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La Femme dans les écrits patristiques

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Message  Doute-Pieux Mar 12 Nov - 17:08

Les Pères étant par définition des hommes, on verra le plus souvent - et de façon inconsciente et assez brute - se manifester chez eux la méfiance à l'égard de la femme tentatrice, et affirmer avec insistance qu'il faut se garder du commerce avec elle...
Sauf exception en Orient, le monachisme est envisagé comme un état supérieur au mariage dans toute la tradition de l'Église.

Grégoire de Naziance justifie ainsi son choix de la vie monastique, en référence au récit de la Genèse:

"(Le Christ) m'attacha à la chasteté qui lui est chère, il mit des entraves à ma
chair
et m'inspira un ardent désir de la sagesse divine
et de la vie monastique en prémices de la vie future,
une existence qu n'a nul besoin d'une côte éprise de son corps
et qui conduit par des paroles séduisantes à une amère saveur,
mais une existence qui conduit à Dieu un pur désir,
sans partager entre une femme et le Christ un être tout entier né de Dieu"

(Oeuvres poétiques, Poèmes personnels collection "Budé")

L'allusion à 1 Co. 7:35 permet à Grégoire ici de marquer de façon nette, que l'homme n'a pas besoin de la femme puisqu'il est né de Dieu, et de traiter en dérision "la côte éprise de son corps", en référence à Ève tirée du côté d'Adam selon le récit de la Genèse.

Ce caractère secondaire, voire mineur de la femme, aide de l’homme, mais dont l’homme pourrait/voudrait se passer, doit être revu malgré tout en faisant une lecture de la Bible selon d’autres bases – ce que certains ont commencé à notre époque – et il faut rappeler (https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2041-adam-dans-les-textes-patristiques) que dans la Bible la distinction entre l’homme et la femme a lieu à partir d’adam (« le terreux » dans certaines traductions), cette première créature humaine qui n’a pas été créé « mâle » par Dieu. Cette créature (le collectif manifeste sa complexité) n’est d’abord ni masculine ni féminine (elle est à l’image de Dieu), mais Dieu l’instaure (voir la fameuse affaire de la côte d’Adam) homme (‘îsh, « masculin ») et femme (‘ishshâ, « féminin ») après l’avoir fait tomber dans un profond sommeil ; c’est désormais ensemble, homme et femme, qu’ils sont à l’image de Dieu…
Dieu s’adresse toujours à eux deux ensemble, avant la faute ; quelles que soient les formes utilisées dans les traductions, elles ne manifestent pas de séparation : c’est l’homme et la femme qui sont invités à être féconds et à dominer sur les animaux : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre » (Genèse 1 :28), et c’est à l’homme « Adam » et non l’homme générique (‘îsh) que Dieu recommande de manger de tous les arbres du jardin (Genèse 2 :17), sauf de celui de la connaissance du bien et du mal. C’est Satan qui va les « séparer » en s’adressant d’abord seulement à Ève. Dieu cherche son Adam (l’homme, anthropos) : « Adam, où es-tu ? » Et alors que l’homme et la femme se sont définitivement écartés l’un de l’autre (ils cachent leur nudité !), Dieu précise à l’homme qu’il travaillera pour gagner son pain (Genèse 3 :19) et à la femme qu’elle accouchera dans la douleur (Genèse 3 :16), chacun ayant désormais son lot de souffrances. C’est alors que l’homme appelle sa femme Ève : avant elle était « l’os de ses os et la chair de sa chair » (Genèse 2 :23)

Dans cette annonce des souffrances, Dieu reconnaît pour la première fois les différences que l’homme et la femme ont déterminées en suivant Satan, l’instigateur des séparations, le diabolos (le mot latin tiré du grec signifie « qui désunit »).

Ajoutons que bien des langues modernes, à la suite du grec, du latin - nos langues indo-européennes en particulier – adoptent des traductions suscitées en quelque sorte par la grammaire : pour dire les choses il faut bien se servir de mots appartenant à une classe grammaticale, puisque nos langues sont des langues « à classes » et dans les langues qui ont peu de classes, il n’y a guère que deux classes pour désigner les animés, et ces classes sont généralement le masculin et le féminin qui séparent et classent les animés en fonction de leur sexe. Ces langues ont ainsi tendu à marquer toujours Dieu comme masculin (à cause de la classe à laquelle Theos, Deus…, le nom de Dieu, est rattaché), et à valoriser l’homme, attribuant au composant masculin le nom d’Adam, et voyant ensuite dans le rôle attribué à Ève, le signe évident que c’est par la femme que le péché arrive – ce dont les Pères, moines, qui ont réussi – sans doute péniblement – à se détacher et à s’éloigner de la femme, objet de toutes les tentations, ne peuvent plus douter alors. Les propos des Pères de l’Église, sauf exception, sur ce point, ne comportent aucune ambiguïté : la femme n’est-elle pas pour Tertullien (De cultu faeminarum), « la porte de l’enfer » ? Ambroise de Milan écrivait : « les personnes mariées doivent rougir de l’état dans lequel elles vivent » (Exhortatio virginitatis). Clément d’Alexandrie précise dans Le pédagogue (II,2) : « toute femme devrait être accablée de honte à la pensée qu’elle est femme.»
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Message  Doute-Pieux Jeu 14 Nov - 19:50

Contexte historique

Le contexte historique de naissance du christianisme a fait le reste : ainsi le rabbinisme proclame dans ses prières « Béni sois-tu Adonaï, qui ne m’as pas créé femme ». On peut souligner que saint Paul se distingue déjà remarquablement des conceptions du monde juif où la femme est assimilée aux enfants et aux esclaves sans rôle dans la vie religieuse publique, sans aucune reconnaissance au plan juridique et sans pouvoir quant à l’initiative de divorcer puisqu’il a pu écrire : « Aussi bien, dans le Seigneur, ni la femme ne va sans l’homme, ni l’homme sans la femme » (1Co. 11 :11) ou « il n’y a ni Juif, ni Grec, il n’y a d’esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus .» (Ga 3 :28).
Le contexte grec avec la femme enfermée dans le gynécée et où Pénélope représente l’idéal féminin, pas plus que le contexte romain, où la femme est livrée aux besoins de l’homme, ne modifieront véritablement les données. Et France Quéré rappelle que, d’une façon générale, « les Pères partagent la morale sociale de l’Antiquité païenne notamment en ce qui concerne le femmes » et que « la morale qui est faite à ces dernières tourne autour de trois axes principaux : la soumission, la solidarité, c’est-à-dire le service du groupe, et la discrétion. Ces trois mots le montrent éloquemment, la part des femmes est des plus congrues et l’on comprend l’émoi que cela peut jeter dans les consciences modernes. Les femmes n’existent donc que pour ne pas exister ». Toutefois, même si elles n’existent pas, les Pères parlent beaucoup des femmes en tant que telles ! Ils soulignent leur responsabilité – souvent négative – comme Jean Chrysostome :

« Quand la femme s’est mêlée d’enseigner l’homme, elle a tout bouleversé et a fait choir son mari dans la transgression. Le seul conseil que la femme ait donné à l’homme a été catastrophique » (Homélie 9.1 sur la première Lettre à Timothée) (allusion à la pomme en Éden).

« Ève a été formée la seconde et soumise à l’homme, tout son sexe doit donc observer la même soumission » (Homélie 9.2).

Il n'y a pas que l'enseignement qui doive être découragé chez la femme: la paresse, l'égoïsme, l'ambition... et le fard sont placés au même niveau pour être dénoncés par les Pères. Les Païens de cette époque y voient certes une dépense inutile, mais pour les chrétiens il s'agit d'un véritable sacrilège puisqu'il attente à l'image de Dieu:

"Quel ouvrier t'a donc ainsi peinturlurée ? Je ne te connais point. Je ne t'avais fardée, je t'avais modelée selon ma ressemblance. Et au lieu de l'image que mon coeur attendait, tu m'apportes une idole !" (Grégoire de Nazianze, Poèmes I, II:29).

Et Grégoire de Nazianze poursuit:

"Rehausse ta beauté avec cette pâleur que donnent l'amour du Christ et les combats de la foi: les larmes, la prière avec les longues veilles, voilà l'onguent qui sied aux vierges et aux épouses" (ibid).

L'homme est fait pour la conquête, la femme pour la conservation, résume F. Quéré (la femme et les Pères de l'Église, p42-43). Elle doit rester chez elle et s'occuper de sa maison, et tout ce qui l'en détourne est mauvais. L'homme toutefois doit aimer sa femme, et Clément d'Alexandrie concède:

"Que la femme se soumette à son mari en tout chose et n'agisse jamais contre sa volonté, à moins que sa vertu et son salut n'en dépendent" (Stromates IV:19).

Tandis que Jean Chrysostome encourage la femme à faire découvrir à son mari la chasteté, il lui propose d'agir avec discrétion et sans faire montre d'autorité: des "actes" négatifs, en quelque sorte !

"Instruisez vos maris non seulement par vos paroles, mais aussi par vos actes. Et comment instruire un mari par des actes ? Lorsqu'il verra que vous n'êtes ni dure, ni prodigue, ni coquette, ni sottement dépensière, mais que vous vous contentez simplement de votre sort. Alors il recevra avec joie vos conseils" (Homélie 61 sur Jean.4)
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Message  Doute-Pieux Mer 20 Nov - 17:13

Quelques nuances

Malgré tous ces propos qui ne rassurent sans doute pas nos contemporains sur la façon dont nos Pères traitaient les femmes (en leur proposant à toutes, on peut le penser, le rôle de leurs propres mères, souvent admirables), il faut souligner que la tradition orientale est cependant souvent plus favorable à la femme car elle sait mieux voir dans le mariage la restauration prophétique de l’état initial de l’adam : « Quand le mari et la femme s’unissent dans le mariage, ils n’apparaissent plus comme quelque chose de terrestre, mais comme l’image de Dieu lui-même. », dit en puissance Jean Chrysostome. Commentant l’Épître de Paul aux Éphésiens, il écrit :

« La femme est elle-même une puissance investie d’autorité et d’égalité en beaucoup de choses ; néanmoins, l’homme a toujours une supériorité. Voilà la principale sauvegarde du ménage. Car si l’homme a reçu le rôle du Christ, ce n’est pas seulement pour aimer, mais encore pour instruire : « Afin qu’elle soit sainte et immaculée.» (Ep. 5 :27). En effet, si vous savez rendre votre femme sainte et immaculée, tout le reste s’ensuit. Cherchez les choses de Dieu, et les choses humaines vous viendront d’elles-mêmes. Faîtes l’éducation de votre femme ; c’est par là que l’union s’établit dans le ménage. Écoutez plutôt ce que dit Paul : « Si elles veulent savoir quelque chose, qu’elles interrogent à la maison leurs propres maris » (1Co. 14:35). Si nous administrons ainsi nos maisons, nous nous rendrons aptes à diriger aussi l’Église : car le ménage est une petite Église. C’est par là que maris et femmes peuvent surpasser tout le monde en vertu » (Jean Chrysostome, Commentaire sur l’Épitre aux Éphésiens, Homélie XX,6).

Il est évident que la plupart des femmes à l’heure actuelle ne peuvent se retrouver dans cette description des relations dans le couple : même si les Orientaux sauvent le mariage, ils ne sauvent la femme que dans la mesure où elle empêche l’homme de pécher, et lui apprend progressivement la chasteté… Le monachisme le proclame, par ailleurs : le meilleur salut pour l’homme, c’est encore sans la femme ! Les Pères de l’Église sont pour la plupart inscrits dans cette tradition où la femme ne trouve vraiment grâce à leurs yeux que si elle est vierge ou si elle a racheté par le veuvage ses collusions avec la chair. On peut d’ailleurs à cette occasion se demander si « le péché de la chair » aurait été inventé par des femmes, alors qu’il ressemble tant à une invention masculine – invention de celui qui n’a pu contrôler la « perte de substance » qui marque l’homme dans l’union des sexes, tandis que la femme, elle, est au sens propre « comblée » !

(à suivre)
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