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Le dogme de l'immuabilité du Coran ou l'hypothèse de son élaboration progressive et humaine.

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Le dogme de l'immuabilité du Coran ou l'hypothèse de son élaboration progressive et humaine. Empty Le dogme de l'immuabilité du Coran ou l'hypothèse de son élaboration progressive et humaine.

Message  Roque Dim 15 Avr - 19:07

Je me permets de reprendre ici un post de Cébrâîl pour éviter le hors sujet sur le sujet connexe portant sur la vidéo de Bruno Bonnet Eymard :
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1295p15-une-serie-video-interessante-exegese-scientifique-du-coran#26461
Cebrâîl a écrit:
Roque a écrit:
- variantes dialectales non directement enseignées par Muhammad et impliquant une re-traduction en dialecte qoreshite par Zayd ibn Thâbit - ce qui pourrait expliquer les difficultés qu'il a rencontrée lors de ses deux recensions (une traduction n'est jamais une action anodine fusse dans la même langue) ;

Je vais reprendre les développements donnés par notre ami Yahia sur son blog, en les citant point par point pour clarifier la discussion, car on ne peut pas faire l'impasse sur un sujet aussi important. Et puis les "signes diacritiques" ont leur place sur ce fil : voir la vidéo Edouard-Marie Gallez.

:arrow: http://lectures-orients.over-blog.fr/article-le-coran-de-l-oral-a-l-ecrit-69235670.html

1. Le coran fut d'abord récité, mais dès la deuxième période de la Mekke, il fut recueilli par des « scribes de la révélation » ( kâtib al-wahy) parmi lesquels principalement Zayd ibn Thâbit, sur des supports très divers, nommés ṣuhuf (feuilles).

2. Une première recension en fut ordonnée par Abû Bakr à Zayd ibn Thâbit, mais ne fut pas diffusée. D'autres recension coexistaient, à leur propre initiative auprès d'Ubayy ibn Ka'b, 'Abdallâh ibn Mas'ûd, Abû Musâ al Ash'arî,etc... Ce premier corpus d'Abu Bakr fut gardé par Hafṣa, fille de 'Umar.
Il convient de noter que ces recensions n'étaient pas destinées à être lues, mais bien à être récitées, par des lecteurs-récitateurs (qâri /qurrâ'), un peu à la manière des râwi, précédemment cités. De la sorte, des différences apparurent dans les récitations et différentes compréhensions amenant des tensions .

3. Une deuxième recension fut dès lors ordonnée par 'Uthmân au même Zayd ibn Thâbit, mais aidé par une commission, sur base de sa première recension. Cette fois, elle fut officiellement publiée, c'est à dire que le résultat en fut envoyé dans les capitales des différentes provinces (amṣâr), et que la destruction des autres versions fut ordonnée. Cette destruction fut contestée par les lecteurs (Qurrâ'), moins pour des raisons plus professionnelles que religieuses . Pendant un moment,l'un d'entre eux, Ibn Ma'sûd, gouverneur de Kûfa, a même imposé son propre exemplaire dans sa région.

4. Ces qurrâ' se permettaient, à l'instar de récitateurs de poésie, d' « améliorer » le texte à leur goût, du moment que le sens était sauf, à leur estime...Le procédé utilisé en poésie, avec ses variantes trop libres, ne pouvait être accepté plus longtemps pour le texte sacré.

5. Le corpus 'uthmânien, (muṣḥaf), était donc nécessaire, mais ne comprenait alors qu'un squelette illisible par quiconque ne connaissait pas le texte par cœur. Il ne notait en effet ni les voyelles ni les signes diacritique (ces signes, qui dans l'alphabet arabe classique, distinguent une lettre de deux , trois voire quatre consonnes différents, mais s'écrivant de la même façon). Sans parler de quelques variations mineures des copies 'uthmâniennes, ce texte permettait donc encore des lectures divergentes. Les qurrâ' ont donc continué un certain temps de profiter d'une certaine liberté.

6. Au 10° siècle , on canonisa 7 de ces diverses façons de lire qui remontaient à 7 lecteurs du 8° siècle : Nafi', Ibn Kathîr, Abû 'Amr ibn al'Ala', Ibn 'Amîr, 'Asim, Hamza ibn Habîb, al-Kisâ'î.
Ils étaient de la même génération que les transmetteurs de poésie (râwiyât), ayant la tendance de rectifier le texte selon la rectitude de la langue. Puis le codex 'Uthmânien s'imposa,en 750, et les lectures se figèrent dans les 7 écoles précitées.
Le développement ultérieur de cette science est caractérisée par un attachement de plus en plus fort au codex 'Uthmânien, et par la victoire définitive de la tradition, au plus tard au 10°siècle.

Et j'ajoute ici un argument de notre ami Yahia développé sur le fil en question :

7. En fonction de sa diffusion orale et de son apprentissage par cœur, le texte coranique est très difficile à « falsifier » : les témoins, ayant derrière eux une très abondante masse de disciples ayant suivi et appris par cœur leurs textes.

Autres points développés par le docteur L.B. brown (à toi de vérifier ces points, puisque tu considères cet auteur comme non fiable) :

8. Des milliers de sahaba (Les musulmans qui ont vécu et interagi avec le prophète Mohammed) ont unanimement approuvé l’enregistrement écrit du Saint Coran. Tous ces sahaba ont mémorisé des portions du Coran et plusieurs étaient des hafith, ayant mémorisé le Coran dans sa totalité. Lorsque le Coran fut rassemblé en un livre, plusieurs sahaba possédaient des copies personnelles de leur propre enregistrement. Plusieurs de ces copies étaient incomplètes et d’autres (comme celles de Abdullah ibn Massoud, Ubay ibn Ka’ab et Ibn Abbas), bien que correctes pour une certaine lecture, ne permettaient pas d’effectuer les multiples lectures qui constituent un des miracles du Coran. Par conséquent, ces enregistrements partiels ne furent pas reconnus, même par leurs propriétaires, comme ayant été complets ou faisant autorité.

9. Le seul enregistrement écrit du Coran ayant été unanimement accepté fut le moushaf, rédigé par Zaid ibn Thabet par ordre d’Abou Bakr.

Roque

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Message  Roque Dim 15 Avr - 19:29

Oui, Cebrâîl, je connais ce texte de Yahia : http://lectures-orients.over-blog.fr/article-le-coran-de-l-oral-a-l-ecrit-69235670.html depuis qu'il s'est connecté pour la première fois sur ce forum sur : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t46-debats-sur-la-mise-par-ecrit-du-coran sujet miroir de : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t47-debats-sur-la-mise-par-ecrit-des-evangiles.

Le texte de Yahia est détaillé et très intéressant, il se veut pour une part descriptif de la tradition musulmane, mais pour une autre critique - soutenant plutôt l’idée d’une élaboration progressive et humaine du Coran - et non le dogme de l’immuabilité du Coran que tu sembles soutenir.

rosarum a écrit:C'est ce que disent les musulmans, mais on n'a d'autre choix que de les croire sur parole ou pas
Sur le plan historique – faute d’autres sources – il semblerait que l’alternative serait soit de recevoir l’ « histoire » telle qu’elle nous est rapportée par les sources islamiques, soit de tout rejeter : c’est-à-dire de « rejeter le bébé avec l’eau du bain ». C’est une situation un peu embarrassante quand même et même un peu désepérante par la rupture de dialogue que cela implique. Si on dépasse cette position de « tout ou rien » on peut considérer d’une façon plus modérée que cette « histoire officielle » servie par les sources musulmanes aura statut d’argument sans être pour autant une preuve décisive – au regard d’une démarche rationnelle. Cette position plus souple consiste à reprendre les éléments « de l’histoire officielle » disponibles mais en en s’interrogeant sur certains détails signifiants dont le sens a pu être inversé pour bâtir le dogme de l’immuabilité du Coran –défendus par la version officielle de l’Islam conservateur.

Passant outre à ce « tout ou rien », je pense possible de faire une lecture critique de ces sources musulmanes. Les points qui me paraissent obscurs – malgré toutes les explications – sont au nombre de deux et concernent l’activité de Zayd ibn Thâbit :
1. Pourquoi Zayd ibn Thâbit a-t-il fait état de très grandes difficultés pour la première et, plus étonnant encore, pour la seconde recension ?
2. De quelle nature ont été les choix et arbitrages effectués sur le texte du Coran par Zayd ibn Thâbit et ses deux commissions lors de la première et, plus étonnant encore, pour la seconde recension ?

En gros, mon analyse critique passe par un essai de « compréhension opérationnelle », c’est à dire : des causes, du processus, des difficultés, des méthodes, des étapes et des objectifs de ces deux recensions « techniquement » à la charge de Zayd ibn Thâbit et des commissions qui l’assistaient. Cette analyse critique est simplement beaucoup plus détaillée que ce qui est couramment fait.

Sans avoir grande érudition, il est possible de voir qu’il y a quelques problèmes non résolus. J’appuie cette analyse critique sur le texte proposé de Yahia et sur quelques autres articles supplémentaires :

:arrow: http://oumma.com/Voyages-aux-sources-du-Saint-Coran%2C1237 et trois autres articles du Dr Abdallah Thomas Milcent à la suite de celui-là ;
:arrow: http://www.islamophile.org/spip/Le-Coran-a-l-epoque-de-Uthman.html paru sur oumma.com du Dr `Abd Allâh Shehâtah ;
:arrow: http://www.sajidine.com/vies/compagnons/zayd_ibn_thabit.htm sur sajidine.com , auteur musulman non précisé ;
:arrow: http://www.paperblog.fr/546383/le-coran-dans-tous-ses-etats-enquete-sur-la-compilation-la-collecte-et-la-redaction-du-texte-coranique/ qui est le commentaire d’un article paru dans le Dictionnaire du Coran paru en 2007, fruit du travail d’une équipe internationale d’une trentaine de contributeurs sous la direction du Pr Mohammad Ali Amir-Moezzi, lui-même musulman.

Tous les auteurs des trois premiers liens sont musulmans et seulement environ 40% des contributeurs internationaux du dernier ouvrage collectif.


PLAN D'EXPOSE

- Le rasm d’Uthman ;
- Le travail de Zyad ibn Thabit ;
- La période entre le rasm d’’Uthman et la fixation définitive du texte coranique.


LE RASM D’UTHMAN (H 30 à H35)

Je tiens pour acquis que le rasm d’Uthman est - à quelques détails, versets ou sourates près - celui dont nous disposons actuellement. « A quelques détails près » : pour ne citer qu’un « détail » avéré par un manuscrit higazi de la fin du 7ème siècle disponible à la British Library de Londres (OR 2165, voir : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t46p15-debats-sur-la-mise-par-ecrit-du-coran#1512 ), on constate qu’à cette époque le « alif » peut être omis sous la main parfois du même scribe pour le même mot (instabilité orthographique). L’orthographe du Coran a évolué. C’est bien ce qu’il est convenu d’appeler une « variante ». Les adjonctions des points diacritiques sont aussi des variantes potentielles, sauf preuve du contraire. Il y a aussi les variantes relevées, par [b]piwi et rosarum - sur le sujet connexe - car ce qui peut être considéré comme " variante" est très vaste : les changements d’un point, d’une lettre, d’un mot ou du sens d’un mot sont des « variantes » - mais le problème que je veux souligner n’est pas là.

Le problème principal vient de la question de savoir précisément ce qui s’est passé avant tout travail de recension commandé par Abu Bakr, y compris du vivant de Muhammad et à partir de la fixation du rasm d’Uthman jusqu’à la fixation du texte définitif certainement après al Khalil ibn Ahmad al Farahbi (H169 ; 789) qui invente les voyelles brèves. Mais éventuellement plus tard étant donnée la lente diffusion de cette écriture systématisée et en raison de la canonisation des sept lectures (qirâ’ât) au 3ème siècle rétroagissant sur le choix de vocalisation du rasm d’Uthman.


LE TRAVAIL DE ZAYD IBN THABIT (H1 à H35)

Parmi les difficultés rencontrées (texte 1 et 2 dans le spoiler qui suit) par Zaïd Ibn Thabit lors de la première recension (H1 à H2 ; 733 à 734) on peut citer :

1. La collecte exhaustive – autant que possible - des supports (suhuf) de la récitation de Muhammad (que nous appelerons les " suhuf de Muhammad " pour faire court) probablement concentrés aux mains des « secrétaires de la révélation » (kâtib al wahy, au nombre de 48 selon une source) et parmi les grand compagnons de Muhammad (texte 3) - avec Zaïd Ibn Thabit à la tête de ces secrétaires, probablement plus d'ne dizaine d’années du vivant même de Muhammad ;
2. L’audition des récitations (quelques-unes ou toutes ?) des secrétaires de la révélation et des grands compagnons de Muhammad survivants après la bataille d’Al-Yamâmah (H11 ; 633), c’est-à-dire de ceux qui savaient le Coran par cœur (huffâz) – à la tête desquels on trouve encore Zaïd Ibn Thabit, étant lui-même huffâz. Le nombre de ces survivants n’est pas connu précisément ;
3. Le problème de la mise en ordre des sourates (texte 2), mais certains hadiths suggèrent plutôt que cette mise en ordre des sourates aurait été prescrite par Muhammad, lui-même, notamment lors des deux dernières récitations solennelles juste avant sa mort - donc Zayd Ibn Thabit n’aurait pas dû ignorer cet ordrage de sourates. Il ne s’agit pas d’une question donnant l’occasion de variations importantes sur le texte du Coran ;
4. La dialectisation de la récitation du Coran (texte 4) – à ne pas confondre avec les accents régionaux où seule la prononciation des mots est modifiée, non la lettre ou le sens. Ce fait pose d’abord la question du non-respect – au début de l’Islam - de la « lettre » de la révélation qui aurait été faite en arabe qoreshite - et la question de la tolérance de cette pratique contraire à ce que prétend l’orthodoxie la plus conservatrice de l’Islam. Ceci pose aussi la question de la re-traduction éventuelle par Zayd Ibn Thabit en arabe qoreshite pour la confection déjà (H12 ; 734) du premier codex unique (texte 4) : « le codex entre les deux couvertures. » Ce codex d’Hafsa pourrait donc résulter de choix et d’arbitrages de Zayd Ibn Thabit sur la lettre du Coran – ce qui signifie éventuellement existence de variantes et manipulation - et non simplement de l’enregistrement d’une récitation commune connue de tous ;
5. Les diverses récitations alternatives de la révélation introduites ou tolérées par Muhammad lui-même comme préservant le sens générale du texte (texte 5) à ne pas confondre avec le point suivant :
6. Les variantes de récitation issues de la mémorisation sans support écrit de la récitation de Muhammad apparues avant la première recension (texte 5) avec des causes variées possibles : incompréhension, défaut de mémorisation ou modifications intentionnelles - qu'on ne peut jamais exclure. En ce qui concerne la mémorisation, une explication semble possible étant donné qu’il existait deux écoles d’apprentissage par cœur chez les premiers arabes : « al hafdh bi al ma’na » (l’apprentissage selon le sens) et « al hafdh bi allafdh » (l’apprentissage à la lettre) - le premier procédé autorisant la substitution de synonymes - ce qui constitue des " variantes ". C’est un peu ce que dit Yahia :
Yahia a écrit:Il convient de noter que ces recensions [notamment celle conservée par Hafsa] n'étaient pas destinées à être lues, mais bien à être récitées, par des lecteurs-récitateurs (qâri /qurrâ'), un peu à la manière des râwi, précédemment cités. De la sorte, des différences apparurent dans les récitations et différentes compréhensions amenant des tensions .
Mais alors se pose une question simple : si le Zayd Ibn Thabit connaissait le texte par cœur, il n’avait qu’à l’écrire ! Pourquoi une commission ? Pourquoi convoquer un conseil, sinon parce qu’il y avait déjà des divergences et que le texte sacré été déjà le résultat d’un compromis, d’une délibération et non le simple enregistrement d’une récitation par cœur connue de tous, procédure que supposerait des choix et d’arbitrages de Zayd Ibn Thabit– et d’éventuelles et manipulation sur la lettre du Coran - et non simplement de l’enregistrement d’une récitation commune connue de tous. L’article du dictionnaire du Coran pose la même question et quelques autres : « Pourquoi ce codex unique d’Hafsa n’a-t-il pas été remis au calife suivant : ‘Umar ibn Al Khattab, également le propre père d’Hafsa, après la mort d’Abu Bakr ? »

:arrow: http://www.paperblog.fr/546383/le-coran-dans-tous-ses-etats-enquete-sur-la-compilation-la-collecte-et-la-redaction-du-texte-coranique/
« Quand il [Zayd ib, Thabit] fut enfin convaincu de la nécessité de ce travail, il convoqua une commission composée de compagnons du Prophètes ayant appris par cœur les sourates et il fit appel également aux fragments écrits. Mais si le scribe connaissait par cœur le texte, il n’avait qu’à l’écrire! Pourquoi une commission ? Or, il convoqua un conseil, ce qui laisse penser qu’il y a des divergences et que le texte sacré a été dès les premiers temps objet de consensus entre les compagnons. Le Coran est-il le résultat d’une réunion, ou même de plusieurs.

Toujours est-il que Zayd travailla avec son équipe et remit le résultat à Abu Bakr lui-même. A sa mort, cet exemplaire unique, appelé par les commentateurs de la Tradition « le codex [qui se trouve] entre les deux couvertures », échut entre les mains de sa fille Hafsa, épouse du Prophète. Pourquoi ce codex n’échut-il pas au Calife ‘Umar ibn Al Khattab après la mort d’Abu Bakr ? Pourquoi celui-ci ne l’a-t-il pas promu au rang de Coran officiel ? Tout se passe comme si ce codex était destiné à un usage privé et non étatique.

Pendant ses dix ans de règne, ‘Umar n’éprouva pas le besoin de compiler le Coran. L’exemplaire de Hafsa, dit aussi « les feuilles de Hafsa », semble lui suffire. »

Parmi les difficultés rencontrées (texte 1 et 2) par Zayd Ibn Thabit lors de la seconde recension (H30 à H35; 650 à 655) on peut citer :

Les mêmes difficultés que 1 à 6 ci-dessus amplifiées par le temps écoulé et d’autres encore :
7. Les récitations variantes issues de recensions privées écrites du vivant de Muhammad ou peu après sa mort – celle de Salîm ibn Mâqil mort à la bataille d’Al-Yamâmah (H11 ; 633) ou celle d’Ubayy ibn Ka’b (H21 ; 643) bien attestée - antérieure de 7 ans à la seconde recension de Zayd Ibn Thabit ;
8. L’absence totale de vocalisation de l’arabe dans les 65 premières années de l’Hégire (jusqu’à 685) favorisant l’apparition de jeux d’interprétation qui auront éventuellement donné naissance - mais beaucoup plus tard - aux fameuses lectures (qirâ'ât) canonisées au 3ème siècle de l’Hégire ;
9. Les divergences au sein même de la commission de la seconde recension encore présidée par Zayd Ibn Thabit. Le hadith cité (texte 7) indique qu’il y a du avoir dans cette commission une re-traduction des récitations en arabe qoreishte et que cela pouvait poser un problème puisque Zayd Ibn Thabit était ansarite, non qoreishite. On a là encore l’indication que la commission a dû faire des arbitrages sur le texte du Coran – et non simplement prendre note d’une récitation commune connue de tous.

Il se pose encore une question simple : pourquoi le même Zayd Ibn Thabit a-t-il du recommencer le même travail 25 ans après le premier, déjà fixé par écrit dans un codex unique dûment conservé à cette époque : le support (feuilles) de Hafsa ? On comprend bien que le troisième calife ‘Uthman ibn ‘Affân ait voulu se lancer dans l’entreprise d’édition et de diffusion du Coran à grande échelle. Ce système est de conception opposée au système traditionnel des copies privées qui a prévalu au temps d’Abu Bakr et d’Omar ibn al-Khattâb – était effectivement devenu nécessaire. Mais il est beaucoup plus difficile de comprendre pourquoi ‘Uthman aurait demandé à Zayd Ibn Thabit – 25 ans après – de reprendre exactement le même travail, alors que bien évidemment les huffâz - ceux qui connaissaient le Coran par cœur - était de moins en moins nombreux. Il est difficile de comprendre ce qu’il a bien pu chercher à retrouver au-delà de la première recension : « les feuilles de Hafsa » qu'il avait entre ses mains. L’argument « d’unification et d’uniformisation » ( http://www.sajidine.com/vies/compagnons/zayd_ibn_thabit.htm ) du texte du Coran ne tient pas non plus car ce « codex entre deux couvertures » d’Hafsa était déjà précisément ce Livre unifié et unique souhaité par ‘Uthman. Enfin l’argument d’une uniformisation du texte du Coran est, à nouveau, un argument soulignant éventuellement l’existence de variantes nécessitant une activité de la commission. L’activité de Zayd Ibn Thabit aura alors consisté à faire des choix, des arbitrages et à manipuler éventuellement le texte du Coran – et non simplement enregistrer un texte commun connu de tous. L’objectif assez politique de cette commission aurait été de réaliser un consensus en présence de divergences menaçant l’unité de l’Islam naissant. La question du motif beaucoup plus politique que technique (éditotion et diffusion) de cette seconde recension de Zayd Ibn Thabit est bien posée par le Dictionnaire du Coran.

:arrow: Sur http://www.paperblog.fr/546383/le-coran-dans-tous-ses-etats-enquete-sur-la-compilation-la-collecte-et-la-redaction-du-texte-coranique/
« ‘Uthmân fit donc appel au même Zayd ibn Thâbit et lui demanda de composer une nouvelle commission dont l’identité des membres n’est pas toujours certaine. On demanda son exemplaire à Hafsa mais on ne s’en est pas contenté. Encore une fois, la mémoire des compagnons et les fragments sont amplement sollicités. Zayd, en acceptant la même mission que celle qu’il a mené à peu près 25 ans auparavant, doutait-il de son premier travail au service d’Abu Bakr ? Le Coran qu’il avait collecté en ce moment-là aurait-il changé depuis pour nécessiter une deuxième collecte ? Deux hypothèses peuvent expliquer cette attitude : ou bien Zayd n’était pas satisfait du premier travail de collecte, considérant par exemple que des morceaux entiers du Coran n’étaient pas recensés, ce qui rendait nécessaire une nouvelle recension. Ou bien, l’état ‘Uthmânien avait besoin d’une légitimité face à ses nombreux opposants et comptait la tirer de l’entreprise même de l’établissement du texte coranique. »
Deux hypothèses donc : soit Zayd Ibn Thabit a voulu perfectionner son premier travail jugé incomplet, soit ‘Uthman a voulu asseoir la légitimité du Coran et sa propre légitimité par voie d’autorité.

Les destructions ordonnées par ‘Uthman ibn ‘Affân : 1. Des supports de Muhammad, lui-même, et 2. des « feuilles de Hafsa » (d’abord restituées, mais détruites secondairement après la mort d’Hafsa) plaident fortement pour la seconde hypothèse. La destruction après décision de justice, en 1007, du codex coranique privé d’Ibn Mas’ud plaide dans le même sens. Ce sont des arguments par la destruction et le déni en faveur de l’existence de variantes du Coran. Si on mesure bien l’ordre de destruction d’Uthman, il est simplement scandaleux et blasphématoire d'un point de vue religieux . Il semble bien que des musulmans lui en aient fait grief – comme cela est bien relevé dans le texte de Yahia

Spoiler:

A suivre.

Roque

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Le dogme de l'immuabilité du Coran ou l'hypothèse de son élaboration progressive et humaine. Empty Re: Le dogme de l'immuabilité du Coran ou l'hypothèse de son élaboration progressive et humaine.

Message  Roque Dim 15 Avr - 20:47

LA PÉRIODE ENTRE LE RASM D’UTHMAN ET LA FIXATION DÉFINITIVE DU TEXTE CORANIQUE

Pendant cette période un certain nombre de variantes au texte original du Coran ont pu encore voir le jour avec comme causes :

10. Les récitations variantes issues de recensions privées écrites après la fixation du rasm d’Uthman, notamment la recension propre à ‘Abb al Malik ibn Marwan (H65 à H85 ; 685 à 705) et celle d’Ibn Mas'ud - écarté de la seconde recension de Zayd Ibn Thabit et de la fixation du rasm d’Uthman ;
11. Les améliorations « poétiques » du texte du Coran signalées par Yahia :
Yahia a écrit:Ces qurrâ' se permettaient, à l'instar de récitateurs de poésie, d' « améliorer » le texte à leur goût, du moment que le sens était sauf, à leur estime...Le procédé utilisé en poésie, avec ses variantes trop libres, ne pouvait être accepté plus longtemps pour le texte sacré.
12. Le développement de ces variations – quelque qu’en soit l’origine – en sept lectures codifiées et canonisées au 3ème siècle de l’Hégire (10ème siècle) dont fait également état Yahia :
Yahia a écrit:Au 10° siècle, on canonisa 7 de ces diverses façons de lire qui remontaient à 7 lecteurs du 8° siècle : Nafi', Ibn Kathîr, Abû 'Amr ibn al'Ala', Ibn 'Amîr, 'Asim, Hamza ibn Habîb, al-Kisâ'î.
Ils étaient de la même génération que les transmetteurs de poésie (râwiyât), ayant la tendance de rectifier le texte selon la rectitude de la langue. Puis le codex 'Uthmânien s'imposa, en 750, et les lectures se figèrent dans les 7 écoles précitées.
Le développement ultérieur de cette science est caractérisée par un attachement de plus en plus fort au codex 'Uthmânien, et par la victoire définitive de la tradition, au plus tard au 10°siècle.
13. La tendance à rectifier le texte selon la rectitude de la langue et de l’orthographe – définies postérieurement à la fixation du rasm d’Uthman - comme le suggère le texte qui précède de Yahia.


CONCLUSION PROVISOIRE

Nous avons parlé, en introduction, de « certains détails signifiants dont le sens a pu être inversé » pour bâtir le dogme de l’immuabilité du Coran.

Ce détail signifiant est le fameux hadith d’al-Bukhârî (texte 5) qui se termine par la formule en partie claire et en partie ambigüe : « Le Coran est révélé selon sept variantes de récitation (harf). Récitez donc celle qui est facile pour vous ». Ce hadith indique que les sept variantes de récitation ont été données avec la révélation – donc du vivant de Muhammad et que les différences et divergences ont suivi, comme dans la présentation suivante (texte 5) :
« Ils avaient alors diverses manières de réciter le Coran selon les différents modes dans lesquels il avait été révélé. Les gens différèrent alors dans la récitation et leurs divergences grandirent … »

Nous remettons en cause l’authenticité de ce hadith pour les cinq raisons suivantes :

1. L’absence de vocalisation fixée du texte arabe - jusqu’au 9ème siècle - ne permet pas de prouver l’existence de ces sept lectures (qirâ’ât) ni du temps de Muhammad, ni lors des deux premières recensions ;

2. La réception officielle tardive de ces 7 lectures au 3ème siècle de l’Hégire – pratiquement 200 ans après la date de transmission alléguée par le hadtih d’al-Bukhârî (texte 5) ;

3. Le bon sens pratique qui permet de comprendre pourquoi et comment un rasm non vocalisé peut se développer : A. En récitation " fidèle " mais utilisant des synonymes, puis B. En variations interprétatives ou poétiques et C. Tendant à se fixer après une assez longue évolution sous la triple influence du :
o Développement du droit et de la codification des usages ;
o De l’essor de la culture arabe : transmetteurs de poésie (râwiyât) et réflexion philosophique et théologique (et scientifique), etc ... ; et
o De l’organisation de l'enseignement et de la transmission de l’Islam, etc.

4. La cohérence explicative de cette hypothèse - de bon sens ou rationnelle – prenant en compte en même temps :
o Les craintes de Zayd Ibn Thabit en présence de divergences graves menaçant l’Islam naissant et qu’on lui donne à gérer ;
o La procédure de consensus adoptée (commissions, réunions) destinée à maintenir la cohésion des parties tout à fait différente du simple l’enregistrement d’un texte commun déjà connu de tous – qu’on aurait pu attendre ;
o La prise en compte de cette procédure comme la première étape d’une opération visant à un contrôle absolu sur les textes fondateurs de l’Islam - logiquement conclu par un acte d’autorité et la force armée, l’élimination des variantes (destruction des « suhuf de Muhammad », du codex de Hafsa, des recensions privés) et relayé par la justice (destruction du codex d'ibn Mas'ud) ;
o La prise en compte de cette opération de consensus et de contrôle absolu comme un traitement de déviances avérées et des multiples causes d’apparitions de variantes du texte coranique illustrées par notre essai « compréhension opérationnelle » de l’élaboration du Coran – en 13 points – ci-dessus ;
o L’apparente répétition du travail de Zayd Ibn Thabit trouve son explication : il ne s’agit pas d’une répétition mais d’un prolongement : sous Abu Bakr a eu lieu l’essentiel de la collecte sans idée précise d’édition en grand du texte coranique, puis sous Uthman la réalisation des mushaf (école de scribes, atelier de fabrication des mushaf) et la diffusion institutionnelle d’un codex désormais standard et unique qui a dû être appueée par la raison d’état avec une opération en deux temps : nouvelle recherche de consensus et contrôle absolu sur cette diffusion. Sans ce contrôle absolu, l’entreprise éditoriale - par ailleurs justifiée du calife Uthman – aurait risqué un échec et un schisme ;

5. L’idée même que ce seraient « les 7 lectures (qirâ’ât) enseignées dès le départ qui seraient à l’origine ou auraient précèdé les divergences et disputes ultérieures » apparaît – maintenant qu’on y prend garde - comme très irrationnelle. Nous suggérons que c’est l’inverse qui s’est produit : les divergences et disputes ont précédé et la fixation du rasm et la canonisation des sept lectures (qirâ’ât). L'idée est que le rasm d'Uthman - globalement respecté - a constitué une trame sur laquelle de nombreux niveaux d'interprétation ont été ajoutés et qu'il a fallu entre deux et trois siècles pour connaître les contours de cet ensemble interprétatif, le dénombrer, le codifier et le recevoir comme canonique - en un mot : l'institutionnaliser.

La remise en cause de l’authenticité du hadith de Boukhari est totalement inacceptable et choquante pour les tenants du dogme de l’immuabilité du Coran. Pourquoi ? Simplement parce que si le vrai ordre des choses fonctionne en sens inverse du hadith de Boukhari, les sept lectures du Coran apparaissent elles-mêmes comme autant des variantes d’origine humaine venant en plus du texte saint initial. L’hypothèse qui surgit est alors celle d’une élaboration progressive, humaine du texte du Coran à partir du rasm d’’Uthman !


Au fond, Cebrâîl le débat se situe – de mon point de vue – entre les musulmans eux- mêmes, c’est-à-dire entre les tenants du dogme de l’immuabilité du Coran et les tenants d’une élaboration progressive, humaine du texte du Coran à partir du rasm d’’Uthman. Qu'en penses-tu ?

Roque

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Message  Roque Mer 18 Avr - 19:59

Mon propos n'est pas, maintenant, de revenir sur les trois recensions du Coran et les multiples copies privées qui ont été détruites. On peut se reporter pour en savoir plus sur le Dictionnaire du Coran de 2007.
:arrow: http://www.paperblog.fr/546383/le-coran-dans-tous-ses-etats-enquete-sur-la-compilation-la-collecte-et-la-redaction-du-texte-coranique/

Plus intéressant, en quoi consistent ces lectures ?

Concrètement - quatre exemples (vrais je suppose) sur :
:arrow: http://www.biblecoran.net/t697-coran-infalsifiable#13231

Le verset [2.125]:
- chez Hafs : واتخذوا (wathakhIdou = vous devez prendre)
- chez Warsh :واتخذوا (wathakhAdou = ils ont pris)

Le verset [3.146] :
- chez Hafs : قاتل (Qaatala = a combattu)
- chez Warsh : قتل (Qutila = a été tué)

Le verset [2.140] :
- chez Hafs : تقولون (taqouloun= vous dites)
- chez Warsh : يقولون (yaqouloun= ils disent)

Le verset [7.57]
- chez Hafs : بشرى (bushra = bonne nouvelle)
- chez Warsh : نشرا (nuchuran = dispersés)

On voit qu'il s'agit d'un système ou d'un fonctionnement qui joue :

- soit sur la vocalisation et qui n'est possible que si les voyelles brèves restent indéfinies [2.125] et [3.140]. De fait dans les deux exemples ci-dessus les voyelles brèves sont absentes ;

- soit l'identifcation d'une lettre : b ou y pour [2.140], b ou n [7.57] qui n'est possible que si les points diacritiques restent indéfinii. De fait dans les deux exemples ci-dessus les points changent de place.

L'impression immédiate est qu'il s'agit de libertés imaginatives et d'interprétation résultant de la lettre souple ou lacunaire (absence de voyelles brèves et de points diacritique) du rasm d'Uthman. Le procédé de changement d'une consonne ressemble aux assonances qui est un procédé de poésie libre - existant par exemple en araméen dans le genre : " traditore traduttore " en italien. Ce fonctionnement ressemble au système de jeux sur les racines ou de jeux de mots générateurs de polysémie qu'on retrouve dans les récitations orales et les contes, la Bible aussi, etc. (production spontanée des griots et récitants en interaction avec leurs auditoires avec effet de surprise, effet de sens, effet de répétition et donc de mémorisation, effet comique, etc ...).

Au niveau du sens, on peut considérer que le sens est voisin dans deux cas : [2.125] et [2.140], mais très différent ou opposé dans les deux autres cas : [3.146] et [7.57].

En rigueur de terme ce fonctionnement qui peut être considéré comme créatif est - chaque fois - une variante au niveau de la lettre et du sens du texte. Cette possibilité de variation est beaucoup réduite pas un écriture comme le grec, naturellement vocalisée de façon parfaitement précise. Le Coran standard est actuellement parfaitement vocalisé et il n'est plus possible de pratiquer une lecture Hafs ou Warsh sans avoir en main un texte vocalisé différent - c'est à dire un Coran différent. Le flou sur ce qui est " variante " ou " pas variante " n'est plus possible à la différence du début de l'Islam - avant l'invention des points diacritiques par Al Hajjaj ibn Yusuf vers H65 (+ 685) ou - avant l'invention des voyelles brèves par al Khalil ibn Ahmad vers H169 (+ 789).

On imagine bien que pendant ces quelques 150 ans d'évolution de l'écriture arabe vers une forme fixe et systématique, le développement de l'état, de la connaissance, de la science, du droit et de la culture (littérature, poésie, etc ...) de nombreux enrichissement ont pu être apprortés au rasm d'Uthman, à sa récitation et à sa compréhension. Tout cela est très naturel et correspond bien à la canonisation des sept lectures (qirâ'ât) au troisième siècle de l'Hégire (10ème siècle).

Mais les tenants de l'immuabilité du Coran veulent faire croire que toute cette évolution, cette richesse créative existait depuis le départ, dès la révélation. Le plus simple est de trouver quelqu'un qu a entendu, quelqueu'un qui a entendu un troisième ou un quatrième qui lui-même a entendu Muhammad dire que l'une ou l'autre des récitations est la bonne ou équivalente. Et le tour est joué. C'est cette fonction que remplit le hadith d'al Boukhârî que nous contestons : « Le Coran est révélé selon sept variantes de récitation (harf). Récitez donc celle qui est facile pour vous. » Pour ma part, je trouve ce verset contradictoire : d'une part il établit que les variantes existent depuis la révélation c'est à dire qu'elles ont l'autorité de Dieu, même et d'autre part Muhammad dit : « Récitez donc celle [récitation] qui est facile pour vous ». Etrange laxisme de Muhammad avec les Mots de Dieu (kalima), pourquoi n'a-t-il pas plutôt dis : « Appliquez-vous à savoir les sept récitations par coeur et récitez les sans faute» ? Pour moi ça ressemble à une justification a postériori devant un situation embarassante, c'est à dire : la prolifération après deux siècles des variantes sur le rasm d'Uthman.

Prétendre que ces variantions ont été enseignées dès le départ - dès la révélation - reste à prouver !Le hadtih d'al Bokhârî n'est qu'un argument - pas une preuve.


Dernière édition par Roque le Mer 18 Avr - 22:50, édité 1 fois

Roque

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Message  piwi Mer 18 Avr - 22:46

je n'ai pas tout lu car je suis fatigué ce soir mais merci pour ce fil.
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Message  Roque Jeu 19 Avr - 11:52

J'ai trouvé les sept lectures du Coran en pdf sur :
:arrow: http://www.aslama.com/forums/showthread.php/9923-Les-sept-Riwayates-(lectures-versions)-du-saint-Coran?s=9127cec5015c6c4b170d71898c5429e7

Chaque lectionnaire a deux rapporteurs ce qui donne :
1- Nafi’ê (version de Médine) :

1er rapporteur Qaloun : http://www.4shared.com/file/64988830/942f9f7c/online.html

2ème rapporteur Warche : http://www.4shared.com/file/64989634/2160110a/online.html


2- Ibn Kathir
(Mouqri’e) :

1er rapporteur Al Bezzi : http://www.4shared.com/file/64990520/7d383c31/.html

2ème rapporteur Qonboul : http://www.4shared.com/file/64990860/118c6a66/.html


3- Abou Âmr Ibn Al Âla’a (lectionnaire des gens d’Al Basra=Bassora) :

1er rapporteur Al Douri : http://www.4shared.com/file/64991814/e11c5fdd/.html

2ème rapporteur Chou’âyb Al Soussi : http://www.4shared.com/file/64992175/dd255cac/.html


4- L’Imam Ibn Âmir Al Dimashqi (lectionnaire des gens du Cham (Syrie)

1er rapporteur Hicham Ibn Âmir : http://www.4shared.com/file/64992642/6d238c49/.html

2éme rapporteur Ibn Dhakwane : http://www.4shared.com/file/64993624/6aa6e99f/.html


5- L’Imam Âssim (lectionnaire des gens de Kouffa)

1er rapporteur Chouâba : http://www.4shared.com/file/64994120/f55303ba/online.html

2ème rapporteur Hafs (lecture la plus répondue et qui est suivie dans la plupart des pays Musulmans) : http://www.4shared.com/file/64994867/8a6892/online.html


6- l’Imam Hamza

1er rapporteur Khalaf Ibn Hicham : http://www.4shared.com/file/64995628/467bfa68/online.html

2ème rapporteur Khallad Ibn Khalid : http://www.4shared.com/file/64997543/2fbcf2b4/online.html


7- Al Kissa’i

1er rapporteur Abou El Harith (El Layth Ibn Khalid Abou El Harith Al Baghdadi) : http://www.4shared.com/file/64996410/72bc5a19/.html

2ème rapporteur Al Douri (qui est également le 1er rapporteur d’Abou Âmr Ibn Al Âla’a) :
http://www.4shared.com/file/64996827/ceef651d/online.html

Source de tous les textes : le site Islamweb

Il semblerait qu'on se trouve en présence de 14 lectionnaires différents.
Une fois complètement vocalisés tous ces quatorze textes sont différents mais c'est le même Coran ?
C'est ça ?
Quelqu'un peut-il m'expliquer ?

Roque

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Message  -Ren- Jeu 19 Avr - 12:55

Roque a écrit:J'ai trouvé les sept lectures du Coran en pdf sur :
:arrow: http://www.aslama.com/forums/showthread.php/9923-Les-sept-Riwayates-(lectures-versions)-du-saint-Coran?s=9127cec5015c6c4b170d71898c5429e7
Merci pour ce lien :jap:

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Message  piwi Jeu 19 Avr - 13:38

je viens de me commander le livre : le dictionnaire du coran. c'est un livre qui traite le sujet de la compilation du coran et les problèmes impliquant l'immuabilité du coran. Je doute que les conclusions soient toujours impartiales (a cause d'une critique sur amazon.fr) mais ce qui est intéressant ce n'est pas la conclusion (que chacun peut se faire) mais les informations, les éléments qu'ils apportent avec les sources pour vérifier.

environ 28 euros pour plus de 900 pages (brochées en plus!) c'est vraiment pas cher.
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Message  -Ren- Jeu 19 Avr - 13:42

piwi a écrit:Je doute que les conclusions soient toujours impartiales
Si vous parlez de l'ouvrage dirigé par Mohammad Ali Amir-Moezzi, je peux vous garantir sa grande qualité.
Mais ce travail d'universitaires demeure un simple dictionnaire : il donne le point de départ, il faut ensuite aller chercher les ouvrages qu'il donne comme références pour creuser.

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Message  Roque Jeu 19 Avr - 13:43

piwi a écrit:je viens de me commander le livre : le dictionnaire du coran. c'est un livre qui traite le sujet de la compilation du coran et les problèmes impliquant l'immuabilité du coran. Je doute que les conclusions soient toujours impartiales (a cause d'une critique sur amazon.fr) mais ce qui est intéressant ce n'est pas la conclusion (que chacun peut se faire) mais les informations, les éléments qu'ils apportent avec les sources pour vérifier.

environ 28 euros pour plus de 900 pages (brochées en plus!) c'est vraiment pas cher.
J'avais mis en doute une information sur un autre point, mais Ren m'a dit que c'étaient des gens sérieux.
Je pense qu'un musulman sera meilleur juge que moi.

28 euros par ce temps de crise ... félicitations :pff:

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Message  piwi Jeu 19 Avr - 14:19

Roque a écrit:28 euros par ce temps de crise ... félicitations :pff:

la crise de la connaissance et du savoir peuvent couter bien plus ^^
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Message  piwi Jeu 19 Avr - 14:21

dans un autre post, j'ai demandé où on peut trouver : le livre des livres. il traite du même sujet.

les éditions les 12 vont bientôt en publier une traduction française : quel scoop !

présentation du livre et du traducteur (américain) :
https://www.dailymotion.com/video/xcktt7_coran-le-livre-des-manuscrits-ibn-a_webcam
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Message  Roque Ven 20 Avr - 10:47

:arrow: http://www.zamanfrance.fr/article/le-coran-un-livre-pour-sept-lectures

Du 25 au 27 janvier dernier, s’est tenue à Casablanca la VIIe édition du Prix international Mohammed VI de mémorisation et de psalmodie du Saint Coran. Au Maroc, la récitation du Coran se fait selon la lecture (qirâ’a) dite « de Warsh (d’après Nâfi‘) ». Il s’agit de l’une des deux versions actuellement les plus en usage dans le monde musulman avec celle dite « de Hafs (d’après ‘Âsim) ». Majoritaire, cette dernière a reçu en 1923 une sorte de sanction officielle en étant adoptée pour l’édition égyptienne standard. Il existe au total 14 lectures admises du Coran, parmi lesquelles 7 sont considérées comme canoniques. Néanmoins, ces quatorze variantes ne différent pas fondamentalement entre elles et n’affectent donc pas, globalement, le sens du Texte. Les différences sont d’ordre phonétique — kuffâr / kuffêr, « mécréants » —, morphologique — ‘amilat / ‘amilat-hu, « ce que fit » —, lexicographique — kabîr, « grand » / kathîr « nombreux » — et plus rarement syntaxique — wa-bi-l-Zubur wa-bi-l-Kitâb / wa-l-Zubur wa-l-Kitâb, « (avec) les Psaumes et le Livre ». Très tôt, le Coran a été conservé sous une forme orale et mis par écrit, du vivant même du Prophète ou peu après sa mort.

Donc sur 14 lectures, il y en a 7 qui ne sont pas canoniques ... et pourquoi, sur quels critère s'il vous plait ?



Cette vidéo sans doute jugée très instructive du point de vue de certains musulmans mélange très légèrement la question des dialectes préexistants à la révélation, la question des difficultés de prononciation, celle des habitudes acquises et celle des variantes de récitation (harf) ou même du texte coranique écrit. Mise à plat cette argumentation est un faux semblant manquant de logique. On apprend que le Coran initialement récité selon une façon unique aurait - sur demande de Muhammad à l'ange Gabriel - pu se réciter selon deux variantes (harf), puis après une seconde demande de Muhammad : selon trois variantes (harf) et enfin après une troisième demande de Muhammad : selon sept variantes (harf). Une question alors : pourquoi avons nous 14 variantes (voir les liens ci-dessus) si Allah n'en a autorisé que sept sur demande de Muhammad ?

Cette histoire vraiment pas très simple ne repose qui sur des hadiths - pas du tout sur le Coran. C'est à dire qu'elle ne repose que sur des arguments - non sur des preuves sûres - à usage interne pour ceux qui sont déjà convaincus. Cependant vu de l'extérieur, c'est, à la fois, un peu difficile à comprendre et à croire, me semble-t-il ! :mm:

On a quand même l'impression d'une complexité complètement inaccessible au commun des mortels ou d'une pénible justification - après coup - de variantes coraniques apparues spontanément dans les deux premiers siècles de l'Hégire.

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Message  Mamun Ven 20 Avr - 12:49

Salam, La seule fois où j'ai entendu parlé des variantes de lecture, il s'agissait de variantes de lecture à l'époque du Prophète. Point. Le hadith sur les 7 variantes, je ne connaissais pas, comme la majorité des musulmans je crois. La vidéo en ligne montre un pointillisme et un souci de l'uniformisation caractéristique de toute une pensée rétrograde et passéiste (sûrement des salafis). Moi personnellement, et en tant que musulman, j'estime que cette vidéo tient en un mot "bidonnerie". Je ne lui accorde aucun crédit.

Car contrairement à ce que dit la vidéo; les différentes lectures impliquent parfois une légère variation dans le mot et/ou dans la prononciation, par exemple la lettre "N" est souvent remplacée par "ay'. Example : "Wa maN ya'mal mithaqala..." à l'écrit donnera à l'oral "Wa maAY ya'mal..." parfois les terminaisons des mots changent "dakkan dakkan" à l'écrit peut donner "dakkan dakkahou" à l'oral. Ce qui est très différent du littéralisme plat défendu par les gens qui ont fait la vidéo. Les effets sonores bidons qu'on y entend et le propos aseptisé abreuvé de hadiths me fait penser à des salafs. Même s'ils ne le sont pas, ce sont des rétrogrades du même acabit. il faut garder cette séquence en "hommage" au ridicule.

Qu'il y ait 7 ou 14 lectures possibles, je ne vois pas le problème, il y avait plusieurs manières de lire (tartil) le Coran, et quand bien même une quinzième manière de le lire serait instaurée demain, je ne vois pas le problème. Comme, je crois, la plupart des musulmans (à l'exception des littéralistes csse-c.... comme les wahhabites).
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Message  Roque Ven 20 Avr - 14:32

Mamun a écrit:La vidéo en ligne montre un pointillisme et un souci de l'uniformisation caractéristique de toute une pensée rétrograde et passéiste (sûrement des salafis). Moi personnellement, et en tant que musulman, j'estime que cette vidéo tient en un mot "bidonnerie". Je ne lui accorde aucun crédit.
Effectivement, si j'étais musulman j'aurais cette position - respectueuse du Coran, je le souligne, ce qui est essentiel pour un musulman.

Toutes ces fioritures n'apportent strictement rien sauf une complexité qui ne peut que déboussoler ou dépossèder le croyant de sa compréhension du Coran.

Il y a encore un argument contre cette idée d'un écrit à multiples niveaux de compréhension (7, 14 ou x), c'est que la polysémie quand elle existe - volontaire ou non - se fait plutôt rarement au niveau de la lettre du texte (comme sur le rasm d'Uthman) - mais plutôt au niveau du sens ou des sens apparentés (dépendant de la racine) ou de la sonorité du mot (assonance comme dans les jeux de mots) ou des images qui en suggérent d'autres apparentées. En mot cette idée d'un écrit à multiples niveaux de compréhension n'existe nulle part au monde et est une fiction. Ce qui existe par ailleurs (récitation orale araméenne des Evangiles par ex.) est toujours linéaire, c'est à dire qu'il n'y a qu'une seule lecture et c'est déjà suffisamment difficile pour la mémorisation. Mais ce n'est qu'un argument indirect, pas nécessairement valable du point de vue du Coran.


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Message  piwi Ven 20 Avr - 14:47

peut être que cet article vous intéressera :

http://www.maison-islam.com/articles/?p=350
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