Coup d'Etat fasciste en Bolivie
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Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Encore un "sujet politique"... mais en tant que chrétien, je dois parler des extrémistes se disant de ma religion, et là, avec la pseudo "présidente" auto-proclamée, on est en plein dedans...
Quelques précisions sur la façon dont cette "présidente" est arrivée au pouvoir :
https://www.challenges.fr/societe/avec-jeanine-anez-a-la-tete-de-la-bolivie-la-bible-retourne-au-palais_684657C'est avec deux exemplaires de la Bible à la main et sous les "Gloire à Dieu!" que la sénatrice de droite Jeanine Añez a pris ses fonctions à la présidence par intérim de la Bolivie, mettant en évidence la poussée des chrétiens sur la scène politique de ce pays d'Amérique du Sud.
"Dieu a permis que la Bible retourne au Palais. Qu'Il nous bénisse!", s'est exclamée Jeanine Añez alors qu'elle franchissait mardi les portes du palais présidentiel à La Paz, remplaçant Evo Morales qui avait annoncé sa démission deux jours plus tôt.
Ceinte de l'écharpe présidentielle, Mme Añez est ensuite allée saluer la foule depuis le balcon avec, en main, une autre Bible, légèrement plus petite celle-là.
Jusqu'à l'arrivée au pouvoir en 2006 d'Evo Morales, premier président indigène de Bolivie, l'usage voulait que les fonctionnaires et responsables gouvernementaux prennent leurs fonctions en jurant sur la Bible "pour Dieu et la Patrie", puis qu'ils se signent.
Mais Evo Morales, admirateur du révolutionnaire argentino-cubain Ernesto "Che" Guevara et athée, a mis fin à ce rituel dans un pays où 74,9% des habitants se disent catholiques et 17,9% évangéliques, selon un sondage du quotidien Pagina Siete.
Evo Morales n'a jamais caché son aversion envers le christianisme, qu'il a accusé d'avoir encouragé les massacres d'indigènes à l'époque où la Bolivie était une colonie espagnole.
Et la Constitution adoptée en 2009 a fait de la Bolivie un Etat laïc (...)
Quelques précisions sur la façon dont cette "présidente" est arrivée au pouvoir :
https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/11/14/bolivie-les-deputes-du-mas-ont-atteint-le-quorum-defie-le-coup-detat-et-nomme-nouveau-president-de-la-chambre/Les députés de Mas majoritaires dans les deux assemblées ont d’abord été empêchés de siéger, la police s’y opposant violemment pour favoriser l’élection bidon de l’espèce de poupée Barbie qui s’est autoproclamée présidente de la Bolivie ajoutant que les indigènes n’avaient aucuns droits. Mais non seulement les dits indigènes envahissent La Paz mais l’Assemblée nationale et le sénat ont réussi à se réunir. Nous avons vu ce qu’il en était du sénat avec sa présidente officielle. Mais le président de l’Assemblée nationale ayant démissionné à la suite de l’enlèvement de son frère, l’assemblée a désigné un nouveau président Sergio Choque et à la majorité des voix ils l’ont élu (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
https://blogs.mediapart.fr/lonesome-cowboy/blog/141119/bolivie-ne-dites-pas-coup-detat(...) Sans fraudes électorales constatées 3, Evo Morales a effectivement remporté les élections du 20 octobre par plus de dix points d’écarts et avec plus de 40 % des voix (47,6%), réunissant ainsi les deux conditions nécessaires pour être élu dès le premier tour.
Les choses ne se sont pourtant pas passées comme prévu. Conformément à ce qu’il avait promis 3 de faire en cas de défaite, le principal opposant Carlos Mesa a refusé de reconnaître les résultats, avant de crier à la fraude électorale et d’appeler à un soulèvement populaire. Ses soutiens se sont mobilisés dans la rue, en particulier dans la capitale, bastion de l’opposition savamment entretenu par les administrations américaines depuis 2010. Des élus du MAS (parti de Morales) ont été kidnappés et torturés, le président de la majorité au parlement a été contraint à démissionner après l’enlèvement de son frère, la maison de la sœur de Morales a été incendiée, tout comme de nombreux bâtiments publics.
Evo Morales, qui devait rester en fonction jusqu’en janvier quelques soient les résultats des élections, a accepté d’organiser un nouveau scrutin. Insuffisant pour l’armée et la police, qui l’ont forcé à démissionner (ainsi que son vice-président) avant de le traquer dans sa ville natale en vue de l’emprisonner, sous ordres de l’opposant chrétien intégriste, ouvertement raciste et multimillionnaire Luis Camacho. Après la démission de Morales, l’armée a arrêté le président et vice-président de la commission en charge des élections, les faisant défiler en direct à la télévision sous la garde d’hommes armés et masqués. Une vingtaine de membres du gouvernement se sont réfugiés à l’ambassade du Mexique par peur pour leur vie.
Si ces faits troublants ne suffisaient pas à caractériser les évènements, l’armée a imposé un couvre-feu avec ordre de réprimer les manifestants pro-Morales, la maison de Morales a été vandalisée par des milices d’extrême droite, l’armée a découpé le drapeau indigène figurant sur ses uniformes, les militants d’extrême droite ont brulé ces mêmes drapeaux (une insulte particulièrement violente pour les 65 % d’indigènes qui composent la population, alors qu’il s’agit d’un des deux drapeaux officiels de la nation). Luis Camacho, lié à l’industrie gazière et aux réseaux néo-fascistes, est entré dans le parlement désert pour apposer une bible sur le drapeau bolivien en proclamant « la Bolivie appartient au Christ » (...)
Profitant du chaos, la sénatrice issue de l’extrême droite chrétienne Jeanine Anez vient de se déclarer présidente de la Bolivie, en l’absence de la majorité parlementaire (pourtant acquise à Morales) nécessaire pour le faire, et après que les quatre autres personnages d’État en ligne pour la succession aient été contraints de démissionner par peur pour leur vie. La sénatrice en question a pris possession des institutions en portant une bible géante dans les bras, et en célébrant le fait que « la bible retourne enfin au palais présidentiel ». En 2013 elle déclarait 3 sur twitter « je rêve d’une Bolivie libérée des rites sataniques indigènes, les Indiens n’ont pas leur place dans la ville, qu’ils retournent sur les hauts plateaux ou au chaco ». Elle est la tante d’un narcotrafiquant arrêté au Brésil en 2017 avec une demi-tonne de cocaïne (...)
Le fait qu’un gouvernement socialiste d’une république laïque disposant des plus grandes réserves mondiales de lithium (métal indispensable à la transition énergétique), souhaitant nationaliser ses ressources naturelles se fasse renverser par un multimillionnaire fondamentaliste chrétien, raciste et présenté comme "le Bolsonaro bolivien" ne semble émouvoir personne (...)
L’histoire se répète en Bolivie, et nos principaux médias reproduisent les mêmes bêtises de manière caricaturale, aggravant la crise de confiance qui les touche alors que le peuple bolivien proteste contre le putsch et que le corps enseignant se mobilise déjà en masse contre le coup d'État.
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Savourons l'hypocrisie habituelle de nos journaux nationaux :
...skecébô...
Libé, quoi
On a quand même quelqu'un à L'Obs qui a (un petit peu) fait son boulôt hier :
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-sud/bolivie-la-nouvelle-presidente-par-interim-jeanine-anez-plebiscitee-par-l-opposition_2107203.htmlBolivie : la nouvelle présidente par intérim, Jeanine Añez, plébiscitée par l'opposition
Par LEXPRESS.fr avec AFP
Cette avocate, vice-présidente du Sénat, a reçu le soutien de la principale figure de la contestation populaire, Luis Fernando Camacho.
C'est deux Bibles dans les mains et ceinte de l'écharpe présidentielle que Jeanine Añez a franchi les portes du palais à La Paz, mardi. La sénatrice de droite assure désormais l'intérim à la place d'Evo Morales, poussé à la démission par la rue le 10 novembre dernier.
"Dieu a permis que la Bible retourne au Palais. Qu'Il nous bénisse!", s'est-elle exclamée devant la foule qui scandait des "gloires à Dieu!". Elle a ainsi restauré une tradition écartée par son prédécesseur : celle de jurer sur la Bible "pour Dieu et la Patrie" et de se signer quand les fonctionnaires et responsables gouvernementaux prennent leurs fonctions.
Cette avocate de 52 ans, critique de l'ex-président socialiste Evo Morales et quasiment inconnue, est désormais la deuxième femme à gouverner le pays depuis Lidia Gueiler (1978-1980), renversée par un coup d'Etat militaire.
Elle est également la deuxième vice-présidente du Sénat, où elle représente la région de Beni dans le nord-est du pays, et où elle est né le 13 juin 1967. Sa formation, Unidad Democratica (Unité démocratique), a gagné subitement en notoriété dimanche lorsqu'elle a revendiqué son droit à devenir chef de l'Etat par intérim.
Malgré l'absence de quorum au Parlement, elle s'est proclamée mardi à la tête de la Bolivie en arguant de "la nécessité de créer un climat de paix sociale" dans le pays secoué par une grave crise politique depuis l'élection présidentielle fin octobre. Le Tribunal constitutionnel a validé son élection. Depuis le Mexique, où il s'est retranché, Evo Morales a dénoncé "le coup d'Etat le plus astucieux et le plus odieux de l'histoire".
Même si la nouvelle femme forte du pays a dû faire face à de violents affrontements dès son premier jour, son accession au pouvoir a suscité des réjouissances dans sa ville natale, Trinidad, mais aussi à la Paz et dans d'autres villes, et elle a immédiatement obtenu l'appui de la principale figure de la contestation populaire, Luis Fernando Camacho. "Je félicite la nouvelle présidente constitutionnelle de Bolivie Jeanine Añez", a également réagi sur Twitter le candidat centriste Carlos Mesa, qui contestait les résultats de la présidentielle du 20 octobre et réclamait un second tour.
Au balcon du palais présidentielle, cette mère de deux enfants dotée d'une solide expérience politique a défendu l'usage aux côtés du drapeau national tricolore de la Whipala, le drapeau andin indigène multicolore qu'Evo Morales avait introduit comme symbole national en 2009 (...)
...skecébô...
Libé, quoi
On a quand même quelqu'un à L'Obs qui a (un petit peu) fait son boulôt hier :
https://www.nouvelobs.com/monde/20191113.OBS21051/quand-la-nouvelle-presidente-autoproclamee-de-bolivie-ecrivait-des-tweets-racistes-envers-les-indigenes.htmlQuand la nouvelle présidente autoproclamée de Bolivie écrivait des tweets racistes envers les indigènes
Les médias ont exhumé des messages insultants de Jeanine Anez, deuxième vice-présidente du Sénat, qui s’est autoproclamée présidente par intérim (...)
« Je rêve d’une Bolivie débarrassée des rites sataniques indigènes, la ville n’est pas faite pour les Indiens, qu’ils s’en aillent dans l’Altiplano ou dans le Chaco !! », écrit-elle dans un tweet depuis supprimé mais exhumé par la chaîne vénézuélienne Tele Sur (...)
Dans un autre tweet conservé sur le site Internet Archive, évoquant une fête indigène, elle écrit : « Sataniques, jamais rien ne remplacera Dieu !! »
Dans un autre, postant une photo d’un groupe d’indigènes parlant à une caméra, elle demande : « Des natifs ??? Regardez ». Sur l’image, les pieds des indigènes, chaussés, sont entourés, sous-entendant que les indigènes ne porteraient pas de chaussures (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Intéressons-nous maintenant à la sympathique "principale figure de la contestation populaire, Luis Fernando Camacho" (selon Libé ) :
Des précisions sur son mouvement :
Mais on peut résumer plus simplement :
https://www.primeralinea.info/union-juvenil-crucenista-brazo-fascista-de-la-oposicion/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luis_Fernando_Camacho (et encore, c'est gentil, c'est wiki)Tenant d'une droite radicale et ultraconservatrice, et entrepreneur représentant l'élite blanche de Santa Cruz de la Sierra1, en tant que président du Comité civique pro-Santa Cruz, il se distingue par ses provocations, notamment ses dérapages racistes envers les Indiens Aymaras et machistes et ses appels à la grève générale et au blocus du pays. Cela lui vaut d'être comparé au président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Des précisions sur son mouvement :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Uni%C3%B3n_Juvenil_Cruce%C3%B1ista (gentil toujours, c'est wiki)L'Union de Jeunesse de Santa Cruz (en espagnol: Unión Juvenil Cruceñista ou UJC) est un mouvement civique et autonomiste basé à Santa Cruz en Bolivie. Il revendique plus de 20 000 militants.
Il fait l'objet de controverses en raison de ses activités indépendantistes dans le Département de Santa Cruz depuis le début de la crise bolivienne en mai 2008, avec le référendum sur l'autonomie du département.
L'UJC a été accusée d'avoir tenté d'assassiner, le 20 juin 2008, le président de gauche de la Bolivie Evo Morales, opposé aux autonomistes. Mais son gouvernement est accusé d'avoir porté de fausses accusations contre le mouvement pour le discréditer et le réprimer.
Mais on peut résumer plus simplement :
https://www.primeralinea.info/union-juvenil-crucenista-brazo-fascista-de-la-oposicion/
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
https://catherinemarchais.blogspot.com/2019/11/la-haine-de-lindien.htmlPar Alvaro Garcia Linera
Vice-président de Bolivie en éxil
Comme un épais brouillard nocturne, les quartiers des classes moyennes urbaines traditionnelles de Bolivie sont parcourus par la haine. Leurs yeux débordent de colère. Ils ne crient pas, ils crachent. Ils ne revendiquent pas, ils imposent. Leurs chants ne sont ni d’espoir ni de fraternité, mais de mépris et de discrimination envers les Indiens. Ils conduisent leurs motos, montent dans leurs camionnettes, se rassemblent dans leurs fraternités de carnaval et leurs universités privées, et partent à la chasse à l'homme contre les Indiens debout qui ont osé leur prendre le pouvoir (...)
La haine raciale est le langage politique de cette classe moyenne traditionnelle. Leurs diplômes universitaires, leurs voyages et leur foi ne servent à rien car, finalement, tout est dilué face à la "vieille souche". Au fond, la souche imaginée est la plus forte et semble adhérer au langage spontané de la peau qui déteste, des gestes viscéraux et de leur morale corrompue.
Tout a explosé le dimanche 20, quand Evo Morales a remporté les élections avec plus de 10 points d'avance sur le deuxième, mais sans l'immense avantage des scrutins antérieurs, ni 51% des voix. C'était le signal qu'attendaient les forces régressives à l'affût (...) Et la classe moyenne s'est lancée dans la chasse aux Indiens. Dans la nuit du lundi 21 octobre, 5 des 9 instances électorales ont été incendiées, y compris des bulletins de vote. La ville de Santa Cruz a décrété une grève civique qui a concerné les habitants des zones centrales de la ville, puis s'est ramifiée dans les zones résidentielles de La Paz et Cochabamba. C'est alors qu'a éclaté la terreur.
Des bandes paramilitaires ont commencé à assiéger des institutions, à incendier les sièges des syndicats, à mettre le feu aux maisons des candidats et des dirigeants politiques du parti au pouvoir. Même la maison privée du président a été saccagée. A d'autres endroits, des familles, y compris des enfants, ont été kidnappés et menacés d'être flagellés et brûlés si leur père ministre ou dirigeant syndical ne démissionnait pas de ses fonctions. Une nuit des longs couteaux, dilatée, s’était déchaînée, et le fascisme pointait son nez.
Lorsque les forces populaires mobilisées pour résister à ce coup d'État ont commencé à reprendre le contrôle territorial des villes avec la présence d'ouvriers, de travailleurs des mines, de paysans, d'indigènes et d'habitants des quartiers, alors que le bilan de la corrélation des forces s'inclinait plutôt du côté des forces populaires, la mutinerie de la police s'est déclenchée.
Les policiers avaient montré depuis des semaines une grande indolence et une protection ineficace des gens humbles, battus et persécutés par des bandes fascisantes. Mais à partir de vendredi, ignorant le commandement civil, nombre d'entre eux ont démontré une extraordinaire capacité pour attaquer, arrêter, torturer et tuer des manifestants populaires (...)
La même chose s'est produite avec les forces armées. Tout au long de notre administration, nous n'avons jamais permis que les manifestations civiles soient réprimées, pas même lors du premier coup d'État civil de 2008. Et maintenant, en pleine convulsion et sans que nous ne leur ayons rien demander, ils ont déclaré qu'ils n'avaient pas d'éléments anti-émeutes, qu'ils avaient à peine 8 balles par agent et qu'un décret présidentiel était requis pour être présent dans la rue de manière dissuasive. Pourtant, ils n'ont pas hésité ensuite à briser l'ordre constitutionnel en demandant / imposant au président Evo sa démission. Ils se sont mis en quatre pour essayer de le kidnapper quand il se dirigeait vers le Chapare ; et quand le coup d'état fut consommé, ils sont sortis dans les rues pour tirer des milliers de balles, militariser les villes, tuer des paysans. Tout cela sans aucun décret présidentiel (...)
Les 14 dernières années de gouvernement des mouvements sociaux ont eu pour caractéristique principale le processus de péréquation sociale, la réduction abrupte de l'extrême pauvreté (de 38 à 15%), l'extension des droits de tous (accès universel à la santé, à l’éducation et à la protection sociale), l’indianisation de l’Etat (avec plus de 50% des fonctionnaires de l’administration publique ont une identité autochtone et un nouveau récit national autour du tronc autochtone), la réduction des inégalités économiques (baisse de 130 à 45 de la différence de revenus entre les plus riches et les plus pauvres), c'est-à-dire la démocratisation systématique de la richesse, l'accès aux biens publics, aux opportunités et au pouvoir de l'État. L'économie est passée de 9 000 millions de dollars à 42 000 millions, en accroissant le marché et l'épargne interne, ce qui a permis à de nombreuses personnes d'avoir leur propre maison et d'améliorer leur activité professionnelle.
Mais cela a conduit au fait qu'en une décennie, le pourcentage de personnes dans la soi-disant "classe moyenne", mesurée en revenus, est passé de 35% à 60%, principalement dans les secteurs populaires indigènes. Il s’agit d’un processus de démocratisation des biens sociaux par la construction d’une égalité matérielle qui, inévitablement, a entraîné une dévaluation rapide des capitaux économiques, éducatifs et politiques possédés par les classes moyennes traditionnelles. Si auparavant, un nom de famille notable ou le monopole des savoirs légitimes ou l'ensemble des liens parentaux propres aux classes moyennes traditionnelles leur permettaient d'accéder à des postes dans l'administration publique, d'obtenir des crédits, des permis pour des travaux ou des bourses d'études, aujourd'hui, le nombre de personnes qui postulent pour le même poste ou la même opportunité, n'a pas seulement doublé - réduisant de moitié les possibilités d’accès à ces biens - il se trouve que, les «arrivistas», la nouvelle classe moyenne d’origine populaire autochtone, disposent d’un ensemble de nouveaux capitaux (langues autochtones, liens syndicaux) d’une valeur plus grande et d’une plus grande reconnaissance de la part de l’État pour gagner les biens publics disponibles
C’est donc un effondrement de ce qui était une caractéristique de la société coloniale : l’ethnicité en tant que capital (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Adriana Guzmán est membre de mouvements féministes depuis la guerre du gaz en 2003 ; elle résiste actuellement à l'avancée des milices qui ont brûlé sur la place publique la Whipala, le drapeau des peuples originaires :
https://catherinemarchais.blogspot.com/2019/11/le-coup-detat-en-bolivie-est-raciste_17.html(...) Il y a une douleur profonde face au triomphe de ce coup d'état civil, militaire, fondamentaliste, entrepreneurial. Ces mobilisations ont commencé après les élections du 20 octobre, lorsque le processus électoral a été accusé de fraude alors que Evo Morales avait obtenu 10% de voix supplémentaires contre le second candidat, Carlos Mesa. Il y avait un mécontentement dans certains secteurs de la société pour le renouvellement de mandat d'Evo (...) Mais d'un autre côté (...) Carlos Mesa, génocidaire, co-responsable du Massacre du Gaz en 2003, se présentait aussi aux élections en tant que candidat. Si un génocidaire se présente aux élections, comment ne pas se présenter à nouveau même si c'est pour la troisième fois ? (...)
D'un côté, il y a une opposition dirigée par Carlos Mesa qui, en termes "démocratiques", se serait vue affectée par la prétendue fraude. Il a été vice-président de Gonzalo Sánchez de Losada, il est co-responsable du massacre du gaz, et c'est la dernière carte qu'a dû utiliser l'opposition des partis politiques, une opposition anachronique, sans proposition, sans visages, qui avait été brisée au cours des années du processus de changement. Des partis dont les sigles n'existent même plus, mais qui se réunissent et prennent Carlos Mesa comme candidat. Ce serait "l'opposition politique". Ce sont les voix qui questionnent le MAS (Mouvement vers le socialisme).
De l'autre côté, il y a le groupe de droite fasciste dirigé par le Comité civique de Santa Cruz, dont le président est Luis Fernando Camacho. C'est une instance inventée par les chefs d'entreprise pour participer aux décisions et à l'élaboration de lois pour défendre leurs intérêts. Le Comité civique représente des hommes d’affaires, des oligarques, des propriétaires terriens et des partenaires transnationaux de l’est de la Bolivie. L’Est bolivien est occupé par les propriétaires terriens qui ont reçu leurs terres comme cadeaux de la dictature et qui y ont soumis les peuples indigènes, les migrants de La Paz et d’autres départements, des migrants Aymara et Quechua contraints à les servir, comme des pions. C'est cette opposition économique qui a conduit le coup d'Etat. Luis Fernando Camacho est également lié aux cartels de la drogue. Il est le fils d'un paramilitaire qui a été au service de la dictature (...)
On a semé la terreur avec des groupes armés dans différents endroits. Avec des armes à feu, des casques, des boucliers. Elle s'est articulée avec des groupes universitaires, para-étatiques, para-militaires, fascistes et racistes, qui existaient déjà depuis 2008, comme l'Union de la jeunesse de Santa Cruz. Semer la terreur, déstabiliser politiquement, c'est la première caractéristique du coup d'Etat. Puis s'allier avec la police qui se mutine. Puis convoquer les militaires qui sont supposés s'unir pour défendre le peuple. Mais quel peuple ? Le peuple qui porte à sa tête Luis Fernando Camacho (...)Camacho, représentant de ces hommes d’affaires, de l’Église, et du pire fondamentalisme du pays. Il impose le drapeau, la Bible et convoque une junte "civico-militaire", où siègent des militaires et des personnalités "notables", c'est à dire eux-mêmes.
Ce coup d’État a eu d’une part des caractéristiques traditionnelles, comme la présence de l’armée et de la police, mais également d'autres caractéristiques, comme de favoriser la confrontation entre voisins, ce qui a été obtenu grâce à l’approfondissement du racisme. Des voisins se sont manifestés pour dire "Marre du gouvernement des indiens, des voleurs". Nous tous, qui avons un visage indien, on nous stigmatise en tant que membres du MAS (...)
Que perdons-nous avec ce coup d'Etat contre l'État plurinational qui impose la République catholique et chrétienne? Ce coup est destiné à faire la leçon au gouvernement d'un Indien et certainement à mettre en place une junte composée de militaires et de notables. Voilà le colonialisme. Supplanter l'indien par les militaires et les notables. Ce coup d'état est contre le gouvernement indigène, autochtone, accompagné d'organisations paysannes et de mouvements sociaux. Ils nous font la leçon pour qu'il ne nous vienne plus l'idée qu’il est possible de vivre en dehors du capitalisme et que le bien vivre peut être une possibilité, pour que ne nous vienne plus l'idée de l’autodétermination, l'idée que nous pouvons nous auto-gouverner, nous auto-organiser. Pour que nous acceptions ce système capitaliste, néolibéral, patriarcal, colonialiste (...)
Les putschistes sont en train de s'emparer des canaux de communication. Les radios communautaires sont prises. Dans les médias tous repris par les conspirateurs, on parle de pillages qui sèment la terreur au nom du MAS. On dit que ce sont des soeurs et des frères qui viennent des communautés, alors que ce n'est pas le cas. Ils font ces annonces pour délégitimer notre résistance. Les organisations sociales ne pillent pas, elles font partie du peuple en résistance. Ils veulent discréditer notre résistance. Les organisations sociales ont appelé au siège de La Paz, l'eau a été coupée à La Paz. Nous allons récupérer La Paz et nous allons nous réorganiser (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
https://catherinemarchais.blogspot.com/2019/11/lenfer-et-le-coup-detat-en-bolivie.html"Tu pars et je reste dans cet enfer" a déclaré le chauffeur de taxi lorsqu'il m'a quitté à l'aéroport d'El Alto au petit matin, sous une pluie verglaçante, après avoir fait des détours dans les labyrinthes d'une ville insurgée. Ce n'est pas une métaphore : le premier jour, lundi, était apocalyptique.
C'étaient des dizaines de pâtés de maison entourés de fils barbelés, des groupes avec des bâtons à chaque coin de rue, des colonnes qui venaient de différents districts, des foules avec des barres de fer, des pierres, des frondes, des commissariats de police en flammes. De la rage, tant de rage que j'en ai rarement entendue autant dans ma vie. Et du sang, beaucoup de sang sur le sol, dans les vidéos, dans les mots.
Depuis ce lundi, les drapeaux Whipalas sont dans toutes les rues d’El Alto et descendent jour après jour vers La Paz. Chaque nuit, il y a des veillées, des incendies, une décision inébranlable : ils ont activé la mémoire historique, la mémoire aymara antique et aussi la mémoire récente du soulèvement de 2003, où soixante personnes ont été tuées. "Mesa, bâtard, Octobre n'est pas oublié" : voilà le souvenir de El Alto contre les balles et pour la démission d'un gouvernement (...)
La principale exigence est la démission d'Añez, qui s'est autoproclamée. Et au vu du caractère excluant et anti-autochtone du coup d'État, les revendications se condensent avec radicalité pour dénoncer le manque de respect des Whipalas et les agressions contre les femmes qui utilisent des jupes bouffantes, c'est-à-dire les autochtones (...)
Les auteurs du coup d'État se sont trompés et ont déclenché une réaction à un tel niveau, que cela ne faisait pas partie de leurs plans (...)
De nombreuses questions demeurent. Il s'agit de l'offensive d'un coup d'État qui a besoin de se consolider, qui mesure les réponses face à la répression et à la militarisation du pays et qui bénéficie du soutien central de la grande majorité des médias du pays.
La censure de l'information en Bolivie est excellente, chaque personne interviewée remercie la presse internationale d'être là. Les journalistes boliviens qui ne s'alignent pas sur le coup d'État sont menacés chez eux, au téléphone et au travail. La ministre de la Communication de facto a annoncé qu'elle persécuterait les "journalistes et pseudo-journalistes" pour "sédition". Chaque dictature a besoin de moyens qui reproduisent le récit. Besoin aussi d'une chape de silence (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/11/17/le-gouvernement-de-facto-publie-un-decret-accordant-limpunite-a-la-police-et-aux-forces-armees-boliviennes/La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a dénoncé samedi la publication d’un « décret grave » exonérant de la responsabilité pénale les « membres des forces armées boliviennes qui participent aux opérations de restauration et de stabilité de l’ordre intérieur ».
Le document, signé le 15 novembre par le gouvernement intérimaire, autorise l’armée à utiliser « tous les moyens disponibles » pour contrôler les manifestations.
Il s’agit du décret suprême n ° 4 078 qui, selon l’organisation, « ignore les normes internationales des droits de l’homme et, de par son style, stimule la répression violente « . En outre, dans sa déclaration, la CIDH a condamné tout acte administratif du gouvernement « qui viole le droit à la vérité, à la justice et au droit international » (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Je copie colle une réponse que j'ai faite sur un autre forum
Une fois de plus je suis effaré par la subjectivité orienté de la presse française ! Incompétence ou inconscience ?
France inter a beaucoup plus parlé de la Bolivie que du Chili où la répression a fait de très nombreux morts !!!
Si on est pas vigilant on se fait immanquablement intoxiquer ...
Au final selon nos sources d'information on se construit des réalités différentes ...L'existence de réalités alternatives qui coexistent dans un même pays finissent par créer de la division et l'impossibilité de discuter et d'échanger , de confronter les points de vus...
C'est aussi un terreau où le complotisme peut prospérer .
Idriss a écrit: Moi la Bolivie je ne me suis jamais vraiment intéressé au sujet ...
Aussi quand j'ai écouté un éditorial de Legrand sur France Inter ( Radio Bolcho ) m'expliquant que certes Evo Morales avait un bon bilan économique et social , avait fait les bon investissements mais il avait voulu le mandat de trop , j'ai fait mienne cet analyse qui me semblait raisonnable et équilibrée.
Usure du pouvoir le dépouillement indique qu'il va y avoir un second tour mais un brusque retournement de tendance à lieu dans la nuit qui ne peut être expliqué que par une manipulation de la commission électorale. Un classique en Amérique du sud , les tenants du pouvoir ne pouvant s’empêcher de tricher pour rester au pouvoir .Dommage mais tant pis pour Morales
Je ne suis pas allé plus loin et lorsque j'ai commencé à voir des articles parlant de coup d'état , de complots des états unis sur des journaux de gauche j'ai même pas cliqué dessus. Inutile je me suis dit voilà le PC et même la FI toujours sur les mêmes schéma de solidarité et de subjectivité ...
Morales obligé de partir au Mexique ...Il part bien facilement sans doute parce qu'il se sent morveux!
Des GJ donne en exemple la réussite du peuple Bolivien qui a réussit là où nous avons échoué car trop timoré....
Une info par ici par là franchissent le filtre médiatique ambiant qui avait forgé mon opinion .
Quelques exactions de membres de l'opposition qui tondent en publique une députée , les maisons et familles des membres du gouvernement attaqués...des accusation de racisme ...Un pays divisé entre une élite citadine d'origine "blanche" et un peuple majoritairement d'origine indienne et rural...
j’apprends aussi incidemment que la Bolivie a la plus grande réserve mondiale de lithium , cette fameuse matière première tant convoité pour les batteries au cœur de la transition énergétique ...Morales voulait mettre en place une exploitation nationale ..Des multinationales préféreraient s'en charger elle même...
Puis arret sur image propose une analyse de la couverture du sujet par les média Français .
On y apprend que lors du dépouillement les villes informatisée on été les premières décomptée et que les résultats des campagnes beaucoup plus favorable à Morales sont arrivées pendant la nuit ce qui peut très bien expliquer le retournement de tendance dans la nuit ...
Ha mais le modéré editocrate Legrand de France Inter ne m'avait pas dit çà ...plus les quelques indices perçus de si de là tout n'est pas aussi simple que la présentation que nous propose la presse mainstream
Une fois de plus je suis effaré par la subjectivité orienté de la presse française ! Incompétence ou inconscience ?
France inter a beaucoup plus parlé de la Bolivie que du Chili où la répression a fait de très nombreux morts !!!
Si on est pas vigilant on se fait immanquablement intoxiquer ...
Au final selon nos sources d'information on se construit des réalités différentes ...L'existence de réalités alternatives qui coexistent dans un même pays finissent par créer de la division et l'impossibilité de discuter et d'échanger , de confronter les points de vus...
C'est aussi un terreau où le complotisme peut prospérer .
Idriss- Messages : 7133
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Des "irrégularités"?
Est-ce si simple ? Le dimanche 20 octobre, Morales a été réélu dès le premier tour, avec 47% des voix, contre 36% pour le candidat conservateur Carlos Mesa, l'avance de plus de dix points lui permettant en effet d'éviter un deuxième tour. Pourquoi cette victoire a-t-elle immédiatement été qualifiée de suspecte ? Alors que les premiers résultats partiels pointaient dimanche soir vers un second tour entre Morales et Mesa, de nouveaux résultats diffusés lundi par l’autorité électorale donnaient quasiment la victoire au chef de l’Etat sortant. Dès lundi, les observateurs de l’Organisation des Etats américains (OEA) ont fait part de leur "profonde inquiétude et surprise face au changement radical et difficile à justifier concernant la tendance des résultats préliminaires", sans avancer d'explications.
Avant même que les autorités aient terminé le décompte des voix, Mesa a prévenu lundi qu'il exigerait un second tour : "Nous n’allons pas reconnaître ces résultats qui font partie d’une fraude réalisée de manière honteuse et qui est en train de placer la société bolivienne dans une situation de tension inutile".
Le 30 octobre, le gouvernement a finalement accepté que l’OEA réalise un audit du scrutin. Or le rapport préliminaire, rendu dimanche, pointe de "graves irrégularités"du processus électoral et "une claire manipulation" des systèmes informatiques. L’OEA juge statistiquement peu probable qu’Evo Morales ait obtenu la marge de 10 % nécessaire pour être élu et invite la Bolivie à se doter de nouvelles autorités électorales avant la tenue d’une nouvelle élection. Dès la publication du rapport, le secrétaire d’Etat de Donald Trump, Mike Pompeo, a déclaré que les Etats-Unis soutenaient l’option de l’organisation de nouvelles élections.
Le parquet bolivien a immédiatement annoncé avoir ouvert une enquête sur les membres du tribunal suprême électoral, qui encadraient les élections, pour de "présumés faits irréguliers". Sans reconnaître la moindre fraude, Morales a cependant consenti dimanche à convoquer de nouvelles élections. Mais ce recul partiel n'a pas suffi à ramener le calme, l'opposition réclamant le départ pur et simple du président.
Or comme l'explique un papier du Center for Economic and Policy Research (CEPR), le bond entre les résultats du dimanche et de lundi s'explique très bien par "des raisons géographiques" : "le soutien pour Morales est beaucoup plus fort dans les régions pauvres et rurales" souvent dépourvues d'internet, d'où les procès verbaux des résultats prennent davantage de temps à être envoyés et enregistrés.
http://cepr.net/images/stories/reports/bolivia-elections-2019-11.pdf?v=2
Dans un article paru sur le site du journal américain de gauche The Nation, le directeur du CEPR Marc Weisbrot rappelle que ce n'est pas la première fois que l’Organisation des Etats américains (OEA), basée à Washington, pèse sur l'interprétation d'une élection sous pression américaine. Alors qu'ils n'avaient pas observé d’irrégularités lors de l'élection de Jean-Bertrand Aristide à Haïti en 2000, l'OEA a ensuite modifié sa version des choses, questionnant subitement la méthodologie utilisée pour calculer le pourcentage des votes pour le Sénat. Un repositionnement qui avait contribué à légitimer l'éviction d'Aristide en 2004.
Arrivé au pouvoir en 2006, Morales avait été réélu depuis avec une large majorité des suffrages (plus de 60 % aux scrutins de 2009 et 2014). En 2014, Serge Halimi notait dans Le Monde diplomatique que cet exploit électoral couronnait "une chute de la pauvreté de 25 %, un relèvement du salaire minimum réel de 87 %, la baisse de l’âge de la retraite et une croissance supérieure à 5 % par an, le tout depuis 2006". Un succès que la plupart des médias français n'ont pas jugé utile de rappeler, alors qu'il permettrait de comprendre les relativement bons résultats de Morales au premier tour. L'article du site russe RT est en effet l'un des rares à mentionner le fait que "son mandat aura été marqué par un net recul de la pauvreté et de l’analphabétisme".
Et que dit la diplomatie française?
Idriss- Messages : 7133
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Quand la nouvelle présidente autoproclamée de Bolivie écrivait des tweets racistes envers les indigènes
Après la démission du président Evo Morales lundi 11 novembre, la crise politique est loin d’être finie en Bolivie. Sénatrice de droite et deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez s’est autoproclamée présidente par intérim mardi. Sa justification : « la nécessité de créer un climat de paix sociale ». Mais de vieux tweets dénigrant les populations indigènes, qui forment une large part des habitants de la Bolivie, pourraient bien menacer cette « paix ».
« Je rêve d’une Bolivie débarrassée des rites sataniques indigènes, la ville n’est pas faite pour les Indiens, qu’ils s’en aillent dans l’Altiplano ou dans le Chaco !! », écrit-elle dans un tweet depuis supprimé mais exhumé par la chaîne vénézuélienne Tele Sur.
https://www.nouvelobs.com/monde/20191113.OBS21051/quand-la-nouvelle-presidente-autoproclamee-de-bolivie-ecrivait-des-tweets-racistes-envers-les-indigenes.html
Pour revenir a la spécificité thématique de notre forum
Nous avons des chrétiens évangélistes un peu partout dans le monde qui par leur capacité de nuisance commence a ressembler de plus en plus aux régimes islamistes type wahhabisme ...
Wahhabisme et Évangélisme ont des tendances fascisantes ..
L'évangélisme a beaucoup en commun avec le salafisme ,ce court-circuitage de la tradition , de tous l'héritage historique pour retourner à la source sans filtre ...le puritanisme , le littéralisme ...
Quand Spin nous explique que l'islam le plus conforme au textes fondateur c'est le salafisme , peut-on de la même manière considérer que l'évangélisme est la forme de christianisme la plus authentique ?
Idriss- Messages : 7133
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Sauf que ce sont des illusions parfaites. Qui peut dire avec certitude comment étaient pratiquées ces religions à leur naissance? Et l'authenticité est-elle seulement la source ou le littéralisme? J'ai tendance à croire qu'on pensait de manière plus symbolique il y a 2.000 ans et donc qu'on écrivait et lisait également de la sorte. J'ai tendance à penser que ledit "littéralisme" est parfaitement moderne - chez les évangélistes comme chez les wahhabo-salafo-integristes.Idriss a écrit:Quand Spin nous explique que l'islam le plus conforme au textes fondateur c'est le salafisme , peut-on de la même manière considérer que l'évangélisme est la forme de christianisme la plus authentique ?
Pour en revenir à la Bolivie, il semble que l'Amérique latine, tout comme l'Europe, revienne vers l'extrême-droite. L'Histoire ne serait-elle que répétition des phénomènes comme disait Karl?
C'est assez angoissant - y compris en tant que français.
Quant au traitement médiatiques français des questions de politique internationale, on est dans le manque d'analyse et de connaissance et à mon humble avis il faut parfois lire la presse étrangère pour y comprendre quelque chose.
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“L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.” Aristote.
"Ni fataliste ni moraliste, je suis agressivement réaliste." Despo Rutti.
gfalco- Messages : 756
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Et un alignement systématique sur les positions US.gfalco a écrit:Quant au traitement médiatiques français des questions de politique internationale, on est dans le manque d'analyse et de connaissance
Sinon, des nouvelles de l'avancement du coup d'Etat :
https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/11/22/bolivie-ils-repriment-la-manifestation-derriere-les-cercueils/Alors que les négociations entre les forces politiques se déroulent pour l’appel à des élections. Les mobilisations contre le coup d’Etat ne connaissent pas la trêve mais la répression non plus. Aujourd’hui, le gouvernement de facto a ordonné la répression de la marche pacifique derrière le cercueil des personnes tuées. Il y a déjà 32 morts et des centaines de blessés (...)
http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/11/bolivie-le-gouvernement-de-fait-menace-d-arreter-les-senateurs-du-mas-pour-subversion-et-sedition.htmlLe ministre de fait du Gouvernement bolivien, Arturo Murillo, a annoncé lundi la création d'un « appareil spécial du Ministère Public » pour arrêter les sénateurs du Mouvement Vers le Socialisme (MAS) pour « subversion et sédition. » (...)
https://www.legrandsoir.info/bolivie-la-dictature-s-installe.htmlTrois jours seulement après avoir exigé la démission du président légitimement élu, Evo Morales, le général William Kaliman s’est installé aux Etats-Unis après avoir reçu 1 million de dollars, en échange de ses bons et loyaux services, de la part de l’attaché commercial de l’ambassade des Etats-Unis à La Paz, Bruce Williamson.
La même somme a été remise à tous les autres commandants militaires et seulement 500 000 dollars, les pauvres, aux hauts dirigeants de la police, tous partis aux Etats-Unis. C’est Bruce Williamson qui a été chargé de les contacter et de coordonner les actions qui ont mené au coup d’Etat, entre la mutinerie de la police et l’inaction de l’armée.
La sénatrice auto-proclamée présidente, Janine Añez s’est empressée de nommer d’autres commandants en remplacement des fuyards, en évitant ainsi toute enquête immédiate des instances locales et internationales. Comme par hasard, la majorité d’entre eux viennent des provinces de Santa Cruz, Beni et Oriente qui sont, traditionnellement, les foyers les plus réactionnaires et d’où sont nés la plus grande partie des coups d’Etat dans ce pays qui en compte presque plus que d’années d’indépendance (...)
Constitutionnellement, c’est la sénatrice Adriana Salvatierra qui devait assumer la présidence après la démission d’Evo Morales et du vice-président Álvaro García Linera, les deux sous la contrainte et des menaces de mort, mais la police lui a interdit d’entrer au congrès (...)
Par ailleurs, les journalistes locaux et étrangers qui n’appuient pas le nouveau régime sont considérés comme séditieux et sont arrêtés immédiatement. En deux jours, les Une des journaux ont dû se conformer à donner une bonne image du putsch. Les journalistes récalcitrants sont harcelés et agressés par des évangélistes fanatiques (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Examen maintenant de l'aspect religieux :
https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/11/22/fondamentalisme-religieux-et-strategie-du-neo-colonialisme/En Bolivie et au Chili, les sectes religieuses dépendant de l’impérialisme Yankee s’alignent avec les forces les plus sombres et les plus réactionnaires. L’empire a opté pour le fondamentalisme religieux en tant que recruteur de forces de choc locales, afin de ne pas avoir à dépenser des millions de dollars en transferts de troupes d’invasion.
L’Orient est toujours secoué, kidnappé ou extorqué par le fondamentalisme islamique. (...) Comme ils ne peuvent pas introduire l’Islam ici en Amérique latine, des millions ont eté investi dans des sectes religieuses évangéliques, mormones et similaires : le fondamentalisme chrétien aux ordres de la CIA.
Ceci, parce que l’Église catholique a joué avec une déloyauté dangereuse avec la théologie de la libération, à laquelle l’empire s’est opposé grâce à un pape polonais en pleine guerre froide qui a officialisé l’Opus Dei contre les « prêtres communistes ». La pire chose qui puisse arriver à l’empire est que le pape polonais, réactionnaire et anticommuniste, se soit rebellé au cours de ses dernières années et a demandé l’annulation de la dette extérieure des pays pauvres (Jubilee 2000), en plus de s’être entretenu avec Fidel Castro et refusé l’embargo contre Cuba.
Les services de renseignement de l’empire avaient un atout: des reportages, des enregistrements et des audios sur la corruption et l’immoralité de prêtres pédophiles. La campagne du millénaire contre la dette extérieure a donc été réduite. La maison catholique fut à nouveau domestiquée par des révélations soigneusement distillées, mais elle n’offrait pas autant de garanties que l’expansion évangélique.
Dans notre pays, les sectes évangéliques les plus puissantes s’emparent de grands magasins, utilisent des stades, tels que San Marcos, choisissent des sites stratégiques pour construire leurs maisons de prière et, surtout, visitent des gens à domiciles pour vérifier la manière dont leur propagande est bien ou mal reçue, le message est passé. Avant que les mormons ne se promènent dans les rues, ils frappaient aux portes et construisaient des méga-propriétés dans des zones urbaines stratégiques. L’abondance brute des ressources n’est évidemment pas due à la dîme.
Mais quand ont-ils commencé à s’impliquer dans la politique nationale? En 1990, ils ont soutenu la candidature de Fujimori, suscitant de vives inquiétudes chez Monseigneur Augusto Vargas Alzamora. Cette inquiétude a conduit le cardinal à se cacher dans le coffre d’une voiture pour rendre visite au candidat opposé: Mario Vargas Llosa. Et il a pris l’image du Seigneur des miracles, de la Vierge Marie et de Santa Rosa de Lima pour parcourir la ville au milieu de la période électorale, comme s’il se sentait menacé de son espace. En 1992, les vierges ont pleuré, uniquement dans les maisons de familles Fujimoristes. Qu’est-ce qui se passe pourquoi ne pleurent-elles plus? Rappelez-vous que les évangéliques ne croient pas à la sainteté de Marie, ni aux idoles d’argile.
Le parlementaire évangélique conservateur Laï, à la fin des années 90, ne pouvait pas invoquer une massification des fidèles: ils rivalisaient toujours avec un très fort catholicisme idolâtre et pécheur. Ici, au sein de notre Parlement, les déclarations les plus malheureuses concernant l’approche sexospécifique viennent des voix évangéliques d’analphabètes promus pour la fonction, comme certaines femmes parlementaires.
Qu’offrent les les évangéliques dans la bataille du Congrès pour être assurés de devenir une force. Que donnent-ils en retour? Une organisation authentique de la vie personnelle, zéro alcool et sans drogue, zéro adultère et une culture du travail qui aboutit à la théologie du succès personnel.
Vous réussirez par la grâce de Dieu et le fruit de vos efforts, de votre abstinence et de vos sacrifices. La condamnation de l’idolâtrie autochtone devient un nouveau chapitre de la conquête et du sacré. Incroyablement, le sionisme est présent dans toutes les églises évangéliques où se distingue le drapeau de l’État d’Israël.
Et maintenant, les évangéliques chiliens soutiennent Piñera, car ils sont également pleinement impliqués dans le coup d’État contre Evo Morales en Bolivie et jouissent de la présidence au Brésil : le tristement célèbre Bolsonaro. Il y a quelques années, les progressistes conformistes nous considéraient comme « conspiranoïques » lorsque nous dénonçions la pénétration idéologique de l’impérialisme par le biais de sectes religieuses. Nous espérons qu’avec ces échantillons, personne n’en doutera plus. Salut
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Constitutionnellement, c’est la sénatrice Adriana Salvatierra qui devait assumer la présidence après la démission d’Evo Morales et du vice-président Alvaro García Linera, les deux sous la contrainte et des menaces de mort mais la police a interdit à Mme Salvatiera d’entrer au congrès qui a, dans la foulée, élu Janine Anez, sans que soit approuvé les démissions du président et du vice-président à la majorité des 2/3. Les 26 sénateurs du MAS (Movimiento Al Socialismo) n’ont pas pu entrer et ce ne sont que les 10 sénateurs putschistes qui ont pu s’exprimer.
https://www.presstv.com/Detail/2019/11/21/611797/Bolivie-la-contreoffensive-indigne
Idriss- Messages : 7133
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/12/04/bolivie-loutrage-aux-morts-par-alvaro-garcia-linera/(...) Le 20 novembre, dans la région de Senkata, huit personnes ont été tuées par des armes à feu militaires, plus d’une centaine ont été blessés par balles, ce qui porte à trente-quatre le nombre de morts durant les neuf derniers jours du coup d’État en Bolivie. Ils sont descendus depuis El Alto pour réclamer justice pour leurs morts ; ils ont autant marché pour que les gens voient ce qui est en train de se passer, puisque les médias bâillonnés ne parlent pas de la tragédie en cours ; ils marchent pendant des heures et des heures pour dire au monde qu’ils ne sont ni des terroristes ni des vandales, qu’ils sont le peuple.
En effet, depuis le jour du coup d’État, toutes les mobilisations des secteurs populaires et paysans qui sont descendues dans la rue pour défendre la démocratie et le respect du vote citoyen ont fait l’objet d’une campagne de dénigrement féroce qui a submergé les réseaux sociaux et les médias (...) Il s’agissait de « hordes dangereuses », de « vandales » qui menacent la paix sociale. Et lorsque les habitants de la courageuse ville d’El Alto et les indigènes et paysans ont bloqué les routes, les putschistes et les médias se sont lancés dans un discours enragé à propos des « terroristes », « trafiquants de drogue », « sauvages », « criminels », « populaces ivres », « pillards » (...)
Pendant toutes ces années, les scribes conservateurs avaient traité, avec une modération forcée, les Indiens émancipés ; aujourd’hui ils se déchaînent dans un tourbillon de préjugés, d’insultes et de propos disqualifiants « racialisés ». Ils avaient attendu toute une décennie en serrant les dents pour ne pas cracher sur les Indiens et leur témoigner leur mépris, et maintenant, à l’abri des baïonnettes, ils n’hésitent plus à déverser toute leur haine de caste. C’est le temps de la vengeance et ils le font avec fureur. (...)
C’est pourquoi la femme en pollera et l’ouvrier pleurent lorsque le fascisme brûle la Wiphala, ils pleurent lorsqu’Evo est expulsé, ils pleurent lorsqu’on les empêche d’entrer dans les villes. Ils pleurent parce qu’ils sont en train de dépecer le corps symbolique et réel de leur unité et de leur pouvoir social.
Et lorsqu’ils portent leurs morts devant eux au milieu de milliers de rubans noirs et au son des boléros funèbres de cavalerie, ils le font pour demander aux classes aisées de respecter leurs morts, ces morts qui sont le seuil ultime où les vivants, quelle que soit leur classe ou leur condition sociale, doivent arrêter leur orgie de sang et de haine, afin de vénérer la vertu de la vie.
Or, la réaction des putschistes est atroce, immorale, dantesque. Ils tirent des gaz lacrymogènes, ils tirent des balles, ils déplacent leurs chars et les cercueils demeurent sur le sol, enveloppés dans un nuage de gaz, escortés par des gens qui s’agenouillent et risquent de suffoquer plutôt que de les abandonner.
« Ils ne respectent même pas les morts », crient les gens. Ce n’est pas une phrase de protestation, c’est une sentence historique. Celle-là même que prononcèrent les parents de ceux qui sont attaqués aujourd’hui, lorsqu’un autre coup d’État militaire en ce fatidique mois de novembre 1979 fit mitrailler, depuis des avions Mustang étasuniens, des personnes en deuil qui priaient et faisaient des offrandes aux proches décédés le jour des morts ou « de tous les saints » (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Pendant ce temps en Bolivie...
https://histoireetsociete.wordpress.com/2020/01/03/bolivie-une-bonne-nouvelle/Le 30 décembre 2019, le Tribunal Suprême Electoral de Bolivie a rejeté à l’unanimité les demandes présentées par le gouvernement putschiste et ses affidés visant à interdire au MAS (Movimiento Al Socialismo) de Evo Morales de se présenter aux prochaines élections (...)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Elon Musk sur le renversement de la démocratie en Bolivie: « Nous menons des coups d’Etat contre qui nous voulons »
05 Août 2020
Le 24 juillet 2020, Elon Musk de Tesla a écrit sur Twitter qu’un deuxième plan de relance du gouvernement américain « n’est pas dans l’intérêt du peuple ». Quelqu’un a répondu à Musk peu après : « Vous savez ce qui n’était pas dans le meilleur intérêt des gens ? Que le gouvernement américain organise un coup d’État contre Evo Morales en Bolivie pour que vous puissiez prendre le lithium là-bas ». Musk a alors écrit :
« Nous menons des coups d’État contre qui nous voulons ! Faites avec. «
https://www.investigaction.net/fr/elon-musk-sur-le-renversement-de-la-democratie-en-bolivie-nous-menons-des-coups-detat-contre-qui-nous-voulons/
Idriss- Messages : 7133
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
https://youtu.be/wfaIzWcgUQM?t=65
La leçon Bolivienne et la narrative bourgeoise ( A 1 minute )
La leçon Bolivienne et la narrative bourgeoise ( A 1 minute )
Idriss- Messages : 7133
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Alors que la Bolivie vit un moment critique, j'admire (sic) la façon dont le Journal de Déférence présente les choses :
...qualifier de "grave crise politique marquée par la démission du dirigeant de gauche" ce qui était un coup d'état militaire soutenu par les Etats-Unis qui a mis l'extrême-droite au pouvoir, faut le faire...
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/19/les-boliviens-ont-vote-dans-le-calme-pour-elire-leur-nouveau-president_6056523_3210.htmlLe Monde a écrit:Après une année de grave crise politique marquée par la démission du dirigeant de gauche Evo Morales, les Boliviens ont voté dans le calme, dimanche 18 octobre, pour élire leur président, malgré quelques incidents isolés.
...qualifier de "grave crise politique marquée par la démission du dirigeant de gauche" ce qui était un coup d'état militaire soutenu par les Etats-Unis qui a mis l'extrême-droite au pouvoir, faut le faire...
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
suite à lire pour les abonnés sur https://www.humanite.fr/bolivie-un-apres-le-putsch-la-gauche-revient-par-les-urnes-695134(...) Luis Arce Catacora, le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), a revendiqué la victoire au premier tour de l’élection présidentielle en Bolivie. Succès aussitôt reconnu, 363 jours après le coup d’État, par l’autoproclamée présidente par intérim Jeanine Añez, marionnette des putschistes (...). « Nous avons passé un cap important, nous avons récupéré la démocratie et l’espoir », s’est réjoui le nouveau président socialiste, qui, selon les premières estimations, l’emporte largement, avec plus de 52 % des voix, contre 31,5 % à son adversaire de droite Carlos Mesa (...)
L’inquiétude, la peur avaient pourtant plané, auparavant, sur une longue soirée d’incertitude, après la brutale décision du Tribunal suprême électoral de suspendre, douze heures avant l’ouverture du scrutin, le système de compilation des résultats préliminaires, au nom de défaillances « techniques ». Même les sondages sortis des urnes ont d’abord été retenus : comme si le gouvernement de facto et ses séides avaient hésité sur la marche à suivre. Il faut dire que, jusqu’au bout, les manœuvres les plus tortueuses ont été déployées pour tenter d’enrayer ou de confisquer la victoire du MAS. Les candidats de gauche ont été persécutés tout au long de la campagne et Luis Arce lui-même nous racontait, après son meeting la semaine dernière à Sacaba, dans le département de Cochabamba, avoir été régulièrement molesté par des nervis d’extrême droite ou même des policiers en civil. Après avoir tenté sans succès de faire invalider sa candidature, puis de le salir par des accusations de corruption montées de toutes pièces, ses adversaires ont finalement échoué, peu avant la tenue des élections, à faire suspendre la personnalité juridique du MAS (...)
Dans la dernière ligne droite, les putschistes ont abattu leurs ultimes cartes : pressions, menaces, intimidations, visant jusqu’à certains observateurs étrangers dûment accrédités par le Tribunal suprême électoral. Le ministre de l’Intérieur, Arturo Murillo, gonflé d’arrogance par sa visite, au début du mois d’octobre, à Washington, a multiplié ces derniers jours provocations et rodomontades (...)
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Idriss aime ce message
Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Point de vue :
https://histoireetsociete.com/2020/10/20/bolivie-au-dela-des-sondages-ils-ont-attaque-un-homme-et-ils-ont-rencontre-un-peuple/(...) Jeanine Añez est dans une position très délicate en tant que responsable juridique ultime de ce qui a été vécu dans le pays du cône sud pendant l’expérience du coup d’État. Añez serait le plus responsable des massacres tels que ceux perpétrés à Sacaba et Senkata en novembre 2019, des massacres qui ont été dénoncés à la fois par la Commission interaméricaine du DRH et le Bureau du Médiateur de Bolivie lui-même, des crimes contre l’humanité qui, même si Añez fuyait le pays, pouvaient être poursuivis sur la base d’une juridiction universelle et sans limitation possible du crime.
Le gouvernement d’Añez, lui-même, est bien conscient de cette situation et, comme l’ont publiquement dénoncé les personnes concernées, ils auraient essayé d’acheter financièrement les victimes de ces massacres sans succès. De même, de nombreux analystes ont fait valoir que l’échec de cette négociation aurait étéle point clé qui avait déterminé le retrait de sa candidature électorale et le soutien à la candidature de la droite de Carlos Mesa.
L’Organisation des États américains, ou ministère des Colonies, comme beaucoup l’appellent, qui ont joué un rôle de premier plan lors du coup d’État de 2019, fait actuellement un profil bas. Elle reconnaît l’élection, mais demande la prudence (...)
Le risque d’une prise violente du pouvoir après ces résultats est plus éloigné qu’auparavant parce qu’il ne s’agirait plus d’une guerre civile où la population est plus ou moins divisée en deux, comme ils ont essayé de nous le faire croire à de nombreuses reprises. Si l’armée se rebelle dans ce nouveau contexte, nous serions confrontés à une guerre contre une majorité civile parfaitement évidente et organisée. Et bien que tout soit possible, une agression avec ces caractéristiques est peu susceptible d’être envisagée.
En Bolivie, il y a un an, ils se sont opposés à un homme, en évitant que la foule soit derrière lui. En Bolivie hier, ils ont rencontré un peuple.
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Article de RFI... Remarquable travail de propagande ! Je mets en gras ce sur quoi je vais revenir :
https://www.rfi.fr/fr/amériques/20201021-bolivie-retour-mas-pouvoir-arce-conade-représailles-journalistes(...) Avec le retour du parti MAS, certains membres de la société civile s'inquiètent de possibles politiques de représailles après le soulèvement populaire qui a poussé l'ancien président à l'exil il y a un an.
Manuel Alvarez est membre du Conade, le Comité national de défense de la démocratie, l'organisation a mené le soulèvement de l'année dernière contre Evo Morales. « L'année dernière, ils ont mis le feu à la maison de Waldo Albarracin, le dirigeant du Conade, et justement aujourd'hui ils ont libéré l'homme qui avait reconnu avoir brûlé cette maison, dénonce-t-il à notre envoyée spéciale Oriane Verdier. C'est un homme du MAS. Ils envoient un message à la population, comme quoi ici il y aura une certaine impunité. Cela pourrait générer de la violence. »
Autre cible possible : les journalistes critiques. Sous le gouvernement d'Evo Morales, plusieurs ont été poursuivis en justice et ont souffert de campagnes de discrédit. Raul Peñaranda, fondateur du quotidien Pagina Siete, a vécu ces attaques à répétition. « À un moment, l'ancien ministre de la présidence Juan Ramon Quintana a présenté un rapport sur ce qu'ils ont appelé "le Cartel du mensonge", explique-t-il à RFI. Ils ont publié nos photos. Le gouvernement a aussi financé un documentaire sur ce "Cartel du mensonge" retransmis gratuitement dans des salles de cinéma. Nous avions peur de sortir dans la rue, peur que quelqu'un nous reconnaisse, ça pouvait être dangereux. J'espère que le nouveau gouvernement d'Arce sera différent. De toute façon, il sera plus faible. Les 47 % des votes pour d'autre factions politiques sont aussi en réalité des votes contre le MAS. » Entre la crise économique, un retour possible de la censure et leurs espoirs de changement déçus, certains journalistes commencent déjà à envisager de quitter le pays.
Après l'arrivée au pouvoir de Jeanine Añez, des journalistes avaient également été pris à partie par le nouveau gouvernement et accusés de sédition. Certains avaient du quitter la Bolivie.
Plusieurs centaines de personnes mécontentes de la victoire du candidat de gauche Luis Arce à l'élection présidentielle bolivienne ont manifesté ce mardi à Santa Cruz, dans l'est de la Bolivie.
Candidat du MAS, le parti de l'ancien président Evo Morales, Luis Arce a remporté ce dimanche dès le premier tour l'élection présidentielle, battant largement son principal adversaire, l'ex-président centriste Carlos Mesa. Ce dernier a reconnu sa défaite, et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué des « élections pacifiques », appelant tous les responsables politiques boliviens à travailler pour la « réconciliation nationale ».
Le triomphe de Luis Arce a surpris nombre de Boliviens car les sondages prévoyaient un second tour entre lui et Carlos Mesa. Luis Fernando Camacho, surnommé le « Bolsonaro bolivien », a pour sa part exprimé des doutes sur le résultat. « Nous vivons des moments d'incertitude créés par une très mauvaise administration du processus électoral », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
Le candidat de la droite avait été l'un des leaders de la campagne massive de protestation qui avait abouti en 2019 à la démission d'Evo Morales. Le président socialiste venait d'être déclaré vainqueur de l'élection présidentielle où il s'était présenté pour obtenir un quatrième mandat. Mais l'opposition considérait que l'élection était marquée par des fraudes.
Des troubles avaient alors fait plus de 30 morts et 800 blessés, selon l'ONU. Finalement, Evo Morales, lâché par la police et par l'armée, avait démissionné et quitté la Bolivie. Il vit actuellement en Argentine. Après sa démission, un pouvoir intérimaire s'était mis en place, dirigé par une sénatrice de droite, Jeanine Añez. Celle-ci a retiré sa candidature à l'élection présidentielle peu avant le scrutin.
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Mes réactions :
- résumer le coup d'état de l'an dernier sous les termes de "soulèvement populaire qui a poussé l'ancien président à l'exil il y a un an" est à pleurer de rire (on a déjà évoqué ici la brutalité avec laquelle ce coup d'état et la répression qui a suivie a été menée par le putchiste) ; d'un autre côté, RFI n'a jamais reconnu l'existence du coup d'état lui-même...
- le Conade est ses alliés mérite que l'on fasse un petit retour dans le passé pour mémoire :
...le tout coordonné par les Etats-Unis : https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/11/14/le-plan-americain-revele-pour-le-coup-detat-en-bolivie-noms-et-prenoms-role-de-lambassade-et-des-pays-voisins/
- lancer l'alerte vis-à-vis des journalistes est à savourer lorsqu'on se souvient de la violence du régime putchiste contre tous les journalistes depuis plusieurs mois (on en avait parlé ici)... ce que RFI rappelle de façon très... sobre : "Après l'arrivée au pouvoir de Jeanine Añez, des journalistes avaient également été pris à partie par le nouveau gouvernement". Quand on se souvient des faits... (cf plus haut). Rappelons au passage que la répression orchestrée par les putchistes englobait évidemment les élus : http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/11/bolivie-le-gouvernement-de-fait-menace-d-arreter-les-senateurs-du-mas-pour-subversion-et-sedition.html
...espérons que les boliviens vont réussir à restaurer leur démocratie durant cette courte fenêtre de liberté qui leur est donnée par la crise sanitaire et l'élection présidentielle américaine !
- résumer le coup d'état de l'an dernier sous les termes de "soulèvement populaire qui a poussé l'ancien président à l'exil il y a un an" est à pleurer de rire (on a déjà évoqué ici la brutalité avec laquelle ce coup d'état et la répression qui a suivie a été menée par le putchiste) ; d'un autre côté, RFI n'a jamais reconnu l'existence du coup d'état lui-même...
- le Conade est ses alliés mérite que l'on fasse un petit retour dans le passé pour mémoire :
https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/11/10/la-longue-campagne-du-tout-sauf-evo-par-maurice-lemoine/(...) Celle de La Paz, très « classes moyenne et supérieure métisses et blanches », à laquelle participent Carlos Mesa et Samuel Doria Medina, a été convoquée par une coalition baptisée Comité national de défense de la démocratie (Conade) et par (cela devient un grand classique dans les crises internes latino-américaines)… l’Assemblée permanente des droits humains de Bolivie (APDHB). Correspondante des grandes multinationales du secteur – Amnesty International (AI), Human Right Watch (HRW), Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) –, l’APDHB a connu de fortes divisions et des ruptures internes du fait de son appui implicite et explicite à l’opposition. Sa directrice Amparo Carvajal, une religieuse espagnole, n’hésite pas à déclarer qu’elle était mieux écoutée par le pouvoir « du temps de la dictature [1964-1982] » (...)
...le tout coordonné par les Etats-Unis : https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/11/14/le-plan-americain-revele-pour-le-coup-detat-en-bolivie-noms-et-prenoms-role-de-lambassade-et-des-pays-voisins/
- lancer l'alerte vis-à-vis des journalistes est à savourer lorsqu'on se souvient de la violence du régime putchiste contre tous les journalistes depuis plusieurs mois (on en avait parlé ici)... ce que RFI rappelle de façon très... sobre : "Après l'arrivée au pouvoir de Jeanine Añez, des journalistes avaient également été pris à partie par le nouveau gouvernement". Quand on se souvient des faits... (cf plus haut). Rappelons au passage que la répression orchestrée par les putchistes englobait évidemment les élus : http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/11/bolivie-le-gouvernement-de-fait-menace-d-arreter-les-senateurs-du-mas-pour-subversion-et-sedition.html
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Re: Coup d'Etat fasciste en Bolivie
Pour Mémoire article du Diplo
La défaite d’Evo Morales, une « fake news » à grande échelle
Bolivie, chronique d’un fiasco médiatique
Les Boliviens sont appelés à élire leur président le 18 octobre. Reporté à deux reprises par un pouvoir en difficulté, le scrutin est organisé par un régime issu du renversement de M. Evo Morales, il y a un an. Depuis, les médias privés et une partie de la gauche s’emploient à taire la nature de cette rupture de l’ordre constitutionnel. Jusqu’à un article du « New York Times », en juin dernier…
par Anne-Dominique Correa
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