoles plus ou moins hétérodoxes » (Le soufisme, Voile d’Isis, août-sept. 1934).
Ceci étant dit, les déviations des ismaéliens par rapport au sunnisme et même au shiisme majoritaire ne signifient pas que tous leurs symboles et concepts soient faux d’un point de vue ésotérique et théorique ou ne méritent pas le coup d’œil averti. Chez certains ismaéliens le nom de l’ « Imam éternel » serait celui de Melchissédec, dont René Guénon avait parlé dans Le Roi du Monde. Ce dernier avait remarqué la chose suivante : « il est au moins curieux que beaucoup de groupes orientaux d'un caractère très fermé, des Ismaéliens ou disciples du «Vieux de la Montagne» aux Druses du Liban, aient pris uniformément, tout comme les Ordres de chevalerie occidentaux, le titre de « gardiens de la Terre Sainte » » (8 ).
Cela signifie-t-il que certains groupements fermés des ismaéliens aient pu servir (même à leur insu) de façon limitée dans une région donnée et à une époque bien déterminée de couverture à quelque chose de plus régulier à l’instar du rôle joué par le Bouddhisme pour le Taoïsme en Extrême-Orient (9) ?...
Maintenant et sans prétendre épuiser un sujet qui ne se laissera pas appréhender par la méthode historique ou profane, que sait-on vraiment de ce qui est appelé l’ismaélisme ? Les gens qui se disent ismaéliens aujourd’hui sont modernisés et dispersés dans le monde en diasporas et ils représentent une scission au sein du shiisme majoritaire les imâmites qui comptent 12 imams eschatologique (Iran, Irak, Bahrein principalement) alors que ceux dont on parle n’en compte que 7. L’ismaélisme lui-même est divisé, mais l’Empire colonial britannique avait réussir à coller à une partie importante de cette communauté (suite à un procès à Londres !) une sorte de leader nommé artificiellement depuis le XIX° siècle Aga Khan…
Enfin, j’ai estimé inutile de parler plus longuement du spécialiste du Moyen-Orient israélo-américain Bernard Lewis et homme politique qui a travaillé à la fois pour l’Intelligence service britannique, l’Etat américain et l’entité israélienne (cf. bio wiki), l’inventeur de l’expression « choc des civilisations » que son assistant Samuel Huttington reprendra et théorisera dans son livre. Dans son livre consacré aux Assassins, Bernard Lewis ne manque pas d’ajouter dans le sous-titre le terme terrorisme comme pour exprimer que la violence est inhérente à l’islam, ce qui rejoint la thèse de l’élève de Corbin Meddeb sur la maladie de l’Islam…
Dans la revue The Speculative Mason en 1935 et 1936, René Guénon avait répondu en signant A.W.Y. (Abdel Wahed Yahya) à certaines questions sur « le sceau de Salomon », « les piliers d'Enoch », « des maçons opératifs en Egypte ? », « le sens solaire et polaire des circumambulations », « le noeud de Salomon » et « les trois montagnes sacrées : Sinaï, Moriah, Tabor ». Il fournit également des informations très intéressantes sur les Ismaéliens.
« Q. - J’aimerais savoir quelque chose au sujet de la "Maison de la sagesse" du Caire. Maqrizi décrit des initiations, des grades, etc., et quelques auteurs occidentaux pensent qu’il y a dans cela beaucoup de Maçonnerie, peut-être même l’origine de la Franc-Maçonnerie occidentale. Von Hammer cite Maqrizi, mais puisque je ne peux pas lire l’arabe, je n’ai aucun moyen de savoir si on peut se fier a Von Hammer en cette matière. A l’occasion de deux séjours en Egypte, j’ai essayé, sans y avoir réussi, de découvrir s’il existe actuellement en Egypte un enseignement ésotérique, maçonnique ou autre. Je serais très reconnaissant à A.W.Y., s’il pouvait me fournir une réponse à cette question très sérieuse et très sincère.
A.W.Y. - La "Maison de la sagesse" (Dar El-Hekmah) était à l’époque des Fatimites, un centre ismaélien ; mais, bien qu’elle ait été appelée de façon erronée « grande loge » par quelques auteurs occidentaux, elle n’a rien à voir avec la Maçonnerie, ni avec son origine (il serait plus exact de dire une de ses origines, car la Maçonnerie, en réalité, a plus d’une origine). Il est vrai que les Ismaéliens avaient, et ont encore, des initiations et des grades, comme en ont tant d’autres, par exemple les Duruz (Druses) de Syrie, qui emploient même certains signes très similaires à ceux de la Maçonnerie ; mais de telles ressemblances sont trouvées un peu partout, et, s’il y a une origine commune, il faudrait la chercher très loin. D’autre part, les Ismaéliens, les Druses, les Nosaïris, etc., ne sont que des "sectes" (firâq), dans lesquelles il y a toujours une certaine confusion entre l’exotérique et l’ésotérique ; dans leurs initiations, il y a un certain côté « obscur » dû à leur déviation de la tradition authentique ; ce sont les altérations, non la « source » de l’initiation. De telles sectes n’ont aucun rapport avec les vraies turuq, qui sont au nombre de 72 (ceci pourrait être un nombre symbolique, mais, d’après une liste établie par feu Seyid Tawfiq El-Bakri, il paraît que c’est également le nombre exact). Cet enseignement ésotérique, à coté de la doctrine supérieure, inclut nombre de sciences inconnues à l’Occident, au moins à l’époque actuelle (car le cas semble avoir été différent pendant le Moyen Age) et quelques-unes d’entre elles ne peuvent être comprises que par l’intermédiaire de la langue arabe, à laquelle elles sont intimement liées (comme certaines parties de la Kabbale le sont à la langue hébraïque). Du côté copte (donc chrétien) on dit que quelques moines conservent encore une sorte de connaissance ésotérique, mais il est extrêmement difficile pour les Musulmans d’obtenir des précisions à ce sujet. »
(1) Cf. par exemple, le compte-rendu de René Guénon dans la revue des Etudes Traditionnelles sur le livre d’Henry Corbin, Suhrawardi d'Alep fondateur de la doctrine illuminative (ishrâq).
(2) C’est peut-être la raison pour laquelle, il ne me semble pas avoir vu de réfutation universitaire ou autre publiée par une grande maison d’édition de l’œuvre de Henry Corbin ou de Louis Massignon (ou bien s’il y en a, qu’on me l’indique svp). Gilis a rapporté avoir entendu de la bouche d’Henri Laoust, qui succéda à la chaire du Collège de France qu’occupait cet orientaliste célèbre : « Massignon s’est trompé. Il a présenté Hallâj comme une sorte de martyr chrétien ; mais non, Massignon s’est trompé. » (cf. L’Héritage doctrinal de Michel Vâlsan, p.101) et Gilis rajouta : « Quand trouvera-t-on un universitaire suffisamment lucide et courageux pour confirmer publiquement ce jugement ».
(3) Ernest Renan, L’Avenir de la science, pensées de 1848, Édition C. Lévy, 1890, chapitre v, pages 104.
(4) René Guénon avait écrit : « toutes les philosophes modernes n’ont jamais fait autre chose que de s’efforcer de trouver une limitation à la Possibilité universelle, pour la réduire à la mesure de leur entendement individuel ; c’est même par là qu’ils ont pu donner à leurs doctrines, la forme de "systèmes", qui est en elle-même la négation de la métaphysique » ». (Lettre à Mlle Noëlle Marcel-Denis du 16-20 février 1919).
(5) Cf. note 1.
(6) Henry Corbin, L’imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabî, 1958, réédition 2006 Entrelacs p.106-107.
(7) Cf. Al-Ghazali and the Ismailis.
(8 ) Le Roi du Monde, Chap.II : Royauté et Pontificat.
(9) René Guénon avait indiqué dans le fameux chapitre IV de la troisième partie de l’Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues (« A propos du Bouddhisme »), que le Bouddhisme était destiné à la tradition extrême-orientale même s’il avait pris naissance dans l’Hindouisme. Le Bouddhisme devait « en quelque sorte prendre place dans un domaine intermédiaire » entre le Taoïsme (intérieur) et le Confucianisme (extérieur). René Guénon avait même précisé que « l’on peut même dire que, dans certains cas, il a véritablement servi de « couverture extérieure » au Taoïsme, ce qui a permis à celui-ci de rester toujours très fermé, beaucoup plus facilement qu’il ne l’aurait pu sans cela ».
Par ailleurs René Guénon avait fourni une indication importante : « En effet, Mohyiddin fut tout autre chose que le «poète mystique» qu’imagine M. Asín Palacios; ce qu’il convient de dire ici c’est que, dans l’ésotérisme islamique, il est appelé Esh-Sheikh el-akbar, c’est-à-dire le plus grand des Maîtres spirituels, le Maître par excellence, que sa doctrine est d’essence purement métaphysique, et que plusieurs des principaux Ordres initiatiques de l’Islam, parmi ceux qui sont les plus élevés et les plus fermés en même temps, procèdent de lui directement. Nous avons déjà indiqués que de telles organisations furent au XIIIe siècle, c’est-à-dire à l’époque même de Mohyiddin, en relation avec les Ordres de chevalerie, et, pour nous, c’est par là que s’explique la transmission constatée; s’il en était autrement, et si Dante avait connu Mohyiddin par des voies «profanes», pourquoi ne l’aurait-il jamais nommé, aussi bien qu’il nomme les philosophes exotériques de l’Islam, Avicenne et Averroès ? De plus, il est reconnu qu’il y eut des influences islamiques aux origines du Rosicrucianisme, et c’est à cela que font allusion les voyages supposés de Christian Rosenkreutz en Orient; mais l’origine réelle du Rosicrucianisme, nous l’avons déjà dit, ce sont précisément les Ordres de chevalerie, et ce sont eux qui formèrent, au moyen âge, le véritable lien intellectuel entre l’Orient et l’Occident ». (L’ésotérisme de Dante, Chap.V : Voyages extra-terrestres dans différentes traditions).
PS : C'est un frère initié au tasawwuf et possédant de vastes connaissances qui est l'auteur de cet article (publié dans un cercle restreint et privé).
Ghazali- Messages : 296
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Re: Le chiisme ismaélien
Ghazali a écrit:Le chiisme ismaélien
C'est un frère initié au tasawwuf et possédant de vastes connaissances qui est l'auteur de cet article (publié dans un cercle restreint et privé).
Salam
C'est un peu pointu et analytique...
Peut-être aurait-il fallu en guise d'introduction faire un travail de présentation sur l'ismaélisme! Ses origines , sont développement et son histoire au cours ds siècles ...ses croyances ou particularités ! Et qu'en reste-t-il aujourd'hui ...
Idriss- Messages : 7127
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Re: Le chiisme ismaélien
Merci de nous en avoir fait partGhazali a écrit:C'est un frère initié au tasawwuf et possédant de vastes connaissances qui est l'auteur de cet article (publié dans un cercle restreint et privé)
CertesIdriss a écrit:Peut-être aurait-il fallu en guise d'introduction faire un travail de présentation sur l'ismaélisme!
...Mais d'un autre côté, c'est le propre des forums de donner les informations de façon anarchique ; au moins, sur celui-ci, nous garantissons contre l'éparpillement
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Re: Le chiisme ismaélien
-Ren- a écrit:CertesIdriss a écrit:Peut-être aurait-il fallu en guise d'introduction faire un travail de présentation sur l'ismaélisme!
...Mais d'un autre côté, c'est le propre des forums de donner les informations de façon anarchique ; au moins, sur celui-ci, nous garantissons contre l'éparpillement
Oui le mot "travai"l était sans doute maladroit et mal choisi, mais c'était un conseil amical et plein de sollicitude. Lorsque l'on écrit ou publie un texte c'est dans l'espoir d'être lu et de suscité l’intérêt de son lecteur...D'où la nécessité d'être un minimum pédagogique....D'y mettre certaines formes .
On peut aussi choisir l'option bouteille à la mer et s'en remettre à la divine providence pour que le message parvienne à son destinataire...
Mais si le propre des forums c'est de donner de l'information, de la partager, le but c'est aussi de créer de l'interaction, on aime être lu , on aime avoir un retour, être confirmé ou démenti...
L'information est partout en masse, le principale probléme aujourd'hui c'est le trie, la discrimination, la hiérarchisation d'un trop plein d'info déversée de façon anarchique...pour que la quantité se fasse qualité ....
Mais bon tous çà pour dire que j'ai été un peu frustré et que j'aurais aimé en savoir un peu plus sur l'ismaélisme
Idriss- Messages : 7127
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Re: Le chiisme ismaélien
Si on connait l’ismaélisme, c'est plutôt intéressant, même si l'auteur est finalement assez critique. Je relève cependant quelque erreur factuel qui nuise à l'argumentaire.C'est un peu pointu et analytique...
Bonne nouvelle je peut t'en expliquer pas mal! Si tu as des questions n’hésite pas...Mais bon tous çà pour dire que j'ai été un peu frustré et que j'aurais aimé en savoir un peu plus sur l'ismaélisme
En guise "d'introduction", je peut te proposer cette petite vidéo d'une dizaine de minute, de Henry Corbin, qui parle de chiisme en générale, et, vers la moitié, évoque l’ismaélisme. C'est pas mal "intellectualisé", mais généralement bien présenté.
Dernière édition par -Ren- le Jeu 21 Fév - 8:22, édité 1 fois (Raison : intégration de la vidéo pour plus de convivialité)
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
Lesquelles, par exemple ?Musashi974 a écrit:Je relève cependant quelques erreurs factuelles
...assez sévèrement critiqué ci-dessus. Votre avis sur cette critique ?Musashi974 a écrit:cette petite vidéo d'une dizaine de minute, de Henry Corbin
(NB:je viens de finir le 3e tome de "En Islam iranien", je me lance sous peu dans le dernier)
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Re: Le chiisme ismaélien
Et bien il dit tout et n'importe quoi, mélange la réalité avec carrément de la fiction. Parfois il dit des choses juste comme la "Maison de la sagesse" qui a réellement exister, il y a quelque siecle de cela en Égypte, lors du califat fatimide, ou la réfutation de gazhali qui a eu lieu il ya tres longtemps. Parfois il s'imagine des chose bizarre qui n'ont rien n'avoir avec la réalité comme lorsqu'il parle de franc maçonnerie, d’initiation obscure et dévié loll Bref on sens que c'est confus, et qu'il n'a pas réellement et profondément étudier le sujet. Mais au moins il en connait un peu plus que la moyenne, on peut lui accorder ca!Lesquelles, par exemple ?
Et lorsqu’il dit:
Là il et carrément a coté de la plaque. On voit bien qu'il ne connait pas l'histoire de l’ismaélisme. Il évoque des évènement pas si lointain qui ont été vecu par ma propre famille (mon arrière grand père), donc je connais tres bien de quoi il parle et je vois tres bien qu'il dit n'importe quoi.ils représentent une scission au sein du shiisme majoritaire les imâmites qui comptent 12 imams eschatologique (Iran, Irak, Bahrein principalement) alors que ceux dont on parle n’en compte que 7. L’ismaélisme lui-même est divisé, mais l’Empire colonial britannique avait réussir à coller à une partie importante de cette communauté (suite à un procès à Londres !) une sorte de leader nommé artificiellement depuis le XIX° siècle Aga Khan…
(En plus quand il dit que les turuq (cest a dire les confrérie soufie, pour ceux qui ne connaisse pas) sont au nombre de 72, ca me parait tres peu probable etant donné que ce nest pas un nombre fixe. Il y a des confrérie qui ont existé par le passé et qui se sont éteinte, au grès de l'histoire).
Corbin à une facon d'expliquer les chose qui est tres intellectuel, qui peut déconcerter ceux qui recherche des information simple (genre le chiisme, ses pratique, ses dogme basique). Mais en dehors de ca, c'est une reference! Il à été ouvert et est partit interroger les chiite iranien sur leur branche religieuse, sans a priori ni arrière penssée, avec la volonté de découvrir. Et pour ca, il est se renseigner au pres des meilleurs savants et philosophe, et à étudier la pensée des philosophe chiite les plus réputé (même si il a oublier d'analyser quelque grosse pointure). Découvrir le chiisme par le bais des livre d'Henry Corbin, c'est découvrir le chiisme par la grande porte! Il a fait une analyse vraiment pointu qui correspond tout a fait à la réalité et qui n'a absolument rien d'imaginaire (dans le sens qu'elle correspond parfaitement à théologie et philosophie du chiisme, on s'entend)....assez sévèrement critiqué ci-dessus. Votre avis sur cette critique ?
Et en plus c'est en français, que demande le peuple lol (d'habitude les analyse poussé sont plus le fait des anglophone, malheureusement).
Sinon les livres Ali Amir Moezzi, et de christian jambert, sont aussi tres bien.
ps: alors, "En islam Iranien", quels impression ?
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
Pourrait-on en savoir plus ?Musashi974 a écrit:Il évoque des évènement pas si lointain qui ont été vecu par ma propre famille (mon arrière grand père), donc je connais tres bien de quoi il parle et je vois tres bien qu'il dit n'importe quoi
Quand il dit "les vraies turuq, qui sont au nombre de 72 (ceci pourrait être un nombre symbolique, mais, d’après une liste établie par feu Seyid Tawfiq El-Bakri, il paraît que c’est également le nombre exact)", c'est évidemment en lien avec ce genre de hadith :Musashi974 a écrit:(En plus quand il dit que les turuq (cest a dire les confrérie soufie, pour ceux qui ne connaisse pas) sont au nombre de 72, ca me parait tres peu probable etant donné que ce nest pas un nombre fixe. Il y a des confrérie qui ont existé par le passé et qui se sont éteinte, au grès de l'histoire)
http://www.sunnisme.com/article-25354805.htmlRépondant un jour a un Cheikh salafi-wahhabite qui faisait des Soufis l’un des groupes qui iront en enfer selon la parole du Prophète : Ma communauté se divisera en soixante-dix et quelques groupes. Tous sont voués à l’enfer sauf un : c’est le groupe de ceux qui auront suivi cette voie qui est la mienne et celle de mes Compagnons, le Cheikh Al Alawi eut la réponse suivante : «Mais pourquoi donc ne cites tu pas le hadith qu’a rapporté l’Imam Al-Ghazali dans son Fasl al-tafriqât ? Le Prophète a dit : Ma communauté se séparera en soixante-dix et quelques groupes. Ils iront tous au paradis, excepté le groupe des hérétiques»
...Il n'a vu que ce qu'il voulait voir !
J'ai lu son livre "La religion discrète" avant de me lancer dans CorbinMusashi974 a écrit:les livres Ali Amir Moezzi
Corbin est assez fatiguant à lire, vous me rassurez en me confirmant que je ne fais pas cet effort pour rienMusashi974 a écrit:ps: alors, "En islam Iranien", quels impression ?
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Re: Le chiisme ismaélien
Non Ren, la référence de René Guénon sur les 72 voies (et non sectes) ne se base pas sur le hadîth parlant des sectes, d'ordre exotérique. Son propos se situait du point de vue ésotérique, au sujet des différentes confréries soufies (qui ne s'opposent pas ou ne rivalisent pas les unes avec les autres), et non pas des différents groupes ou mouvements.
Tu cites d'ailleurs le Sheikh Ahmad 'Alawî (que Dieu l'agrée), que René Guénon (que Dieu l'agrée) connaissait bien et respectait profondément. Leur compréhension doctrinale et spirituelle étaient identiques. Plusieurs proches de René Guénon étaient d'ailleurs initiés dans la tariqa du Sheikh Ahmad Alawî.
Musashi974, malheureusement, tes critiques ne sont des affirmations gratuites. Pour la franc-maçonnerie, cela est chose connue par les franc-maçons eux-même. D'anciens maçons ou même des "(ex)maçons musulmans", témoignent de cela (et j'en ai connu), et puis il suffit d'observer leurs méfaits et leurs "stations" pour s'apercevoir que la franc-maçonnerie, ne permet plus de réaliser les Grands Mystères, et que de nombreuses loges (qui ne sont pas homogènes comme peuvent le faire penser les théories trop "conspirationnistes") ont dévié et sont plutôt baignées dans l'occultisme et les influences psychiques (cf. Leurs influences dans les idéologies modernes anti-traditionnelles et réellement sataniques, et qui, sur le plan géo-politique, se traduit par l'impérialisme et la propagande en faveur du "Choc des civilisations"), plutôt dans que la spiritualité et l'orthodoxie traditionnelle.
En lisant Henry Corbin, seuls les gens qui n'y connaissent vraiment rien pourraient être séduits, car pour les connaisseurs, ils n'y verront, au-delà de son érudition (certes intéressantes sur certains aspects), que déformations et incompréhensions profondes, car il reste très superficiel dans sa façon d'appréhender des doctrines spirituelles auxquelles il n'a pas pu goûté (de l'intérieur), tout en réduisant la portée des enseignements issus des maîtres spirituels sunnites (dont la plupart des descendants du Prophète font parties) comme ceux du Sheikh Al Akbar ibn 'Arabî, Abdel Qader Al Jilânî ou de Abû Hamîd Al-Ghazâlî. En lisant nos maîtres spirituels directement (ainsi que les commentaires réalisés par leurs disciples), on pourra constater la supercherie et les déformations subtiles de certains orientalistes comme Corbin, Massignon ou Pierre Lory (qui sont déjà plus intéressants et plus "neutres" que les orientalistes islamophobes, mais qui veulent déformer et systématiser des doctrines métaphysiques qu'ils ne comprennent pas totalement et qui ne relèvent pas des systèmes philosophiques "rationalisant").
Tu cites d'ailleurs le Sheikh Ahmad 'Alawî (que Dieu l'agrée), que René Guénon (que Dieu l'agrée) connaissait bien et respectait profondément. Leur compréhension doctrinale et spirituelle étaient identiques. Plusieurs proches de René Guénon étaient d'ailleurs initiés dans la tariqa du Sheikh Ahmad Alawî.
Musashi974, malheureusement, tes critiques ne sont des affirmations gratuites. Pour la franc-maçonnerie, cela est chose connue par les franc-maçons eux-même. D'anciens maçons ou même des "(ex)maçons musulmans", témoignent de cela (et j'en ai connu), et puis il suffit d'observer leurs méfaits et leurs "stations" pour s'apercevoir que la franc-maçonnerie, ne permet plus de réaliser les Grands Mystères, et que de nombreuses loges (qui ne sont pas homogènes comme peuvent le faire penser les théories trop "conspirationnistes") ont dévié et sont plutôt baignées dans l'occultisme et les influences psychiques (cf. Leurs influences dans les idéologies modernes anti-traditionnelles et réellement sataniques, et qui, sur le plan géo-politique, se traduit par l'impérialisme et la propagande en faveur du "Choc des civilisations"), plutôt dans que la spiritualité et l'orthodoxie traditionnelle.
En lisant Henry Corbin, seuls les gens qui n'y connaissent vraiment rien pourraient être séduits, car pour les connaisseurs, ils n'y verront, au-delà de son érudition (certes intéressantes sur certains aspects), que déformations et incompréhensions profondes, car il reste très superficiel dans sa façon d'appréhender des doctrines spirituelles auxquelles il n'a pas pu goûté (de l'intérieur), tout en réduisant la portée des enseignements issus des maîtres spirituels sunnites (dont la plupart des descendants du Prophète font parties) comme ceux du Sheikh Al Akbar ibn 'Arabî, Abdel Qader Al Jilânî ou de Abû Hamîd Al-Ghazâlî. En lisant nos maîtres spirituels directement (ainsi que les commentaires réalisés par leurs disciples), on pourra constater la supercherie et les déformations subtiles de certains orientalistes comme Corbin, Massignon ou Pierre Lory (qui sont déjà plus intéressants et plus "neutres" que les orientalistes islamophobes, mais qui veulent déformer et systématiser des doctrines métaphysiques qu'ils ne comprennent pas totalement et qui ne relèvent pas des systèmes philosophiques "rationalisant").
Ghazali- Messages : 296
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Re: Le chiisme ismaélien
Alors donnez-moi la liste ? Ce chiffre de 72 est trop chargé traditionnellement pour être le fruit du hasard.Ghazali a écrit:Non Ren, la référence de René Guénon sur les 72 voies (et non sectes) ne se base pas sur le hadîth parlant des sectes, d'ordre exotérique. Son propos se situait du point de vue ésotérique, au sujet des différentes confréries soufies (qui ne s'opposent pas ou ne rivalisent pas les unes avec les autres), et non pas des différents groupes ou mouvements
En tant que membre du GFIC, j'ai un certain nombre d'ami(e)s dans la branche française de cette tariqa.Ghazali a écrit:Plusieurs proches de René Guénon étaient d'ailleurs initiés dans la tariqa du Sheikh Ahmad Alawî
Alors éclairez-nous ?Ghazali a écrit:lisant Henry Corbin, seuls les gens qui n'y connaissent vraiment rien pourraient être séduits, car pour les connaisseurs, ils n'y verront, au-delà de son érudition (certes intéressantes sur certains aspects), que déformations et incompréhensions profondes
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Re: Le chiisme ismaélien
D'accord. Ce que je voulais dire c'est que les ismaéliens ne sont pas des franc massons. Ils n'ont pas de pratique occulte ou bizarre et ne sont pas dévié.Musashi974, malheureusement, tes critiques ne sont des affirmations gratuites. Pour la franc-maçonnerie, cela est chose connue par les franc-maçons eux-même. D'anciens maçons ou même des "(ex)maçons musulmans", témoignent de cela (et j'en ai connu), et puis il suffit d'observer leurs méfaits et leurs "stations" pour s'apercevoir que la franc-maçonnerie, ne permet plus de réaliser les Grands Mystères, et que de nombreuses loges (qui ne sont pas homogènes comme peuvent le faire penser les théories trop "conspirationnistes") ont dévié et sont plutôt baignées dans l'occultisme et les influences psychiques (cf. Leurs influences dans les idéologies modernes anti-traditionnelles et réellement sataniques, et qui, sur le plan géo-politique, se traduit par l'impérialisme et la propagande en faveur du "Choc des civilisations"), plutôt dans que la spiritualité et l'orthodoxie traditionnelle.
Henry Corbin est un intellectuel qui aborde les choses de façon intellectuel. Ce n'est pas un soufi et le soufisme n'est pas le sujet principal de ses livre.En lisant Henry Corbin, seuls les gens qui n'y connaissent vraiment rien pourraient être séduits, car pour les connaisseurs, ils n'y verront, au-delà de son érudition (certes intéressantes sur certains aspects), que déformations et incompréhensions profondes, car il reste très superficiel dans sa façon d'appréhender des doctrines spirituelles auxquelles il n'a pas pu goûté (de l'intérieur), tout en réduisant la portée des enseignements issus des maîtres spirituels sunnites (dont la plupart des descendants du Prophète font parties) comme ceux du Sheikh Al Akbar ibn 'Arabî, Abdel Qader Al Jilânî ou de Abû Hamîd Al-Ghazâlî. En lisant nos maîtres spirituels directement (ainsi que les commentaires réalisés par leurs disciples), on pourra constater la supercherie et les déformations subtiles de certains orientalistes comme Corbin, Massignon ou Pierre Lory (qui sont déjà plus intéressants et plus "neutres" que les orientalistes islamophobes, mais qui veulent déformer et systématiser des doctrines métaphysiques qu'ils ne comprennent pas totalement et qui ne relèvent pas des systèmes philosophiques "rationalisant").
De plus lorsque tu dit :
Je ne pense pas que les descendants du Prophète se réclamait du "sunnisme" ou du "chiisme" de leur enseignement. Ils devaient etre bien au dessus de ces lutte partisane qui sont parfois un peu infantile.issus des maîtres spirituels sunnites (dont la plupart des descendants du Prophète font parties)
Oui. Pour expliquer ca il faudrait que j'aborde un petit peu l'histoire de l'ismaelisme (une histoire pleine de rebondissement qui ferait palir de jalousie les scénariste hollywoodien )Pourrait-on en savoir plus ?
Mais comme se sera long à expliquer et taper je le ferait plus tard.
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
Bon, je vois que le principe hollywoodien de la bande-annonce qui met l'eau à la bouche est déjà là !Musashi974 a écrit:il faudrait que j'aborde un petit peu l'histoire de l'ismaelisme (une histoire pleine de rebondissement qui ferait palir de jalousie les scénariste hollywoodien )
Mais comme se sera long à expliquer et taper je le ferait plus tard.
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Re: Le chiisme ismaélien
-Ren- a écrit:Bon, je vois que le principe hollywoodien de la bande-annonce qui met l'eau à la bouche est déjà là !Musashi974 a écrit:il faudrait que j'aborde un petit peu l'histoire de l'ismaelisme (une histoire pleine de rebondissement qui ferait palir de jalousie les scénariste hollywoodien )
Mais comme se sera long à expliquer et taper je le ferait plus tard.
J'ai dévoré il y a fort longtemps le "Samarcande" d'Amin Maalouf et l'épisode de la forteresse d'Alamut m' a laissé une très forte impression...je vais peut-être enfin savoir ce qui est historique et qu'est-ce qui est de la pure invention du romancier!
Idriss- Messages : 7127
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Re: Le chiisme ismaélien
Bon, je vois que le principe hollywoodien de la bande-annonce qui met l'eau à la bouche est déjà là !
L’histoire commence aux 19 ieme siècles en Iran, dans les année 1830. Hasan Ali Sha, est le 46 ieme Imam des musulmans chiite ismaélien. À cette époque, la perse est gouverné par ce qu’on appelle des « Shah », ce qui est l’équivalent persan du terme, « roi » en Europe. Le souverain de l’époque, se nommait Mohammad Shah, de la dynastie des Qadjar (d’origine turkmene).
Se souverain avait nommé l’imam ismaélien Commandeur en chef de son armé, honneur qui lui fut donné en raison de son aide et soutiens lors d’un conflit de succession. Le shah lui remit également a cette occasion le titre de aga Khan. Aga était utilisé dans l’empire ottoman pour signifier « chef » et khan signifie « dirigeant » en turc. Il lui donna également la gouvernance de la province de Kerman.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Jusqu’à ce que, en 1838 éclata un conflit entre Hasan Ali Sha (l’imam ismaélien), et le premier ministre du Shah, Mirza Aghashi. En effet, celui-ci voyait tres mal la bonne position de l’imam face au shah, et il finit par persuader le shah de retirer l’imam de la gouvernance de Kerman. Le conflit entre les 2 homme prit de tel proportion, qu’une révolte éclata, dans laquelle l’imam fut mis en prison. Puis il fut relâché sous ordre du Shah. Mais les pressions politique furent tel qu’il fallait prendre une décision.
Il décida finalement de quitter la perse.
A l’époque, évidemment, il ne suffisait pas de prendre l’avion pour quitter un pays. On voyageait à cheval! Aider d’une petite armée qu’il s’était constitué, il réussit à atteindre l’Afghanistan, puis le Sind, au Pakistan, pour finalement atteindre Bombay en Inde. Sur sa route, il était aider à chaque fois par des fidèles ismaéliens (les ismaéliens étant disséminer dans plusieurs pays déjà à l’époque, dont le Pakistan l’Afghanistan, l’inde, la chine, la Birmanie, la syrie…),
Bombay était à l’époque gouverner par les anglais. En inde, il existait une communauté ismaélienne assez grande, qui avait était convertis à l’époque ou les Imams précèdent envoyait des missionnaire venu d’Iran (Parmi les membres de cette communauté musulmane ismaélienne indienne il y avait mon arrière-grand-père!).
C’est ainsi que les anglais virent arriver une sorte de roi perse, avec sa petite armée, qui se réclamait être un chef religieux musulmans! Évidement… c’est bien gentil de venir comme ça, se réclamer être un chef religieux, mais il ne suffit pas de le dire pour être cru! Normal après tout. La majorité des fidèle ismaéliens indiens accueillirent chaleureusement l’arrivée de leur Imam, tandis qu’une minorité furent dubitatif.
Donc il fut intenté un procès à l’Imam, pour déterminer si oui ou non, il était légitime, dans sa fonction d’Imam. cest ce procès qui est évoqué par le premier message, de manière très approximative. Procès qui eut lieu en Inde, sous juridiction anglaise. Finalement, l’Imam gagna son procès.
Le ismaéliens indiens (dont je fais partie, qui sont plus connu en inde sous le nom de Khoja) furent majoritairement satisfait du résultat du procès, et la minorité qui n’accepta pas la résultat... quitta tout simplement l’ismaélisme, pour devenir des musulmans chiite ou sunnite.
Fin de l’histoire
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
ai dévoré il y a fort longtemps le "Samarcande" d'Amin Maalouf et l'épisode de la forteresse d'Alamut m' a laissé une très forte impression...je vais peut-être enfin savoir ce qui est historique et qu'est-ce qui est de la pure invention du romancier
Ahhh Alamaut. C'est toute une légende! Dans l'histoire de l’ismaélisme, c'est peut etre la partie plus mouvementé... La réalité se mêle beaucoup à la fiction... Jessayerai de lexpliquer ce week end (puisque tu as lair detre interessé ?)
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
Petit ajout, pour ceux qui veule en savoir plus, il y a ce lien Wikipedia qui raconte de façon beaucoup plus détailles (moi je nai prit que les points clés):
http://en.wikipedia.org/wiki/Aga_Khan_I
http://en.wikipedia.org/wiki/Aga_Khan_I
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
-Ren- a écrit:Quand il dit "les vraies turuq, qui sont au nombre de 72 (ceci pourrait être un nombre symbolique, mais, d’après une liste établie par feu Seyid Tawfiq El-Bakri, il paraît que c’est également le nombre exact)", c'est évidemment en lien avec ce genre de hadith :
Répondant un jour a un Cheikh salafi-wahhabite qui faisait des Soufis l’un des groupes qui iront en enfer selon la parole du Prophète : Ma communauté se divisera en soixante-dix et quelques groupes. Tous sont voués à l’enfer sauf un : c’est le groupe de ceux qui auront suivi cette voie qui est la mienne et celle de mes Compagnons, le Cheikh Al Alawi eut la réponse suivante : «Mais pourquoi donc ne cites tu pas le hadith qu’a rapporté l’Imam Al-Ghazali dans son Fasl al-tafriqât ? Le Prophète a dit : Ma communauté se séparera en soixante-dix et quelques groupes. Ils iront tous au paradis, excepté le groupe des hérétiques»
Il me semble me souvenir que Ibn 'arabi s'aventure à dresser une liste nominative des 72 sectes dans " la profession de foi" (traduit en français chez Sinbad )
Idriss- Messages : 7127
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Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Le chiisme ismaélien
Merci pour le tuyau, même si je n'ose pas encore "m'attaquer" à Ibn 'ArabiIdriss a écrit:Il me semble me souvenir que Ibn 'arabi s'aventure à dresser une liste nominative des 72 sectes dans " la profession de foi" (traduit en français chez Sinbad )
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Re: Le chiisme ismaélien
Ce serait une liste qui refleterai celle de sont epoque (13 ieme siecle). Ca a surement evolué depuis (par exemple les tijani ont été fondé bien plus tard).Il me semble me souvenir que Ibn 'arabi s'aventure à dresser une liste nominative des 72 sectes dans " la profession de foi" (traduit en français chez Sinbad )
Musashi974- Messages : 475
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Re: Le chiisme ismaélien
Le califat Fatimides 909 – 1171
Dans l’histoire de l’ismaélisme, le califat fatimide constitue son âge d’or
Ce califat ismaélien régna, a son apogée sur une grande partie du monde musulman, de la Tunisie à la Mecque, en passant par la Sicile.
C’est durant ce califat que fut fondée une ville qui signifie en français « la Victorieuse », et qui est connu aujourd’hui sous le nom du Caire (capitale actuel de l’Égypte).
C’est durant ce califat que fut aussi construite la célèbre mosquée Al Azhar, en Égypte. Le calife al-Aziz fonde au Caire en 988 une des premières universités du monde dans la mosquée al-Azhar. Trente-cinq docteurs de la Loi y résident, appointés par le calife, et donnent des cours chaque vendredi après la prière. Une bibliothèque de dix-huit mille volumes est constituée.
C’est durant cette période que les plus grands penseurs, philosophe, et scientifique ismaéliens virent le jour, et que une théologie proprement ismaélienne se mit en place (la première école Ismaili de jurisprudence fur créé). Parmi les grand philosophe on peut citer : Nasir Khusraw, Ibn Hâni’ al-Andalusî, Hamîd al-dîn Kirmânî , ou des mathématiciens et des ingénieurs comme Ibn Haytham, des astronomes comme Ali b.Yunus; des physiciens comme Al-Tamimi, Al-Israili et Ibn Ridwan, Alhazen,.
C’est durant cette période que naquit également un certain Hassan al-Sabbah, qui deviendra celebre plus tard pour dautre raison…(et qui contrairement à ce qu’on pourrait croire na jamais été un Imam ismaelien).
,Les Fatimides acceptèrent dans leur administration, non sur des critères d'appartenance tribale, ethnique ou même religieuse, mais principalement sur le mérite et la compétence, les membres des autres obédiences de l'islam. Elles étaient admises aux plus hautes fonctions, et cette tolérance était même étendue aux juifs et aux chrétiens. Il subsista en Égypte une importante minorité copte, de religion chrétienne qui a pu s’épanouir.
On doit également aux Fatimide la fondation de la Maison de la sagesse (en arabe : "Dâr al-Hikma", ou encore "Dâr al-‘ilm"), dans laquelle sera favorisée l'étude des sciences hellénistiques. Juristes, médecins, astronomes, mathématiciens fréquentent son importante bibliothèque.
L'arrivée de la dynastie fatimide, marque un renouveau culturel important. Les Fatimides portent un grand intérêt aux livres, aux bibliothèques et à la littérature. Ils installent une grande bibliothèque à l'intérieur même de leur palais, où ils accueillent de nombreux écrivains, historiens, juristes, savants et poètes, qui viennent se documenter, pour écrire des ouvrages de littérature, d'histoire, de sciences ou des recueils juridiques. Véritables mécènes, ils entretiennent ainsi un grand nombre d'intellectuels, écrivains ou poètes, à qui ils attribuent d'importantes sommes d'argent et de nombreux cadeaux.
Pour en savoir plus :
http://www.iis.ac.uk/view_article.asp?ContentID=104389
Dans l’histoire de l’ismaélisme, le califat fatimide constitue son âge d’or
Ce califat ismaélien régna, a son apogée sur une grande partie du monde musulman, de la Tunisie à la Mecque, en passant par la Sicile.
C’est durant ce califat que fut fondée une ville qui signifie en français « la Victorieuse », et qui est connu aujourd’hui sous le nom du Caire (capitale actuel de l’Égypte).
C’est durant ce califat que fut aussi construite la célèbre mosquée Al Azhar, en Égypte. Le calife al-Aziz fonde au Caire en 988 une des premières universités du monde dans la mosquée al-Azhar. Trente-cinq docteurs de la Loi y résident, appointés par le calife, et donnent des cours chaque vendredi après la prière. Une bibliothèque de dix-huit mille volumes est constituée.
C’est durant cette période que les plus grands penseurs, philosophe, et scientifique ismaéliens virent le jour, et que une théologie proprement ismaélienne se mit en place (la première école Ismaili de jurisprudence fur créé). Parmi les grand philosophe on peut citer : Nasir Khusraw, Ibn Hâni’ al-Andalusî, Hamîd al-dîn Kirmânî , ou des mathématiciens et des ingénieurs comme Ibn Haytham, des astronomes comme Ali b.Yunus; des physiciens comme Al-Tamimi, Al-Israili et Ibn Ridwan, Alhazen,.
C’est durant cette période que naquit également un certain Hassan al-Sabbah, qui deviendra celebre plus tard pour dautre raison…(et qui contrairement à ce qu’on pourrait croire na jamais été un Imam ismaelien).
,Les Fatimides acceptèrent dans leur administration, non sur des critères d'appartenance tribale, ethnique ou même religieuse, mais principalement sur le mérite et la compétence, les membres des autres obédiences de l'islam. Elles étaient admises aux plus hautes fonctions, et cette tolérance était même étendue aux juifs et aux chrétiens. Il subsista en Égypte une importante minorité copte, de religion chrétienne qui a pu s’épanouir.
On doit également aux Fatimide la fondation de la Maison de la sagesse (en arabe : "Dâr al-Hikma", ou encore "Dâr al-‘ilm"), dans laquelle sera favorisée l'étude des sciences hellénistiques. Juristes, médecins, astronomes, mathématiciens fréquentent son importante bibliothèque.
L'arrivée de la dynastie fatimide, marque un renouveau culturel important. Les Fatimides portent un grand intérêt aux livres, aux bibliothèques et à la littérature. Ils installent une grande bibliothèque à l'intérieur même de leur palais, où ils accueillent de nombreux écrivains, historiens, juristes, savants et poètes, qui viennent se documenter, pour écrire des ouvrages de littérature, d'histoire, de sciences ou des recueils juridiques. Véritables mécènes, ils entretiennent ainsi un grand nombre d'intellectuels, écrivains ou poètes, à qui ils attribuent d'importantes sommes d'argent et de nombreux cadeaux.
Pour en savoir plus :
http://www.iis.ac.uk/view_article.asp?ContentID=104389
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
Merci pour ces précisions
...Et sinon, sur le plan de votre vie personnelle/spirituelle, quels sont les aspects qui vous sembleraient liés à cette particularité d'être ismaelien ?
...Et sinon, sur le plan de votre vie personnelle/spirituelle, quels sont les aspects qui vous sembleraient liés à cette particularité d'être ismaelien ?
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: Le chiisme ismaélien
Je ne saurai dire, je ne suis pas un grand pratiquant, mais la doctrine ismaélienne est original et intéressante, a mon gout en tout cas... il y a plusieurs aspect qui font sa spécificité : un aspect ésotérique, un aspect intellectuel, un aspect social... Je ne sais pas trop lequel expliquer... Y a il un point qui réveille plus votre curiosité ?..Et sinon, sur le plan de votre vie personnelle/spirituelle, quels sont les aspects qui vous sembleraient liés à cette particularité d'être ismaelien ?
Musashi974- Messages : 475
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Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
L'aspect social que vous évoquez est peut-être le plus simple à développer en premier lieu ?Musashi974 a écrit:Y a il un point qui réveille plus votre curiosité ?
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Re: Le chiisme ismaélien
L'aspect social que vous évoquez est peut-être le plus simple à développer en premier lieu ?
Pour l’aspect social, disons qu’il y a 2 tendance actuel qui s’oppose dans le monde musulman: une plus traditionaliste qui prône une lecture littéraliste du coran, et qui recherché un retour à la source, et parfois, une application strict de l’islam tel que enseigner au 7 ieme siècle. Dans ces pires aspects, ça donne le wahhabisme et le talibanisme.
L’autre tendance dans le monde musulman, prône, non pas une reforme total (les fondement de la religion musulmane sont solide), mais une lecture du coran, qui serait plus accès sur la réflexion et l’interprétation des textes, qui conduirait les musulmans à s’intégrer dans la société dans lequel elle vie, sans pour autant perdre le lien avec sa foi (je sais que beaucoup ne serait pas d’accord mais le travail de tariq ramadan va plutôt dans ce sens).
Les ismaéliens sont plutôt de la 2ieme tendance, ce qui les a conduits à être plus ouverts à la modernité, sans pour autant se perdre dans le matérialisme excessif.
De plus, dans l’ismaélisme, la foi musulmane est une foie qui prône l’équilibre entre une certaine spiritualité et une vie matérielle : il faut chercher un équilibre entre les 2, mais notre spiritualité doit avoir pour conséquence d’apporter un plus dans la société dans lequel on vie, ce qui implique une certaine attitude de bonne conduite, et d’action positive.
La ou ca deviens intéressant et qui fait la spécificité de l’ismaélisme, c’est d’avoir poussé un peu plus loin cette volonté d’amélioration de la société, tel que enseigner dans le coran à travers de nombreuse citation qui incite aux « bonne œuvre ». En effet, l’Imam ismaélien actuel (aga khan IV) à mit en place le réseau AKDN, qui est une des plus grandes organisations non gouvernementale et privée, à vocation non-lucrative.
L’AKDN est une initiative contemporaine de l’imamat ismaili visant à concrétiser, à travers l’activité institutionnelle, la vision éthique de la société inspirée par le message de l’islam. Les programmes de l’AKDN sont appliqués sans distinction de confession, d’origine ethnique ou de sexe.
http://www.akdn.org/fran%C3%A7ais/default.asp
L’objectif est l’amélioration des conditions de vie et des perspectives d’avenir de populations du monde en développement, en particulier en Asie et en Afrique.
Et cela passe par :
- La construction d’hôpitaux (plus de 200 centres de santé, dont neuf hôpitaux), dans des pays comme Afghanistan, en Inde, au Kenya, au Pakistan et en Tanzanie,
- La construction d’école ( plus de 300 écoles et programmes d’éducation au Pakistan, en Inde, au Bangladesh, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et au Tadjikistan ) . La première université privée et autonome du Pakistan.
- La construction de route (conception et construction de logements, planification de villages, gestion des risques naturels),
- L’aide humanitaire (création d’opportunités, en faveur des populations de certaines régions du monde en développement)
- La restauration d’architecture historique
- La micro finance
- Organisation de « marche de la PAIX »
Et beaucoup d’autre chose, la liste complète ici : http://www.akdn.org/fran%C3%A7ais/about_agencies.asp
Tout cela a aidé aussi beaucoup d’ismaélien à avoir accès à l’éducation, pouvoir émigrer des pays instable (afghanistan ect…)., pouvoir bénéficier de bourse pour aller étudier (enfin surtout dans les pays pauvre). C’est financé en autre, par la zakat (mais rien d’obligatoire non plus), qui est un des 5 piller de l’islam, et qui doit justement avoir pour objectif de servir aux bonne œuvre.
Ces en raisons de toute ces activités (l’œuvre de toute une vie) que l’Imam ismaélien a reçu des nombreuse récompense tel que :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Citoyennet%C3%A9_canadienne_honoraire
La citoyenneté canadienne honoraire
, 5 personnes ont reçu la citoyenneté canadienne honoraire :
• 1. Raoul Wallenberg, diplomate suédois et héros de l'holocauste. Accordée en 1985, après sa mort.
• 2. Nelson Mandela, ancien président d'Afrique du Sud et récipiendaire du prix Nobel de 1993. Accordée en 2001.
• 3. Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï-lama et récipiendaire du prix Nobel de 1989. Accordée en 2006.
• 4. Aung San Suu Kyi, Première Ministre-élu de la Birmanie et récipiendaire du prix Nobel de 1991. Accordée en 2007. (Elle est la seule personne à recevoir la citoyenneté canadienne honoraire alors qu'elle est emprisonnée.)
• 5. Karim Aga Khan IV (l’Imam ismaelien), accordée en 2009.
Ainsi que :
• Chevalier grand-croix de l'Ordre du Mérite de la République italienne (1977) ;
• Commandeur de la Légion d'honneur (1990) ;
• Chevalier commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique (2004)2 ;
• Pakistan: Nishan-e-Pakistan (1983)[100]
• Morocco: Grand Cordon of the Order of the Throne (1986)[100]
et plein d’autre, la liste complete ici :
http://en.wikipedia.org/wiki/Aga_Khan_IV
Cest donc l'aspect "social" qui je pense est assez spécifique a lismaelisme!
Musashi974- Messages : 475
Réputation : 5
Date d'inscription : 19/02/2013
Re: Le chiisme ismaélien
Merci, je découvre totalement
Comment cet équilibre s'exprime-t-il dans votre propre vie ?Musashi974 a écrit:dans l’ismaélisme, la foi musulmane est une foi qui prône l’équilibre entre une certaine spiritualité et une vie matérielle : il faut chercher un équilibre entre les 2, mais notre spiritualité doit avoir pour conséquence d’apporter un plus dans la société dans lequel on vit, ce qui implique une certaine attitude de bonne conduite, et d’action positive
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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