[SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
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[SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
@ren
« Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète »
Au risque de passer pour un fondamentaliste, c'est ce genre de livre qu'on devrait jeter au feu. Pourquoi pas un livre sur « la papauté : histoire, invention et mythologie » (là je crains la censure des extrémistes).
« Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète »
Au risque de passer pour un fondamentaliste, c'est ce genre de livre qu'on devrait jeter au feu. Pourquoi pas un livre sur « la papauté : histoire, invention et mythologie » (là je crains la censure des extrémistes).
Invité- Invité
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
C'est un travail d'historien. Or l'historien -qui n'a pas de leçons à donner aux croyants- n'a pas non plus à recevoir de leçons d'eux.Cebrâîl a écrit:Au risque de passer pour un fondamentaliste, c'est ce genre de livre qu'on devrait jeter au feu
Si vous croyez que cette démarche ne s'applique pas de la même façon quand elle se penche sur le christianisme, le catholicisme ou tout autre sujet, vous vous trompez lourdement.
Et si vous considérez que les ouvrages respectant la démarche historique doivent aller au feu, alors vous vous comportez en extrémiste, oui, indéniablement.
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
-Ren- a écrit:[Et si vous considérez que les ouvrages respectant la démarche historique doivent aller au feu, alors vous vous comportez en extrémiste, oui, indéniablement.
Effectivement, je considère que les ouvrages de démarche historique et militante qui cherchent à semer les préjugés dans les esprits doivent aller au feu : rien que le titre de l'ouvrage est détestable et n'est que la preuve du peu de son sérieux. Indéniablement. Un livre extrémiste, oui.
Invité- Invité
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
"Militant" ? Absolument pas. Ce livre n'a rien à voir avec les productions d'E.M.Gallez et consorts...Cebrâîl a écrit:de démarche historique et militante
Vous seul l'êtes. Vous décrétez que l'ouvrage "n'est pas sérieux" et le condamnez au feu uniquement parce que le titre vous déplaît (un titre qui correspond pourtant à la position de n'importe quel historien sérieux, puisqu'il ne peut être question en histoire de prendre en compte l'existence de Dieu)
Mais bon, votre intolérance n'est pas nouvelle, hélas...
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
-Ren- a écrit:un titre qui correspond pourtant à la position de n'importe quel historien sérieux
Je me demande si vous vous intéresseriez à un ouvrage dont le titre serait : « l'invention des religions : du judaïsme à l'Islam ». Réponse : non.
Invité- Invité
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Toutes les théorie sont bonne à prendre et à écouter, du moment qu'elle sont détailler, explicite et constructive !
ça permet de faire évolué les mentalités pour n'en garder que le meilleur !
Je pense pas que la personne "humaine" nommé Mahomet soit une invention (contrairement à l'aspect "magique") bien que certainement exagérer. Mais la théorie comme quoi il n'aurait jamais existé reste intéressante pour son originalité et la façon de concevoir l'islam sans ce personnage !
Il ne tien qu'a chacun d'y donné un intérêt ou non, ou d'y croire ou pas !
http://pointdebasculecanada.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=717&catid=7&Itemid=102
ça permet de faire évolué les mentalités pour n'en garder que le meilleur !
Je pense pas que la personne "humaine" nommé Mahomet soit une invention (contrairement à l'aspect "magique") bien que certainement exagérer. Mais la théorie comme quoi il n'aurait jamais existé reste intéressante pour son originalité et la façon de concevoir l'islam sans ce personnage !
Il ne tien qu'a chacun d'y donné un intérêt ou non, ou d'y croire ou pas !
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Simplement humain- Messages : 181
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Localisation : France
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Erreur. Ma réponse est : oui.Cebrâîl a écrit:Je me demande si vous vous intéresseriez à un ouvrage dont le titre serait : « l'invention des religions : du judaïsme à l'Islam ». Réponse : non.
Je m'intéresse à tout, vous devriez le savoir, depuis le temps...
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
J'ai trouvé une interview du traducteur francophone : http://www.religions-rsr.ch/fmi/xsl/rsr/rsr_ave_arch_detail.xsl?-db=ReligRSR&-lay=web1&_kplt__DateNum=734650.1&-find
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Cebrâîl a écrit:@ren
« Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète »
Au risque de passer pour un fondamentaliste, c'est ce genre de livre qu'on devrait jeter au feu. Pourquoi pas un livre sur « la papauté : histoire, invention et mythologie » (là je crains la censure des extrémistes).
Une simple Sira à la lumière de la science.
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Je ne connais pas ce livre mais rien n’empêche un musulman d'écrire un livre pour le réfuter si le contenu est faux. Toute vérité est le bienvenue.
piwi- Messages : 429
Réputation : 0
Date d'inscription : 31/01/2012
Localisation : Nantes
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Exactementpiwi a écrit:rien n’empêche un musulman d'écrire un livre pour le réfuter si le contenu est faux
...Aâya n'aurait pas dit mieux : http://dialogueabraham.wordpress.com/2011/04/21/texte-pour-texte-film-pour-film/
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Je comprends la tristesse de Cebrâîl. Il y a des livres dont on est en droit de se demander s'ils n'ont pas été écrits dans le but premier de provoquer.
Parmi les auteurs chrétiens, il y a des gens dont je me demande s'ils croient en Dieu. On croirait avoir affaire à des syncrétistes : mi-chrétiens, mi-bouddhistes. Il en va ainsi essentiellement des exégètes "protestants" comme Bulman ou Marguérat, pour qui Jésus semble être un super-philosophe, un prophète profane déconnecté de sa source religieuse.
Parmi les auteurs chrétiens, il y a des gens dont je me demande s'ils croient en Dieu. On croirait avoir affaire à des syncrétistes : mi-chrétiens, mi-bouddhistes. Il en va ainsi essentiellement des exégètes "protestants" comme Bulman ou Marguérat, pour qui Jésus semble être un super-philosophe, un prophète profane déconnecté de sa source religieuse.
kelevra- Messages : 14
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Date d'inscription : 26/12/2012
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
le titre du livre manque d'objectivité, et donne un jugement déjà fait à la place du lecteur, les gens qui vont le lire seulement ceux qui cherchent un argument pour consolider leurs islamophobie......
ketabd- Messages : 715
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Date d'inscription : 16/11/2012
Age : 49
Localisation : maroc
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
il est parfois nécessaire de provoquer pour faire réfléchir et il est bon de temps en temps de remettre question ce qui parait acquis mais qui ne repose que sur la tradition.kelevra a écrit:Je comprends la tristesse de Cebrâîl. Il y a des livres dont on est en droit de se demander s'ils n'ont pas été écrits dans le but premier de provoquer.
crois tu que Jeanne d'Arc était, une bergère qui a entendu des voix célestes lui commander d'aller bouter les Anglais hors du royaume de France ?
pourquoi croirait t on que Mohamed était un négociant qui a entendu un ange lui dicter le coran ?
chacun ses gouts, je trouve D Marguérat souvent intéressant.Parmi les auteurs chrétiens, il y a des gens dont je me demande s'ils croient en Dieu. On croirait avoir affaire à des syncrétistes : mi-chrétiens, mi-bouddhistes. Il en va ainsi essentiellement des exégètes "protestants" comme Bulman ou Marguérat, pour qui Jésus semble être un super-philosophe, un prophète profane déconnecté de sa source religieuse.
rosarum- Messages : 1021
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Date d'inscription : 06/05/2011
Localisation : France
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Je comprends votre point de vue, mais je ne suis pas d'accord. Ce livre n'est rien par rapport à ce qu'aiment lire les islamophobes que je peux connaître.ketabd a écrit:les gens qui vont le lire seulement ceux qui cherchent un argument pour consolider leurs islamophobie
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Livre commandé...
Civis Pacem- Membre banni
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Date d'inscription : 16/02/2013
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Vous nous donnerez votre avis
...Pour ma part, je reste un peu frustré par le manque de sources, manque lié au fait que cet ouvrage propose en réalité une synthèse de deux ouvrages non-traduits du même auteur : Mohammed, Leben und Legende et Allahs Liebling. Ursprung und Erscheinungsformen des Mohammedglaubens (mon allemand est trop rouillé pour les lire dans le texte !)
Je suis donc sorti un peu déçu de ma lecture.
...Pour ma part, je reste un peu frustré par le manque de sources, manque lié au fait que cet ouvrage propose en réalité une synthèse de deux ouvrages non-traduits du même auteur : Mohammed, Leben und Legende et Allahs Liebling. Ursprung und Erscheinungsformen des Mohammedglaubens (mon allemand est trop rouillé pour les lire dans le texte !)
Je suis donc sorti un peu déçu de ma lecture.
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Il est en français chez Amazon, j'essaierai d'en faire une recension ici.
Civis Pacem- Membre banni
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Date d'inscription : 16/02/2013
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Livre décevant, c'est une sorte de pensum de la Sunna et de la Sira. Rien à dire de plus.
Civis Pacem- Membre banni
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Date d'inscription : 16/02/2013
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Rien de plus ? Pas d'accord. Il y a quand même la remise en contexte tribal.Civis Pacem a écrit:Livre décevant, c'est une sorte de pensum de la Sunna et de la Sira. Rien à dire de plus.
Maintenant, je vous l'avais dit, ce n'est pas un livre révisionniste ; rien à voir donc avec ceux que vous semblez privilégier...
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
C'est du Muslim ou du Bûkhari ou du Ibn Hisham mis en page avec du liant... autant aller aux originaux...
Civis Pacem- Membre banni
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Date d'inscription : 16/02/2013
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Jusqu'à présent, on n'a parlé que du titre. Effectivement un titre qui ne donne pas envie de lire. Je connais cependant l'exemple d'un livre -incontournable- au titre détestable et au contenu passionnant (Le harem politique Le Prophète et les femmes).Donc il faut voir ce qu'il y a dedans.
Or pratiquement rien ou si peu et si contradictoire n'a vraiment été dit ici sur le contenu de ce livre.
Or pratiquement rien ou si peu et si contradictoire n'a vraiment été dit ici sur le contenu de ce livre.
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
...Ou l'inverse (cf Civis Pacem ci-dessus)Yahia a écrit:un titre qui ne donne pas envie de lire
...Désolé de n'avoir pris le temps d'en dire plus. Il faudrait évidemment que je le reprenne pour éventuellement en reparler, si ça intéresse quelqu'un ?
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Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Bon, je suis allé jeter un coup d'oeil:http://www.lesobservateurs.ch/2013/09/15/mahomet/
Si le compte-rendu ( voir spoiler) est correct, je comprends l'irritation des musulmans. Ce n'est pas une étude historique, c'est un de ces multiples livres à thèses unilatérales , sur bases historiques, certes, mais tronquées et biaisées par la thèse. Je me souviens maintenant très vaguement l'avoir feuilleté à sa sortie, me disant que je n'avais pas de temps à perdre pour en lire un de plus. Je n'en n'ai toujours pas. Plus tard, peut-être.
Si le compte-rendu ( voir spoiler) est correct, je comprends l'irritation des musulmans. Ce n'est pas une étude historique, c'est un de ces multiples livres à thèses unilatérales , sur bases historiques, certes, mais tronquées et biaisées par la thèse. Je me souviens maintenant très vaguement l'avoir feuilleté à sa sortie, me disant que je n'avais pas de temps à perdre pour en lire un de plus. Je n'en n'ai toujours pas. Plus tard, peut-être.
- Spoiler:
- L’islam a emprunté un chemin « pavé d’interdictions de penser et de critiquer», observe Nagel. Un chemin que beaucoup de musulmans ici voudraient nous obliger à suivre. Un chemin que grâce au concept d’islamophobie, l’ONU, l’Organisation de la conférence islamique (OCI), de même que l’Union européenne tentent d’imposer. Avec la complicité d’innombrables soutiens qui militent pour l’exonération de l’islam et de ses disciples de ce droit de critique.
Si l’on se rappelle les innombrables polémiques dans nos démocraties sur la lapidation ou l’apostasie, on comprend mieux les contorsions sémantiques auxquelles se livrent les imams et autres porte-paroles qui tentent de faire croire qu’ils sont à la fois fidèles à nos normes et à celles de l’Islam. Comment dire: «Je condamne ces sanctions, je suis opposé à la mort si l’on quitte l’islam ou si une femme épouse un non-musulman, je suis favorable à l’égalité entre hommes et femmes et à la mixité, etc. etc.», sans mettre en cause l’irréfutable Loi divine, sans devenir un apostat?
Que connaissent les historiens des débuts de l’islam et de l’histoire réelle de Mahomet? La gageure est de distinguer le récit religieux de la réalité. Diverses méthodes sont décrites dans une annexe de l’ouvrage de l’Allemand Tilman Nagel «Mahomet. Histoire d’un Arabe, invention d’un prophète», publié en 2012 aux éditions Labor et Fides. Cet auteur, dont je tire sans mention contraire les citations de ce papier, est d’une formidable érudition. J'espère dans ces quelques lignes ne pas le trahir.
Pour lire cette biographie, il faut s’accrocher: le carrousel des noms arabes, des tribus, des personnages, les subtils examens des sourates et des versets tournent la tête du non-spécialiste. Mais s’accrocher en vaut la peine.
Nagel relie la biographie de Mahomet au texte du Coran et inscrit l’une et l’autre dans leur contexte (événements, coutumes, religions). Il met en lumière l’influence des fidélités tribales et claniques, ainsi que l’importance du lignage dans l’action du prophète, dans l’évolution de sa pensée et des rites et croyances qu’il enseigne.
La vie d’un homme
La vraie vie de Mahomet montre l’ambition d’un homme convaincu d’être le messager d’Allah, puis son prophète, et qui va réussir à prendre le pouvoir au prix de diverses stratégies qui comprennent les razzias (le butin lui attirera de nouveaux "croyants"), des assassinats politiques et l’abandon de règles respectées jusqu’alors par les Arabes.
Très vite s’affirme la prétention de la nouvelle religion à intégrer tous les aspects de la vie. Et Allah par son prophète qualifie ses adeptes de «meilleure communauté».
A Médine où Mahomet s’installe après avoir été chassé de la Mecque, il conquiert le pouvoir « grâce à des circonstances heureuses et à une portion considérable de froide détermination ». Il supprimera par exemple la présence des trois tribus juives qui y vivaient. Il ira jusqu’au massacre des Banû Quraiza qui tombent entre ses mains après trois semaines de siège. Il ordonne et assiste à la décapitation de tous les hommes et jeunes hommes pubères, 600 à 700, une tuerie qui durera de longues heures. Les femmes et les enfants sont vendus en esclavage.
Combattre pour l’islam : une obligation
Le djihad devient une obligation pour les musulmans, de nombreux versets en témoignent. « La nécessité d’étendre la «meilleure communauté» à toute la terre habitée est la conséquence de la position dans l’histoire qu’Allah a assignée à son Envoyé et Prophète. Les circonstances de la vie de Mahomet exigent que cette extension passe -au moins aussi- par l’usage de la violence physique, une manière d’agir qu’Allah apprécie au plus haut point et qu’il récompense; on la désigne par le terme de djihad. » La communauté vivra du butin des combats remportés et du produit des terres qu’elle s’approprie et fait cultiver par les vaincus.
Dans cette communauté «conçue comme une immense tribu», le rang est déterminé par l’ascendance paternelle et par le degré de zèle religieux. «Pour protéger cet ordre tribal de tout trouble, le contrôle total des femmes est indispensable».
Dans un langage qui rompt avec celui de l’historien, on peut dire que les chevilles de Mahomet enflent au fur et à mesure que sa domination s’étend. A la fin de sa vie, «l’identification de son pouvoir souverain avec celui d’Allah est totale». Les sanctions infligées à ceux qui transgressent sont drastiques: mutilation des voleurs, fouet pour les relations sexuelles hors mariage, les faux témoignages et la consommation d’alcool, lapidation pour les adultères. "Tuer, mutiler ou expulser quiconque est soupçonné de ne pas être fidèle à Allah et à son Envoyé, voilà la punition efficace avec laquelle Allah défend sa "frontière"».
Les hadiths ou la suppression du droit de penser
Mahomet n’avait pas de fils, il n’a pas désigné de successeur. Sa mort (632) ne marque pas seulement le début d’immenses conquêtes, mais celui aussi de multiples guerres, contestations théologiques, assassinats. Le camp des sunnites en sortira vainqueur.
Le Coran ne répondait pas à de nombreuses questions. Un exemple, lié au riche butin fémininque rapportent les conquêtes: le fils d’un maître conçu avec une esclave a-t-il droit à une part d’héritage? Peu à peu surgissent en guise de réponses des récits d’actions et de paroles de Mahomet, les hadiths. Ils touchent non seulement l’aspect religieux, mais toute la vie profane des croyants.
Les hadiths connaissent une faveur extraordinaire auprès du public au point de concurrencer le Coran. Ils vont se multiplier à une vitesse d’enfer, jusqu’à plusieurs centaines de milliers selon René Marchand. Une méthode est imaginée pour asseoir la validité d’un hadith: la recherche de la chaîne de ses transmetteurs.
Les hadiths accentuent le caractère intransigeant des prescriptions coraniques et sont parfois opposés à elles. Un exemple: le Coran sanctionne les adultères par le fouet alors que Mahomet ordonnera des lapidations. C’est cette sanction que retiendront les législateurs religieux. Les hadiths ne sont pas des traditions historiques authentiques, mais ressortissent au contraire d’une «annihilation de l’histoire». *
Un homme faillible devient prophète infaillible
Mahomet est promu par le biais de ces hadiths prophète infaillible et modèle éternel. Les textes fondateurs -biographies par exemple- seront écrits en conformité avec ce présupposé. Quels que soient les méfaits commis par l'Envoyé, ils étaient justes et nécessaires.
La société dirigée par le Prophète à Médine devient la référence ultime de la société parfaite qu’il faut recréer. «L’application inlassable du Coran et de la sunna, en prenant en compte si nécessaire l’avis unanime des compagnons du Prophète, qui vivaient à une époque salutaire où la droite direction divine était immédiate, va faire revenir ce temps, ce qui est le but suprême de toute juridiction et de tout gouvernement musulmans.»
Imiter Mahomet est le socle sur lequel repose l’islam. Il enserre le musulman dans un corset de normes où la peur de l'enfer est omniprésente.
La matière religieuse est «énorme, embrouillée, difficile à canaliser d’une façon cohérente», ce qui donne aux «savants» un pouvoir majeur sur les croyants. Ces religieux en arrivent à considérer que critiquer le prophète, même en citant des circonstances historiques, requiert la mort. Les quatre écoles juridiques du sunnisme se rejoignent sur ce point. Les nouvelles normes (fatwas) édictées suite à l’évolution des sociétés et des modes de vie ne doivent jamais remettre en question le caractère intouchable de Mahomet… ce qui n’empêche pas qu’elles se contredisent.
Un courant, les mutazilites (VIIIe s.), avait tenté de faire un sort à cette manière de séparer le Coran de l’histoire et Mahomet de son message. Leur doctrine permettait l’étude historique, par exemple l’explication des incohérences du Coran dont ils contestaient le caractère incréé. Ils eurent une influence importante, mais les «durs» l’emportèrent.
L’imposition de la croyance islamique dans les démocraties
Si l’on se rappelle les innombrables polémiques dans nos démocraties sur la lapidation ou l’apostasie, on comprend mieux les contorsions sémantiques auxquelles se livrent les imams et autres porte-paroles qui tentent de faire croire qu'ils sont à la fois fidèles à nos normes et à celles de l'Islam. Comment dire: «Je condamne ces sanctions, je suis opposé à la mort si l’on quitte l’islam ou si une femme épouse un non-musulman, je suis favorable à l’égalité entre hommes et femmes et à la mixité, etc. etc.», sans mettre en cause l’irréfutable Loi divine, sans devenir un apostat?
La vénération de Mahomet se traduit aussi par la volonté d’interdire sa critique dans nos sociétés. Rappelons-nous les caricatures danoises ou la bande-annonce intitulée «L’innocence des musulmans» (à défaut de la réalisation, le titre est si bien trouvé!). Rappelons-nous les innombrables tentatives d’interdire telle production artistique qui remet en question le Beau Modèle et ses disciples.
L’islam a emprunté un chemin "pavé d’interdictions de penser et de critiquer», observe Nagel. Un chemin que beaucoup de musulmans ici voudraient nous obliger à suivre. Un chemin que grâce au concept d’islamophobie, l’ONU, l’Organisation de la conférence islamique (OCI), de même que l’Union européenne tentent d’imposer. Avec la complicité d’innombrables soutiens qui militent pour l’exonération de l’islam et de ses disciples de ce droit de critique.
Première parution : le blog de Mireille Vallette, TdG, 15 septembre 2013, ici
* Jean-MarcTétaz, préfacier et traducteur de Nagel
Re: [SD] "Mahomet : Histoire d'un arabe, Invention d'un prophète" ?
Maintenant , il faut se méfier des citations et lectures partiales ,aussi. Ceci donne un tout autre son de cloche:
http://iesr.hypotheses.org/328
http://iesr.hypotheses.org/328
- Spoiler:
CONFÉRENCES - COLLOQUES, DÉBATS
"MAHOMET, HISTOIRE D'UN ARABE"
21/01/2013 IESR LAISSER UN COMMENTAIRE
Par Louis HOURMANT
Mercredi 9 janvier 2013, à l'Institut européen en sciences des religions, Jean-Marc Tétaz présenta l'ouvrage de Tilman Nagel, Mahomet. Histoire d'un Arabe. Invention d'un prophète, qu'il a traduit. Les questions abordées par Jean-Marc Tétaz et par Mohammad Ali Amir-Moezzi, le discutant, ne pouvaient manquer d'intéresser les chercheurs mais également les enseignants. Pour ceux qui n'ont pas pu assister à cette présentation ou qui aimeraient se rappeler ce qui s'est dit, en voici un compte rendu, de la main de Louis Hourmant.
Présentation de l’auteur par Jean-Paul Willaime
Titulaire d’une thèse en philosophie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Jean-Marc Tétaz a étudié la théologie et la philosophie aux Universités de Lausanne et de Göttingen (Allemagne). Il est actuellement enseignant à Lausanne et chargé de cours à l’EHESS. Il dirige la publication en français des œuvres d’Ernst Troeltsch aux Éditions du Cerf.
Exposé de Jean-Marc Tétaz
L’auteur du livre, Tilman Nagel (Professeur d’arabistique et d’islamologie à l’Université de Göttingen de 1981 jusqu’à sa retraite en 2007) a produit d’abord une version longue de sa biographie de Mahomet à destination des spécialistes, puis une version courte : c’est celle-ci qui est traduite en français par J.M. Tétaz..
La dualité du sous-titre (« Histoire d’un Arabe » et « Invention d’un Prophète ») rend bien l’intention de Nagel et marque l’originalité de sa démarche : ce livre tente de mettre côte à côte deux vies de Mahomet : la vie du personnage historique, d’une part, et la vie construite et racontée comme modèle de piété, dogmatisée, protégée juridiquement, d’autre part. Nagel rompt avec une tradition historiographique qui a tendance à reproduire le second modèle narratif, qu’on qualifiera de « traditionnel », en se contentant d’y introduire des éléments rationalistes. Ce type de démarche fait penser à des auteurs du début du XIXe siècle s’agissant de la vie de Jésus comme, par exemple, l’exégète allemand Heinrich Paulus (1761-1851) qui propose des explications rationnelles aux miracles de Jésus (voir son Das Leven Jesu als Grundlage einer reinen Geschichte des Urchristentums [Vie de Jésus comme base d’une pure histoire du christianisme primitif], Heidelberg 1828). La biographie de Maxime Rodinson (Mahomet, Paris 1961) lui semble un exemple typique du plot traditionnel de la vie de Mahomet. À l’opposé, il existe une théorie qu’on peut qualifier d’hypercritique qui fait disparaître la figure réelle de Mahomet et qui en fait une invention du VIIIe siècle. Nagel récuse à la fois l’intrigue traditionnelle et la suspicion hypercritique.
Toute tentative d’établir la biographie de Mahomet est confrontée à l’existence de deux catégories de sources : le Coran, d’une part, le hadith et la Sîra (la plus ancienne biographie de Mahomet, datant du VIIIe siècle), de l’autre. Le problème est que ces deux types de sources ne sont pas compatibles entre elles. Le hadith ne remonte qu’aux VIIIe-IXe siècles Il vaut mieux donc se référer au Coran, ce qui est l’option de Nagel, en replaçant les sourates dans leur ordre chronologique. Pour Nagel, certaines révélations ont déjà été mises par écrit à la Mecque et non tardivement à Médine ou après la mort de Mahomet. Outre les indications fournies par le texte coranique, Nagel a exploité au maximum les informations dont on dispose sur le contexte historique de la vie de Mahomet sur trois plans essentiels : la dimension anthropologique, la dimension politique et la dimension religieuse.
1. Dimension anthropologique : Nagel prend au sérieux le cadre tribal et clanique, mais aussi le cadre urbain de la Mecque et de Yatrib (Médine). Dans une société clanique, les solidarités familiales sont essentielles, les réseaux d’appartenances préislamiques restent prépondérants, ce qui explique que Mahomet ait pu rester à la Mecque sain et sauf jusqu’en 622 malgré les inimitiés contre lui (il était protégé par les solidarités claniques). De même, le choix de partir à Médine (l’’Hégire) n’est pas anodin ; il a été fait en fonction de liens familiaux avec une des tribus de Médine. Dans cette ville, il faut bien voir – contrairement à ce que prétend la vision musulmane – que Mahomet a uniquement un statut de réfugié : en aucun cas, les habitants ne le soutiennent dans ses opérations guerrières.
2. Dimension politique : à l’époque, se déroule un affrontement géopolitique entre les empires byzantin et sassanide. Au niveau local, s’y ajoute un affrontement entre clans (le clan Qurayshite de Mahomet a perdu sa prééminence, et Mahomet va essayer de la lui rendre ; si on n’est pas conscient de ce contexte local, bon nombre d’aspects du Coran restent incompréhensibles).
3. Dimension religieuse : Nagel resitue le cadre de la prédication de Mahomet dans le melting pot des traditions religieuses de l’antiquité tardive.
Par exemple, l’appel à la pureté s’inscrit dans une tradition cultuelle de La Mecque au temps du pèlerinage. L’innovation introduite par Mahomet, c’est qu’il va désormais prêcher l’application de ces règles à l’ensemble de l’existence (ce qu’a fait le courant pharisien par rapport au judaïsme). Nagel évoque aussi l’arrière-fond gnostique et manichéen de l’enseignement initial de Mahomet : en effet, les prédications les plus anciennes de Mahomet ne font pas référence au terme « islam » ; à cette époque, les convertis à ses doctrines sont perçus par les Mecquois comme des « sabéens ». Ultérieurement, la prédication mohammédienne s’inscrit dans la tradition biblique : Allah (Dieu en arabe) n’est plus l’élément d’un panthéon mais un Dieu unique ; il y a passage de la monolâtrie cultuelle au monothéisme.
À la Mecque, Mahomet est encore simplement l’Envoyé d’Allah ; à Médine, il prétend au titre de prophète (au sens de législateur religieux, un aspect qui différencie l’envoyé du prophète). Il se présente même comme le prophète des païens. Il s’inscrit ainsi dans la tradition hanifiste, un monothéisme “païen” qui rejette les cultes païens tout en s’adressant aux peuples qui ne sont ni juifs, ni chrétiens et qui veut restituer l’ordre originel d’Abraham, que les juifs et les chrétiens auraient déformé ; en particulier – et c’est un point essentiel –, la tradition hanifiste rétablit le sacrifice sanglant aboli par ces religions.
Ainsi, Mahomet n’est pas un « météorite » pour reprendre les mots de Tétaz, mais ce qu’il met en place s’enracine dans les religions de la fin de l’Antiquité ; la culture au sein de laquelle il évolue connaît les traditions juives et chrétiennes, aussi bien les traditions canoniques que deutérocanoniques.
La Constitution de Médine : elle n’est pas, comme on le présente souvent, l’acte fondateur d’une nouvelle communauté mais un document dans lequel la compétence de la nouvelle communauté est limitée aux opérations guerrières, elle n’existe que comme communauté de combat.
Les derniers chapitres du livre (chap. XV-XX) concernent les conceptions successives de la figure de Mahomet. Après la mort de Mahomet, se mettent en place les différentes traditions (hadith, traditions apologétiques) justifiant la prétention de Mahomet à être le dernier prophète.
Dans le sunnisme, on voit l’apparition d’une conception unique de Mahomet en tant que premier être créé par Allah, un être à mi-chemin entre l’homme et Dieu (on peut trouver un parallèle dans certains textes nestoriens sur le baptême de Jésus : Jésus est un homme illuminé par Dieu dans le nestorianisme et non un homme-Dieu, or cette conception est répandue surtout dans les régions où va se développer l’islam). On discerne aussi l’influence de traditions néoplatoniciennes qui font de Mahomet un principe cosmique (la « Lumière mohammadienne »).
En conclusion de sa présentation, J.M. Tétaz souligne que la mémoire (présent qu’on pense comme éternel) vient rendre l’histoire impossible car le travail de l’histoire est de tout mettre à distance, au passé. Ce conflit entre mémoire croyante et histoire est vécu par toutes les religions à ancrage historique : comment peuvent-elle accepter ce défi posé par l’historicisation? On repère des pics antihistoricistes dans toutes les religions (par exemple, le barthisme dans le protestantisme).
Discutant : Ali Amir-Moezzi
A.A.M. commence par apporter une précision : la courroie de transmission du platonisme vers le sunnisme, c’est l’islam chiite. En effet, selon lui, le chiisme est plus ancien que le sunnisme, et ce dernier s’est élaboré, en tant qu’orthodoxie, en réaction au chiisme considéré alors comme hétérodoxe.
Il relève qu’il paraît difficile de ranger la biographie de Mahomet par Maxime Rodinson dans le camp des biographies traditionnelles puisqu’elle est marxiste.
Concernant la première partie de l’exposé de Tétaz, il fait remarquer que les sources scripturaires de l’islam ont été élaborées dans un contexte de guerre civile, Othman et Ali étant les principaux protagonistes des guerres civiles, ce qui fait que toutes les sources scripturaires sont problématiques. La distinction entre le Coran et le hadith a été progressive et, pendant plusieurs siècles, plusieurs corans circulent ; une version s’est imposée au début du IIIe siècle pour des raisons politiques [A.A.M. fait ici implicitement référence à son ouvrage Le Coran silencieux et le Coran parlant, Paris 2011, qui a été présenté à l’IESR et qui a fait l’objet d’un billet sur le blog]. L’axe de la critique d’A.A.M. porte sur les sources utilisées par Nagel ; celles-ci sont surtout des données sur la généalogie tribale de Mahomet. Cependant, comment, se demande A.A.M., y accorder crédit, puisque les clans étaient en guerre les uns contre les autres et que chacun a pu fabriquer des généalogies (un clan va donner naissance au chiisme, l’autre au sunnisme) ? Une autre source utilisée par Nagel est la chronologie coranique, qui est également problématique. En effet, pendant des siècles, les musulmans ne savaient pas quel était l’ordre chronologique des sourates coraniques, et ce que l’on sait désormais de cet ordre provient de la tradition sunnite.
Tout en reconnaissant que l’ouvrage de Nagel est capital car il ouvre des perspectives, A.A.M. considère qu’il reste finalement fidèle à la tradition scientifique. En définitive, selon A.A.M., la formule de Jacqueline Chabbi, « la biographie impossible de Mahomet » (sous-titre de son article « Histoire et tradition sacrée », Arabica 43 [1996], p. 189-205), resterait toujours vraie. Il est possible de faire une histoire des représentations de Mahomet, mais pas une biographie historique au sens moderne du terme. En effet, même concernant les aspects géopolitiques, on trouve des hypothèses opposées d’une biographie à une autre. Par exemple, Nagel présente Mahomet comme plutôt dans le camp probyzantin, alors que d’autres auteurs le rangent dans le camp pro-sassanide, camp soutenu par les juifs (rappelons que Médine à l’époque de Mahomet était une ville arabe juive, judaisée depuis 4 siècles).
M.A. Amir-Moezzi insiste sur l’idée que le drame de l’islam, c’est son lien à un corpus de textes fondamentalement contradictoires, et donc son destin est d’être plein de tensions dans la mesure où chaque tendance peut s’appuyer sur des textes ayant un statut équivalent. Et les origines ont été obscurcies par plus de deux siècles de guerres fratricides.
La méthode historico-critique et philologique constitue le seul moyen de créer de la distance par rapport à ce tissu de contradictions.
Débat
Moezzi : l’ensemble des données non islamiques sur la vie de Mahomet ne dépassent pas une page.
JPW : donc, on est moins démuni de connaissances externes sur la vie de Jésus que sur la vie de Mahomet, car il y a plus d’attestations diverses.
Moezzi : Il est plus facile de faire un Dictionnaire du Coran qu’un Dictionnaire de Mahomet : depuis sept ans, je réfléchis à ce projet éditorial sans savoir comment l’organiser.
Il recommande aux enseignants d’utiliser toujours le conditionnel et des expressions telles que « selon la tradition ».
L’erreur du Coran qui confond Marie sœur de Moïse et Marie mère de Jésus provient d’une source syriaque.
Tétaz : l’histoire n’est qu’hypothèse, mais non un discours de vérité.
L’attitude que l’on trouve chez beaucoup de théologiens musulmans a été / est aussi celle de beaucoup de théologiens chrétiens.
Moezzi : l’acceptation de la démarche historico-critique va aller plus vite dans le monde intellectuel musulman que cela n’a été le cas dans le monde chrétien (c’est l’affaire de quelques décennies et non pas de siècles). Par exemple, lorsque Baur a montré que le rédacteur de l’Evangile de Jean ne pouvait pas être le disciple de Jésus, cette affirmation a suscité une levée boucliers dans tout le monde protestant à la fin du XIXe siècle. Dans les milieux savants musulmans et notamment dans les milieux théologiens, on accorde de plus en plus d’importance à la vision historique, une approche utile pour neutraliser la vision théologique violente dont les premières victimes sont musulmanes.
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