Les Eglises de Jérusalem snobent le maire en pleine querelle fiscale
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Les Eglises de Jérusalem snobent le maire en pleine querelle fiscale
AFP a écrit:Jérusalem (AFP) - Les Eglises de Jérusalem ont pris la décision rarissime de boycotter une réception donnée jeudi par le maire israélien, en pleine querelle sur la remise en cause par la municipalité d'une exemption fiscale en vigueur depuis des siècles.
Il y a quelques semaines, les Eglises de différents rites ont été prises de court quand la mairie de Jérusalem a annoncé son intention de leur faire payer des impôts sur une vaste partie de leurs biens immobiliers.
Les accords internationaux d'exemption ne sont valables que sur les lieux de culte, et non pas sur les biens qui génèrent des revenus, des loyers par exemple, selon un document municipal consulté début février par l'AFP.
Le directeur général de la municipalité, Amnon Merhav, y a chiffré la dette des Eglises pour 887 propriétés à 657 millions de shekels (quelque 190 millions de dollars ou quelque 150 millions d'euros), sans préciser sur quelle période portaient les arriérés.
La municipalité a fait geler les comptes bancaires de plusieurs églises, perturbant considérablement leur fonctionnement, ont dit à l'AFP différents responsables des Eglises.
Une douzaine de patriarches et de chefs des Eglises grecque orthodoxe, arménienne, copte, catholique, luthérienne ou maronite, se sont émus jeudi dans un communiqué conjoint du fait qu'"à travers les siècles", les autorités civiles avaient "toujours reconnu et respecté la grande contribution des Eglises, qui investissent des milliards dans la construction d'écoles, d'hôpitaux et de maisons", en particulier pour les personnes âgées et défavorisées.
"Une telle mesure sape à la fois le caractère sacré de Jérusalem et compromet la capacité de l'Eglise à mener son ministère", disent-ils.
Le frère David Grenier, un responsable de la custodie de Terre sainte, gardienne des lieux saints au nom de l'Eglise catholique, a indiqué qu'en 800 ans de présence, l'Eglise n'avait jamais été soumise aux taxes à présent réclamées par la municipalité israélienne.
Les chefs des Eglises ont décidé de boycotter une réception donnée jeudi soir par le maire Nir Barkat, ont dit plusieurs responsables, le frère David parlant d'initiative "sans précédent".
"Devant une telle approche, on ne peut pas faire comme si de rien n'était", a dit Wolfgang Schmidt, un responsable des institutions protestantes allemandes en Terre sainte.
Les représentants des Eglises et de la municipalité doivent se rencontrer la semaine prochaine, a-t-il ajouté.
Une porte-parole du maire a assuré que la municipalité continuerait à "préserver intégralement la liberté de culte". Mais, a-t-elle ajouté dans un communiqué, des biens comme des hôtels et des entreprises "ne peuvent pas être exonérés de taxes municipales simplement parce qu'ils appartiennent aux Eglises".
Invité- Invité
Re: Les Eglises de Jérusalem snobent le maire en pleine querelle fiscale
Ça s’envenime.
Le Saint Sépulcre fermé à Jérusalem pour protester contre un nouvel impôt
- Le Parisien 25 février 2018:
- Les différentes communautés chrétiennes gérant le tombeau du Christ s’opposent à un impôt voulu par la municipalité de Jérusalem.
Impôts et Dieu ne font pas bon ménage à Jérusalem. Des responsables chrétiens ont ainsi pris, ce dimanche, la rare décision de fermer l’église du Saint-Sépulcre, site du tombeau du Christ selon la tradition, pour protester contre des mesures fiscales. La mairie de Jérusalem veut faire payer des impôts sur certaines propriétés des Eglises considérées comme « commerciales ».
La fermeture de l’église, annoncée par ces responsables religieux sur le parvis de l’édifice lors d’une conférence de presse, a débuté aux environ de midi, heure locale. Sa durée n’a pas été clairement établie dans l’immédiat, des ecclésiastiques se contentant d’affirmer qu’elle intervenait jusqu’à nouvel ordre.
Vexés d’êtres considérés comme de vulgaires marchands du temple, les autorités religieuses du St Sépulcre ont décidé d’aller à l’affrontement. « En signe de protestation, nous avons décidé de prendre cette mesure sans précédent de fermer l’église du Saint-Sépulcre », ont annoncé devant le site des responsables grecs orthodoxes, apostoliques arméniens et catholiques avant de fermer les lourdes portes en bois que d’ordinaire franchissent des milliers de pèlerins du monde entier.
Selon eux, de telles mesures de la part de l’Etat d’Israël s’apparentent à « une tentative d’affaiblir la présence chrétienne à Jérusalem ».
« Si (le projet) est approuvé, il rendrait possible l’expropriation des terres des Eglises », affirme un communiqué. « Cela nous rappelle toutes les lois de même nature qui ont été appliquées aux Juifs durant les heures sombres de l’Europe » ont également affirmé les représentants chrétiens dans un énorme point Godwin.
Une commission ministérielle israélienne devait examiner le projet dimanche, mais sa décision a été reportée d’une semaine. Signe de la volonté d’apaisement israélienne dans un dossier brûlant.Des touristes trouvent portes closes
Considéré comme le site le plus saint de la chrétienté, le Saint-Sépulcre est construit à l’endroit où Jésus a été crucifié et mis au tombeau. Des centaines de milliers de personnes s’y rendent chaque année en pèlerinage.
Le lieu saint a brûlé partiellement en 1831, et a subi de nombreux travaux depuis le XIXe siècle. L’église est située dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville sainte qu’Israël occupe depuis 50 ans et dont l’annexion est considérée comme illégale par la communauté internationale.
Dimanche, des touristes confus ont trouvé les portes de l’église closes et des guides touristiques tentaient d’expliquer pourquoi ils ne pouvaient pas entrer. Un pèlerin s’est agenouillé et a prié tandis que des barrières étaient installées autour de l’entrée. « C’est très décevant », a regretté Elona, une touriste russe âgée d’une vingtaine d’années qui avait prévu de visiter le lieu saint.
« C’est l’une des principales attractions religieuses, et c’était très important pour nous de la visiter car c’est notre première fois ici », a-t-elle confié.152 millions d’euros d’arriérés
Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a toutefois fait savoir dans un communiqué que la ville comptait récupérer des arriérés d’impôts d’un montant de 650 millions de shekels (152 millions d'euros) sur certaines propriétés des églises. Il a souligné que le Saint-Sépulcre et toutes les autres églises étaient exemptées des taxes et le resteraient, cette mesure ne touchant que les établissements tels que les « hôtels, salles de réunion et commerces » appartenant aux Eglises.
Les responsables chrétiens estiment que ce projet de loi compromet leur travail quotidien, qui inclut non seulement des services religieux mais aussi sociaux envers les plus démunis.Tensions communautaires
Par ailleurs, un projet de loi distinct vise à apaiser les craintes des Israéliens vivant dans des maisons bâties sur des terres précédemment détenues par l’Eglise orthodoxe grecque et qui ont été vendues à des promoteurs privés. Les ventes récentes de terres par l’Eglise orthodoxe grecque ont provoqué la colère des Palestiniens qui redoutent qu’elles servent à la construction de logements destinés à des Israéliens à Jérusalem-Est, tandis que les résidents israéliens craignent d’être expulsés par les nouveaux propriétaires pour permettre le lancement de projets immobiliers.
Selon les médias israéliens, le ministère des Affaires étrangères a critiqué la décision du maire de Jérusalem sur la taxation des églises, des responsables estimant que cette décision compromettait un statu quo de plusieurs décennies.
La fermeture du Saint-Sépulcre, géré par les Eglises grecque orthodoxe, apostolique arménienne et catholique, est rare. En 1990, il avait été fermé avec d’autres sites chrétiens pour protester contre l’installation de colons près de cette église. Neuf ans plus tard, les sites chrétiens avaient été de nouveau fermés pour protester contre la construction d’une mosquée à proximité de la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
Invité- Invité
Re: Les Eglises de Jérusalem snobent le maire en pleine querelle fiscale
Je viens d'entendre sur France Info que l'Etat d'Israël aurait renoncé à l'idée d'un changement de fiscalité suite aux protestations et fermetures des lieux saints.
Invité- Invité
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