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Jésus modèle de non-violence - article La Croix

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Jésus modèle de non-violence - article La Croix Empty Jésus modèle de non-violence - article La Croix

Message  Invité Sam 3 Mar - 12:51

Article du 21 12 2007 a écrit:

Le Christ a subi la violence sans y répondre, tout en luttant contre les injustices. La non-violence évangélique n'exclut ni les conflits ni la "sainte colère", mais ne porte pas atteinte à la vie

«Vous avez entendu qu'il a été dit : "OEil pour oeil et dent pour dent" (Ex 21, 24). Eh bien ! moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant ; au contraire, quelqu'un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l'autre ; veut-il te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau ; te requiert-il pour une course d'un mille, fais-en deux avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos » (Mt 5, 38-42).

Voici l'injonction non violente de Jésus dans les Évangiles. Elle est plutôt radicale, et pour certains peu crédible. Elle a même engendré une expression - tendre l'autre joue - sur laquelle plane immédiatement un soupçon de naïveté, d'angélisme mièvre, de passivité masochiste et inefficace.

Ailleurs dans l'Évangile, Jésus va pourtant encore plus loin. Non seulement il faut « tendre l'autre joue », mais en plus, il faut « aimer ses ennemis ». « Vous avez entendu qu'il a été dit : "Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi." Eh bien ! moi je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux Cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 43-45).

Et s'il fallait étayer encore un peu plus un « portrait du Jésus non violent » en s'appuyant sur l'Évangile, on pourrait bien sûr citer le Sermon sur la montagne, celui qui comporte les Béatitudes : « heureux les doux, car ils posséderont la terre », « heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu »… Rajoutons le récit de la Passion, et Jésus apparaît très nettement comme celui qui ne répond pas à la violence qui lui est faite, Jésus le non-violent, Jésus le doux.

Une "non-violence évangélique"

Ce n'est pas si simple. L'Évangile livre aussi, par ailleurs, le fameux épisode des marchands du Temple : « Jésus trouva dans le Temple les vendeurs de boeufs, de brebis et de colombes et les changeurs assis. Se faisant un fouet de cordes, il les chassa tous du temple, et les brebis et les boeufs ; il répandit la monnaie des changeurs et renversa leurs tables et aux vendeurs de colombes il dit : "Enlevez ça d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce" » (Jn 2, 14-16). Épisode bien connu où Jésus se met dans une « sainte colère ». Autre contre-exemple ? « Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive » (Mt 10, 34).

Jésus est-il donc vraiment non-violent ? « Oui et non », répond le P. Christian Mellon, jésuite, ancien secrétaire de la commission Justice et Paix-France, auteur d'un « Que sais-je ? » sur la non-violence : « Non, si l'on entend par là qu'il a un projet du type Gandhi ou Luther King. Oui, si l'on veut souligner qu'il refuse toute attitude, tout geste qui porte atteinte à la vie ou à la dignité des hommes, même ceux qui se conduisent en "ennemi". On peut donc parler d'une "non-violence évangélique", si l'on précise qu'elle ne signifie ni refus du conflit - comment faire régner la justice sans entrer en conflit ? - ni rêve naïf d'un monde qui ne serait traversé par le mal, la haine, la violence, le péché. »

D'ailleurs, le philosophe et théologien dominicain Bernard Quelquejeu définit la non-violence comme la « décision de principe de refuser toute pensée, toute action, toute institution visant à porter atteinte à la vie ou à la dignité d'autrui ».

"Il pouvait se mettre en colère (...) mais il n'a détruit personne"

Évêque de Cayenne (Guyane française) et ancien curé du ghetto noir de Soweto (Afrique du Sud) pendant les années d'apartheid, Mgr Emmanuel Lafont croit « profondément » à un Jésus non violent, « présenté comme le Prince de la paix ».

« Dans la logique fondamentale de l'Évangile, ce ne sont ni la haine ni la violence qui peuvent juguler la haine et la violence, mais l'amour et la bienveillance.* Jésus a certes été supprimé par la violence, mais sa mort est devenue source de vie », souligne-t-il, avant de préciser : « Cela ne veut pas dire que Jésus supportait passivement l'injustice. Il pouvait se mettre en colère, comme le montre l'épisode des marchands du Temple, mais il n'a détruit personne. La non-violence n'a rien à voir avec la résignation face à la violence. »

À ce sujet, Mgr Lafont a quelques souvenirs personnels. « À Soweto, plus j'ai rencontré la violence, plus je l'ai haïe**. Je voyais qu'elle détruisait ceux qui s'en servaient. En août 1990, quand la violence s'est de nouveau emparée de Soweto (NDLR : faisant 600 morts, à la suite de la libération de Nelson Mandela), certains ne savaient plus quoi faire. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de jeûner. La seule manière d'avoir une parole possible et audible, alors, c'était de se mettre en état de prière et de jeûne***. Je l'ai fait pendant treize jours, et je n'ai jamais autant parlé que ces jours-là avec ceux qui sont venus me voir ! Vivre la non-violence radicalement, c'est pour moi le sens même de l'Évangile. »

Un Dieu "étranger à toute vengeance"

La non-violence évangélique se joue au « coeur des conflits », souligne le P. Mellon, et « le chrétien doit d'abord réhabiliter la notion de conflit ». « Dans ses diatribes contre les scribes et les pharisiens, son expulsion des marchands du Temple, on voit que Jésus n'hésite pas à affronter ses ennemis avec vigueur, précise le jésuite. Il n'a jamais dit : "N'ayez pas d'ennemis", mais : "Aimez vos ennemis", ce qui suppose précisément qu'on en ait. » Mais, en invitant à « tendre l'autre joue », « Jésus invite à sortir de la logique proliférante de la violence ».

Une innovation fondamentale pour l'anthropologue René Girard, qui, dans toute son oeuvre - depuis son livre Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978) - montre que l'Évangile « présente un Dieu comme étranger à toute vengeance, désireux par conséquent de voir les hommes renoncer à la vengeance ».

Il s'agit là d'une « pédagogie de la responsabilité », explique le théologien moraliste François Vaillant, auteur de La Non-Violence dans l'Évangile**** (Éd. de l'Atelier), se référant à l'épisode de la femme adultère : « Le Nazaréen a renversé le jeu. Il renvoie ses adversaires à leur propre conscience. C'est encore le propre de toute action non violente », insiste-t-il.

Une action qui n'est ni naïve ni passive, souligne encore Mgr Lafont, mais qui au contraire agit pour la justice et de manière « efficace », et « demande l'engagement de tout le monde : la non-violence suppose une solidarité beaucoup plus grande entre les gens ». Et l'évêque de Cayenne de citer le roi Christian X du Danemark qui, au cours de la Seconde Guerre mondiale, répondit à l'obligation des juifs de porter l'étoile jaune en arborant lui aussi l'insigne de la honte, suivi en cela par une part importante de la population. Mgr Lafont conclut : « Quand un peuple tout entier s'engage, que voulez-vous faire ? »


Notes:


Dernière édition par Madhyamaka le Sam 3 Mar - 14:03, édité 1 fois

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Jésus modèle de non-violence - article La Croix Empty Re: Jésus modèle de non-violence - article La Croix

Message  Idriss Sam 3 Mar - 13:55

*Les mêmes paroles mot pour mot ou presque que prononça le Bouddha en son temps.
** La seule chose que le Bouddha aurait accepté de "tuer" c'est la colère.
*** Gandhi procéda régulièrement ainsi en Inde.
**** Cette responsabilité est aussi partagée dans la loi du karma propre aux religions hindoues, jaïn et bouddhiste.


Bonjour
Nous sommes ici dans la rubrique enseignement du christianisme , débat interne, nous traiterons donc ici uniquement ce qui a un lien directe avec l'enseignement de Jésus et la non violence dans le cadre du christianisme.

Pour ceux qui seraient légitimement tenté d'élargir le débat sur la non-violence au-delà de débats interne au christianisme je rappel qu'il y a un déjà un sujet ouvert dans la rubrique générale:

https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1792-la-non-violence

Merci .

Nota bene : Je met le lien de l'article de la Croix rapporté par Madhyamaka dans le sujet sur la non-violence qui y a toute sa place bien évidement .
Idriss
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