La nature de la preuve scientifique
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La nature de la preuve scientifique
Notre preuve se voulant scientifique, il nous faut commencer par une brève discussion sur la nature de la science et celle de la preuve en science. Cette discussion est d'autant plus nécessaire que des idées fausses sur la nature de la preuve scientifique sont communément répandues.
La science présente deux aspects fondamentaux. L'un tient à sa dimension concrète ou observable: nous accumulons des observations d'un certain phénomène et les enregistrons sous forme d'énoncés d'observations. Ce registre constitue alors, pour nous, un ensemble de vérités ou de faits observés sur le phénomène en question.
Le second aspect de la science tient à sa dimension abstraite ou théorique. Après avoir accumulé un certain nombre d'énoncés d'observations à propos d'un phénomène, nous cherchons à expliquer ces observations. Nous essayons de comprendre comment les divers faits relatifs au phénomène sont liés entre eux. En d'autres termes, comment et pourquoi le phénomène se produit et comment il fonctionne. Cette quête nous conduit à formuler une hypothèse (ou si vous préférez une théorie) qui représente la façon dont nous concevons mentalement la dynamique qui sous-tend le phénomène. Ce type de théorie est habituellement exprimée dans un langage abstrait, autrement dit qui emploie des termes se référant à des entités ou à des forces non observables (par exemple des entités telles que les électrons ou des forces telles que la force nucléaire forte). Les énoncés d'observations sont au contraire exprimés en termes concrets, c'est-à-dire à l'aide de mots qui se réfèrent à des entités ou à des configurations observables.
Pour vérifier la justesse des énoncés d'observations, des observations et des mesures supplémentaires, toujours plus exigeantes, s'imposent. Toutefois, les limitations naturelles, intrinsèques à l'appareil sensoriel et au système nerveux humains, ne permettent jamais d'éliminer complètement les risques d'erreurs dans les observations d'un phénomène donné, aussi soigneux et exigeants que nous soyons. Cette remarque vaut particulièrement pour les phénomènes extrêmement petits (voire microscopiques) ou fort lointain (par exemple, les étoiles lointaines), mais elle reste aussi valable de façon générale, même pour des phénomènes quotidiens, normalement accessibles. Aussi le degré de vérité des faits (énoncés d'observations) est-il toujours relatif. La croyance largement répandue selon laquelle les faits de la science sont absolus et irréfutables est par conséquent fausse.
Tester la vérité des énoncés théoriques de la science est une démarche encore plus compliquée. Nous commençons par déduire de la théorie de nouveaux énoncés d'observations par voie de conséquence logique. Puis, nous vérifions ces énoncés par la méthode habituelle. Autrement dit, si, selon notre théorie, tel phénomène doit se produire, nous vérifions qu'il se produit effectivement. Si notre théorie affirme que la neige est blanche, nous nous assurons qu'elle est effectivement blanche. Les nouveaux énoncés d'observations obtenus par déduction de la théorie sont appelés des prédictions de la théorie, et si notre expérience les confirme, alors la théorie est considérée comme valable, ce qui signifie qu'elle a été "validée ou confirmée par l'observation".
Par conséquent, le degré de vérité d'un énoncé théorique de la science est également relatif, car, à supposer que toutes les prédictions courantes d'une théorie aient été confirmées par l'observation, rien ne permet d'exclure la possibilité qu'à l'avenir, de nouvelles prédictions se révèlent erronées. Il est également possible qu'ultérieurement de nouvelles expérimentations viennent réfuter des prédictions admises qui semblaient justifiées au vu des expériences du moment.
Quant au degré de vérité des théories, nous nous trouvons donc dans une situation paradoxale, voire plutôt comique. Il est possible de prouver de manière presque absolue qu'une théorie est fausse: en effet si ses prédictions contredisent de manière flagrante des observations éminemment authentifiées, elle ne peut pas être juste. Il faudra alors l'abandonner ou la modifier d'une façon ou d'une autre. Mais quel que soit le nombre des prédictions confirmées par l'observation, il est toujours possible que cette théorie soit ultérieurement réfutée, soit à partir de nouvelles prédictions venant contredire les expériences connues, soit à partir de nouvelles observations venant contredire des prédictions connues.
Vers le début de ce siècle, on pensait qu'il était possible d'établir les règles d'une logique prétendument inductive qui nous donnerait les moyens de passer d'un ensemble de cas particuliers à une conclusion générale avec le même degré de précision que la logique déductive nous permet de passer de principes généraux à des conclusions particulières. On sait désormais que cela n'est guère possible, même en principe. Selon un théorème de logique mathématique, il existe, en général, un nombre infini de théories mutuellement incompatibles, toutes compatibles avec un ensemble fini de faits donnés. Compte tenu de la finitude des êtres humains, il ne pourra jamais exister qu'un ensemble fini de faits concernant un phénomène donné. Il en résulte qu'aucun ensemble d'énoncés d'observations ne pourra déterminer une théorie unique pour expliquer le phénomène. Pour reprendre les termes d'un logicien, "la théorie est sous-determinée par le fait" (7).
Aussi l'action de rassembler des faits et celle d'énoncer une théorie sont-elles en quelque sorte mutuellement indépendantes. Alors que rassembler des faits relève d'une démarche lente et progressive, établir une théorie résulte d'un bond créateur et discontinu de l'imagination. Pour rassembler des faits, il nous faut chercher à savoir comment les choses sont. Pour concevoir une théorie, il nous faut essayer d'imaginer comment les choses pourraient être.
Il s'ensuit incontestablement qu'aucune vérité scientifique ne saurait être considérée comme ayant été prouvé de manière absolue. La notion de preuve absolue est tout simplement étrangère à la science. La croyance largement répandue est erronée, selon laquelle la caractéristique essentielle de la vérité scientifique est son caractère absolu et exact (soi-disant en opposition avec la relativité et l'imprécision de la vérité philosophique et religieuse). Si certains déplorent cette relativité de la vérité scientifique, elle présente un aspect nettement positif en ce sens qu'elle fait de la recherche de la vérité en science une entreprise dynamique et progressive plutôt que statique et stérile. De plus, l'efficacité de la méthode scientifique a été puissamment confirmée par sa capacité à engendrer un nombre croissant de théories hautement validées résultant de l'application systématique de cette méthode durant les siècles derniers.
En somme, on peut dire d'une proposition qu'elle est scientifiquement prouvée dès lors qu'elle a été rendue considérablement plus plausible (ce qui signifie probablement vraie) que toute autre option connue et logiquement possible. Aussi, parler d'une preuve scientifique de l'existence de Dieu revient-il à affirmer que nous pouvons rendre la proposition selon laquelle Dieu existe considérablement plus plausible que n'importe quelle autre alternative connue (en particulier celle qui affirme que Dieu n'existe pas). En d'autres termes, nous pouvons savoir que Dieu existe avec le même degré de certitude que nous savons que la force nucléaire forte ou que les électrons existent. Ces questions méthodologiques ayant été considérées, passons maintenant à la preuve en soi.
http://www.bahai-biblio.org/centre-doc/ouvrage/existence-dieu.htm#1
La science présente deux aspects fondamentaux. L'un tient à sa dimension concrète ou observable: nous accumulons des observations d'un certain phénomène et les enregistrons sous forme d'énoncés d'observations. Ce registre constitue alors, pour nous, un ensemble de vérités ou de faits observés sur le phénomène en question.
Le second aspect de la science tient à sa dimension abstraite ou théorique. Après avoir accumulé un certain nombre d'énoncés d'observations à propos d'un phénomène, nous cherchons à expliquer ces observations. Nous essayons de comprendre comment les divers faits relatifs au phénomène sont liés entre eux. En d'autres termes, comment et pourquoi le phénomène se produit et comment il fonctionne. Cette quête nous conduit à formuler une hypothèse (ou si vous préférez une théorie) qui représente la façon dont nous concevons mentalement la dynamique qui sous-tend le phénomène. Ce type de théorie est habituellement exprimée dans un langage abstrait, autrement dit qui emploie des termes se référant à des entités ou à des forces non observables (par exemple des entités telles que les électrons ou des forces telles que la force nucléaire forte). Les énoncés d'observations sont au contraire exprimés en termes concrets, c'est-à-dire à l'aide de mots qui se réfèrent à des entités ou à des configurations observables.
Pour vérifier la justesse des énoncés d'observations, des observations et des mesures supplémentaires, toujours plus exigeantes, s'imposent. Toutefois, les limitations naturelles, intrinsèques à l'appareil sensoriel et au système nerveux humains, ne permettent jamais d'éliminer complètement les risques d'erreurs dans les observations d'un phénomène donné, aussi soigneux et exigeants que nous soyons. Cette remarque vaut particulièrement pour les phénomènes extrêmement petits (voire microscopiques) ou fort lointain (par exemple, les étoiles lointaines), mais elle reste aussi valable de façon générale, même pour des phénomènes quotidiens, normalement accessibles. Aussi le degré de vérité des faits (énoncés d'observations) est-il toujours relatif. La croyance largement répandue selon laquelle les faits de la science sont absolus et irréfutables est par conséquent fausse.
Tester la vérité des énoncés théoriques de la science est une démarche encore plus compliquée. Nous commençons par déduire de la théorie de nouveaux énoncés d'observations par voie de conséquence logique. Puis, nous vérifions ces énoncés par la méthode habituelle. Autrement dit, si, selon notre théorie, tel phénomène doit se produire, nous vérifions qu'il se produit effectivement. Si notre théorie affirme que la neige est blanche, nous nous assurons qu'elle est effectivement blanche. Les nouveaux énoncés d'observations obtenus par déduction de la théorie sont appelés des prédictions de la théorie, et si notre expérience les confirme, alors la théorie est considérée comme valable, ce qui signifie qu'elle a été "validée ou confirmée par l'observation".
Par conséquent, le degré de vérité d'un énoncé théorique de la science est également relatif, car, à supposer que toutes les prédictions courantes d'une théorie aient été confirmées par l'observation, rien ne permet d'exclure la possibilité qu'à l'avenir, de nouvelles prédictions se révèlent erronées. Il est également possible qu'ultérieurement de nouvelles expérimentations viennent réfuter des prédictions admises qui semblaient justifiées au vu des expériences du moment.
Quant au degré de vérité des théories, nous nous trouvons donc dans une situation paradoxale, voire plutôt comique. Il est possible de prouver de manière presque absolue qu'une théorie est fausse: en effet si ses prédictions contredisent de manière flagrante des observations éminemment authentifiées, elle ne peut pas être juste. Il faudra alors l'abandonner ou la modifier d'une façon ou d'une autre. Mais quel que soit le nombre des prédictions confirmées par l'observation, il est toujours possible que cette théorie soit ultérieurement réfutée, soit à partir de nouvelles prédictions venant contredire les expériences connues, soit à partir de nouvelles observations venant contredire des prédictions connues.
Vers le début de ce siècle, on pensait qu'il était possible d'établir les règles d'une logique prétendument inductive qui nous donnerait les moyens de passer d'un ensemble de cas particuliers à une conclusion générale avec le même degré de précision que la logique déductive nous permet de passer de principes généraux à des conclusions particulières. On sait désormais que cela n'est guère possible, même en principe. Selon un théorème de logique mathématique, il existe, en général, un nombre infini de théories mutuellement incompatibles, toutes compatibles avec un ensemble fini de faits donnés. Compte tenu de la finitude des êtres humains, il ne pourra jamais exister qu'un ensemble fini de faits concernant un phénomène donné. Il en résulte qu'aucun ensemble d'énoncés d'observations ne pourra déterminer une théorie unique pour expliquer le phénomène. Pour reprendre les termes d'un logicien, "la théorie est sous-determinée par le fait" (7).
Aussi l'action de rassembler des faits et celle d'énoncer une théorie sont-elles en quelque sorte mutuellement indépendantes. Alors que rassembler des faits relève d'une démarche lente et progressive, établir une théorie résulte d'un bond créateur et discontinu de l'imagination. Pour rassembler des faits, il nous faut chercher à savoir comment les choses sont. Pour concevoir une théorie, il nous faut essayer d'imaginer comment les choses pourraient être.
Il s'ensuit incontestablement qu'aucune vérité scientifique ne saurait être considérée comme ayant été prouvé de manière absolue. La notion de preuve absolue est tout simplement étrangère à la science. La croyance largement répandue est erronée, selon laquelle la caractéristique essentielle de la vérité scientifique est son caractère absolu et exact (soi-disant en opposition avec la relativité et l'imprécision de la vérité philosophique et religieuse). Si certains déplorent cette relativité de la vérité scientifique, elle présente un aspect nettement positif en ce sens qu'elle fait de la recherche de la vérité en science une entreprise dynamique et progressive plutôt que statique et stérile. De plus, l'efficacité de la méthode scientifique a été puissamment confirmée par sa capacité à engendrer un nombre croissant de théories hautement validées résultant de l'application systématique de cette méthode durant les siècles derniers.
En somme, on peut dire d'une proposition qu'elle est scientifiquement prouvée dès lors qu'elle a été rendue considérablement plus plausible (ce qui signifie probablement vraie) que toute autre option connue et logiquement possible. Aussi, parler d'une preuve scientifique de l'existence de Dieu revient-il à affirmer que nous pouvons rendre la proposition selon laquelle Dieu existe considérablement plus plausible que n'importe quelle autre alternative connue (en particulier celle qui affirme que Dieu n'existe pas). En d'autres termes, nous pouvons savoir que Dieu existe avec le même degré de certitude que nous savons que la force nucléaire forte ou que les électrons existent. Ces questions méthodologiques ayant été considérées, passons maintenant à la preuve en soi.
http://www.bahai-biblio.org/centre-doc/ouvrage/existence-dieu.htm#1
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: La nature de la preuve scientifique
La suite nous introduit à un principe de la thermodynamique. Dommage que le sujet de sen-no-sen ne se prête pas tout à fait à ce qui est développé ici. http://www.bahai-biblio.org/centre-doc/ouvrage/existence-dieu.htm#3
Sa participation nous invite plutôt à nous pencher sur une étude de corrélation entre les diverses tangentes dans divers domaines d'expertise. Loin d'être bête notre bonhomme, je t'assure.
Bon à + 'tit frère.
Sa participation nous invite plutôt à nous pencher sur une étude de corrélation entre les diverses tangentes dans divers domaines d'expertise. Loin d'être bête notre bonhomme, je t'assure.
Bon à + 'tit frère.
Incognito- Messages : 145
Réputation : 0
Date d'inscription : 20/05/2018
Re: La nature de la preuve scientifique
Incognito a écrit:
Sa participation nous invite plutôt à nous pencher sur une étude de corrélation entre les diverses tangentes dans divers domaines d'expertise. .
Ce qui est tout à fait dans la même veine ma chère
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: La nature de la preuve scientifique
Non David. Il ne faut tout de même pas tout mélanger. Quand je parle d'étude de corrélation, je fais référence à ce qui s'est passé dans divers domaines, par exemple religieux, politique, économique, etc... à un certain moment de notre histoire. Je me penche plutôt sur l'étude de la relation (cause et effet ou zone d'influence) entre les divers éléments structurant notre matrice.
Ce n'est pas ce qui est développé au lien que j'ai déposé dans mon précédent message.
Ce n'est pas ce qui est développé au lien que j'ai déposé dans mon précédent message.
Incognito- Messages : 145
Réputation : 0
Date d'inscription : 20/05/2018
Re: La nature de la preuve scientifique
Incognito a écrit:
Ce n'est pas ce qui est développé au lien que j'ai déposé dans mon précédent message.
Ce lien:
http://www.bahai-biblio.org/centre-doc/ouvrage/existence-dieu.htm#3
3. Les phénomènes aléatoires et non aléatoires en science
est tout à fait relatif à la multiplicité des facteurs, causes, conditions, propriété d'influence des phénomènes... et leur interdépendances, interrelations, ...
Chacun de ces domaines:
religieux, politique, économique, ...
Se doivent d'être également considérés, analysés, mesurés, pris en considérations avec une vision écologique, ecosystemique, vue d'ensemble, multidisciplinarité.
Les études de corrélation ne se limites à pas à un seul facteur à la fois.
Les fonctions, les expressions, les formules, les équations, les relations ne sont pas unifactorielles.
Mais multifactorielles.
Nous n'en sommes plus aux plus simples expressions d'unicité, de dualité, de trinité.. mais bien à celle de l'UNITÉ sous la forme de la multiplicité.
SCIENCES
OMNI (TOUTES) SCIENCES
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: La nature de la preuve scientifique
Je suis d'accord mais ce n'est pas sous cet angle que sen-no-sen aborde la question. Et puis, son sujet part à la dérive comme plein d'autres encore. Pas moyen d'approfondir quoi que ce soit avec des gens de mauvaise foi dont l'étroitesse d'esprit contamine tout sur leur passage ! Je vais donc devoir quitter de nouveau ce type de forum afin d'éviter la contamination !
Incognito- Messages : 145
Réputation : 0
Date d'inscription : 20/05/2018
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