Islamistes au Mali
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Re: Islamistes au Mali
Roque a écrit:Pour quelques tombeaux détruits on parle de " crime de guerre " et on reste là à écouter ces fadaises ! Ce sont les mêmes qui se foutent éperduement de la religion en Europe qui se penchent avec condescendance sur le patrimoine défunt de Tombouctou. Quand on parle de " crime de guerre " les salafistes armés du MUJAO, d'AQMI ou de BOKO HARAM - doivent se fendre la poire et trouver en retour que ces occidentaux sont vraiment complètement fous ! Le seul avantage de tout ça, c'est qu'on commence à s'agiter parmi les barons en dentelle de l'ONU.
On va mobiliser " nos gens " et les envoyer au massacre, c'est vraiment plaisant, n'est-il pas marquise ?
Un autre son de cloche. Etendu sur RFI de la bouche d'un ambassadeur mauritanien (un Sidi Ould quelque chose ... j'ai oublié) : ces destructions de mosquées et tombeaux maraboutiques seraient un message d'égalitérisme pouvant être capté comme tel par les populations les plus pauvres. C'est à dire qu'elles peuvent être interprètées comme une atteinte aux familles aristocratiques et maraboutiques qui tiennent ces sociétés sous leur pouvoir. Le message serait donc celui d'un Islam subversif de la société musulmane de Tombouctou, Gao et Kidal - elle-même. Rien à voir, bien entendu avec la conservation du patrimoine de l'humanité, c'est plus ou moins une fiction pieuse par ailleurs.
Pourquoi les salafistes s'attaquent aux mausolées
http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2705p063.xml0/libye-mali-tunisie-libertepourquoi-les-salafistes-s-attaquent-aux-mausolees.html
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Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/01/14/au-mali-bamako-salue-l-intervention-des-troupes-francaises_1816564_3212.html(...) Au-delà de la peur des bombes, la crainte des représailles, après neuf mois d'administration par des groupes armés qui ont multiplié les exactions, les pillages ou les mauvais traitements, se répand dans les villes du Nord. A Tombouctou, où les combattants d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et leurs alliés d'Ansar Eddine sont revenus après l'échec de l'offensive vers Sévaré, un exode de civils a commencé. "Les gens à peau claire, touareg ou arabes, fuient la ville de peur de subir des vengeances si les islamistes s'en vont, assure une source, de peur d'être confondus avec eux"
"Les violences dans le cadre d'amalgames, c'est le grand risque d'une opération militaire dans la région, et on le savait : il y a une telle accumulation de haines que des groupes ethniques risquent d'être visés collectivement. A Sévaré, dimanche, des Peuls ont été frappés dans des maisons et même dans des mosquées par des militaires qui les accusent d'être des complices des groupes islamistes simplement parce que ces mouvements recrutent parmi les Peuls", s'alarme Charles Grémont, chercheur au CNRS, spécialiste du Mali (...)
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Re: Islamistes au Mali
Guerre de la communication, information soigneusement filtrée comme d'hab !
Après l'attaque sur Konna, les djihadistes étaient à Diabali lundi. On ne sait pas encore s'il s'agit d'une contre-offensive ou d'évitement en se cachant dans les villages comme l'a fait Khadafi en Lybie. La colonne de Konna étant pratiquement détruire, restent deux autres colonnes : celle qui s'est infiltrée dans Diabali et une autre plus à l'est vers Ansango.
La diplomatie algérienne désireuse de privilégier la voie de la négociation pour tenter de retourner la groupe Ansar Din de Iyad Ag Ghali (les touaregs pour l'indépendance de l'Azawad ou MNLA) s'est vu obligée de soutenir l'intervention française - l'ex-colonisateur. Bien lui en a pris car la présence des djihadistes simultanément à Konna et Diabali était propre à prendre en tenaille sans délai la ville de Sévaré seule dotée d'un aéroport et future base opérationnelle de la MISMA (coalition de la CDEAO). La prise de cette ville aurait anéanti le plan de la coalition. L'avancée tout aussi probable des djihadistes et leur entrée dans Bamako leur aurait livré plusieurs milliers d'otages européens et émricains
Pour mémoire il y a eu à Diabali le massacre de 16 touaregs voulant se rendre en Mauritanie par l'armée malienne le 08 septembre 2012.
http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=21776:plusieurs-touareg-tues-par-des-hommes-en-uniforme-de-larmee-a-diabali&catid=53:war-news
Après l'attaque sur Konna, les djihadistes étaient à Diabali lundi. On ne sait pas encore s'il s'agit d'une contre-offensive ou d'évitement en se cachant dans les villages comme l'a fait Khadafi en Lybie. La colonne de Konna étant pratiquement détruire, restent deux autres colonnes : celle qui s'est infiltrée dans Diabali et une autre plus à l'est vers Ansango.
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/01/15/la-guerre-d-evitement-des-djihadistes-au-mali_1817061_3218.htmlLES DIFFÉRENTS GROUPES COMPTENT 2 000 À 3 000 COMBATTANTS
Deux autres groupes s'étaient constitués initialement. Le premier vers l'ouest, fort peut-être de 70 pick-up. C'est une partie de ces hommes qui a fait route vers Diabali lundi et pris la ville. Au moment où ils se retiraient de leurs capitales du nord, un groupe d'éléments islamistes a pris cette minuscule ville du sud. La position, tenue jusqu'ici par l'armée malienne, se trouve à l'extrémité nord de l'Office du Niger, une longue retenue d'eau utilisée pour irriguer les rizières, célèbre pour la densité de ses nuages de moustiques, mais proche du Mali "utile".
Les premiers éléments ont stoppé leurs pick-up et ont marché vingt kilomètres à pied avant d'entrer par surprise dans la ville, et d'y être rejoints par le reste de leurs forces. L'armée malienne n'a pu opposer qu'une résistance symbolique. Une vingtaine de ses hommes sont prisonniers des islamistes, qui pourraient appartenir à la katiba ("brigade") d'Abou Zeid. D'autres éléments de ce groupe fragmenté, selon des sources concordantes, menaceraient aussi la région de Nara, également contrôlée jusque-là par l'armée malienne. Si cela se confirme, les islamistes s'offriront l'ouverture d'un couloir en plein sud, à 150 kilomètres de Ségou, et à moins de 500 kilomètres au nord de Bamako.
Une troisième poche de combattants islamistes, passée inaperçue jusqu'ici, se trouve à l'autre extrémité du pays, au sud de Gao, dans les environs d'Ansongo. Elle serait forte d'une cinquantaine de pick-up, et fait barrage à une éventuelle tentative du colonel El Hadj ag Gamou, l'officier loyaliste malien qui a installé ses forces (surtout des Touareg) au Niger, en vue d'une nouvelle offensive. Les différents groupes, même écornés par les premières frappes, compteraient 2 000 à 3 000 hommes. Leur guerre ne fait que commencer.
La diplomatie algérienne désireuse de privilégier la voie de la négociation pour tenter de retourner la groupe Ansar Din de Iyad Ag Ghali (les touaregs pour l'indépendance de l'Azawad ou MNLA) s'est vu obligée de soutenir l'intervention française - l'ex-colonisateur. Bien lui en a pris car la présence des djihadistes simultanément à Konna et Diabali était propre à prendre en tenaille sans délai la ville de Sévaré seule dotée d'un aéroport et future base opérationnelle de la MISMA (coalition de la CDEAO). La prise de cette ville aurait anéanti le plan de la coalition. L'avancée tout aussi probable des djihadistes et leur entrée dans Bamako leur aurait livré plusieurs milliers d'otages européens et émricains
Pour mémoire il y a eu à Diabali le massacre de 16 touaregs voulant se rendre en Mauritanie par l'armée malienne le 08 septembre 2012.
http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=21776:plusieurs-touareg-tues-par-des-hommes-en-uniforme-de-larmee-a-diabali&catid=53:war-news
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Re: Islamistes au Mali
"Plus rapide encore que le déclenchement de la guerre, la propagande de guerre française a démarré à vitesse supersonique !" ( http://www.rue89.com/2013/01/14/mali-le-demarrage-supersonique-de-la-propagande-238574 )Roque a écrit:Guerre de la communication, information soigneusement filtrée comme d'hab
"il est une nouvelle fois démontré que l’atome, et la raison d’Etat qui l’entoure, ne nuit pas seulement à l’environnement et aux êtres vivants mais aussi à la démocratie" ( http://www.rue89.com/2013/01/15/securiser-le-mali-ou-assurer-notre-approvisionnement-en-uranium-238620 )
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Re: Islamistes au Mali
De l'uranium au Mali ... tout s'explique !
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Re: Islamistes au Mali
Pas loin, en tout cas... http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202497825152-mali-des-enjeux-strategiques-plutot-qu-economiques-a-l-intervention-528331.phpRoque a écrit:De l'uranium au Mali
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Re: Islamistes au Mali
chat noir a écrit:A quoi joue le régime algérien ? quand on sait son role dans les massacres attribués aux groupes armés manipulés par les services secrets de l armée algérienne. Les tombes des moines de Tibérrine ne sont pas encore sèches, que voilà nos groupes sous un autre nom, vont faire chanter encore les autorités françaises.
Pour ceux qui connaissent la région où la prise d otages a eu lieu, In Aménas , abrite une des plus grande caserne de l armée, située dans la '4 eme région militaire.
Dites moi comment on ne voit pas une colonne de pick up venant du Mali, avancer vers une plate forme pétrolière située dans une zone interdite alors que l on dispose de radar, d hélico, de jumelle, de sentinelles.........
En effet je me suis posé la question!
Ceci dit
Je ne comprend pas trop la stratégie! D'un coté on arme et on fournie l'emballage idéologique wahabo salafiste à des djihadistes, que l'on bombarde ensuite!
A part pour détruire l'Islam paisible d'inspiration soufi des peuples de la région pour lui substituer un islam littéraliste rigoriste , je ne comprend pas la manœuvre! Cette hypothèse farfelue semble fournir une motivation bien dérisoire pour être envisageable .
Mais quelque soit l'issue du conflit une chose est certaine à Tombouctou , rien ne sera plus comme avant.
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Re: Islamistes au Mali
Entendu un commentaire d'un politilogue algérien, ex-cadre de l'armee algérienne (Mohamed .... ) sur Radio France Internationale (RFI):
- Les assaillants ne sont pas venus du Mali, mais de la région même ;
- Le blanc seing donné à l'armée française pour le survol de son territoire a déclenché l'hostilité d'une partie de la population ;
- C'est une " première " dans le Sahara - car même pendant les années noires le " sahara utile " n'a jamais été touché par le terrorisme ;
- L'Etat algérien a voulu marquer son autonomie pour redorer son image vis à vis des mécontents de l'intérieur, c'est pourquoi il a fait cavalier seul ;
- La fermeture de la frontière sur 2.000 Km est un peu une fiction : isoler les deux zones Mali / Algérie, donc les deux terrorismes est un voeux pieux et l'Algérie se retrouve dans le bain, touchée dans ses intérêts vitaux (gaz, pétrole) ;
- Effectivement plus rien ne sera pareil, la question du régime politique et de sa réactivité générale (sociale, économique, etc) est implicitement posée ...
Mon avis : je pense que suivre des colonnes de 3 à 4 véhicules surtout s'ils se dispersent un peu est quasi impossible dans ces zones - même avec les techniques moderne (satellites, drones). Il n'y a que la surveillance " au sol " par des nomades (par exemple) qui est sûre à condition de couvrir tout le territoire (impossible).
Cette attaque avec prise d'otages massive me fait penser à certaines actions des " tchétchènes " (école de Beslan 2004, opéra de Moscou 1990 ?)
Tout le monde a ses propres incohérence, ce qui se passe au Mali est un effet indirect de la guerre en Lybie.
Les terroristes n'ont qu'une idée : imposer leur vision des choses, il n'y a dans leur esprit pas de calcul négatif sur l'Islam en général.
Il peuvent se tromper comme ils semblent qu'ils se trompent dans leur choix tactiques : la guerre à découvert et fixée dans des villages ne leur est pas aussi favorable que dans les montagnes très mobile (première erreur), le déclenchement en Algérie risque de renforcer considérablement la coalition contre eux (seconde erreur), alors que l'ensemble des européens était d'avis de s'impliquer le moins possible (cf. : l'inénarrable Catherine Ashton Ministre des Affaires Etrangères UE à Bruxelles, exemple typique de cruche oligocratique.)
- Les assaillants ne sont pas venus du Mali, mais de la région même ;
- Le blanc seing donné à l'armée française pour le survol de son territoire a déclenché l'hostilité d'une partie de la population ;
- C'est une " première " dans le Sahara - car même pendant les années noires le " sahara utile " n'a jamais été touché par le terrorisme ;
- L'Etat algérien a voulu marquer son autonomie pour redorer son image vis à vis des mécontents de l'intérieur, c'est pourquoi il a fait cavalier seul ;
- La fermeture de la frontière sur 2.000 Km est un peu une fiction : isoler les deux zones Mali / Algérie, donc les deux terrorismes est un voeux pieux et l'Algérie se retrouve dans le bain, touchée dans ses intérêts vitaux (gaz, pétrole) ;
- Effectivement plus rien ne sera pareil, la question du régime politique et de sa réactivité générale (sociale, économique, etc) est implicitement posée ...
Mon avis : je pense que suivre des colonnes de 3 à 4 véhicules surtout s'ils se dispersent un peu est quasi impossible dans ces zones - même avec les techniques moderne (satellites, drones). Il n'y a que la surveillance " au sol " par des nomades (par exemple) qui est sûre à condition de couvrir tout le territoire (impossible).
Cette attaque avec prise d'otages massive me fait penser à certaines actions des " tchétchènes " (école de Beslan 2004, opéra de Moscou 1990 ?)
Tout le monde a ses propres incohérence, ce qui se passe au Mali est un effet indirect de la guerre en Lybie.
Les terroristes n'ont qu'une idée : imposer leur vision des choses, il n'y a dans leur esprit pas de calcul négatif sur l'Islam en général.
Il peuvent se tromper comme ils semblent qu'ils se trompent dans leur choix tactiques : la guerre à découvert et fixée dans des villages ne leur est pas aussi favorable que dans les montagnes très mobile (première erreur), le déclenchement en Algérie risque de renforcer considérablement la coalition contre eux (seconde erreur), alors que l'ensemble des européens était d'avis de s'impliquer le moins possible (cf. : l'inénarrable Catherine Ashton Ministre des Affaires Etrangères UE à Bruxelles, exemple typique de cruche oligocratique.)
Dernière édition par Roque le Jeu 17 Jan - 20:42, édité 1 fois
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Re: Islamistes au Mali
Pour moi, j'adhère à la remarque d'Idriss d'une manière différente : je pense surtout à la blessure causée par la destruction des mausolées. Non pas pour eux mêmes, mais pour l'atteinte faite à la vie spirituelle des gens qui y vivaient. Moi qui me bats pour sauver de la ruine la petite église de mon village, non pour elle-même, mais pour la place qu'elle a dans le coeur de tous ces habitants, passés, présents, à venir, je ne peux qu'être touché par ce vandalisme. Tout comme je le suis par la façon dont les saoudiens détruisent tous les vestiges de leur propre religion depuis que les USA leur ont donné tout pouvoir sur la péninsule arabique...Roque a écrit: Effectivement plus rien ne sera pareil, la question du régime politique et de sa réactivité générale (sociale, économique, etc) est implicitement posée
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Re: Islamistes au Mali
suite sur http://www.tariqramadan.com/spip.php?article12693Tariq Ramadan a écrit:Le monde observe, et la classe politique française semble unanime sur le principe d’une intervention militaire au Nord du Mali contre les « islamistes », « jihadistes », « extrémistes ». D’aucuns reprochent certes au gouvernement de s’être engagé seul mais ils estiment « juste » la décision de mener une action militaire. Le Président français, François Hollande, qui semblait perdu au cœur d’un gouvernement confus, redore son blason et se refait une image d’homme d’Etat, de chef de guerre, qui veut « détruire l’ennemi », « l’empêcher de nuire ». C’est donc au Nord du Mali que la France voit se refléter, enfin, l’image d’un Président fort, déterminé, installé à Paris.
Il faut commencer par le commencement et prendre une position claire. L’idéologie et les pratiques des réseaux et groupuscules salafi jihadistes et extrémistes sont à condamner de la façon la plus ferme. Leur compréhension de l’islam, leur façon d’instrumentaliser la religion et de l’appliquer en imposant des peines physiques et des châtiments corporels de façon odieuse est inacceptable. Encore une fois la conscience musulmane contemporaine, et internationale, doit s’exprimer haut et fort, le dire et le répéter, cette compréhension et cette application de l’islam sont une trahison, une horreur, une honte et les premiers à devoir s’y opposer devraient être les musulmans eux-mêmes et les Etats des sociétés majoritairement musulmanes. Politiquement, intellectuellement et avec toute la force de leur conscience et de leur cœur. Cette position ne doit souffrir aucune compromission.
A cette ferme position de principe, il faut ajouter l’analyse géostratégique et éviter de confondre la clarté de la position morale avec la naïveté d’une position politique binaire simpliste : être contre les extrémistes jihadistes reviendrait-il donc forcément à être en accord avec la politique française dans la région ? L’expression « Etre avec nous ou contre nous » de George W. Bush est fondamentalement fausse et dangereuse dans sa substance autant que dans ses conséquences. Derrière l’engagement « noble » de la France aux côtés des peuples africains en danger, il demeure certaines questions qu’il faut poser explicitement (...)
L’absence de données économiques et géostratégiques dans la présentation politique et médiatique des faits est troublante. On ne dit rien, en sus, de l’histoire longue, et plus récente, des alliances de la France avec les gouvernements maliens successifs. Tout se passe comme si la France exprimait soudain sa solidarité politique de façon gratuite, généreuse et sans calcul. Or dans les coulisses des bouleversements politiques récents, la France n’a eu de cesse d’interférer, de faire pression, d’écarter les acteurs maliens gênants (politiques ou militaires) et de créer des alliances utiles, aux sommets de l’Etat comme sur les terrains tribal, civil et militaire. Amadou Toumani Touré, renversé par un coup d’Etat le 22 mars 2012, a été grandement fragilisé et isolé après la chute du colonel Kadhafi. Il semble avoir payé le prix de sa politique vis-à-vis du Nord et de ses vues quant à l’attribution des futurs marchés d’exploitation pétrolière. Les liens (parfois difficiles) de la France avec l’organisation sécessionniste, « Le Mouvement National de Libération d’Azawad » (MNLA), ne sont un secret pour personne et permettaient d’établir une zone de fracture entre le Sud et le Nord du Mali bien utile à la lumière des visées d’exploitation de richesses minières très prometteuses. La présence de l’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et son alliance avec les tribus touaregs dans le Nord a été, depuis 3 ans (et davantage encore dans les faits), un autre facteur justificatif de la présence militaire française dans la région (...)
Le gouvernement français et les responsables des multinationales du gaz et du pétrole ont toujours, officiellement, relativisé ou minimisé les découvertes en matière de ressources minières dans la région sahélienne entre la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie (on a même parlé de « mirage malien »). Pourtant les données sont bien plus connues et certifiées qu’on ne le laisse entendre et Jean François Arrighi de Casanova, le directeur Afrique du Nord de Total, n’a pas hésité à parler « d’un nouvel Eldorado » avec d’immenses découvertes gazières et pétrolifères. La région n’a pas moins de cinq bassins des plus prometteurs. Le bassin de Touadenni, à la frontière mauritanienne, a déjà révélé l’importance de ses ressources. Il faut y ajouter les bassins du Tamesna et des Iullemeden (frontaliers avec le Niger), le bassin de Nara (proche de Mopti) et le graben de Gao. L’Autorité pour la Recherche Pétrolière (AUREP) confirme le potentiel du sous-sol du nord Mali en matière de ressources minières (essentiellement gaz et pétrole). Le Mali, la Mauritanie, l’Algérie et le Niger sont les premiers concernés et – avec la chute du colonel Kadhafi – les perspectives d’exploitation se sont ouvertes pour les compagnies françaises (au premier chef Total), italiennes (ENI) et algérienne (Sipex, filiale de Sonatrach) qui ont déjà investi plus de 100 millions de dollars (selon les estimations) en études et forages malgré les difficultés dues à l’aridité et à l’insécurité. Le peuple ami malien vaut bien que l’on défende son sang, sa liberté et sa dignité quand on sait, accessoirement, ce que peut recéler son désert de gaz et de pétrole. Ce ne sont pas les ressources minières du nord du Mali qui sont un mirage mais bien la réalité de la décolonisation (...)
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Re: Islamistes au Mali
Roque a écrit:
Cette attaque avec prise d'otages massive me fait penser à certaines actions des " tchétchènes " (école de Beslan 2004, opéra de Moscou 1990 ?)
Beslan c'est une histoire pas très claire.... quand à l'opéra de Moscou !
Mais saviez vous que l'islam pratiqué en Tchétchénie était sunnite d'inspiration soufi! Quasiment chaque musulman tchétchène était affilié à une tariqa Soufi !
- Spoiler:
- L'importance du facteur religieux a été rappelée lors de la prise d'otages du théâtre de la Doubrovka à Moscou, notamment à cause du port du voile par la plupart des femmes tchétchènes parmi les ravisseurs. Même si plus d'une personne y vit une collusion entre les Tchétchènes et le terrorisme, une majorité de Tchétchènes condamnèrent ce passage à l'acte et soulignèrent le caractère marginal du fondamentalisme islamique dans un pays de tradition essentiellement soufie.
Le soufisme, un courant de l'islam sunnite qui s'est implanté dans le Caucase du Nord-Est au début du XIXe siècle, prône un rapport mystique du fidèle à Dieu et s'accommode des coutumes locales, il préconise le rattachement de chaque fidèle à une vird (branche interne d'une confrérie), portant le nom d'un cheikh (maître spirituel). En Tchétchénie, l'allégeance religieuse se situe au niveau de deux confréries soufies : la Naqchabandiyya et la Qadiriyya. Ces deux confréries sont formées selon une structure hiérarchique, les adeptes étant rattachés à un maître spirituel. Alors que la Qadiriyya recommande le dhikr sous la forme de hadra ou de ‘imara (célébration chantée et dansée au cours de laquelle les fidèles entrent parfois en transe), la Naqchbandiyya pratique un dhikr intérieur (répétition silencieuse d'un mot ou d'une formule, pouvant amener à une transe intérieure). En général, les adeptes de la Naqchbandiyya sont pour la plupart des intellectuels alors que ceux de la Qadiriyya appartiennent à la classe paysanne.http://fr.wikipedia.org/wiki/Tch%C3%A9tch%C3%A9nie
Bref deux guerres civiles plus tard et l'infiltration de la résistance par les salafistes , la contamination idéologique wahhabo- litéraliste de l'islam tchétchène a profondément modifié les pratiques locales.
En Afghanistan Massoud appartenait à la confrérie Naqchbandiyya.....là encore le wahhabo-salafisme ( qui l'a éliminé) poursuit son œuvre de contamination....
Et aujourd'hui le sahel où l'islam c'est propagé essentiellement par l'intermédiaire des confréries soufis risque de subir le même sort.
Sans tombé dans le complotisme , sans idéaliser outre mesure un islam soufi qui a aussi ses travers , je constate tous de même que ces conflits ont pour conséquence un grave phénomène d'acculturation , voir de destruction de ce que ses sociétés pouvait avoir de "traditionnelles" au sens "Génonien" du terme au profit d'un islam littéraliste, proprement contre-initiatique ( pour reprendre une nouvelle fois la terminologie de Guénon ...)
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Re: Islamistes au Mali
-Ren- a écrit:suite sur http://www.tariqramadan.com/spip.php?article12693Tariq Ramadan a écrit:
Il faut commencer par le commencement et prendre une position claire. L’idéologie et les pratiques des réseaux et groupuscules salafi jihadistes et extrémistes sont à condamner de la façon la plus ferme. Leur compréhension de l’islam, leur façon d’instrumentaliser la religion et de l’appliquer en imposant des peines physiques et des châtiments corporels de façon odieuse est inacceptable. Encore une fois la conscience musulmane contemporaine, et internationale, doit s’exprimer haut et fort, le dire et le répéter, cette compréhension et cette application de l’islam sont une trahison, une horreur, une honte et les premiers à devoir s’y opposer devraient être les musulmans eux-mêmes et les Etats des sociétés majoritairement musulmanes. Politiquement, intellectuellement et avec toute la force de leur conscience et de leur cœur. Cette position ne doit souffrir aucune compromission.
[
J'étais justement entrain de me demander qu'elle analyse avait T.R de la situation et j'allais faire un tour sur son site quand j'ai vu ton post!
Et Bien T.R donne une réponse à mes questions...Même si je suis à moitié convaincu ( la crainte du complotisme....)
Tariq Ramadan a écrit: Certaines questions ne sont-elles pas légitimes au demeurant ? Nul ne peut nier l’existence de groupes violents extrémistes et radicalisés qui ont une compréhension coupable et inacceptable de l’islam. Nous l’avons dit, il faut les condamner. Il faut constater que ces groupes ont des stratégies politiques contradictoires et ont une fâcheuse tendance à s’installer aux lieux exacts où les ressources minières sont un enjeu capital. On le savait en Afghanistan (dans une région immensément riche de pétrole, gaz, or, lithium, etc.) et voilà – on ne comprend pas bien pourquoi – que les « fous » extrémistes s’installent dans le Sahel malien pour y appliquer leur « shari’a » inhumaine et si peu islamique. Dans le Sahel désertique ! Que l’on nous entende bien, il n’y a pas doute sur l’existence de ces groupuscules extrémistes mais il y a des questions légitimes sur leur infiltration possible (les services de renseignements américains, comme européens, ont admis faire usage de l’infiltration en s’appuyant sur des agents instigateurs). Leurs lieux d’installation et leurs méthodes d’opération pourraient bien être encouragés et orientés : on le savait avec George W.Bush, on le voit au Mali, on peut faire un usage utile « des terroristes ». Un chef militaire malien nous disait son trouble lors de notre dernière visite : « On a ordre de les exterminer, de les ‘détruire’ (sic), même quand ils sont désarmés. Pas de prisonniers ! On fait tout pour les rendre fous et les radicaliser ». Etonnante stratégie de guerre en effet. Plus largement, le Canard Enchaîné révèle que l’allié de la France, le Qatar, aurait signé un accord avec Total – quant aux exploitations du Sahel – et, paradoxalement, soutiendrait financièrement et logistiquement des groupes radicalisés tels que « les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi et Mujao (djihad en Afrique de l’Ouest) ». Si les faits sont avérés, s’agirait-il d’une contradiction ? Ou alors d’une façon d’encourager et de pousser les pyromanes (extrémistes) afin de rendre utile, nécessaire et impérative l’action des pompiers (français) ? Une répartition des rôles entendue, particulièrement efficace, et tellement cynique.
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Re: Islamistes au Mali
Pour répondre aux propagandes "salafistes" qui, selon elles, l'islam interdirait les mausolées :
http://www.tidjaniya.com/tidjaniya-faq-68.php
http://www.aslama.com/forums/showthread.php/39519-les-wahhabites-avaient-ils-raison
Quoi qu'il soit, tant que l'idolâtrie et le luxe sont absents des mausolées et des pratiques qui s'y associent, cela reste conforme à la Sharî'ah et donc à l'islam.
Un verset du Coran légitime aussi ce genre d'édifices.
D'autant plus que les Prophètes, les Saints et les Vertueux sont des supports de la Barakâh Divine sur terre, formant une protection spirituelle contre les diverses influences sataniques parmi les hommes et les djinns. Les détruire revient à priver les gens de la Barakâh d'Allâh et donc à les exposer à différents maux (comme on peut le voir en Arabie, en Lybie, ou au Mali plus récemment). Pour ceux qui seraient tombés dans l'idolâtrie, il suffirait de leur priver l'accès temporairement aux tombes, à les instruire sur les dangers de l'idolâtrie et des règles à suivre, car la visite des tombes est une injonction du Prophète (saws). Il est absurde de détruire des mosquées, des maisons ou des universités car des gens commettraient des péchés, l'idolâtrie ou seraient ignorants. Il en va de même pour les mausolées. L'ignorance et le mal doivent être combattus à leurs racines (causes), par l'éducation, car sinon, l'ignorance existera toujours et ira se greffer ailleurs (dans d'autres activités).
Seul l'idolâtrie et l'exagération ont été explicitement et fortement interdit au sujet des tombes et de la Création d'Allâh de façon générale. La visite pieuse, le recueillement de la Barakâh par le tawassûl et le tabarrûk n'ont pas été interdit et étaient abondamment pratiqué par les salafs, se basant sur le Qur'ân et la Sunnah pour cela. Quoi qu'il en soit, les visites pieuses sont licites d'après les paroles du Prophète (saws), de même que l'édification modérée et pieuse de certains mausolées, tant que l'idolâtrie, l'exagération et le luxe ne s'y mêlent pas, et cette position est conforme au Coran, à la Sunnah, à la pratique des salafs et aux finalités de la Sharî'ah.
Les mausolées existaient tout au long de l'histoire de l'islam, et déjà à l'époque des premiers musulmans, et si jamais les savants ne s'étaient prononcés sur le caractère illicite de ce genre de pratiques, c'est que cela était autorisé (au pire, il s'agirait d'une divergence acceptable), et ce n'est pas à une poignée d'ignorants de prétendre suivre les salafs dans leur pratique, alors que ceux-ci n'ont pas détruit de mausolées appartenant à des Prophètes ou à des Saints...
Ce discours est devenu malheureusement une chose courante et ces personnes ne font que répéter les dires de certains. Ces propos sont présentés comme étant unanimement confirmés depuis toujours dès l’époque du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), par les Compagnons ainsi que les pieux ancêtres, et non comme une simple opinion parmi d’autres. Le pire c’est que cela fut inséré dans un système de croyances leur autorisant d’accuser des musulmans de mécréance et d’associateurs, et cela est devenu si banal que même des savants émérites de l’illustre université d’Al Azhar, ayant une opinion contraire à la leur, sont traités de « Qoubouri » (adorateurs des tombes), qu’Allah leur pardonne ainsi qu’à nous.
Pourtant ces allégations ne sont à l’origine que l’avis très controversé d’une minorité de savants attachés à l’école juridique de l’Imam Ahmed ibn Hanbal (qu’Allah l’agrée), avant d’être repris plus récemment sous forme d’idéologie par certains mouvements musulmans. Leurs arguments sont l’interprétation des Hadith prophétiques selon ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) qui a dit que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Allah a maudit les juifs et les chrétiens, car ils ont pris les tombes de leurs prophètes pour lieux de Cultes (Masajidan).» (Boukhari et Mouslim) Et aussi le hadith de Abou Houreyra (qu’Allah l’agrée) qui a dit que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Ô Allah, fais que ma tombe ne soit pas idolâtrée ! Allah maudit les gens qui prennent les tombes de leurs prophètes pour des lieux de prière. » (Tabaqat el Koubra de Ibn Sa’d)
http://www.tidjaniya.com/tidjaniya-faq-68.php
Selon Kharija ibn Zayd, il a dit " lorsqu'on était jeune, à l'époque de `Uthmân - radhi Allâhu `anhu - on essayait de voir qui peut sauter sur la tombe de `Uthmân ibn Madghûn - radhi Allâhu `anhu - . "
Je dis carsa tombe était très haute car le Prophète avait mit juste a côté d'elle une grande pierre pour qu'elle soit connue. Et à l'époque des Khulafa, on a reconstruit la tombe sur cette pierre que le Prophète a mit car celui qui rapporte cette parole ne dit pas " on saute sur la pierre " mais sur la tombe, donc on a construit sur la tombe comme le dit Sheykh El-Ghumari .
وقال ابن أبي شيبة في المصنف : حدثنا وكيع عن أسامة بن زيد عن عبد الله بن أبي بكر ، قال رأيت قبر عثمان بن مظعون مرتفعاً ، فهذا صريح في أنه كان مبنياً بناء مرتفعاً
ibn Abî Shayba a dit dan son musannaf waki` , nous a rapporté de Ussama ibn Zayd qui a rapporté de `Abdullâh ibn Abî Bakr qui a dit j'ai vu la tombe de `Uthmân ibn Madghûn élevée.
Sheykh El-Ghimari dit : cela est une preuve que cette tombe était une construction élevée.
قال ابن حزم في المحلى : فإذا بني عليه بيت أو قائم لم يكره ذلك اهـ
Ibn Hazm a dit dans le Muhallâ : s'il est construit sur une tombe une maison ou une construction, cela n'est pas déconseillé. ( donc c'est jâ'iz ).
وقال ابن مفلح في كتاب الفروع من فقه الحنابلة : وذكر صاحب المستوعب والمحرر : لا بأس بقية وبيت وحظيرة في ملكه لأن الدفن فيه مع كونه كذلك مأذون فيه اهـ وهو قول ابن القصار وجماعة من المالكية كما حكاه الحطاب في شرح المختصر
Ibn Muflih a dit dans son ouvrage Les furû` du Fiqh Hanbalite, qu'il est cité dans le livre du Mutaw`ib et le Muharrar que c'est autorisé et qu'il n' y a pas de mal de construire une coupole ou une chambre "dans son terrain où il est enterré" car l'enterrement en cette état dans cette endroit est autorisé et c' est l'avis de ibn El-Qassar et un groupe de malikite comme l'a rapporté l'imâm El-Hattab sur son commentaire du célèbre Mukhtassar khalîl.
وهذا في حق عامة الناس وأما الأولياء والصالحون فنص جماعة على جوازه ، بل استحبابه في حقهم تعظيماً لحرمتهم وحفظاً لقبورهم من الامتهان والاندثار الذي يعدم معه الانتفاع بزيارتهم والتبرك بهم .
le grand Hafid Ahmad El-Ghimari ajoute et cela concerne le commun des gens. Mais en ce qui concerne les savants et les Awliyâ', il est rapporté par un groupe qu'il est autorisé, voir même recommandé par respect à eux, et par protection à leurs tombes pour qu'elles ne disparaissent pas car avec leur disparition, nous serons privé de leur ziyâra ( visite ) et donc de leur Barakâ.
وقد أفتى العز بن عبد السلام بهدم القباب والبيوت والأبنية الكثيرة الواقعة في قرافة مصر ، لأنها واقعة في أرض موقوفة على دفن المسلمين واستثنى من ذلك قبة الإمام الشافعي قال : لأنها مبنية في دار ابن عبد الحكم وهذا منه ذهاب إلى جواز بناء القباب على مثل قبر الإمام الشافعي ( رضي الله عنه ) إذا كان ذلك في الملك ولم يكن في أرض الحبس
L' imâm El-`Izz ibn `Abdessalâm a fait une fatwa de détruire les coupoles et les constructions ainsi que les maisons construites sur un terrain public en Egypte, car ce terrain avait un propriétaire qui a fait que cette terre doit être destinée pour enterrer les musulmans. Et il a évité par sa fatwa la tombe de l' imâm Ash-Shâfi`î . Il a dit car elle est construite dans une maison de ibn `AbdelHakam, et cela est de sa part une autorisation de laisser construire des coupoles sur des tombes comme celle de l' imâm Ash-Shâfi`î, si la tombe est dans un terrain qui appartient à une personne et non pas dans un terrain public.
http://www.aslama.com/forums/showthread.php/39519-les-wahhabites-avaient-ils-raison
Quoi qu'il soit, tant que l'idolâtrie et le luxe sont absents des mausolées et des pratiques qui s'y associent, cela reste conforme à la Sharî'ah et donc à l'islam.
Un verset du Coran légitime aussi ce genre d'édifices.
D'autant plus que les Prophètes, les Saints et les Vertueux sont des supports de la Barakâh Divine sur terre, formant une protection spirituelle contre les diverses influences sataniques parmi les hommes et les djinns. Les détruire revient à priver les gens de la Barakâh d'Allâh et donc à les exposer à différents maux (comme on peut le voir en Arabie, en Lybie, ou au Mali plus récemment). Pour ceux qui seraient tombés dans l'idolâtrie, il suffirait de leur priver l'accès temporairement aux tombes, à les instruire sur les dangers de l'idolâtrie et des règles à suivre, car la visite des tombes est une injonction du Prophète (saws). Il est absurde de détruire des mosquées, des maisons ou des universités car des gens commettraient des péchés, l'idolâtrie ou seraient ignorants. Il en va de même pour les mausolées. L'ignorance et le mal doivent être combattus à leurs racines (causes), par l'éducation, car sinon, l'ignorance existera toujours et ira se greffer ailleurs (dans d'autres activités).
Seul l'idolâtrie et l'exagération ont été explicitement et fortement interdit au sujet des tombes et de la Création d'Allâh de façon générale. La visite pieuse, le recueillement de la Barakâh par le tawassûl et le tabarrûk n'ont pas été interdit et étaient abondamment pratiqué par les salafs, se basant sur le Qur'ân et la Sunnah pour cela. Quoi qu'il en soit, les visites pieuses sont licites d'après les paroles du Prophète (saws), de même que l'édification modérée et pieuse de certains mausolées, tant que l'idolâtrie, l'exagération et le luxe ne s'y mêlent pas, et cette position est conforme au Coran, à la Sunnah, à la pratique des salafs et aux finalités de la Sharî'ah.
Les mausolées existaient tout au long de l'histoire de l'islam, et déjà à l'époque des premiers musulmans, et si jamais les savants ne s'étaient prononcés sur le caractère illicite de ce genre de pratiques, c'est que cela était autorisé (au pire, il s'agirait d'une divergence acceptable), et ce n'est pas à une poignée d'ignorants de prétendre suivre les salafs dans leur pratique, alors que ceux-ci n'ont pas détruit de mausolées appartenant à des Prophètes ou à des Saints...
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Re: Islamistes au Mali
Salam Ghazali
Une amie Shiite m' a racconté s'être rendu sur la tombe du Cheikh Hamallah ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheikh_Hamallah ) à Montluçon et y avoir ressenti une très forte Baraka! C'est d’ailleurs cette personne qui m' a fait découvrir le soufisme ...Elle a toujours respecté mon "orientation" sunnite. Comme quoi les divisions dans notre communauté musulmane ne sont pas toujours là où on croit .
Une amie Shiite m' a racconté s'être rendu sur la tombe du Cheikh Hamallah ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheikh_Hamallah ) à Montluçon et y avoir ressenti une très forte Baraka! C'est d’ailleurs cette personne qui m' a fait découvrir le soufisme ...Elle a toujours respecté mon "orientation" sunnite. Comme quoi les divisions dans notre communauté musulmane ne sont pas toujours là où on croit .
Idriss- Messages : 7127
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Re: Islamistes au Mali
Idriss a écrit:Salam Ghazali
Une amie Shiite m' a racconté s'être rendu sur la tombe du Cheikh Hamallah ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheikh_Hamallah ) à Montluçon et y avoir ressenti une très forte Baraka! C'est d’ailleurs cette personne qui m' a fait découvrir le soufisme ...Elle a toujours respecté mon "orientation" sunnite. Comme quoi les divisions dans notre communauté musulmane ne sont pas toujours là où on croit .
Aleykoum salam Idriss.
Ton amie n'est pas la seule à affirmer cela. De nombreux témoignages affirment à peu de chose près la même chose (tombe du Prophète Muhammad, du Saint Ibn 'Arabî, de Rûmî, Al Iskandarî, An-Nawawî, etc.). Certains rapportent même que certaines maladies physiques (problèmes de peau, paralysie, cécité, ...) ou psychologiques (maux de tête, dépression, ...) ou encore psychiques/mentales (possession, troubles psychiques ou autres) ont été guéries lorsqu'ils étaient à proximité de la tombe d'un Prophète ou d'un Saint. Au Maghreb aussi (Maroc, Algérie, Tunisie, ...) les mêmes témoignages (anciens et contemporains) se rejoignent là-dessus.
Il y a, au Maroc, et plus précisément à Fès, le cas du Saint Moulay Idrîs, le Saint-Patron de la ville de Fès, où son corps avait été exhumé trois siècles après sa mort en parfait état de conservation, qui est le résultat d'un effet physique de la barakâh puissante dont le Saint homme est le support, alors qu'en temps normal, le corps humain doit se décomposer.
"Mais en 841/1437, comme on procédait à la réparation de la Mosquée des Chorfa, on découvrit le tombeau du saint (Moulay Idrîs II), et aussi son corps en parfait état de conservation (3). Ce prodige ranima aussitôt le culte tombé en désuétude. Les Sa’diens firent agrandir le cimetière privé (rawda) où reposait l’illustre déppouille ; de 1130 à 1132/1717-1719, les habitants de Fès travaillèrent gratuitement à l’édification du mausolée actuel (Kobba), à l’instigation du sultan Moulay Isma’il (4) ; enfin en 1240/1824, le sultan Moulay ‘Abderrahman fit bâtir la mosquée neuve (Jama’Jdid)."
(3) Cf. Mohammed b. Ja’far el-Kattani, El-azhar el-‘atirat, lithographié à Fès en 1314 H.
(4) On raconte même que le souverain fit exhumer le corps pour s’assurer personnellement de son authenticité. Il le trouva dans le même état de parfaite conservation que trois siècles auparavant, au point qu’ayant appuyé son pouce sur la joue du saint, il y distingua la marque fugitive qui serait apparue sur un organisme vivant. Je dois ce renseignement et plusieurs de ceux qui vont suivre à l’aimable obligeance de mon ancien élève et ami, le shérif Si Mohammed b. Dris Drisi, descendant de Moulay Idris. (Fès avant le protectorat, étude de Roger Le Tourneau datant de 1949).
La protection des Chorfa de Moulay Idrîs était quelque chose de véritablement sacré dans l’Ordre traditionnel marocain avant le Protectorat Français (1912-1956). Même un sultan paré du titre de Commandeur des Croyants (amîr al-mu’minîne) était « soumis » à cet ordre traditionnel : le pouvoir temporel doit être normalement soumis à l’Autorité spirituelle et non l’inverse. Ceci est un impensable à l’époque moderne où le renversement de l’Ordre normal des choses a fait oublier cet état traditionnel. Qui se souvient aujourd’hui du « coup de la planchette ou louha » ? Une technique ancienne utilisée par ceux qui comprenaient les modalités d’action des influences spirituelles ou barakât et à une époque où le Droit sacré était encore respecté. Cette méthode permettait de façon exceptionnelle d’étendre le Droit sacré relatif au respect absolu de l’enceinte sacrée (haram) du mausolée à son corps physique lorsqu’on se déplaçait en dehors de cette enceinte. Cette méthode était utilisée par les réfugiés chez l’Autorité spirituelle qui voulaient sortir négocier avec le pouvoir temporel.
"Les Chorfa de Moulay Idris accueillent les réfugiés, mais ne les entretiennent pas ; aussi doivent-ils se faire apporter du dehors leur nourriture et tout ce dont ils ont besoin (…)
Il devient parfois indispensable cependant que tel ou tel réfugié quitte son asile, au moins pour quelques heures, soit que l’état des négociations nécessite une entente directe, soit que la procédure judiciaire exige un interrogatoire ou une confrontation. Les Chorfa ont donc inventé un moyen d’étendre provisoirement leur protection au-delà de l’enceinte sacrée ; il confient à celui qui doit sortir une planchette d’écolier coranique (louha) qui, dit-on, fut autrefois celle de Moulay Idrîs ; le réfugié la serre sous ses vêtements et part, accompagné du mokaddem lui-même ou d’un employé du sanctuaire ; si plusieurs réfugiés doivent sortir en même temps de l’enceinte, le mokaddem les escorte, portant la planchette sacrée (3). En général, les négociations aboutissent et le réfugié est libre au bout de quelques jours."
(1) C’est ce moyen qu’employa Moulay ‘Abdelaziz pour s’emparer du meurtrier de Cooper. Il le fit persuader de sortir sous la protection de la planchette de Moulay Idrîs. Des soldats l’accompagnèrent jusqu’au Palais, comme si de rien n’était, mais lorsqu’il fut arrivé dans la cour de Dar el-makhzen, on lui arracha la planchette : le charme était rompu, on pouvait l’arrêter." (Fès avant le protectorat, étude de Roger Le Tourneau datant de 1949).
Mohammed Ben Ja’far Ben Driss al-Kattani avait écrit dans les Salwat al-anfâs les convenances propres à la visite des Saints (adab ziyara). On peut les retrouver résumées dans le livre Saints et sanctuaires de Fès (Faouzi Skali, p 43-45). Al-Kattani concluait justement que les gens ont plus souvent besoin du Adab de la Ziyara (visite) que de la ziyara elle-même.
La zaouia de Moulay Driss à Fès est aussi une mosquée. On entre du pied droit (la droite est associée à la Barakâh, tandis que la gauche est associée à la Justice, et ce, au sein de toutes les traditions spirituelles) en disant ce que l’on doit dire en pénètrant une mosquée.
A’ûzu bi-Llâh al-‘adhîm, wa bi-wajhihi al-karîm, wa sultânihi al-qadîm, mina ash-shaytân arrajîm.
Je prend refuge auprès d’Allâh le Magnifique, par Sa face de générosité et Sa puissance première contre Satan le lapidé.
Bismillah wa salât wa salâm ‘alâ rasûli Llâh.
Au nom de d’Allah et la prière et le salut sur l’Envoyé d’Allah.
Allahumma ftah lî abwâba rahmatik.
Dernière édition par Ghazali le Jeu 17 Jan - 22:47, édité 1 fois
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Re: Islamistes au Mali
On pourrait dire de même pour les divisions entre chrétiens et musulmansIdriss a écrit:Comme quoi les divisions dans notre communauté musulmane ne sont pas toujours là où on croit
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Re: Islamistes au Mali
Ce phénomène est rapporté de façon fréquente avec les saints chrétiens. L'ouverture de la tombe du défunt pour constater l'état conservé du corps fait partie de la procédure de canonisation des saints (voir le corps d'une sainte appelée Catherine Labouré morte en 1876 dans une chasse à la Chapelle dite de la Médaille Miraculeuse à Paris). Il y a aussi une histoire de la même nature chez un moine bouddhiste qui a demandé à ce qu'on ouvre sa tombe 75 ans après sa mort, et son corps était effectivement très bien conservé, photos à l'appui : on le voit assis en tailleur, la tête inclinée vers l'avant mais tout à fait identifiable avec des traits légèrement affaissés sans aucune décomposition !Ghazali a écrit:Il y a, au Maroc, et plus précisément à Fès, le cas du Saint Moulay Idrîs, le Saint-Patron de la ville de Fès, où son corps avait été exhumé trois siècles après sa mort en parfait état de conservation, qui est le résultat d'un effet physique de la barakâh puissante dont le Saint homme est le support, alors qu'en temps normal, le corps humain doit se décomposer. "Mais en 841/1437, comme on procédait à la réparation de la Mosquée des Chorfa, on découvrit le tombeau du saint (Moulay Idrîs II), et aussi son corps en parfait état de conservation (3). Ce prodige ranima aussitôt le culte tombé en désuétude.
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Re: Islamistes au Mali
Roque a écrit:Ce phénomène est rapporté de façon fréquente avec les saints chrétiens. L'ouverture de la tombe du défunt pour constater l'état conservé du corps fait partie de la procédure de canonisation des saints (voir le corps d'une sainte appelée Catherine Labouré morte en 1876 dans une chasse à la Chapelle dite de la Médaille Miraculeuse à Paris). Il y a aussi une histoire de la même nature chez un moine bouddhiste qui a demandé à ce qu'on ouvre sa tombe 75 ans après sa mort, et son corps était effectivement très bien conservé, photos à l'appui : on le voit assis en tailleur, la tête inclinée vers l'avant mais tout à fait identifiable avec des traits légèrement affaissés sans aucune décomposition !Ghazali a écrit:Il y a, au Maroc, et plus précisément à Fès, le cas du Saint Moulay Idrîs, le Saint-Patron de la ville de Fès, où son corps avait été exhumé trois siècles après sa mort en parfait état de conservation, qui est le résultat d'un effet physique de la barakâh puissante dont le Saint homme est le support, alors qu'en temps normal, le corps humain doit se décomposer. "Mais en 841/1437, comme on procédait à la réparation de la Mosquée des Chorfa, on découvrit le tombeau du saint (Moulay Idrîs II), et aussi son corps en parfait état de conservation (3). Ce prodige ranima aussitôt le culte tombé en désuétude.
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Effectivement, parmi les sages et les saints des autres traditions, l'influence spirituelle (barakâh) y est également présente, car il s'agit avant tout de spiritualité, donc de l'essence même de toute voie religieuse, qui aspire au même Sommet (But) qu'est de se conformer à la Réalité Divine.
Roque, ce que tu avances là, est la même source que celle mentionnée par le docteur Jean-Jacques Charbonier dans son livre "les 7 bonnes raisons de croire à l'au-delà" ? Car dans mes souvenirs, il citait aussi le cas de saints chrétiens et bouddhistes.
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Re: Islamistes au Mali
Il se confirmerait que ce petit groupe de combattants (30 ?) donc pas plus de 6 à 7 pick-up soit venue de Lybie et non du Mali.Idriss a écrit:chat noir a écrit:Dites moi comment on ne voit pas une colonne de pick up venant du Mali, avancer vers une plate forme pétrolière située dans une zone interdite alors que l on dispose de radar, d hélico, de jumelle, de sentinelles.........
En effet je me suis posé la question !
Il y a eu effectivement un singulier manque de vigilance de l'armée algérienne autour de site pétro-gazier géant qui produirait 20% du gaz algérien - sauf erreur. Si une trajectoire de 1.000 ou 2.000 Km dans ces zones est incontrôlable, l'armée aurait du être capable de surveiller périmètre des quelques dizaines de Km2 entourant directement le site, d'autant qu'il y aurait une base très importante de l'armée près de cette zone (je l'ai lu je ne sais où) ! Etrange ... je pense qu'il va y avait des explications à fournir en interne !
En tout cas, l'Algérie est touchée de plein fouet par les effets collatéraux de la guerre du Mali. Le message envoyé par le gouvernement algérien me semble double :
- Pas de négociation et comme ils disent " pas de répit ". En fait il semblerait qu'il y avait des accords tacites avec les jihadistes expliquant pourquoi ce genre d'attaque n'a jamais eu lieu dans le Sahara. Selon ma source habituelle : RFI, les djihadistes auraient eu la liberté se ravitaller en carburant à Tamanrasset. Cette trêve de fait pourrait être remise en caus. Il semble que la population algérienne soit très inquiète d'un retour aux années noires de la lutte dure contre les djihadistes.
- Touche pas à ma production pétro-gazière. Il me semble que cette priorité émerge de la réaction rapide et brutale de l'armée algérien, bien avant le sauvetage des nationaux (plusieurs centaines) ou des otages étrangers (plusieurs dizaines).
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Re: Islamistes au Mali
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-chretiens-du-Nord-proteges-des-islamistes-par-des-musulmans-_NG_-2012-04-17-795667«Nous, les chrétiens du Nord, nous avons été pourchassés par des islamistes et nous avons été sauvés par les musulmans», déclare avec force Pierre, un catholique malien (...) «Je vivais à Gao depuis sept ans, dit-il. Les relations entre les chrétiens et les musulmans n’étaient pas spécialement conflictuelles. Seule une minorité étaient animés de mauvais sentiments à notre égard : ils nous jetaient des pierres lorsque nous faisions notre chemin de croix à l’extérieur de l’église. La police devait intervenir pour nous protéger»
Tout a basculé le jour où les rebelles ont pris Gao, le 31 mars. C’est le début de la grande peur pour les 300 chrétiens de la communauté de Gao. «En quelques heures, les islamistes ont balayé notre paroisse. Nous n’avions jamais vu cela depuis l’implantation de l’Église dans cette ville, il y a cent ans», se désole un autre fidèle (...) A peine la ville tombée, un groupe de djihadistes force la mission catholique et réclame les prêtres : «Nous sommes venus pour les égorger», disent-ils. Alertés, prêtres et religieuses ont pu fuir à temps.
«Les djihadistes s’en sont alors pris à tous les signes catholiques : à commencer par l’église, mais aussi l’école Sainte-Geneviève, le dispensaire, la crèche et la bibliothèque de la mission catholique… Ils étaient en rage», se souvient Pierre, qui poursuit : «On m’a appelé pour m’occuper de 13 femmes, allongées sur une charrette, en sang : toutes travaillaient dans des bars où l’on vendait de l’alcool. En général, ils sont tenus par des chrétiens. Elles avaient toutes été violées. Nous les avons soignées comme nous avons pu et nous les avons embarquées dans le premier car pour Mopti. Depuis, je ne suis plus rentré dans ma maison. J’avais peur d’être ciblé comme chrétien» (...)
«Comme la plupart d’entre nous, j’ai trouvé refuge chez un ami musulman. Le chef du quartier nous a demandé de nous fondre dans la population et de porter un turban à la manière des Tamachèques (les Touaregs noirs), explique Pierre. Dans la journée, je sortais habillé ainsi avec un ami. Les barbus cherchaient les militaires en civil, les fonctionnaires, les chrétiens et les voleurs. Tous ceux qu’ils dénichaient, ils les tuaient. Par la grâce de Dieu, aucun chrétien n’a été attrapé parce qu’il était chrétien»
Jean, fonctionnaire dans Gao depuis plus de dix ans, a vécu le même calvaire : «Je circulais dans toute la région comprise entre Gao et Kidal. Mes relations avec les salafistes étaient plutôt courtoises. Cela a commencé à se durcir avec l’arrivée, à la fin des années 2000, de salafistes arabes, yéménites, qatariens ou saoudiens… je ne sais pas exactement. Lorsque Iyad Ag Ghaly, le leader du groupe islamiste Ansar Dine, est revenu d’Arabie saoudite, en 2010, le mouvement salafiste s’est amplifié. Tout s’est dégradé avec l’arrivée des mercenaires maliens après la chute de Kadhafi»
«A partir du 17 janvier, continue Jean, les événements se sont enchaînés à une vitesse incontrôlable. Comme des dominos, les villes tombaient les unes après les autres : Aguelhock, Ménaka, Léré, Tessalit, Kidal, Gao… Nous étions prisonniers dans la ville, à la merci des plus fous, qui ont violé les filles et la femme de notre gardien et tout volé. Nous avons frappé à la porte d’un ami musulman qui nous a cachés pendant trois jours» (...)
À Tombouctou, où les chrétiens sont entre 300 et 400, il n’y a pas eu de destruction d’édifices religieux. «En revanche, assure l’un des pasteurs de la ville, les églises de Dirée, à 80 km de Tombouctou, et de Nianfinké, à 180 km de la ville, ont été saccagées»
Lorsque les Touaregs du MNLA ont pris Tombouctou, comme leur revendication était politique, les chrétiens pensaient n’avoir rien à craindre. «Mais quand nous avons constaté que la ville était aussi occupée par Ansar Dine, Aqmi, des anciens du FIS algérien, des mercenaires tchadiens, nous avons commencé à avoir très peur. D’autant qu’ils ont instauré la charia, continue le pasteur. Les salafistes ont fait passer le message suivant : ceux qui ne sont pas d’accord avec la charia n’ont qu’à quitter la ville»
Avec 180 chrétiens de Tombouctou et de Gao, le pasteur a trouvé refuge dans la mission protestante de Bamako. Ils sont pour l’heure soutenus par les Églises protestantes, l’archevêché catholique de Bamako et les Maliens du quartier : «Ils sont tous musulmans. Ils nous apportent des vêtements, de la nourriture, de l’argent, spontanément», souligne ce pasteur de Tombouctou.
Plus au nord, à Kidal, où l’on comptait une communauté de 20 catholiques, aucun n’a été tué ni molesté, selon tous les témoignages recueillis. L’un d’eux, Théophane, un commerçant d’une trentaine d’années, raconte : «Aussitôt que les barbus se sont emparés de la ville, ils ont tué tous les militaires et les fonctionnaires qu’ils trouvaient. Une rumeur disait qu’ils cherchaient aussi les chrétiens. Tout le monde me connaissait et personne ne m’a dénoncé. J’ai quitté la ville dès que j’ai pu. Ici, à Bamako, je suis accueilli chez mon ami Ibrahim depuis une semaine. Sans lui, je serais à la rue», conclut Théophane.
Interrogé sur la raison pour laquelle Ibrahim a ouvert sa maison, pourtant modeste, ce dernier répond simplement : «L’amitié n’est pas donnée pour une journée mais pour toujours»
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Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/28/au-mali-la-guerre-des-islamismes_1823540_3232.html(...) L'Etat malien redistribue peu. Il gouverne par une élite composée de gens qui "savent" et dont l'action est perçue comme prédation. La société malienne vit en équilibre entre ce pouvoir de prédation de l'Etat, et un pouvoir de pondération que l'Etat organise en partie : le religieux.
Le processus démocratique a créé un espace de compétition pour les religieux car il a verrouillé le débat politique avec une idéologie consensuelle. Un "espace d'interpellation démocratique" entre la société civile et l'Etat avait été formalisé par le régime, mais il fonctionnait à huis clos. De ce fait, les débats sociétaux ont glissé vers la sphère religieuse.
Les seuls espaces d'interpellations démocratiques sont les grandes manifestations religieuses, comme le Maouloud où les prêcheurs adressent les remontrances à l'Etat devant des dizaines de milliers de fidèles. Un rassemblement organisé en janvier 2012 au grand stade de Bamako, a réuni 120 000 personnes, soit 1 % de la population du pays ! En déplaçant des foules pareilles, les religieux musulmans ont acquis un pouvoir autonome. On a abouti à une polarisation entre l'Etat et l'islam (...)
La démocratisation, en introduisant de la compétition dans la sphère islamique, a entraîné le transfert de la chose politique vers le religieux. C'est là que l'on discute du statut de la femme, de l'excision, de la polygamie, de la peine de mort, du chômage, de l'absence de justice. Il n'y a pas d'autre lieu où le peuple peut débattre, dans les langues nationales. N'oublions pas que 75 % des Maliens sont analphabètes et 92 % ne maîtrisent pas le français (...)
Il existe une loi civile, mais dans la réalité, on se marie, on est inhumé, on hérite selon la charia. La loi n'intervient qu'en cas de conflit. Il n'est pas question de couper des mains ou de flageller, mais la charia régule la vie sociale. Les droits nouveaux pour les femmes que prévoyait la réforme [du code de la famille proposée en 2009 par Amadou Toumani Touré] contredisent ces règles de l'islam, d'autant qu'elles sont imposées sous pression des bailleurs de fonds étrangers (...)
L'islam sunnite historique au Mali, celui auquel se réfère 80 % de la population, est malékite. Il propose une doctrine à visée universelle apte à s'adapter aux cultures locales. A partir de 1945, un réformisme sunnite, le wahhabisme, venu d'Arabie saoudite a attaqué cette tradition, en prêchant une réforme de l'éducation islamique qui vise une ré-arabisation de l'islam et, en ce sens, instaure ce que l'on appelle aujourd'hui le salafisme.
A l'indépendance, en 1960, le régime socialiste de Modibo Keita (1915-1977) a muselé les wahhabites et imposé la laïcité. Mais la dictature conservatrice de Moussa Traoré qui lui succède en 1968 a inversé la tendance en favorisant les wahhabites qui avaient soutenu son coup d'Etat. Avec l'instauration de la démocratie en 1991, la création de partis religieux est refusée et les malékites sont remis en selle.
Pourtant, le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) est dominé par un wahhabite, Mahmoud Dicko...
Oui, cet imam a conquis la présidence de cette instance en 2008 et a acquis une popularité en obtenant le retrait du nouveau code de la famille déjà voté ! En 2011, il a réussi à faire nommer un membre du HCIM à la présidence de la commission chargée d'organiser les élections. Après le coup d'Etat de 2012, son immixtion dans la sphère politique s'est accentuée avec la création d'un "ministère des affaires religieuses et du culte" confié aussi à un membre du HCIM. Ainsi, un "parti wahhabite" défendant l'idée d'une République islamique s'est constitué au Mali, avant même l'offensive des islamistes du nord.
Quelle position a adopté l'autre obédience de l'islam malien ?
L'ennemi historique des wahhabites maliens, c'est Chérif Ousmane Madani Haïdara et son mouvement Ansar Eddine qui, fin 2011, a créé sa propre organisation rassemblant les responsables malékites. Lorsqu'un mouvement rebelle combattant au nord a adopté le même nom, sans aucun lien, l'image de Chérif Haïdara a failli être brouillée.
Mais en juillet 2012, alors que Mahmoud Dicko hésitait à condamner la destruction des mausolées de Tombouctou, Chérif Haïdara l'a dénoncé fermement. Alors que Mahmoud Dicko disait vouloir discuter les modalités raisonnables d'application de la charia exigée par les rebelles, Chérif Haïdara a toujours affirmé son refus de voir la charia politique au Mali. Défendant la laïcité, il souligne que des non-musulmans vivent au Mali et qu'il faut garantir leurs droits (...)
Chérif Haïdara considère qu'il faut lutter par tous les moyens contre cette charia politique ; quiconque aide à restaurer la souveraineté est bienvenu. Sa démarche est identitaire, il défend un islam afro-centré, sans complexe à l'égard des Arabes et autonome vis-à-vis de l'Etat. Mais cela ne l'empêche pas d'accueillir favorablement l'intervention française pour autant qu'elle vise à aider à rétablir l'unité du pays.
Et Mahmoud Dicko ?
Il n'a eu de cesse de vouloir négocier "entre musulmans" avec les rebelles d'Ansar Eddine, conformément à son idéal de République islamique. Mais depuis que la rébellion est passée à l'offensive, il a affirmé son soutien à l'armée malienne, avant de rallier le sentiment populaire en affirmant "soutenir sans réserve l'intervention française". Maintenant, il fustige les déclarations du président égyptien Mohamed Morsi et souligne que l'intervention française n'est pas une "guerre contre l'islam", s'inscrivant là dans le conflit occulte que se livrent l'Arabie saoudite et le Qatar sur le front des islamismes (...)
Vu de Bamako, la guerre vise la reconquête du pays et sa libération. L'idée d'un retour à la distinction entre politique et religieux domine. Mais l'activisme wahhabite ne va pas disparaître du jour au lendemain. Il reste à savoir si la guerre aura sur lui un effet destructeur ou mobilisateur.
Quand les djihadistes sont entrés dans les grandes villes du nord, ils ont débarrassé les populations des exactions des Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ils ont rétabli une forme de droit, d'ordre et de justice. Mais ils ont aussi forcé les femmes à se voiler et interdit de fumer. Aujourd'hui, ces Maliens du nord vivent les événements avec un sentiment de libération. Le problème, c'est l'après. Ces populations, qui sont passées du Mali opaque d'Amadou Toumani Touré à la charia, n'accepteront peut-être pas que les choses redeviennent comme avant (...)
L'Empire du Mali date du XIIIe siècle, et les élites considèrent qu'il aurait inventé une diplomatie internationale spécifique et des droits de l'homme bien avant l'Occident. Mais c'est une référence plus mythique qu'historique et il n'a jamais été le creuset culturel du Nord.
L'enjeu intellectuel majeur de la reconstruction du Mali est là : redéfinir un autre roman qui mêle plusieurs épopées dont les uns et les autres pourraient être fiers. Ce ne sera pas facile car le Mali s'est culturellement rétracté depuis ces dernières années et les gens ouverts sur l'extérieur sont souvent traités d'"apatrides" par des "patriotes " autoproclamés. Les jeunes, sans perspectives d'emploi, résistent à cet enfermement. Ils portent des jeans "taille basse", font du rap, naviguent sur Internet, tout en étant fiers d'être Maliens. Il faudra les écouter, les aider à émerger (...)
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Re: Islamistes au Mali
La réponse d'un universitaire sénégalais à T.Ramadan :
http://histoireetsociete.wordpress.com/2013/01/29/occupation-du-nord-mali-lautre-vrai-paternalisme-occulte-par-tariq-ramadan-par-le-dr-bakary-sambe/À supposer que Tariq Ramadan ait un différend personnel voire politico-idéologique avec la France, cela frôle l’indécence de vouloir régler ses comptes pendant que se déroule sous nos yeux un véritable drame du peuple malien. Il a saisi cette opportunité pour s’attaquer à la politique africaine de la France, dont l’armée s’est mobilisée pour libérer le Nord-Mali à une période cruciale.
Sans prendre la défense d’un pays qui a ses choix et ses orientations que nous ne partageons pas totalement, il faut tout de même admettre que si la France n’était pas intervenue, il aurait fallu deux jours de plus pour que les troupes d’occupation sous couvert d’«islamisation» arrivent à prendre Bamako et continuer allègrement leur chemin afin d’instaurer, sur une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest, l’émirat «islamique» longtemps rêvé par Mokhtar Belmokhtar.
Pour dire que l’enjeu majeur pour nos pays n’est pas la résurgence de ce discours refuge de Ramadan cherchant habilement à rallier aussi bien la gauche traditionnelle africaine que les néo-islamistes galvanisés par les victoires en demi-teinte des Frères musulmans du Maghreb et de l’Égypte. Peut-être ignorait-il que la nouvelle génération africaine avait dépassé ce débat (...)
L’article de Tariq Ramadan est, certes, intéressant sous plusieurs aspects, y compris, la critique du suivisme intellectuel de nos élites et de la faiblesse de nos États et régimes qui ont fait qu’avec tout le poids historico-symbolique nous ayons encore besoin de la France pour libérer le Nord du Mali. Mais je reste persuadé que François Hollande, sous le feu des critiques de la presse française et d’une certaine opinion, avait tellement à faire en politique intérieure qu’il se serait bien passé d’une guerre dans un contexte aussi morose.
La réflexion de Tariq Ramadan serait plus complète et crédible s’il avait, avec la même vigueur, dénoncé le processus historique et les constructions idéologiques qui amenèrent Ansar Dine et ses membres à s’attaquer au patrimoine de Tombouctou.
Mais il n’a pas pu ni voulu dénoncer avec la même vigueur cet impérialisme idéologique des pays et organisations du monde arabe, qui, sous couvert, d’islamisation de l’Afrique, financent et appuient des mouvements et ONG remettant, aujourd’hui, en cause l’existence même de l’État malien. Et, on peut légitimement se demander, à qui le tour demain ?
Il faut garder présent à l’esprit que des mouvements comme Ansar Dine et leurs alliés d’AQMI ont pour but déclaré de réislamiser le Sahel africain comme si l’islam ne s’y était pas répandu depuis le Moyen Âge dans le cadre d’un long processus constructif et harmonieux attesté par toutes les sources historiques.
C’est cette croyance à une infériorité spirituelle du musulman africain qui est à la base de l’activisme de nombre d’ONG et de pays arabes au «secours» de l’«Afrique musulmane». En d’autres termes, un impérialisme sur le lit d’un paternalisme d’un autre genre que Tariq Ramadan n’a pas voulu dénoncer. Peut-être même ne le perçoit-il pas, certainement emporté par les lieux communs de l’idéologie d’une «internationale musulmane» (...)
L’attaque au patrimoine de Tombouctou par des phalanges venues du nord du Sahara est un retour de l’Histoire. Elle s’inscrit dans la même logique que celle qui avait animé le sultan marocain Mansour Al-Dhahabi, en 1595, lorsqu’il mobilisa son armée pour, disait-il, islamiser le Songhaï alors que Tombouctou était le centre d’un bouillonnement intellectuel depuis le XIIe siècle. L’épisode qu’en a retenu l’historiographie arabe est encore plus sinistre et plus révélateur de l’état d’esprit d’infériorisation du nègre : les armées d’Al-Mansour capturèrent comme esclave l’un des plus grands oulémas de son temps, Ahmed Baba, déporté finalement à Marrakech.
Mais, au-delà des faits, ce sont le discours et l’idéologie qui sont tout aussi «impérialistes» et réducteurs. En réalité, dans le subconscient arabe, au Maghreb comme au Machrek, il n’a jamais été considéré que l’Africain puisse être «bon» musulman. La perception «folklorique» qu’avaient donnée à l’islam «noir» certains commis coloniaux devenus «chercheurs» dans l’Afrique de l’entre-deux-guerres, perpétuée, ensuite, par des africanistes hexagonaux et certains de leurs disciples africains, a fortement déteint sur la manière qu’ont les Arabes musulmans de regarder leurs «frères» du sud du Sahara.
Mieux, l’image d’une Afrique «sans civilisation, terre de l’irréligion» (ad-dîn ‘indahum mafqûd) rejointe par les théories de la tabula rasa, véhiculée par Ibn Khaldoun (Muqaddima) et noircie par l’intellectuel syrien Mahmoud Shâkir, dans son Mawâtin shu’ûb al-islâmiyya, est restée intacte dans certains imaginaires. Ce dernier auteur, à titre d’exemple, présente le Sénégal, qu’il n’a peut-être jamais visité, comme un pays avec ses «sauvages et cannibales» dépourvu de toute pratique ou pensée islamique «respectables».
Le massacre du patrimoine de Tombouctou par ces bandes armées financées par des pays et organisations arabes me conforte davantage dans l’idée que, derrière le bannissement systématique des pratiques religieuses des communautés originaires d’Afrique, il y avait le mépris d’une catégorie de musulmans qui n’auraient que le choix d’une posture mimétique s’ils voulaient rester « dans lacommunauté». L’expression la plus parfaite de la négation de l’apport de l’Afrique à la civilisation islamique. On dirait revivre les pires moments de la théorie ayant orienté l’entreprise coloniale, dont Tariq Ramadan critique sélectivement les résidus. Mais il ne s’attaque pas à la substance de ce paternalisme arabe sous couvert d’islamisation qui veut arriver à bout des équilibres sociaux comme de l’harmonie longtemps louée des sociétés africaines musulmanes.
En fait, il est passé parmi les choses admises qu’il y a une éternelle mission islamisatrice dont les Arabes, cette minorité dominante du monde musulman, seraient naturellement investis. Le Qatar a son «croissant rouge», qui appuie Ansar Dine à Gao, et le Koweït son Agence des musulmans d’Afrique comme l’Arabie Saoudite pilote, par milles officines, la World Association of Muslim Youth (WAMY), généreuse donatrice de la célèbre mosquée de Goodge Street, à Londres, bastion du jihadisme européen (...)
C’est dans l’enceinte de la prestigieuse université de Californie, à Los Angeles, qu’un haut responsable de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), dont Tariq Ramadan est la star préférée, avait laissé entendre que l’islam «africain» était plus «folklorique» que «spirituel», répondant, ainsi, à un chercheur américain encore intéressé par l’enrichissante diversité de l’islam !
Le plus grave est que ce paternalisme arabe sur les musulmans de «seconde zone» que seraient éternellement les Africains se nourrit d’un vieil imaginaire savamment entretenu (...) Comme aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne d’alors devait être le dindon de la farce théologico-politique entre le kharijisme «banni» et un sunnisme dominant contrôlant les points d’eau sur les routes du commerce caravanier (...) C’est cette vision qui accompagne l’entreprise de déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest par la prédication d’une forme de religiosité née des contradictions ayant eu cours dans un monde arabe qui a longtemps valsé entre arabisme et islamisme pour en arriver à sa présente impasse.
Je crois personnellement qu’il était mal venu de la part de Tariq Ramadan de vouloir transposer ses différends avec la France ou l’Occident qu’il dit «meurtri et mourant de ses doutes et des crises économiques, politiques et identitaires qui le traversent». Soit.
Mais le véritable enjeu pour les pays africains, loin des idéologies importées et des modèles qu’on voudrait y plaquer, est une réflexion sur l’avenir des entités politiques aujourd’hui menacées par cet activisme dont ne parle point Tariq Ramadan.
Pouvait-il ignorer ce vieux projet de zone d’influence d’un islam wahhabite radical clairement identifiable aujourd’hui ? Cette ligne Érythrée-Khartoum encerclant l’Éthiopie « chrétienne », en passant par Ndjaména et traversant les actuelles provinces du Nord-Nigeria appliquant la « sharî‘a », le Niger et le Mali, sous effervescence islamiste, pour aboutir au Sénégal, seul pays d’Afrique noire ayant accueilli par deux fois le sommet de l’OCI et siège régional de la Ligue islamique mondiale entre autres ? Ou bien, dans la démarche ramadanienne, la critique et la dénonciation des complots et conspirations sont aussi sélectives ? (...)
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Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/02/01/le-djihad-passe-par-le-web_1825349_3212.htmlA l'origine de l'attaque meurtrière du complexe gazier d'In Amenas, dans le sud-est algérien, Mokhtar Belmokhtar et ses hommes – anciens militants radicaux d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) entrés en dissidence début décembre 2012 pour se placer sous la coupe directe d'Al-Qaida – n'ont pas seulement combattu les armes à la main. Ils ont aussi livré bataille sur le terrain des médias (...) Sur la Toile djihadiste, l'initiative de Belmokhtar est saluée comme un coup de maître face à la "croisade" de la France au Mali (...)
Depuis le lancement de l'opération "Serval", "il y a une ébullition réelle et inédite de la sphère djihadiste contre la France", note l'islamologue Mathieu Guidère. "D'une nation vue comme un soutien aux révolutions arabes et aux peuples musulmans, la France est devenue le chef des "nations croisées"", constate-t-il. Le message est clair : le président français, comparé à George W. Bush, est vilipendé pour son "arrogance" qui l'empêche de tirer les leçons des guerres en Irak et en Afghanistan. Le choix de ne pas intervenir en Syrie met en relief une politique de "deux poids, deux mesures" et éclaire les buts réels de la France : "La guerre contre l'islam". "Colonialisme", "guerre impérialiste pour piller les ressources des musulmans", l'histoire est invoquée pour cristalliser la haine (...)
Les menaces énoncées par des groupes djihadistes du monde entier – du Maroc au Yémen, en passant par la Somalie et le Nigeria – font le tour de la Toile, appelant à viser les intérêts et les citoyens français, auxquels on promet des dizaines de Mohamed Merah. Un cyberdjihad face auquel "la France apparaît seule visée, tout comme l'étaient les Etats-Unis en 2001", souligne Mathieu Guidère. "C'est inquiétant", ajoute-t-il. Même si ses partenaires régionaux ne sont pas épargnés (...)
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Re: Islamistes au Mali
http://www.rue89.com/2013/02/01/manuscrits-de-tombouctou-indemnes-pour-la-plupart-mais-toujours-en-peril-239206Le 28 janvier, les groupes islamistes armés qui occupaient la ville de Tombouctou depuis des mois ont fui dans la précipitation, juste avant l’arrivée des troupes françaises et maliennes.
En guise d’adieu, ils ont incendié l’Institut Ahmed-Baba, qui contenait de très précieux manuscrits des XVe et XVIe siècle, époque pendant laquelle Tombouctou était un important pôle culturel.
L’Institut Ahmed-Baba, fondé en 1973, abrite plus de 30 000 manuscrits. Georges Bohas, linguiste, professeur de littérature arabe à l’ENS de Lyon et éminent spécialiste des manuscrits de Tombouctou, affirme cependant qu’un seul des deux bâtiments de l’institut a été incendié : le plus récent, inauguré en 2009, où une partie des manuscrits était exposée (...) «On n’a pas de contact à Tombouctou, il est donc difficile d’avoir des informations exhaustives, mais j’ai téléphoné à un chercheur qui est actuellement à Bamako et il m’a dit qu’il ne fallait pas s’alarmer. Seul le nouveau bâtiment a brûlé et il ne contenait pas plus de 15 000 manuscrits»
Cela représente la moitié de la collection Ahmed-Baba, mais à peine 8% des manuscrits dans leur totalité. «C’est une catastrophe, je suis d’accord, continue Bohas, et je n’y suis pas insensible, mais 10 000 ou 15 000 manuscrits perdus, c’est une somme assez dérisoire par rapport à la masse de tous les autres» (...)
Avant même l’arrivée des islamistes, l’année dernière, nombre de ces particuliers avaient fui Tombouctou en emportant leur bibliothèque personnelle.
Selon Jean-Michel Djian, rédacteur en chef de France Culture Papiers et auteur d’un ouvrage sur les manuscrits de Tombouctou, 80% des manuscrits se trouveraient actuellement à Bamako : «L'incendie de l’Institut est surtout une mise en scène symbolique, mais les manuscrits brûlés sont marginaux». Lui parle d’une vingtaine d’ouvrages seulement : «Ils n’avaient pas un intérêt scientifique majeur. Le plus angoissant, c’est que les pillages ont toujours lieu et bien d’autres manuscrits pourraient être détériorés ou convoités pour leur valeur marchande» (...)
Avant d’être collectés par des particuliers et des organismes comme l’Institut Ahmed-Baba, les manuscrits étaient cachés par les familles qui se les transmettaient de génération en génération, pour éviter les pillages et le trafic. Il est de ce fait difficile d’estimer leur nombre, mais on parle de plus de 200 000 documents. Ils sont rédigés sur des omoplates de chameau ou des peaux de mouton, puis sur papier d’Orient ; la plupart en arabe, certains dans d’autres langues africaines (...)
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Re: Islamistes au Mali
Je n'avais pas lu tous les messages de Ren avant de poster ce nouveau sujet au je souhaite voir débattre un aspect plus particulier de la question , à part : (Je suis parti du même article que lui)
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1774-l-islam-en-afrique
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1774-l-islam-en-afrique
Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/05/et-si-l-intervention-au-mali-ouvrait-la-porte-des-reformateurs-en-islam_1826903_3232.htmlMichel Rocard a écrit:Malgré la prise importante et spectaculaire de Tombouctou, l'événement essentiel de ces derniers jours au Mali n'est pas de nature militaire. Il est fait de deux déclarations.
L'une est de Chérif Ousmane Haïdara, prédicateur célèbre et chef charismatique des "Partisans de la Religion" alias Ansar Eddine, légalisée en 1992, forte de près d'un million de membres au Sahel, dont la plupart au Mali, et totalement étrangère à son homonyme du même nom qui, liée à Al-Qaida au maghreb islamique (AQMI), occupe le nord du Mali.
Dans cette déclaration on peut lire "AQMI, Ansar Eddine, Mujao : c'est pareil. Ce sont des bandits et des trafiquants de drogue qui utilisent la religion comme couverture"... et un peu plus loin : "Il va falloir mener une guerre idéologique et dénoncer ceux qui se disent musulmans et qui sèment la mort"
L'autre, encore plus explicite, est de l'imam Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali. Il s'en prend à quelques autorités musulmanes, dont une du Qatar,qui dénoncent l'intervention française, et déclare tout bonnement : "Nous ne sommes pas d'accord avec cette interprétation, nous pensons que c'est le contraire. C'est la France qui a volé au secours d'un peuple en détresse, qui avait été abandonné pour tous ces pays musulmans à son propre sort. Nous parler de croisade anti islam, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter en tant que responsables musulmans du Mali" (...)
Voici un autre extrait de l'intervention de Mahmoud Dicko :
http://www.malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/62374-intervention-francaise-mahmoud-dicko-approuve-et-critique-le-qat.htmlLe président du Haut Conseil islamique a profité hier d’une conférence de presse à la Maison de la presse pour fustiger l’attitude de certains pays musulmans qui ont abandonné à son sort. Maoumoud Dicko a dit penser «à des pays comme le Qatar, parce que la personnalité la plus influente du monde musulman qui a dénoncé cette intervention se trouve aujourd’hui au Qatar» (...)
Il vise bien évidemment Qaradawi : http://www.saphirnews.com/Al-Qaradawi-contre-l-intervention-de-la-France-au-Mali_a16085.html10
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