[Article d'un blog] Un christianisme influencé par le bouddhisme ?
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[Article d'un blog] Un christianisme influencé par le bouddhisme ?
L'auteur se présente ainsi :
Né en 1976 et vivant à Marcq en Baroeul près de Lille (Nord), je travaille dans le référencement de sites web et tiens d'ailleurs un blog sur ce sujet.
Mon univers musical oscille entre musiques d'asie (himalaya, mongolie, japon, chine...), reggae, dub, hiphop, post-rock...
Mes autres centres d'intérêt: la photographie numérique, le web, le bouddhisme, la cuisine végétarienne, le jardin et la nature...
Note : Si je me sens profondément inspiré par le bouddhisme, je ne pretends pas en être un pratiquant, encore moins une autorité. Je demande donc de bien vouloir me pardonner les inexactitudes qui pourraient être relevées sur le site et de me corriger si besoin est:)
Mon univers musical oscille entre musiques d'asie (himalaya, mongolie, japon, chine...), reggae, dub, hiphop, post-rock...
Mes autres centres d'intérêt: la photographie numérique, le web, le bouddhisme, la cuisine végétarienne, le jardin et la nature...
Note : Si je me sens profondément inspiré par le bouddhisme, je ne pretends pas en être un pratiquant, encore moins une autorité. Je demande donc de bien vouloir me pardonner les inexactitudes qui pourraient être relevées sur le site et de me corriger si besoin est:)
Le billet :
Rassurez-vous, il ne s'agira pas dans ce billet d'essayer de trouver des points communs à ces 2 doctrines dans un but œcuménique ou New-age : Pour moi, cela est clair, on a bien d'un coté un théisme transcendant, et de l'autre un athéisme immanent. Les 2 doctrines sont donc difficilement conciliables.
Cependant, je suis de plus en plus persuadé que le christianisme a connu une influence bouddhique, qu'il a su intégrer à sa pratique.
Un peu d'histoire :
Le Bouddha naît vers -566 et meurt vers -483. A sa mort, le bouddhisme est déjà bien implanté en Inde centrale et il continue de se diffuser dans toute l'Inde durant les premiers siècles de l'ère bouddhique. Ashoka (273-232 avant J.C.) est le 1er souverain bouddhiste. Son empire s'étend alors sur tout le sous-continent, jusqu'en Afghanistan, aux confins du monde grec. Les conquêtes d'Alexandre le grand avait en effet laissé place à plusieurs royaumes (satrapies) indo-grecs, dont la Bactriane, dont un des rois, Ménandre, est protagoniste avec le moine Nagasena d'un célèbre ouvrage bouddhiste, "Les question du roi Milinda" (MilindaPanha).
On le voit, les contacts avec le monde grec sont nombreux, suivant probablement la route de la soie. En attestent la statuaire greco-bouddhique du Gandhara, ainsi que les monnaies de l'empire Kushan, arborant l'effigie du Bouddha et l'inscription "Boddo" en grec. Il est aussi probable que l'empereur Ashoka ait envoyé des missionnaires jusqu'en Grèce, en Syrie et en Egypte comme en témoignent ses édits gravés dans des colonnes, qui relatent les conversions au Dhamma (La doctrine bouddhique) dans ces pays.
A travers le monde grec, le bouddhisme rencontre également le christianisme :
Clément d'Alexandrie (150-215) écrit ainsi dans ses Stromates "Parmi les indiens, il en est qui suivent les préceptes d'un certain Boutta, que sa grande vertu leur fait honorer comme un Dieu". Des moines géorgiens iront même jusqu'à christianiser le Bouddha vers le IVème siècle, en la personne de Saint Josaphat !
Il n'est alors pas étonnant que des chrétiens de l'époque se soient inspirés de certains éléments du Bouddhisme : Au IVème siècle apparaît en Egypte puis en Grèce une forme de méditation chrétienne, l'hésychasme (littéralement tranquillité, silence), où le croyant répète continuellement la formule "Kyrie Eleison" (Seigneur prend pitié). Cette méditation ressemble très fortement à la méditation de type Samatha du bouddhisme, où le pratiquant se concentre sur un mantra ou une image pour pacifier l'esprit.
On retrouve également une influence autour de l'iconographie qui se développe à la même période : La statutaire greco-bouddhique figurait déjà des auréoles autour de la tête des personnages, et les gestuelles des saints des icônes orthodoxes ne sont pas sans rappeler les mudras de l'hindouisme et du bouddhisme.
Les églises d'Asie n'hésitent pas à intégrer la culture bouddhique dans leur foi. Dans les cas les plus extrêmes, cette rencontre entre bouddhisme et christianisme va jusqu’à générer de nouvelles religions syncrétiques, comme le Manichéisme, qui sera vite considéré comme une hérésie par les chrétiens orthodoxes (Saint Augustin a d'abord été manichéiste).
D'autres questions se posent :
Le monachisme et l’érémitisme chrétien, nés en Egypte et Syrie, ne seraient-ils pas inspirés du monachisme de la haute sangha bouddhique ? Cette tradition n'existait en effet semble-t-il pas dans le monde juif (sauf quelques sectes comme les esséniens), ni égyptien, ni romain...
La prière les mains jointes n'est-elle pas inspirée des formes de salut hindouistes et bouddhistes ? Juif et musulmans prient en général paumes vers le ciel...
Cependant, je suis de plus en plus persuadé que le christianisme a connu une influence bouddhique, qu'il a su intégrer à sa pratique.
Un peu d'histoire :
Le Bouddha naît vers -566 et meurt vers -483. A sa mort, le bouddhisme est déjà bien implanté en Inde centrale et il continue de se diffuser dans toute l'Inde durant les premiers siècles de l'ère bouddhique. Ashoka (273-232 avant J.C.) est le 1er souverain bouddhiste. Son empire s'étend alors sur tout le sous-continent, jusqu'en Afghanistan, aux confins du monde grec. Les conquêtes d'Alexandre le grand avait en effet laissé place à plusieurs royaumes (satrapies) indo-grecs, dont la Bactriane, dont un des rois, Ménandre, est protagoniste avec le moine Nagasena d'un célèbre ouvrage bouddhiste, "Les question du roi Milinda" (MilindaPanha).
On le voit, les contacts avec le monde grec sont nombreux, suivant probablement la route de la soie. En attestent la statuaire greco-bouddhique du Gandhara, ainsi que les monnaies de l'empire Kushan, arborant l'effigie du Bouddha et l'inscription "Boddo" en grec. Il est aussi probable que l'empereur Ashoka ait envoyé des missionnaires jusqu'en Grèce, en Syrie et en Egypte comme en témoignent ses édits gravés dans des colonnes, qui relatent les conversions au Dhamma (La doctrine bouddhique) dans ces pays.
A travers le monde grec, le bouddhisme rencontre également le christianisme :
Clément d'Alexandrie (150-215) écrit ainsi dans ses Stromates "Parmi les indiens, il en est qui suivent les préceptes d'un certain Boutta, que sa grande vertu leur fait honorer comme un Dieu". Des moines géorgiens iront même jusqu'à christianiser le Bouddha vers le IVème siècle, en la personne de Saint Josaphat !
Il n'est alors pas étonnant que des chrétiens de l'époque se soient inspirés de certains éléments du Bouddhisme : Au IVème siècle apparaît en Egypte puis en Grèce une forme de méditation chrétienne, l'hésychasme (littéralement tranquillité, silence), où le croyant répète continuellement la formule "Kyrie Eleison" (Seigneur prend pitié). Cette méditation ressemble très fortement à la méditation de type Samatha du bouddhisme, où le pratiquant se concentre sur un mantra ou une image pour pacifier l'esprit.
On retrouve également une influence autour de l'iconographie qui se développe à la même période : La statutaire greco-bouddhique figurait déjà des auréoles autour de la tête des personnages, et les gestuelles des saints des icônes orthodoxes ne sont pas sans rappeler les mudras de l'hindouisme et du bouddhisme.
Les églises d'Asie n'hésitent pas à intégrer la culture bouddhique dans leur foi. Dans les cas les plus extrêmes, cette rencontre entre bouddhisme et christianisme va jusqu’à générer de nouvelles religions syncrétiques, comme le Manichéisme, qui sera vite considéré comme une hérésie par les chrétiens orthodoxes (Saint Augustin a d'abord été manichéiste).
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