Re: Le ver dans le fruit

Spin Jeu 4 Fév - 19:54

Jans a écrit:Quel que soit ce qu'on peut mettre derrière, cela a eu lieu et mis tout en marche, sinon rien n'est explicable. Avant, Jésus surnommé le Choisi (?), le (sanctifié (?), l'être à part (?) celui qui est proche de la Source (?) : nazôraios, le nazaréen, est un thaumaturge et un mystique exceptionnel, mais qui reste dans le cadre du judaïsme, même s'il en réforme les aspects les plus rigides voire puérils, tout en annonçant à ses coreligionnaires la fin des temps proche, le règne de Dieu, les guérisons en étant un des signes, et la nécessité de changer de vie et la proximité de YHWH, Dieu miséricordieux et bon. Pas plus, pas moins. On voit bien que dans les synoptiques il refuse tous les titres. Qu'ont retenu de lui les gens qui l'ont côtoyé ? quelques paroles fortes, parfois sublimes ; sûrement pas des discours entiers. L'évangile de Thomas est très éclairant là-dessus.

Qu'est-ce qui retient, dès lors, d'aller au bout de la démarche et de considérer, ou au moins envisager, que les accusations portées contre Jésus en Luc 23:2 pouvaient être fondées ?

Jans Jeu 4 Fév - 20:36

Disons honnêtement qu'on n'en sait rien ; de quelles paroles peut-on se souvenir avec certitude au bout de plusieurs années ? de celles qui ont été répétées par quelqu'un de connu ou d'important. Pour les autres, c'est forcément une reconstitution, quand ce n'est pas une invention pure et simple, selon le principe : c'est vraisemblable, donc on a le droit de le dire. À la fin de Jean, Thomas, voyant les plaies du Christ est censé dire "Mon Seigneur et mon Dieu" ! C'est totalement impossible pour un juif et pour l'époque. Donc, les autres assertions... Même la dénomination de Jésus : "le Fils de l'homme", tantôt on croit qu'il l'applique à quelqu'un d'autre, tantôt à lui-même, tantôt à l'homme en général — et plus personne ne reprend cette expression obscure.