Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
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Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
"Si tu recherches le véritable savoir et la connaissance de Dieu... efforce-toi d'utiliser des arguments rationnels et convaincants. De tels arguments guident vers le chemin et orientent le coeur vers le Soleil de vérité. Lorsque le coeur se tourne vers le Soleil, les yeux s'ouvrent et reconnaissent le Soleil par le Soleil lui-même. S'il atteint cette condition, l'homme n'a plus besoin d'arguments ni de preuves, car le Soleil est totalement indépendant. L'indépendance absolue ignore tout besoin et les preuves sont des moyens dont l'indépendance absolue se passe complètement."
http://william.hatcher.org/wp-content/uploads/2008/08/logical_proof_presentation_200309.pdf
wiki vs HatcherWritten in first order logic, Hatcher's proof of God is based on three axioms that he calls "empirically grounded" and an apriori assumption that "something exists."
The axioms are that:
P1. The principle of sufficient reason: All phenomena are either self-caused (i.e. A->A) or other-caused (B->A; B is not equal to A) but not both. Put another way, this principle says that the question "why?" is always meaningful. Everything happens for a reason.
P2. The potency principle: If A -> B then for all C element of B, A -> C. In other words if A is the cause of B then A is the cause of every part of B. There are several notions of causality in philosophy. Hatcher's notion of causality is total causality; i.e. it is not the straw that breaks the camel's back but the 1000 straws before it, the camel, gravity, and so forth, that give rise to the camel breaking its back.
P3. The principle of limitation: For all A, where A is an element of B, B -> A does not hold. This says a system (which Hatcher represents as a set) cannot be the cause of its own components. Hatcher justifies this by explaining any system has (1) form (the parts) and (2) function (the relationship between the parts). A car (the system) cannot be the cause of its own steering wheel (a part), because the car does not even logically exist until the steering wheel exists. Thus the car's existence cannot precede the steering wheel's existence.
Hatcher shows that the logical outcome of these 3 axioms together with the above noted assumption are the existence of a "unique, universal, uncaused cause."[2]
Throughout this work, Hatcher strives to make his assumptions (his axioms) and modus operandi (first order logic) explicit. Unlike many proofs of God (beginning with the proof advanced by Aristotle) Hatcher's proof does not appeal to the absurdity of an infinite regression of causes. Hatcher argues that because his proof is formulated in first order logic one must invalidate one or more of his three empirically grounded axioms to refute it. At the same time he shows that doing so is difficult as it commits oneself to beliefs not commonly accepted in the scientific community such as the existence of non-causal systems (something not observed to date).
In Love, Power and Justice, Hatcher outlines a system of ethics based on the principle that there is a universal human nature. As evidence, he outlines how all new born children will respond positively to love, and negatively to cruelty and hate.
Hatcher also speaks of intrinsic and extrinsic value. Extrinsic value is not a property of the object itself but is a socially conferred value; for example, the value given by society to money. Intrinsic value on the other hand stands inseparable from the object itself. Whereas extrinsic value can be determined by observation, intrinsic value is discovered upon reflection. Hatcher believes that human beings have intrinsic value, similar to the Kantian notion of our humanity. He says that unless we discover our own intrinsic value, we will seek it elsewhere through means such as competition.
http://william.hatcher.org/wp-content/uploads/2008/08/logical_proof_presentation_200309.pdf
- Spoiler:
Le conseil donné par 'Abdu'l-Baha à celui qui recherche Dieu semble contenir au moins deux éléments: d'abord, que les arguments rationnels sont des points de départ utiles et nécessaires pour approcher Dieu; ensuite, que pour acquérir une connaissance plus profonde et plus juste de Dieu, il convient de dépasser ce type d'arguments, puisque cette connaissance va essentiellement au-delà du rationnel.
Il est intéressant de relever que, selon 'Abdu'l-Baha, l'étude des arguments rationnels a pour résultat de tourner le coeur vers Dieu. Comme si donner des preuves logiques de l'existence de Dieu n'était pas une fin en soi, mais plutôt un moyen de se familiariser plus profondément avec la présence divine. Or, tous les grands philosophes et toutes les traditions religieuses ont présenté des preuves de l'existence de Dieu, et 'Abdu'l-Baha lui-même en fournit de nombreuses dans ses écrits. Celles-ci sont pour la plupart des variantes aux arguments philosophiques classiques, à commencer par celui bien connu d'Aristote concernant l'existence d'un moteur premier.
Toutefois, dans l'épître qu'il adresse en 1921 au scientifique suisse Auguste Forel, 'Abdu'1-Baha offre une preuve résolument moderne de l'existence de Dieu, fondée sur certains faits et principes liés au phénomène de l'évolution biologique (2). Il fait valoir qu'à l'origine de la composition (et de la décomposition) des êtres vivants, il doit y avoir une force non observable, objectivement existante et volontaire (autrement dit une force consciente, extérieure au processus même de l'évolution). Cette force étant à l'origine de l'humanité, elle doit être supérieure aux êtres humains et est, par conséquent, un Être doté de capacités surhumaines (3).
'Abdu'l-Baha a probablement été le premier à développer ce dernier argument. Celui-ci n'aurait certainement pas pu être présenté sous cette forme bien avant le début du XXe siècle pour la simple raison que la théorie scientifique de l'évolution sur laquelle il repose n'a été développée qu'au XIXe siècle. Qui plus est, la plupart des scientifiques qui acceptèrent la théorie de l'évolution étaient des philosophes matérialistes pour qui cette théorie, loin de prouver l'existence de Dieu, rendait la question de Dieu non pertinente. Bien que des arguments semblables à ceux d' 'Abdu'l-Baha aient été avancés dans la littérature plus récente dans le domaine de la philosophie des sciences (4), je n'en ai pas encore trouvé qui soit plus ancien, voire contemporain, de l'épître d' 'Abdu'1-Baha à Auguste Forel (5).
L'argument fondé sur l'évolution n'est pas la seule preuve de l'existence de Dieu produite dans l'épître à Auguste Forel. Toutefois, ce type d'argument est unique de par son utilisation d'idées scientifiques sophistiquées, et sa force risque être sous-estimée par celui qui ne connaît pas certains principes fondamentaux de la thermodynamique (6). Aussi, plutôt que d'adopter une approche historico-critique de la preuve d' 'Abdu'l-Baha, nous nous proposons de présenter ici une formulation parfaitement moderne de cet argument, en utilisant des termes scientifiques qui n'étaient pas nécessairement usuels au moment où 'Abdu'l-Baha a écrit ce texte. En adoptant cette approche, nous espérons appréhender la pleine mesure de l'argument d' 'Abdu'l-Baha. Par conséquent, le reste de cette étude sera consacré à reformuler soigneusement et de manière détaillée la preuve d' 'Abdu'l-Baha dans un langage scientifique contemporain.
[Traduit de "A Scientific Proof of the Existence of God" - Association d'Etudes Baha'ies - ISBN: 2-940067-07-4. Cet article a été publié à l'origine en russe sous le titre "Nauchnoe Dokazastelstvo Soushchestvovaniya Boga" (Kiev: Phoenix Press, 1992). La version anglaise actuelle et sa traduction française intègrent certaines corrections et adjonctions suggérées par divers lecteurs anonymes de The Journal of Baha'i Studies a qui l'auteur exprime ses sincères remerciements.]
1. La nature de la preuve scientifique
Notre preuve se voulant scientifique, il nous faut commencer par une brève discussion sur la nature de la science et celle de la preuve en science. Cette discussion est d'autant plus nécessaire que des idées fausses sur la nature de la preuve scientifique sont communément répandues.
La science présente deux aspects fondamentaux. L'un tient à sa dimension concrète ou observable: nous accumulons des observations d'un certain phénomène et les enregistrons sous forme d'énoncés d'observations. Ce registre constitue alors, pour nous, un ensemble de vérités ou de faits observés sur le phénomène en question.
Le second aspect de la science tient à sa dimension abstraite ou théorique. Après avoir accumulé un certain nombre d'énoncés d'observations à propos d'un phénomène, nous cherchons à expliquer ces observations. Nous essayons de comprendre comment les divers faits relatifs au phénomène sont liés entre eux. En d'autres termes, comment et pourquoi le phénomène se produit et comment il fonctionne. Cette quête nous conduit à formuler une hypothèse (ou si vous préférez une théorie) qui représente la façon dont nous concevons mentalement la dynamique qui sous-tend le phénomène. Ce type de théorie est habituellement exprimée dans un langage abstrait, autrement dit qui emploie des termes se référant à des entités ou à des forces non observables (par exemple des entités telles que les électrons ou des forces telles que la force nucléaire forte). Les énoncés d'observations sont au contraire exprimés en termes concrets, c'est-à-dire à l'aide de mots qui se réfèrent à des entités ou à des configurations observables.
Pour vérifier la justesse des énoncés d'observations, des observations et des mesures supplémentaires, toujours plus exigeantes, s'imposent. Toutefois, les limitations naturelles, intrinsèques à l'appareil sensoriel et au système nerveux humains, ne permettent jamais d'éliminer complètement les risques d'erreurs dans les observations d'un phénomène donné, aussi soigneux et exigeants que nous soyons. Cette remarque vaut particulièrement pour les phénomènes extrêmement petits (voire microscopiques) ou fort lointain (par exemple, les étoiles lointaines), mais elle reste aussi valable de façon générale, même pour des phénomènes quotidiens, normalement accessibles. Aussi le degré de vérité des faits (énoncés d'observations) est-il toujours relatif. La croyance largement répandue selon laquelle les faits de la science sont absolus et irréfutables est par conséquent fausse.
Tester la vérité des énoncés théoriques de la science est une démarche encore plus compliquée. Nous commençons par déduire de la théorie de nouveaux énoncés d'observations par voie de conséquence logique. Puis, nous vérifions ces énoncés par la méthode habituelle. Autrement dit, si, selon notre théorie, tel phénomène doit se produire, nous vérifions qu'il se produit effectivement. Si notre théorie affirme que la neige est blanche, nous nous assurons qu'elle est effectivement blanche. Les nouveaux énoncés d'observations obtenus par déduction de la théorie sont appelés des prédictions de la théorie, et si notre expérience les confirme, alors la théorie est considérée comme valable, ce qui signifie qu'elle a été "validée ou confirmée par l'observation".
Par conséquent, le degré de vérité d'un énoncé théorique de la science est également relatif, car, à supposer que toutes les prédictions courantes d'une théorie aient été confirmées par l'observation, rien ne permet d'exclure la possibilité qu'à l'avenir, de nouvelles prédictions se révèlent erronées. Il est également possible qu'ultérieurement de nouvelles expérimentations viennent réfuter des prédictions admises qui semblaient justifiées au vu des expériences du moment.
Quant au degré de vérité des théories, nous nous trouvons donc dans une situation paradoxale, voire plutôt comique. Il est possible de prouver de manière presque absolue qu'une théorie est fausse: en effet si ses prédictions contredisent de manière flagrante des observations éminemment authentifiées, elle ne peut pas être juste. Il faudra alors l'abandonner ou la modifier d'une façon ou d'une autre. Mais quel que soit le nombre des prédictions confirmées par l'observation, il est toujours possible que cette théorie soit ultérieurement réfutée, soit à partir de nouvelles prédictions venant contredire les expériences connues, soit à partir de nouvelles observations venant contredire des prédictions connues.
Vers le début de ce siècle, on pensait qu'il était possible d'établir les règles d'une logique prétendument inductive qui nous donnerait les moyens de passer d'un ensemble de cas particuliers à une conclusion générale avec le même degré de précision que la logique déductive nous permet de passer de principes généraux à des conclusions particulières. On sait désormais que cela n'est guère possible, même en principe. Selon un théorème de logique mathématique, il existe, en général, un nombre infini de théories mutuellement incompatibles, toutes compatibles avec un ensemble fini de faits donnés. Compte tenu de la finitude des êtres humains, il ne pourra jamais exister qu'un ensemble fini de faits concernant un phénomène donné. Il en résulte qu'aucun ensemble d'énoncés d'observations ne pourra déterminer une théorie unique pour expliquer le phénomène. Pour reprendre les termes d'un logicien, "la théorie est sous-determinée par le fait" (7).
Aussi l'action de rassembler des faits et celle d'énoncer une théorie sont-elles en quelque sorte mutuellement indépendantes. Alors que rassembler des faits relève d'une démarche lente et progressive, établir une théorie résulte d'un bond créateur et discontinu de l'imagination. Pour rassembler des faits, il nous faut chercher à savoir comment les choses sont. Pour concevoir une théorie, il nous faut essayer d'imaginer comment les choses pourraient être.
Il s'ensuit incontestablement qu'aucune vérité scientifique ne saurait être considérée comme ayant été prouvé de manière absolue. La notion de preuve absolue est tout simplement étrangère à la science. La croyance largement répandue est erronée, selon laquelle la caractéristique essentielle de la vérité scientifique est son caractère absolu et exact (soi-disant en opposition avec la relativité et l'imprécision de la vérité philosophique et religieuse). Si certains déplorent cette relativité de la vérité scientifique, elle présente un aspect nettement positif en ce sens qu'elle fait de la recherche de la vérité en science une entreprise dynamique et progressive plutôt que statique et stérile. De plus, l'efficacité de la méthode scientifique a été puissamment confirmée par sa capacité à engendrer un nombre croissant de théories hautement validées résultant de l'application systématique de cette méthode durant les siècles derniers.
En somme, on peut dire d'une proposition qu'elle est scientifiquement prouvée dès lors qu'elle a été rendue considérablement plus plausible (ce qui signifie probablement vraie) que toute autre option connue et logiquement possible. Aussi, parler d'une preuve scientifique de l'existence de Dieu revient-il à affirmer que nous pouvons rendre la proposition selon laquelle Dieu existe considérablement plus plausible que n'importe quelle autre alternative connue (en particulier celle qui affirme que Dieu n'existe pas). En d'autres termes, nous pouvons savoir que Dieu existe avec le même degré de certitude que nous savons que la force nucléaire forte ou que les électrons existent. Ces questions méthodologiques ayant été considérées, passons maintenant à la preuve en soi.
2. Réalité visible et invisible
Etablissons en premier lieu le principe de l'existence objective d'un monde invisible, c'est-à-dire d'une portion de réalité extérieure à la subjectivité humaine mais inaccessible à l'observation humaine. En d'autres termes, le fait qu'il est des forces et des entités impossibles à observer directement mais qui existent objectivement, c'est-à-dire indépendamment de toute perception humaine.
Commençons par un exemple très simple. Supposons que nous lâchions un petit objet, par exemple un crayon, que nous tenons entre le pouce et l'index. En l'observant s'écraser au sol, nous disons que la force de gravitation a provoqué sa chute. Reprenons l'expérience. Peut-on réellement voir une force quelconque agir sur le crayon et le pousser ou le tirer vers le bas? Non, à l'évidence. En aucun cas la force de gravitation ne peut être observée. Mais, pour expliquer ce mouvement descendant, qui serait autrement inexplicable, nous déduisons l'existence de quelque force invisible (appelée gravitation) qui agit sur les objets libres.
Maintenant, regardons à nouveau avec plus d'attention la configuration initiale du crayon et posons-nous la question suivante: au moment où l'on lâche le crayon, quelles sont les directions logiquement possibles qu'il pourrait prendre, et ce, strictement à partir de ce que nous pouvons observer dans la configuration? La réponse est naturellement que toute direction est logiquement possible. De ce que nous pouvons observer physiquement, rien n'empêche le crayon d'aller dans une quelconque direction; de ce que nous pouvons observer, rien ne semble favoriser une direction plutôt qu'une autre. Et pourtant, ce que nous observons en fait, c'est qu'une seule direction (descendante) est privilégiée, car on aura beau répéter l'opération, le crayon continuera de tomber vers le bas. Par conséquent, ce que nous observons en fait, c'est une déviation persistante et significative du hasard.
En science, le comportement d'un phénomène observable est dit aléatoire (dû au hasard) si toutes les possibilités logiques se réalisent avec une même fréquence relative. En d'autres termes, si le comportement d'un objet libre, comme le crayon lâché, était en fait aléatoire, il faudrait s'attendre à ce que d'autres possibilités logiques se réalisent de temps à autre. Or nous observons non seulement que les diverses possibilités logiques ne se réalisent pas avec la même fréquence relative mais encore qu'une seule est privilégiée à l'exclusion des autres. Aussi, ce que nous observons en fait c'est une déviation persistante, logique et significative du hasard, et c'est cette déviation du hasard (qui ne présente aucune raison observable) qui nous amène à évoquer l'existence d'une force non observable comme étant la cause du comportement observable non aléatoire.
Cet exemple emprunté à la gravitation illustre un principe général de la méthode scientifique: dès lors que nous rencontrons un phénomène observable qui, sans aucune raison observable, présente une déviation persistante du hasard, nous nous sentons logiquement en droit d'affirmer que le comportement observé et non aléatoire est dû à l'action de quelque force ou entité non observée. En réalité, envisager le contraire serait parfaitement illogique et antiscientifique. L'existence de chacune des quatre forces fondamentales de la physique actuelle (gravitation, interactions nucléaires forte et faible, et force électromagnétique) a été déduite de la sorte. Ce principe est si fondamental que, s'il était réfuté, cela entraînerait l'effondrement de tout l'édifice scientifique.
Remarquons toutefois que nous n'avons pas prouvé de manière absolue l'existence de la gravitation. Il est logiquement possible (bien qu'évidemment hautement improbable) que tous les cas observés de l'action de la gravitation, du début de l'histoire connue jusqu'à ce jour, ne constituent qu'une coïncidence incroyable. Un sceptique dirait: "Je comprends pourquoi vous croyez que la gravitation existe, mais je préfère croire qu'il n'y a pas de force invisible de ce type." Il ajouterait que nous pourrions nous réveiller demain dans un monde totalement chaotique et désordonné, avec des objets libres volant dans toutes les directions, et nous nous apercevrions alors que toute l'expérience de milliers d'années était qu'une série de coïncidences particulièrement remarquables.
Ainsi que nous l'avons conclu de notre examen de la méthodologie scientifique, il ne nous est pas possible de réfuter de manière absolue l'opinion du sceptique. Nous pouvons, naturellement, lui faire remarquer combien la probabilité qu'il ait raison est infinitésimale, mais il reste libre de choisir de persister dans une croyance non plausible. Cependant, il ne peut maintenir son scepticisme antigravitation tout en se voulant scientifique et rationnel. Nous avons établi que l'existence d'une force invisible de gravitation est de loin la plus plausible parmi toutes les alternatives connues, et celui qui choisit délibérément une alternative moins plausible est par définition antiscientifique et irrationnel (une fois de plus, cela n'a rien à voir avec le fait de reconnaître l'existence d'autres possibilités logiques, aussi improbables qu'elles soient).
Pour revenir à notre exemple, soit la chute d'objets libres, remarquons que nous avons démontré bien plus que la simple existence de forces ou entités invisibles ou non observables. Nous avons montré que des effets observables peuvent fort bien avoir des causes non observables. Nous avons montré que, dans de nombreux cas, des comportements observables n'ont pas une explication qui relève de l'observable. Pour employer un langage plus philosophique, nous avons montré que le monde visible ne se suffit pas à lui-même, qu'il ne contient pas une "raison suffisante" pour lui-même: les phénomènes de la réalité visible sont produits par (ou dérivent d') une réalité invisible.
Illustrons ce propos par une analogie simple. Imaginez que nous soyons debout au bord d'un immense océan, l'océan et ses profondeurs cachées représentant l'immensité de la réalité invisible. De temps à autre, un poisson saute hors de l'océan pour y retourner aussitôt. Le bref instant pendant lequel le poisson est hors de l'eau représente un phénomène de réalité visible.
Cette analogie illustre parfaitement la conception de la réalité physique selon la physique moderne (en particulier selon la théorie quantique): les macro-objets de la réalité visible consistent en des milliards et des milliards de petits quanta énergétiques appelés particules élémentaires, qui se trouvent dans des états d'équilibre relatif mais temporaire et en mouvement perpétuel. Ces particules viennent d'une réalité invisible (l'énergie pure) et, dès l'instant où leurs équilibres sont rompus, elles retournent à la réalité invisible.
3. Les phénomènes aléatoires et non aléatoires en science
Dans l'exposé qui précède, nous avons établi le principe méthodologique scientifique suivant: dès l'instant où un phénomène présente une déviation observable, persistante, et significative du comportement aléatoire, sans l'intervention d'une cause observable, nous sommes en droit de conclure à l'existence d'une force ou d'une entité invisible qui serait la cause du phénomène. Il nous faut maintenant aller plus loin et nous demander s'il existe un principe scientifique quelconque qui nous permettrait de définir ce qui est probable et ce qui ne l'est pas. Les configurations ou phénomènes probables sont ceux qui sont plutôt aléatoires. En revanche, les configurations improbables sont celles qui résultent plutôt de l'action de quelque force invisible (en l'absence de cause observable, bien entendu).
Ce principe existe effectivement en science. Il s'agit du deuxième principe de la thermodynamique (le fameux principe d'entropie), développé pour la première fois par l'ingénieur français Carnot (1796-1832) et le physicien allemand Clausius (1822-1888). Nous examinerons deux énoncés ou formulations de cette loi, la première formulation est informelle et heuristique, la seconde, plus précise et plus formelle. Toutes deux, néanmoins, sont scientifiquement correctes.
Le premier énoncé est le suivant: le désordre est probable et l'ordre improbable. Ou encore, de manière plus élaborée: l'ordre, la structure, et la complexité sont improbables, tandis que le désordre, la simplicité et l'uniformité sont probables. Le bon sens nous aide à vérifier la justesse de cette affirmation: l'ordre, en effet, ne représente que quelques configurations spécifiques tandis que n'importe quelle configuration logiquement possible représente le désordre. Développons ce dernier point.
Comparons un tas de briques et une maison de briques bien construite. Le tas représente le désordre et la maison l'ordre. Pour transformer une maison de briques en tas de briques, brique par brique, nous avons toutes sortes de façons logiquement possibles de procéder. Nous pouvons commencer par retirer une première brique, n'importe laquelle, puis une seconde, n'importe laquelle, et ainsi de suite. Toutes les possibilités mènent à un tas de briques. Mais pour transformer un tas de briques en une maison de briques, un bon nombre de façons concevables sont physiquement impossibles. Impossible par exemple de commencer par le haut sans avoir au préalable disposé un nombre donné de briques en bas. Aussi le fait de transformer une maison de briques en un tas de briques relève d'une logique qui mène de l'ordre au désordre, ou de l'improbable au probable. A l'inverse, transformer un tas de briques en une maison de briques bien construite représente un processus qui du désordre mène à l'ordre, autrement dit du probable à l'improbable.
Ainsi, si nous construisions une maison de briques dans la forêt et que nous l'abandonnions aux forces de la nature pendant cinquante ans, il n'y aurait rien de surprenant à la retrouver réduite à l'état de tas de briques. Mais si nous laissions un tas de briques dans les mêmes conditions pendant cinquante ans, il serait très étrange de retrouver une maison de briques à sa place. La surprise que nous ressentirions alors serait à la mesure de notre intuition du bien-fondé du deuxième principe de la thermodynamique (9).
Passons maintenant au deuxième énoncé du principe, plus formel. Commençons par donner quelques définitions. Par système physique, on entend toute entité (ou objet) physique ou toute collection de telles entités. Les entités qui composent un système physique en sont les composantes, et toute collection de composantes d'un système forme un sous-système. Un système physique isolé est un système qui ne reçoit aucune énergie de l'extérieur du système. Nous pouvons maintenant énoncer: dans un système physique isolé, le désordre croît. De plus, si le système demeure isolé, le désordre va croître jusqu'à ce que ce système atteigne l'état appelé entropie maximale ou désordre total. Le système aura alors atteint un état stable, au-delà duquel aucun changement ne pourra survenir sans un apport énergie extérieur au système, et cela, d'une manière appropriée. Moins formellement, on pourrait dire que tout système dégénère vers le désordre s'il est "laissé à lui-même"
Cette formulation du deuxième principe de la thermodynamique conduit naturellement à se poser la question de savoir s'il existe ou non des systèmes physiques véritablement isolés. Dans l'état actuel des connaissances, il n'en existe aucun qui soit totalement isolé (à moins que l'univers physique ne soit un système fermé, ce qui est incertain). Par exemple, la plupart de l'énergie du système solaire vient du soleil, mais il existe aussi des radiations et énergies qui proviennent de l'extérieur du système solaire. Il existe toutefois de nombreux systèmes relativement isolés qui ont toujours confirmé le deuxième principe de la thermodynamique. En réalité, de tous les principes et lois de la science, cette loi est parmi les plus universellement vérifiées et hautement validées.
Il convient, à ce stade, de faire ressortir un point capital. Selon le deuxième principe de la thermodynamique, tout système isolé va nécessairement dégénérer vers le désordre, mais cela n'exclut pas que des systèmes non isolés puissent eux aussi dégénérer! Pour éviter cette dégénérescence vers le désordre, il n'est en général pas suffisant de fournir au système de l'énergie brute. L'énergie doit être fournie sous une forme adéquate et de manière telle que le système puisse en convertir une certaine mesure en ordre (ou l'utiliser pour complexifier sa structure). Ce mécanisme dépendra de la nature du système lui-même (les relations entre les composantes du système), la façon dont il évolue, et dont il interagit avec l'extérieur.
Donnons ici deux exemples. On admet que le mouvement brownien des molécules d'air dans une pièce fermée est totalement aléatoire. Supposez que l'on y débouche un flacon de parfum hautement volatile. La configuration initiale, lorsque le flacon contient l'ensemble du parfum, représente l'ordre. Lorsque le parfum est libéré et commence à se volatiliser, le mouvement brownien des molécules d'air va rapidement le répandre jusqu'à ce qu'il soit uniformément distribué dans toute la pièce. Il s'agit là d'une dégradation naturelle vers le désordre, qui peut totalement s'expliquer par la nature aléatoire du mouvement brownien. Supposez maintenant que nous modifiions l'expérience en ajoutant de la chaleur par radiation issue d'une source extérieure à la pièce. La hausse de la température de l'air dans la pièce ne fera qu'augmenter la vitesse du mouvement brownien, accélérant ainsi la diffusion du parfum (ainsi que la dégénérescence vers le désordre du système). L'apport d'une énergie extérieure en l'occurrence n'entraînera pas une quelconque évolution vers l'ordre.
Deuxième exemple: prenez la croissance (complexification) du système de la plante feuillue sur la terre. Elle dépend du processus de photosynthèse dans les feuilles, sous-système de la plante. La photosynthèse utilise la lumière solaire directe comme source d'énergie extérieure. Si cette lumière était complètement éliminée et remplacée par une autre forme d'énergie, comme la chaleur par exemple, la croissance de ces plantes cesserait. Ainsi la structure interne de la plante feuillue lui permet-elle d'utiliser une certaine forme d'énergie extérieure (lumière solaire directe) pour accroître sa complexité, et donc évoluer vers un ordre plus grand. Mais d'autres formes d'apport énergétique peuvent très bien ne pas entraîner de croissance ni de complexification (en réalité un apport énergétique excessif ou inapproprié risque même de détruire le système).
Par conséquent, le monde observable (la réalité visible) est compose de systèmes physiques. Certains évoluent d'un état moins probable vers un état plus probable; d'autres sont (plus ou moins) statiques ou stables; d'autres enfin évoluent d'un état plus probable vers un état moins probable. Pour ce qui est des systèmes appartenant à la première catégorie, on peut les considérer comme le résultat d'un processus aléatoire. Les systèmes stables, eux, sont soit dans un état d'entropie maximale, soit maintenus dans un état constant (ou de fluctuations périodiques) par des apports énergétiques extérieurs continus (par exemple les systèmes dissipatifs de Prigogine) (10). Ceux qui présentent une évolution d'états plus probables vers des états moins probables ne peuvent pas résulter du hasard. Leur type de croissance ne peut être causé que par un apport énergétique observable (de même que la croissance d'une plante sur terre est alimentée par l'énergie solaire) ou alors par quelque force non observable (invisible). C'est ce dernier cas que nous allons examiner maintenant (11).
4. Dieu existe
Pensons à tous les systèmes physiques de l'univers observable et demandons-nous quels sont ceux qui sont les plus complexes, les plus hautement ordonnés, les plus structurés. La réponse est claire et sans équivoque: c'est l'être humain, et en particulier le cerveau humain et son système nerveux central, qui constituent, sans l'ombre d'un doute, l'ensemble le plus sophistiqué des entités agissantes dans l'univers connu (12). Selon tous les critères de comparaison, et considérant tous les systèmes physiques connus, naturels ou artificiels, l'être humain physique est de loin le système le plus hautement ordonné et complexe. Dans ce qui suit, nous entendrons par être humain être physique et non, à moins de le préciser, être humain au sens métaphorique, culturel ou spirituel.
Nous pouvons d'ores et déjà tirer une première conclusion: l'être humain étant la structure la plus hautement ordonnée de l'univers observable connu, il est le plus improbable de tous les systèmes physiques et donc celui qui a le moins de chance d'avoir été crée par un processus aléatoire. Examinons donc le processus qui a produit l'être humain, et que nous appelons évolution.
En premier lieu, il nous faut établir les faits concernant le processus d'évolution (pour autant que nous les connaissions). Les éléments observables de ce phénomène résident principalement dans des traces fossiles, retrouvées dans des couches de sédiment en divers endroits de la planète. Si ces traces présentaient des contradictions ou des ambiguïtés, l'interprétation de ces données poserait un problème majeur. Mais ce n'est pas le cas. Toutes ces couches sédimentaires font apparaître la même configuration de base, à savoir que les formes de vie plus complexes, plus élevées ont succédé aux plus simples, aux moins complexes. En d'autres termes, le processus d'évolution a été un processus de complexification, de mouvement à partir d'une simplicité et d'un désordre relatifs vers une complexité et un ordre relatifs. Le processus a donc été celui de progression à partir de configurations plus probables vers des configurations moins probables.
S'il est aisé de s'engager dans des discussions compliquées sur l'âge exact de l'univers physique, du système solaire, de la terre, ou bien sur la durée d'existence des conditions de vie sur terre avant l'apparition de la vie elle-même, il n'en reste pas moins que le schéma de base est incontestablement clair. La terre existe depuis quelques milliards d'années (selon un grand nombre d'experts, l'âge de la terre est d'environ 4.5 milliards d'années). Les premières formes de vie, les plus rudimentaires, auraient été les algues bleu-vert, qui seraient apparues il n'y a pas moins de 2 milliards d'années. Quoi qu'il en soit, une longue période (peut-être un milliard d'années) a suivi cette première apparition des algues, pendant laquelle celles-ci étaient les seules formes de vie. Les algues ayant prolifèré, d'autres formes primitives de vie végétale sont ensuite apparues.
Au moyen de la datation radioactive et d'autres méthodes, on a pu établir avec une assez grande certitude que les premières formes rudimentaires d'invertébrés ne sont pas apparues avant environ 600 millions d'années. Ainsi le processus d'évolution, des animaux unicellulaires à l'émergence de l'être humain, arrive à maturation (il y a environ 50 000 ans) n'ayant pas pris plus de 600 millions d'années, ce qui représente, d'un point de vue géologique, un laps de temps relativement court. Pendant ce laps de temps, un phénomène du type expérimentation illimitée ou "à extrémité ouverte" n'aurait donc pas pu avoir lieu pour l'évolution. De plus, on estime à environ un millier le nombre des espèces apparues pendant la période entre l'apparition des organismes unicellulaires et celle des êtres humains arrivés à maturité. Dans chaque cas, la transition d'une espèce à une autre s'est faite d'une configuration inférieure (et donc plus probable) à une configuration plus élevée (et donc moins probable). Enfin, les preuves apportées par les traces fossiles montrent invariablement que l'évolution n'a pas été un processus lisse et progressif. Au contraire, il y a eu de longues périodes de stase et de stabilité (les "plateaux"), ponctuées de plus courtes périodes de changement rapide (vers la complexification).
Ainsi l'évolution est-elle clairement un exemple d'un processus présentant une déviation significative et persistante du hasard. Au cours d'une période donnée et limitée, il y a eu un mouvement persistant et récurrent de configurations plus probables vers des configurations moins probables. Il est par conséquent contraire à la science et à la raison d'attribuer ce phénomène au hasard. En réalité, si elle était laissée au hasard, la transition d'une espèce à la suivante pourrait prendre aussi longtemps que la durée de vie de la terre elle-même, et si on considère le processus d'évolution dans son ensemble, il faudrait multiplier ce chiffre par mille, ce qui donne un nombre bien plus élevé que la durée de vie estimée de l'univers (du "commencement" jusqu'à aujourd'hui).
Compte tenu de ces considérations, nous sommes scientifiquement en droit - en fait nous y sommes contraints par la logique de la méthodologie scientifique - de conclure que le processus de l'évolution est le résultat de l'action d'une force non observable. En particulier, nous, êtres humains, sommes le "produit final" de l'évolution et devons donc notre existence à cette force. Il semble raisonnable d'appeler cette force "Dieu", mais quiconque se sent gêné par cette appellation peut tout simplement la nommer "force évolutionnaire" (ou plus précisément, "la force qui a produit l'évolution et donc l'être humain"). De plus, il est plus que raisonnable de supposer que la force d'évolution diffère de toutes les autres forces découvertes à ce jour ou conjecturées par la science. En effet, dans l'état actuel de nos connaissances, aucune autre force n'aurait pu produire le phénomène de l'évolution (13).
Or, tout comme pour la gravitation, un sceptique peut très bien refuser d'accepter l'existence de la force évolutionnaire en choisissant de croire que l'évolution était un phénomène aléatoire, une série de coïncidences hautement improbables. Cependant, en faisant ce choix, il renonce à toute prétention scientifique et rationnelle. Du point de vue de la méthodologie scientifique, il faut toujours choisir l'option la plus probable parmi tous les choix connus logiquement possibles. Bien qu'il soit logiquement possible que l'évolution ait été un processus aléatoire, ce n'est certainement pas l'éventualité la plus probable. Le sceptique, en particulier s'il s'agit d'un scientifique en fonction, se doit alors d'expliquer pourquoi il ou elle accepte et suit ce principe fondamental de la méthodologie scientifique ailleurs, mais fait une exception du cas de l'évolution. Si l'on n'éprouve aucune difficulté à croire à la gravitation ou à l'interaction nucléaire forte, fondées toutes deux sur des preuves analogues à celles de la force évolutionnaire, alors pourquoi résister de façon irrationnelle à croire à la force de l'évolution ?
Nous prétendons avoir accompli ici notre intention de donner une preuve scientifique de l'existence de Dieu. Nous avons montré, à partir d'un phénomène observable (l'apparition de l'être humain), que l'existence d'une cause non observable est la plus raisonnable de toutes les possibilités logiques connues. On pourrait toutefois se poser la question suivante: dans quelle mesure sommes-nous en droit de nommer la force motrice de l'évolution "Dieu" ? Pourquoi n'appelons-nous pas "Dieu" la gravitation ou l'interaction nucléaire forte ? C'est de cela que nous allons traiter dans la section suivante.
5. La nature de Dieu
Acceptons comme admis, pour le reste de l'exposé, l'existence d'une force invisible qui serait la cause du processus de l'évolution et donc de l'être humain, qui en est le produit final. De prime abord, il pourrait sembler bien arbitraire et gratuit d'identifier ce type de cause à Dieu. Toutefois, si nous réfléchissons un peu, nous nous assurons que ce n'est pas le cas.
Pour commencer, nous savons que cette force est capable de produire un être présentant toutes les subtilités et les raffinements dont nous, êtres humains, sommes dotés. Si nous n'appelons pas "Dieu" la gravitation ou l'interaction nucléaire forte, c'est parce que les effets produits par ces forces ne sont pas aussi étonnants que ceux produits par la force évolutionnaire. Dans le même esprit qui a motivé notre approche de base tout au long de cet exposé, nous pouvons nous demander s'il est raisonnable ou non de supposer qu'une force capable de produire un effet comme l'être humain soit au moins aussi ingénieux que celui-ci. Cette hypothèse semble aussi raisonnable (sinon plus) que toute autre possibilité logique.
En fait, nous savons avec certitude que cette force est capable de faire au moins une chose que nous ne pourrions jamais faire, à savoir donner naissance à la race humaine. Effectivement, cette dernière n'existait même pas pendant que cette force faisait avancer l'évolution. Nous sommes le résultat de l'action de cette force, et nous lui devons notre existence. C'est elle qui nous a créés.
Dans notre discussion sur les réalités visible et invisible, nous avons déjà noté que, du point de vue de la physique moderne, la réalité invisible produit une réalité visible et, en fait, englobe voire même dépasse la réalité visible. On peut donc fort bien supposer que la cause invisible de l'évolution (et donc de l'être humain) englobe voire dépasse les humains. En particulier, notre propre expérience de nous-mêmes nous apprend que nous disposons d'un intellect conscient et du libre arbitre. Il n'est par conséquent pas déraisonnable de penser que la force ou entité qui est la cause de notre existence possède aussi des facultés de conscience, d'intelligence, et de volonté - et très probablement dans une mesure bien supérieure à la notre. La seule autre possibilité est de croire qu'une force aveugle, inconsciente, dénuée de toute intelligence, a pu donner naissance à une créature dotée d'intelligence consciente.
En réalité, s'il est au moins une chose que nous sachions, c'est bien que nous avons une subjectivité consciente, car c'est à travers elle que toute connaissance a lieu. Notre subjectivité est donc la condition la plus fondamentale de notre existence. C'est l'espace intérieur dans lequel chacun de nous vit, et nous savons que notre subjectivité et notre conscience sont le résultat de l'action de cette force. Ainsi, la connaissance de la nature de la force qui nous a créés peut être sondée le mieux par une connaissance plus profonde de ce qui nous est le plus immédiatement accessible, c'est-à-dire notre être le plus intérieur. Il nous semble donc que la connaissance de l'existence et de la nature de Dieu repose sur le fondement le plus solide qui soit.
Notes
1. 'Abdu'l-Baha. Baha'i World Faith, pp. 383-384 (traduction provisoire).
2. 'Abdu'l-Baha, Lettre d"Abdu'l-Baha au Professeur Auguste Forel.
3. Ibid., pp. 16-18.
4. Par exemple, on retrouve de nombreux éléments de l'argument d' 'Abdu'l-Baha dans une série d'ouvrages du philosophe et scientifique français Pierre Lecomte de Noüy, qui débute avec "L'homme devant la science" (1939) et se clôt par "L'homme et sa destinée" (1948). Après une analyse quelque peu analogue à celle du présent essai, Lecomte de Noüy conclut carrément que "l'explication de l'évolution de la vie par le hasard seul n'est pas soutenable de nos jours" ("L'homme et sa destinée", p. 48).
Toutefois, pour des raisons qu'il serait fastidieux de mentionner ici, Lecomte de Noüy est beaucoup moins clair que ne l'est 'Abdu'l-Baha lorsque celui-ci conclut à l'existence d'une force agissante externe qui serait la cause de l'évolution. Lecomte de Noüy opte au contraire pour une notion peu claire et pas très convaincante, celle du "téléfinalisme" en biologie. Pour lui rendre justice cependant, il faut reconnaître qu'à l'époque où il a traité de ces questions, la science des systèmes n'avait pas encore opéré certaines de ses avancées fondamentales.
Une autre approche plus récente de ces questions se trouve dans l'article de K. V. Laurikainen "Quantum Physics, Philosophy, and the Image of God" (1990). Bien que Laurikainen fasse preuve d'une grande perspicacité dans cet article, celui-ci diverge sur quelques points significatifs de l'approche adoptée ici et préalablement (voir Hatcher, "Logic and Logos", en particulier les pages 49-51). Entre autres choses, je n'adhère pas au subjectivisme de Laurikainen, et je rejette le contraste net qu'il voit entre les méthodes de la mécanique quantique et celles de la macrophysique et de la science en général.
En d'autres termes, je ne pense pas que la mécanique quantique soit une exception méthodologique à la pratique scientifique en général. Mais j'ai plutôt le sentiment que certaines de ses observations, appliquées à la science en général, sont justes et perspicaces.
5. Dans "Dieu passe près de nous", Shoghi Effendi qualifie la "Lettre d' 'Abdu'l-Baha à Auguste Forel" de "l'une des plus importantes que le Maître écrivit jamais".
6. L'argument fondé sur l'évolution présente une similarité superficielle avec la classique "preuve par le dessein" selon laquelle la réalité observable ne pourrait s'accompagner de l'ordre et de la régularité qui sont les siennes sans qu'une telle structure soit l'oeuvre d'un Architecte conscient.
Toutefois, l'argument fondé sur l'évolution traite de la dynamique du développement de systèmes physiques complexes, et non uniquement de la configuration ou de la structure qui résulte de cette dynamique. Ce trait distinctif de l'argument d' 'Abdu'l-Baha le différencie des arguments cosmologiques classiques ou des preuves par le dessein.
Toutefois, les liens entre les développements de la physique moderne et l'argument classique sont de plus en plus admis. Par exemple, selon le physicien Laurikanen, "l'ancien argument par le dessein a en fait été renforcé par les développements de la physique moderne, la tendance vers des théories de plus en plus générales permettant de déduire un nombre croissant de faits à partir d'un petit nombre de principes de base (axiomes). Ce développement, à son tour, a fait clairement apparaître une étonnante structure logique dans la réalité physique - preuve convaincante d'une origine rationnelle de l'existence, supérieure à l'intelligence humaine. Par ailleurs, l'intelligence humaine semble être liée à cette intelligence supérieure dans la mesure où nous sommes de plus en plus à même de dévoiler les prodigieux secrets de la nature. En langage religieux, cela s'exprime par la métaphore selon laquelle les êtres humains ont été créés à l'image de Dieu" ("Quantum Physics", p. 402).
7. Quine, Word and Object, p.78.
8. Pour une discussion plus approfondie sur ces questions méthodologiques, ainsi que pour les références à la littérature sur le sujet, voir Hatcher, Logic and Logos, en particulier les pages de l'essai regroupées sous le titre "Mythes, modèles et mysticisme". pp. 19-59.
9. Cette illustration du principe d'entropie est tirée de Hatcher, "The Science of Religion", p. 23.
10. Prigogine et Stengers, La nouvelle alliance.
11. Les différents principes discutés dans cette section ne constituent qu'une petite partie de la théorie des systèmes dynamiques. Cette théorie vénérable a été récemment vulgarisée sous le nom de la "théorie du chaos", où le terme chaos est plus ou moins (bien que pas exactement ni toujours) équivalent à l'utilisation qui est faite ici du mot hasard ou désordre. Tous ces termes se réfèrent à une certaine catégorie d'états d'un système (des états "chaotiques" ou désordonnés).
La vulgarisation actuelle de la théorie du chaos fait penser à la fameuse théorie des catastrophes, qui a été vulgarisée de la même manière il y a environ vingt ans. Une "catastrophe" n'est qu'un nom illustratif donné à une certaine forme de transition d'un état à un autre à l'intérieur d'un système dynamique. Pour une brève discussion sur tous ces termes rapportés à un exemple spécifique, voir Hatcher, Logic and Logos, pp. 128-129.
12. Voir, par exemple, la série des quatre volumes The Neurosciences.
13. C'est la raison pour laquelle la théorie actuellement admise de l'évolution tente d'expliquer le mouvement de l'évolution vers le haut (vers un ordre plus grand) comme étant une heureuse coïncidence entre deux phénomènes aléatoires: l'action de la sélection naturelle (soit essentiellement, l'impact aléatoire de l'environnement) sur des mutations aléatoires (changements génétiques spontanés).
En présentant son argument, 'Abdu'1-Baha considère une troisième possibilité logique étrangère tant au hasard qu'à l'hypothèse d'une force externe. Il appelle cette troisième voie nécessité ou contrainte inhérente, mais la rejette aussitôt en faisant valoir que "l'assemblage des différents éléments qui forment les êtres... ne peut être obligatoire car, dans ce cas, la composition devrait être une propriété inhérente aux composants, et la propriété inhérente d'une chose ne peut, en aucune manière, en être séparée...
Dans ces conditions, la décomposition de n'importe quel corps composé serait impossible puisque la propriété inhérente à un corps ne peut lui être enlevée." ("Lettre d' 'Abdu'l-Baha au Professeur Auguste Forel" - p. 17). Si nous n'avons pas inclus cette partie de l'argument d' 'Abdu'l-Baha, c'est parce qu'il est généralement connu et admis par les scientifiques que le processus d'évolution n'est pas dû à une nécessité intrinsèque quelconque. En effet, les éléments physiques qui composent des formes de vie plus élevées, telles que l'être humain, peuvent très facilement se retrouver dans d'autres systèmes et sous d'autres formes. Aussi, il semblerait qu' 'Abdu'l-Baha n'ait considéré cette possibilité que pour faire le tour logique de son argument, et non parce qu'il la jugeait une véritable possibilité physique.
14. Selon les écrits baha'is, les enseignements des Manifestations de Dieu constituent l'instrument le plus efficace pour acquérir la connaissance de soi, laquelle mène à son tour à la connaissance de la nature de Dieu. Pour une discussion sur le rôle de ces figures historiques à cet égard, voir, par exemple, Hatcher, "The Concept of Spirituality".
Ouvrages cités :
'Abdu'l-Baha
- Lettre d' 'Abdu'l-Baha au Professeur Auguste Forel, Maison d'Editions Baha'ies, Bruxelles, 1974.
Baha'u'llah and 'Abdu'1-Baha
- Bahà'i World Faith, Wilmette, 111.: Bahà'i Publishing Trust. 1956.
Hatcher, William S.
- The Concept of Spirituality, Bahà'i Studies, vol. 11. Association for Bahà'i Studies. Ottawa. 1982.
- Logic and Logos, Oxford: George Ronald. 1990.
- The Science of Religion, Bahà'i Studies, vol. 2. Association for Bahà'i Studies. Ottawa. 1980.
Laurikainen, K. V.
- Quantum Physics. Philosophy, and the Image of God: Insights from Wolfgang Pauli, Zygon 25.4 (December 1990): pp. 391-404.
Lecomte de Noüy, Pierre
- L 'homme devant la science. Paris: Gallimard. 1939.
- L 'homme et sa destinée. Paris: La Colombe. 1948.
The Neurosciences
- A Study Program, Edited by Quartron, Melnechuk and Schmitt. New York: Rockefeller Press, 1967.
- Second Study Program. Edited by F. O. Schmitt. New York: Rockefeller Press, 1970.
- Third Study Program. Edited by Schmitt and Worden. Cambridge: MIT Press, 1974.
- Fourth Study Program. Edited by Schmitt and Worden. Cambridge: MIT Press, 1979.
Progogine, I. et Stengers, I.
- La nouvelle alliance. Paris: Gallimard, 1979.
Quine, Willard V. O.
- Word and Object. Cambridge: MIT Press, 1960.
Shoghi Effendi
- "Dieu passe près de nous", Maison d'Editions Baha'ies. Bruxelles. 1976.
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Ajoutons ce lien:
http://www.bahai-biblio.org/centre-doc/ouvrage/existence-dieu.htm
http://www.bahai-biblio.org/centre-doc/ouvrage/existence-dieu.htm
- Spoiler:
1. La nature de la preuve scientifique
Notre preuve se voulant scientifique, il nous faut commencer par une brève discussion sur la nature de la science et celle de la preuve en science. Cette discussion est d'autant plus nécessaire que des idées fausses sur la nature de la preuve scientifique sont communément répandues.
La science présente deux aspects fondamentaux. L'un tient à sa dimension concrète ou observable: nous accumulons des observations d'un certain phénomène et les enregistrons sous forme d'énoncés d'observations. Ce registre constitue alors, pour nous, un ensemble de vérités ou de faits observés sur le phénomène en question.
Le second aspect de la science tient à sa dimension abstraite ou théorique. Après avoir accumulé un certain nombre d'énoncés d'observations à propos d'un phénomène, nous cherchons à expliquer ces observations. Nous essayons de comprendre comment les divers faits relatifs au phénomène sont liés entre eux. En d'autres termes, comment et pourquoi le phénomène se produit et comment il fonctionne. Cette quête nous conduit à formuler une hypothèse (ou si vous préférez une théorie) qui représente la façon dont nous concevons mentalement la dynamique qui sous-tend le phénomène. Ce type de théorie est habituellement exprimée dans un langage abstrait, autrement dit qui emploie des termes se référant à des entités ou à des forces non observables (par exemple des entités telles que les électrons ou des forces telles que la force nucléaire forte). Les énoncés d'observations sont au contraire exprimés en termes concrets, c'est-à-dire à l'aide de mots qui se réfèrent à des entités ou à des configurations observables.
Pour vérifier la justesse des énoncés d'observations, des observations et des mesures supplémentaires, toujours plus exigeantes, s'imposent. Toutefois, les limitations naturelles, intrinsèques à l'appareil sensoriel et au système nerveux humains, ne permettent jamais d'éliminer complètement les risques d'erreurs dans les observations d'un phénomène donné, aussi soigneux et exigeants que nous soyons. Cette remarque vaut particulièrement pour les phénomènes extrêmement petits (voire microscopiques) ou fort lointain (par exemple, les étoiles lointaines), mais elle reste aussi valable de façon générale, même pour des phénomènes quotidiens, normalement accessibles. Aussi le degré de vérité des faits (énoncés d'observations) est-il toujours relatif. La croyance largement répandue selon laquelle les faits de la science sont absolus et irréfutables est par conséquent fausse.
Tester la vérité des énoncés théoriques de la science est une démarche encore plus compliquée. Nous commençons par déduire de la théorie de nouveaux énoncés d'observations par voie de conséquence logique. Puis, nous vérifions ces énoncés par la méthode habituelle. Autrement dit, si, selon notre théorie, tel phénomène doit se produire, nous vérifions qu'il se produit effectivement. Si notre théorie affirme que la neige est blanche, nous nous assurons qu'elle est effectivement blanche. Les nouveaux énoncés d'observations obtenus par déduction de la théorie sont appelés des prédictions de la théorie, et si notre expérience les confirme, alors la théorie est considérée comme valable, ce qui signifie qu'elle a été "validée ou confirmée par l'observation".
Par conséquent, le degré de vérité d'un énoncé théorique de la science est également relatif, car, à supposer que toutes les prédictions courantes d'une théorie aient été confirmées par l'observation, rien ne permet d'exclure la possibilité qu'à l'avenir, de nouvelles prédictions se révèlent erronées. Il est également possible qu'ultérieurement de nouvelles expérimentations viennent réfuter des prédictions admises qui semblaient justifiées au vu des expériences du moment.
Quant au degré de vérité des théories, nous nous trouvons donc dans une situation paradoxale, voire plutôt comique. Il est possible de prouver de manière presque absolue qu'une théorie est fausse: en effet si ses prédictions contredisent de manière flagrante des observations éminemment authentifiées, elle ne peut pas être juste. Il faudra alors l'abandonner ou la modifier d'une façon ou d'une autre. Mais quel que soit le nombre des prédictions confirmées par l'observation, il est toujours possible que cette théorie soit ultérieurement réfutée, soit à partir de nouvelles prédictions venant contredire les expériences connues, soit à partir de nouvelles observations venant contredire des prédictions connues.
Vers le début de ce siècle, on pensait qu'il était possible d'établir les règles d'une logique prétendument inductive qui nous donnerait les moyens de passer d'un ensemble de cas particuliers à une conclusion générale avec le même degré de précision que la logique déductive nous permet de passer de principes généraux à des conclusions particulières. On sait désormais que cela n'est guère possible, même en principe. Selon un théorème de logique mathématique, il existe, en général, un nombre infini de théories mutuellement incompatibles, toutes compatibles avec un ensemble fini de faits donnés. Compte tenu de la finitude des êtres humains, il ne pourra jamais exister qu'un ensemble fini de faits concernant un phénomène donné. Il en résulte qu'aucun ensemble d'énoncés d'observations ne pourra déterminer une théorie unique pour expliquer le phénomène. Pour reprendre les termes d'un logicien, "la théorie est sous-determinée par le fait" (7).
Aussi l'action de rassembler des faits et celle d'énoncer une théorie sont-elles en quelque sorte mutuellement indépendantes. Alors que rassembler des faits relève d'une démarche lente et progressive, établir une théorie résulte d'un bond créateur et discontinu de l'imagination. Pour rassembler des faits, il nous faut chercher à savoir comment les choses sont. Pour concevoir une théorie, il nous faut essayer d'imaginer comment les choses pourraient être.
Il s'ensuit incontestablement qu'aucune vérité scientifique ne saurait être considérée comme ayant été prouvé de manière absolue. La notion de preuve absolue est tout simplement étrangère à la science. La croyance largement répandue est erronée, selon laquelle la caractéristique essentielle de la vérité scientifique est son caractère absolu et exact (soi-disant en opposition avec la relativité et l'imprécision de la vérité philosophique et religieuse). Si certains déplorent cette relativité de la vérité scientifique, elle présente un aspect nettement positif en ce sens qu'elle fait de la recherche de la vérité en science une entreprise dynamique et progressive plutôt que statique et stérile. De plus, l'efficacité de la méthode scientifique a été puissamment confirmée par sa capacité à engendrer un nombre croissant de théories hautement validées résultant de l'application systématique de cette méthode durant les siècles derniers.
En somme, on peut dire d'une proposition qu'elle est scientifiquement prouvée dès lors qu'elle a été rendue considérablement plus plausible (ce qui signifie probablement vraie) que toute autre option connue et logiquement possible. Aussi, parler d'une preuve scientifique de l'existence de Dieu revient-il à affirmer que nous pouvons rendre la proposition selon laquelle Dieu existe considérablement plus plausible que n'importe quelle autre alternative connue (en particulier celle qui affirme que Dieu n'existe pas). En d'autres termes, nous pouvons savoir que Dieu existe avec le même degré de certitude que nous savons que la force nucléaire forte ou que les électrons existent. Ces questions méthodologiques ayant été considérées, passons maintenant à la preuve en soi.
2. Réalité visible et invisible
Etablissons en premier lieu le principe de l'existence objective d'un monde invisible, c'est-à-dire d'une portion de réalité extérieure à la subjectivité humaine mais inaccessible à l'observation humaine. En d'autres termes, le fait qu'il est des forces et des entités impossibles à observer directement mais qui existent objectivement, c'est-à-dire indépendamment de toute perception humaine.
Commençons par un exemple très simple. Supposons que nous lâchions un petit objet, par exemple un crayon, que nous tenons entre le pouce et l'index. En l'observant s'écraser au sol, nous disons que la force de gravitation a provoqué sa chute. Reprenons l'expérience. Peut-on réellement voir une force quelconque agir sur le crayon et le pousser ou le tirer vers le bas? Non, à l'évidence. En aucun cas la force de gravitation ne peut être observée. Mais, pour expliquer ce mouvement descendant, qui serait autrement inexplicable, nous déduisons l'existence de quelque force invisible (appelée gravitation) qui agit sur les objets libres.
Maintenant, regardons à nouveau avec plus d'attention la configuration initiale du crayon et posons-nous la question suivante: au moment où l'on lâche le crayon, quelles sont les directions logiquement possibles qu'il pourrait prendre, et ce, strictement à partir de ce que nous pouvons observer dans la configuration? La réponse est naturellement que toute direction est logiquement possible. De ce que nous pouvons observer physiquement, rien n'empêche le crayon d'aller dans une quelconque direction; de ce que nous pouvons observer, rien ne semble favoriser une direction plutôt qu'une autre. Et pourtant, ce que nous observons en fait, c'est qu'une seule direction (descendante) est privilégiée, car on aura beau répéter l'opération, le crayon continuera de tomber vers le bas. Par conséquent, ce que nous observons en fait, c'est une déviation persistante et significative du hasard.
En science, le comportement d'un phénomène observable est dit aléatoire (dû au hasard) si toutes les possibilités logiques se réalisent avec une même fréquence relative. En d'autres termes, si le comportement d'un objet libre, comme le crayon lâché, était en fait aléatoire, il faudrait s'attendre à ce que d'autres possibilités logiques se réalisent de temps à autre. Or nous observons non seulement que les diverses possibilités logiques ne se réalisent pas avec la même fréquence relative mais encore qu'une seule est privilégiée à l'exclusion des autres. Aussi, ce que nous observons en fait c'est une déviation persistante, logique et significative du hasard, et c'est cette déviation du hasard (qui ne présente aucune raison observable) qui nous amène à évoquer l'existence d'une force non observable comme étant la cause du comportement observable non aléatoire.
Cet exemple emprunté à la gravitation illustre un principe général de la méthode scientifique: dès lors que nous rencontrons un phénomène observable qui, sans aucune raison observable, présente une déviation persistante du hasard, nous nous sentons logiquement en droit d'affirmer que le comportement observé et non aléatoire est dû à l'action de quelque force ou entité non observée. En réalité, envisager le contraire serait parfaitement illogique et antiscientifique. L'existence de chacune des quatre forces fondamentales de la physique actuelle (gravitation, interactions nucléaires forte et faible, et force électromagnétique) a été déduite de la sorte. Ce principe est si fondamental que, s'il était réfuté, cela entraînerait l'effondrement de tout l'édifice scientifique.
Remarquons toutefois que nous n'avons pas prouvé de manière absolue l'existence de la gravitation. Il est logiquement possible (bien qu'évidemment hautement improbable) que tous les cas observés de l'action de la gravitation, du début de l'histoire connue jusqu'à ce jour, ne constituent qu'une coïncidence incroyable. Un sceptique dirait: "Je comprends pourquoi vous croyez que la gravitation existe, mais je préfère croire qu'il n'y a pas de force invisible de ce type." Il ajouterait que nous pourrions nous réveiller demain dans un monde totalement chaotique et désordonné, avec des objets libres volant dans toutes les directions, et nous nous apercevrions alors que toute l'expérience de milliers d'années était qu'une série de coïncidences particulièrement remarquables.
Ainsi que nous l'avons conclu de notre examen de la méthodologie scientifique, il ne nous est pas possible de réfuter de manière absolue l'opinion du sceptique. Nous pouvons, naturellement, lui faire remarquer combien la probabilité qu'il ait raison est infinitésimale, mais il reste libre de choisir de persister dans une croyance non plausible. Cependant, il ne peut maintenir son scepticisme antigravitation tout en se voulant scientifique et rationnel. Nous avons établi que l'existence d'une force invisible de gravitation est de loin la plus plausible parmi toutes les alternatives connues, et celui qui choisit délibérément une alternative moins plausible est par définition antiscientifique et irrationnel (une fois de plus, cela n'a rien à voir avec le fait de reconnaître l'existence d'autres possibilités logiques, aussi improbables qu'elles soient).
Pour revenir à notre exemple, soit la chute d'objets libres, remarquons que nous avons démontré bien plus que la simple existence de forces ou entités invisibles ou non observables. Nous avons montré que des effets observables peuvent fort bien avoir des causes non observables. Nous avons montré que, dans de nombreux cas, des comportements observables n'ont pas une explication qui relève de l'observable. Pour employer un langage plus philosophique, nous avons montré que le monde visible ne se suffit pas à lui-même, qu'il ne contient pas une "raison suffisante" pour lui-même: les phénomènes de la réalité visible sont produits par (ou dérivent d') une réalité invisible.
Illustrons ce propos par une analogie simple. Imaginez que nous soyons debout au bord d'un immense océan, l'océan et ses profondeurs cachées représentant l'immensité de la réalité invisible. De temps à autre, un poisson saute hors de l'océan pour y retourner aussitôt. Le bref instant pendant lequel le poisson est hors de l'eau représente un phénomène de réalité visible.
Cette analogie illustre parfaitement la conception de la réalité physique selon la physique moderne (en particulier selon la théorie quantique): les macro-objets de la réalité visible consistent en des milliards et des milliards de petits quanta énergétiques appelés particules élémentaires, qui se trouvent dans des états d'équilibre relatif mais temporaire et en mouvement perpétuel. Ces particules viennent d'une réalité invisible (l'énergie pure) et, dès l'instant où leurs équilibres sont rompus, elles retournent à la réalité invisible.
3. Les phénomènes aléatoires et non aléatoires en science
Dans l'exposé qui précède, nous avons établi le principe méthodologique scientifique suivant: dès l'instant où un phénomène présente une déviation observable, persistante, et significative du comportement aléatoire, sans l'intervention d'une cause observable, nous sommes en droit de conclure à l'existence d'une force ou d'une entité invisible qui serait la cause du phénomène. Il nous faut maintenant aller plus loin et nous demander s'il existe un principe scientifique quelconque qui nous permettrait de définir ce qui est probable et ce qui ne l'est pas. Les configurations ou phénomènes probables sont ceux qui sont plutôt aléatoires. En revanche, les configurations improbables sont celles qui résultent plutôt de l'action de quelque force invisible (en l'absence de cause observable, bien entendu).
Ce principe existe effectivement en science. Il s'agit du deuxième principe de la thermodynamique (le fameux principe d'entropie), développé pour la première fois par l'ingénieur français Carnot (1796-1832) et le physicien allemand Clausius (1822-1888). Nous examinerons deux énoncés ou formulations de cette loi, la première formulation est informelle et heuristique, la seconde, plus précise et plus formelle. Toutes deux, néanmoins, sont scientifiquement correctes.
Le premier énoncé est le suivant: le désordre est probable et l'ordre improbable. Ou encore, de manière plus élaborée: l'ordre, la structure, et la complexité sont improbables, tandis que le désordre, la simplicité et l'uniformité sont probables. Le bon sens nous aide à vérifier la justesse de cette affirmation: l'ordre, en effet, ne représente que quelques configurations spécifiques tandis que n'importe quelle configuration logiquement possible représente le désordre. Développons ce dernier point.
Comparons un tas de briques et une maison de briques bien construite. Le tas représente le désordre et la maison l'ordre. Pour transformer une maison de briques en tas de briques, brique par brique, nous avons toutes sortes de façons logiquement possibles de procéder. Nous pouvons commencer par retirer une première brique, n'importe laquelle, puis une seconde, n'importe laquelle, et ainsi de suite. Toutes les possibilités mènent à un tas de briques. Mais pour transformer un tas de briques en une maison de briques, un bon nombre de façons concevables sont physiquement impossibles. Impossible par exemple de commencer par le haut sans avoir au préalable disposé un nombre donné de briques en bas. Aussi le fait de transformer une maison de briques en un tas de briques relève d'une logique qui mène de l'ordre au désordre, ou de l'improbable au probable. A l'inverse, transformer un tas de briques en une maison de briques bien construite représente un processus qui du désordre mène à l'ordre, autrement dit du probable à l'improbable.
Ainsi, si nous construisions une maison de briques dans la forêt et que nous l'abandonnions aux forces de la nature pendant cinquante ans, il n'y aurait rien de surprenant à la retrouver réduite à l'état de tas de briques. Mais si nous laissions un tas de briques dans les mêmes conditions pendant cinquante ans, il serait très étrange de retrouver une maison de briques à sa place. La surprise que nous ressentirions alors serait à la mesure de notre intuition du bien-fondé du deuxième principe de la thermodynamique (9).
Passons maintenant au deuxième énoncé du principe, plus formel. Commençons par donner quelques définitions. Par système physique, on entend toute entité (ou objet) physique ou toute collection de telles entités. Les entités qui composent un système physique en sont les composantes, et toute collection de composantes d'un système forme un sous-système. Un système physique isolé est un système qui ne reçoit aucune énergie de l'extérieur du système. Nous pouvons maintenant énoncer: dans un système physique isolé, le désordre croît. De plus, si le système demeure isolé, le désordre va croître jusqu'à ce que ce système atteigne l'état appelé entropie maximale ou désordre total. Le système aura alors atteint un état stable, au-delà duquel aucun changement ne pourra survenir sans un apport énergie extérieur au système, et cela, d'une manière appropriée. Moins formellement, on pourrait dire que tout système dégénère vers le désordre s'il est "laissé à lui-même"
Cette formulation du deuxième principe de la thermodynamique conduit naturellement à se poser la question de savoir s'il existe ou non des systèmes physiques véritablement isolés. Dans l'état actuel des connaissances, il n'en existe aucun qui soit totalement isolé (à moins que l'univers physique ne soit un système fermé, ce qui est incertain). Par exemple, la plupart de l'énergie du système solaire vient du soleil, mais il existe aussi des radiations et énergies qui proviennent de l'extérieur du système solaire. Il existe toutefois de nombreux systèmes relativement isolés qui ont toujours confirmé le deuxième principe de la thermodynamique. En réalité, de tous les principes et lois de la science, cette loi est parmi les plus universellement vérifiées et hautement validées.
Il convient, à ce stade, de faire ressortir un point capital. Selon le deuxième principe de la thermodynamique, tout système isolé va nécessairement dégénérer vers le désordre, mais cela n'exclut pas que des systèmes non isolés puissent eux aussi dégénérer! Pour éviter cette dégénérescence vers le désordre, il n'est en général pas suffisant de fournir au système de l'énergie brute. L'énergie doit être fournie sous une forme adéquate et de manière telle que le système puisse en convertir une certaine mesure en ordre (ou l'utiliser pour complexifier sa structure). Ce mécanisme dépendra de la nature du système lui-même (les relations entre les composantes du système), la façon dont il évolue, et dont il interagit avec l'extérieur.
Donnons ici deux exemples. On admet que le mouvement brownien des molécules d'air dans une pièce fermée est totalement aléatoire. Supposez que l'on y débouche un flacon de parfum hautement volatile. La configuration initiale, lorsque le flacon contient l'ensemble du parfum, représente l'ordre. Lorsque le parfum est libéré et commence à se volatiliser, le mouvement brownien des molécules d'air va rapidement le répandre jusqu'à ce qu'il soit uniformément distribué dans toute la pièce. Il s'agit là d'une dégradation naturelle vers le désordre, qui peut totalement s'expliquer par la nature aléatoire du mouvement brownien. Supposez maintenant que nous modifiions l'expérience en ajoutant de la chaleur par radiation issue d'une source extérieure à la pièce. La hausse de la température de l'air dans la pièce ne fera qu'augmenter la vitesse du mouvement brownien, accélérant ainsi la diffusion du parfum (ainsi que la dégénérescence vers le désordre du système). L'apport d'une énergie extérieure en l'occurrence n'entraînera pas une quelconque évolution vers l'ordre.
Deuxième exemple: prenez la croissance (complexification) du système de la plante feuillue sur la terre. Elle dépend du processus de photosynthèse dans les feuilles, sous-système de la plante. La photosynthèse utilise la lumière solaire directe comme source d'énergie extérieure. Si cette lumière était complètement éliminée et remplacée par une autre forme d'énergie, comme la chaleur par exemple, la croissance de ces plantes cesserait. Ainsi la structure interne de la plante feuillue lui permet-elle d'utiliser une certaine forme d'énergie extérieure (lumière solaire directe) pour accroître sa complexité, et donc évoluer vers un ordre plus grand. Mais d'autres formes d'apport énergétique peuvent très bien ne pas entraîner de croissance ni de complexification (en réalité un apport énergétique excessif ou inapproprié risque même de détruire le système).
Par conséquent, le monde observable (la réalité visible) est compose de systèmes physiques. Certains évoluent d'un état moins probable vers un état plus probable; d'autres sont (plus ou moins) statiques ou stables; d'autres enfin évoluent d'un état plus probable vers un état moins probable. Pour ce qui est des systèmes appartenant à la première catégorie, on peut les considérer comme le résultat d'un processus aléatoire. Les systèmes stables, eux, sont soit dans un état d'entropie maximale, soit maintenus dans un état constant (ou de fluctuations périodiques) par des apports énergétiques extérieurs continus (par exemple les systèmes dissipatifs de Prigogine) (10). Ceux qui présentent une évolution d'états plus probables vers des états moins probables ne peuvent pas résulter du hasard. Leur type de croissance ne peut être causé que par un apport énergétique observable (de même que la croissance d'une plante sur terre est alimentée par l'énergie solaire) ou alors par quelque force non observable (invisible). C'est ce dernier cas que nous allons examiner maintenant (11).
4. Dieu existe
Pensons à tous les systèmes physiques de l'univers observable et demandons-nous quels sont ceux qui sont les plus complexes, les plus hautement ordonnés, les plus structurés. La réponse est claire et sans équivoque: c'est l'être humain, et en particulier le cerveau humain et son système nerveux central, qui constituent, sans l'ombre d'un doute, l'ensemble le plus sophistiqué des entités agissantes dans l'univers connu (12). Selon tous les critères de comparaison, et considérant tous les systèmes physiques connus, naturels ou artificiels, l'être humain physique est de loin le système le plus hautement ordonné et complexe. Dans ce qui suit, nous entendrons par être humain être physique et non, à moins de le préciser, être humain au sens métaphorique, culturel ou spirituel.
Nous pouvons d'ores et déjà tirer une première conclusion: l'être humain étant la structure la plus hautement ordonnée de l'univers observable connu, il est le plus improbable de tous les systèmes physiques et donc celui qui a le moins de chance d'avoir été crée par un processus aléatoire. Examinons donc le processus qui a produit l'être humain, et que nous appelons évolution.
En premier lieu, il nous faut établir les faits concernant le processus d'évolution (pour autant que nous les connaissions). Les éléments observables de ce phénomène résident principalement dans des traces fossiles, retrouvées dans des couches de sédiment en divers endroits de la planète. Si ces traces présentaient des contradictions ou des ambiguïtés, l'interprétation de ces données poserait un problème majeur. Mais ce n'est pas le cas. Toutes ces couches sédimentaires font apparaître la même configuration de base, à savoir que les formes de vie plus complexes, plus élevées ont succédé aux plus simples, aux moins complexes. En d'autres termes, le processus d'évolution a été un processus de complexification, de mouvement à partir d'une simplicité et d'un désordre relatifs vers une complexité et un ordre relatifs. Le processus a donc été celui de progression à partir de configurations plus probables vers des configurations moins probables.
S'il est aisé de s'engager dans des discussions compliquées sur l'âge exact de l'univers physique, du système solaire, de la terre, ou bien sur la durée d'existence des conditions de vie sur terre avant l'apparition de la vie elle-même, il n'en reste pas moins que le schéma de base est incontestablement clair. La terre existe depuis quelques milliards d'années (selon un grand nombre d'experts, l'âge de la terre est d'environ 4.5 milliards d'années). Les premières formes de vie, les plus rudimentaires, auraient été les algues bleu-vert, qui seraient apparues il n'y a pas moins de 2 milliards d'années. Quoi qu'il en soit, une longue période (peut-être un milliard d'années) a suivi cette première apparition des algues, pendant laquelle celles-ci étaient les seules formes de vie. Les algues ayant prolifèré, d'autres formes primitives de vie végétale sont ensuite apparues.
Au moyen de la datation radioactive et d'autres méthodes, on a pu établir avec une assez grande certitude que les premières formes rudimentaires d'invertébrés ne sont pas apparues avant environ 600 millions d'années. Ainsi le processus d'évolution, des animaux unicellulaires à l'émergence de l'être humain, arrive à maturation (il y a environ 50 000 ans) n'ayant pas pris plus de 600 millions d'années, ce qui représente, d'un point de vue géologique, un laps de temps relativement court. Pendant ce laps de temps, un phénomène du type expérimentation illimitée ou "à extrémité ouverte" n'aurait donc pas pu avoir lieu pour l'évolution. De plus, on estime à environ un millier le nombre des espèces apparues pendant la période entre l'apparition des organismes unicellulaires et celle des êtres humains arrivés à maturité. Dans chaque cas, la transition d'une espèce à une autre s'est faite d'une configuration inférieure (et donc plus probable) à une configuration plus élevée (et donc moins probable). Enfin, les preuves apportées par les traces fossiles montrent invariablement que l'évolution n'a pas été un processus lisse et progressif. Au contraire, il y a eu de longues périodes de stase et de stabilité (les "plateaux"), ponctuées de plus courtes périodes de changement rapide (vers la complexification).
Ainsi l'évolution est-elle clairement un exemple d'un processus présentant une déviation significative et persistante du hasard. Au cours d'une période donnée et limitée, il y a eu un mouvement persistant et récurrent de configurations plus probables vers des configurations moins probables. Il est par conséquent contraire à la science et à la raison d'attribuer ce phénomène au hasard. En réalité, si elle était laissée au hasard, la transition d'une espèce à la suivante pourrait prendre aussi longtemps que la durée de vie de la terre elle-même, et si on considère le processus d'évolution dans son ensemble, il faudrait multiplier ce chiffre par mille, ce qui donne un nombre bien plus élevé que la durée de vie estimée de l'univers (du "commencement" jusqu'à aujourd'hui).
Compte tenu de ces considérations, nous sommes scientifiquement en droit - en fait nous y sommes contraints par la logique de la méthodologie scientifique - de conclure que le processus de l'évolution est le résultat de l'action d'une force non observable. En particulier, nous, êtres humains, sommes le "produit final" de l'évolution et devons donc notre existence à cette force. Il semble raisonnable d'appeler cette force "Dieu", mais quiconque se sent gêné par cette appellation peut tout simplement la nommer "force évolutionnaire" (ou plus précisément, "la force qui a produit l'évolution et donc l'être humain"). De plus, il est plus que raisonnable de supposer que la force d'évolution diffère de toutes les autres forces découvertes à ce jour ou conjecturées par la science. En effet, dans l'état actuel de nos connaissances, aucune autre force n'aurait pu produire le phénomène de l'évolution (13).
Or, tout comme pour la gravitation, un sceptique peut très bien refuser d'accepter l'existence de la force évolutionnaire en choisissant de croire que l'évolution était un phénomène aléatoire, une série de coïncidences hautement improbables. Cependant, en faisant ce choix, il renonce à toute prétention scientifique et rationnelle. Du point de vue de la méthodologie scientifique, il faut toujours choisir l'option la plus probable parmi tous les choix connus logiquement possibles. Bien qu'il soit logiquement possible que l'évolution ait été un processus aléatoire, ce n'est certainement pas l'éventualité la plus probable. Le sceptique, en particulier s'il s'agit d'un scientifique en fonction, se doit alors d'expliquer pourquoi il ou elle accepte et suit ce principe fondamental de la méthodologie scientifique ailleurs, mais fait une exception du cas de l'évolution. Si l'on n'éprouve aucune difficulté à croire à la gravitation ou à l'interaction nucléaire forte, fondées toutes deux sur des preuves analogues à celles de la force évolutionnaire, alors pourquoi résister de façon irrationnelle à croire à la force de l'évolution ?
Nous prétendons avoir accompli ici notre intention de donner une preuve scientifique de l'existence de Dieu. Nous avons montré, à partir d'un phénomène observable (l'apparition de l'être humain), que l'existence d'une cause non observable est la plus raisonnable de toutes les possibilités logiques connues. On pourrait toutefois se poser la question suivante: dans quelle mesure sommes-nous en droit de nommer la force motrice de l'évolution "Dieu" ? Pourquoi n'appelons-nous pas "Dieu" la gravitation ou l'interaction nucléaire forte ? C'est de cela que nous allons traiter dans la section suivante.
5. La nature de Dieu
Acceptons comme admis, pour le reste de l'exposé, l'existence d'une force invisible qui serait la cause du processus de l'évolution et donc de l'être humain, qui en est le produit final. De prime abord, il pourrait sembler bien arbitraire et gratuit d'identifier ce type de cause à Dieu. Toutefois, si nous réfléchissons un peu, nous nous assurons que ce n'est pas le cas.
Pour commencer, nous savons que cette force est capable de produire un être présentant toutes les subtilités et les raffinements dont nous, êtres humains, sommes dotés. Si nous n'appelons pas "Dieu" la gravitation ou l'interaction nucléaire forte, c'est parce que les effets produits par ces forces ne sont pas aussi étonnants que ceux produits par la force évolutionnaire. Dans le même esprit qui a motivé notre approche de base tout au long de cet exposé, nous pouvons nous demander s'il est raisonnable ou non de supposer qu'une force capable de produire un effet comme l'être humain soit au moins aussi ingénieux que celui-ci. Cette hypothèse semble aussi raisonnable (sinon plus) que toute autre possibilité logique.
En fait, nous savons avec certitude que cette force est capable de faire au moins une chose que nous ne pourrions jamais faire, à savoir donner naissance à la race humaine. Effectivement, cette dernière n'existait même pas pendant que cette force faisait avancer l'évolution. Nous sommes le résultat de l'action de cette force, et nous lui devons notre existence. C'est elle qui nous a créés.
Dans notre discussion sur les réalités visible et invisible, nous avons déjà noté que, du point de vue de la physique moderne, la réalité invisible produit une réalité visible et, en fait, englobe voire même dépasse la réalité visible. On peut donc fort bien supposer que la cause invisible de l'évolution (et donc de l'être humain) englobe voire dépasse les humains. En particulier, notre propre expérience de nous-mêmes nous apprend que nous disposons d'un intellect conscient et du libre arbitre. Il n'est par conséquent pas déraisonnable de penser que la force ou entité qui est la cause de notre existence possède aussi des facultés de conscience, d'intelligence, et de volonté - et très probablement dans une mesure bien supérieure à la notre. La seule autre possibilité est de croire qu'une force aveugle, inconsciente, dénuée de toute intelligence, a pu donner naissance à une créature dotée d'intelligence consciente.
En réalité, s'il est au moins une chose que nous sachions, c'est bien que nous avons une subjectivité consciente, car c'est à travers elle que toute connaissance a lieu. Notre subjectivité est donc la condition la plus fondamentale de notre existence. C'est l'espace intérieur dans lequel chacun de nous vit, et nous savons que notre subjectivité et notre conscience sont le résultat de l'action de cette force. Ainsi, la connaissance de la nature de la force qui nous a créés peut être sondée le mieux par une connaissance plus profonde de ce qui nous est le plus immédiatement accessible, c'est-à-dire notre être le plus intérieur. Il nous semble donc que la connaissance de l'existence et de la nature de Dieu repose sur le fondement le plus solide qui soit.
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Roque a écrit:
Et bien Roque, c'est effectivemnt ce que cette démonstration prouve.
C'est à dire que" cette cause existante, unique, sans cause, non composite et universelle " est " Dieu''.
La limite est la suivante : il n'est pas démontré que " cette cause existante, unique, sans cause, non composite et universelle " serait " Dieu ".
Et bien Roque, c'est effectivemnt ce que cette démonstration prouve.
C'est à dire que" cette cause existante, unique, sans cause, non composite et universelle " est " Dieu''.
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Ajoutons la lettre de Abdul'Baha à Auguste Forel
http://www.religare.org/livre/bahai/ba-abd-forel.php
Auguste Forel(wiki): https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Forel
Le professeur Auguste Forel est un des grands scientifiques suisses du dix-neuvième siècle. Il étudia particulièrement la vie des fourmis, l'anatomie du cerveau, l'hypnose, la perception sensorielle des insectes, l'hygiène du système nerveux, la sexualité, etc. De 1879 à 1898, il fut professeur de psychiatrie à l'université de Zurich et directeur de l'hôpital psychiatrique de cette ville. Agnostique militant, il fut aussi un membre actif de la Libre Pensée suisse ...
avant de se déclara Baha'i par la suite...
http://www.religare.org/livre/bahai/ba-abd-forel.php
Auguste Forel(wiki): https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Forel
Le professeur Auguste Forel est un des grands scientifiques suisses du dix-neuvième siècle. Il étudia particulièrement la vie des fourmis, l'anatomie du cerveau, l'hypnose, la perception sensorielle des insectes, l'hygiène du système nerveux, la sexualité, etc. De 1879 à 1898, il fut professeur de psychiatrie à l'université de Zurich et directeur de l'hôpital psychiatrique de cette ville. Agnostique militant, il fut aussi un membre actif de la Libre Pensée suisse ...
- Spoiler:
- Introduction
Le professeur Auguste Forel est un des grands scientifiques suisses du dix-neuvième siècle. Il étudia particulièrement la vie des fourmis, l'anatomie du cerveau, l'hypnose, la perception sensorielle des insectes, l'hygiène du système nerveux, la sexualité, etc. De 1879 à 1898, il fut professeur de psychiatrie à l'université de Zurich et directeur de l'hôpital psychiatrique de cette ville. Agnostique militant, il fut aussi un membre actif de la Libre Pensée suisse avant de devenir bahá’í.
1. Lettre d'Abdu’l-Bahá au professeur Auguste Forel
(1.1)
O toi, homme respecté, épris de vérité ! Ta lettre du 28 juillet 1921 m'est parvenue. Elle traite de sujets fort intéressants ce qui prouve, Dieu merci, que tu es toujours jeune et que tu poursuis ta recherche de la vérité. Tes facultés intellectuelles sont actives et les découvertes de ton esprit importantes.
(1.2)
On trouve partout de nombreux exemplaires de l'épître que j'ai envoyée au docteur Fisher [voir : note 1] et chacun sait qu'elle fut écrite en 1910. D'ailleurs, avant la guerre, j'ai écrit bien d'autres lettres sur le même sujet et il en est également question dans le journal de San-Francisco [voir : note 2] dont la date connue ne laisse subsister aucun doute.
(1.3)
Enfin, les philosophes larges d'esprit ont fait l'éloge du discours que j'ai prononcé avec conviction à ladite université. C'est pourquoi je t'envoie ci-joint un exemplaire de ce journal.
(1.4)
Quant à tes oeuvres, elles sont sans aucun doute d'une grande utilité et, si elles étaient publiées, j'aimerais en recevoir un exemplaire de chaque.
(1.5)
Ces matérialistes dont nous avons exposé les opinions sur la Divinité ne sont pas les philosophes en général mais cette catégorie de philosophes matérialistes adorateurs du sensible, qui par une vision étroite, ne se fient qu'à leurs cinq sens, et dont les critères de connaissance se limitent aux sensations. Pour eux, n'est réel que ce que leurs sens peuvent percevoir. Tout ce qui ne tombe pas sous le pouvoir des sens étant inexistant ou douteux, ils considèrent l'existence de la Divinité comme absolument douteuse.
(1.6)
Comme tu l'as écrit, il ne s'agit pas des philosophes en général, mais bien des matérialistes à vision étroite. Les philosophes déistes : Socrate, Platon, Aristote, sont dignes de considération et méritent les plus grands éloges pour les services remarquables qu'ils ont rendus à l'humanité, de même que les philosophes matérialistes accomplis, à tendance modérée, qui ont rendu d'importants services eux aussi.
(1.7)
Nous considérons la connaissance et la sagesse comme la base du progrès humain et nous avons de l'estime pour les philosophes larges d'esprit. Lis attentivement le journal de l'Université de San Francisco afin que la vérité t'apparaisse.
(1.8)
Les facultés mentales sont des propriétés inhérentes à l'âme, comme le rayonnement lumineux est la propriété essentielle du soleil. Les rayons solaires se renouvellent mais le soleil reste toujours le même, inchangé.
(1.9)
Remarque comme l'intelligence humaine se développe puis s'affaiblit et parfois peut faire totalement défaut, alors que l'âme est immuable. La manifestation de l'intelligence dépend de la santé du corps : une intelligence saine ne peut se manifester que dans un corps sain tandis que l'âme n'est pas conditionnée par le corps.
(1.10)
C'est par le pouvoir de l'âme que l'intelligence comprend, conçoit et exerce son influence, tandis que l'âme est une force libre.
(1.11)
C'est par le concret que l'intelligence conçoit l'abstrait, mais l'âme a des manifestations illimitées qui lui sont propres. L'intelligence humaine est bornée, l'âme sans limites. C'est à travers les sens : la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat et le toucher que l'intelligence saisit, tandis que l'âme n'a besoin d'aucun intermédiaire.
(1.12)
Comme tu peux le remarquer, l'âme est en mouvement et toujours active aussi bien pendant le sommeil qu'à l'état de veille. Il nous arrive de découvrir la solution d'un problème complexe pendant un rêve, alors que nous en étions incapables à l'état de veille.
(1.13)
De plus, l'intelligence ne peut rien concevoir si les sens ne fonctionnent plus ; dans le foetus et dans la prime enfance, la faculté de raisonner fait complètement défaut, alors que l'âme est toujours en pleine force. Bref, nombreuses sont les preuves que, malgré la défaillance de la raison, la force de l'âme continue d'exister.
(1.14)
L'esprit cependant existe à des degrés et à des rangs différents. Considérons l'existence de l'esprit dans le minéral ; il est incontestable que celui-ci est doué d'un esprit et qu'il vit selon les exigences de ce rang. Les naturalistes admettent également aujourd'hui ce secret ignoré jadis que tout ce qui existe est doué de vie ; ainsi que Muhammad le dit dans le Qur'an : « toute chose est vivante ».
(1.15)
Le règne végétal possède le pouvoir de croissance et cette force de croissance c'est l'esprit végétal. Le règne animal possède en plus les facultés sensorielles.
(1.16)
Dans le monde humain il existe une force qui comprend toutes les autres. Alors que dans les règnes précédents, la faculté de raisonner n'existe pas, dans celui-ci l'âme existe et se manifeste. Les facultés sensorielles ne conçoivent pas l'âme alors que la faculté de raisonner prouve son existence.
(1.17)
De même, l'intelligence prouve l'existence d'une invisible réalité embrassant tous les êtres, qui se révèle et se manifeste dans tous les règnes et dont l'essence dépasse la portée de l'intelligence.
(1.18)
Ainsi, le minéral ne conçoit ni la réalité ni les perfections du végétal, le végétal ne saisit pas la nature de l'animal, pas plus que l'animal ne comprend la réalité de l'homme qui, lui, découvre et embrasse toutes choses.
(1.19)
L'animal est prisonnier de la nature et ne peut en transgresser les lois ni les règles, alors qu'il existe dans l'homme un pouvoir supérieur à celui de la nature. Ce pouvoir découvre les lois naturelles, les étudie et les contrôle.
(1.20)
Ainsi, les minéraux, les végétaux et les animaux sont prisonniers de la nature : même le soleil, dans toute sa grandeur, lui est tellement subordonné qu'il n'a aucune volonté propre et ne peut s'écarter de ses lois, fut-ce de l'épaisseur d'un cheveu. Les êtres appartenant aux règnes minéral, végétal et animal ne peuvent échapper aux lois naturelles et en sont les esclaves.
(1.21)
Alors que l'homme, pourtant prisonnier de la nature par le corps, est cependant libre par l'âme et l'intelligence. Il domine la nature. Remarquons que, selon les lois de la nature, l'homme vit, se déplace et passe son existence sur terre ; mais son âme et son intelligence interviennent dans ces lois et, tel un oiseau, il s'envole. Il parcourt rapidement les mers et, tel un poisson, explore leurs profondeurs et y fait des découvertes. On peut dire que c'est une sérieuse entorse infligée aux lois naturelles.
(1.22)
Considérons l'énergie électrique : cette force violente et indomptée sépare les montagnes et pourtant l'homme l'a emprisonnée dans une ampoule ; à l'évidence, c'est une infraction aux lois naturelles.
(1.23)
L'homme découvre ces mystères de la nature qui, conformément aux lois naturelles, devraient rester cachés et, de l'invisible, il les amène sur le plan visible. Ce qui est une transgression des lois. Il découvre de même les propriétés inhérentes des choses qui sont les secrets de la nature. Il met en lumière les faits passés oubliés par la mémoire, et il prévoit, par son pouvoir d'induction, les événements encore inconnus de l'avenir.
(1.24)
Ou encore, alors que les communications et les explorations sont limitées aux courtes distances par les lois naturelles, l'homme, par ce pouvoir spirituel qui lui est propre, découvre les réalités des choses et relie l'Orient à l'Occident, ce qui est aussi une infraction aux lois de la nature.
(1.25)
Les images sont fugitives d'après les lois naturelles, mais l'homme les fixe sur une plaque de verre. Ce qui est aussi une dérogation à ces lois.
(1.26)
Réfléchis et médite sur ceci : les sciences, les arts, les métiers, inventions et découvertes constituaient autrefois des secrets de la nature qui, en vertu de ses lois, auraient dû rester cachés ; mais par ses capacités de découverte, l'homme enfreint ces lois et rend visibles les secrets cachés dans l'invisible, ce qui, encore une fois, constitue une infraction aux lois naturelles.
(1.27)
En résumé, cette faculté spirituelle de l'homme, invisible à l'oeil, arrache le glaive des doigts de la nature et lui en assène des coups terribles. Toutes les autres créatures, quelle que soit leur importance, sont privées de ces perfections.
(1.28)
L'homme possède le pouvoir de la volonté et celui de l'entendement, mais la nature en est privée. Elle est enchaînée, l'homme est libre. La nature est dépourvue d'entendement, l'homme comprend. Elle ignore les événements du passé mais l'homme en est instruit. Elle ne prévoit pas ceux de l'avenir mais l'homme, par son pouvoir de discernement, les prévoit. Elle n'a aucune conscience d'elle- même, l'homme est au courant de toutes choses.
(1.29)
On pourrait supposer que l'homme, n'étant qu'un élément de la nature, toutes les perfections dont il est doué ne sont que des manifestations de cette nature. Par conséquent, loin d'être privée de ces perfections la nature en serait l'origine. À ceci nous répondons que la partie dépendant du tout, il est impossible que la partie possède des perfections dont le tout est privé.
(1.30)
Par « nature », on entend les propriétés inhérentes des choses et les relations nécessaires qui découlent de la réalité des choses. Ces réalités, quoiqu'infiniment diverses, sont toutefois intimement reliées entre elles.
(1.31)
À ces différentes réalités il faut un agent unificateur capable de les relier les unes aux autres. Ainsi les divers membres, organes, éléments et parties qui constituent le corps de l'homme, quoique différents, sont néanmoins tous liés entre eux sous l'action unifiante de ce qu'on appelle l'âme humaine, ce qui leur permet d'agir en complète harmonie avec une régularité absolue, et d'assurer ainsi la continuité de la vie. Le corps humain est cependant tout à fait inconscient de cette action unificatrice ; il agit régulièrement malgré tout et s'acquitte de ses fonctions selon sa volonté.
(1.32)
Les philosophes appartiennent à deux écoles : Socrate le sage croyait en l'unité de Dieu et en la survie de l'âme ; comme ses opinions allaient à l'encontre de celles de ses contemporains à l'esprit borné, ce divin sage fut empoisonné par eux.
(1.33)
Tous les philosophes religieux, les hommes de sagesse et de raison, observant le nombre infini des créatures, remarquèrent que, dans cet immense et incommensurable univers, tout aboutit au règne minéral, que ce monde minéral a donné naissance au monde végétal, celui-ci au monde animal, et le monde animal au monde humain.
(1.34)
L'aboutissement de cet univers infini, dans toute sa majesté et sa splendeur, c'est l'homme lui-même qui, en cette existence, peine, souffre quelque temps, endure chagrins et maladies puis, à la fin, se désagrège sans laisser ni traces ni fruits. Si cela était vraiment, on pourrait affirmer que cet univers infini, avec toutes ses perfections, aboutit à une erreur, une illusion sans résultat, sans fruit, sans permanence et sans effet. Il serait complètement dépourvu de sens.
(1.35)
Ces philosophes furent convaincus qu'il n'en est pas ainsi ; cette entreprise grandiose avec toute sa puissance, son effarante splendeur et ses perfections infinies, ne peut en fin de compte aboutir au néant.
(1.36)
Qu'une autre vie existe est donc certain et, comme le règne végétal est inconscient de l'existence de l'homme, nous ne savons rien de cette grande existence dans l'au-delà, après la vie sur cette terre.
(1.37)
Le fait de ne pas concevoir cette vie n'est pas une preuve qu'elle n'existe pas. Ainsi le monde minéral ignore tout à fait ce qui concerne l'homme ; il ne peut comprendre ce monde. Ignorer une chose ne prouve pas son inexistence. Il existe des preuves nombreuses et concluantes pour démontrer que cet univers infini ne peut se terminer par la vie humaine.
(1.38)
Quant à l'Essence de la Divinité, en vérité, elle ne peut en aucun cas être définie par quoi que ce soit d'autre que par sa nature propre, et ne peut jamais être comprise. Car tout ce que l'homme peut concevoir n'est qu'une réalité limitée et non infinie, une réalité bornée et non globale qu'il peut comprendre et contrôler.
(1.39)
Il est évident que les conceptions humaines ne sont pas nécessaires mais contingentes, que leur existence est mentale et non matérielle.
(1.40)
De plus, l'existence des différents degrés de développement des êtres du monde contingent est un obstacle à la compréhension ; comment serait-il alors possible à ce qui est contingent de concevoir la réalité de l'absolu ?
(1.41)
Nous venons de dire que les différents degrés de développement sur le plan contingent constituent un obstacle à la compréhension : les minéraux, les plantes et les animaux sont dépourvus des facultés mentales de l'homme qui découvre les réalités de toutes choses ; il connaît, lui, tous les degrés qui le précèdent.
(1.42)
Chaque plan supérieur comprend le plan inférieur et en découvre la réalité, mais l'inférieur n'a pas connaissance du supérieur et ne peut le comprendre.
(1.43)
Ainsi l'homme est incapable de concevoir l'Essence du divin, mais par le raisonnement, et l'observation, par ses intuitions et par la force révélatrice de sa foi, il peut croire en Dieu et éprouver les bienfaits de sa grâce. Il acquiert cette certitude : bien que l'Essence divine soit invisible et que l'existence de Dieu soit intangible, des preuves spirituelles décisives attestent cependant l'existence de cette invisible réalité.
(1.44)
Mais en elle-même, cette Essence est au-delà de toute description. Prenons un exemple : la nature de l'éther est inconnue, mais son existence apparaît certaine dans ses effets : chaleur, lumière et électricité qui en sont les vibrations. Ces ondes vibratoires sont la preuve qu'il existe. De même, si nous considérons la surabondance des grâces divines, nous sommes convaincus de l'existence de Dieu.
(1.45)
Encore un exemple : remarquons que l'existence des êtres est due à la combinaison d'éléments divers et leur non-existence à la décomposition de leurs éléments constituants, car cette décomposition provoque la dissociation de ces éléments. Considérant donc que l'assemblage d'éléments donne naissance aux êtres, et sachant que ces êtres sont infinis, comment leur cause pourrait-elle être finie dans la mesure où ils en sont l'effet ?
(1.46)
Or, il ne peut y avoir que trois sortes de composition et trois seulement : fortuite, nécessaire ou volontaire.
1) L'assemblage des différents éléments qui forment les êtres ne peut être dû au hasard, car tout effet comporte nécessairement une cause.
2) Il ne peut être obligatoire car, dans ce cas, la composition devrait être une propriété inhérente aux composants, et la propriété inhérente d'une chose ne peut, en aucune manière, en être séparée ; ainsi de la lumière qui rend les choses apparentes, de la chaleur qui dilate les éléments et du rayonnement qui est la propriété essentielle du soleil. Dans ces conditions, la décomposition de n'importe quel corps composé serait impossible puisque la propriété inhérente à un corps ne peut lui être enlevée.
3) Reste le troisième cas, la composition volontaire : une force invisible, connue comme la Puissance première, cause l'union de ces éléments, chaque structure donnant naissance à un être distinct.
(1.47)
En ce qui concerne les qualités et perfections attribuées à cette divine réalité telles que volonté, connaissance, pouvoir et autres qualités éternelles, il s'agit là des signes reflétés par les créatures sur le plan visible, et non des perfections véritables de cette Essence divine impossible à concevoir.
(1.48)
Par exemple, en observant les choses créées, on découvre des perfections à l'infini et ces choses montrant une ordonnance et une harmonie des plus parfaites, on en conclut que la puissance éternelle à laquelle ils doivent l'existence ne peut être ignorante ; nous disons qu'Elle est omnisciente. Il est certain qu'elle n'est pas impuissante mais doit être omnipotente. Elle n'est pas pauvre mais possède toutes les richesses. Elle n'est pas inexistante mais à jamais vivante.
(1.49)
Ceci a pour but de démontrer que nous donnons ces attributs et ces perfections à l'universelle Réalité uniquement pour lui dénier toute imperfection plutôt que pour affirmer l'existence de perfections inconcevables pour l'esprit humain. C'est pourquoi on dira que ses attributs sont inconnaissables.
(1.50)
En résumé, cette Réalité universelle, pourvue de toutes les qualités et attributs que nous lui assignons, est sanctifiée et hors de portée de notre intelligence et de notre compréhension.
(1.51)
Néanmoins, quand on étudie avec un esprit ouvert cet univers infini, on constate que le mouvement sans force motrice et l'effet sans cause sont tous deux impossibles, que tous les êtres se sont formés sous l'empire de nombreuses influences et subissent des réactions continuelles et que ces influences elles-mêmes dépendent d'autres influences.
(1.52)
Ainsi, les plantes poussent et prospèrent sous l'action des pluies printanières, mais les nuages eux-mêmes se forment sous l'influence d'autres réactions, ces dernières étant influencées à leur tour par d'autres facteurs.
(1.53)
Ainsi encore des plantes et des animaux : ils croissent et se développent sous l'action de ce que les savants de nos jours appellent hydrogène et oxygène. Ils subissent les effets de ces deux éléments qui se forment eux-mêmes à partir d'autres réactions. On peut en dire autant de tous les êtres, qu'ils réagissent sur d'autres ou soient influencés par eux. Ce processus de causalité se poursuit ainsi, et soutenir qu'il continue indéfiniment est manifestement absurde. Aussi un tel enchaînement de causes doit-il obligatoirement conduire en fin de compte à Celui qui est l'Éternel, le Tout-Puissant, l'Indépendant et la Cause ultime.
(1.54)
Cette Réalité universelle est imperceptible et invisible. Il faut nécessairement qu'il en soit ainsi, car Elle contient tout et n'est pas contenue, de tels attributs caractérisant l'effet et non la cause.
(1.55)
Si l'on réfléchit, on peut comparer l'homme à un minuscule organisme à l'intérieur d'un fruit ; ce fruit provient de la fleur ; celle-ci s'est épanouie sur l'arbre, qui est nourri par la sève, elle-même produite par la terre et l'eau. Comment cette infime créature pourrait-elle se rendre compte de la nature du jardin, imaginer le jardinier et comprendre son existence ? C'est évidemment impossible. Mais que cet organisme médite et comprenne, et il remarquera que ce jardin, cet arbre, cette fleur et ce fruit n'ont pu, en aucun cas, parvenir d'eux-mêmes à l'existence dans l'ordre et la perfection où on les trouve. Il en est de même pour un esprit réfléchi et raisonnable ; il a la certitude que cet univers infini, dans son immensité et son ordre parfait, n'a pu se former spontanément.
(1.56)
De même, il existe dans la création des énergies invisibles telles que celle de l'éther déjà citée, qui ne peuvent être vues ni décelées. Néanmoins leurs effets : ondes et vibrations, produisent de la chaleur, de la lumière et de l'électricité, ce qui prouve leur existence. Ainsi en est-il des propriétés de croissance, de sensibilité, d'entendement, de réflexion, de mémoire, d'imagination et de discernement ; toutes ces facultés mentales sont invisibles et intangibles mais cependant évidentes par leurs effets.
(1.57)
Considérons maintenant la Force infinie : l'existence même du fini prouve l'existence de l'infini, car ce qui est limité est connu par l'illimité, comme la pauvreté prouve que la richesse existe. Sans richesse, il n'y aurait pas de pauvreté, sans connaissance point d'ignorance et sans lumière, point de ténèbres. L'obscurité prouve que la lumière existe, car l'obscurité est absence de lumière.
(1.58)
Quant à la nature, ce n'est que l'ensemble des propriétés essentielles et des relations nécessaires inhérentes à la réalité des choses. Et ces réalités infinies, en dépit de leurs diverses particularités, sont cependant intimement liées ensembles et dans la plus parfaite harmonie.
(1.59)
Si l'on observe les choses avec attention et largesse d'esprit, on acquiert la certitude que chaque réalité n'est qu'une nécessité indispensable aux autres. Aussi une force unifiante est-elle nécessaire pour relier et accorder ces réalités infinies et diverses, afin que chacune des parties constituantes des êtres puisse accomplir sa fonction particulière dans un ordre parfait.
(1.60)
Prenons l'exemple du corps humain, et admettons que la partie soit une indication de l'ensemble. Vois comme les diverses parties et les membres du corps humain sont en étroite liaison et harmonieusement unies les unes aux autres. Chaque partie est, à la fois, nécessaire aux autres et possède sa propre fonction.
(1.61)
C'est l'esprit qui est l'agent unificateur et qui réunit si bien tous les composants que chacun d'eux remplit son rôle dans un ordre parfait ; ainsi coopération et réactions réciproques deviennent possibles. L'activité de toutes ces parties est régie par des lois qui sont essentielles à la vie.
(1.62)
Que cet agent unificateur soit affecté d'une manière ou d'une autre et il est clair que les parties constituantes du corps et ses divers membres cesseront de fonctionner correctement.
(1.63)
Bien que cette force unifiante ne soit ni visible ni perceptible dans le corps humain et que son essence soit inconnue, elle se manifeste néanmoins avec la plus grande évidence par ses effets.
(1.64)
Il est ainsi prouvé que les êtres en nombre infini de cet univers merveilleux ne sauraient fonctionner que s'ils sont dirigés et contrôlés par une réalité universelle et qu'ainsi l'ordre règne dans le monde.
(1.65)
Par exemple, interaction et coopération entre les parties constitutives du corps humain sont évidentes et indiscutables, et pourtant cela ne suffit pas. Il leur faut un principe unificateur qui dirige et contrôle les parties constituantes afin qu'elles puissent, par interaction et coopération, accomplir en ordre parfait leurs nécessaires fonctions respectives.
(1.66)
Loué soit le Seigneur ! tu sais qu'interactions et coopérations sont des faits établis parmi les êtres, qu'ils soient petits ou grands. Dans le cas de grands organismes, la chose est aussi manifeste que le soleil et dans le cas de corps minuscules, bien que l'interaction soit inconnue, on peut dire que la partie est indicative de l'ensemble. Toutes ces interactions sont en relation avec ce pouvoir général qui est leur pivot, leur centre, leur source et leur puissance motrice.
(1.67)
Nous avons observé comme exemple la coopération bien établie entre les différentes parties constitutives du corps humain, ces parties et ces membres rendant des services à tous les autres éléments du corps. Ainsi la main, le pied, l'oeil, l'oreille, l'intelligence, l'imagination aident les différentes parties et les membres du corps humain, mais toutes ces interactions sont reliées entre elles par un pouvoir invisible, qui englobe tout et qui est la cause de la régularité parfaite de ces interactions. Ce pouvoir est la « faculté interne » de l'homme, c'est-à-dire son esprit et sa raison qui sont tous deux invisibles.
(1.68)
Considère encore les réactions qui existent entre les diverses pièces et parties constituantes des engins et des machines industrielles et comment ils communiquent entre eux. Toutes ces réactions et liaisons sont pourtant en rapport avec une direction centrale qui est leur génératrice, leur axe et leur source d'énergie. Cette force centrale, dans un cas, c'est la vapeur, dans l'autre, l'habileté d'un esprit supérieur.
(1.69)
Il est ainsi démontré que les réactions et les relations mutuelles ainsi que la coopération des êtres sont, à l'évidence, sous la dépendance et la volonté d'une Puissance motrice qui est l'origine, le pivot et la source d'énergie de toutes les interactions de l'univers.
(1.70)
De même, toute combinaison, toute structure dépourvue d'un ordre parfait est considérée comme accidentelle. Tout composé dont les éléments présentent des rapports ordonnés, réguliers et parfaits, dont chaque partie est en bonne et due place et constitue une nécessité indispensable pour toutes les autres, est considéré comme un composé façonné par la volonté et la connaissance. On ne peut donc pas douter que ces êtres innombrables et ces associations d'éléments variés, assemblés en une infinité de formes, proviennent nécessairement d'une réalité qui ne peut, en aucune manière, être dépourvue de volonté ou de compréhension. Ceci est clair et évident pour la raison et personne ne peut le nier.
(1.71)
Cela ne signifie pas pour autant que cette Réalité universelle ou ses attributs aient été compris. Ni son essence, ni ses véritables attributs ne sont à la portée de qui que ce soit.
(1.72)
Mais je soutiens que cette infinité de créatures, ces rapports nécessaires, ces agencements parfaits procèdent obligatoirement d'une source non dénuée d'intelligence ni de volonté, et que cette composition à l'échelle de l'infini, faite d'une suite illimitée de formes, doit être due à une Sagesse qui embrasse tout.
(1.73)
Cette proposition est indéniable, sauf pour l'entêté qui s'obstine à nier l'évidence sur laquelle on ne peut se méprendre ; à ce dernier s'applique le verset béni : « Sourds, muets, aveugles, ils ne reviendront plus. »
(1.74)
Voyons maintenant si les facultés mentales et l'âme de l'homme sont une seule et même entité.
(1.75)
L'imagination, la pensée, l'intelligence sont, en fait, les propriétés inséparables de l'âme ; ces facultés sont les conditions essentielles de la réalité humaine comme les rayons solaires sont une propriété inhérente du soleil.
(1.76)
Si l'on compare le temple humain à un miroir, son âme est le soleil et ses facultés mentales sont les rayons émanant de cette source lumineuse. Les rayons peuvent cesser d'atteindre le miroir mais ne peuvent en aucune façon être séparés du soleil.
(1.77)
Bref, le monde de l'homme semble surnaturel par rapport au règne végétal alors qu'en réalité ce n'est pas le cas. Mais par rapport à la plante, la réalité de l'homme, ses facultés d'audition et de vision sont toutes surnaturelles car les plantes sont incapables de concevoir cette réalité et la nature des pouvoirs de l'esprit de l'homme.
(1.78)
De la même façon, il est impossible à l'homme de saisir l'Essence divine et la nature du grand au-delà. Cependant, les effusions généreuses de cette divine Essence sont accordées à toutes les créatures et c'est sur ces effusions de la grâce divine - l'âme étant l'une d'elles - que l'homme doit méditer en son coeur plutôt que de réfléchir sur l'Essence divine elle-même. Car c'est là la limite extrême de la compréhension humaine.
(1.79)
Comme on l'a vu précédemment, les qualités et les perfections attribuées à l'Essence divine, nous les avons déduites de l'observation des créatures existantes, ce qui ne signifie pas que nous ayons conçu la nature de l'Essence de Dieu ni ses perfections. Affirmer que l'Essence divine est intelligente et libre ne signifie pas que nous ayons sondé la volonté divine et son dessein mais plutôt que nous en avons pris conscience par l'intermédiaire de cette grâce divine qui se révèle et se manifeste dans la réalité des choses.
(1.80)
En ce qui concerne les principes sociaux enseignés par Bahá’u’lláh et largement répandus depuis cinquante ans, ils englobent tous les autres enseignements. Il est clair que sans ces principes, le progrès et l'avancement de l'humanité sont tout à fait impossibles. Tous les peuples du monde trouvent dans ces enseignements divins la réalisation de leurs plus hautes aspirations.
(1.81)
Ces enseignements sont comme un arbre qui porterait les meilleurs fruits de tous les arbres. Ainsi les philosophes trouveront dans ces enseignements célestes la solution parfaite aux problèmes sociaux et une manière rationnelle et supérieure d'exposer les questions philosophiques. Les croyants y trouveront la réalité de la religion dévoilée d'une manière éclatante dans ces divins principes, de sorte que ceux-ci sont reconnus clairement et de façon décisive comme le remède réel et efficace aux maux et aux troubles de l'humanité.
(1.82)
Si ces enseignements sublimes étaient répandus dans le monde, l'humanité serait libérée de tous dangers et guerre, de tous maux et troubles continuels. De même, les principes économiques bahá’ís représentent l'idéal suprême de toutes les classes laborieuses et des économistes de tendances diverses. Bref, groupes et partis trouvent la réalisation de leurs idéaux dans les principes de Bahá’u’lláh. il fortifie leur volonté au point d'influencer une grande nation pendant des milliers d'années, de régénérer les âmes et de renouveler la société.
(1.83)
Juge de l'immensité de cette Puissance ! À mesure que ces principes seront proclamés dans les églises, dans les mosquées et dans les temples des autres confessions, chez les bouddhistes comme chez les adeptes de Confucius, dans les groupes politiques comme parmi les matérialistes, tous rendront témoignage que ces enseignements apportent une vie nouvelle aux hommes et constituent le remède immédiat à tous les malaises sociaux.
(1.84)
Personne ne peut trouver de défaut à aucun de ces principes ; bien au contraire, une fois proclamés, ils seront tous bien accueillis ; chacun, les reconnaissant comme une nécessité vitale, s'écriera : « Voici réellement la vérité, et tout le reste n'est qu'erreur manifeste. »
(1.85)
Quelques mots pour conclure qui seront, pour chacun, une preuve claire et décisive de la vérité. Réfléchis : l'autorité de tous les monarques triomphe pendant leur règne ; celle des philosophes exerce son action de leur vivant sur une poignée de disciples ; mais le pouvoir du Saint-Esprit brille de manière éclatante en la personne des messagers de Dieu ; Elle est extraordinaire et c'est une preuve entièrement suffisante de l'authenticité de la mission des Prophètes de Dieu, une démonstration concluante du pouvoir de l'inspiration divine.
(1.86)
Que la Gloire des Gloires soit sur toi !
'Abdu’l-Bahá
le 21 septembre 1921
Notes
1/ Docteur Fisher : dans sa lettre à Abdu’l-Bahá, Auguste Forel écrivait : « D'après M. Wilhelm Herrigel qui les a traduites en allemand, les merveilleuses lettres que je lis en ce moment furent envoyées par vous dès 1910 à une dame, le docteur F. Est-ce vrai ? Ces lettres furent-elles vraiment écrites en 1910, avant la guerre ? Si c'est le cas, je suis vraiment étonné de la clarté prophétique de votre vision ». Ce « docteur F. » n'est pas vraiment identifiée. L'hypothèse actuellement retenue est que le Docteur Josephine Fallsheer qui servit comme médecin personnel de la famille de Abdu’l-Bahá, le Docteur Fisher et le docteur F sont une seule et même personne.
2/ Journal de San-Francisco : il s'agit du « Palo Altan », publié à Palo Alto, siège de l'Université Stanford. Le numéro du 1er novembre 1912 donnait en première page le texte in extenso du discours prononcé le 8 octobre par Abdu’l-Bahá
avant de se déclara Baha'i par la suite...
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
indian a écrit:Roque a écrit:Oui votre question était bien : "Qu'est-ce que Dieu?'' (j'ai repris mon post ci-dessus).indian a écrit:Non la démonstration ne prétend pas répondre à la question ''Qui est Dieu?''. Mais bien à la question ''Qu'est-ce que Dieu?''
Et je répète désolé : vous parlez ici de la Nature de Dieu et il s'agit ici de quelque chose de beaucoup, beaucoup plus compliqué que la simple Existence de Dieu.
Je me demande si vous voyez bien le différence entre Existence et Nature de Dieu ...
Le première question est relativement simple, mais imparfaitement résolue par toutes ces tentatives de démonstration : Saint Thomas d'Aquin, la vôtre.
La seconde question est insoluble avec ce genre de démonstration ... encore une fois les prémisses ne peuvent être que fausses. Vous vous fourvoyez ... Pourquoi ? Relisez le précédent post ...
Il est effectivement tres important de distinguer la nature de Dieu de l'existence de Dieu... de la même que la nature de la preuve scientifique.. dot être clairement définie.
Encore, je vous invite sur l'autre ''post'' pour en discuter.
Le méthode de démonstration qui peut vous sembler valable pour l'Existence de Dieu est totalement impropre pour l'autre : la Nature de Dieu. Etes-vous en mesure distinguer l'un de l'autre ... si dieu est naturalisé ou à l'inverse si la nature est divinisée, il n'y a évidemment pas de différence possible ! A vrai dire, je ne suis pas très sûr que vous compreniez cette " différence " ... Ce qui fait que la " discussion " peut s'éterniser sans aucune avancée !indian a écrit:Il est effectivement tres important de distinguer la nature de Dieu de l'existence de Dieu...
Nature de la preuve scientifique et nature de Dieu ... je crains qu'on soit dans des problématiques sans rapport l'une avec l'autre ! Encore une fois parvenez-vous à distinguer les deux emplois du mot " nature " ?indian a écrit:de la même que la nature de la preuve scientifique.. dot être clairement définie.
Roque- Messages : 5064
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
La nature d'un ''truc'', de quelques choses, de vous, de moi, d'une chaise, d'une fleur, de dieu, d' un nuage, d'un phénomène, d' un principe... est en lien avec les attributs que l'on peut définir et y associer
NATURE:
http://www.cnrtl.fr/definition/nature
et dans le cas qui nous intéresse:
ou même de manière générale:
NATURE:
http://www.cnrtl.fr/definition/nature
et dans le cas qui nous intéresse:
Ensemble des qualités, des propriétés qui définissent un être, un phénomène ou une chose concrète, qui lui confèrent son identité
ou même de manière générale:
Ensemble de la réalité matérielle considérée comme indépendante de l'activité et de l'histoire humaines.
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Roque a écrit:[
Le méthode de démonstration qui peut vous sembler valable pour l'Existence de Dieu est totalement impropre pour l'autre : la Nature de Dieu. Etes-vous en mesure distinguer l'un de l'autre ...
D'ailleurs cequi fut nommé : Dieu, Allah, Gitche Manitou, Mère Nature, Gaïa, Dharma, Zeus, Odin, Osiris, Râ, Int, etc...... s'est toujours et de tout temps uniquement défini de par des attributs.
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Roque a écrit: ... Ce qui fait que la " discussion " peut s'éterniser sans aucune avancée !
Ce qui serait bien dommage
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Pourtant je crois bien que nous y sommes !
La " nature divine " (sa " substance " dans le dogme chrétien) c'est habituellement son essence. Définition philosophique : " Nature propre d’une chose, ce qui la constitue comme ce qu’elle est et lui donne sa réalité fondamentale ".
https://dicophilo.fr/definition/essence/
Mon impression reste toujours que vous ne faites pas bien les distinctions utiles pour clarifier le sujet.
La " nature divine " (sa " substance " dans le dogme chrétien) c'est habituellement son essence. Définition philosophique : " Nature propre d’une chose, ce qui la constitue comme ce qu’elle est et lui donne sa réalité fondamentale ".
https://dicophilo.fr/definition/essence/
Par contre cette nature divine n'a pas nécessairement à voir avec les qualités de Dieu, les propriétés (les attributs) de Dieu ... La notion d'identité n'est pas non plus nécessairement liée à l'essence de Dieu. En fait aucune " identité " fusse YHWH ne désigne vraiment la nature, la substance de Dieu .... Votre vocabulaire n'est pas vraiment adapté à cette question théologique, mais plus adapté si la question est scientifique !indian a écrit:Ensemble des qualités, des propriétés qui définissent un être, un phénomène ou une chose concrète, qui lui confèrent son identité
Mon impression reste toujours que vous ne faites pas bien les distinctions utiles pour clarifier le sujet.
Roque- Messages : 5064
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Roque a écrit:Pourtant je crois bien que nous y sommes !
La " nature divine " (sa " substance " dans le dogme chrétien) c'est habituellement son essence. Définition philosophique : " Nature propre d’une chose, ce qui la constitue comme ce qu’elle est et lui donne sa réalité fondamentale ".
https://dicophilo.fr/definition/essence/Par contre cette nature divine n'a pas nécessairement à voir avec les qualités de Dieu, les propriétés (les attributs) de Dieu ... La notion d'identité n'est pas non plus nécessairement liée à l'essence de Dieu. En fait aucune " identité " fusse YHWH ne désigne vraiment la nature, la substance de Dieu .... Votre vocabulaire n'est pas vraiment adapté à cette question théologique, mais plus adapté si la question est scientifique !indian a écrit:Ensemble des qualités, des propriétés qui définissent un être, un phénomène ou une chose concrète, qui lui confèrent son identité
Mon impression reste toujours que vous ne faites pas bien les distinctions utiles pour clarifier le sujet.
En effet, le mot ''ESSENCE'' est tout à fait pertinent dans ce cadre.
En fait, il est en lien avec le concept de ''dérivé'' en mathématiques...
La théologie , repose essentiellement sur la logique de l'être supérieur. Un raisonnement qui prend source dans la plupart des réflexions philosophies... autant celles abrahamiques qu'orientales, que même au sein des traditions amérindiennes par exemple.
Et elles sont tout à fait de nature scientifique, car faisant référence à l'expérience et l'expérimentation..
Ce qui dépasse en ''grandeur'' l'être humain.
''L'ÊTRE''.
La relation Passé-présnet-futur... ''était est et sera'' est probablement le fondement de cette réflexion.
Quant à YHWH, vous pourriez peut être me dire en quoi est-ce que ca désigne, plus que la science, la substance, l'esssnce, la nature de Dieu, Dieu? Merci
indian- Messages : 2844
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Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Mais nous pourrions tout de même peut être revenir à l'essence même de la preuve logique et scientifique de l'existence de Dieu proposée, si le cœur vous en dit, et si certains dogmes ''chrétiens'' ne sont pas trop ''enchainant'' .
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Bonjour Indian,
J'ai tenté de parcourir le fichier PDF. N'ayant pas un bon niveau d'anglais j'ai sûrement loupé des tas de subtilités.
Bon, voilà une preuve de l'existence d'une cause Une et Nécessaire (i.e. non causée).
Une de plus…
Cela me rappelle qu'il y a longtemps, sur un autre forum, j'ai longtemps discuté sur une preuve épistémologique de l'inexistence de D.ieu, béni soit-Il, rédigée par un certain Vicomte… Si quelqu'un le connaît, qu'il lui transmette mon salut adelphique.
Voici les premières réflexions que m'inspire le PDF de Hatcher.
1 ) L'exemple de la couleur verte de l'herbe témoigne d'une vision assez restrictive de la causalité. Pour moi, la couleur de l'herbe est verte parce que l'Univers existe, que la lumière, la couleur et l'herbe et les observateurs existent... Dans un univers où règne l'interdépendance, je ne vois pas bien à quoi sert d'édifier des raisonnements sur la base d'un principe aussi grossier que la causalité A => B (j'appuie sur l'interrupteur et la lampe s'allume...), une causalité qui n'ouvre pas une arborescence d'interconnection de causalités.
À mes yeux, B semble toujours causée par l'histoire de l'Univers tout entier.
2 ) Je ne crois pas non plus que l'on puisse considérer que les notions d'appartenance ou d'inclusion sont autre chose que des vues (certes, très pratiques) de notre esprit. Une droite est autre chose qu'un ensemble de points, une armée est autre chose qu'un ensemble de militaires… Une voiture est autre chose qu'un ensemble de pièces détachées… Il faut respecter une hiérarchie des classes de façon à ne pas croire que les ensembles pertinents ne sseraint que des collections. Rappelons la confusion qui a poussé G. Freege à croire que l'ensemble de tous les ensembles existait...
3 ) Je ne vois pas bien pourquoi cette éventuelle Cause Première ne serait pas le hasard ou bien encore un Univers tout entier éternel sans début ni fin.
4 ) Il est tout à fait possible que des tas d'univers existent et je ne vois pas en quoi la démonstration d'unicité peut s'appliquer à des tas de trucs disjoints qui, en se déployant, finissent pas se rencontrer.
5 ) La notion d'existence est également un peu floue. Est-ce que la vie que je vis dans mes rêves à la même existence que celle que je vis éveillée ? Est-ce que les mathématiques existent ailleurs que comme corpus d'idées chez les mathématiciens ?
Je suppose que ces remarques ne sont que le fruit d'une lecture inattentive et je me réjouis à l'avance d'avancer vers une meilleure compréhension de cette preuve.
Très cordialement
votre sœur
pauline
indian a écrit:Mais nous pourrions tout de même peut être revenir à l'essence même de la preuve logique et scientifique de l'existence de Dieu proposée, si le cœur vous en dit, et si certains dogmes ''chrétiens'' ne sont pas trop ''enchainant'' .
J'ai tenté de parcourir le fichier PDF. N'ayant pas un bon niveau d'anglais j'ai sûrement loupé des tas de subtilités.
Bon, voilà une preuve de l'existence d'une cause Une et Nécessaire (i.e. non causée).
Une de plus…
Cela me rappelle qu'il y a longtemps, sur un autre forum, j'ai longtemps discuté sur une preuve épistémologique de l'inexistence de D.ieu, béni soit-Il, rédigée par un certain Vicomte… Si quelqu'un le connaît, qu'il lui transmette mon salut adelphique.
Voici les premières réflexions que m'inspire le PDF de Hatcher.
1 ) L'exemple de la couleur verte de l'herbe témoigne d'une vision assez restrictive de la causalité. Pour moi, la couleur de l'herbe est verte parce que l'Univers existe, que la lumière, la couleur et l'herbe et les observateurs existent... Dans un univers où règne l'interdépendance, je ne vois pas bien à quoi sert d'édifier des raisonnements sur la base d'un principe aussi grossier que la causalité A => B (j'appuie sur l'interrupteur et la lampe s'allume...), une causalité qui n'ouvre pas une arborescence d'interconnection de causalités.
À mes yeux, B semble toujours causée par l'histoire de l'Univers tout entier.
2 ) Je ne crois pas non plus que l'on puisse considérer que les notions d'appartenance ou d'inclusion sont autre chose que des vues (certes, très pratiques) de notre esprit. Une droite est autre chose qu'un ensemble de points, une armée est autre chose qu'un ensemble de militaires… Une voiture est autre chose qu'un ensemble de pièces détachées… Il faut respecter une hiérarchie des classes de façon à ne pas croire que les ensembles pertinents ne sseraint que des collections. Rappelons la confusion qui a poussé G. Freege à croire que l'ensemble de tous les ensembles existait...
3 ) Je ne vois pas bien pourquoi cette éventuelle Cause Première ne serait pas le hasard ou bien encore un Univers tout entier éternel sans début ni fin.
4 ) Il est tout à fait possible que des tas d'univers existent et je ne vois pas en quoi la démonstration d'unicité peut s'appliquer à des tas de trucs disjoints qui, en se déployant, finissent pas se rencontrer.
5 ) La notion d'existence est également un peu floue. Est-ce que la vie que je vis dans mes rêves à la même existence que celle que je vis éveillée ? Est-ce que les mathématiques existent ailleurs que comme corpus d'idées chez les mathématiciens ?
Je suppose que ces remarques ne sont que le fruit d'une lecture inattentive et je me réjouis à l'avance d'avancer vers une meilleure compréhension de cette preuve.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Merci soeur pauline pour vos réflexions:)
j'ajouterai...
et si A est est l'histoire de l'univers tout entier?
Avez vous un exemple de hasard? d'aléatoire absolu? sans probabilité?
votre question sur l'existence se pose
bien à vous
votre ''frere'' et concitoyen de la terre.
David
j'ajouterai...
et si A est est l'histoire de l'univers tout entier?
Avez vous un exemple de hasard? d'aléatoire absolu? sans probabilité?
votre question sur l'existence se pose
bien à vous
votre ''frere'' et concitoyen de la terre.
David
indian- Messages : 2844
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Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Bonjour
belle question, tout le progrès scientifique humain est la preuve de l'existence de Dieu, cette conscience humaine complexe intelligente, le fait de poser la question d'ou vient tout cela, suffit à prouver l'existence du créateur, car cette conscience pensante ne peut être le fruit de la nature ou du hasard, par exemple un singe peut être le fruit de la nature, une fourmi aussi, mais l'état de la conscience humaine qui nous permet de se demander d'ou venons nous est suffisante de le prouver, penser vous qu un autre être sur sur cette terre se demande d'ou vient il???
l'intelligence humaine est la seule et unique preuve de l'existence de Dieu.
belle question, tout le progrès scientifique humain est la preuve de l'existence de Dieu, cette conscience humaine complexe intelligente, le fait de poser la question d'ou vient tout cela, suffit à prouver l'existence du créateur, car cette conscience pensante ne peut être le fruit de la nature ou du hasard, par exemple un singe peut être le fruit de la nature, une fourmi aussi, mais l'état de la conscience humaine qui nous permet de se demander d'ou venons nous est suffisante de le prouver, penser vous qu un autre être sur sur cette terre se demande d'ou vient il???
l'intelligence humaine est la seule et unique preuve de l'existence de Dieu.
ketabd- Messages : 715
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
ketabd a écrit:Bonjour
belle question, tout le progrès scientifique humain est la preuve de l'existence de Dieu, cette conscience humaine complexe intelligente, le fait de poser la question d'ou vient tout cela, suffit à prouver l'existence du créateur, car cette conscience pensante ne peut être le fruit de la nature ou du hasard, par exemple un singe peut être le fruit de la nature, une fourmi aussi, mais l'état de la conscience humaine qui nous permet de se demander d'ou venons nous est suffisante de le prouver, penser vous qu un autre être sur sur cette terre se demande d'ou vient il???
l'intelligence humaine est la seule et unique preuve de l'existence de Dieu.
Bonjour ketadb,
Merci pour vos propos.
Je ferais même un parallèle boiteux avec les dieux de l'Athènes ou de l'Olympe.
Dans ces traditions culturel-historico-scientifique... les grecques, peuple tout de même possédant plusieurs connaissances scientifiques, avait une conception des relations entre les phénomènes illustrée par Zeus & cie.
Ils illustraient les relations, leur connaissance, la science au traverse cette mythologie, cette logique.
Idem avec les amérindiens par exemple...ou toutes autres cultures aux repères scientifique propre à leur contexte et connaissance.
C'est bel et bien la ''conscience'' (esprit, raison, âme, capacité d'analyse, ...) humaine qui est en mesure d'établir, formuler, illustrer, concevoir ces liens de causalité.
Ces lien et relations (intelligents).
Et vous soulevez un point important. Le Questionnement et la remise en question, propre de l'humain.
La question POURQUOI?, ayant toujours lieu d'être posée.
En effet, comme vous dite la conscience ne peut être le fruit du hasard, de l'aléatoire, du chaos absolue.
Car il y a organisation, mais que je dirai naturel.
La conscience est donc tout aussi naturel.
Par contre... dans la suite logique des questions: ''OK,oui, mais pourquoi?''... on en revient chaque fois à un ''vide'' de réponses, une absence d'explication, un manque de connaissance ...
Alors nous dirons ''surnaturel'', ou que ca dépasse notre compréhension: actuelle.
C'est ainsi depuis la ''nuit des temps ''
Bien à vous
David
ps. Allah est un créateur? :
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Bonjour Indian,
On retrouverait Hegel, peut-être !
Il est clair que le hasard n'est souvent que l'inconnu, et les probabilités les mesures de notre ignorance du déterminisme.
Dans beaucoup de cas on peut poser qu'il y a une convergence trop complexe de déterminismes et une hyper-sensibilité aux conditions initiales qui introduit le chaos mathématique.
On peut poser, mais est-ce toujours légitime ? N'est-ce pas un vœu pieux ?
Tout va bien dans le cas des expériences reproductibles mais ailleurs ? quels sont les déterminismes qui régissent nos pensées.
De tout façon les probabilités ne sont pas des contraintes auxquelles le hasard serait soumis, le pièce peut tomber sur "face" autant qu'elle veut... il n'y a pas un moment où elle se dit qu'il faut équilibrer les issues...
Par ailleurs la question du hasard est au centre des expériences EPR, depuis Alain Aspect on peut raisonnablement mettre à la poubelle l'idée des "paramètres cachés" supposés par Einstein et se trouver ainsi confronté à la version radicale de la mécanique quantique où le hasard n'est pas le fruit d'un déterminisme caché mais une liberté du cosmos.
Et les expériences irreproductibles ? de façon assez banale le Big Bang pourrait être l'unique Cause Première.
Elle se pose avec acuité puisque la démonstration Hatcher est incluse dans ce qui existe, l'éventuelle unique Cause Première est donc un existant.
Il convient donc de savoir si n'importe quoi existe ou si seul existe l'énigmatique arrière-plan qui offre un champ d'expérience et de théorisation à la Science, comme peut le soutenir un athée matérialiste.
Dès lors, je peine à voir D.ieu, béni soit-Il, dans cette éventuelle unique Cause Première.
Très cordialement
votre sœur
pauline
indian a écrit: et si A est est l'histoire de l'univers tout entier?
On retrouverait Hegel, peut-être !
indian a écrit:Avez vous un exemple de hasard? d'aléatoire absolu? sans probabilité?
Il est clair que le hasard n'est souvent que l'inconnu, et les probabilités les mesures de notre ignorance du déterminisme.
Dans beaucoup de cas on peut poser qu'il y a une convergence trop complexe de déterminismes et une hyper-sensibilité aux conditions initiales qui introduit le chaos mathématique.
On peut poser, mais est-ce toujours légitime ? N'est-ce pas un vœu pieux ?
Tout va bien dans le cas des expériences reproductibles mais ailleurs ? quels sont les déterminismes qui régissent nos pensées.
De tout façon les probabilités ne sont pas des contraintes auxquelles le hasard serait soumis, le pièce peut tomber sur "face" autant qu'elle veut... il n'y a pas un moment où elle se dit qu'il faut équilibrer les issues...
Par ailleurs la question du hasard est au centre des expériences EPR, depuis Alain Aspect on peut raisonnablement mettre à la poubelle l'idée des "paramètres cachés" supposés par Einstein et se trouver ainsi confronté à la version radicale de la mécanique quantique où le hasard n'est pas le fruit d'un déterminisme caché mais une liberté du cosmos.
Et les expériences irreproductibles ? de façon assez banale le Big Bang pourrait être l'unique Cause Première.
indian a écrit:votre question sur l'existence se pose
Elle se pose avec acuité puisque la démonstration Hatcher est incluse dans ce qui existe, l'éventuelle unique Cause Première est donc un existant.
Il convient donc de savoir si n'importe quoi existe ou si seul existe l'énigmatique arrière-plan qui offre un champ d'expérience et de théorisation à la Science, comme peut le soutenir un athée matérialiste.
Dès lors, je peine à voir D.ieu, béni soit-Il, dans cette éventuelle unique Cause Première.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
pauline.px a écrit:
Dès lors, je peine à voir D.ieu, béni soit-Il, dans cette éventuelle unique Cause Première.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Bonjour pauline
je trouve dommage que nous en soyons à nous limiter à l'expression : ''unique cause première''.
Dieu, demeure selon moi cette quête de connaissance en nous. Qui se révèle par l'expérimentation ''scientifique'' (reproductible, et répétable dans une certaine mesure, assurant un niveau de confiance et foi...)
Je trouve que l'expression ''principes fondamentaux et universelles '' est peut être plus à propos et tout à fait aussi en ligne avec des idées comme ''cause première unique''
et encore merci pour vos propositions
bien à vous
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
indian a écrit:ketabd a écrit:Bonjour
belle question, tout le progrès scientifique humain est la preuve de l'existence de Dieu, cette conscience humaine complexe intelligente, le fait de poser la question d'ou vient tout cela, suffit à prouver l'existence du créateur, car cette conscience pensante ne peut être le fruit de la nature ou du hasard, par exemple un singe peut être le fruit de la nature, une fourmi aussi, mais l'état de la conscience humaine qui nous permet de se demander d'ou venons nous est suffisante de le prouver, penser vous qu un autre être sur sur cette terre se demande d'ou vient il???
l'intelligence humaine est la seule et unique preuve de l'existence de Dieu.
Bonjour ketadb,
Merci pour vos propos.
Je ferais même un parallèle boiteux avec les dieux de l'Athènes ou de l'Olympe.
Dans ces traditions culturel-historico-scientifique... les grecques, peuple tout de même possédant plusieurs connaissances scientifiques, avait une conception des relations entre les phénomènes illustrée par Zeus & cie.
Ils illustraient les relations, leur connaissance, la science au traverse cette mythologie, cette logique.
Idem avec les amérindiens par exemple...ou toutes autres cultures aux repères scientifique propre à leur contexte et connaissance.
C'est bel et bien la ''conscience'' (esprit, raison, âme, capacité d'analyse, ...) humaine qui est en mesure d'établir, formuler, illustrer, concevoir ces liens de causalité.
Ces lien et relations (intelligents).
Et vous soulevez un point important. Le Questionnement et la remise en question, propre de l'humain.
La question POURQUOI?, ayant toujours lieu d'être posée.
En effet, comme vous dite la conscience ne peut être le fruit du hasard, de l'aléatoire, du chaos absolue.
Car il y a organisation, mais que je dirai naturel.
La conscience est donc tout aussi naturel.
Par contre... dans la suite logique des questions: ''OK,oui, mais pourquoi?''... on en revient chaque fois à un ''vide'' de réponses, une absence d'explication, un manque de connaissance ...
Alors nous dirons ''surnaturel'', ou que ca dépasse notre compréhension: actuelle.
C'est ainsi depuis la ''nuit des temps ''
Bien à vous
David
ps. Allah est un créateur? :
je m'explique car j'ai l'impression que je me suis pas bien expliqué
cette conscience humaine ne peut être que le fruit quantique d'une conscience similaire, c'est ce que nous appelons Dieu.
quand on évoque le quantique, on pense en premier lieu à la physique et aux particules de matière ou de lumière.
la science est en effet est sur la voie de prouver l'existence de divin, cette physique quantique ne tardera pas à élucider pas mal de mystères.
merci de m'ouvrir la voie vers ce sujet quantique, je vais m'y plonger pour voir ce que l on est...
ketabd- Messages : 715
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
la mécanique quantique?
n'est elle pas que le simple regard sur l'indéterminisme?
la science a depuis toujours
(depuis que l'homme est passé du stade animal à humain, c'est à dire depuis qu'il est plutôt ''bête'' )
prouvé l'existence du divin.
et qu'est -ce que la conscience selon vous?
n'est elle pas que le simple regard sur l'indéterminisme?
la science a depuis toujours
(depuis que l'homme est passé du stade animal à humain, c'est à dire depuis qu'il est plutôt ''bête'' )
prouvé l'existence du divin.
cette conscience humaine ne peut être que le fruit quantique d'une conscience similaire
et qu'est -ce que la conscience selon vous?
indian- Messages : 2844
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Bonjour Indian,
C'est Hatcher qui nous propose cette lecture.
Personnellement, je ne vois pas bien le rapport entre D.ieu, béni soit-Il, et un point de départ pour notre principe de causalité.
Le principe de causalité a lui aussi besoin d'une cause…
J'ai l'impression que les démonstrations de type logique constatent (ou croient constater) la cohérence rationnelle de notre univers et s'interrogent naturellement pour savoir où gît cette cohérence.
Mais est-ce que la cohérence est une cause ou une conséquence ?
Nous retrouvons ici la problématique du principe anthropique : on ne peut pas tellement s'émerveiller de notre univers puisque nous n'avons que celui-ci à contempler sans aucun élément de comparaison.
Nous vivons dans un univers qui a bien tourné et qui s'est stabilisé sur un mode cohérent mais on ne peut évacuer l'hypothèse qu'il y aurait une production permanente d'univers qui convergent ou non vers une cohérence au gré du hasard.
Dès lors la cohérence que nous percevons n'est rien d'autre que le fruit d'un hasard qui coïncide avec notre présence.
Oui, il y a une quête… mais cette quête a-t-elle un objet ou bien se suffit-elle à elle-même ?
Je n'hésite pas à croire que la mathématique est un principe fondamental et universel, mais répond-elle à ma quête ?
En guise de conclusion provisoire, j'ai le sentiment que les démonstrations de pure logique peuvent nous faire songer à un unique point de départ logique, mais elles ne nous disent pas ce qu'est ce point de départ.
D'autant que ce point de départ ressemble à une cause ou à un principe, c'est à dire quelque chose d'assez abstrait relatif à notre principe discutable de causalité.
Une abstraction, en effet... car aucune des réalités que nous pouvons appréhender n'est cause, je ne suis cause de rien, mon ordinateur n'est cause de rien, la terre n'est cause de rien, la mathématique n'est cause de rien… En revanche mes actes ont des conséquences, l'activité de mon ordinateur aussi ou encore les interactions de la terre avec son environnement, la mathématique offre probablement un cadre mais à quoi ?…
D'où l'impression que la démarche intellectuelle pure n'aboutit à rien et qu'il faut consentir à faire confiance soit à notre mystique personnelle soit à une doctrine religieuse…
Très cordialement
votre sœur
pauline
indian a écrit:je trouve dommage que nous en soyons à nous limiter à l'expression : ''unique cause première''
C'est Hatcher qui nous propose cette lecture.
Personnellement, je ne vois pas bien le rapport entre D.ieu, béni soit-Il, et un point de départ pour notre principe de causalité.
Le principe de causalité a lui aussi besoin d'une cause…
J'ai l'impression que les démonstrations de type logique constatent (ou croient constater) la cohérence rationnelle de notre univers et s'interrogent naturellement pour savoir où gît cette cohérence.
Mais est-ce que la cohérence est une cause ou une conséquence ?
Nous retrouvons ici la problématique du principe anthropique : on ne peut pas tellement s'émerveiller de notre univers puisque nous n'avons que celui-ci à contempler sans aucun élément de comparaison.
Nous vivons dans un univers qui a bien tourné et qui s'est stabilisé sur un mode cohérent mais on ne peut évacuer l'hypothèse qu'il y aurait une production permanente d'univers qui convergent ou non vers une cohérence au gré du hasard.
Dès lors la cohérence que nous percevons n'est rien d'autre que le fruit d'un hasard qui coïncide avec notre présence.
indian a écrit:Dieu, demeure selon moi cette quête de connaissance en nous. Qui se révèle par l'expérimentation ''scientifique'' (reproductible, et répétable dans une certaine mesure, assurant un niveau de confiance et foi...)
Oui, il y a une quête… mais cette quête a-t-elle un objet ou bien se suffit-elle à elle-même ?
indian a écrit:Je trouve que l'expression ''principes fondamentaux et universelles '' est peut être plus à propos et tout à fait aussi en ligne avec des idées comme ''cause première unique''
Je n'hésite pas à croire que la mathématique est un principe fondamental et universel, mais répond-elle à ma quête ?
En guise de conclusion provisoire, j'ai le sentiment que les démonstrations de pure logique peuvent nous faire songer à un unique point de départ logique, mais elles ne nous disent pas ce qu'est ce point de départ.
D'autant que ce point de départ ressemble à une cause ou à un principe, c'est à dire quelque chose d'assez abstrait relatif à notre principe discutable de causalité.
Une abstraction, en effet... car aucune des réalités que nous pouvons appréhender n'est cause, je ne suis cause de rien, mon ordinateur n'est cause de rien, la terre n'est cause de rien, la mathématique n'est cause de rien… En revanche mes actes ont des conséquences, l'activité de mon ordinateur aussi ou encore les interactions de la terre avec son environnement, la mathématique offre probablement un cadre mais à quoi ?…
D'où l'impression que la démarche intellectuelle pure n'aboutit à rien et qu'il faut consentir à faire confiance soit à notre mystique personnelle soit à une doctrine religieuse…
Très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
Bonjour Ketabd
Je suis assez sensible à ce genre d'argument.
L'incroyable puissance intellectuelle de l'humain, qui le rend désormais capable d'envisager (ou de craindre) la création d'un nouveau Big Bang ou de nouvelles formes de vie, échappe au principe anthropique.
Il y a cinq siècles nous pouvons nous émerveiller face à l'univers, mais il n'y a rien de surprenant à ce que l'Univers soit assez merveilleux pour nous avoir offert la possibilité d'y vivre. Notre présence rend "nécessaire" un univers merveilleux.
En revanche, désormais, nous pouvons nous émerveiller face à la puissance du génie collectif humain, cette fois, il n'y a rien de "nécessaire" à cette formidable puissance. Le génie collectif humain aurait très bien pu nous stabiliser à la technologie du XIXème siècle.
Que la Science et la Technologie marchent aussi bien est tout à fait surprenant.
Très cordialement
votre sœur
pauline
ketabd a écrit:l'intelligence humaine est la seule et unique preuve de l'existence de Dieu.
Je suis assez sensible à ce genre d'argument.
L'incroyable puissance intellectuelle de l'humain, qui le rend désormais capable d'envisager (ou de craindre) la création d'un nouveau Big Bang ou de nouvelles formes de vie, échappe au principe anthropique.
Il y a cinq siècles nous pouvons nous émerveiller face à l'univers, mais il n'y a rien de surprenant à ce que l'Univers soit assez merveilleux pour nous avoir offert la possibilité d'y vivre. Notre présence rend "nécessaire" un univers merveilleux.
En revanche, désormais, nous pouvons nous émerveiller face à la puissance du génie collectif humain, cette fois, il n'y a rien de "nécessaire" à cette formidable puissance. Le génie collectif humain aurait très bien pu nous stabiliser à la technologie du XIXème siècle.
Que la Science et la Technologie marchent aussi bien est tout à fait surprenant.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
I.A. J'ai connupauline.px a écrit:Cela me rappelle qu'il y a longtemps, sur un autre forum, j'ai longtemps discuté sur une preuve épistémologique de l'inexistence de D.ieu, béni soit-Il, rédigée par un certain Vicomte… Si quelqu'un le connaît, qu'il lui transmette mon salut adelphique.
I.B. Je n'ai plus son contact
> Je ne peux transmettre le salut
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
indian a écrit:la mécanique quantique?
n'est elle pas que le simple regard sur l'indéterminisme?
la science a depuis toujours
(depuis que l'homme est passé du stade animal à humain, c'est à dire depuis qu'il est plutôt ''bête'' )
prouvé l'existence du divin.cette conscience humaine ne peut être que le fruit quantique d'une conscience similaire
et qu'est -ce que la conscience selon vous?
Bonjour,
je voulais dire quantique pour signifier la composition d'un grand d une multitude de quantum aussi similaire, une théorie jusque a pressent non bien confirmé, mais l humanité vient juste de se mettre en chemin de prouver cela.
pour moi la conscience est cet éveil qui nous permet de penser au delà du matériel.
ketabd- Messages : 715
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Re: Une preuve scientifique de l'existence de Dieu
ketabd a écrit:
pour moi la conscience est cet éveil qui nous permet de penser au delà du matériel.
l'esprit alors
les états d'âme
la raison
con (''avec) - Science...
indian- Messages : 2844
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