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Persécutions religieuses en Birmanie

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Message  Spin Ven 14 Juin - 21:06

Je découvre ce fil. Bon, c'est révoltant, c'est condamnable, mais est-il interdit de rappeler que les bouddhistes ont eu beaucoup plus à se plaindre des musulmans que les autres ? Car le Bouddhisme s'est vu refuser le label "du Livre" (initialement pour les juifs et chrétiens, étendus aux hindouistes, jaïns, etc.), et donc il a été éradiqué de l'Inde à coups de massacres à partir de 1193, peut-être la plus terrible persécution religieuse de tous les temps.

Plus récemment il y a eu les bouddhas de Bamyan, et leur destruction a été très, très mal perçue par le monde bouddhiste. Même si la principale réaction a été d'élever des statues encore plus hautes, ce qui fait que les 3 ou 4 plus grandes statues du monde sont des bouddhas.

Bien entendu, les musulmans birmans n'y sont pour rien, mais autant le rappeler...

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Message  titinette Ven 14 Juin - 21:26

Spin a écrit:Je découvre ce fil. Bon, c'est révoltant, c'est condamnable, mais est-il interdit de rappeler que les bouddhistes ont eu beaucoup plus à se plaindre des musulmans que les autres ? Car le Bouddhisme s'est vu refuser le label "du Livre" (initialement pour les juifs et chrétiens, étendus aux hindouistes, jaïns, etc.), et donc il a été éradiqué de l'Inde à coups de massacres à partir de 1193, peut-être la plus terrible persécution religieuse de tous les temps.

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Merci Spin. Je m'étais toujours demandé pourquoi tant de haine entre bouddhistes et musulmans ? ça doit venir de là sans doute ?
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Message  Yahia Ven 21 Juin - 23:22

http://www.al-kanz.org/2013/06/20/rohingya-time/    Même Le Time Magazine, y va de sa première page.

Signe une fois de plus que quelque soit la religion, elle peut mener à toutes les horreurs, et que le bouddhisme n'y échappe pas non plus


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Message  Idriss Jeu 19 Sep - 20:24

Persécutions religieuses en Birmanie - Page 3 Lmogo_10
Sur le vif
Birmanie : le dalaï lama au secours des musulmans
Rédigé par La Rédaction | Mercredi 18 Septembre 2013



Le dalaï lama a appelé, mardi 17 septembre, les moines en Birmanie à respecter les principes bouddhistes pour mettre fin à la répression que subissent les musulmans de Birmanie, particulièrement envers la minorité rohingya, considérée comme l’une des plus persécutées au monde selon l’ONU.

Les moines sont accusés d’être responsables des violences contre la communauté musulmane de Birmanie, aggravées depuis juin 2012 dans l’Etat d’Arakan (ouest).

« A ces moines birmans en colère à l'égard de nos frères et sœurs musulmans, je demande : rappelez-vous, s'il vous plaît, la foi bouddhiste », a déclaré le leader spirituel en exil des Tibétains devant la presse à Prague, au cours d'une conférence consacrée aux droits de l'Homme. « Je suis sûr (...) que ceci protégerait ces frères et sœurs musulmans qui en deviennent victimes », a-t-il insisté.

Avec plusieurs leaders bouddhistes, le dalaï lama a lancé un appel similaire en décembre 2012 pour dénoncer le sort réservé aux Rohingyas. Ils encourageaient alors les Birmans à « mettre en pratique - les principes les plus fondamentaux du bouddhisme qui privilégient la bienveillance, le respect mutuel et la compassion ».

De son côté, Aung San Suu Kyi, présente à la conférence de Prague, a plaidé pour une modification de la Constitution birmane. « Le problème ethnique ne pourra pas être résolu par la Constitution actuellement en vigueur qui ne répond pas aux aspirations des minorités ethniques », a-t-elle déclaré.

La dirigeante de l'opposition birmane et lauréate du Prix Nobel de la Paix en 1991 demeure prudente. Elle s’est jusqu'ici peu exprimée sur le sort des Rogingyas, à leur grand désespoir.

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Message  -Ren- Jeu 9 Fév - 6:42

Lors de l’audience générale du mercredi 8 février, le souverain pontife a demandé aux pèlerins de prier à avec lui pour la minorité musulmane persécutée en Birmanie.

« Ce sont des gens bons, des gens pacifiques, a improvisé le pape. Ils ne sont pas chrétiens, ils sont bons, ils sont nos frères et nos sœurs. Et depuis des années ils souffrent : ils sont torturés, tués, simplement pour avoir mis en avant leurs traditions, leur foi musulmane. » a-t-il déclaré. Le pape François a ainsi surpris l’auditoire de la salle Paul-VI. Il a enjoint les pèlerins à prier avec lui un Notre Père « pour nos frères et sœurs rohingyas » (...)
http://www.saphirnews.com/Le-pape-Francois-appelle-a-prier-pour-les-Rohingyas_a23467.html

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Message  Spin Jeu 9 Fév - 10:40

-Ren- a écrit:http://www.saphirnews.com/Le-pape-Francois-appelle-a-prier-pour-les-Rohingyas_a23467.html
A-t-il fait l'équivalent pour les yézidis, par exemple ? NB, je ne le sais pas, j'ose juste espérer qu'il est globalement aussi équitable qu'on peut l'être pour ce genre de causes...
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Message  -Ren- Jeu 9 Fév - 13:24

Spin a écrit:A-t-il fait l'équivalent pour les yézidis, par exemple ?
A ma connaissance, il ne veut pas faire de différence entre les victimes en Irak (cf par ex son message de Noël dernier : https://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/urbi/documents/papa-francesco_20161225_urbi-et-orbi-natale.html ) ; mais il a déjà reçu une délégation yézidi ( http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/Rome/Une-delegation-de-yezidis-recue-par-le-pape-Francois-au-Vatican-2015-01-09-1264791 ) et le message suivant a été délivré par la diplomatie vaticane dès 2014 : https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2014/08/12/0567/01287.html

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Message  -Ren- Ven 26 Mai - 19:31

C’est par une lettre de la haute assemblée bouddhiste de Birmanie, la Sangha, envoyée au gouvernement de Rangoun le 23 mai (...) que le puissant mouvement bouddhiste extrémiste de Ma Ba Tha a été dissous (...)

Cette décision est annoncée concomitamment avec la présentation, au festival de Cannes, en sélection officielle hors compétition, d’un documentaire (...) sur le moine Ashin Wirathu, 48 ans, leader depuis 2001 de Ma Ba Tha. Depuis son monastère de Mandalay, sur les réseaux sociaux, le moine attise l’islamophobie à travers le pays, provoquant campagnes de diffamation et de boycott, incendies de mosquées et assassinats de musulmans birmans, notamment des Rohingyas (...) Car ce mouvement qui se réclame du bouddhisme (son nom, en birman, est le chiffre 969 qui énumère les trois joyaux du bouddhisme) prospère en professant ouvertement la haine et l’exclusion des musulmans (...)

« Le moine Wirathu est une création des services secrets birmans sous la junte », estime Régis Anouil, rédacteur en chef d’Église d’Asie, l’agence d’information des Missions étrangères de Paris (MEP). « Certes, il a été emprisonné plusieurs années, mais il n’était jamais loin des services secrets birmans » (...)

En juillet 2016 déjà, Aung Ko, le ministre birman des affaires religieuses, avait mis en garde Ma Ba Tha. Son avenir « pourrait être incertain si ses membres propagent un discours de haine pour créer des conflits entre les religions » (...) C’était la première fois qu’un ministre du gouvernement d’Aung San Suu Kyi, mis en place quatre mois auparavant, émettait une critique contre le mouvement. Dans le même temps, la Sangha avait, pour la première fois, officiellement pris ses distances avec le groupe, sans toutefois demander sa dissolution.

Cette dissolution de Ma Ba Tha intervient également deux semaines après la visite au Vatican de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, et l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Birmanie. Comme le rappelle Mgr Charles Bo, archevêque de Rangoun, dans une interview accordée le 15 mai à Rangoun à Églises d’Asie et à KTO, « le pape François, cette année, a parlé trois fois des Rohingyas et la dernière fois, il a dit que les Rohingyas formaient un peuple apatride pour lequel les Birmans devaient avoir de la compassion »
http://www.la-croix.com/Religion/Bouddhisme/En-Birmanie-dissolution-mouvement-bouddhiste-extremiste-Ma-Ba-Tha-2017-05-24-1200849786

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Persécutions religieuses en Birmanie - Page 3 Empty Aung San Suu Kyi rassmeble au Myanmar des representnats religious

Message  indian Mar 15 Aoû - 14:43

Aung San Suu Kyi gathers Myanmar religious leaders
en anglais

http://news.bahai.org/story/1183/

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Persécutions religieuses en Birmanie - Page 3 Empty En Birmanie, l'impossible réconciliation entre musulmans, hindous et bouddhistes

Message  Invité Sam 18 Nov - 6:56

L'Express 25/09/2017

Sittwe (Birmanie) - Fut un temps en Birmanie où les barbiers hindous taillaient les barbes de leurs voisins musulmans rohingyas. Mais, après un mois de violences meurtrières, et la découverte d'un charnier de civils hindous, la réconciliation semble impossible.

"Nous étions des barbiers pour les musulmans, nos femmes allaient vendre leurs marchandises dans les villages musulmans. J'avais des amis musulmans, tout allait bien", se souvient Kyaw Kyaw Naing, un hindou de 34 ans capable de sauter allégrement d'une langue à l'autre de la région, selon qu'il s'adresse à un bouddhiste ou un musulman.

"Nous voulons rentrer, mais pas si les musulmans sont encore là", dit-il aujourd'hui, réfugié parmi des centaines de membres de sa communauté dans un stade de football à l'abandon de Sittwe, la capitale régionale de l'Etat Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie.

La ville échappe aux violences qui secouent depuis un mois les villages de la zone de Maungdaw, dans le nord de la région, à la frontière avec le Bangladesh.

Mais les hindous et bouddhistes fuyant les violences entre rebelles musulmans et armée sont des milliers à venir trouver refuge ici.

L'ampleur du mouvement n'a rien à voir avec l'exode des Rohingyas au Bangladesh (plus de 430.000 en un mois, selon l'ONU qui parle d'"épuration ethnique"). Mais en Birmanie, le fait que des villages hindous et bouddhistes aient aussi été victimes de violences est largement mis en avant par les autorités, qui dénoncent le parti pris pro-rohingya de la communauté internationale.

Rencontrée par l'AFP, Khin Saw Nyo, 48 ans, une coiffeuse bouddhiste réfugiée dans un monastère bouddhiste de Sittwe, décrit la façon dont les habitants d'un village musulman voisin l'ont forcée au départ.

"Ils nous ont dit que la prochaine fois, nous ne nous en sortirions pas", "nous mourrons si nous y retournons", dit-elle, refusant elle aussi de rentrer si ses voisins musulmans sont toujours là.

"Toute notre famille est morte au village... Nous n'y retournerons pas", explique Chaw Shaw Chaw Thee, rencontrée dans le stade de Sittwe.

La jeune femme de 20 ans assure que 23 membres de sa famille ont été tués dans son village de Kha Maung Seik, par des rebelles rohingyas. L'armée a assuré dimanche avoir mis au jour une fosse commune avec 28 corps d'hindous près de ce village.

Chaw Shaw Chaw Thee attend encore de savoir s'il s'agit bien de ses proches, alors que l'armée était lundi à la recherche d'éventuelles autres fosses communes dans la zone.


- Mosaïque ethnique -


Avec au total un peu plus de 8.500 hindous habitant en Etat Rakhine, cette communauté ne représente que 0,28% de la population, contre plus de 34% de musulmans et 57% de bouddhistes, selon des chiffres du gouvernement birman datant de juillet 2017.

Dans le district de Maungdaw, épicentre des violences entre rebelles rohingyas et forces de l'ordre, la population musulmane était majoritaire, avec plus de 90% des habitants avant l'exode de ces dernières semaines. Les hindous ne représentaient eux qu'un peu plus de 0,6% et les bouddhistes moins de 5% de la population totale.

Cette forte présence musulmane en Etat Rakhine contraste avec une population birmane bouddhiste à plus de 90%. Elle suscite toutes les crispations, surtout depuis que la dictature militaire, au pouvoir pendant des décennies, a fait des musulmans l'ennemi intérieur de la Nation.

Aujourd'hui, hindous et bouddhistes accusent les Rohingyas d'avoir incendié leurs maisons et kidnappé leurs femmes pour les convertir. Des accusations à manier avec précaution, en raison de la guerre de l'information que se livrent les communautés - et de l'importance des rumeurs dans cette crise.

De leur côté, les Rohingyas dénoncent des raids de l'armée, accompagnée de milices bouddhistes, contre leurs villages.

Pour l'immense majorité des Birmans, les Rohingyas sont des immigrés du Bangladesh voisin, souvent arrivés en Birmanie à l'époque de la colonisation britannique.

C'est aussi le cas des hindous, mais leur intégration ne pose pas problème, hindouisme et bouddhisme étant proches.

"Il n'y a pas de solution sur le court terme... Arriver à l'harmonie peut prendre des décennies", analyse Oo Hla Saw, du Parti national de l'Arakan, qui représente les intérêts politiques des bouddhistes de l'Etat Rakhine (dit aussi Arakan).



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Persécutions religieuses en Birmanie - Page 3 Empty Au Bangladesh, les catholiques sous tension attendent le pape

Message  Invité Dim 26 Nov - 14:10

26 novembre 2017

Nagori (Bangladesh) (AFP) - Jeune homme, Bidhan Kamol Rosario a quitté son village catholique pour se battre pour l'indépendance du Bangladesh. Il s'interroge désormais sur son avenir dans ce pays où la montée de l'extrémisme islamiste instille la peur au sein des minorités religieuses.

La petite communauté catholique du Bangladesh attend avec impatience la visite du pape François dans ce pays pauvre d'Asie du Sud, la première en plus de 30 ans, du 30 novembre au 2 décembre.

Ce déplacement intervient à un moment où, à en croire les fidèles, il n'a jamais été aussi difficile d'être chrétien dans cette nation à majorité musulmane. Depuis une dizaine d'années, le Bangladesh glisse vers un islam rigoriste.

"Au cours de la Guerre de Libération, nous voulions un Bangladesh magnifique qui intégrait les gens de toutes les races, croyances et religions", se souvient M. Rosario, 65 ans, en référence au conflit de 1971 qui a abouti à l'indépendance de l'ex-Pakistan oriental.

"Je n'ai jamais voulu d'avantages ou de faveurs pour moi-même, seulement une égalité des droits pour tous", continue-t-il. "Mais maintenant j'ai le sentiment qu'il n'y a pas d'égalité pour nous."

D'après les responsables catholiques locaux, nombre de leurs paroissiens ont choisi de quitter le Bangladesh ces dernières années face à la récente vague d'attaques jihadistes, qui touche aussi d'autres minorités comme les hindous.

L'année dernière, deux convertis ont été assassinés. Un épicier catholique a aussi été brutalement tué à l'arme blanche.

Les chrétiens représentent moins de 0,5% des 160 millions d'habitants du Bangladesh et ont vécu pendant des siècles en harmonie avec la majorité musulmane.

Ils ont joué un rôle important dans l'histoire du pays. Aujourd'hui encore, leurs écoles et hôpitaux apportent un soutien vital aux pauvres.

M. Rosario fait partie de la petite communauté catholique qui descend de marchands portugais installés au XVIIe siècle à Nagori, un ensemble de villages à proximité de la capitale Dacca.

La zone est un foyer du catholicisme et héberge un modeste sanctuaire où des dizaines de milliers de personnes se rendent chaque février pour célébrer Saint Antoine de Padoue.

- 'Optimiste' -

Sur place, les catholiques locaux rencontrés par l'AFP disent se sentir de plus en plus menacés. Les tensions avec les autorités bangladaises sont montées d'un cran, racontent-ils.

Lors d'un incident en mars, les villageois ont accusé des policiers en civil d'avoir volé de l'argent à une veuve lors d'une perquisition à son domicile.

Lorsqu'un groupe a essayé d'empêcher les policiers de partir, des forces de l'ordre armées ont été envoyées en renfort. Au moins 20 personnes ont été blessés dans les heurts, plus de 100 habitants sont poursuivis pour obstruction au travail de la police.

Encore plus terrifiantes sont les menaces de mort, souvent anonymes, dont sont destinatrices les principales figures chrétiennes.

Homme d'affaires à la tête d'une importante coopérative à Dacca, Nirmal Rosario dit avoir reçu un texto menaçant pour avoir été assis aux côtés de la Première ministre Sheikh Hasina pendant une cérémonie de Noël en 2015.

"Je n'ai jamais vu ces choses-là avant. Nous avons grandi en parfaite harmonie avec les autres fois", témoigne-t-il.

Le pape François enchaîne à partir de lundi deux visites diplomatiquement minées en Birmanie bouddhiste et au Bangladesh musulman, où ses paroles sur l'exode des Rohingyas seront particulièrement scrutées.

Plus de 620.000 membres de cette communauté musulmane ont fui la Birmanie pour le Bangladesh voisin depuis fin août, engendrant l'une des plus graves crises humanitaires de ce début de XXIe siècle en Asie.

Dans des vidéos séparées aux deux populations, le souverain pontife a précisé qu'il venait porter un "message de réconciliation, de pardon et de paix".

Analysant la situation en amont de la visite papale, le missionnaire bangladais Gabriel Amal Costa a attribué les tensions interreligieuses au Bangladesh à la montée de l'islamisme local.

"C'est un phénomène très récent et l'Église essaye de promouvoir le dialogue interconfessionnel", a-t-il déclaré à l'AFP à Rome.

Les attaques jihadistes ont culminé l'année dernière avec une sanglante prise d'otages dans un café de Dacca. Mais la brutale répression des autorités semble avoir amélioré la situation.

Des dizaines d'extrémistes présumés ont été abattus et des centaines d'autres arrêtés par les forces de l'ordre.

Prêtre à l'église Saint Nicolas de Tolentino de Nagori, Jayanta Gomes se dit désormais "optimiste" des retombées de la venue du pape.

"La situation sécuritaire est déjà nettement meilleure, et la visite du pape la semaine prochaine va amener la paix pour nous tous au Bangladesh", prédit-il.

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Persécutions religieuses en Birmanie - Page 3 Empty Birmanie : quand le bouddhisme prêche la haine (article GEO)

Message  Invité Dim 26 Nov - 16:20

L'article date une peu mais il est long et semble détaillé et complet sur une situation complexe.

Birmanie : quand le bouddhisme prêche la haine

BIRMANIE - MANON QUÉROUIL (TEXTE)
JEUDI 8 JUIN 2017



Le moine Ashin Wirathu est le plus influent des prêcheurs de haine en Birmanie. Une haine anti-Rohingya et plus largement islamophobe, loin des idéaux de non-violence et de tolérance attachés au bouddhisme. Le charismatique leader religieux fait l'objet du dernier documentaire de Barbet Schroeder, "Le Vénérable W.", au cinéma depuis le 7 juin. A cette occasion, nous publions ici l'intégralité de notre reportage sur le bouddhisme radical au pays d'Aung San Suu Kyi. Une enquête au cours de laquelle nos journalistes Manon Quérouil et Véronique de Viguerie ont - elles aussi - rencontré l'énigmatique "Vénérable".


Dans sa robe safran, face caméra, Ashin Wirathu ne se départit jamais de son petit sourire satisfait, même pour dire les pires atrocités. Barbet Schroeder le laisse déblatérer. Les musulmans ? "Comme les poissons-chats en Afrique, ils se reproduisent très vite et se mangent entre eux." Le bouddhisme ? "Une armée dont naissent des combattants. Il doit agir comme un rempart contre l'islam." Les Rohingya (minorité musulmane apatride persécutée en Birmanie depuis des décennies) ? "Il n'y a jamais eu d'ethnie rohingya dans l'histoire. Aussi, on le sait, c'est pour obtenir de l'aide internationale qu'ils brûlent leurs maisons."


Images d'archives, images amateurs, entretiens, rapports et cartes à l'appui, Barbet Schroeder illustre et décortique avec finesse l'engrenage du mal : incitation à la haine et à la "protection de la race", propagande, culte de la personnalité… Une mécanique sidérante qui, en Birmanie, conduit aux persécutions dont sont victimes les minorités musulmanes, à commencer par les Rohingya.  Glaçant (il est d'ailleurs interdit aux moins de 12 ans), le documentaire n'en est pas moins captivant.


Notre journaliste Manon Querouil, elle, n’est pas près d’oublier sa rencontre avec Ashin Wirathu. Elle se souvient d’avoir commis une "belle bourde" en s’installant sur une chaise face à lui. "D’un geste du bras, il m’a signifié que je devais prendre place à terre, à un niveau inférieur au maître. J’ai dû mener toute mon interview à même le sol !" En revanche, ce pro de la communication s’est prêté sans regimber à l’objectif de notre photographe, Véronique de Viguerie. Voici leur reportage.

Ces bouddhistes qui prêchent la haine


Septembre 2016. En un clin d’œil, le temple de Sulamuni est arraché à sa torpeur millénaire et transformé en fourmilière. Sur la pointe de leurs pieds nus, comme le veut la tradition bouddhiste, des centaines de fidèles bondissent pour échapper aux morsures du sol brûlant, franchissent en courant le cordon de sécurité et se précipitent au chevet du plus célèbre monument de Bagan, hélas privé de sa toiture et de sa flèche. La capitale du premier royaume birman, superbe site archéologique aux 2 000 pagodes construites entre le XIe et le XIIIe siècle, a été gravement endommagée par un tremblement de terre le mois précédent. Bientôt, les travaux officiels de reconstruction commenceront. En attendant, entonnant à pleins poumons l’air guilleret de l’hymne national birman, une foule prend d’assaut les échafaudages en bois et commence à déplacer de lourdes pierres sous un soleil de plomb. Juché sur un monticule de gravats, impérial dans sa robe safran, Ashin Wirathu joue avec naturel les chefs de chantier. Un téléphone à chaque oreille, le moine distribue ses consignes tout en prenant la pose pour les admirateurs qui l’accompagnent dans tous ses déplacements. Le leader charismatique de Ma Ba Tha, l’acronyme birman du Comité pour la protection de la race et de la religion, semble dans son élément sous les flashes qui crépitent et dans les forêts de portables qui s’érigent sur son passage.


Estrade, mégaphones, cameramen accrédités : chacune des apparitions publiques de Wirathu fait l’objet d’une mise en scène très éloignée de l’exigence ascétique de la religion. Ce jour-là, un drone sillonne même le ciel pour immortaliser l’événement – bourdonnement incongru dans la quiétude de ce lieu sacré. Pourtant, la consigne est de rester discret. C’est au terme de longues tractations que les portes du temple, fermées au public en attendant les travaux de rénovation, se sont ouvertes pour Wirathu et ses supporters. Et le gouvernement, visiblement soucieux que se propage la nouvelle de cette clique d’archéologues dilettantes sur un site candidat à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial, a simplement demandé au bonze adepte des réseaux sociaux de ne publier aucune photo sur son compte Facebook… Cet épisode en dit long sur l’influence de Wirathu, passé à la postérité en juillet 2013 en faisant la couverture du magazine Time, dont le numéro a été interdit de parution en Birmanie et au Sri Lanka. Titre du dossier : "Le visage de la terreur bouddhiste." Des termes a priori antagonistes, pourtant réconciliés par le moine iconoclaste à coups de discours haineux et de déclarations islamophobes.


Synonyme, aux yeux du monde, de paix et de tolérance, le bouddhisme n’échappe pas à une dérive fondamentaliste qui s’est développée sur la base d’un rejet violent d’une autre religion : l’islam. En Birmanie, au Sri Lanka, en Thaïlande ou en Inde, certains moines incitent à la violence envers les musulmans, vandalisent leurs commerces et brûlent les mosquées. Une hostilité dont les racines plongent dans un lointain passé : "La destruction des grands centres bouddhistes par les musulmans aux XIIe et XIIIe siècles a été vécue comme un traumatisme historique qui a forcément laissé des traces", estime Sofia Stril-Rever, indianiste et biographe française du Dalaï-lama (avec lequel elle a cosigné l’ouvrage Nouvelle réalité, éd. des Arènes, 2016). L’université bouddhiste de Nalanda, dans le nord de l’Inde, rasée au XIe siècle par les musulmans, a d’ailleurs été récemment reconstruite. Mille ans plus tard. "Un besoin d’exorciser ce passé", explique Sofia Stril-Rever. Le dynamitage, il y a quinze ans en Afghanistan, des bouddhas de Bamyan par les talibans, et plus généralement l’essor de la mouvance islamiste radicale, ont contribué à l’émergence d’un courant fondamentaliste au sein du bouddhisme. L’opinion occidentale ignore souvent tout des subtilités de cette religion traversée par trois courants principaux (le mahayana, le theravada et le vajrayana), eux-mêmes divisés en plusieurs écoles de pensée. En Birmanie où, d’après le recensement publié l’an dernier, 88 % de la population pratique le bouddhisme – essentiellement theravada – selon le recensement réalisé en 2014, religion et identité nationale sont étroitement liées. Les moines sont les gardiens du culte et de la nation. Et ce, depuis longtemps. Quand le pays se libéra de la tutelle britannique, en janvier 1948, les militaires qui accédèrent au pouvoir n’avaient qu’une obsession : préserver l’unité d’un pays caractérisé par sa pluralité ethnique, avec 137 minorités officiellement reconnues. Pour y parvenir, la junte s’est appuyée sur le sangha, la hiérarchie bouddhiste, en échange de la construction de monuments religieux et de dons publics particulièrement généreux. Mais en 2007, la "révolution de safran", initiée par des milliers de moines en colère (contre la flambée des prix du pétrole, notamment) et réprimée dans le sang, a installé une distance avec le pouvoir et initié le processus de démocratisation. Tout en modifiant l’équilibre des forces au sein de la communauté monastique : "Au lendemain de la révolution, les religieux les plus progressistes ont été purgés du clergé ou se sont exilés pour échapper à la répression militaire, créant un vide au sein du sangha et permettant aux éléments les plus conservateurs de prendre le dessus", analyse Kirt Mausert, chercheur à l’Institut pour l’engagement politique et civique (iPACE), à Rangoun.

Dans les années 2000, des moines originaires de l’Etat Mon, dans le sud du pays, ont lancé une campagne baptisée 969 – un chiffre sacré faisant référence aux trois joyaux du Bouddha – qui appelait au boycottage des commerces musulmans. Ashin Wirathu, fils d’un chauffeur de bus et d’une femme au foyer originaire de la région de Mandalay, prit la tête du mouvement à sa sortie de prison en janvier 2012, après avoir purgé une peine de onze ans pour incitation à la haine raciale. 969 fut interdit un an plus tard suite à de violentes émeutes interraciales. Alors, Wirathu créa Ma Ba Tha pour poursuivre sa croisade contre les musulmans. Surfant sur une peur millénaire de déclin de la société, le groupe ultranationaliste connaît une croissance spectaculaire : il revendique aujourd’hui plus de dix millions de sympathisants (sur cinquante et un millions de Birmans), ainsi que 300 bureaux régionaux. Ses sources de financement sont obscures. Officiellement, Ma Ba Tha tire l’essentiel de ses revenus de ses activités de prêche et des donations de la communauté bouddhiste. Mais en réalité, le groupe dispose de moyens colossaux que le denier du culte ne suffit pas à expliquer : "Il faut voir le faste déployé à chaque congrégation ", note Htet Khaung Linn. Ce reporter au Myanmar Now, un quotidien en ligne, estime la fortune du groupement à "plusieurs millions de dollars" – les moines ne possédant rien en leur nom propre – et pointe certains cronies, les businessmen richissimes proches de la junte, comme des mécènes importants, mais discrets.

Cet argent est mis au service d’une propagande qui cible principalement les 1 500 000 Rohingya de l’Etat d’Arakan, dans l’ouest du pays. Depuis 1982, cette minorité musulmane ne fait plus partie des ethnies reconnues par la Constitution. Aujourd’hui, les enfants rohingya n’ont même plus droit à un certificat de naissance. Dans un silence assourdissant, ces apatrides survivent pour la plupart grâce à l’aide alimentaire internationale, dans un agglomérat de camps et de villages de désolation. L’emploi même du terme "Rohingya", qui signifie "habitant du Rohang", ancien nom de l’Arakan pour les musulmans de ces régions, est un point de contentieux. Selon les autorités, il s’agit de "Bengalis", des immigrés illégaux qui se seraient inventé une identité pour revendiquer des droits sur le sol birman. Certains historiens estiment qu’ils seraient de lointains descendants de soldats et de commerçants arabes, turcs ou bengalis convertis à l’islam au XVe siècle. Mais pour la majorité des Birmans, ils ont été importés du Bangladesh voisin par des colons britanniques à la fin du XIXe siècle. Parmi la foule réunie à Bagan, plusieurs volontaires venus prêter main-forte au chantier arborent des tee-shirts avec un logo "No Rohingya". "Personne n’en veut ici !" affirme Ko Htein Lin, un petit commerçant de 36 ans qui a adhéré au mouvement 969 en 2012. A l’époque, des émeutes avaient secoué l’Arakan suite au viol d’une bouddhiste attribué à un musulman. Un point de fracture qui a marqué le début d’une série de massacres de Rohingya, accompagnés d’amalgames dangereux et de la crainte répandue d’une supposée progression de l’islam dans le pays. Les résultats du recensement de 2014, publiés en juillet dernier, montrent qu’en réalité la part de la population musulmane est restée plutôt stable en trente ans, passant de 3,9 % en 1983 à 4,3 % (simple estimation officielle, les Rohingya, apatrides, n’ayant pas été formellement recensés). Des chiffres têtus, qui ne suffisent pas à rassurer les bouddhistes. "Les musulmans se reproduisent à la vitesse de l’éclair pour mieux nous envahir. Nous avons besoin de Ma Ba Tha pour préserver notre race !" La sentence émane d’une coquette octogénaire aux manières exquises, sanglée dans un sarong rose dans lequel elle tente de dissimuler un dos bossu. Mme Sadhama est une inconditionnelle de la première heure de Wirathu, qu’elle héberge gracieusement dans son petit hôtel de Bagan avec sa garde rapprochée.

Le Vénérable est là, comme un coq en pâte, sirotant un thé face à la jungle environnante, les yeux perdus dans le soleil couchant. Des joues rondes, l’œil pétillant et un sourire d’enfant, l’incarnation de la "terreur bouddhiste" n’a pas le physique de l’emploi. Comme pour mieux contredire cette étiquette d’extrémiste qui lui colle à la toge, le bonze ne se départit jamais d’un masque de bonté impénétrable. Contrairement à la plupart de ses coreligionnaires, il est entré en religion sur le tard, à l’âge de 16 ans : "Mes parents avaient d’autres ambitions pour moi, dit-il. Ils me rêvaient roi, pas moine." Au fil des ans, Wirathu est parvenu à concilier ambitions personnelles et familiales, devenant en quelque sorte… le roi des moines. La formule le fait sourire, lui qui ne cache pas son appétence pour le pouvoir. Au monastère, le postulant délaissait volontiers les écrits de Bouddha pour des ouvrages de géopolitique, et se passionnait pour les manipulations et les coups tordus auxquels se livraient la CIA et le KGB au plus fort de la guerre froide. "Ces récits d’espionnage ont forgé mon sens tactique autant que ma conscience politique", confie-t-il.

Pas question de céder à l’attentisme. Wirathu cherche coûte que coûte à diffuser ses idées en occupant le terrain. Son opération de restauration du patrimoine en témoigne, mais également ses collectes de sang, ses programmes de microcrédits ou d’assistance juridique. Sous son patronage, le premier établissement d’enseignement supérieur entièrement gratuit du pays a vu le jour en juin dernier à Ngwe Nant Thar, dans le district de Rangoun. Cent cinquante élèves en uniforme impeccable y étudient dans un calme impressionnant. L’immense bâtiment flambant neuf, construit grâce à une donation d’un riche homme d’affaires, tranche avec les établissements scolaires publics insalubres qui remontent à l’époque coloniale. Ma Ba Tha étend ses tentacules dans toutes les sphères de la société birmane, distillant au passage ses mantras islamophobes (comme : "Il vaut mieux épouser un chien qu’un musulman.") Son centre monastique de Mandalay, le plus grand du pays, accueille 2 800 élèves qui reçoivent les enseignements de Bouddha. Et ceux, plus personnels, du maître des lieux. A l’entrée, un panneau tapissé de photos d’exactions imputées à des groupes djihadistes accueille le visiteur (voir photo ci-dessous). Des images insoutenables de têtes coupées et de cadavres sanguinolents, devant lesquelles le ballet des novices passe, sans plus les remarquer.

Mais le goût de la provocation dont fait preuve Wirathu commence à embarrasser le comité de direction de Ma Ba Tha qui, depuis la victoire de la Ligue nationale démocratique – le parti dirigé par la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi – aux élections de novembre 2015, prend ses distances avec ce trublion médiatique. Aujourd’hui, le docteur U Thaw Parka, porte-parole officiel du groupe, tient à préciser que les déclarations de Wirathu "n’engagent que lui", et se désole de cette image d’"extrémistes en robe" que ses partisans donnent dans les médias. Le groupe cherche à mettre en avant ses oeuvres sociales et délègue les actions politiques à des formations ultranationalistes comme l’Union des moines patriotes. Ce groupe de jeunes bonzes virulents, qui reste discret sur ses effectifs, est à l’origine d’une série de manifestations organisées à Rangoun en septembre dernier. Leur but : protester contre la mission d’observation consacrée à la situation des Rohingya dans l’Etat d’Arakan, confiée à l’ancien secrétaire général de l’ONU. "Nous ne voulons pas de Kofi Annan, ce fils de p…", s’égosillait au micro, lors d’une de ces manifestations, U Thu Seikkta, secrétaire du mouvement et candidat sérieux à la réincarnation de la "terreur bouddhiste", sous des traits plus juvéniles. Le moine de 29 ans ne cache d’ailleurs pas son admiration pour Wirathu, son illustre aîné, et n’hésite pas à présenter les Moines patriotes comme le "bras armé" de Ma Ba Tha : "Bouddha a dit que nous devions protéger notre pays, explique-t-il. Je pense que c’est de la responsabilité des moines de défendre l’identité nationale."

Quelques jours avant, le groupe a organisé le rachat et la libération de centaines de vaches et de moutons qui étaient destinés aux sacrifices pour l’Aïd el-Kébir. Depuis des années, cette fête religieuse, l’une des plus importantes pour les musulmans, cristallise les tensions entre communautés. Les lieux autorisés pour le sacrifice des moutons sont de plus en plus restreints et confinés en bordure des villes. C’est le cas à Meiktila. Dans cette ville endormie d’environ 900 000 habitants dans le centre du pays, l’importante communauté musulmane s’apprête à de discrètes célébrations pour l’Aïd. En 2013, elle a été au coeur d’une flambée de violence avec des citadins bouddhistes, causant la mort d’au moins une cinquantaine de personnes. "La première nuit, une horde de bouddhistes armés de couteaux a débarqué dans notre quartier, se souvient Shansull Nisa, 70 ans. Ils jetaient des pierres contre nos fenêtres en hurlant, nous étions terrifiés. Nous avons été plus de 2 000 à fuir pour trouver refuge au stade de football. Si des moines ne nous avaient pas escortés, nous serions tous morts…" La vieille dame, les cheveux gris et les ongles orangés de henné, raconte son histoire, sans pathos. Cette nuit-là, elle a perdu son mari, son fils, son petit-fils de 6 ans et sa petite-fille de 9 ans, lynchés par une foule en furie. Elle n’a jamais regagné sa maison et vit toujours, comme une dizaine de familles, sous une tente près du stade, où elle ressasse son chagrin et son incompréhension. "Nos agresseurs sont les mêmes personnes avec lesquelles nous lavions chaque jour nos vêtements dans la rivière." Aujourd’hui, la jungle a envahi la mosquée centenaire de Meiktila. Après les émeutes, le cimetière musulman a été rasé par des bulldozers pour y construire un centre d’affaires – resté vide depuis –, et des pans entiers de quartiers restent fantômes.

Depuis cette époque, la confiance n’est jamais revenue. Du côté des bouddhistes, elle a laissé place à un racisme ordinaire. Ti Ti Win, 55 ans, est professeure de mathématiques. Une femme sans histoires, habitée par la peur, mais aussi par la haine : "Les musulmans sont des fauteurs de troubles, affirme-t-elle. Ils prétendent garder des couteaux dans leurs mosquées pour les sacrifices d’animaux, mais nous, nous savons qu’ils peuvent s’en servir à tout moment contre nous." Ti Ti Win rêve à voix haute d’une Birmanie débarrassée de ses musulmans. Sa voisine, Daw Puu Suu, 51 ans, aussi : "Nous n’avons rien à faire avec eux, dit-elle. Leur simple vision me met mal à l’aise." Meiktila est désormais coupée en deux par une frontière invisible. Sur la vingtaine de mosquées que comptait la ville, seules trois restent autorisées. "Depuis 2013, nous sommes traités comme une menace pour la sécurité nationale", se désole l’imam Mu Ishaquel, qui a vu trente et un des élèves de la madrasa du centre-ville où il enseignait brûlés vifs lors des attaques. L’homme se souvient de ce temps pourtant pas si lointain où il dormait dans les monastères et aidait les moines à traduire du sanskrit des textes sacrés. Aujourd’hui, le religieux dit avoir peur de marcher seul dans la rue avec sa barbe fournie. Il enlève sa calotte quand il voyage et rêve de quitter le pays. Des "cartes vertes" ont récemment été distribuées aux musulmans de Meiktila en remplacement de leurs papiers d’identité détruits lors des émeutes. Elles leur confèrent un statut de citoyen associé et les privent de nombreux droits, comme celui d’aller à l’université, de monter une entreprise ou encore de se présenter à des élections. "Nous sommes nés ici ! s’insurge l’imam. C’est une insulte, une façon de nous tuer une seconde fois." Un racisme institutionnalisé.

Le signe, aussi, que les religieux bouddhistes extrémistes ont su se faire entendre du pouvoir. En 2015, dans l’indifférence générale, quatre lois ont été entérinées par le Parlement. Particularité : c’est le comité exécutif de Ma Ba Tha qui les a rédigées. Elles interdisent les conversions et les mariages entre une bouddhiste et un musulman, et imposent un délai minimum de trois ans entre chaque naissance dans les régions à majorité musulmane. Comme beaucoup de musulmans, Ismaël, un professeur de Rangoun (qui préfère rester anonyme), avait eu l’espoir que les choses s’améliorent avec la victoire écrasante de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi, aux élections législatives en novembre 2015, pour laquelle la communauté a massivement voté. Aujourd’hui, son constat est amer : "Nous ne sommes absolument pas protégés par ce nouveau gouvernement, qui cherche avant tout à ménager les militaires et les moines, dit-il. Les bouddhistes restent des citoyens de première classe, les chrétiens, de seconde classe, les musulmans, de troisième classe. Quant aux Rohingya, ils sont carrément en enfer !" Perçue dans un premier temps comme un camouflet pour Ma Ba Tha, qui avait activement soutenu le gouvernement sortant, la victoire d’Aung San Suu Kyi ne constitue pas le rempart attendu contre les violences religieuses. Comme le prouve l’assassinat, le 29 janvier dernier, de Kyi Ko Ni, conseiller juridique de la "dame de Rangoun" et grande voix de la tolérance dans le pays. Cet avocat musulman cherchait notamment à faire réviser les quatre lois sur la race et la religion, et travaillait à la rédaction d’un texte législatif afin de criminaliser les discours de haine. Un rempart juridique pour barrer la route aux mouvements extrémistes, après la flambée de violence de la fin de l’année dernière. Le 8 octobre 2016, des postes de police installés à la frontière avec le Bangladesh ont été pris pour cible par de petits groupes d’assaillants rohingya. L’attaque, qui a causé la mort de neuf policiers, a été revendiquée dans une vidéo reprenant les codes de l’Etat islamique. La violence djihadiste serait-elle en train de gagner le far west birman ? Aucune preuve n’en a été apportée, mais l’armée n’a pas attendu confirmation pour se livrer à des représailles, faisant des centaines de morts. En février, les Nations unies ont publié un rapport accablant sur les meurtres et les viols perpétrés contre les civils rohingya dans la région de Maungdaw, dans le nord de l’Etat d’Arakan. Lors de sa visite en France en septembre, le Dalaï-lama déclarait que "si la haine continue de répondre à la haine, la haine ne cessera jamais". Les moines en robe safran feront-ils mine de l’ignorer ?

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Message  -Ren- Lun 4 Déc - 7:12

Discours du Pape François sur l'importance de l'ouverture du cœur :
C’est un signe particulièrement réconfortant de notre temps que les croyants et les personnes de bonne volonté se sentent toujours plus appelés à coopérer à la formation d’une culture de la rencontre, du dialogue et de la collaboration au service de la famille humaine.

Cela requiert plus qu’une simple tolérance. Cela nous stimule à tendre la main à l’autre dans une attitude de confiance réciproque et de compréhension, pour construire une unité qui intègre la diversité non comme une menace, mais comme une source potentielle d’enrichissement et de croissance. Cela nous incite à nous exercer à l’ouverture du cœur, de manière à voir les autres comme un chemin, non pas comme un obstacle.
:arrow: la suite sur mon blog perso : https://blogrenblog.wordpress.com/2017/12/04/le-pape-francois-au-bangladesh/

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Persécutions religieuses en Birmanie - Page 3 Empty Bussy-Saint-Georges : les représentants des quatre religions marchent en soutien aux Rohingyas

Message  Invité Lun 11 Déc - 19:48

http://www.leparisien.fr/bussy-saint-georges-77600/bussy-saint-georges-les-representants-des-quatre-religions-marchent-en-soutien-aux-rohingyas-10-12-2017-7444773.php

Réunis au sein de l’association de l’Esplanade des religions et des cultures, bouddhistes, musulmans, juifs et chrétiens ont marché en soutien à la minorité musulmane des Rohingyas persécutés en Birmanie.

« Ce dimanche je n’ai pas eu l’impression de marcher avec des membres de différentes communautés religieuses de Bussy-Saint-Georges mais avec des citoyens du monde ».

Claude Windisch ne cachait pas son émotion à l’issue de la marche interreligieuse en soutien aux Rohingyas organisée ce dimanche par l’association de l’Esplanade des religions et des cultures à Bussy-Saint-Georges.

Représentant de la communauté juive de Bussy, il est le président de cette association fondée le 29 novembre dernier qui réunit les représentants des communautés bouddhistes, musulmane, juive et chrétiennes de la commune. Pour leur première action, ses membres ont décidé de soutenir la minorité musulmane des Rohingyas, persécutés depuis plusieurs années par des bouddhistes extrémistes en Birmanie en marchant tous ensemble.

En tout, plus d’une centaine de personnes ont rallié le centre-ville depuis l’esplanade des religions et des cultures. Dans la foule, on pouvait aussi bien apercevoir les robes traditionnelles des moines bouddhistes que la kippa juive.

« Le bouddhisme est une religion de paix qui peut cohabiter dans l’harmonie avec les autres partout dans le monde », confie la moine nonne Ven Man Qian, de la communauté des bouddhistes de Taïwan. « Nous voulons montrer une autre image que celle de certains bouddhistes extrémistes birmans », renchérit Keo Chantharangsy, membre de la communauté bouddhiste laotienne.

Une main tendue que ne voulaient pas laisser passer les musulmans de Bussy. « Le vivre ensemble n’est pas qu’un slogan ! », insiste Farid Chaoui, président de l’association Tawba et trésorier de l’Esplanade des religions et des cultures.

« En Birmanie, certains bouddhistes persécutent les Rohingyas mais dans d’autres parties du monde ce sont les musulmans extrémistes qui oppriment des minorités d’autres religions. Il ne faut faire des amalgames nulle part », rappelle Radoine Khochri bénévole de l’ONG Dignité internationale quelques semaines après son retour du Bangladesh où près de 600 000 Rohingyas ont fui dans des camps de réfugiés.
À l’issue de cette marche plusieurs membres de l’association ont pris la parole afin d’expliquer les origines de ce conflit, qui remonte à la colonisation anglaise, de mettre en lumière l’action de plusieurs associations d’aide aux Rohingyas, et de faire un appel aux dons.

« L’exemple du vivre ensemble à Bussy devrait être repris partout en France », se réjouit Christian un habitant de 70 ans venu avec ses petites-filles. Le maire Yann Dubosc (UDI) se prend même à rêver : « À force de se battre pour ces initiatives, Bussy obtiendra peut-être un jour le prix Nobel de la paix ! »

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Message  Invité Mer 13 Déc - 10:27

Vidéos sur les rapports entre le Islam et le Bouddhisme au travers du cas Birman.



Une interview du Dalaï Lama pour France 24 en 2015 :




Le Dalaï Lama parle de l'Islam et du Christianisme qu'ils respecte :




Le moine Matthieu Ricard a propos du cas Birman :



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Message  Invité Jeu 14 Déc - 8:54

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/12/14/plus-de-6-700-rohingya-tues-en-birmanie-selon-msf_5229354_3216.html


Plus de 6 700 Rohingya tués en Birmanie, selon MSF

Le bilan serait sûrement plus élevé d’après un rapport de l’organisation humanitaire. Plus de 646 000 personnes ont franchi la frontière avec le Bangladesh depuis fin août.


LE MONDE | 14.12.2017 à 06h00 • Mis à jour le 14.12.2017 à 07h22 | Par Harold Thibault


L’organisation Médecins sans frontières est la première à publier une évaluation du nombre de victimes de la répression subie par les Rohingya dans l’ouest birman. Selon l’ONG, la mortalité au sein de cette minorité a subi un pic brutal dans les semaines qui ont suivi l’attaque, le 25 août, par l’Armée du salut des Rohingya d’Arakan (ARSA), de plusieurs postes de police. MSF estime qu’au bas mot 6 700 Rohingya, dont au moins 730 enfants de moins de 5 ans, ont été tués dans le mois qui a suivi ces événements.


Cette évaluation, très conservatrice, se base sur une étude de mortalité réalisée auprès de 2 434 foyers représentant 11 426 individus parvenus dans les camps de réfugiés de l’autre côté de la frontière, au Bangladesh. « Notre chiffre est clairement sous-estimé car il n’inclut pas les ménages totalement exterminés ni les populations restées au Myanmar [nom officiel de la Birmanie]. Nous n’avons pu interviewer que les survivants qui sont parvenus jusqu’aux camps », dit le docteur Emmanuel Grellety, qui a travaillé sur le terrain.


« Nettoyage ethnique »


MSF souligne que la méthodologie est particulièrement prudente afin d’être indéniable. « C’est une enquête claire, avec une méthode robuste et reconnue, et fondée sur des échantillons puissants du fait de leur nombre, ajoute l’épidémiologiste. Nos conclusions permettent de décrire la situation de manière objective, on peut parler de nettoyage ethnique. »


Parmi ces morts violentes, 69,4 % des individus ont été abattus à l’arme à feu et 8,8 % ont été brûlés vifs (14,8 % pour les enfants de moins de 5 ans), la plupart du temps dans leurs maisons. 5 % ont été battus à mort et 2,6 % sont décédés du fait de violences sexuelles, d’autres encore ont marché sur des mines antipersonnel.
Plus de 646 000 personnes ont franchi la frontière depuis août. Il ne reste qu’un tiers de la population Rohingya dans l’Etat de Rakhine, dont beaucoup sont dans des camps de déplacés depuis de précédentes vagues de violence. Comme d’autres ONG, MSF demande un accès sans restriction à la zone, le nord de l’Etat, mais le Myanmar n’a jusqu’à présent voulu travailler qu’avec la Croix Rouge birmane.


La publication de ces données intervient alors que les institutions birmanes nient toujours la violence de la répression contre les Rohingya, population musulmane à laquelle la Birmanie ne reconnaît pas la citoyenneté et qu’elle considère immigrée du Bangladesh voisin. A la mi-novembre, le chef de l’armée, Min Aung Hlaing, jugeait « très faible » le nombre de départs de « Bengalis », la dénomination qu’emploie la majorité en Birmanie pour souligner le caractère étranger de cette minorité.

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Message  Invité Dim 7 Jan - 11:21

Emission Sagesses bouddhistes du 7 janvier 2018


Quel est le point de vue du bouddhisme sur le problème de la Birmanie ?


Invités : Olivier Wang-Genh et Eric Vinson


Les exactions à caractère raciste et xénophobe perpétrés par certains moines birmans envers une des multiples ethnies de Birmanie, les Rohingyas, ont été dénoncées avec vigueur par une partie de la communauté internationale. Face à ce déferlement de haine de moines de tradition theravada, comment réagissent les bouddhistes de France sachant que la compassion est le socle de la parole du Bouddha. Sagesses Bouddhistes fait le point avec ses deux invités.


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Message  Invité Jeu 18 Jan - 23:03

Le bouddhisme et la violence injustifiable  Par Matthieu Ricard le 18 décembre 2017

Cet article a été initialement publié sur le site du Figaro le 30 novembre 2017.


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On ne peut qu’être atterré par les violences perpétrées par l’armée birmane à l’encontre des Rohingyas avec la bénédiction du clergé. L’armée nie les faits, mais quand 600 000 personnes fuient leurs habitations dans des conditions épouvantables, il est clair qu’elles sont terrifiées par ce qu’elles ont vécu. Ce nettoyage ethnique est d’autant plus choquant qu’il se passe dans un pays qui se dit bouddhiste et qui devrait donc pratiquer la non-violence. Le Dalaï-lama l’a maintes fois répété : « Dans le bouddhisme, il n’y a aucune justification à la violence dans quelque but que ce soit. » Récemment, il a aussi déclaré au sujet de la Birmanie : « Dans de telles circonstances, le Bouddha serait certainement venu en aide à ces pauvres musulmans. » Il a aussi exhorté Aung San Suu Kyi à trouver une solution pacifique à la crise des Rohingyas : « Je vous appelle, vous et vos collègues, dit-il dans une lettre, à tendre la main à toutes les composantes de la société pour tenter de rétablir entre elles des relations pacifiques dans un esprit de paix et de réconciliation. »


Le bouddhisme est clair dans sa condamnation de la violence. On ne peut trouver dans ses textes fondateurs une phrase qui puisse être interprétée comme un encouragement à faire du mal aux autres. Le bouddhisme ne fait d’ailleurs pas de différence entre tuer en temps de paix et tuer en temps de guerre. Il n’y a donc ni guerre sainte ni guerre juste. Le bouddhisme n’applique bien sûr pas non plus la loi du talion et réprouve toute forme de vengeance, qu’elle soit personnelle ou légale (comme la peine de mort.) Il n’encourage même pas le prosélytisme. Le Dalaï-lama dit souvent qu’il ne vient pas en Occident pour faire un ou deux bouddhistes de plus, mais pour partager son expérience humaine. Le bouddhisme n’a donc pas vocation à convertir les non-bouddhistes, même pacifiquement, à plus forte raison par la force.


Quand un bouddhiste s’en remet aux « Trois Joyaux » ‒ le Bouddha, le Dharma (son enseignement) et la Sangha (la communauté des pratiquants) ‒, il prend en même temps l’engagement de renoncer à « tout acte nuisible aux autres. » Les généraux birmans bouddhistes persécutent des musulmans, mais leurs actes sont en contradiction flagrante avec les enseignements du Bouddha.


À propos des atrocités commises en Birmanie, on a parlé de « moines tueurs », ce qui est une contradiction dans les termes : dès l’instant où un moine tue un être humain ou ne fait même qu’inciter quelqu’un d’autre à le tuer, il est immédiatement déchu de ses vœux monastiques. Wirathu et ses comparses ne sont donc au plus que des ex-moines qui ne devraient plus porter la robe safran. De plus, le fait qu’ils traitent les Rohingyas de « vermines » et de « pestes » n’est pas sans rappeler de sinistres souvenirs. Ce type de langage qui vise à déshumaniser certains groupes humains jugés indésirables a été systématiquement utilisé dans les persécutions et les massacres de masse au cours de l’histoire.


On peut se demander pourquoi Aung San Suu Kyi n’a fait jusqu’ici que des déclarations mitigées, du genre : « Le gouvernement doit prendre soin de tous ceux qui sont dans notre pays, qu’ils soient ou non citoyens, » déclarations qui n’ont en rien freiné les persécutions. Il faut dire à sa décharge que la situation est plus complexe qu’on ne le pense dans la province de l’Arakan. Dans les années 1950, une cinquantaine de milliers de paysans bengalis musulmans étaient venus s’y installer en quittant ce qui est devenu aujourd’hui le Bangladesh pour des terres moins peuplées. Ils se sont souvent approprié des terrains agricoles, ont épousé de force des femmes arakanaises et commis leur lot d’atrocités. Avant le récent exode, cette population musulmane avait atteint un million d’habitants, au sein d’une population arakanaise de 3,1 millions. Selon Jacques Leider, membre de l’École Française d’Extrême Orient, « la population musulmane n’a jamais visé l’intégration dans la société arakanaise, elle a plutôt voulu défendre son caractère distinct. La tension n’a jamais diminué, car les musulmans et les bouddhistes sont restés divisés à la fois sur le plan culturel et politique. » Pendant des années, la junte militaire birmane a persécuté les Rohingyas mais aussi les autres minorités d’origine non-birmane, les Karen et les Mong en particulier.


D’autre part, Aung San Suu Kyi vient juste d’accéder à un certain pouvoir, mais les généraux sont restés très puissants, se réservant d’office des postes clés dans les ministères comme au parlement. Si elle souhaite continuer à conduire son pays sur la voie de la démocratie, elle ne peut se permettre d’aliéner ni les généraux ni l’opinion publique qui n’a jamais accepté ce qu’elle considère comme une immigration illégale de populations bengalies.


Pourtant il est clair qu’en agissant comme elle le fait, elle sacrifie non seulement les valeurs bouddhistes, mais aussi le courage, l’intégrité et les valeurs morales qui lui ont valu le Prix Nobel de la paix. Sans parler de simples valeurs humaines. Que l’on soit bouddhiste, hindou, chrétien, musulman, athée ou autre, l’objectif de chacun devrait être de vivre en paix avec les autres. Et cela passe par la bonté et la réconciliation, pas par la haine et la répression.

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Message  Invité Ven 2 Fév - 14:52

Je viens de tomber là dessus.


Apparemment c'est un reportage de la chaîne Al Jazeera.



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Persécutions religieuses en Birmanie - Page 3 Empty Bouddhisme et politique en Birmanie et la persécution des Rohingas

Message  Invité Jeu 11 Juil - 16:58

Bénédicte Brac de la Perrière a écrit:

Bouddhisme et politique en Birmanie

Bénédicte Brac de la Perrière, chercheuse au Centre Asie du Sud-Est, CNRS

Date de publication:
April 2017


La Birmanie (Myanmar)1 expérimente aujourd’hui une phase de transition vers un régime démocratique. Cette phase a été inaugurée en mars 2011, lorsque le pouvoir a été remis à un gouvernement formellement civil, présidé par Thein Sein, dont le mandat était d’assurer la réforme politique. Alors que les premières élections générales de 2010 avaient suscité la critique de l’opinion internationale et amené au pouvoir un parti largement soutenu par l’ancienne junte (USDP), les élections de 2015, gagnées par la ligue démocratique nationale (NLD), le principal parti d’opposition dirigée par  la charismatique Aung San Suu Kyi, ont au contraire été saluées comme les premières élections libres, confirmant l’effectivité de la transformation du régime. Indéniablement, cette première période a ouvert le champ du politique et a vu se développer une vie parlementaire et une liberté d’expression nouvelles2. Le pays vit une période de changements extrêmes, politiques, sociaux et économiques, qui ouvre des perspectives nouvelles. Mais cette ouverture est aussi une source d’anxiété profonde et révèle des ressentiments trop longtemps ignorés.



L’importance politique des moines



Venant s’ajouter à la question du règlement des conflits avec les minorités des périphéries, une violente crise antimusulmane s’est invitée dans la transition politique. Au centre de la question religieuse figure la place réservée aux religieux dans cette société relevant massivement du bouddhisme du Théravada. La principale institution religieuse est l’ordre monastique, le sangha, qui compte environ 500 000 membres : il constitue aujourd’hui une force comparable, en nombre, à celle de l’armée et son influence semble formidable. Or, les analystes ont rarement considérés les moines comme un facteur déterminant de la situation politique, réagissant par la surprise, voir la stupeur, à la montée du nationalisme bouddhique qui a marqué cette période de transition. Il s’agit donc de réévaluer la place tenue, par défaut, par les moines dans un processus transitionnel piloté par les militaires, et dont ils ont été globalement tenus à l’écart.

Comme dans les autres pays de la tradition du Theravada, le pouvoir politique birman a toujours entretenu avec le sangha des relations indémêlables, que la période d’administration coloniale n’a pas réussi à dissoudre. En Birmanie, cependant,  l’interdépendance du politique et du religieux est devenue problématique lorsque l’institution monarchique sur laquelle elle s’appuyait, historiquement, a disparu, balayée par la colonisation britannique, en 1885. À l’époque, cette disparition du principal soutien du sangha fut perçue par les laïcs comme la source d’une menace directe à l’encontre du bouddhisme et motiva leur mobilisation au sein d’associations pour la défense de la religion3.


La question religieuse fut ainsi un des principaux moteurs de l’émergence du nationalisme birman dans les années 1920 et 1930 et certains moines en furent des acteurs éminents. Après l’indépendance (1948) et pendant toute la période parlementaire (1948-1962), l’ordre monastique resta au coeur de l’histoire de la Birmanie. Après le coup d’État de Ne Win (1962), la politique religieuse des administrations militaires qui se sont succédé a essentiellement consisté à la mise sous contrôle des moines. En 1980, une convention monastique générale est réunie pour lancer un programme de purification s’appuyant sur une nouvelle réforme constitutive du sangha : toutes ses branches sont placées sous l’autorité d’une nouvelle administration religieuse le Thangha Maha Nayaka, un corps de moines sénior dépendant du ministère des religions. Cette « constitution » monastique de 1980 est toujours en vigueur. Après le soulèvement de la population contre les militaires, en 1988, la nouvelle junte privée de légitimité électorale complète cette politique de contrôle par une politique de soutien systématique, par la donation religieuse, dont les principaux bénéficiaires sont les moines. Des segments importants du sangha en vinrent ainsi à être perçus comme corrompus tandis que d’autres contestaient radicalement, sous le boisseau, cette gestion de l’ordre monastique par les militaires ressentie comme une mise sous tutelle.


Ainsi, dès avant la phase d’ouverture politique, une nouvelle génération de moines s’est mobilisée, en se donnant les moyens d’agir indépendamment des régimes militaires. En septembre 2007, un mouvement connu sous le nom de la révolution Safran a attiré l’attention sur le mécontentement d’une partie du sangha et sur sa volonté alors nouvelle de peser sur le cours des événements en protestant au nom de la population contre la hausse soudaine des prix du carburant. Ce mouvement de protestation des moines suivi par leur participation décisive dans les opérations de secours aux victimes du cyclone Nargis qui frappait la Basse Birmanie en mai 2008 a marqué le retour de certains moines dans l’activisme. Ils se sont appuyé pour cela sur de nouvelles pratiques: le développement de l’action sociale, la prédication de masse et l’enseignement de la méditation à un large public, qui ont conféré à beaucoup d’entre eux une plus grande autonomie. Le sangha a ainsi acquis une capacité d’initiative indépendante des pouvoirs en place qui, dans la phase transitionnelle actuelle, lui a permis de réinvestir massivement le champ social et politique birman.


Par ailleurs, certains moines revendiquent désormais la défense de la religion qui releverait de leur responsabilité et à ce titre se positionnent comme les garants d’une identité nationale exclusivement bouddhiste faisant peu de cas du pluralisme religieux de la société. Dans cette fonction, ils réintègrent une place très forte que les militaires ont longtemps revendiquée et que, selon eux, le gouvernement actuel ne peut assumer. C’est dans ce contexte d’activisme monastique que s’inscrivent les violences antimusulmanes récentes qui ont secoué le pays et frappé les opinions.

Violences contre les musulmans


La question des musulmans d’Arakan – qu’on les appelle Rohingyas comme ces derniers le revendiquent ou Bengalis comme les autorités birmanes voudraient l’imposer – est au cœur de ces événements. L’épidémie de violences contre les musulmans qui a secoué tout le pays a ainsi éclaté, en juin 2012, dans l’Arakan, région occidentale où cette minorité religieuse est la plus nombreuse. Mais à partir de mars 2013, elle s’est propagée dans des localités de Birmanie centrale, jusqu’au dernier pogrom en date survenu en juillet 2014, dans la seconde ville du pays, Mandalay. Depuis octobre 2016, une autre crise sévit dans le nord de l’Arakan où, en rétorsion à l’attaque de deux postes frontières, l’armée s’est livrée, hors de tout contrôle, à des opérations de police poussant près de 80 000 Rohingyas à fuir vers le Bangladesh voisin. Dans la Birmanie à large majorité bouddhiste, dont l’identité repose sur cette religion, la présence de musulmans est désormais ressentie comme une menace. Cette situation suscite la perplexité quant à la responsabilité de certains moines dans son déclenchement. Ces émeutes ont en effet été alimentées pendant l’hiver 2012-2013 par une campagne massive de prédication monastique – connue sous le nom de campagne « 969 » – appelant au boycott des commerces tenus par des musulmans au nom de la défense du bouddhisme. Le moine Wirathu, qui revendique la responsabilité de la campagne, incarne la figure de ce nationalisme religieux extrémiste.

Concurrences idéologiques


La situation a suscité, en juin 2013, la fondation par une convention monastique d’une association « pour la défense de la religion nationale » (c’est-à-dire, du bouddhisme) connue sous l’acronyme de Ma Ba Tha, en marge de l’administration centrale du sangha, devenue en quelques mois incontournable et qui devait peser sur la campagne électorale de 2015. Cette association dirigée par un groupe de moines nationalistes a notamment réussi à faire adopter par l’assemblée nationale en août 2015 un ensemble de quatre lois portant sur les relations interconfessionnelles, la conversion religieuse et la démographie de certains groupes. Elle a alors organisé des rassemblements de célébration au cours desquels s’est révélée la dimension politique du mouvement. Que l’électorat birman n’ait finalement pas suivi les recommandations du Ma Ba Tha en votant massivement pour la NLD lors des élections de novembre 2015, alors même que l’influence du mouvement nationaliste bouddhique ne semble pas s’être démentie, montre que sa dimension politique est une question sensible.


Le Ma Ba Tha est aujourd’hui devenu l’organe incontournable de la reformulation monastique du nationalisme bouddhique birman et diffuse un discours en porte-à-faux avec la conception des droits de l’homme à l’occidentale, en termes de libertés individuelles, dont la NLD est au contraire porteuse. La prégnance de ce discours religieux nationaliste s’ajoutant à la persistance du contrôle militaire sur les affaires les plus sensibles pourrait expliquer que la NLD au pouvoir soit restée très passive dans la crise actuelle du nord de l’Arakan. Cependant, le gouvernement a quand même pris récemment des mesures témoignant de son souci de garder le nationalisme bouddhique dans certaines limites, par exemple, en interdisant de prêche le moine Wirathu qui s’était réjoui en public de l’assassinat du conseiller démocrate musulman, U Ko Ni. Il existe bien une opposition au discours envahissant du Ma Ba Tha, mais une opposition dont la voix ne peut s’exprimer pleinement tant la critique des moines est un exercice périlleux dans la société birmane.


Quoiqu’il en soit, on imagine difficilement une transition politique viable en Birmanie qui laisserait les moines à l’écart, comme le prévoit la Constitution actuelle, selon laquelle ces derniers n’ont ni le droit de vote, ni le droit de se présenter aux élections4. De fait, quelles que soient les questions que soulève l’action sociale et politique des religieux du point de vue de leur statut, on assiste aujourd’hui à une intense mobilisation de certains moines sur la scène publique, agissant selon des agendas complexes au nom de la défense du bouddhisme.

1. Myanmar est le nom officiel de la Birmanie imposé par la junte militaire en 1991. Bien que la mesure ait été prise pour rompre avec l’usage colonial, notamment celui de Burma, l’usage de l’un ou de l’autre de ces vocables est devenu politique
2. Egreteau, R. 2016. Caretaking Democratization. The Military and Political Change in Myanmar. London, Hurst & Company.
3. Cf. A. Turner, 2014. Saving Buddhism : The Impermanence of Religion in Colonial Burma. Honollulu : University of Hawai’i Press.
4. Sur la question de la franchise électorale des moines dans les pays de tradition theravadin, voir T. Larsson, 2014.

https://www.sciencespo.fr/enjeumondial/en/odr/bouddhisme-et-politique-en-birmanie


Moine Matthieu Ricard - Interprète français du Dalaï Lama a écrit:



Une conduite inhumaine et inexcusable : les ex-moines birmans qui persécutent les musulmans Rohingas  



Par Matthieu Ricard le 13 avril 2016


Il faut le dire et le redire haut et fort, les persécutions dramatiques de villages musulmans en Birmanie (Myanmar) perpétrées à l’instigation de moines bouddhistes sont totalement inexcusables.

En vérité il s’agit plus exactement d’ex-moines, car à partir du moment où l’on tue quelqu’un, où l’on incite une tierce personne à tuer quelqu’un et que l’on se réjouit de sa mort, on perd immédiatement les vœux monastiques.

Le Dalaï-lama l’a affirmé maintes fois avec fermeté : « il n’y a aucune justification, au sein du bouddhisme, pour utiliser la violence afin d’atteindre quelque but que ce soit. »
Lors d’une rencontre entre représentants de plusieurs religions à laquelle je participais au Forum Économique Mondial de Davos, l’archevêque Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix, déclara : « Je ne connais aucune religion qui affirme qu’il est admissible de tuer. » Lorsqu’il prononça ces mots je me permis de suggérer que ce point de vue fasse l’objet d’une déclaration commune, sans équivoque, destinée aux fidèles des différentes religions. La question fut éludée sous prétexte qu’il existait « une variété de points de vue à ce sujet ».

Pour le bouddhisme, il n’y a pas de différence entre le fait de tuer en temps de paix et en temps de guerre. Un soldat est responsable des meurtres qu’il a commis ; un général est responsable des meurtres commis sous ses ordres. Un bouddhiste sincère ne peut que refuser de participer à des actes de guerre ou à tout autre acte de violence. Il en va de même du jaïnisme qui prône une stricte non-violence, ahimsa. Les adeptes du jaïnisme sont des modèles en matière de transposition de cet idéal dans la vie de tous les jours. Ces deux religions non théistes fondent leur compréhension du monde sur les lois de cause à effet. Selon elles, l’ignorance, la haine, l’animosité, le désir sont les causes premières de la violence. La malveillance est toujours contre-productive parce qu’elle engendre ou perpétue la haine.

Si les religions se contentaient de pratiquer la règle d’or — « ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse » — l’humanité s’en porterait beaucoup mieux. Que l’on soit croyant ou non, la première tâche que nous devons accomplir est de devenir un meilleur être humain. Cela passe par la bonté, non par la haine.


https://www.matthieuricard.org/blog/posts/une-conduite-inhumaine-et-inexcusable-les-ex-moines-birmans-qui-persecutent-les-musulmans-rohingas

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Message  Invité Jeu 11 Juil - 17:12

Pour information :


La Croix du 31-05-2019 - extrait a écrit:

Mandat d’arrêt contre le moine bouddhiste extrémiste birman Wirathu


Ashin Wirathu, moine bouddhiste ultra-nationaliste ayant diffusé des discours de haine contre les musulmans rohingyas, devrait être arrêté après qu’un mandat d’arrêt a été émis contre lui mercredi 29 mai par les autorités birmanes.


Dorian Malovic

L’arrestation du moine bouddhiste extrémiste Ashin Wirathu est imminente. Un mandat d’arrêt pour incitation à la haine a été émis mercredi 29 mai par les autorités birmanes à l’encontre du moine ultra-nationaliste Wirathu, « visage de la terreur bouddhiste » anti-musulmane. Ce mandat d’arrêt a été déposé « en vertu de l’article 124 (a) », qui punit l’incitation à la haine, notamment anti-gouvernementale, a précisé la police.

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Message  indian Ven 12 Juil - 13:41

Fascinant, que des soi-disant bouddhistes puissent agir de la sorte.

indian

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Message  Suleyman Ven 12 Juil - 13:49

indian a écrit:Fascinant, que des soi-disant bouddhistes puissent agir de la sorte.

Rien de fascinant dans le comportement violent des hommes qui commettent des atrocités, la religion n'ayant rien à voir la dedans.
Comme je le dis souvent, le meurtrier a soif de violence, et qu'importe son étiquette socio-politico-religieux, un meurtrier n'est qu'un meurtrier dont le but est de détruire la vie au lieu de la préserver.
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Message  indian Ven 12 Juil - 14:23

Suleyman a écrit:
indian a écrit:Fascinant, que des soi-disant bouddhistes puissent agir de la sorte.

Rien de fascinant dans le comportement violent des hommes qui commettent des atrocités, la religion n'ayant rien à voir la dedans.
Comme je le dis souvent, le meurtrier a soif de violence, et qu'importe son étiquette socio-politico-religieux, un meurtrier n'est qu'un meurtrier dont le but est de détruire la vie au lieu de la préserver.

je pourrais dire la même choses des soi-disants chrétien et soi-disant musulmans ou soi-disant athées qui agissent aussi de la sorte: fascinant.

indian

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Message  Invité Lun 15 Juil - 8:23

Je suis tombé par hasard sur ces lignes qui donnent une toute autre dimension au problème. Des informations dont je n'ai jamais entendu parlé dans les médias français :

Article a écrit:
L’AFFAIRE DES ROHINGYAS : UN « ICEBERG DE DÉSINFORMATION »
Dans un article publié en ligne le 16 septembre dernier, le site de réinformation Minurne s’interroge sur l’occultation par les médias de l’oligarchie d’un certain nombre d’éléments concernant l’affaire des Rohingyas

Pourquoi donc les Birmans s’en sont ils soudainement pris à ce petit peuple, immigré du Bangladesh, qu’ils toléraient depuis plus de deux cents ans ? Les Rohingyas y pratiquaient jusqu’à récemment un islam plutôt nonchalant, et cohabitaient très pacifiquement avec les bouddhistes. Et pourquoi donc les Rohingyas se sont ils tout à coup radicalisés ? Deux questions que les médias de l’oligarchie évitent soigneusement de poser.

Dès 2010, les Rohingyas sont travaillés par des missionnaires islamistes venus du Pakistan

Mais courant 2016, la situation prend un tour autrement plus dramatique. L’Etat islamique comprend en effet qu’en perdant la guerre en Syrie Irak, il perdait aussi les ressources pétrolières qui le finançaient, avec la complicité de la Turquie. Il a vu dans les champs pétroliers et gaziers, découverts en Birmanie dans l’Etat d’Arakan où vivent les Rohingyas, le moyen de se refaire une santé financière. Comment se les approprier ? En poussant les Rohingyas à réclamer au gouvernement birman la transformation de l’Etat d’Arakan en province islamique autonome. D’où l’explosion des assassinats de Birmans et des attaques meurtrières contre les forces de police. La réaction des autorités birmanes a été à la mesure de ces exactions.

Mais ces champs pétroliers et gaziers intéressent aussi la finance internationale ?

C’est en effet là qu’on retrouve un certain George Soros. Le « philanthrope » (sic) entend récupérer les Rohingyas à son profit. Avec le soutien de l’Arabie saoudite, Soros finance des achats d’armes pour les terroristes. Il lance, en 2017 le thème du « génocide du peuple Rohingya », amplement relayé par les médias de l’oligarchie. A ce propos, Aung San Suu Kyi a dénoncé, je cite : un « iceberg de désinformation ». But du milliardaire : une condamnation « internationale » du gouvernement birman sous l’égide de l’ONU et l’intervention militaire d’une coalition occidentale sur le modèle de ce qui a été fait en Irak, Syrie et Libye.


Comme cet article est tiré d'un site peu favorable à l'Islam (donc je n'en ferais pas la publicité) j'ai pris la peine de vérifier (cette fois) quelques informations :


Je suis allé vérifir pour les ressources de l'Arakan il est dit ceci :


Wikipédia a écrit:L'Arakan et ses eaux côtières recèlent des réserves d'hydrocarbures, prospectées par plusieurs compagnies internationales. En décembre 2008, un consortium dirigé par la compagnie sud-coréenne Daewoo a conclu un accord avec le régime birman pour l'exploitation du champ gazier offshore de Shwe. Un gazoduc devrait être construit depuis la côte jusqu'au Yunnan, pour l'exportation du gaz naturel vers la Chine. Ce gazoduc traverserait des zones fortement peuplées de la Région de Magway, ce qui, au vu de l'expérience du gazoduc de Yadana (dans la Région de Tanintharyi) fait craindre d'importants déplacements de population30.

Il est également question de la construction d'un port en eaux profondes, qui permettrait à la Chine de recevoir du pétrole du Moyen-Orient sans passer par le détroit de Malacca.


Concernant l’intérêt de l'homme d'affaire Georges Soros pour le Myanmar j'ai trouvé cet article du journal suisse Le Temps datant de 2013 :

Le Temps article de 2013 a écrit:George Soros mise sur le Myanmar
Les liens tissés par sa fondation «Open Society» sont très précieux

Le 26 décembre 2011, un passager de choix débarque de son jet privé à l’aéroport de Yangon: accompagné de ses deux fils, George Soros, 85 ans, est en terrain connu. Une année plus tôt, le milliardaire américain d’origine hongroise a déjà passé le Nouvel An à l’ombre des ors de la pagode Shwedagon, l’emblème de l’ancienne capitale du Myanmar.

Ses hôtes durant cette visite? Les leaders du collectif étudiant «Génération 88», successeurs des manifestants pro-démocratie qui prirent le maquis après les élections législatives «volées» du printemps 1990 et l’arrestation d’Aung San Suu Kyi par la junte militaire du général Ne Win.

Soutiens diplomatiques

Bis repetita en décembre dernier. A nouveau reçus par la lauréate du Prix Nobel de la paix 1991 et par Thein Sein, le chef de l’Etat, George Soros et ses héritiers passent une semaine à scruter la Birmanie nouvelle, que sa fondation «Open Society» a contribué à faire émerger à coups de millions de dollars d’aide. Sauf que l’agenda, cette fois, n’est pas que politique et philanthropique. L’intéressé avance ses pions sur un dossier sonnant et trébuchant: sa candidature, aux cotés du groupe singapourien Yoma, pour une licence de télécommunication ­mobile face à plusieurs poids lourds internationaux du secteur: France Télécom, Singtel (Singapour) ou KDDI (Japon).

L’intérêt de George Soros pour le Myanmar ne se résume pas à une aventure capitalistique de plus. Dans les camps de réfugiés birmans le long de la frontière thaïlandaise, les travailleurs humanitaires savent combien son aide fut précieuse. «Qu’il veuille aujourd’hui faire fructifier son soutien aux démocrates birmans n’est que justice», estime un journaliste du magazine Irrawady, basé à Chiang Mai (Thaïlande). «En plus, il connaît le pays et ses problèmes.»

La Chine (et l'Inde) on apporté leur soutient au gouvernement Birman quand à la répression des problèmes posées par la minorité Rohingyas.

Et la Chine lorgnerait aussi sérieusement sur les gisements d'hydrocarbures du Myanmar.

Donc en résumé, le problème Rohingyas était inexistant jusqu'a ce que depuis quelques années de prédicateur islamistes montent le bourrichon aux musulmans locaux. Et il y aurait derrière de gros intérêts et enjeux financier et énergétiques sans rapport avec les ethnies ou la religion.

Birmans et Rohingyas seraient donc victimes les uns et les autres d'enjeux économiques internationaux et de la propagande islamiste.

Enfin si je synthétise ce que j'ai compris.

Et pour ajouter à la chose, je lis que Tariq Ramadan aurait diffusé en 2017 des fausses images sur son compte tweeter a propos de victimes et de massacres de Rohingyas en Birmanie, 3 photos particulièrement difficiles dont 2 seraient en fait sans rapport (après vérification) avec la situation Birmane, l'une correspondrait à un accident terrible au Congo la seconde à une manifestation en Inde. D'après une journaliste du Monde.

Des images concernant le massacre d'hindoues en Birmanie par "L'armée du Salut des Rohingyas de l'Arakan" ne seraient (conditionnelle) jamais diffusées dans les médias français.

Il existe bel et bien une telle "Armée".
Wikipédia a écrit:L'Armée du salut des Rohingya de l'Arakan (ARSA), en birman :  (appelée aussi localement Harakah al-Yaqin, « Mouvement de la foi » en arabe) est un groupe armé composé de Rohingya, actif dans l'État d'Arakan en Birmanie. Il est dirigé par Ataullah abu Ammar Jununi (en), un Rohingya né à Karachi au Pakistan et dont la famille a émigré en Arabie saoudite pour échapper aux persécutions que subissaient les Rohingyas en Arakan. Depuis août 2017, le groupe est considéré comme un groupe terroriste par le gouvernement birman.

Le groupe commence à être actif à partir d'octobre 2016. Cette force connaît une notoriété importante à partir d'août 2017, à la suite des combats avec l'armée birmane, induisant de nombreux mouvements de population pour fuir ces combats.

L'ARSA est accusé par Amnesty International d'exactions contre des civils hindous et notamment du massacre de 53 villageois, dont 20 hommes, 10 femmes et 23 enfants, à Kha Maung Seik, près de Maungdaw, le 25 août 20175.

Je lis aussi dans une autre article belge celui-là (mais il faudrait vérifié bien que cela ai du sens ) :

Article belge a écrit:
Les Rohingyaq ont décidé de créer leur propre agence de presse pour prendre le monde à témoin de leurs malheurs, du rejet dont ils sont victimes, de l’islamophobie birmane.

La RNA (rohingya news agency) est installée à Djehhad en Arabie Saoudite dans les locaux de l’OCI.
Le site internet de la RNA, fonctionne au départ de Ramallah en Cisjordanie depuis les locaux de l’OLP.

Concernant l'OCI :

Wikipédia a écrit:
Le 25 septembre 1969, plusieurs dirigeants de pays à majorité musulmane se réunissent à Rabat au Maroc à la suite de l'incendie criminel de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem le 21 août 1969 par un fondamentaliste chrétien de nationalité australienne. Cependant, en toile de fond, la création de l'OCI est la réponse saoudienne à l'influence du Mouvement des non-alignés créé, en 1955, par Nasser, Nehru, Soekarno, et Zhou Enlai.
Le 5 août 1990, la conférence des ministres des Affaires étrangères du Caire adopte la Déclaration des droits de l'homme en islam qui peut être vue comme une volonté de relecture des droits de l'homme dans un cadre compatible avec la charia.

Organisation de la conférence islamique prend le nom d'Organisation de la coopération islamique le 28 juin 2011.

Outre des clauses de solidarité et d'entraide entre les États membres, elle est destinée à assurer la sauvegarde des lieux saints de l'islam. Elle soutient également la cause palestinienne dans le conflit israélo-palestinien.

Les buts de l'Organisation de la coopération islamique, définis par une charte élaborée à Djeddah en mars 1972, sont les suivants :

- consolider la solidarité islamique entre les États membres ;
- renforcer la coopération entre les États membres dans les domaines économiques, sociaux, culturels, scientifiques ainsi que dans les autres domaines d'importance vitale et procéder à davantage de consultations entre les pays membres au sein des organisations internationales ;
- œuvrer à éliminer la discrimination raciale et le colonialisme sous toutes ses formes ;
prendre les mesures nécessaires pour consolider la paix et la sécurité mondiale fondées sur la justice ;
- coordonner l'action pour sauvegarder les lieux saints, soutenir la lutte du peuple palestinien et l'aider à retrouver ses droits et à obtenir par la diplomatie, les territoires revendiqués comme leurs ;
- consolider la lutte de tous les peuples musulmans pour la sauvegarde de leur dignité, leur indépendance et leurs droits nationaux ;
- créer l'atmosphère propre à promouvoir la coopération et la compréhension entre les États membres et les autres pays.

Mais ce n'est pas une organisation strictement religieuse, car ses buts sont politiques, économiques, sociaux et culturels. Elle regroupe aussi des États plurireligeux, laïcs ou séculaires (Albanie, Azerbaïdjan, Indonésie, Kazakhstan, Kirghizistan, Liban, Ouzbékistan, Sénégal, Syrie, Tadjikistan, Turkménistan, Turquie).Hormis la Turquie, l'Albanie est le seul État européen membre de l'OIC (depuis 1992).

D'autres États comptant des dizaines de millions de musulmans ne sont pas membres de l'OCI ou ne sont que membres observateurs, comme l'Inde (dont la participation a été bloquée par le Pakistan), la Russie (observateur depuis 2005) ou la Chine qui n'a pas de liens avec cette organisation.

Et au contraire, des pays comptant une minorité de musulmans en sont membres, comme le Guyana, l'Ouganda ou le Suriname.


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