La manifestation divine
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La manifestation divine
Assalam,
Nous avions évoqué la "manifestation divine" au cours d'une discussion sans développer ce sujet très intéressant :
Je reviens dessus des que possible insh'Allah ..
Nous avions évoqué la "manifestation divine" au cours d'une discussion sans développer ce sujet très intéressant :
pauline.px a écrit:
Dans la Bible, la première manifestation "apparemment" directe de D.ieu, béni soit-Il, est la Création où D.ieu, béni soit-Il, parle.
Puis les divers entretiens avec Adam, Ève, le serpent, etc.
Puis les premières rencontres avec Abram, voire Abraham.
Dans le Testament Premier, il faudra attendre longtemps avant que le mot "Malakh", "aggelos" ("messager", "ange") n'apparaisse...
Avec Moïse, Adonaï Se fait voir "par l'arrière" mais protège Moïse de l'éclat de Sa face.
Avec Job, il semble bien que Job ait vu quelque chose... Job 42.5b mais maintenant, c'est de mes yeux que je t'ai vu.
Inversement, quand Adonaï Se manifeste par une nuée ou par un doux zéphyr, je pense que l'on peut y voir une manifestation indirecte puisqu'Adonaï y est chosifié.
Enfin quand D.ieu, béni soit-Il, Se manifeste par un intervention comme le Déluge, est-ce un manifestation directe ?
Voilà pourquoi "apparemment"
La question est en effet éminemment délicate puisqu'il faut s'entendre sur la signification de "manifestation directe".
Peut-être considérerez-vous que ce questionnement est exagéré, qu'il ressortit à une vaine ratiocination...
mais il est manifestement apparu chez les Hébreux autour de l'époque hérodienne.
1ère question :
Quand Adam et Ève s'entretiennent avec D.ieu, béni soit-Il, au Jardin, sont-ils en relation directe avec D.ieu, béni soit-Il, ou seulement avec Sa Voix ou seulement avec Sa Parole ou seulement avec Sa Pensée ou seulement avec Son Esprit ?
Et, question subsidiaire, si on dit, par exemple, que la relation directe est avec la Voix de D.ieu, béni soit-Il,
est-ce que cette Voix est D.ieu ? béni soit-Il,
ou
cette voix est-elle d'un certain point de vue distincte de D.ieu ? béni soit-Il
2ème question :
Quand la manifestation est uniquement verbale, est-ce bien une manifestation directe de D.ieu, béni soit-Il, ou bien ne faut-il pas réserver la manifestation directe à une manifestation plus visuelle ?
Ce qui suggèrerait que la Voix de D.ieu, béni soit-Il, n'est pas D.ieu, béni soit-Il.
3ème question :
Si parfois le flou le plus artistique subsiste, d'autre fois le rédacteur inspiré parle d'un homme mystérieux ou du Messager d'Adonaï ou du Messager de D.ieu, béni soit-Il, et même du messager, tout court.
J'en profite pour souligner que Malakh, messager, ne décrit pas un être mais une fonction.
Messager n'est pas comme Chérubin ou Séraphin...
Ce messager est-il un être à part entière ou seulement une forme que revêt D.ieu, béni soit-Il, pour se manifester ?
Pourquoi la toute-puissance de D.ieu, béni soit-Il, aurait recours à un être à part entière distinct de Lui pour communiquer.
4ème question qui élargit la question précédente :
Quelle que soit la forme que présente la manifestation de D.ieu, béni soit-Il, cette forme présente-t-elle les caractères personnels d'un être distinct de D.ieu, béni soit-Il ?
c'est à dire :
La manifestation de l'homme mystérieux, de l'Ange, ou de la Parole, ou de la Pensée, ou de la Sagesse, etc... est-elle la manifestation d'une vraie personne ? et si oui, cette personne est-elle distincte d'un certain point de vue de la personne d'Adonaï ?
5ème question :
Chaque fois que la Bible parle de l'homme mystérieux, de l'Ange, ou de la Parole, ou de la Pensée, ou de la Sagesse, etc... n'est-ce pas tout simplement de pieux euphémismes pour parler de D.ieu, béni soit-Il.
Voilà...
Si vous avez une option précise sur ce que vous entendez par "manifestation directe" je dois pouvoir vous énumérer quelques versets représentatifs.
Très cordialement
votre soeur
Je reviens dessus des que possible insh'Allah ..
titou2- Messages : 325
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Re: La manifestation divine
Merci d'avancetitou2 a écrit:Je reviens dessus des que possible insh'Allah ..
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: La manifestation divine
pauline.px a écrit:
3ème question :
Si parfois le flou le plus artistique subsiste, d'autre fois le rédacteur inspiré parle d'un homme mystérieux ou du Messager d'Adonaï ou du Messager de D.ieu, béni soit-Il, et même du messager, tout court.
J'en profite pour souligner que Malakh, messager, ne décrit pas un être mais une fonction.
Messager n'est pas comme Chérubin ou Séraphin...
Ce messager est-il un être à part entière ou seulement une forme que revêt D.ieu, béni soit-Il, pour se manifester ?
Pourquoi la toute-puissance de D.ieu, béni soit-Il, aurait recours à un être à part entière distinct de Lui pour communiquer.
4ème question qui élargit la question précédente :
Quelle que soit la forme que présente la manifestation de D.ieu, béni soit-Il, cette forme présente-t-elle les caractères personnels d'un être distinct de D.ieu, béni soit-Il ?
c'est à dire :
La manifestation de l'homme mystérieux, de l'Ange, ou de la Parole, ou de la Pensée, ou de la Sagesse, etc... est-elle la manifestation d'une vraie personne ? et si oui, cette personne est-elle distincte d'un certain point de vue de la personne d'Adonaï ?
5ème question :
Chaque fois que la Bible parle de l'homme mystérieux, de l'Ange, ou de la Parole, ou de la Pensée, ou de la Sagesse, etc... n'est-ce pas tout simplement de pieux euphémismes pour parler de D.ieu, béni soit-Il.
Assalam,
Dans le christianisme, Il me semble que Dieu se révèle par "Ses énergies". Dans le Coran, Dieu se révèle par "Ses noms", et dans l'univers, Il se manifeste par Ses qualités.
Les anges (esprits) expriment un attribut (qualité, caractéristique) divin.
Ils se distinguent donc par leur spécificité et non par leur individualité. Il ne sont rien d'autre qu'un attribut. Ce sont ces attributs qui nous font connaitre Dieu. Ses attributs sont bien entendu distincts du langage humain.
La hiérarchie des attributs est fonction de la proximité de l'Essence.
Les anges sont les "idées" de Platon, la source des qualités (attribut, caractéristique) que reflètent les individus ici bas.
Ces archétypes ne se situent, toutefois, pas au niveau des idées/pensées du Verbe mais à un degré d'existence (informelle).
à suivre inch'Allah ...
titou2- Messages : 325
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Re: La manifestation divine
Assalam,
Les hommes aussi ont une part des qualités divines.
Si Dieu est Roi (Malik), par exemple, le serviteur, sans être un roi absolu, possède une part de la royauté. Dieu est Bienveillant, Il Pardonne, Il est Généreux, etc. Les hommes aussi participent à ces qualités mais à un moindre degré, par rapport à l'esprit/ange.
C'est par la manifestation divine, que le contemplatif connait Dieu et qu'il se connait également lui même. Il comprend que si Dieu donne la parure de Ses Noms, c'est qu'au final, on le manifeste Lui.
Et comme disent nos savants, nous ne sommes qu'un support de manifestation.
C'est pourquoi on lit souvent dans les textes traditionnels islamiques que "la seule réalité est la Réalité divine".
L'ésotérisme juif évoque également les canaux, les chemins (l'arbre des sephirot) par lesquels les influences (qualités) se communiquent aux êtres manifestés et s'étendent de proche en proche à tous les degrés d'existence (angélique, humain, etc) des plus supérieurs aux plus inférieurs.
Le contemplatif qui en communication avec les existences supérieurs est donc l'homme qui manifeste le plus directement ces qualités. Il connait Dieu et se connait lui même.
L'un des Noms de Dieu swt est, en Islam, le Très Saint. Un Nom qu'on retrouve également ici :
Lévitique 19, 2 : " Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint ",
Dieu manifeste, dans la Bible, sa Sainteté en révélant et en donnant son Nom, afin de restaurer l’homme " à l’image de son Créateur " :
Miséricorde, Bonté, Douceur, Patience, à l'image des Noms divins. Et la nécessité de se purifier, comme dans toutes les Traditions.
Les hommes aussi ont une part des qualités divines.
Si Dieu est Roi (Malik), par exemple, le serviteur, sans être un roi absolu, possède une part de la royauté. Dieu est Bienveillant, Il Pardonne, Il est Généreux, etc. Les hommes aussi participent à ces qualités mais à un moindre degré, par rapport à l'esprit/ange.
C'est par la manifestation divine, que le contemplatif connait Dieu et qu'il se connait également lui même. Il comprend que si Dieu donne la parure de Ses Noms, c'est qu'au final, on le manifeste Lui.
Et comme disent nos savants, nous ne sommes qu'un support de manifestation.
C'est pourquoi on lit souvent dans les textes traditionnels islamiques que "la seule réalité est la Réalité divine".
L'ésotérisme juif évoque également les canaux, les chemins (l'arbre des sephirot) par lesquels les influences (qualités) se communiquent aux êtres manifestés et s'étendent de proche en proche à tous les degrés d'existence (angélique, humain, etc) des plus supérieurs aux plus inférieurs.
Le contemplatif qui en communication avec les existences supérieurs est donc l'homme qui manifeste le plus directement ces qualités. Il connait Dieu et se connait lui même.
L'un des Noms de Dieu swt est, en Islam, le Très Saint. Un Nom qu'on retrouve également ici :
Lévitique 19, 2 : " Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint ",
Dieu manifeste, dans la Bible, sa Sainteté en révélant et en donnant son Nom, afin de restaurer l’homme " à l’image de son Créateur " :
Colossiens 3 :
5- Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie.
6- C'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion,
7- parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés.
8- Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche.
9- Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres,
10- et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé.
11- Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous.
12- Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.
Miséricorde, Bonté, Douceur, Patience, à l'image des Noms divins. Et la nécessité de se purifier, comme dans toutes les Traditions.
titou2- Messages : 325
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Date d'inscription : 01/08/2012
Re: La manifestation divine
Salam
Cela deviens un véritable jeu de piste entre les différents sujets ouverts qui se répondent les uns les autres...mais c'est intéressant...
Merci à tous
Cela deviens un véritable jeu de piste entre les différents sujets ouverts qui se répondent les uns les autres...mais c'est intéressant...
Merci à tous
Idriss- Messages : 7124
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: La manifestation divine
C'est vous qui voyez ici un nom... Dans la Bible, il n'est qu'un Nom, et c'est YHWHtitou2 a écrit:L'un des Noms de Dieu swt est, en Islam, le Très Saint. Un Nom qu'on retrouve également ici :
Lévitique 19, 2 : " Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint "
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Re: La manifestation divine
Je conteste - encore une fois - que la notion d'" énergie " ait cette fonction dans le christianisme. Je ne comprends même pas le sens spécifique de ce terme. Je subodore qu'on se rapprocherait ici des " émanations " de Dieu (les éons) qui appartiennent non au christianisme mais au gnosticisme.titou2 a écrit:Dans le christianisme, Il me semble que Dieu se révèle par "Ses énergies".
Ce serait un produit des pensées ésotériques dites " chrétiennes " modernes - lesquelles sont, en fait, complètement en dehors du tronc historique central du christianisme : celui de Nicée - Constantinople.
Roque- Messages : 5064
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Re: La manifestation divine
On va pouvoir en discuter sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1728-sd-esprit-et-energieRoque a écrit:Je conteste - encore une fois - que la notion d'" énergie " ait cette fonction dans le christianisme. Je ne comprends même pas le sens spécifique de ce terme
Focalisons-nous ici sur l'intitulé de ce fil.
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Re: La manifestation divine
Pour compléter le sujet il existe également des manifestations "cachées". Derrière le rationnel, il peu y avoir aussi une influence divine.
La Fête de Hanouka en est l'exemple parfait :
Logiquement, on devrait allumer les lumières de 'Hanouqah pendant sept jours seulement. Cette question a depuis longtemps préoccupé de nombreux commentateurs. Citons ainsi l'opinion de Rabbi Méir Haméïri, sage du Moyen-Age qui habitait en Provence : "le premier jour, nous fêtons la victoire militaire sur nos ennemis, et les sept jours suivants, nous commémorons le miracle de la fiole d'huile."
Il y eut en effet deux miracles : le soulèvement victorieux d'une minorité de partisans juifs contre les Grecs - notons d'ailleurs que seul ce miracle est évoqué dans la bénédiction 'al hanissim ajoutée au texte de la 'Amida (la prière silencieuse des Dix-Huit bénédictions, dite debout) pendant 'Hanouqah ; et d'autre part, le miracle de la fiole d'huile.
Beaucoup de nos sages se sont interrogés quant à la nécessité de ce dernier miracle. Mais d'après le Maharal de Prague, c'est là précisément que réside sa grandeur : le miracle du flacon d'huile n'est pas survenu pour lui-même, mais Dieu est intervenu au coeur des évènements afin que le peuple ne puisse déclarer : "Notre victoire contre les Grecs a été obtenue grâce à une supériorité stratégique, tactique ou même psychologique".
Il est vrai que chaque événement peut s'expliquer par des causes rationnelles, mais il faut nous habituer cependant à voir la main de Dieu agissant dans l'Histoire. L'une des fonctions essentielles des prophètes est justement de nous apprendre à saisir le fil d'or de la Providence divine entrelacé dans les évènements, en un mot : à lire l'écriture divine de l'Histoire.
http://zemart.tripod.com/id9.html
La Fête de Hanouka en est l'exemple parfait :
Logiquement, on devrait allumer les lumières de 'Hanouqah pendant sept jours seulement. Cette question a depuis longtemps préoccupé de nombreux commentateurs. Citons ainsi l'opinion de Rabbi Méir Haméïri, sage du Moyen-Age qui habitait en Provence : "le premier jour, nous fêtons la victoire militaire sur nos ennemis, et les sept jours suivants, nous commémorons le miracle de la fiole d'huile."
Il y eut en effet deux miracles : le soulèvement victorieux d'une minorité de partisans juifs contre les Grecs - notons d'ailleurs que seul ce miracle est évoqué dans la bénédiction 'al hanissim ajoutée au texte de la 'Amida (la prière silencieuse des Dix-Huit bénédictions, dite debout) pendant 'Hanouqah ; et d'autre part, le miracle de la fiole d'huile.
Beaucoup de nos sages se sont interrogés quant à la nécessité de ce dernier miracle. Mais d'après le Maharal de Prague, c'est là précisément que réside sa grandeur : le miracle du flacon d'huile n'est pas survenu pour lui-même, mais Dieu est intervenu au coeur des évènements afin que le peuple ne puisse déclarer : "Notre victoire contre les Grecs a été obtenue grâce à une supériorité stratégique, tactique ou même psychologique".
Il est vrai que chaque événement peut s'expliquer par des causes rationnelles, mais il faut nous habituer cependant à voir la main de Dieu agissant dans l'Histoire. L'une des fonctions essentielles des prophètes est justement de nous apprendre à saisir le fil d'or de la Providence divine entrelacé dans les évènements, en un mot : à lire l'écriture divine de l'Histoire.
http://zemart.tripod.com/id9.html
Tov- Messages : 80
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Date d'inscription : 29/08/2012
Age : 44
Re: La manifestation divine
Tov a écrit:Pour compléter le sujet il existe également des manifestations "cachées". Derrière le rationnel, il peu y avoir aussi une influence divine.
Oui tu fais bien de préciser cela, Tov.
Le "monde des créatures" ('alam al khalq) se distingue du "monde du commandement" (en arabe 'alam al amr) dans la Tradition islamique. Les deux sont rattachés à Dieu mais le 1er passe par une cause intermédiaire (sabab en arabe) , tandis que le 2ème non.
"N'est ce pas à Lui qu'appartiennent la Création et le Commandement ?" (Coran 7,54)
Les hommes de Dieu qui bénéficient de la communication divine appartiennent au monde du commandement.
Le commandement de Dieu peut donc se manifester directement ou indirectement (y compris par les causes que tu nommes rationnels, un evenement qui parait ordinaire extérieurement. C'est pour cela, au passage, que dans la Tradition islamique la vie n'a rien d'ordinaire. Le croyant voit en toute chose les signes de Dieu, tant il est proche de Dieu).
titou2- Messages : 325
Réputation : 0
Date d'inscription : 01/08/2012
Re: La manifestation divine
Je reprends les questions posés par titou2 sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1728p15-sd-esprit-et-energie#35080
Les caractéristiques de l’Esprit de YHWH dans l’Ancien Testament sont les mêmes que celles du Saint Esprit dans le Nouveau Testament : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t399-conception-biblique-du-mot-esprit#10050
Justin de Naplouse enseigne entre +150 à 165 à Rome. C’est un palestinien converti. C’est le premier chrétien (connu) suffisamment formé en philosophie hellénistique pour tenter un rapprochement entre la foi chrétienne et la philosophie. Il laisse un ouvrage qui serait un reflet de débats ou controverses avec les juifs : « Dialogue avec Tryphon ». La question est de savoir si les chrétiens n’ont pas deux dieux. Le contexte très particulier est que ces débats sont quasi contemporains de la répression finale de la révolte du « messie » Bar Kochba par l’armée romaine induisant l’exode durable de la plus grande partie de la population juive (+ 135). Il faut savoir que cette révolte zélote a été précédée d’une persécution des chrétiens - considérés comme des hérétiques. La grande partie de la hiérarchie de l’Église de Jérusalem – fondée par Jacques le mineur, frère de Jésus – a été mise à mort pendant les années. Ce massacre constitue le début du déclin de cette Église parlant araméen. Elle sera bientôt supplantée par une Église parlant grec (langue de l’occupant).
En un mot : le propos de Justin ne cherche pas à savoir de quelle nature est la manifestation de Dieu (démarche spéculative), mais il utilise certaines particularités de l’Ancien Testament (notamment l’usage interchangeable des mots « Dieu », « ange » et « homme ») pour souligner que si la manifestation de Dieu est « de Dieu », elle n’est pas Dieu, Lui-même, au sens du Dieu créateur de l’univers. La démarche est donc d'abord scripturaire. Justin montre à partir de l'Ecriture que la manifestation est à la fois « autre » que Dieu et est Dieu réellement sans qu’il s’agisse de deux dieux … sur la base de l’interprétation du l’Ancien Testament avec le juif Tryphon. Ce livre de Justin est sur : http://remacle.org/bloodwolf/eglise/justin/tryphon.htm
I. ABRAHAM AU CHENE DE MAMBRE ET LA NAISSANCE D’ISAAC (Gn 18 à Gn 21)
Abraham rencontre Dieu (YHWH) au chêne de Mambré (Gn 18, 1 et Gn 19, 27). Il apparaît sous la forme de « trois hommes » (Gn 18, 2). Deux de ces « hommes » partent détruire Sodome (Gn 19, 12). Le troisième « homme » dit « Je dois revenir au temps du renouveau et voici que ta femme aura un fils. » (Gn 18,10). Justin fait dire aux juifs, ses interlocuteurs, qu’il s’agirait « d’anges » dont deux sont partis détruire Sodome et le troisième est venu faire l’annonce à Sara. Deux d’entre eux sont bien : « deux anges » (Gn 19, 1) et mais le troisième « homme » semble disparaître (Gn 18, 33).
Cependant pour Justin ce troisième « homme » revient deux chapitres plus loin. Et le texte ne l’appelle plus « homme » ou « ange », mais Dieu (Elohim) : « Mais Dieu lui [à Abraham] dit : « ne te fâche pas à propos du garçon et de ta servante » (Gn 21, 12).
Justin commente : « Ne voyez-vous pas que celui qui près du chêne avait promis de revenir, parce qu’il prévoyait que son intervention serait nécessaire pour persuader à Abraham de condescendre aux volontés de Sara revint, en effet, comme le dit l’Écriture, et qu’il est vraiment Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 8 )
Les juifs objectent que le texte ne prouve nullement l’existence d’un autre Dieu, d’un autre Seigneur que le créateur de toutes choses, ce avec quoi Justin est parfaitement d’accord. Mais de cette façon Justin cherche à démontrer « qu’après le créateur de l’univers, il existe une autre personne qu’on appelle Dieu et Seigneur, et qui est réellement l’un et l’autre, elle aussi parfois désignée sous le nom d’ange, parce qu’elle annonce aux hommes tout ce que veut leur annoncer le Dieu créateur, au-dessus duquel il n’est pas d’autres Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 4) et « … vous montrer par Les Écritures que l’un d’eux était Dieu, qu’elles appellent quelquefois du nom d’ange parce qu’il est chargé de porter aux hommes les ordres du créateur … » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 10). Justin entend donc ici la notion d’« ange » seulement comme une fonction de messager, et non comme une créature ou un être spécifique.
Celui qui apparaît comme Dieu à Abraham est un avec le Dieu créateur « que personne n’a vu, et qui n’a parlé directement, lui-même à personne, et que nous appelons le père créateur de toute chose » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 1). Il n’y a donc pas « deux dieux » pour le chrétien qu'est Justin, mais un seul. Cette incohérence apparente est expliquée par Justin d’abord par ce que celui qui se manifeste est « autre » que celui qui a tout créé, mais « autre par le nombre et non par la volonté » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 11). Plus loin il explique ce paradoxe dans un paragraphe plus argumenté (Voir la Conclusion). déjà que la foi chrétienne de Justin est affirmée comme foi au Dieu unique, finalement le même Dieu que les juifs (Dialogue avec Tryphon, XII, 1).
L’idée importante que Justin tire de l’Écriture est que la manifestation de Dieu est « autre » que le Dieu, créateur et père, Lui-même – mais est cependant Dieu. Cette idée maintient l’unité et l’unicité de Dieu grâce à un paradoxe qui est constant dans l’histoire du christianisme depuis son origine.
Anticipant sur une possible objection, Justin souligne que l’Écriture – par ailleurs – « appelle du nom de Seigneur un autre que la créateur de toutes choses » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 14). Il cite en exemples deux psaumes où le Seigneur [YHWH] parle au Seigneur ou Dieu [Elohim] parle à Dieu : « Oracle du Seigneur à mon Seigneur: " Siège à ma droite, que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds ! » (Ps 110, 1) et « O Dieu, ton trône est éternel, ton sceptre royal est un sceptre de droiture. Tu aimes la justice, tu détestes le mal, aussi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie, de préférence à tes compagnons. » (Ps 45, 7-8 ).
Abraham marche alors avec les « hommes » pour prendre congé (Gn 18, 17). Les deux « anges » (Gn 19, 1) ou deux « hommes » (Gn 19, 16) partent vers Sodome pendant qu’Abraham - qui est resté seul – se trouve en présence de YHWH et se lance dans une longue intercession (Gn 18, 16-32) avant que les deux « anges ou hommes » n’arrivent qu'au soir, à Sodome (Gn 19, 1).
Justin voit là l’indication que le troisième « homme » ou « ange », c’est YHWH, Lui-même et donc le Seigneur des deux autres : « Ne voyez-vous pas maintenant, mes amis, que l’un des personnages désigné par les noms de Seigneur et de Die, exécutant les ordres de celui qui est dans les cieux; était le Seigneur des deux anges ? Car lorsque ceux-ci furent partis pour Sodome il resta seul avec Abraham, et lui adressa les paroles que rapporte Moïse. Quand il eut disparu après cet entretien, Abraham retourna dans la maison ; à peine fut-il arrivé, qu’il vit non plus deux anges, mais le personnage mystérieux, dont nous parlons conversant avec Loth ; et c’était le Seigneur recevant du Seigneur qui est dans les cieux, c’est-à-dire du créateur de l’univers, la mission de faire tomber sur Sodome et Gomorrhe les fléaux retracés par l’Écriture en ces termes : « Le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 22).
II. JACOB A BÉTHEL ET AVANT LE PASSAGE DU YABBOQ (Gn 28 à Gn 32)
Celui qui est apparu à Jacob lors de son rêve « au temps de la conception des brebis » (Gn 28, 10) est appelé tantôt « ange » (Gn 31, 11), tantôt « Dieu » (Gn 31, 13). De même, celui avec qui Jacob a lutté toute une nuit est appelé tantôt « ange » dans la traduction de Justin (Gn 32, 25) (mais traduit par : « homme » dans la TOB et la Bible du Rabbinat) - et tantôt « Dieu » (Gn 32, 31)
Justin commente : « Il importe, je crois de citer encore ici l’endroit de l’Écriture qui nous apprend comment se fit voir à Jacob, fuyant devant son frère Ésaü, celui qui est désigné tout à la fois sous les noms d’ange de Dieu et de Seigneur qui se montra à Abraham et lutta contre ce même Jacob sous l’apparence d’un homme » (Dialogue avec Tryphon, LVIII, 10).
Dieu se fait voir pour la première fois à Jacob (Gn 28, 16-17) : « Voici que le Seigneur [YHWH] se tenait près de lui et dit : « Je suis le Seigneur Dieu d’Abraham ton père et Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu couches, je la donnerai à toi et à ta descendance » et celui qu’il a vu en songe est réellement Dieu : « Il eut peur et s’écria : « Que ce lieu est terrible : C’est ici la maison de Dieu et la porte du ciel ! Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre dont il avait fait son chevet, l’érigea en stèle et versa de l’huile au sommet. Il appela ce lieu Béthel – c’est-à-dire Maison de Dieu, mais auparavant le nom de la ville était Louz.» (Gn 28, 17)
III. MOISE ET LE BUISSON ARDENT (Ex 3)
« Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l'Horeb. L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson: « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Il dit : « N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » Il dit : « Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. » Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu. » (Ex 3, 1-6)
Dans ce passage l’interprétation des juifs était que c’est un ange qui se montrait au milieu du feu et que c’est Dieu qui parlait à Moïse de sorte qu’ils étaient deux dans la vision : Moïse et un ange.
Tout d’abord Justin rappelle ce qui a été démontré plus haut que la manifestation de Dieu, même si elle est « de Dieu » n’est pas le Dieu créateur, Lui-même – toujours selon le même principe que le Dieu créateur ne peut être vu n’a jamais parlé directement à personne. Ce principe de la distinction entre Dieu et sa manifestation semble être un argument admissible – du point de vue juif – à l’époque du dialogue avec le Rabbi Tryphon.
Justin reprend : « Eh bien ! répondis-je, admettons ce que vous dites-là, c’est à dire que Dieu et un ange se sont fait voir en même temps dans cette circonstance. Vous m’accorderez que celui qui dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, etc ., » n’est pas, comme je l’ai prouvé plus haut, le Dieu créateur de l’univers, mais le Dieu qui se fit voir à Abraham et à Jacob, le Dieu ministre ses volontés de celui qui a tout fait, le Dieu qui vint exécuter les décrets que sa justice avait portés sur Sodome. Ainsi donc, en supposant avec vous qu’ils fussent deux dans cette vision : Dieu et ange, qui oserait dire que la Dieu père et créateur de toutes choses ait quitté les hauteurs des cieux pour apparaitre sur un petit coin de terre ? » (Dialogue avec Tryphon LX, 2).
Tryphon approuve : « Nous n’en conviendrons pas moins que ce Dieu n’est pas le Dieu créateur de l’univers, mais celui qui apparut à Abraham, à Isaac, à Jacob, et qui est appelé l’ange du Dieu créateur, nom qui lui convient si Dieu, puisqu’il est chargé de faire connaître aux hommes la volonté du Dieu tout-puissant. » (Dialogue avec Tryphon LX, 3)
Justin cite reprend en citant de nouveau Ex 3, 2-3 :
« L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson. »
Justin commente à partir du songe de Jacob : « Ainsi nous l’avons vu, l’Écriture appelle du nom d’ange celui qui apparut en songe à Jacob et nous apprenons après ce qu’est cet ange par ces parole » (Dialogue avec Tryphon LX, 5) : « Je suis le Dieu qui t’apparut quand tu fuyais devant Ésaü ton frère » (Gn 35, 1).
C’est en faisant accepter que ce Dieu qui se fait voir à Abraham, Isaac et Jacob est bien toujours le même que Justin établit cette conclusion : dans la vision de Moïse il n’y a pas Dieu et un « ange », mais Dieu seul – comme Dieu est appelé " ange " aussi lors de la rencontre avec Abraham et dans le rêve de Jacob, c’est Dieu, même, mais en tant qu’il exécute l’ordre de Dieu ou transmet la volonté de Dieu dans la fonction d'" ange "..
IV. CONCLUSION : LE DIEU QUI APPARAIT EST LA SAGESSE, LE VERBE DE YHWH
Justin fait la conclusion de son analyse de la façon suivante : « … avant toutes choses Dieu a engendré de lui-même dès le commencement une vertu, une intelligence que l'Esprit saint appelle la gloire du Seigneur, et désigne souvent par le nom de Fils, de Sagesse, de Dieu, de Seigneur, de Verbe; celui à qui l'Écriture donne tous ces titres s'appelle lui-même chef suprême : c'est le nom qu'il a pris quand il s'est montré à Josué, fils de Nun, sous une forme humaine, car il a tous ces noms comme ministre des ordres de Dieu le père et né de ce père par sa volonté. Ce qui se passe en nous est un exemple de cette génération. La parole que nous proférons, nous l'engendrons sans rien perdre de nous-même, car la parole qui est en nous, je veux dire la raison, n'en est pas diminuée. C'est encore ce que nous voyons à l'égard du feu. Une flamme naît d'une autre, sans que la première en soit affaiblie ; la seconde existe et brille, sans diminuer celle à qui elle doit son existence et sa clarté. J'ai pour témoin de ce que j'avance le Verbe divin, le Dieu lui-même engendré du Père de toutes choses, le Verbe et la sagesse, la vertu et la gloire de ce Père tout-puissant. Écoutons ce que la Sagesse, le Verbe, dit par la bouche de Salomon » (Dialogue avec Tryphon, LXI, 1) :
« Lorsque je vous aurai annoncé ce qui arrive chaque jour, je reprendrai les choses depuis le commencement des siècles. Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies; avant ses œuvres j'étais. Dès l'éternité j'ai été sacrée, dès le commencement, avant que la terre fût. Les abîmes n'étaient pas, et j'étais engendrée, les sources étaient sans eaux. Les montagnes n'étaient pas encore affermies, j'étais engendrée avant les collines. Le Seigneur n'avait pas fait la terre, et les fleuves et les montagnes. Lorsqu'il étendait les cieux, j'étais là ; lorsqu'il entourait l'abîme d'une digue; lorsqu'il suspendait les nuées; lorsqu'il fermait les sources de l'abîme ; lorsqu'il donnait à la mer des limites, et les eaux ne les dépasseront pas ; lorsqu'il posait les fondements de la terre, alors j'étais auprès de lui ; nourrie par lui, j'étais tous les jours ses délices, me jouant sans cesse devant lui, me jouant dans l'univers ; et mes délices sont d'habiter avec les enfants des hommes. Maintenant donc, mes enfants, écoutez-moi : Heureux ceux qui suivent mes voies ! Écoutez mes leçons, et soyez sages, ne perdez pas une de mes paroles. Heureux l'homme qui m'écoute, qui passe les jours à l'entrée de ma maison, et qui veille au seuil de ma porte ! Celui qui me trouve, trouve la vie; son salut viendra du Seigneur. Mais celui qui pèche contre moi est le meurtrier de son âme, tous ceux qui me haïssent aiment la mort. » (Pr 3, 22-36)
Ce texte faisant partie du canon juif base du Dialogue avec Tryphon. Il décrit la Sagesse créatrice. La Sagesse étant - par ailleurs - assimilée au Verbe de Dieu dans l’Ancien Testament. Pour les Juifs la Sagesse comme le Verbe de Dieu sont incréés.
De même pour les chrétiens. Mais - en plus - les chrétiens identifient la Sagesse et le Verbe de Dieu au Messie : Jésus, Fils unique engendré, Sauveur venu dans la chair, mort et ressuscité pour la rémission des péchés. Ainsi la même base scripturaire devient une interprétation chrétienne.
(Il manque une partie du développement de Justin, car trois paragraphes du texte en grec ne sont pas traduits en français dans mon lien. Je ne sais les traduire )
Non pas tout à fait. D’une part l’expression « Saint Esprit » ou « Esprit Saint » existe 6 fois dans l’Ancien Testament. La citation la plus ancienne (dans la troisième partie d’Isaïe) date l’usage de cette expression du retour de l’exil à Babylone, donc vers la fin du 6ème siècle ou au début du 5ème siècle bien avant le christianisme. D’autre part, c’est au contraire l’appellation juive « Esprit de YHWH » qu’on retrouve à plusieurs reprises dans les Évangiles, même notamment dans la bouche de Jean Baptiste et de Jésus : Lc 4, 18 qui cite Isaïe 61, 1-2 ou Jn 1, 33 qui cite Is 11, 2 et Is 61, 1 . Ce verset Jn 1, 33 montre que les expressions « Esprit de YHWH » et « Esprit Saint » sont synonymes dans les Évangiles – comme dans l’Ancien Testament.titou2 a écrit:Il me semble que le terme : "Saint Esprit" arrive avec Jésus. Avant cela, il était question de "l'ange de Dieu" dans les textes bibliques :
Les caractéristiques de l’Esprit de YHWH dans l’Ancien Testament sont les mêmes que celles du Saint Esprit dans le Nouveau Testament : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t399-conception-biblique-du-mot-esprit#10050
- Spoiler:
Précisons, pour les musulmans qui ne connaissent pas vraiment la Bible, les fonctions et caractéristiques de l’esprit de YHWH :
1. L’esprit de YHWH était présent avec Dieu au moment de la création et Il remplit l’univers (Gn 1,2 ; Sg,1,7) ; les cieux ont été créés par l’esprit et la parole de YHWH (Ps 33, 6) ;
2. L’esprit de YHWH est une force intérieure (1 S 10,6 ; Am 3,8 ; Am 7,14-15; Jr 20,7-9) qui transforme et une force extérieure (Jg 13,25 ; 1, R 18,2 ; 2 R 2,16 ; Ez 3,14, Ez 37,4) à l’homme ;
3. L’esprit de YHWH a dirigé l’homme avant l’accumulation des fautes des hommes aux origines (Gn 6,3) ;
4. L’esprit de YHWH parle au prophète (Ez 11,5) et à travers le prophète (2 S 23,2);
5. L’esprit de YHWH réside dans le prophète (Gn 41,38 ; 1 R 22,24, Ez 2,2 ; Jg 14,6)
6. L’esprit de YHWH est présent et invisible parmi le peuple (Ag 2,5 ) et
7. L’esprit de YHWH peut être « pris » par Dieu dans le prophète et être répandu sur un ou plusieurs autres hommes (Nb 11,25 ; 2 R 2,9) ; l’esprit de YHWH est, en quelque sorte, contagieux si Dieu le veut.
Voici une réponse qui traite de l'usage des mot " Dieu " ou " ange " ou " homme " dans ces deux passages. En effet, ces mots paraissent en effet - à première vue - interchangeables ou de signification mouvante.titou2 a écrit:(Exode 3,2) & (Gen 31,11)
Justin de Naplouse enseigne entre +150 à 165 à Rome. C’est un palestinien converti. C’est le premier chrétien (connu) suffisamment formé en philosophie hellénistique pour tenter un rapprochement entre la foi chrétienne et la philosophie. Il laisse un ouvrage qui serait un reflet de débats ou controverses avec les juifs : « Dialogue avec Tryphon ». La question est de savoir si les chrétiens n’ont pas deux dieux. Le contexte très particulier est que ces débats sont quasi contemporains de la répression finale de la révolte du « messie » Bar Kochba par l’armée romaine induisant l’exode durable de la plus grande partie de la population juive (+ 135). Il faut savoir que cette révolte zélote a été précédée d’une persécution des chrétiens - considérés comme des hérétiques. La grande partie de la hiérarchie de l’Église de Jérusalem – fondée par Jacques le mineur, frère de Jésus – a été mise à mort pendant les années. Ce massacre constitue le début du déclin de cette Église parlant araméen. Elle sera bientôt supplantée par une Église parlant grec (langue de l’occupant).
En un mot : le propos de Justin ne cherche pas à savoir de quelle nature est la manifestation de Dieu (démarche spéculative), mais il utilise certaines particularités de l’Ancien Testament (notamment l’usage interchangeable des mots « Dieu », « ange » et « homme ») pour souligner que si la manifestation de Dieu est « de Dieu », elle n’est pas Dieu, Lui-même, au sens du Dieu créateur de l’univers. La démarche est donc d'abord scripturaire. Justin montre à partir de l'Ecriture que la manifestation est à la fois « autre » que Dieu et est Dieu réellement sans qu’il s’agisse de deux dieux … sur la base de l’interprétation du l’Ancien Testament avec le juif Tryphon. Ce livre de Justin est sur : http://remacle.org/bloodwolf/eglise/justin/tryphon.htm
I. ABRAHAM AU CHENE DE MAMBRE ET LA NAISSANCE D’ISAAC (Gn 18 à Gn 21)
Abraham rencontre Dieu (YHWH) au chêne de Mambré (Gn 18, 1 et Gn 19, 27). Il apparaît sous la forme de « trois hommes » (Gn 18, 2). Deux de ces « hommes » partent détruire Sodome (Gn 19, 12). Le troisième « homme » dit « Je dois revenir au temps du renouveau et voici que ta femme aura un fils. » (Gn 18,10). Justin fait dire aux juifs, ses interlocuteurs, qu’il s’agirait « d’anges » dont deux sont partis détruire Sodome et le troisième est venu faire l’annonce à Sara. Deux d’entre eux sont bien : « deux anges » (Gn 19, 1) et mais le troisième « homme » semble disparaître (Gn 18, 33).
Cependant pour Justin ce troisième « homme » revient deux chapitres plus loin. Et le texte ne l’appelle plus « homme » ou « ange », mais Dieu (Elohim) : « Mais Dieu lui [à Abraham] dit : « ne te fâche pas à propos du garçon et de ta servante » (Gn 21, 12).
Justin commente : « Ne voyez-vous pas que celui qui près du chêne avait promis de revenir, parce qu’il prévoyait que son intervention serait nécessaire pour persuader à Abraham de condescendre aux volontés de Sara revint, en effet, comme le dit l’Écriture, et qu’il est vraiment Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 8 )
Les juifs objectent que le texte ne prouve nullement l’existence d’un autre Dieu, d’un autre Seigneur que le créateur de toutes choses, ce avec quoi Justin est parfaitement d’accord. Mais de cette façon Justin cherche à démontrer « qu’après le créateur de l’univers, il existe une autre personne qu’on appelle Dieu et Seigneur, et qui est réellement l’un et l’autre, elle aussi parfois désignée sous le nom d’ange, parce qu’elle annonce aux hommes tout ce que veut leur annoncer le Dieu créateur, au-dessus duquel il n’est pas d’autres Dieu » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 4) et « … vous montrer par Les Écritures que l’un d’eux était Dieu, qu’elles appellent quelquefois du nom d’ange parce qu’il est chargé de porter aux hommes les ordres du créateur … » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 10). Justin entend donc ici la notion d’« ange » seulement comme une fonction de messager, et non comme une créature ou un être spécifique.
Celui qui apparaît comme Dieu à Abraham est un avec le Dieu créateur « que personne n’a vu, et qui n’a parlé directement, lui-même à personne, et que nous appelons le père créateur de toute chose » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 1). Il n’y a donc pas « deux dieux » pour le chrétien qu'est Justin, mais un seul. Cette incohérence apparente est expliquée par Justin d’abord par ce que celui qui se manifeste est « autre » que celui qui a tout créé, mais « autre par le nombre et non par la volonté » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 11). Plus loin il explique ce paradoxe dans un paragraphe plus argumenté (Voir la Conclusion). déjà que la foi chrétienne de Justin est affirmée comme foi au Dieu unique, finalement le même Dieu que les juifs (Dialogue avec Tryphon, XII, 1).
L’idée importante que Justin tire de l’Écriture est que la manifestation de Dieu est « autre » que le Dieu, créateur et père, Lui-même – mais est cependant Dieu. Cette idée maintient l’unité et l’unicité de Dieu grâce à un paradoxe qui est constant dans l’histoire du christianisme depuis son origine.
Anticipant sur une possible objection, Justin souligne que l’Écriture – par ailleurs – « appelle du nom de Seigneur un autre que la créateur de toutes choses » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 14). Il cite en exemples deux psaumes où le Seigneur [YHWH] parle au Seigneur ou Dieu [Elohim] parle à Dieu : « Oracle du Seigneur à mon Seigneur: " Siège à ma droite, que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds ! » (Ps 110, 1) et « O Dieu, ton trône est éternel, ton sceptre royal est un sceptre de droiture. Tu aimes la justice, tu détestes le mal, aussi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie, de préférence à tes compagnons. » (Ps 45, 7-8 ).
Abraham marche alors avec les « hommes » pour prendre congé (Gn 18, 17). Les deux « anges » (Gn 19, 1) ou deux « hommes » (Gn 19, 16) partent vers Sodome pendant qu’Abraham - qui est resté seul – se trouve en présence de YHWH et se lance dans une longue intercession (Gn 18, 16-32) avant que les deux « anges ou hommes » n’arrivent qu'au soir, à Sodome (Gn 19, 1).
Justin voit là l’indication que le troisième « homme » ou « ange », c’est YHWH, Lui-même et donc le Seigneur des deux autres : « Ne voyez-vous pas maintenant, mes amis, que l’un des personnages désigné par les noms de Seigneur et de Die, exécutant les ordres de celui qui est dans les cieux; était le Seigneur des deux anges ? Car lorsque ceux-ci furent partis pour Sodome il resta seul avec Abraham, et lui adressa les paroles que rapporte Moïse. Quand il eut disparu après cet entretien, Abraham retourna dans la maison ; à peine fut-il arrivé, qu’il vit non plus deux anges, mais le personnage mystérieux, dont nous parlons conversant avec Loth ; et c’était le Seigneur recevant du Seigneur qui est dans les cieux, c’est-à-dire du créateur de l’univers, la mission de faire tomber sur Sodome et Gomorrhe les fléaux retracés par l’Écriture en ces termes : « Le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel » (Dialogue avec Tryphon, LVI, 22).
II. JACOB A BÉTHEL ET AVANT LE PASSAGE DU YABBOQ (Gn 28 à Gn 32)
Celui qui est apparu à Jacob lors de son rêve « au temps de la conception des brebis » (Gn 28, 10) est appelé tantôt « ange » (Gn 31, 11), tantôt « Dieu » (Gn 31, 13). De même, celui avec qui Jacob a lutté toute une nuit est appelé tantôt « ange » dans la traduction de Justin (Gn 32, 25) (mais traduit par : « homme » dans la TOB et la Bible du Rabbinat) - et tantôt « Dieu » (Gn 32, 31)
Justin commente : « Il importe, je crois de citer encore ici l’endroit de l’Écriture qui nous apprend comment se fit voir à Jacob, fuyant devant son frère Ésaü, celui qui est désigné tout à la fois sous les noms d’ange de Dieu et de Seigneur qui se montra à Abraham et lutta contre ce même Jacob sous l’apparence d’un homme » (Dialogue avec Tryphon, LVIII, 10).
Dieu se fait voir pour la première fois à Jacob (Gn 28, 16-17) : « Voici que le Seigneur [YHWH] se tenait près de lui et dit : « Je suis le Seigneur Dieu d’Abraham ton père et Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu couches, je la donnerai à toi et à ta descendance » et celui qu’il a vu en songe est réellement Dieu : « Il eut peur et s’écria : « Que ce lieu est terrible : C’est ici la maison de Dieu et la porte du ciel ! Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre dont il avait fait son chevet, l’érigea en stèle et versa de l’huile au sommet. Il appela ce lieu Béthel – c’est-à-dire Maison de Dieu, mais auparavant le nom de la ville était Louz.» (Gn 28, 17)
III. MOISE ET LE BUISSON ARDENT (Ex 3)
« Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l'Horeb. L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson: « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Il dit : « N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » Il dit : « Je suis le Dieu de ton père, Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob. » Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu. » (Ex 3, 1-6)
Dans ce passage l’interprétation des juifs était que c’est un ange qui se montrait au milieu du feu et que c’est Dieu qui parlait à Moïse de sorte qu’ils étaient deux dans la vision : Moïse et un ange.
Tout d’abord Justin rappelle ce qui a été démontré plus haut que la manifestation de Dieu, même si elle est « de Dieu » n’est pas le Dieu créateur, Lui-même – toujours selon le même principe que le Dieu créateur ne peut être vu n’a jamais parlé directement à personne. Ce principe de la distinction entre Dieu et sa manifestation semble être un argument admissible – du point de vue juif – à l’époque du dialogue avec le Rabbi Tryphon.
Justin reprend : « Eh bien ! répondis-je, admettons ce que vous dites-là, c’est à dire que Dieu et un ange se sont fait voir en même temps dans cette circonstance. Vous m’accorderez que celui qui dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, etc ., » n’est pas, comme je l’ai prouvé plus haut, le Dieu créateur de l’univers, mais le Dieu qui se fit voir à Abraham et à Jacob, le Dieu ministre ses volontés de celui qui a tout fait, le Dieu qui vint exécuter les décrets que sa justice avait portés sur Sodome. Ainsi donc, en supposant avec vous qu’ils fussent deux dans cette vision : Dieu et ange, qui oserait dire que la Dieu père et créateur de toutes choses ait quitté les hauteurs des cieux pour apparaitre sur un petit coin de terre ? » (Dialogue avec Tryphon LX, 2).
Tryphon approuve : « Nous n’en conviendrons pas moins que ce Dieu n’est pas le Dieu créateur de l’univers, mais celui qui apparut à Abraham, à Isaac, à Jacob, et qui est appelé l’ange du Dieu créateur, nom qui lui convient si Dieu, puisqu’il est chargé de faire connaître aux hommes la volonté du Dieu tout-puissant. » (Dialogue avec Tryphon LX, 3)
Justin cite reprend en citant de nouveau Ex 3, 2-3 :
« L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda : le buisson était en feu et le buisson n'était pas dévoré. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour voir, et Dieu l'appela du milieu du buisson. »
Justin commente à partir du songe de Jacob : « Ainsi nous l’avons vu, l’Écriture appelle du nom d’ange celui qui apparut en songe à Jacob et nous apprenons après ce qu’est cet ange par ces parole » (Dialogue avec Tryphon LX, 5) : « Je suis le Dieu qui t’apparut quand tu fuyais devant Ésaü ton frère » (Gn 35, 1).
C’est en faisant accepter que ce Dieu qui se fait voir à Abraham, Isaac et Jacob est bien toujours le même que Justin établit cette conclusion : dans la vision de Moïse il n’y a pas Dieu et un « ange », mais Dieu seul – comme Dieu est appelé " ange " aussi lors de la rencontre avec Abraham et dans le rêve de Jacob, c’est Dieu, même, mais en tant qu’il exécute l’ordre de Dieu ou transmet la volonté de Dieu dans la fonction d'" ange "..
IV. CONCLUSION : LE DIEU QUI APPARAIT EST LA SAGESSE, LE VERBE DE YHWH
Justin fait la conclusion de son analyse de la façon suivante : « … avant toutes choses Dieu a engendré de lui-même dès le commencement une vertu, une intelligence que l'Esprit saint appelle la gloire du Seigneur, et désigne souvent par le nom de Fils, de Sagesse, de Dieu, de Seigneur, de Verbe; celui à qui l'Écriture donne tous ces titres s'appelle lui-même chef suprême : c'est le nom qu'il a pris quand il s'est montré à Josué, fils de Nun, sous une forme humaine, car il a tous ces noms comme ministre des ordres de Dieu le père et né de ce père par sa volonté. Ce qui se passe en nous est un exemple de cette génération. La parole que nous proférons, nous l'engendrons sans rien perdre de nous-même, car la parole qui est en nous, je veux dire la raison, n'en est pas diminuée. C'est encore ce que nous voyons à l'égard du feu. Une flamme naît d'une autre, sans que la première en soit affaiblie ; la seconde existe et brille, sans diminuer celle à qui elle doit son existence et sa clarté. J'ai pour témoin de ce que j'avance le Verbe divin, le Dieu lui-même engendré du Père de toutes choses, le Verbe et la sagesse, la vertu et la gloire de ce Père tout-puissant. Écoutons ce que la Sagesse, le Verbe, dit par la bouche de Salomon » (Dialogue avec Tryphon, LXI, 1) :
« Lorsque je vous aurai annoncé ce qui arrive chaque jour, je reprendrai les choses depuis le commencement des siècles. Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies; avant ses œuvres j'étais. Dès l'éternité j'ai été sacrée, dès le commencement, avant que la terre fût. Les abîmes n'étaient pas, et j'étais engendrée, les sources étaient sans eaux. Les montagnes n'étaient pas encore affermies, j'étais engendrée avant les collines. Le Seigneur n'avait pas fait la terre, et les fleuves et les montagnes. Lorsqu'il étendait les cieux, j'étais là ; lorsqu'il entourait l'abîme d'une digue; lorsqu'il suspendait les nuées; lorsqu'il fermait les sources de l'abîme ; lorsqu'il donnait à la mer des limites, et les eaux ne les dépasseront pas ; lorsqu'il posait les fondements de la terre, alors j'étais auprès de lui ; nourrie par lui, j'étais tous les jours ses délices, me jouant sans cesse devant lui, me jouant dans l'univers ; et mes délices sont d'habiter avec les enfants des hommes. Maintenant donc, mes enfants, écoutez-moi : Heureux ceux qui suivent mes voies ! Écoutez mes leçons, et soyez sages, ne perdez pas une de mes paroles. Heureux l'homme qui m'écoute, qui passe les jours à l'entrée de ma maison, et qui veille au seuil de ma porte ! Celui qui me trouve, trouve la vie; son salut viendra du Seigneur. Mais celui qui pèche contre moi est le meurtrier de son âme, tous ceux qui me haïssent aiment la mort. » (Pr 3, 22-36)
Ce texte faisant partie du canon juif base du Dialogue avec Tryphon. Il décrit la Sagesse créatrice. La Sagesse étant - par ailleurs - assimilée au Verbe de Dieu dans l’Ancien Testament. Pour les Juifs la Sagesse comme le Verbe de Dieu sont incréés.
De même pour les chrétiens. Mais - en plus - les chrétiens identifient la Sagesse et le Verbe de Dieu au Messie : Jésus, Fils unique engendré, Sauveur venu dans la chair, mort et ressuscité pour la rémission des péchés. Ainsi la même base scripturaire devient une interprétation chrétienne.
(Il manque une partie du développement de Justin, car trois paragraphes du texte en grec ne sont pas traduits en français dans mon lien. Je ne sais les traduire )
Roque- Messages : 5064
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Re: La manifestation divine
Lesquels ?Roque a écrit:trois paragraphes du texte en grec ne sont pas traduits en français dans mon lien
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Re: La manifestation divine
Après vérufication par le numérotation, tous les paragraphes y sont, mais il y a un décalage de la mise en page. Merci quand même !-Ren- a écrit:Lesquels ?Roque a écrit:trois paragraphes du texte en grec ne sont pas traduits en français dans mon lien
Roque- Messages : 5064
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Re: La manifestation divine
Assalam,
Merci Roque pour ces explications.
Je repasse plus tard lire attentivement
Bonne journée insh'Allah
Merci Roque pour ces explications.
Je repasse plus tard lire attentivement
Bonne journée insh'Allah
titou2- Messages : 325
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