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De l'ostentation dans les religions.

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Message  Idriss Mar 1 Nov - 20:47

La voie du blâme

Wikipédia a écrit:Un malamati (de l’arabe ملامتية, « malâma », le blâme, la critique) est un soufi qui, par souci de sincérité, va faire exprès d’avoir un comportement presque contraire à ce qu’il est vraiment même si ça doit lui causer des ennuis et le discréditer publiquement. Cette attitude singulière basée sur le rejet de tout formalisme ou extériorité de la spiritualité se développa à partir du Khorassan (Nord-Est de l’Iran) au IXe siècle. ‘Abd’l Rahmân al-Sulami (936-1021), qui en fut l'un des principaux protagonistes, explique que « La voie du blâme » (Malâmatiyya) consiste « à ne montrer rien de bien et ne cacher rien de mal ».

[...] les mondains courent après les honneurs matériels, les mystiques, eux, peuvent être abusés par leurs propres états spirituels et par l’effet qu’ils produisent sur autrui. Le malāmatī cherche donc à couper court à ces passions (ḥuẓūẓ al-nafs), d’ordre subtil certes, mais qui n’en sont que plus perverses. Il considère toute extériorisation de son état ou de son rang spirituel comme une entrave à l’authenticité, la sincérité de sa démarche, et c’est en ce sens que Šihāb al-Dīn al-Suhrawardī axe entièrement son analyse de la malāma sur la notion d’iḫlāṣ. Cherchant à préserver l’intimité qu’il entretient avec son Seigneur, le malāmatī se fait transparent dans la société pour ne pas attirer les regards. Il ne se distingue pas par les marques vestimentaires des soufis tel la muraqqaʿa ou la ḫirqa, ne manifeste ni grâce surnaturelle (karāma, ḫarq al-ʿāda) ni transport d’extase (tawāǧud), ne se laisse pas dominer par l’ivresse spirituelle (al-ǧaḏb, al-sukr) et évite toute fonction publique d’enseignement ou de sermon qui laisserait supposer sa supériorité sur les hommes.

[...]  
Certains inversent paradoxalement les termes de la comparaison entre malāmatī et ṣūfī ; ils considèrent en effet que l’attention portée par les premiers pour cacher leur état aux yeux des créatures constitue pour eux un voile : « Tant que leurs regards se portent sur leur propre conduite, ils n’ont pas exclu entièrement les autres de tout rapport avec leurs actions et leurs états surnaturels. » Contrairement aux ṣūfī-s immergés dans la contemplation divine, l’ “homme du blâme” serait encore dans le monde de la dualité. Sa démarche est pure mais il s’agit toujours d’une démarche, alors que la pureté du ṣūfī est intrinsèque à son état : pour Šihāb al-Dīn al-Suhrawardī, la sincérité de ce dernier est donc plus authentique. Al-Ǧāmī se fonde à son tour sur la notion d’iḫlāṣ, affirmant que le malāmatī est sincère par volonté (muḫliṣ), tandis que le ṣūfī l’est par nature (muḫlaṣ).

suite:  http://books.openedition.org/ifpo/2444?lang=fr

Idriss

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Message  Idriss Mar 1 Nov - 21:54

Idriss a écrit:Quand le sage montre la lune du doigt , l'être raisonnable regarde le doigt

tamar35 a écrit:Belle variation de ce poncif manichéen qui flirte délicieusement avec le mépris...
Sauf que le sage n'est pas un personnage particulièrement valorisé par l'Évangile et qu'en tous les cas le spirituel s'attache à regarder au delà des apparences.

Oui j'ai certainement été assez maladroit , voir arrogant avec  ma variation .
Faites ce que je dis pas ce que je fais: sans doute vexé que vous n'ayez pas aimé mon histoire , j'ai voulu inconsciemment vous piquer un peu.
Je constate que lorsque l'on vous taquine  la joue droite vous ne tendez pas la gauche : crochet du droit , du gauche , uppercut...Ō-soto-gari . Enfin tant que c'est fait avec amour et dans la paix du christ!

Juste une petite précision ou deux :
Quand je fais référence à la voie héroïque  , ce n'est pas pour dire que ce malatani est un héros , bien au contraire .
La voie héroïque est un terme emprunté au bouddhisme , qui dénonce un danger qui menace les personnes  engagé dans une pratique spirituel et qui ont tendance à l'exagération , a charger la barque plus qu'il ne faut  pour forcer un résultat...Cet attitude abouti en général au résultat inverse de celui espéré.

Pratique de la voie tibétaine: la voie héroïque:
Idriss a écrit:
   En attendant il a été l'instrument de la miséricorde de  Dieu pour agir de façon caché contre les tentations de l'âme charnelle  et au final pour la réunion dans une louange commune de toute la communauté.

Tamar 35 a écrit:
Ce n'est pas ce que cet homme avait envisagé, il ne prévoyait que la prière du Sultan et des pieux.
On ignore les motivations des "masses" et l'enseignement qu'elles ont perçu.

Là je vous trouve injuste pas raisonnable . Comment pouvait-il prévoir qu'il mourait dans la rue le jour où le Khalif passerait par là ? Qu'est-ce qui laisse supposer dans cette histoire que cet homme agissait par calcul , dans le but d'obtenir des honneurs post-mortem?  Le plus vraisemblable c'est qu'il a été informé ou eu une vision de son destin . Vous suggérez une influence maligne . Je ne sais ce qu'il en est pour les chrétiens , mais pour les musulmans le diable  n'a pas le pouvoir de décider du moment de la mort , c'est une prérogative divine absolue.
Quant aux motivations des masses et de l'enseignement reçu, c'est un conte populaire  qui est transmis dans le peuple , par le peuple , pour le peuple .
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Message  tamar35 Mer 9 Nov - 22:09

Idriss a écrit:sans doute vexé que vous n'ayez pas aimé mon histoire

"Ton" histoire traverse d'innombrables discussions, c'est une sentence "meta" qui n'argumente pas sur le fond mais sur les compétences projetées sur l'interlocuteur quel qu'il soit. En tant qu'attaque ad personam, ton histoire aurait pu me faire quelque chose si elle n'était banale.

Idriss a écrit:crochet du droit , du gauche , uppercut...Ō-soto-gari . Enfin tant que c'est fait avec amour et dans la paix du christ!

Je n'ai pas parlé de toi mais d'un poncif que je ne t'ai jamais attribué, je ne l'ai jamais étiqueté "ton histoire".
Tu avances qu'inconsciemment tu m'aurais lancé une pique, mais je l'ai abordée que comme un argument que je conteste, non parce que je l'aime pas mais parce qu'il est très contestable.

Dans cette contestation, où est le manque d'amour ? où est la réaction belliqueuse ?

Là encore, tout se passe comme si tu suggérais qu'en osant analyser les connotations d'un sophisme (pardon, "ton" histoire, c'est essentiel que ce soit un peu toi qui es "atttaqué"...) je ne me serais pas conduite en parfaite conformité avec mes convictions chrétiennes...
Tu as parfaitement le droit de me juger ainsi et sans doute es-tu encore très en dessous de la réalité mais ce n'est pas vraiment le sujet.
À quoi bon cette mise en cause personnelle ?

À quoi bon ? Et ça, c'est le sujet.

Idriss a écrit:
Ce n'est pas ce que cet homme avait envisagé, il ne prévoyait que la prière du Sultan et des pieux. On ignore les motivations des "masses" et l'enseignement qu'elles ont perçu.

Là je vous trouve injuste pas raisonnable . Comment pouvait-il prévoir qu'il mourait dans la rue le jour où le Khalif passerait par là ? Qu'est-ce qui laisse supposer dans cette histoire que cet homme agissait par calcul , dans le but d'obtenir des honneurs post-mortem?

J'ai sûrement surinterprété le "Il rit et répondit:« Ne te fais pas de soucis, le Sultan des croyants, ainsi que les pieux vont prier sur mon corps."
Mais tu surinterprètes mes propos, je ne pense pas que LE but est d'être honoré.

Idriss a écrit:Le plus vraisemblable c'est qu'il a été informé ou eu une vision de son destin.

Ton hypothèse clôt la discussion.
Si cet homme a répondu fidèlement à un appel personnel de Dieu, je n'ai plus rien à dire ni sur lui ni sur les intentions divines.

De même, si telle personne fait quelque chose que tu ne comprennes pas et qu'elle t'affirme qu'elle est sûre de faire la volonté de Dieu, personne ne peut rien lui opposer car ce serait s'opposer à Dieu lui-même.
S'il s'agit de la voie de l'obéissance, pourquoi parler de la voie du blâme ?

Une autre lecture est néanmoins possible.
Beaucoup de croyants s'interrogent sur ce qu'ils doivent faire pour répondre le mieux possible à leur appel. Dois-je faire ceci ou cela ? le faire dans la discrétion, fût-elle artificielle, dans l'ostentation, fût-elle convenue ? dois-je m'abstenir ou feindre ? dois-je adopter d'autres "stratégies" plus élaborées notamment dans le but, comme l'a souligné Pauline, de combattre tel ou tel penchant de ma petite personne ou tel ou tel préjugé des autres ? etc...
Ils s'interrogent sur la voie à suivre.

Dans cette lecture ce conte devient une sorte de modèle à suivre dont on peut étudier sinon la validité du moins le message.

Oui, ce message est séduisant, je l'ai reconnu volontiers.
Mais ma pauvre expérience spirituelle me suggère que la séduction est un aiguillon qui exige d'avoir bien fait le point sur ce qui nous séduit.
Quel ressort est tendu ? quel levier activé ? quelle force mobilisée ?

Le spectaculaire, la surprise, le paradoxe participent à cette séduction, nous avons affaire à une conduite plutôt ostentatoire loin de l'effacement prôné par : "le malāmatī se fait transparent dans la société pour ne pas attirer les regards".

Enfin, si j'en crois Abd’l Rahmân al-Sulami : « La voie du blâme (consiste) à ne montrer rien de bien et ne cacher rien de mal ».
alors je ne vois pas bien en quoi la voie du blâme pourrait consister à "feindre le mal" comme le réussit si bien notre personnage.
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Message  Invité Lun 14 Nov - 22:06

Bonjour Idriss,

Permettez-moi quelques réflexions autour de
Wikipédia a écrit:  Certains inversent paradoxalement les termes de la comparaison entre malāmatī et ṣūfī ; ils considèrent en effet que l’attention portée par les premiers pour cacher leur état aux yeux des créatures constitue pour eux un voile : « Tant que leurs regards se portent sur leur propre conduite, ils n’ont pas exclu entièrement les autres de tout rapport avec leurs actions et leurs états surnaturels. » Contrairement aux ṣūfī-s immergés dans la contemplation divine, l’ “homme du blâme” serait encore dans le monde de la dualité. Sa démarche est pure mais il s’agit toujours d’une démarche, alors que la pureté du ṣūfī est intrinsèque à son état : pour Šihāb al-Dīn al-Suhrawardī, la sincérité de ce dernier est donc plus authentique. Al-Ǧāmī se fonde à son tour sur la notion d’iḫlāṣ, affirmant que [b]le malāmatī est sincère par volonté (muḫliṣ), tandis que le ṣūfī l’est par nature (muḫlaṣ).

D'abord, sans préjuger de la sainteté cachée chez d'innombrables anonymes, je note d'abord que la plupart des saints connus dans le Christianisme ne sont pas connus pour leur discrétion ou l'exposition de leurs travers apparents sans pour autant qu'ils aient eu à cœur de "paraître" aux yeux de leur contemporains. J'ai l'impression que leur projet n'était pas de peaufiner leur image fût-ce pour la faire briller ou la ternir à outrance.

On pourrait évoquer a contrario l'exemple de la conduite extravagante des folles et fols en Christ qui troublent la quiétude des fidèles et surtout des notables, ou encore les exploits ascétiques, des stylites par exemple, qui surprennent par leur exigence... j'ai toutefois l'impression qu'ils ne correspondent pas à la voie du blâme.

Chez le malāmatī, je crains (mais qui suis-je pour juger ?) qu'il n'y ait une certaine survalorisation de sa propre image quand on y consacre autant de finesse, de calcul et d'énergie à moins qu'un enjeu "supérieur" ne puisse motiver ces efforts.

J'ai évoqué naguère l'obéissance à sa Mère ou son Père Spirituel(le), on peut encore envisager la conviction intime d'une vocation divine, mais pour des fidèles comme moi qui vivons dans un silence relatif de D.ieu, béni soit-Il, j'ai l'impression qu'il faut se contenter de notre discernement.

Et j'imagine volontiers que "faire simple", "faire transparent", ou encore le "moindre mal"... sont des principes assez judicieux pour toutes les servantes et serviteurs "inutiles" que nous sommes.
Dès lors, pourquoi adopter une conduite qui ne nous ressemble pas du tout ?

Dimanche, dans le Quercy j'ai pris part à une liturgie dominicale catholique, après le Sanctus certain(e)s fidèles se sont agenouillés comme c'était la coutume... ils étaient ostentatoires, peut-on le leur reprocher ?
On ressent l'exigence de se prosterner un peu plus bas que les autres, de se signer plus lentement, de donner sans état d'âme aux mendiants, de faire un pèlerinage, de mettre un fichu sur ses cheveux à l'église... ce serait accorder beaucoup d'importance au soupçon vis à vis de ce sentiment d'exigence que de préférer ne pas lui obéir juste pour faire comme si on était comme les autres.

Il est impossible que la(le) croyant(e) sincère qui ne cesse de placer D.ieu, béni soit-Il, au premier plan soit comme les autres. Qu'elle/il soit discret(e) est raisonnable mais qu'est-ce que la discrétion ? doit-on opter pour une théâtralisation de son apparence ?

Par ailleurs, au sein du Christianisme la voie contemplative m'invite à ne pas accorder une importance décisive à ce que nous paraissons aux yeux d'observateurs humains.  

Très cordialement
votre sœur
pauline

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Message  Idriss Ven 18 Nov - 17:31

Salam Pauline , c'est toujours un plaisir de vous lire ( Dans ce sujet ou d'autre conversations auxquelles je ne participe pas forcément) . Merci pour vos réflexions.
J'y reviendrai inch'Allah .
Cordialement .
Idriss
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