L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Peut-on encore être croyant quand on voit tout ça et surtout quand la religion en est sournoisement pénétrée ?eliphaz a écrit:Vous même, quand vous regardez en conscience la situation de l'Islam confronté à la sécularisation, l'individualisme, le laicisme, l'intégrisme est-ce que vous ne vous dites pas qu'il y a des petites choses à changer ?
Roque- Messages : 5064
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
eliphaz a écrit:
En regardant de l'extérieur, oui, j'ai l'impression que l'Islam a besoin d'être déculturalisé. Un ami d'origine chrétienne récemment convertit à l'Islam ne m'a pas vraiment donné l'impression que la question pouvait se poser. Dois-je comprendre que pour vous aussi, il n'y a rien à changer dans l'Islam aujourd'hui ?
Vous même, quand vous regardez en conscience la situation de l'Islam confronté à la sécularisation, l'individualisme, le laicisme, l'intégrisme est-ce que vous ne vous dites pas qu'il y a des petites choses à changer ?
Les hommes qui sont "imprégnés" de la dernière révélation (l'Islam) sont tout sauf individualistes, passionnés, égotiques, etc. Ils sont à l'inverse, transparents car toujours dans la "présence divine".
Le musulman qui est proche de son Seigneur est loin des concepts que tu cites. Son milieu lui est indifférent (même s'il recommande le bien).
Ceux qui ne sont pas dans cette présence divine, dans la soumission de la volonté divine, tu les vois s'imposer à eux mêmes et aux autres la dureté de leur coeur. Voilà tout. Ce n'est pas parce que ces gens là sont à côté de la plaque, que l'Islam l'est.
Si tu veux véritablement comprendre l'Islam, lis l'héritage spirituel des grands maitres musulmans. Et demande à Dieu la connaissance (de Lui même, la compréhension de notre monde, de notre existence) qu'il voudra bien t'accorder insh'Allah (ce que je fais moi même) Tu ne verras plus l'Islam avec le même regard.
N'oublie jamais que des millions de musulmans font le bien sur terre fi waj Allah (pour la face de Dieu).
Le visage de Dieu (à comprendre par l'esprit) n'est pas rien ...
titou2- Messages : 325
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
La liberté religieuse existe en islam depuis sa naissance.
1) http://www.sunnisme.com/article-un-apostat-doit-il-etre-mis-a-mort-par-sheikh-ahmad-kutty-41933621.html
2) http://www.islamophile.org/spip/Pas-de-sanction-pour-l-apostasie.html
Sur l'interprétation des Textes Sacrés, l'ontologie divine quant à la nature divine originelle du Coran peut se démontrer de différentes manières ("miracle littéraire", signes écologiques et scientifiques, véracité des prédictions coraniques et prophétiques, qualités morales et sincérité du Prophète, effets bénéfiques des prescriptions religieuses sur la santé physique, morale, psychologique, mentale et spirituelle, vertus spirituelles, intelligence, élévation morale, tradition spirituelle auto-suffisante, globale et complète, à la fois cohérente, sage et efficace) mais l'épistémologie (la manière de comprendre) se fait par le prisme humain, donc faillible et non-exaustif, excepté pour les Prophètes et les Saints qui sont sous inspiration divine/spirituelle (donc on parle dès lors, d'infaillibilité doctrinale et de fonction, mais pas forcément de personne, qui doivent être soutenus pour leur cohérence, leur piété, leurs dons spirituels et les miracles pour les Prophètes, leur conformité à l'islam et qu'ils n'espèrent aucun but terrestre ou matériel contraire aux finalités de l'islam).
Mais Allah donne des clés de compréhension dans Son Livre, et c'est à partir d'une connaissance fine et profonde de la grammaire arabe, du contexte des versets, et ensuite des principes islamiques (tels que l'Unicité Divine, l'intelligence, la réflexion, la sagesse, les vertus spirituelles, la bonne santé et l'hygiène, la pudeur, le respect, la bienveillance, la justice, l'ordre, l'équilibre, la piété, la résistance face au mal ou aux agressions, etc.), que l'on peut savoir si une interprétation est valide du point de vue islamique tel que définit par Allah.
Il est dit aussi que la divergence dans les aspects secondaires de la religion est une miséricorde et que l'éthique islamique impose le respect et le suivi du meilleur avis en conformité avec les principes universels du Coran (tawhid, Sagesse, Pudeur, Respect, Justice, Paix, Equité, Résistance, Compassion, Intelligence, préservation de la santé humaine, animale ou écologique, etc.).
Ainsi, Allah nous donne une vision claire et globale de l'islam à laquelle nous devons adhérer, et dont les points de détails ne peuvent pas contredire la vision globale.
La doctrine est intelligible et donc facilement compréhensible dans ses lignes directrices (l'Unicité Divine, attester qu'Il est Unique, Absolu, Eternel, Transcendant, Immanent, Infini, Immuable, qu'Il est la Source de toute chose, et que lorsque l'être humain a le choix, il doit opter pour l'instauration de la Justice Divine par le modèle prophétique), l'éthique est claire (interdiction des grands péchés tels que la mécréance, l'idolâtrie, le meurtre d'innocents, la fornication, la zoophilie, la pédophilie, l'adultère, la consommation de boissons alcoolisées, la sodomie, l'usure alors que l'on est pas sous contrainte, le vol, l'ostentation, l'esclavagisme, les insultes, la maltraitance ou les agressions vis-à-vis de ses parents, de son ou sa conjoint(e), des enfants, des voisins ou d'autres personnes pacifiques, la calomnie, etc.), et les aspects cultuels sont facilement pratiquables quand aucun empêchement spécifique ne gêne l'individu.
En dehors de cela, les autres aspects de l'Islâm, plus profonds et pointus, sont accessibles aux savants ésotériques ou exotériques, et là encore, comme Allah est Infini, Sa Connaissance l'est aussi, et comme le dit le Coran, Sa Parole Divine (cristallisée dans le Coran) est inépuisable, donc les connaissances essentielles (synthétiques et spirituelles) ou secondaires (analytiques et rationnelles) que l'on peut tirer de chaque verset présentent de nombreuses possibilités, qui, loin de se contredire, s'interpénètrent, se complètent et s'approfondissent mutuellement, tant que les principes universels sont respectés.
Il dit aussi qu'Il est "L'Apparent" (Extérieur) et "Le Caché" (Intérieur), qui sont des références à la Chari'ah (connaissance extérieure de la religion) et la Haqiqa (Connaissance Intérieure de la religion, le tasawwuf/soufisme ou l'ihsan si l'on préfère, qui consiste à purifier le coeur et à méditer puis à réaliser les vertus spirituelles à travers la connaissance et l'expérimentation des stations spirituelles auxquelles peuvent accéder les hommes croyants, puis pieux et enfin vertueux et saints). Les deux ne s'opposent pas, mais l'un ne va pas sans l'autre, à l'instar du noyau et de l'écorce d'un fruit pour prendre une analogie parlante.
L'Islam offre ainsi à tout le monde, peu importe son degré d'intelligence, sa race, son origine ethnique, son statut social, son âge, sa culture, son érudition, ses préférences professionnelles ou sportives, sa langue, son sexe ou son apparence physique, un socle commun destiné à tous, en parfaite égalité humaine auprès de Dieu, mais permet aussi en même temps à ceux qui aimeraient se plonger davantage dans l'Océan de la Connaissance, des possibilités intellectuelles adaptées à chacun, comblant ainsi leurs aspirations propres (ésotérisme et/ou exotérisme, notamment la théologie, la jurisprudence, la philosophie à l'intérieure du Coran, donc qui respecte ses principes, l'exégèse, la grammaire, etc.).
Bref, on peut donc savoir si une interprétation est orthodoxe, à partir des critères objectifs établis explicitement dans le Coran, à savoir l'Unicité Divine, la pureté de façon générale (physique, morale, mentale et spirituelle), la sincérité, la pudeur, la piété, la sagesse, la justice, l'équité, la connaissance, l'éducation saine, les efforts constants, l'endurance, la compassion, le pardon, la résistance lorsqu'elle sert à défendre la Vérité et le droit des innocents, la vertu, la Vérité et les (sous-)vérités, etc.
Le Coran contient toute chose principiellement (en état de germe qui n'attend que d'être "manifesté" dans les possibilités universelles de l'existence), ses principes directeurs, ses recommandations générales et globales, sont des signes objectifs que le musulman doit connaitre et s'y conformer à partir de toutes les autres sources d'informations, de connaissances, d'observations et d'expériences, afin d'harmoniser tous les aspects de son existence, en parfaite conformité avec la Volonté de Dieu.
Quant au Prophète, il est pour ainsi dire, comme "l'incarnation" (ou le représentant vivant, et il va de soi que l'on refuse toute idolâtrie des choses limitées et créées, y compris pour la personnalité des Prophètes ou des Saints, ce qui n'exclut pas la vénération traditionnelle et le respect que l'on doit éprouver à leur égard), il est comme la manifestation, à l'état "humain" et vivant, du Coran, qu'il a parfaitement réalisé.
Ainsi, tous les détails authentiques qu'il fournit sont des recommandations prophétiques qui parachèvent la pratique et la compréhension islamique pour le musulman, qu'il doit suivre, s'il souhaite se rapprocher de Dieu et être conforme aux exigences qu'Il a décrété pour nous.
Cela nous assure d'énormes bienfaits dans tous les domaines de la vie quotidienne des fidèles sincères, intelligents, sages et rigoureux dans leur pratique.
Ce n'est pas l'apostasie qui est punit en islam, mais le fait d'abandonner la communauté musulmane pour ensuite prendre les armes contre les musulmans.
Le Coran parle de l'apostasie simple (pacifique) à de nombreuses reprises sans mentionner une fois une sanction terrestre.
Il est rapporté que sous l'autorité du second calife musulman, que Abd Ar-Razzâq, Al-Bayhaqî et Ibn Hazm rapportent qu’Anas, revenant de Tastur, se rendit chez `Umar. Ce dernier lui demanda : « Qu’ont fait les six de la tribu de Bakr Ibn Wâ’il qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres (pour combattre les musulmans) ? » Anas répondit : « Ô Commandeur des Croyants, ce groupe de gens qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres ont été tués sur le champ de bataille. » `Umar reprit : « Nous appartenons à Dieu, et c’est à Lui que nous retournerons. » Anas dit : « Mais avaient-ils une autre issue que d’être tués ? » `Umar répondit : « Oui, j’allais leur proposer l’Islam et, s’ils refusaient, j’allais les mettre en prison. » alors même que les apostats avaient rejoint le camp ennemi dans la guerre contre les musulmans. Rapporté par `Abd Ar-Razzâq dans Al-Musannaf (10/165-166, tradition n° 18696), par Al-Bayhaqî dans les Sunan (8/207), par Sa`îd Ibn Mansûr (page 3, n° 2573) et par Ibn Hazm dans Al-Muhallâ (11/221), édition Al-Imâm.
« Le sens de cette tradition est que `Umar a pensé que la peine de mort n’était pas applicable à l’apostat combattant en toute situation. Elle peut être annulée ou reportée si une nécessité impose son annulation ou son report. Dans ce cas précis, la nécessité consiste en l’état de guerre, en la proximité géographique entre ces apostats et les idolâtres et en la crainte que ces apostats ne soient tentés de passer à l’ennemi.
Quant aux hadiths, il y en a un qui est coupé de son contexte "quiconque change de religion, tuez-le" (ce qui, prit littéralement, peut aussi concerner les musulmans). Par contre, un hadith, avec son contexte et l'intégralité de l'énoncé dit que : "Aîsha rapporte que le Messager d'Allâh (saws) a dit : "Un musulman ne peut être exécuté que dans trois situations : S'il s'agit d'un individu marié qui a commis l'adultère [en public ou qu'il s'est dénoncé de lui-même]. Celui qui tue avec préméditation un musulman [si la famille de la victime souhaite appliquer la loi du talion au lieu du pardon ou du dédommagement]. Et celui qui quitte l'Islam et déclare la guerre à Allâh et à son Messager. Lequel sera exécuté, pendu [ou crucifié selon une meilleure traduction] ou expulsé"".
Sunan de An-Nissa'î, qui était très exigeant au niveau de l'authenticité des hadîths, hadîth n°4065 du livre 38 de la version arabe.
Ce hadith est lié à ce verset, qui en parle : «La récompense de ceux qui font la guerre contre Dieu et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas ; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment.» (5, 33).
«[Ne] Combattez dans le sentier d'Allâh [que] ceux qui vous combattent, mais ne transgressez pas, car Allâh n'aime pas les transgresseurs» (2, 190).
Mais pour ceux qui demeurent pacifiques et non-violents le Coran dit :
«Dieu ne vous défend pas d'être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables» (60, 8). Ici Dieu nous incite à montrer de la bonté et de l'équité dans nos rapports avec les non-musulmans, vis-à-vis de leur personne (sans adhérer ou approuver leurs idées fausses ou leurs croyances mensongères et illusoires).
«Et s’ils (les païens) renoncent (à vous combattre), alors ne leur témoignez plus d’hostilité, sauf contre ceux qui ont un comportement inique» (2, 193).
«Et s’ils (les ennemis) sont enclins à la paix, accède à leur requête» (8, 61). C'est-à-dire que, si des groupes de non-musulmans violents renoncent à leur violence à l'encontre des musulmans, et qu'ils souhaitent réellement la paix (pas seulement à travers des discours et de belles paroles, qui peuvent être mensongères, mais aussi à travers des actes et des garanties), les musulmans doivent cesser toute contre-attaque.
«Et si l'un des non-croyants demande ta protection accorde-la afin qu’il écoute la parole de Dieu puis fais-le reconduire en lieu sûr» (9, 6).
«… et entraidez-vous dans la droiture et dans la piété, mais ne vous aidez pas mutuellement dans le péché et la transgression» (5, 2).
Le Coran a une portée universelle, mais chaque chose doit être remise à sa place, et chaque enseignement possède une portée qui doit être contextualisée.
Tout ce qui relève du supra-temporelle, comme la morale (ou l'éthique), la doctrine et les rites, ne peuvent en aucun cas changer, car cela reviendrait à dénaturer la Vérité et donc à anéantir la garantie de Celle-ci ainsi que de tout ce qui y est liée d'une manière ou d'une autre : la justice, l'harmonie, la paix, l'équilibre, etc.
Maintenant, ce qui change, c'est parfois les conditions sociales et juridiques, et c'est là qu'intervient le droit musulman (fiqh), qui doit prendre en compte les changements temporels, tout en se basant sur les principes et finalités de l'islam qui sont la doctrine, les rites, l'éthique et les principes et finalités immuables et universelles qui en découlent : sagesse, paix, justice, équité, liberté de conscience, émancipation sociale, bonnes conditions de vie (économique, sociale, professionnelle, sanitaire, etc.).
Puis, ce n'est pas au mal de dicter le bien, au mal d'interroger le bien ou de lui demander des justifications.
Les idéologies modernes, depuis leur imposition, ont été responsables de la mort de centaines de millions de victimes, de radicalisation, de pollutions planétaires et d'une misère quasi-mondiale.
Pour les musulmans, ceux-ci ont parfois un comportement ridicule et contraire aux principes islamiques. S'ils retournaient à l'islam, les choses iraient bien mieux. Pour l'auto-critique, j'aime beaucoup le penseur algérien Malek Bennabi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Malek_Bennabi
1) http://www.sunnisme.com/article-un-apostat-doit-il-etre-mis-a-mort-par-sheikh-ahmad-kutty-41933621.html
2) http://www.islamophile.org/spip/Pas-de-sanction-pour-l-apostasie.html
Sur l'interprétation des Textes Sacrés, l'ontologie divine quant à la nature divine originelle du Coran peut se démontrer de différentes manières ("miracle littéraire", signes écologiques et scientifiques, véracité des prédictions coraniques et prophétiques, qualités morales et sincérité du Prophète, effets bénéfiques des prescriptions religieuses sur la santé physique, morale, psychologique, mentale et spirituelle, vertus spirituelles, intelligence, élévation morale, tradition spirituelle auto-suffisante, globale et complète, à la fois cohérente, sage et efficace) mais l'épistémologie (la manière de comprendre) se fait par le prisme humain, donc faillible et non-exaustif, excepté pour les Prophètes et les Saints qui sont sous inspiration divine/spirituelle (donc on parle dès lors, d'infaillibilité doctrinale et de fonction, mais pas forcément de personne, qui doivent être soutenus pour leur cohérence, leur piété, leurs dons spirituels et les miracles pour les Prophètes, leur conformité à l'islam et qu'ils n'espèrent aucun but terrestre ou matériel contraire aux finalités de l'islam).
Mais Allah donne des clés de compréhension dans Son Livre, et c'est à partir d'une connaissance fine et profonde de la grammaire arabe, du contexte des versets, et ensuite des principes islamiques (tels que l'Unicité Divine, l'intelligence, la réflexion, la sagesse, les vertus spirituelles, la bonne santé et l'hygiène, la pudeur, le respect, la bienveillance, la justice, l'ordre, l'équilibre, la piété, la résistance face au mal ou aux agressions, etc.), que l'on peut savoir si une interprétation est valide du point de vue islamique tel que définit par Allah.
Il est dit aussi que la divergence dans les aspects secondaires de la religion est une miséricorde et que l'éthique islamique impose le respect et le suivi du meilleur avis en conformité avec les principes universels du Coran (tawhid, Sagesse, Pudeur, Respect, Justice, Paix, Equité, Résistance, Compassion, Intelligence, préservation de la santé humaine, animale ou écologique, etc.).
Ainsi, Allah nous donne une vision claire et globale de l'islam à laquelle nous devons adhérer, et dont les points de détails ne peuvent pas contredire la vision globale.
La doctrine est intelligible et donc facilement compréhensible dans ses lignes directrices (l'Unicité Divine, attester qu'Il est Unique, Absolu, Eternel, Transcendant, Immanent, Infini, Immuable, qu'Il est la Source de toute chose, et que lorsque l'être humain a le choix, il doit opter pour l'instauration de la Justice Divine par le modèle prophétique), l'éthique est claire (interdiction des grands péchés tels que la mécréance, l'idolâtrie, le meurtre d'innocents, la fornication, la zoophilie, la pédophilie, l'adultère, la consommation de boissons alcoolisées, la sodomie, l'usure alors que l'on est pas sous contrainte, le vol, l'ostentation, l'esclavagisme, les insultes, la maltraitance ou les agressions vis-à-vis de ses parents, de son ou sa conjoint(e), des enfants, des voisins ou d'autres personnes pacifiques, la calomnie, etc.), et les aspects cultuels sont facilement pratiquables quand aucun empêchement spécifique ne gêne l'individu.
En dehors de cela, les autres aspects de l'Islâm, plus profonds et pointus, sont accessibles aux savants ésotériques ou exotériques, et là encore, comme Allah est Infini, Sa Connaissance l'est aussi, et comme le dit le Coran, Sa Parole Divine (cristallisée dans le Coran) est inépuisable, donc les connaissances essentielles (synthétiques et spirituelles) ou secondaires (analytiques et rationnelles) que l'on peut tirer de chaque verset présentent de nombreuses possibilités, qui, loin de se contredire, s'interpénètrent, se complètent et s'approfondissent mutuellement, tant que les principes universels sont respectés.
Il dit aussi qu'Il est "L'Apparent" (Extérieur) et "Le Caché" (Intérieur), qui sont des références à la Chari'ah (connaissance extérieure de la religion) et la Haqiqa (Connaissance Intérieure de la religion, le tasawwuf/soufisme ou l'ihsan si l'on préfère, qui consiste à purifier le coeur et à méditer puis à réaliser les vertus spirituelles à travers la connaissance et l'expérimentation des stations spirituelles auxquelles peuvent accéder les hommes croyants, puis pieux et enfin vertueux et saints). Les deux ne s'opposent pas, mais l'un ne va pas sans l'autre, à l'instar du noyau et de l'écorce d'un fruit pour prendre une analogie parlante.
L'Islam offre ainsi à tout le monde, peu importe son degré d'intelligence, sa race, son origine ethnique, son statut social, son âge, sa culture, son érudition, ses préférences professionnelles ou sportives, sa langue, son sexe ou son apparence physique, un socle commun destiné à tous, en parfaite égalité humaine auprès de Dieu, mais permet aussi en même temps à ceux qui aimeraient se plonger davantage dans l'Océan de la Connaissance, des possibilités intellectuelles adaptées à chacun, comblant ainsi leurs aspirations propres (ésotérisme et/ou exotérisme, notamment la théologie, la jurisprudence, la philosophie à l'intérieure du Coran, donc qui respecte ses principes, l'exégèse, la grammaire, etc.).
Bref, on peut donc savoir si une interprétation est orthodoxe, à partir des critères objectifs établis explicitement dans le Coran, à savoir l'Unicité Divine, la pureté de façon générale (physique, morale, mentale et spirituelle), la sincérité, la pudeur, la piété, la sagesse, la justice, l'équité, la connaissance, l'éducation saine, les efforts constants, l'endurance, la compassion, le pardon, la résistance lorsqu'elle sert à défendre la Vérité et le droit des innocents, la vertu, la Vérité et les (sous-)vérités, etc.
Le Coran contient toute chose principiellement (en état de germe qui n'attend que d'être "manifesté" dans les possibilités universelles de l'existence), ses principes directeurs, ses recommandations générales et globales, sont des signes objectifs que le musulman doit connaitre et s'y conformer à partir de toutes les autres sources d'informations, de connaissances, d'observations et d'expériences, afin d'harmoniser tous les aspects de son existence, en parfaite conformité avec la Volonté de Dieu.
Quant au Prophète, il est pour ainsi dire, comme "l'incarnation" (ou le représentant vivant, et il va de soi que l'on refuse toute idolâtrie des choses limitées et créées, y compris pour la personnalité des Prophètes ou des Saints, ce qui n'exclut pas la vénération traditionnelle et le respect que l'on doit éprouver à leur égard), il est comme la manifestation, à l'état "humain" et vivant, du Coran, qu'il a parfaitement réalisé.
Ainsi, tous les détails authentiques qu'il fournit sont des recommandations prophétiques qui parachèvent la pratique et la compréhension islamique pour le musulman, qu'il doit suivre, s'il souhaite se rapprocher de Dieu et être conforme aux exigences qu'Il a décrété pour nous.
Cela nous assure d'énormes bienfaits dans tous les domaines de la vie quotidienne des fidèles sincères, intelligents, sages et rigoureux dans leur pratique.
Ce n'est pas l'apostasie qui est punit en islam, mais le fait d'abandonner la communauté musulmane pour ensuite prendre les armes contre les musulmans.
Le Coran parle de l'apostasie simple (pacifique) à de nombreuses reprises sans mentionner une fois une sanction terrestre.
Il est rapporté que sous l'autorité du second calife musulman, que Abd Ar-Razzâq, Al-Bayhaqî et Ibn Hazm rapportent qu’Anas, revenant de Tastur, se rendit chez `Umar. Ce dernier lui demanda : « Qu’ont fait les six de la tribu de Bakr Ibn Wâ’il qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres (pour combattre les musulmans) ? » Anas répondit : « Ô Commandeur des Croyants, ce groupe de gens qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres ont été tués sur le champ de bataille. » `Umar reprit : « Nous appartenons à Dieu, et c’est à Lui que nous retournerons. » Anas dit : « Mais avaient-ils une autre issue que d’être tués ? » `Umar répondit : « Oui, j’allais leur proposer l’Islam et, s’ils refusaient, j’allais les mettre en prison. » alors même que les apostats avaient rejoint le camp ennemi dans la guerre contre les musulmans. Rapporté par `Abd Ar-Razzâq dans Al-Musannaf (10/165-166, tradition n° 18696), par Al-Bayhaqî dans les Sunan (8/207), par Sa`îd Ibn Mansûr (page 3, n° 2573) et par Ibn Hazm dans Al-Muhallâ (11/221), édition Al-Imâm.
« Le sens de cette tradition est que `Umar a pensé que la peine de mort n’était pas applicable à l’apostat combattant en toute situation. Elle peut être annulée ou reportée si une nécessité impose son annulation ou son report. Dans ce cas précis, la nécessité consiste en l’état de guerre, en la proximité géographique entre ces apostats et les idolâtres et en la crainte que ces apostats ne soient tentés de passer à l’ennemi.
Quant aux hadiths, il y en a un qui est coupé de son contexte "quiconque change de religion, tuez-le" (ce qui, prit littéralement, peut aussi concerner les musulmans). Par contre, un hadith, avec son contexte et l'intégralité de l'énoncé dit que : "Aîsha rapporte que le Messager d'Allâh (saws) a dit : "Un musulman ne peut être exécuté que dans trois situations : S'il s'agit d'un individu marié qui a commis l'adultère [en public ou qu'il s'est dénoncé de lui-même]. Celui qui tue avec préméditation un musulman [si la famille de la victime souhaite appliquer la loi du talion au lieu du pardon ou du dédommagement]. Et celui qui quitte l'Islam et déclare la guerre à Allâh et à son Messager. Lequel sera exécuté, pendu [ou crucifié selon une meilleure traduction] ou expulsé"".
Sunan de An-Nissa'î, qui était très exigeant au niveau de l'authenticité des hadîths, hadîth n°4065 du livre 38 de la version arabe.
Ce hadith est lié à ce verset, qui en parle : «La récompense de ceux qui font la guerre contre Dieu et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas ; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment.» (5, 33).
«[Ne] Combattez dans le sentier d'Allâh [que] ceux qui vous combattent, mais ne transgressez pas, car Allâh n'aime pas les transgresseurs» (2, 190).
Mais pour ceux qui demeurent pacifiques et non-violents le Coran dit :
«Dieu ne vous défend pas d'être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables» (60, 8). Ici Dieu nous incite à montrer de la bonté et de l'équité dans nos rapports avec les non-musulmans, vis-à-vis de leur personne (sans adhérer ou approuver leurs idées fausses ou leurs croyances mensongères et illusoires).
«Et s’ils (les païens) renoncent (à vous combattre), alors ne leur témoignez plus d’hostilité, sauf contre ceux qui ont un comportement inique» (2, 193).
«Et s’ils (les ennemis) sont enclins à la paix, accède à leur requête» (8, 61). C'est-à-dire que, si des groupes de non-musulmans violents renoncent à leur violence à l'encontre des musulmans, et qu'ils souhaitent réellement la paix (pas seulement à travers des discours et de belles paroles, qui peuvent être mensongères, mais aussi à travers des actes et des garanties), les musulmans doivent cesser toute contre-attaque.
«Et si l'un des non-croyants demande ta protection accorde-la afin qu’il écoute la parole de Dieu puis fais-le reconduire en lieu sûr» (9, 6).
«… et entraidez-vous dans la droiture et dans la piété, mais ne vous aidez pas mutuellement dans le péché et la transgression» (5, 2).
Le Coran a une portée universelle, mais chaque chose doit être remise à sa place, et chaque enseignement possède une portée qui doit être contextualisée.
Tout ce qui relève du supra-temporelle, comme la morale (ou l'éthique), la doctrine et les rites, ne peuvent en aucun cas changer, car cela reviendrait à dénaturer la Vérité et donc à anéantir la garantie de Celle-ci ainsi que de tout ce qui y est liée d'une manière ou d'une autre : la justice, l'harmonie, la paix, l'équilibre, etc.
Maintenant, ce qui change, c'est parfois les conditions sociales et juridiques, et c'est là qu'intervient le droit musulman (fiqh), qui doit prendre en compte les changements temporels, tout en se basant sur les principes et finalités de l'islam qui sont la doctrine, les rites, l'éthique et les principes et finalités immuables et universelles qui en découlent : sagesse, paix, justice, équité, liberté de conscience, émancipation sociale, bonnes conditions de vie (économique, sociale, professionnelle, sanitaire, etc.).
Puis, ce n'est pas au mal de dicter le bien, au mal d'interroger le bien ou de lui demander des justifications.
Les idéologies modernes, depuis leur imposition, ont été responsables de la mort de centaines de millions de victimes, de radicalisation, de pollutions planétaires et d'une misère quasi-mondiale.
Pour les musulmans, ceux-ci ont parfois un comportement ridicule et contraire aux principes islamiques. S'ils retournaient à l'islam, les choses iraient bien mieux. Pour l'auto-critique, j'aime beaucoup le penseur algérien Malek Bennabi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Malek_Bennabi
Ghazali- Messages : 296
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Elle a pu exister à sa naissance -c'est un débat sans conclusion possible- mais elle a clairement disparue ensuite, puisque l'interdiction de quitter l'Islam sous peine de mort est une loi établie depuis au moins un millénaire...Ghazali a écrit:La liberté religieuse existe en islam depuis sa naissance
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Le fait est que avant, l'apostat était généralement un espion ou un hypocrite, qui prenait automatiquement une posture hostile et agressive vis-à-vis de l'islam. Mais à notre époque, ce n'est pas toujours le cas, à cause du sécularisme et de la radicalisation d'une certaine frange des musulmans depuis l'expansion du wahhabisme d'une part, et du colonialisme d'autre part, ont été des facteurs d'éloignement spirituel.
En tout cas, plusieurs savants musulmans, des origines jusqu'à nos jours, ont bien distingué l'apostat pacifique de l'apostat combattant, en accord avec le Coran et la Sunnah.
En tout cas, plusieurs savants musulmans, des origines jusqu'à nos jours, ont bien distingué l'apostat pacifique de l'apostat combattant, en accord avec le Coran et la Sunnah.
Ghazali- Messages : 296
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
eliphaz a écrit:Est-ce que cela veut dire que selon vous les trois questions abordées par le P. Boulad ne valent pas la peine d'être posées ?
Je me suis dit que j'avais lu un peu vite et que les trois questions m'avaient échappée!
En fait le P. Boulad affirme beaucoup de choses mais se pose très peu de questions ! Et comme la discussion part dans de nombreuses directions soyons précis (si non Ren vas encore l'éclater en sous sous sous sujet )
Donc les 3 questions sont-elles celles-ci?
eliphaz a écrit: répondre aux questions:
1. L'exégèse du texte du coran n'est pas vraiment prise en charge par les autorités musulmanes
2. La liberté religieuse est-elle respectée par l'Islam ? Aucun pays musulmans n'autorise les conversions à d'autres religions (comme l'état d'israel qui n'autorise pas les conversions de juifs à d'autres religions)
3. Le principe de la laicité est-il compatible avec l'Islam ?
J'ajouterai une autre question:
4. Existe-t-il une autorité suprême dans l'Islam capable de dire ce qu'est l'Islam ?
Idriss- Messages : 7075
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Mais non................Idriss a écrit:(si non Ren vas encore l'éclater en sous sous sous sujet )
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
4. Existe-t-il une autorité suprême dans l'Islam capable de dire ce qu'est l'Islam ?
Je l'aime bien celle-là! En plus je connais la réponse !
La réponse est non , plus depuis la disparition du quatrième khalife bien guidé 'Ali . Depuis que l'usurpateur Moawiyya lui a succédé ( et je ne suis pas Chiite ) le pouvoir spirituel et temporel sont séparé. Bref nous n'avons pas de pape et c'est tant mieux si non autant être catholique .
Si non les Salafi vous parlerons de l'unanimité des savants ! Mais comme il n' y a pas unanimité entre les savants pour déterminer qui sont les savants cela se complique rapidement .
Toutes plaisanterie mise à part , non nous n'avons pas d'autorité suprême ayant pour fonction de dire ce qu'est l'islam ( Même les chiites...) c'est la faiblesse de l'islam , mais aussi sa force.
C'est la Divine Providence qui l' a voulu ainsi et c'est tant mieux .
L'Imam Ali rapporte :" J'ai interrogé le Messager de Dieu (SAWS) sur sa tradition, il m'a dit :
Le savoir est mon capital.
La raison est l'origine de ma religion.
L'amour est mon fondement.
Le désir de voir Dieu est mon embarcation.
L'évocation de Dieu allège ma solitude.
La confiance en Dieu est mon trésor.
Le chagrin est mon compagnon.
La science est mon arme.
La patience est mon manteau.
La satisfaction de mon sort est mon butin.
La reconnaissance de mon incapacité est ma fierté.
La conviction est ma force.
Ma sincérité est mon intercesseur.
Mon obéissance à Dieu me suffit.
Le combat est mon caractère.
La sérénité et la joie de mes yeux sont dans la prière.
La sérénité et la joie de mon cœur sont dans Son évocation.
Mon seul chagrin est au sujet de ma nation.
Mon seul désir est de voir mon Seigneur.
Je l'aime bien celle-là! En plus je connais la réponse !
La réponse est non , plus depuis la disparition du quatrième khalife bien guidé 'Ali . Depuis que l'usurpateur Moawiyya lui a succédé ( et je ne suis pas Chiite ) le pouvoir spirituel et temporel sont séparé. Bref nous n'avons pas de pape et c'est tant mieux si non autant être catholique .
Si non les Salafi vous parlerons de l'unanimité des savants ! Mais comme il n' y a pas unanimité entre les savants pour déterminer qui sont les savants cela se complique rapidement .
Toutes plaisanterie mise à part , non nous n'avons pas d'autorité suprême ayant pour fonction de dire ce qu'est l'islam ( Même les chiites...) c'est la faiblesse de l'islam , mais aussi sa force.
C'est la Divine Providence qui l' a voulu ainsi et c'est tant mieux .
L'Imam Ali rapporte :" J'ai interrogé le Messager de Dieu (SAWS) sur sa tradition, il m'a dit :
Le savoir est mon capital.
La raison est l'origine de ma religion.
L'amour est mon fondement.
Le désir de voir Dieu est mon embarcation.
L'évocation de Dieu allège ma solitude.
La confiance en Dieu est mon trésor.
Le chagrin est mon compagnon.
La science est mon arme.
La patience est mon manteau.
La satisfaction de mon sort est mon butin.
La reconnaissance de mon incapacité est ma fierté.
La conviction est ma force.
Ma sincérité est mon intercesseur.
Mon obéissance à Dieu me suffit.
Le combat est mon caractère.
La sérénité et la joie de mes yeux sont dans la prière.
La sérénité et la joie de mon cœur sont dans Son évocation.
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Idriss- Messages : 7075
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Merci Idriss et Ghazali et Titou2 pour vos réponses, on va tâcher de rester dans le sujet !
Oui Idriss c'était bien de ces trois questions dont je voulais parler. Petit état de lieux de ce que je pense comprendre des réponses que vous m'avez apportées.
1. Etude des textes du coran
D'après ce que je comprends dans vos réponses, le Coran incarne la parole de Dieu, c'est quasiment Dieu lui même qui parle dans ce livre. Pourtant vous dites qu'il faut le contextualiser, l'adapter à chaque époque. Là je ne pige pas bien, soit le coran est vérité incréé il transcende les époques, soit il est interprétation d'un message divin, on peut donc interroger sa forme et son fond, non ?
2. Liberté religieuse:
Là dessus, je dois avouer que certaines citations de Ghazali me troublent...Il faudrait donc distinguer le l'apostat "combattant" de l'apostat "pacifique". Où est la limite en fait ? au final tout ce qui n'est pas avec moi est contre moi. Est-ce à dire que c'est laissé à la liberté de chacun de choisir si untel et combatant ou pas...savoir si il mérite la mort ou la vie ? Je parlais du cas de Joseph Fadelle, d'une certaine manière, son apostasie est finalement très pacifique....pourquoi doit-il aujourd'hui craindre pour sa vie ? Lorsqu'il était venu à Bordeaux un important dispositif de sécurité avait été mis en place. Est-ce que les imams en France fustigent les musulmans qui cherchent à s'en prendre à la vie d'autrui au prétexte qu'il a abandonné la foi musulmane ?
3. Laicité
Je ne pense pas avoir lu de réponse à cette question. La question est de savoir si un état non musulman est perçu comme légitime dans la philosophie politique de l'Islam.
4. Question de l'autorité
E.
Oui Idriss c'était bien de ces trois questions dont je voulais parler. Petit état de lieux de ce que je pense comprendre des réponses que vous m'avez apportées.
1. Etude des textes du coran
Ghazali a écrit: Le Coran contient toute chose principiellement
D'après ce que je comprends dans vos réponses, le Coran incarne la parole de Dieu, c'est quasiment Dieu lui même qui parle dans ce livre. Pourtant vous dites qu'il faut le contextualiser, l'adapter à chaque époque. Là je ne pige pas bien, soit le coran est vérité incréé il transcende les époques, soit il est interprétation d'un message divin, on peut donc interroger sa forme et son fond, non ?
2. Liberté religieuse:
Ghazali a écrit: Ce n'est pas l'apostasie qui est punit en islam, mais le fait d'abandonner la communauté musulmane pour ensuite prendre les armes contre les musulmans.
Là dessus, je dois avouer que certaines citations de Ghazali me troublent...Il faudrait donc distinguer le l'apostat "combattant" de l'apostat "pacifique". Où est la limite en fait ? au final tout ce qui n'est pas avec moi est contre moi. Est-ce à dire que c'est laissé à la liberté de chacun de choisir si untel et combatant ou pas...savoir si il mérite la mort ou la vie ? Je parlais du cas de Joseph Fadelle, d'une certaine manière, son apostasie est finalement très pacifique....pourquoi doit-il aujourd'hui craindre pour sa vie ? Lorsqu'il était venu à Bordeaux un important dispositif de sécurité avait été mis en place. Est-ce que les imams en France fustigent les musulmans qui cherchent à s'en prendre à la vie d'autrui au prétexte qu'il a abandonné la foi musulmane ?
3. Laicité
Je ne pense pas avoir lu de réponse à cette question. La question est de savoir si un état non musulman est perçu comme légitime dans la philosophie politique de l'Islam.
4. Question de l'autorité
Impossible de contredire un argument de ce type. Est-ce que cela veut dire qu'il ne nous reste plus qu'à prier pour que Dieu nous délivre des intégristes de tout poils ?! En attendant vos frères dans la foi ne font pas du bien à l'Islam...d'ailleurs je serai curieux de savoir, le musulman qui fonce vers une tour de 350 étages avec un avion chargé de Kérosène pour des raisons qu'il pense être religieuses, est-ce qu'il va effectivement au Paradis ? Est-ce que l'attitude d'un tel individu est stigmatisé par les autres musulmans ?Idriss a écrit: non nous n'avons pas d'autorité suprême ayant pour fonction de dire ce qu'est l'islam....C'est la Divine Providence qui l' a voulu ainsi et c'est tant mieux
E.
Dernière édition par eliphaz le Jeu 8 Nov - 12:36, édité 6 fois
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Ghazali a écrit:La liberté religieuse existe en islam depuis sa naissance.
...
2) http://www.islamophile.org/spip/Pas-de-sanction-pour-l-apostasie.html
Je viens de lire cet article. Ce passage est très intéressant (même si c'est un peu hors sujet, le reste de l'article est en plein dedans cependant).
Si les conquêtes musulmanes n’avaient pas eu pour but de libérer les foules et d’instaurer cette justice, les Musulmans n’auraient pas combattu ainsi jusqu’au martyre. L’être humain ne sacrifie pas sa personne pour cette vie éphémère et pour des biens matériels. En outre, les conquêtes musulmanes n’auraient pas pu s’avancer avec une telle rapidité, traçant leur voie et affermissant leurs pas. Rien n’aurait été plus facile pour les populations conquises que de se soulever contre les armées islamiques, peu nombreuses, fort peu loties en matériel et en subsistance, et loin de leur quartier général. Lorsque les Musulmans pénétrèrent en Espagne, ils n’étaient qu’au nombre de quelques dizaines de milliers tout au plus. Il leur était impossible de rester pendant huit siècles si ce n’était la puissance spirituelle et l’amour de la justice qui les animaient.
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
1. L'exégèse du texte du coran n'est pas vraiment prise en charge par les autorités musulmanes
Certains entendirent le verset "Ne suis-je pas votre Seigneur ?" comme "Ne suis-je pas Dieu?". D'autres comme " Ne suis-je pas votre Ami ?". D’autres comme " Ne suis-je pas Tout?"Kharaqani
L’exégèse n’est sûrement pas une spécialité savante cloîtrée en de poussiéreuses bibliothèques, mais une obligation individuelle et une responsabilité collective. Elle est l’encre et le sang du Coran, l’arme de tous les combats, en premier lieu le jihâd mené contre nos propres croyances. Rien de plus mortel que nos certitudes. Dr Al ’Ajamî
Quand nous affirmons : « Le Coran dit que… », n'est-ce pas d'abord nous qui disons que le Coran dit ceci ou cela ?… Et notre utilisation du texte coranique n'en dit-elle pas plus sur nous-mêmes que sur le message divin ? Rachid Benzine
eliphaz a écrit:D'après ce que je comprends dans vos réponses, le Coran incarne la parole de Dieu, c'est quasiment Dieu lui même qui parle dans ce livre. Pourtant vous dites qu'il faut le contextualiser, l'adapter à chaque époque. Là je ne pige pas bien, soit le coran est vérité incréé il transcende les époques, soit il est interprétation d'un message divin, on peut donc interroger sa forme et son fond, non ?
Dans le christianisme le verbe la parole de Dieu c'est fait chaire ! Dans l'islam la parole de Dieu c'est fait livre . D'un point de vu théologique l'équivalent de Jésus pour le christianisme c'est la Coran pour l'islam ( et non son Prophéte) . Et dans le style prise de tête la notion de Coran incréé le croyant de base il n' y capte pas plus que le Chrétien de base est capable d'expliquer toutes les subtilités de la trinité! Les enjeux sont sans doute important puisque certains s'acharne à défendre le concept! Les enjeux me semblent d'ailleurs très idéologique .
Bref là c'est moi qui ne comprend pas la proposition logique de ton "soit le Coran ou soit" . Pour moi Le Coran est vérité incréé et il transcende les époque et il est forcément une interprétation en fonction de chaque lecteur à qui il s'adresse , de l'époque ...etc Et Donc non seulement il peut être interrogé dans sa forme et dans son fond , mais il doit être interrogé!
Et cette interrogation ( A moins d'être chiite) n' a pas vocation à être prise en charge par une autorité religieuse , mais par l'ensemble des sensibilités de la communauté des musulmans .
L’exégèse du Coran relève d'explication historique type Tasfir , mais il peu aussi relever de sens ésotérique, ou d'un travail sur le texte lui-même...indépendamment des références aux hadith...etc Certains peuvent même trouver des explications type " concordisme scientifique " ...niveau sur lequel j’émets beaucoup de réserves...mais bon .
Pour ce qui est d'un niveau de lecture ésotérique du Coran ( Comme de la bible d'ailleurs) il y a une richesse et une puissance qui m'émerveille personnellement mais qui laisse indifférent en général ( ou passe 100 kilomètres au dessus de la tête des forumeurs ) .J'ai fait quelques tentatives d'ouverture sur le sujet sans succès.... Dommage
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1612-passages-difficiles-du-coran-et-de-la-vie-de-muhammad
- Spoiler:
- Idriss a écrit:
Salam PikouPikou a écrit:
La question qui me travaille, c'est comment tu regardes, dans le Coran, les versets qui sont un peu "offensifs" : avec une clé d'interprétation (que je n'ai pas encore trouvée) ? ou tu les laisse de coté ? ou... et sait-tu comment les musulmans en général s'en accommodent ? (peut-être y a t'il des approches différentes ?)
Il y a le Hadith célèbre sur le petit et grand Djihad qui fait parti de la culture islamique ( Bien que les Salafi mettent en doute son authenticité car la chaine de transmission n'est pas authentifié)
Une fois rentré d’une expédition militaire, le prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit à ses compagnons : « Nous venons du djihad mineur pour passer au djihad majeur ». Et ils lui auraient dit : « Existe-il un djihad plus important que celui livré aux infidèles ? » Il a dit : « Oui, c’est le djihad fait à son âme charnelle ».
Sur cette base tu peux lire tous les versets parlant des combats contre les infidèles comme des indications sur les combats que tu dois mener contre ton âme charnelle ( Nafs) .
Les" infidèles" pas besoin de les chercher à l'extérieur ils sont en nous!
Ainsi si tu lis dans le Coran le récit de la bataille Badr tu constates que ce n'est pas qu'une allusion à un fait historique , mais une victoire porteuse d'un enseignement spirituel .
Si tu combats par pure désintéressement avec comme seul objectif Dieu , tu seras victorieux et tu obtiendras peut-être une part de Buttin mais c'est en plus et c'est pas le but. C'est à dire que les exercices spirituels, le combats contre ton Ego tu dois le réaliser avec comme seul objectif Dieu et tu peux avoir des bénéfice secondaires mais c'est pas le but! Par exemple le Grand djihad c'est pas du développement personnel , le but c'est pas d’acquérir du bien être ou de la sérénité . Mais tu peux tous de même l'avoir comme butin mais c'est en plus , c'est ce que je nome bénéfice secondaire!
Ceci est confirmé par les récits sur la Bataille de Uhud : Pourquoi cette défaite alors que la victoire était à porté de main? Parce que les croyant se sont laissés distraire par le butin, ils ont eu peur de ne pas avoir leur part et n'ont pas tenu leur positions ! Ils ont perdu l'objectif : Dieu et se sont laissé détournés par la convoitise de bénéfices secondaires.
Voilà donc une défaite qui est une défaite providentielle car elle est un enseignement spirituel très riche , éternel qui est et sera toujours d'actualité pour tous croyant qui entreprend d'accomplir cet effort, ce grand djihad intérieur!
Voilà une clé pondue un peu à l’arrache , mais qui peut peut-être t'inspirer! Personnellement elle me guide et m'oriente dans mes lectures ...
Wa salam
Quant à un exemple vivant et contemporain d’exégèse du Coran je t'encourage à te pencher sur les écrits du Dr Al ’Ajamî auteur de " Que dit vraiment le Coran "
A titre d'exemple donc : http://lechemindroit.webs.com/-%20New%20Folder/Point%20de%20contrainte%20en%20relifion.pdf
http://lechemindroit.webs.com/liensutiles.htm
Idriss- Messages : 7075
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Il ne faut pas désespérerIdriss a écrit: ou passe 100 kilomètres au dessus de la tête des forumeurs ) .J'ai fait quelques tentatives d'ouverture sur le sujet sans succès.... Dommage
Voici le fil de discussion correspondant : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1196-que-dit-vraiment-le-coran-du-docteur-al-ajamiIdriss a écrit:Quant à un exemple vivant et contemporain d’exégèse du Coran je t'encourage à te pencher sur les écrits du Dr Al ’Ajamî auteur de " Que dit vraiment le Coran "
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Le Coran mentionne l'apostasie pacifique, celle qui ne consiste pas à lever les armes contre les musulmans, et se contente simplement de vivre sa vie, et le Coran ne préconise aucune sanction terrestre, tant que l'apostat pacifique n'incite pas ouvertement (en terres d'islam) les musulmans à renier leur foi, ou qu'il ne les menace pas. Ou qu'il n'impose pas ses hérésies doctrinales ni n'incite à pratiquer des choses illicites (meurtres, sorcellerie, viol, etc.), alors là, plusieurs peines existent, que les juges doivent prononcer, pour mettre un terme à sa corruption, qui touche l'ensemble de la société, et la met en péril.
"Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion... Allâh va faire venir un peuple qu'Il aime et qui L'aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants [hostiles], qui lutte dans le sentier d'Allâh, ne craignant le blâme d'aucun blâmeur. Telle est la grâce d'Allâh. Il la donne à qui Il veut. Allâh est Immense et Omniscient." (5, 54). C'est-à-dire que le musulman doit se montrer modeste et doux avec ses frères dans la foi, et qu'il ne doit pas se sentir complexé par les croyances des mécréants, car l'Islam (en tant que Vérité, Justice, Paix et Sagesse) est supérieur aux croyances et pratiques purement humaines et contraires à la Loi Divine. Par conséquent, il ne doit pas se sentir frustré, complexé ou inférieur aux non-musulmans. Mais cela n'implique pas les insultes, l'orgueil, l'arrogance ou le fait de maltraiter ou d'être grossier à l'égard des non-musulmans, qu'il faut au contraire, respecter (en tant qu'être humain) et inviter à l'islam et au bien par la sagesse et les pieux conseils.
La liberté de conscience est un droit fondamental en Islam, même si les autres se trouvent dans l'égarement manifeste.
«Point de contrainte en religion maintenant que la Vérité se distingue nettement de l’erreur. Désormais, celui qui renie les fausses divinités pour vouer sa foi au Seigneur aura saisi l’anse la plus solide, sans crainte de rupture. Dieu est Audient et Omniscient». (2, 256).
«Et si ton Seigneur l’avait voulu, tous les hommes peuplant la Terre auraient, sans exception, embrassé Sa foi ! Est-ce à toi de contraindre les hommes à devenir croyants» . (10, 99).
«S’ils te contredisent, dis-leur : «Je me soumets à Dieu, moi et ceux qui me suivent.» Après quoi, demande à ceux qui ont reçu l’Écriture et aux non-initiés : «Et vous? Êtes-vous soumis à Dieu?» S’ils se déclarent soumis à Dieu, c’est qu’ils ont pris la bonne voie, mais s’ils s’en détournent, rappelle-toi que ton rôle se limite à transmettre le Message. Dieu observe constamment Ses serviteurs». (3, 20).
«Obéissez donc à Dieu ! Obéissez au Prophète ! Prenez garde ! Mais si vous vous détournez du Seigneur, sachez que Notre Prophète n’a d’autre mission que de vous transmettre clairement le Message». (5, 92).
«S’ils se détournent de toi, sache que Nous ne t’avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde. Tu n’es chargé que de les avertir. Lorsque Nous accordons à l’homme quelques faveurs de Notre part, il s’en réjouit, mais aussitôt qu’un malheur l’atteint pour le punir de ses fautes, il fait preuve d’une grande ingratitude». (42, 48).
En outre, le Coran ne permet à personne de porter préjudice à ceux qui partent en paix, peu importe la religion à laquelle ils se raccrochent. Ce principe a clairement été énoncé dans le Coran : «Si donc ces gens-là se tiennent à l’écart, et au lieu de vous attaquer vous offrent la paix, Dieu ne vous donne plus aucun droit de les inquiéter». (4, 90).
En conformité avec cette politique, le Prophète (saws) a lancé des directives claires à ses soldats de ne jamais déranger ceux qui sont engagés dans toute forme de culte. La politique de vivre et de laisser les autres vivre est fermement ancrée dans les versets suivants :
«Dis : «Ô négateurs ! Je n’adore pas ce que vous adorez, pas plus que vous n’adorez ce que j’adore ! […] À vous votre religion, et à moi la mienne !». (109, 1-3 et 6).
Quant à la Sunna, le hadîth de Bukharî comporte une anomalie et une absence de contexte.
En effet, dans la chaîne de transmission, il y a un certain Ikrima qui est considéré comme n'étant pas digne de confiance selon les critères rigoureux de Muslim, qui n'a rapporté aucun hadîth de Ikrima. De fait, en plus d'être un hadîth ahad, il n'est pas sahîh si l'on en suit les règles du jarh wa ta'dil. Muslim et Bukharî ne s'accordaient pas toujours sur les mêmes critères pour qualifier un hadîth de sahîh (authentique) ou non. De fait, ce ne sont pas des livres infaillibles, bien que la majorité des ahâdîths sont bons ou authentiques (et en accord avec le Qur'ân et ses principes ; et dont des milliers de récits ont été authentifiés par dévoilements spirituels et par inspiration divine, de la part des vertueux ou des saints, également maîtres en hadîth, ou à travers des songes spirituels où le Prophète intervenait par la Grâce Divine, pour authentifier certains hadîths), mais certains sont douteux ou faux, selon les critères islamiques et historiques, tandis que d'autres demeurent incompris ou incompréhensibles en raison du fait de les avoir citer en les extrayant de leur contexte, qui peut poser de graves problèmes.
Aussi, bien que la chaîne de transmission peut être authentique, l'énoncé a pu subir quelques altérations (involontaires) ou incompréhensions, car comme l'a relaté As-Suyûtî, parfois les gens ont cité les récits prophétiques tels qu'ils l'ont compris ou retenu, mais pas dans les détails ni lettre par lettre (de la bouche du Prophète). Certains historiens et spécialistes du hadîth ont même été jusqu'à considérer (pour les plus sévères d'entre eux comme Al Hakîm dans son "Al Mustadrak" ou Ad-Daraqutnî comme l'a rapporté le Dr. Ihadadene dans son ouvrage "Introduction aux sciences du hadîth", aux éditions LeRelais), environ 200 à 300 ahadîths (dans les recueils de Bukharî et Muslim) comme étant non-authentiques (entre 1 à 3%).
Cependant, ceux qui ne connaissent pas bien les hadîths, connaissent généralement que ce hadîth sur le sujet, qui, dans le sens apparent, contredit le Qur'ân. Le hadîth dit : "Quiconque change de religion, tuez-le", mais on remarquera que le contexte est absent, et qu'il faut obligatoirement revenir au Qur'ân et aux sciences du hadîth, pour bien comprendre ce hadîth, qui contredit en apparence, et le Coran (Parole Divine, Autorité absolue en Islam), et la Sunnah. En effet, pris littéralement, ce hadîth concerne aussi les non-musulmans se convertissant à l'islam, or cela est impossible, car tous les compagnons du Prophète (saws) n'étaient pas musulmans à l'origine, et ont fini par l'embrasser, donc ce hadîth ne pouvait pas concerner les non-musulmans (re)convertis à l'islam. Par conséquent, c'est encore le Coran, les autres récits authentiques, le contexte et le sens qu'il faut chercher et comprendre, à la lecture des récits prophétiques.
Ce récit est clairement incomplet, il est donc nécessaire de se référer à d'autres sources, plus complètes.
D'autres variantes relatent ce hadîth, également chez Bukharî : "Le Messager d'Allâh n'a jamais exécuté personne sauf lorsqu'il fut confronté à une des trois situations suivantes: (1) Une personne qui en avait tué une autre injustement [et dont la famille de la victime ne lui accorda ni le pardon ni la proposition de dédommagement], fut mise à mort (Qisas=terme arabe similaire au principe biblique' œil pour œil, dent pour dent', loi du talion) (2) Une personne mariée qui a commis l'adultère [en public ou qui s'est dénoncé d'elle-même en insistant pour avoir cette peine] et (3) Un homme qui s'est battu contre Allâh et Son Messager et qui a renié l'islam [et abandonné la communauté] pour devenir un apostat [se retournant contre les musulmans].". Cette version donne déjà un contexte plus précis, et désigne les apostats combattants...
Il existe encore une variante authentique du hadîth évoquant l'exécution de l'apostat qui donne le contexte de la sentence prophétique dans le "Bulûgh'ul Marâm" d'ibn Hajar al Asqalânî. Le hadith est bien authentique et il dit : «'Aîsha rapporte que le Messager a dit : — Un musulman ne peut être exécuté que dans trois situations : S'il s'agit d'un individu marié qui a commis l'adultère [en public ou qui s'est dénoncé de lui-même]. Celui qui tue avec préméditation un musulman [et que la famille de la victime décide de lui appliquer la loi du talion sans lui pardonner ou exiger un dédommagement]. Et celui qui quitte l'Islam et déclare la guerre à Allâh et à Son Messager. Lequel sera exécuté, pendu [crucifié selon une variante] ou expulsé». (Hadîth sahîh rapporté par An-Nasâ'î, rapporté dans ses Sunan, in-book reference livre 38 hadîth n°83).
Ce qui témoigne en faveur de la position que l'exécution de l'apostat est une façon de faire parmi d'autres, et à condition qu'il ait commis (impérativement) un acte de guerre explicite. Sans peut-être être une obligation religieuse. Mais les ulémas se sont généralement plutôt fondés sur les autres variantes (moins complètes et décontextualisées), dont celui qui n'évoque pas l'idée que l'apostat doit pour être exécuté faire la guerre au Messager. Ahmed Davudoğlu ; Büluğ’ül Meram tercümesi ve şerhi, Selamet yolları, Sönmez yayınları 3/500.
Ce hadîth fait d'ailleurs écho à ce verset concernant les combattants ennemis : "La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas; et dans l'au- delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, excepté ceux qui se sont repentis avant de tomber en votre pouvoir". (5, 33-34).
Ce sont bien les fondateurs des quatre écoles qui ont "canonisé" cette peine vers le IXe siècle, mais d'autres avis, comme celui de Sufyan At-Thawrî ou Ibrahim An-Nakhâ'î, des contemporains des 4 fondateurs des écoles juridiques, disaient qu'il ne fallait pas tuer ou persécuter les apostats pacifiques, qui devaient être tolérés tant qu'ils ne représentaient aucun danger potentiel pour l'islam, car on peut toujours espérer d'eux qu'ils se convertissent à l'islam de leur plein gré (sans contrainte), et que cela évite d'engendrer l'hypocrisie chez les gens, et qu'il n'y a pas de différence entre eux et les autres dhimmis (pacifiques). Leur avis énonce que la istitâba (délai de réflexion laissé aux apostats afin qu'ils reviennent à l'islam, sans aucune contrainte ni insistance lourde violant leurs droits et vie privée) se fera tant qu'on garde espoir que la personne revienne à l'islam, sans délai déterminé, car le Prophète n'a jamais fixé de délai à portée absolue ou générale ("Yu'ajjalu mâ rujiyat tawbatuh" : un des avis relatés de ath-Thawrî, cité in As-Sârim, p. 321).
Et, en effet, le docteur et juriste hanafite Ismail Hakki ünal utilise le hadith d'Aîsha pour souligner que l'acte de guerre est impératif, et que même dans ce cas il s'agit d'une autorisation (tahlil) non d'un ordre inaliénable.
L’idée de l’apostasie s’accompagnait, au temps du Prophète - Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui -, de l’inimitié envers l’Islam et de la guerre contre lui. Celui qui croyait s’activait à le défendre et celui qui apostasiait s’activait à le combattre, en rejoignant les idolâtres, comme cela fut le cas par exemple de `Abd Allâh Ibn Sa`d Ibn Abî Sarh. Ce dernier s’était en effet converti à l’Islam [par hypocrisie], puis avait apostasié. Il se mit alors à rassembler la tribu de Quraysh contre le Prophète - Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui. Le Prophète le condamna à mort par contumace. Lors de la conquête de la Mecque, l’apostat se réfugia chez `Uthmân Ibn `Affân, qui était son frère de lait. `Uthmân le couvrit chez lui jusqu’à ce que les choses se calmassent à la Mecque, après quoi il l’amena devant le Prophète, lui demandant de lui octroyer sa protection. Le Messager de Dieu - Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui - se tut alors pendant un long moment, avant de lui octroyer sa protection. L’apostat finit par se reconvertir à l’Islam (alors qu'il n'était pas contraint de le faire)."
Par ailleurs, il existe un récit où 'Umar propose l'emprisonnement pour des apostats hostiles (en temps de guerre), preuve que la peine n'est pas absolue, ni réservée à tous les apostats (pacifiques et belliqueux).
`Abd Ar-Razzâq, Al-Bayhaqî et Ibn Hazm rapportent qu’Anas, revenant de Tastur, se rendit chez `Umar. Ce dernier lui demanda : « Qu’ont fait les six de la tribu de Bakr Ibn Wâ’il qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres ? » Anas répondit : « Ô Commandeur des Croyants, ce groupe de gens qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres ont été tués sur le champ de bataille. » `Umar reprit : « Nous appartenons à Dieu, et c’est à Lui que nous retournerons. » [expression coranique utilisée lorsqu'un malheur les frappe] Anas dit : « Mais avaient-ils une autre issue que d’être tués ? » `Umar répondit : « Oui, j’allais leur proposer l’Islam et, s’ils refusaient, j’allais les mettre en prison. » (Rapporté par `Abd Ar-Razzâq dans Al-Musannaf (10/165-166, tradition n° 18696), par Al-Bayhaqî dans les Sunan (8/207), par Sa`îd Ibn Mansûr (page 3, n° 2573) et par Ibn Hazm dans Al-Muhallâ (11/221), édition Al-Imâm).
On voit qu'ici, la finalité est d'empêcher que des apostats se mettent à combattre les musulmans.
On ne peut pas dire que si 'Umar ibn al-Khattâb a prévu une peine d'emprisonnement c'est parce que le hadîth suscité et demandant d'exécuter l'apostat ne lui est pas parvenu, de plus le Prophète (Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui) a dit qu'il fallait suivre sa Sunnah ainsi que celle des califes bien-guidés, qui sur les fondements de la religion et connaissant bien la religion, savaient quelles attitudes ou positions adoptées selon certains contextes, notamment concernant la jurisprudence.
Le fait est qu'il est également rapporté de lui ceci : "أخبرنا عبد الرزاق، عن معمر، عن الزهري، عن عبيد الله بن عبد الله بن عتبة، عن أبيه قال: أخذ ابن مسعود قوما ارتدوا عن الإسلام من أهل العراق فكتب فيهم إلى عمر فكتب إليه: أن اعرض عليهم دين الحق وشهادة أن لا إله إلا الله؛ فإن قبلوها، فخل عنهم؛ وإن لم يقبلوها، فاقتلهم. فقبلها بعضهم، فتركه. ولم يقبلها بعضهم، فقتله" (Musannaf 'Abd ir-Razzâq, n° 18707). Par ailleurs, il est également rapporté de lui ceci : "أخبرنا عبد الرزاق، عن معمر، قال: أخبرني محمد بن عبد الرحمن بن عبد القاري، عن أبيه، قال: قدم مجزأة بن ثور، أو شقيق بن ثور، على عمر يبشره بفتح تستر. فلم يجده في المدينة، كان غائبا في أرض له. فأتاه. فلما دنا من الحائط الذي هو فيه، كبر. فسمع عمر رضي الله عنه تكبيره فكبر. فجعل يكبر هذا وهذا حتى التقيا. فقال عمر: ما عندك؟ قال: أنشدك الله يا أمير المؤمنين، إن الله فتح علينا تستر، وهي كذا وهي كذا، وهي من أرض البصرة - وكان يخاف أن يحولها إلى الكوفة. فقال: نعم، هي من أرض البصرة. هيه هل كانت مغربة تخبرناها ؟ قال: لا. إلا أن رجلا من العرب ارتد، فضربنا عنقه. قال عمر: ويحكم فهلا طينتم عليه بابا وفتحتم له كوة، فأطعمتموه كل يوم منها رغيفا وسقيتموه كوزا من ماء ثلاثة أيام، ثم عرضتم عليه الإسلام في اليوم الثالث، فلعله أن يراجع. ثم قال: اللهم لم أحضر، ولم آمر، ولم أعلم" (Musannaf Abd ir-Razzâq, n° 18695). 'Umar ibn ul-Khattâb avait donc bien connaissance du contenu du hadîth suscité.
Simplement, comme l'écrit en substance al-'Awwâ, 'Umar ibn ul-Khattâb n'a pas considéré ce hadîth du Prophète comme étant une règle d'ordre général, applicable de façon générale.
En fait il faut savoir que, dans l'ensemble de ce que le Prophète a dit et fait, il est des paroles et des actes de portée générale, mais il est d'autres paroles et actes qui sont liés à un contexte particulier, même si leur formulation ne met pas celui-ci en exergue. C'est ainsi que l'école hanafite interprète la parole du Prophète "Celui qui a fait "revivre" une terre "morte", celle-ci lui appartient" d'après l'interprétation que l'école hanafite en a faite, il ne s'agit pas là d'une règle générale mais d'une décision prise de façon circonstancielle par le Prophète. (D'autres hadîths du même genre existent qui ont été interprétés de la sorte. Pour ce point précis, voir "Jarîmat ur-ridda", al-Qaradâwî, note de bas de page sur pp. 41-42).
Il y a aussi le fait que 'Umar ibn Abd il-'Azîz, calife du début du second siècle de l'hégire, ayant reçu de la part de Maymûn ibn Mihrân un écrit l'informant d'un cas d'apostasie de tout un groupe de personnes récemment converties à l'islam, lui répondit ceci : "Replace sur eux la jizya et laisse-les" (أخبرنا عبد الرزاق، عن معمر قال: أخبرني قوم من أهل الجزيرة أن قوما أسلموا ثم لم يمكثوا إلا قليلا حتى ارتدوا. فكتب فيهم ميمون بن مهران إلى عمر بن عبد العزيز. فكتب إليه عمر أن: رد عليهم الجزية ودعهم) (Musannaf Abd ir-Razzâq, n° 18714). Ce propos peut être interprété de deux façons différentes : soit 'Umar ibn 'Abd il-Azîz a lui aussi considéré le hadîth "Celui qui change de religion, tuez-le" comme ne communiquant pas une règle générale (et qui était surtout à une situation de guerre) ; soit il a considéré que ce hadîth est bien de portée générale, mais la situation était redevenue telle en terre d'Islam que cette peine n'était de nouveau plus applicable (comme il l'a dit à son fils à propos de l'application de l'ensemble des règles). 'Umar était connu pour sa science, sa piété et sa profonde justice. Il était donc qualifié pour donner ce genre d'avis.
Pour l'école hanafite, les femmes ne représentant aucun danger potentiel, ne sont pas concernées par la peine de mort.
Ibrahim An Nakhâi, un salaf (parmi les premières générations de musulmans) est d'avis qu'on accepte autant de fois qu'il faut le repentir de l'apostat, ce qui est un moyen pour lui d'échapper à des peines et de préserver les musulmans, le but étant de ne pas faire couler le sang inutilement.
Un autre salaf, bien connu et respecté de tous, Sufyan At-Thawri, dit que l'apostat pacifique doit être laissé tranquille, sans aucun délai fixe (fixé), car on peut toujours espérer qu'il se repente et embrasse de nouveau l'islam (sans contrainte évidemment), et qu'il ne représente donc pas une menace idéologique, sociale, politique ou physique pour les musulmans.
Ils ont également un avis, concernant les apostats belliqueux, selon lequel, ceux-ci doivent être emprisonnés.
Selon l'un des avis relatés de an-Nakha'î ("Yustatâbu abadan" : Al-Mughnî 12/107) et l'un des avis relatés de ath-Thawrî ("Hâdha-lladhî na'khudhu bih" : Musannaf Abd ir-Razzâq), il y a une sanction qui est l'emprisonnement (Jarîmat ur-ridda p. 42 ; Ibn Hazm a simplement mentionné l'existence d'un tel avis sans en nommer les auteurs : Al-Muhallâ 12/109, 116).
Il y a donc l'avis de Sûfyan At-Thawrî qui préconise de laisser l'apostat pacifique tranquille, tant qu'il subsiste toujours un espoir de repentir en lui (jusqu'à la fin de sa vie), tant qu'il ne prend pas les armes contre les musulmans.
”Celui qui apostasie ne doit être tué que si le dirigeant de la Umma le décide. Sinon il ne convient pas de l'exécuter”. (Opinion venant de Sayyidunâ 'Umar Ibn Al Khattâb, et citée par Yûsuf Al Qaradâwî).
Il dit également : “Lorsque quelqu'un apostasie, on ne cherche pas à le tuer sur le champ tant qu'il y a un espoir de retour à l'Islam : "[La peine de mort] doit être reportée tant qu’il y a un espoir de repentance"”. (Avis cité également par Ibn Taymiyya). Il n'y a pas de délai à fixer selon lui, puisque le Prophète (saws) n'a fixé aucun délai catégorique ou immuable ;
Il existe différents avis juridiques plus sévères, mais celui-ci énoncé ici s'avère globalement être le plus en conformité avec le Qur'ân et l'éthique prophétique.
S'agissant d'un cas juridique, les peines peuvent changer selon le contexte et l'époque, par rapport aux différents types d'apostats.
La question d'une sanction pour cas avéré d'apostasie ne se pose absolument pas en terre non-musulmane, mais uniquement à propos d'une terre d'Islam, dans un état dirigé totalement par les préceptes islamiques, et appliquées par une autorité juste et légitime.
Quand il existe une divergence sur un sujet juridique, qui n'est pas fixe ou absolu, et qui ne concerne pas les fondements même de l'islam (doctrine, foi, éthique, illicite/licite clair, etc.), et qui peut varier selon le contexte et les catégories de personne, il faut revenir à la Parole d'Allâh, aux fondements, aux principes, aux piliers et aux finalités de l'islam, que sont le Tawhîd, l'Amour d'Allâh, le profond respect pour Ses Prophètes et Ses Révélations, la sacralité de la vie humaine, la justice, la liberté de conscience, l'équité, la compassion, la bienveillance, l'intelligence, la sagesse, la connaissance, etc.
Le premier type d'apostasie ne menace pas les principes et finalités énoncés plus haut, contrairement au second type (hostile) d'apostasie.
La nuance à établir est donc fondamentale pour nous, afin de ne pas déformer la religion et la salir involontairement.
- Concernant l'apostat pacifique, qui ne menace en rien l'islam et les musulmans, doit être laissé tranquille, et tant qu'il ne repousse pas le dialogue et le contact avec les musulmans, doit être conseillé, et il faut argumenter avec sagesse pour le ramener à l'islam, sans le contraindre ou le brusquer. S'il refuse, alors on le laisse dans son coin, tant qu'il ne fait aucun mal aux autres.
- Pour l'apostat belliqueux, s'il est avéré qu'il incite à la haine ou au meurtre, qu'il y participe directement ou indirectement, il devient un ennemi qui combat l'islam, et menaçant la paix sociale et la vie humaine, il doit être mis hors d'état de nuire, et différentes peines (emprisonnement, expulsion, peine de mort, ...) peuvent lui être appliquées, selon la situation spécifique du moment.
Ce sont des avis défendus par des savants musulmans à chaque siècle, et à notre époque, par Sheikh Ahmad Kutty, Jamâl Al Banna, Sheikh `Abd Al-Muta`âl As-Sa`îdî, Sheikh Mahmûd Shaltût, Abdullah Saeed, Hassan Saeed, Dr. Muhammad Sayyid Tantawi, M. H. Kamali, ...
"Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion... Allâh va faire venir un peuple qu'Il aime et qui L'aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants [hostiles], qui lutte dans le sentier d'Allâh, ne craignant le blâme d'aucun blâmeur. Telle est la grâce d'Allâh. Il la donne à qui Il veut. Allâh est Immense et Omniscient." (5, 54). C'est-à-dire que le musulman doit se montrer modeste et doux avec ses frères dans la foi, et qu'il ne doit pas se sentir complexé par les croyances des mécréants, car l'Islam (en tant que Vérité, Justice, Paix et Sagesse) est supérieur aux croyances et pratiques purement humaines et contraires à la Loi Divine. Par conséquent, il ne doit pas se sentir frustré, complexé ou inférieur aux non-musulmans. Mais cela n'implique pas les insultes, l'orgueil, l'arrogance ou le fait de maltraiter ou d'être grossier à l'égard des non-musulmans, qu'il faut au contraire, respecter (en tant qu'être humain) et inviter à l'islam et au bien par la sagesse et les pieux conseils.
La liberté de conscience est un droit fondamental en Islam, même si les autres se trouvent dans l'égarement manifeste.
«Point de contrainte en religion maintenant que la Vérité se distingue nettement de l’erreur. Désormais, celui qui renie les fausses divinités pour vouer sa foi au Seigneur aura saisi l’anse la plus solide, sans crainte de rupture. Dieu est Audient et Omniscient». (2, 256).
«Et si ton Seigneur l’avait voulu, tous les hommes peuplant la Terre auraient, sans exception, embrassé Sa foi ! Est-ce à toi de contraindre les hommes à devenir croyants» . (10, 99).
«S’ils te contredisent, dis-leur : «Je me soumets à Dieu, moi et ceux qui me suivent.» Après quoi, demande à ceux qui ont reçu l’Écriture et aux non-initiés : «Et vous? Êtes-vous soumis à Dieu?» S’ils se déclarent soumis à Dieu, c’est qu’ils ont pris la bonne voie, mais s’ils s’en détournent, rappelle-toi que ton rôle se limite à transmettre le Message. Dieu observe constamment Ses serviteurs». (3, 20).
«Obéissez donc à Dieu ! Obéissez au Prophète ! Prenez garde ! Mais si vous vous détournez du Seigneur, sachez que Notre Prophète n’a d’autre mission que de vous transmettre clairement le Message». (5, 92).
«S’ils se détournent de toi, sache que Nous ne t’avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde. Tu n’es chargé que de les avertir. Lorsque Nous accordons à l’homme quelques faveurs de Notre part, il s’en réjouit, mais aussitôt qu’un malheur l’atteint pour le punir de ses fautes, il fait preuve d’une grande ingratitude». (42, 48).
En outre, le Coran ne permet à personne de porter préjudice à ceux qui partent en paix, peu importe la religion à laquelle ils se raccrochent. Ce principe a clairement été énoncé dans le Coran : «Si donc ces gens-là se tiennent à l’écart, et au lieu de vous attaquer vous offrent la paix, Dieu ne vous donne plus aucun droit de les inquiéter». (4, 90).
En conformité avec cette politique, le Prophète (saws) a lancé des directives claires à ses soldats de ne jamais déranger ceux qui sont engagés dans toute forme de culte. La politique de vivre et de laisser les autres vivre est fermement ancrée dans les versets suivants :
«Dis : «Ô négateurs ! Je n’adore pas ce que vous adorez, pas plus que vous n’adorez ce que j’adore ! […] À vous votre religion, et à moi la mienne !». (109, 1-3 et 6).
Quant à la Sunna, le hadîth de Bukharî comporte une anomalie et une absence de contexte.
En effet, dans la chaîne de transmission, il y a un certain Ikrima qui est considéré comme n'étant pas digne de confiance selon les critères rigoureux de Muslim, qui n'a rapporté aucun hadîth de Ikrima. De fait, en plus d'être un hadîth ahad, il n'est pas sahîh si l'on en suit les règles du jarh wa ta'dil. Muslim et Bukharî ne s'accordaient pas toujours sur les mêmes critères pour qualifier un hadîth de sahîh (authentique) ou non. De fait, ce ne sont pas des livres infaillibles, bien que la majorité des ahâdîths sont bons ou authentiques (et en accord avec le Qur'ân et ses principes ; et dont des milliers de récits ont été authentifiés par dévoilements spirituels et par inspiration divine, de la part des vertueux ou des saints, également maîtres en hadîth, ou à travers des songes spirituels où le Prophète intervenait par la Grâce Divine, pour authentifier certains hadîths), mais certains sont douteux ou faux, selon les critères islamiques et historiques, tandis que d'autres demeurent incompris ou incompréhensibles en raison du fait de les avoir citer en les extrayant de leur contexte, qui peut poser de graves problèmes.
Aussi, bien que la chaîne de transmission peut être authentique, l'énoncé a pu subir quelques altérations (involontaires) ou incompréhensions, car comme l'a relaté As-Suyûtî, parfois les gens ont cité les récits prophétiques tels qu'ils l'ont compris ou retenu, mais pas dans les détails ni lettre par lettre (de la bouche du Prophète). Certains historiens et spécialistes du hadîth ont même été jusqu'à considérer (pour les plus sévères d'entre eux comme Al Hakîm dans son "Al Mustadrak" ou Ad-Daraqutnî comme l'a rapporté le Dr. Ihadadene dans son ouvrage "Introduction aux sciences du hadîth", aux éditions LeRelais), environ 200 à 300 ahadîths (dans les recueils de Bukharî et Muslim) comme étant non-authentiques (entre 1 à 3%).
Cependant, ceux qui ne connaissent pas bien les hadîths, connaissent généralement que ce hadîth sur le sujet, qui, dans le sens apparent, contredit le Qur'ân. Le hadîth dit : "Quiconque change de religion, tuez-le", mais on remarquera que le contexte est absent, et qu'il faut obligatoirement revenir au Qur'ân et aux sciences du hadîth, pour bien comprendre ce hadîth, qui contredit en apparence, et le Coran (Parole Divine, Autorité absolue en Islam), et la Sunnah. En effet, pris littéralement, ce hadîth concerne aussi les non-musulmans se convertissant à l'islam, or cela est impossible, car tous les compagnons du Prophète (saws) n'étaient pas musulmans à l'origine, et ont fini par l'embrasser, donc ce hadîth ne pouvait pas concerner les non-musulmans (re)convertis à l'islam. Par conséquent, c'est encore le Coran, les autres récits authentiques, le contexte et le sens qu'il faut chercher et comprendre, à la lecture des récits prophétiques.
Ce récit est clairement incomplet, il est donc nécessaire de se référer à d'autres sources, plus complètes.
D'autres variantes relatent ce hadîth, également chez Bukharî : "Le Messager d'Allâh n'a jamais exécuté personne sauf lorsqu'il fut confronté à une des trois situations suivantes: (1) Une personne qui en avait tué une autre injustement [et dont la famille de la victime ne lui accorda ni le pardon ni la proposition de dédommagement], fut mise à mort (Qisas=terme arabe similaire au principe biblique' œil pour œil, dent pour dent', loi du talion) (2) Une personne mariée qui a commis l'adultère [en public ou qui s'est dénoncé d'elle-même en insistant pour avoir cette peine] et (3) Un homme qui s'est battu contre Allâh et Son Messager et qui a renié l'islam [et abandonné la communauté] pour devenir un apostat [se retournant contre les musulmans].". Cette version donne déjà un contexte plus précis, et désigne les apostats combattants...
Il existe encore une variante authentique du hadîth évoquant l'exécution de l'apostat qui donne le contexte de la sentence prophétique dans le "Bulûgh'ul Marâm" d'ibn Hajar al Asqalânî. Le hadith est bien authentique et il dit : «'Aîsha rapporte que le Messager a dit : — Un musulman ne peut être exécuté que dans trois situations : S'il s'agit d'un individu marié qui a commis l'adultère [en public ou qui s'est dénoncé de lui-même]. Celui qui tue avec préméditation un musulman [et que la famille de la victime décide de lui appliquer la loi du talion sans lui pardonner ou exiger un dédommagement]. Et celui qui quitte l'Islam et déclare la guerre à Allâh et à Son Messager. Lequel sera exécuté, pendu [crucifié selon une variante] ou expulsé». (Hadîth sahîh rapporté par An-Nasâ'î, rapporté dans ses Sunan, in-book reference livre 38 hadîth n°83).
Ce qui témoigne en faveur de la position que l'exécution de l'apostat est une façon de faire parmi d'autres, et à condition qu'il ait commis (impérativement) un acte de guerre explicite. Sans peut-être être une obligation religieuse. Mais les ulémas se sont généralement plutôt fondés sur les autres variantes (moins complètes et décontextualisées), dont celui qui n'évoque pas l'idée que l'apostat doit pour être exécuté faire la guerre au Messager. Ahmed Davudoğlu ; Büluğ’ül Meram tercümesi ve şerhi, Selamet yolları, Sönmez yayınları 3/500.
Ce hadîth fait d'ailleurs écho à ce verset concernant les combattants ennemis : "La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas; et dans l'au- delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, excepté ceux qui se sont repentis avant de tomber en votre pouvoir". (5, 33-34).
Ce sont bien les fondateurs des quatre écoles qui ont "canonisé" cette peine vers le IXe siècle, mais d'autres avis, comme celui de Sufyan At-Thawrî ou Ibrahim An-Nakhâ'î, des contemporains des 4 fondateurs des écoles juridiques, disaient qu'il ne fallait pas tuer ou persécuter les apostats pacifiques, qui devaient être tolérés tant qu'ils ne représentaient aucun danger potentiel pour l'islam, car on peut toujours espérer d'eux qu'ils se convertissent à l'islam de leur plein gré (sans contrainte), et que cela évite d'engendrer l'hypocrisie chez les gens, et qu'il n'y a pas de différence entre eux et les autres dhimmis (pacifiques). Leur avis énonce que la istitâba (délai de réflexion laissé aux apostats afin qu'ils reviennent à l'islam, sans aucune contrainte ni insistance lourde violant leurs droits et vie privée) se fera tant qu'on garde espoir que la personne revienne à l'islam, sans délai déterminé, car le Prophète n'a jamais fixé de délai à portée absolue ou générale ("Yu'ajjalu mâ rujiyat tawbatuh" : un des avis relatés de ath-Thawrî, cité in As-Sârim, p. 321).
Et, en effet, le docteur et juriste hanafite Ismail Hakki ünal utilise le hadith d'Aîsha pour souligner que l'acte de guerre est impératif, et que même dans ce cas il s'agit d'une autorisation (tahlil) non d'un ordre inaliénable.
L’idée de l’apostasie s’accompagnait, au temps du Prophète - Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui -, de l’inimitié envers l’Islam et de la guerre contre lui. Celui qui croyait s’activait à le défendre et celui qui apostasiait s’activait à le combattre, en rejoignant les idolâtres, comme cela fut le cas par exemple de `Abd Allâh Ibn Sa`d Ibn Abî Sarh. Ce dernier s’était en effet converti à l’Islam [par hypocrisie], puis avait apostasié. Il se mit alors à rassembler la tribu de Quraysh contre le Prophète - Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui. Le Prophète le condamna à mort par contumace. Lors de la conquête de la Mecque, l’apostat se réfugia chez `Uthmân Ibn `Affân, qui était son frère de lait. `Uthmân le couvrit chez lui jusqu’à ce que les choses se calmassent à la Mecque, après quoi il l’amena devant le Prophète, lui demandant de lui octroyer sa protection. Le Messager de Dieu - Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui - se tut alors pendant un long moment, avant de lui octroyer sa protection. L’apostat finit par se reconvertir à l’Islam (alors qu'il n'était pas contraint de le faire)."
Par ailleurs, il existe un récit où 'Umar propose l'emprisonnement pour des apostats hostiles (en temps de guerre), preuve que la peine n'est pas absolue, ni réservée à tous les apostats (pacifiques et belliqueux).
`Abd Ar-Razzâq, Al-Bayhaqî et Ibn Hazm rapportent qu’Anas, revenant de Tastur, se rendit chez `Umar. Ce dernier lui demanda : « Qu’ont fait les six de la tribu de Bakr Ibn Wâ’il qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres ? » Anas répondit : « Ô Commandeur des Croyants, ce groupe de gens qui ont renié l’Islam et qui ont rejoint les idolâtres ont été tués sur le champ de bataille. » `Umar reprit : « Nous appartenons à Dieu, et c’est à Lui que nous retournerons. » [expression coranique utilisée lorsqu'un malheur les frappe] Anas dit : « Mais avaient-ils une autre issue que d’être tués ? » `Umar répondit : « Oui, j’allais leur proposer l’Islam et, s’ils refusaient, j’allais les mettre en prison. » (Rapporté par `Abd Ar-Razzâq dans Al-Musannaf (10/165-166, tradition n° 18696), par Al-Bayhaqî dans les Sunan (8/207), par Sa`îd Ibn Mansûr (page 3, n° 2573) et par Ibn Hazm dans Al-Muhallâ (11/221), édition Al-Imâm).
On voit qu'ici, la finalité est d'empêcher que des apostats se mettent à combattre les musulmans.
On ne peut pas dire que si 'Umar ibn al-Khattâb a prévu une peine d'emprisonnement c'est parce que le hadîth suscité et demandant d'exécuter l'apostat ne lui est pas parvenu, de plus le Prophète (Paix et Bénédictions d'Allâh sur lui) a dit qu'il fallait suivre sa Sunnah ainsi que celle des califes bien-guidés, qui sur les fondements de la religion et connaissant bien la religion, savaient quelles attitudes ou positions adoptées selon certains contextes, notamment concernant la jurisprudence.
Le fait est qu'il est également rapporté de lui ceci : "أخبرنا عبد الرزاق، عن معمر، عن الزهري، عن عبيد الله بن عبد الله بن عتبة، عن أبيه قال: أخذ ابن مسعود قوما ارتدوا عن الإسلام من أهل العراق فكتب فيهم إلى عمر فكتب إليه: أن اعرض عليهم دين الحق وشهادة أن لا إله إلا الله؛ فإن قبلوها، فخل عنهم؛ وإن لم يقبلوها، فاقتلهم. فقبلها بعضهم، فتركه. ولم يقبلها بعضهم، فقتله" (Musannaf 'Abd ir-Razzâq, n° 18707). Par ailleurs, il est également rapporté de lui ceci : "أخبرنا عبد الرزاق، عن معمر، قال: أخبرني محمد بن عبد الرحمن بن عبد القاري، عن أبيه، قال: قدم مجزأة بن ثور، أو شقيق بن ثور، على عمر يبشره بفتح تستر. فلم يجده في المدينة، كان غائبا في أرض له. فأتاه. فلما دنا من الحائط الذي هو فيه، كبر. فسمع عمر رضي الله عنه تكبيره فكبر. فجعل يكبر هذا وهذا حتى التقيا. فقال عمر: ما عندك؟ قال: أنشدك الله يا أمير المؤمنين، إن الله فتح علينا تستر، وهي كذا وهي كذا، وهي من أرض البصرة - وكان يخاف أن يحولها إلى الكوفة. فقال: نعم، هي من أرض البصرة. هيه هل كانت مغربة تخبرناها ؟ قال: لا. إلا أن رجلا من العرب ارتد، فضربنا عنقه. قال عمر: ويحكم فهلا طينتم عليه بابا وفتحتم له كوة، فأطعمتموه كل يوم منها رغيفا وسقيتموه كوزا من ماء ثلاثة أيام، ثم عرضتم عليه الإسلام في اليوم الثالث، فلعله أن يراجع. ثم قال: اللهم لم أحضر، ولم آمر، ولم أعلم" (Musannaf Abd ir-Razzâq, n° 18695). 'Umar ibn ul-Khattâb avait donc bien connaissance du contenu du hadîth suscité.
Simplement, comme l'écrit en substance al-'Awwâ, 'Umar ibn ul-Khattâb n'a pas considéré ce hadîth du Prophète comme étant une règle d'ordre général, applicable de façon générale.
En fait il faut savoir que, dans l'ensemble de ce que le Prophète a dit et fait, il est des paroles et des actes de portée générale, mais il est d'autres paroles et actes qui sont liés à un contexte particulier, même si leur formulation ne met pas celui-ci en exergue. C'est ainsi que l'école hanafite interprète la parole du Prophète "Celui qui a fait "revivre" une terre "morte", celle-ci lui appartient" d'après l'interprétation que l'école hanafite en a faite, il ne s'agit pas là d'une règle générale mais d'une décision prise de façon circonstancielle par le Prophète. (D'autres hadîths du même genre existent qui ont été interprétés de la sorte. Pour ce point précis, voir "Jarîmat ur-ridda", al-Qaradâwî, note de bas de page sur pp. 41-42).
Il y a aussi le fait que 'Umar ibn Abd il-'Azîz, calife du début du second siècle de l'hégire, ayant reçu de la part de Maymûn ibn Mihrân un écrit l'informant d'un cas d'apostasie de tout un groupe de personnes récemment converties à l'islam, lui répondit ceci : "Replace sur eux la jizya et laisse-les" (أخبرنا عبد الرزاق، عن معمر قال: أخبرني قوم من أهل الجزيرة أن قوما أسلموا ثم لم يمكثوا إلا قليلا حتى ارتدوا. فكتب فيهم ميمون بن مهران إلى عمر بن عبد العزيز. فكتب إليه عمر أن: رد عليهم الجزية ودعهم) (Musannaf Abd ir-Razzâq, n° 18714). Ce propos peut être interprété de deux façons différentes : soit 'Umar ibn 'Abd il-Azîz a lui aussi considéré le hadîth "Celui qui change de religion, tuez-le" comme ne communiquant pas une règle générale (et qui était surtout à une situation de guerre) ; soit il a considéré que ce hadîth est bien de portée générale, mais la situation était redevenue telle en terre d'Islam que cette peine n'était de nouveau plus applicable (comme il l'a dit à son fils à propos de l'application de l'ensemble des règles). 'Umar était connu pour sa science, sa piété et sa profonde justice. Il était donc qualifié pour donner ce genre d'avis.
Pour l'école hanafite, les femmes ne représentant aucun danger potentiel, ne sont pas concernées par la peine de mort.
Ibrahim An Nakhâi, un salaf (parmi les premières générations de musulmans) est d'avis qu'on accepte autant de fois qu'il faut le repentir de l'apostat, ce qui est un moyen pour lui d'échapper à des peines et de préserver les musulmans, le but étant de ne pas faire couler le sang inutilement.
Un autre salaf, bien connu et respecté de tous, Sufyan At-Thawri, dit que l'apostat pacifique doit être laissé tranquille, sans aucun délai fixe (fixé), car on peut toujours espérer qu'il se repente et embrasse de nouveau l'islam (sans contrainte évidemment), et qu'il ne représente donc pas une menace idéologique, sociale, politique ou physique pour les musulmans.
Ils ont également un avis, concernant les apostats belliqueux, selon lequel, ceux-ci doivent être emprisonnés.
Selon l'un des avis relatés de an-Nakha'î ("Yustatâbu abadan" : Al-Mughnî 12/107) et l'un des avis relatés de ath-Thawrî ("Hâdha-lladhî na'khudhu bih" : Musannaf Abd ir-Razzâq), il y a une sanction qui est l'emprisonnement (Jarîmat ur-ridda p. 42 ; Ibn Hazm a simplement mentionné l'existence d'un tel avis sans en nommer les auteurs : Al-Muhallâ 12/109, 116).
Il y a donc l'avis de Sûfyan At-Thawrî qui préconise de laisser l'apostat pacifique tranquille, tant qu'il subsiste toujours un espoir de repentir en lui (jusqu'à la fin de sa vie), tant qu'il ne prend pas les armes contre les musulmans.
”Celui qui apostasie ne doit être tué que si le dirigeant de la Umma le décide. Sinon il ne convient pas de l'exécuter”. (Opinion venant de Sayyidunâ 'Umar Ibn Al Khattâb, et citée par Yûsuf Al Qaradâwî).
Il dit également : “Lorsque quelqu'un apostasie, on ne cherche pas à le tuer sur le champ tant qu'il y a un espoir de retour à l'Islam : "[La peine de mort] doit être reportée tant qu’il y a un espoir de repentance"”. (Avis cité également par Ibn Taymiyya). Il n'y a pas de délai à fixer selon lui, puisque le Prophète (saws) n'a fixé aucun délai catégorique ou immuable ;
Il existe différents avis juridiques plus sévères, mais celui-ci énoncé ici s'avère globalement être le plus en conformité avec le Qur'ân et l'éthique prophétique.
S'agissant d'un cas juridique, les peines peuvent changer selon le contexte et l'époque, par rapport aux différents types d'apostats.
La question d'une sanction pour cas avéré d'apostasie ne se pose absolument pas en terre non-musulmane, mais uniquement à propos d'une terre d'Islam, dans un état dirigé totalement par les préceptes islamiques, et appliquées par une autorité juste et légitime.
Quand il existe une divergence sur un sujet juridique, qui n'est pas fixe ou absolu, et qui ne concerne pas les fondements même de l'islam (doctrine, foi, éthique, illicite/licite clair, etc.), et qui peut varier selon le contexte et les catégories de personne, il faut revenir à la Parole d'Allâh, aux fondements, aux principes, aux piliers et aux finalités de l'islam, que sont le Tawhîd, l'Amour d'Allâh, le profond respect pour Ses Prophètes et Ses Révélations, la sacralité de la vie humaine, la justice, la liberté de conscience, l'équité, la compassion, la bienveillance, l'intelligence, la sagesse, la connaissance, etc.
Le premier type d'apostasie ne menace pas les principes et finalités énoncés plus haut, contrairement au second type (hostile) d'apostasie.
La nuance à établir est donc fondamentale pour nous, afin de ne pas déformer la religion et la salir involontairement.
- Concernant l'apostat pacifique, qui ne menace en rien l'islam et les musulmans, doit être laissé tranquille, et tant qu'il ne repousse pas le dialogue et le contact avec les musulmans, doit être conseillé, et il faut argumenter avec sagesse pour le ramener à l'islam, sans le contraindre ou le brusquer. S'il refuse, alors on le laisse dans son coin, tant qu'il ne fait aucun mal aux autres.
- Pour l'apostat belliqueux, s'il est avéré qu'il incite à la haine ou au meurtre, qu'il y participe directement ou indirectement, il devient un ennemi qui combat l'islam, et menaçant la paix sociale et la vie humaine, il doit être mis hors d'état de nuire, et différentes peines (emprisonnement, expulsion, peine de mort, ...) peuvent lui être appliquées, selon la situation spécifique du moment.
Ce sont des avis défendus par des savants musulmans à chaque siècle, et à notre époque, par Sheikh Ahmad Kutty, Jamâl Al Banna, Sheikh `Abd Al-Muta`âl As-Sa`îdî, Sheikh Mahmûd Shaltût, Abdullah Saeed, Hassan Saeed, Dr. Muhammad Sayyid Tantawi, M. H. Kamali, ...
Dernière édition par Ghazali le Mar 1 Avr - 3:03, édité 1 fois
Ghazali- Messages : 296
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Idriss a écrit:4. Existe-t-il une autorité suprême dans l'Islam capable de dire ce qu'est l'Islam ?
Je l'aime bien celle-là! En plus je connais la réponse !
La réponse est non , plus depuis la disparition du quatrième khalife bien guidé 'Ali . Depuis que l'usurpateur Moawiyya lui a succédé ( et je ne suis pas Chiite ) le pouvoir spirituel et temporel sont séparé. Bref nous n'avons pas de pape et c'est tant mieux si non autant être catholique .
Si non les Salafi vous parlerons de l'unanimité des savants ! Mais comme il n' y a pas unanimité entre les savants pour déterminer qui sont les savants cela se complique rapidement .
Toutes plaisanterie mise à part , non nous n'avons pas d'autorité suprême ayant pour fonction de dire ce qu'est l'islam
Donc l'islam ça n'existe pas, c'est au pif...
C'est ce que je dis régulièrement dans le forum...
C'est d'autant plus dangereux pour les Français...
Cenuij- Membre banni
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
As-salamou aleikoumGhazali a écrit:[...]
Merci pour ce texte argumenté et très documenté, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Ishraqi- Messages : 530
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Cenuij a écrit:Idriss a écrit:4. Existe-t-il une autorité suprême dans l'Islam capable de dire ce qu'est l'Islam ?
Je l'aime bien celle-là! En plus je connais la réponse !
La réponse est non , plus depuis la disparition du quatrième khalife bien guidé 'Ali . Depuis que l'usurpateur Moawiyya lui a succédé ( et je ne suis pas Chiite ) le pouvoir spirituel et temporel sont séparé. Bref nous n'avons pas de pape et c'est tant mieux si non autant être catholique .
Si non les Salafi vous parlerons de l'unanimité des savants ! Mais comme il n' y a pas unanimité entre les savants pour déterminer qui sont les savants cela se complique rapidement .
Toutes plaisanterie mise à part , non nous n'avons pas d'autorité suprême ayant pour fonction de dire ce qu'est l'islam
Donc l'islam ça n'existe pas, c'est au pif...
C'est ce que je dis régulièrement dans le forum...
C'est d'autant plus dangereux pour les Français...
Si l'Islam est bien une réalité , tout comme un corps a un squelette !
Il est intéressant de noter que DIEU, dans le Coran, ne donne qu’un seul critère de différenciation entre les hommes. Ce critère n’est pas le nom d’une religion, mais plutôt la droiture qui est la colonne vertébrale de la Soumission.
GILBERT-MICHEL- Messages : 1088
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
C'est ton avis... sur l'islam.
Tu ne fais que me conforter dans le mien : l'islam n'existe pas, c'est relatif à chacun tant en terme de croyance que de praxis.
L'Alawite-Nosairis, le hanbalite et le soufi prient dans le même endroit.... Mais ne croient ni n'ont la même pratique de "l'islam".
Un Mohamad Mera peut se réclamer de "l'islam", il sera soutenu.
C'est cette incertitude face à "l'islam" qui la fait et fera rejeter de plus en plus en Europe et ailleurs
Personne ne sait en effet ce que c'est "l'islam" et surtout pas les "musulmans" eux-mêmes qui ne sont d'accord sur quasiment rien. Ca pouvait tenir quand c'était circonscrit dans des pays clos où les gens ne connaissaient que cela.
Ici, les contorsions sont vues comme telles : "l'islam" ça ne tient pas la route...
Tu ne fais que me conforter dans le mien : l'islam n'existe pas, c'est relatif à chacun tant en terme de croyance que de praxis.
L'Alawite-Nosairis, le hanbalite et le soufi prient dans le même endroit.... Mais ne croient ni n'ont la même pratique de "l'islam".
Un Mohamad Mera peut se réclamer de "l'islam", il sera soutenu.
C'est cette incertitude face à "l'islam" qui la fait et fera rejeter de plus en plus en Europe et ailleurs
Personne ne sait en effet ce que c'est "l'islam" et surtout pas les "musulmans" eux-mêmes qui ne sont d'accord sur quasiment rien. Ca pouvait tenir quand c'était circonscrit dans des pays clos où les gens ne connaissaient que cela.
Ici, les contorsions sont vues comme telles : "l'islam" ça ne tient pas la route...
Cenuij- Membre banni
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Réputation : 0
Date d'inscription : 09/12/2013
Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
TOUT vous conforte toujours dans votre avis : vous nous avez amplement démontré votre méthode ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2173-la-vie-future-et-la-resurrection#46266 )Cenuij a écrit:Tu ne fais que me conforter dans le mien
Ou combattu : c'est ce que fait, au nom de l'Islam, Mme Ibn Ziaten.Cenuij a écrit:Un Mohamad Mera peut se réclamer de "l'islam", il sera soutenu
On trouve la même chose dans le christianisme. Je pourrais vous donner de nombreux exemple de divergences. Allez-vous pour autant dire que le christianisme n'existe pas ?
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
-Ren- a écrit:TOUT vous conforte toujours dans votre avis : vous nous avez amplement démontré votre méthode ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2173-la-vie-future-et-la-resurrection#46266 )Cenuij a écrit:Tu ne fais que me conforter dans le mien
Je n'ai aucune "méthode", je ne sais pas à quoi vous faites allusion : si vous l'expliquiez à tout le monde, chacun pourrait se faire une idée...
Par contre, la vôtre, de méthode, consistant à persécuter un membre en lui interdisant d'éditer ses messages...
-Ren- a écrit:Ou combattu : c'est ce que fait, au nom de l'Islam, Mme Ibn Ziaten.Cenuij a écrit:Un Mohamad Mera peut se réclamer de "l'islam", il sera soutenu
On trouve la même chose dans le christianisme. Je pourrais vous donner de nombreux exemple de divergences. Allez-vous pour autant dire que le christianisme n'existe pas ?
Donnez-les qu'on rigole...
Du même ordre théologique que ce qui nous occupe, pas détails insignifiants...
Cenuij- Membre banni
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Je n'ai pas envie de perdre du temps avec vous en ce moment. Vous êtes capable de les trouver tout seul... C'est juste que vous n'en avez pas l'envie.Cenuij a écrit:Donnez-les qu'on rigole...
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
-Ren- a écrit:Je n'ai pas envie de perdre du temps avec vous en ce moment. Vous êtes capable de les trouver tout seul... C'est juste que vous n'en avez pas l'envie.Cenuij a écrit:Donnez-les qu'on rigole...
Que de la gueule, comme d'hab...
Cenuij- Membre banni
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Date d'inscription : 09/12/2013
Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
C'est pas fini ?
De grace revenons à la réalité : à la TV, on dit que malgré les impôts accrus le déficit n'a pas diminué n'est-ce pas plus intéressant pour ce soir ?
De grace revenons à la réalité : à la TV, on dit que malgré les impôts accrus le déficit n'a pas diminué n'est-ce pas plus intéressant pour ce soir ?
Roque- Messages : 5064
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Age : 80
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Demandez à un Français de base s'il ne sait pas à quoi s'attendre dans des relations interpersonnelles avec un chrétien qui se déclare tel.
Il répondra qu'il sait à quoi s'attendre vaguement.
Face à un musulman qui se déclare tel, il ne saura pas s'il a affaire à un Méra ou à un Idriss qui lui expliquera qu'il faut qu'il accepte le voile à l'école ou la jelaba dans la rue... et ensuite l'appel à la prière, comme cela se fait ailleurs en Europe, et puis la polygamie, puisque les homosexuels peuvent se marier...
Il répondra qu'il sait à quoi s'attendre vaguement.
Face à un musulman qui se déclare tel, il ne saura pas s'il a affaire à un Méra ou à un Idriss qui lui expliquera qu'il faut qu'il accepte le voile à l'école ou la jelaba dans la rue... et ensuite l'appel à la prière, comme cela se fait ailleurs en Europe, et puis la polygamie, puisque les homosexuels peuvent se marier...
Cenuij- Membre banni
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Cenuij a écrit:Demandez à un Français de base s'il ne sait pas à quoi s'attendre dans des relations interpersonnelles avec un chrétien qui se déclare tel.
Il répondra qu'il sait à quoi s'attendre vaguement.
Face à un musulman qui se déclare tel, il ne saura pas s'il a affaire à un Méra ou à un Idriss qui lui expliquera qu'il faut qu'il accepte le voile à l'école ou la jelaba dans la rue... et ensuite l'appel à la prière, comme cela se fait ailleurs en Europe, et puis la polygamie, puisque les homosexuels peuvent se marier...
C'est quoi un "Français de base" , si ce n'est qu'on comprend bien que c'est "tout le monde sauf vous" !?
Quand les "relations interpersonnelles avec un chrétien" ne sont pas à la hauteur de votre attente, mais qu'elles le sont avec tous les autres du même forum: où est le "problème" ...!? "Chez ce chrétien ou .... chez vous !?
Quant-au "musulman Méra ou Idriss" que vous ne distinguez pas, n'est-il pas tout simplement à l'image de votre propre image : celle que vous donnez à autrui de vous-même ...!?
Vous savez quel fut la première étape de mon évolution à l'époque où, moi aussi, j'en voulais à "la Terre entière" et aux autres de ne pas être "à la hauteur" (la mienne !) !?
Cela a consisté à me dire un jour: "mais si c'était l'inverse !?"
Si au lieu de penser et dire que "tous les autres sont des c..." je commençais par me demander si ce n'était pas moi le "c..." .
Au lieu de penser que "la société est pourrie" que "les autres sont tous pourris" , j'ai entrepris de m'appliquer à moi-même ces ..."tares" !
GILBERT-MICHEL- Messages : 1088
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Re: L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer ? (Henri Boulad)
Arrête de faire de la psychologie...
Cenuij- Membre banni
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