Islamistes au Mali
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Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/28/au-mali-la-guerre-des-islamismes_1823540_3232.html(...) L'Etat malien redistribue peu. Il gouverne par une élite composée de gens qui "savent" et dont l'action est perçue comme prédation. La société malienne vit en équilibre entre ce pouvoir de prédation de l'Etat, et un pouvoir de pondération que l'Etat organise en partie : le religieux.
Le processus démocratique a créé un espace de compétition pour les religieux car il a verrouillé le débat politique avec une idéologie consensuelle. Un "espace d'interpellation démocratique" entre la société civile et l'Etat avait été formalisé par le régime, mais il fonctionnait à huis clos. De ce fait, les débats sociétaux ont glissé vers la sphère religieuse.
Les seuls espaces d'interpellations démocratiques sont les grandes manifestations religieuses, comme le Maouloud où les prêcheurs adressent les remontrances à l'Etat devant des dizaines de milliers de fidèles. Un rassemblement organisé en janvier 2012 au grand stade de Bamako, a réuni 120 000 personnes, soit 1 % de la population du pays ! En déplaçant des foules pareilles, les religieux musulmans ont acquis un pouvoir autonome. On a abouti à une polarisation entre l'Etat et l'islam (...)
La démocratisation, en introduisant de la compétition dans la sphère islamique, a entraîné le transfert de la chose politique vers le religieux. C'est là que l'on discute du statut de la femme, de l'excision, de la polygamie, de la peine de mort, du chômage, de l'absence de justice. Il n'y a pas d'autre lieu où le peuple peut débattre, dans les langues nationales. N'oublions pas que 75 % des Maliens sont analphabètes et 92 % ne maîtrisent pas le français (...)
Il existe une loi civile, mais dans la réalité, on se marie, on est inhumé, on hérite selon la charia. La loi n'intervient qu'en cas de conflit. Il n'est pas question de couper des mains ou de flageller, mais la charia régule la vie sociale. Les droits nouveaux pour les femmes que prévoyait la réforme [du code de la famille proposée en 2009 par Amadou Toumani Touré] contredisent ces règles de l'islam, d'autant qu'elles sont imposées sous pression des bailleurs de fonds étrangers (...)
L'islam sunnite historique au Mali, celui auquel se réfère 80 % de la population, est malékite. Il propose une doctrine à visée universelle apte à s'adapter aux cultures locales. A partir de 1945, un réformisme sunnite, le wahhabisme, venu d'Arabie saoudite a attaqué cette tradition, en prêchant une réforme de l'éducation islamique qui vise une ré-arabisation de l'islam et, en ce sens, instaure ce que l'on appelle aujourd'hui le salafisme.
A l'indépendance, en 1960, le régime socialiste de Modibo Keita (1915-1977) a muselé les wahhabites et imposé la laïcité. Mais la dictature conservatrice de Moussa Traoré qui lui succède en 1968 a inversé la tendance en favorisant les wahhabites qui avaient soutenu son coup d'Etat. Avec l'instauration de la démocratie en 1991, la création de partis religieux est refusée et les malékites sont remis en selle.
Pourtant, le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) est dominé par un wahhabite, Mahmoud Dicko...
Oui, cet imam a conquis la présidence de cette instance en 2008 et a acquis une popularité en obtenant le retrait du nouveau code de la famille déjà voté ! En 2011, il a réussi à faire nommer un membre du HCIM à la présidence de la commission chargée d'organiser les élections. Après le coup d'Etat de 2012, son immixtion dans la sphère politique s'est accentuée avec la création d'un "ministère des affaires religieuses et du culte" confié aussi à un membre du HCIM. Ainsi, un "parti wahhabite" défendant l'idée d'une République islamique s'est constitué au Mali, avant même l'offensive des islamistes du nord.
Quelle position a adopté l'autre obédience de l'islam malien ?
L'ennemi historique des wahhabites maliens, c'est Chérif Ousmane Madani Haïdara et son mouvement Ansar Eddine qui, fin 2011, a créé sa propre organisation rassemblant les responsables malékites. Lorsqu'un mouvement rebelle combattant au nord a adopté le même nom, sans aucun lien, l'image de Chérif Haïdara a failli être brouillée.
Mais en juillet 2012, alors que Mahmoud Dicko hésitait à condamner la destruction des mausolées de Tombouctou, Chérif Haïdara l'a dénoncé fermement. Alors que Mahmoud Dicko disait vouloir discuter les modalités raisonnables d'application de la charia exigée par les rebelles, Chérif Haïdara a toujours affirmé son refus de voir la charia politique au Mali. Défendant la laïcité, il souligne que des non-musulmans vivent au Mali et qu'il faut garantir leurs droits (...)
Chérif Haïdara considère qu'il faut lutter par tous les moyens contre cette charia politique ; quiconque aide à restaurer la souveraineté est bienvenu. Sa démarche est identitaire, il défend un islam afro-centré, sans complexe à l'égard des Arabes et autonome vis-à-vis de l'Etat. Mais cela ne l'empêche pas d'accueillir favorablement l'intervention française pour autant qu'elle vise à aider à rétablir l'unité du pays.
Et Mahmoud Dicko ?
Il n'a eu de cesse de vouloir négocier "entre musulmans" avec les rebelles d'Ansar Eddine, conformément à son idéal de République islamique. Mais depuis que la rébellion est passée à l'offensive, il a affirmé son soutien à l'armée malienne, avant de rallier le sentiment populaire en affirmant "soutenir sans réserve l'intervention française". Maintenant, il fustige les déclarations du président égyptien Mohamed Morsi et souligne que l'intervention française n'est pas une "guerre contre l'islam", s'inscrivant là dans le conflit occulte que se livrent l'Arabie saoudite et le Qatar sur le front des islamismes (...)
Vu de Bamako, la guerre vise la reconquête du pays et sa libération. L'idée d'un retour à la distinction entre politique et religieux domine. Mais l'activisme wahhabite ne va pas disparaître du jour au lendemain. Il reste à savoir si la guerre aura sur lui un effet destructeur ou mobilisateur.
Quand les djihadistes sont entrés dans les grandes villes du nord, ils ont débarrassé les populations des exactions des Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ils ont rétabli une forme de droit, d'ordre et de justice. Mais ils ont aussi forcé les femmes à se voiler et interdit de fumer. Aujourd'hui, ces Maliens du nord vivent les événements avec un sentiment de libération. Le problème, c'est l'après. Ces populations, qui sont passées du Mali opaque d'Amadou Toumani Touré à la charia, n'accepteront peut-être pas que les choses redeviennent comme avant (...)
L'Empire du Mali date du XIIIe siècle, et les élites considèrent qu'il aurait inventé une diplomatie internationale spécifique et des droits de l'homme bien avant l'Occident. Mais c'est une référence plus mythique qu'historique et il n'a jamais été le creuset culturel du Nord.
L'enjeu intellectuel majeur de la reconstruction du Mali est là : redéfinir un autre roman qui mêle plusieurs épopées dont les uns et les autres pourraient être fiers. Ce ne sera pas facile car le Mali s'est culturellement rétracté depuis ces dernières années et les gens ouverts sur l'extérieur sont souvent traités d'"apatrides" par des "patriotes " autoproclamés. Les jeunes, sans perspectives d'emploi, résistent à cet enfermement. Ils portent des jeans "taille basse", font du rap, naviguent sur Internet, tout en étant fiers d'être Maliens. Il faudra les écouter, les aider à émerger (...)
Re: Islamistes au Mali
La réponse d'un universitaire sénégalais à T.Ramadan :
http://histoireetsociete.wordpress.com/2013/01/29/occupation-du-nord-mali-lautre-vrai-paternalisme-occulte-par-tariq-ramadan-par-le-dr-bakary-sambe/À supposer que Tariq Ramadan ait un différend personnel voire politico-idéologique avec la France, cela frôle l’indécence de vouloir régler ses comptes pendant que se déroule sous nos yeux un véritable drame du peuple malien. Il a saisi cette opportunité pour s’attaquer à la politique africaine de la France, dont l’armée s’est mobilisée pour libérer le Nord-Mali à une période cruciale.
Sans prendre la défense d’un pays qui a ses choix et ses orientations que nous ne partageons pas totalement, il faut tout de même admettre que si la France n’était pas intervenue, il aurait fallu deux jours de plus pour que les troupes d’occupation sous couvert d’«islamisation» arrivent à prendre Bamako et continuer allègrement leur chemin afin d’instaurer, sur une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest, l’émirat «islamique» longtemps rêvé par Mokhtar Belmokhtar.
Pour dire que l’enjeu majeur pour nos pays n’est pas la résurgence de ce discours refuge de Ramadan cherchant habilement à rallier aussi bien la gauche traditionnelle africaine que les néo-islamistes galvanisés par les victoires en demi-teinte des Frères musulmans du Maghreb et de l’Égypte. Peut-être ignorait-il que la nouvelle génération africaine avait dépassé ce débat (...)
L’article de Tariq Ramadan est, certes, intéressant sous plusieurs aspects, y compris, la critique du suivisme intellectuel de nos élites et de la faiblesse de nos États et régimes qui ont fait qu’avec tout le poids historico-symbolique nous ayons encore besoin de la France pour libérer le Nord du Mali. Mais je reste persuadé que François Hollande, sous le feu des critiques de la presse française et d’une certaine opinion, avait tellement à faire en politique intérieure qu’il se serait bien passé d’une guerre dans un contexte aussi morose.
La réflexion de Tariq Ramadan serait plus complète et crédible s’il avait, avec la même vigueur, dénoncé le processus historique et les constructions idéologiques qui amenèrent Ansar Dine et ses membres à s’attaquer au patrimoine de Tombouctou.
Mais il n’a pas pu ni voulu dénoncer avec la même vigueur cet impérialisme idéologique des pays et organisations du monde arabe, qui, sous couvert, d’islamisation de l’Afrique, financent et appuient des mouvements et ONG remettant, aujourd’hui, en cause l’existence même de l’État malien. Et, on peut légitimement se demander, à qui le tour demain ?
Il faut garder présent à l’esprit que des mouvements comme Ansar Dine et leurs alliés d’AQMI ont pour but déclaré de réislamiser le Sahel africain comme si l’islam ne s’y était pas répandu depuis le Moyen Âge dans le cadre d’un long processus constructif et harmonieux attesté par toutes les sources historiques.
C’est cette croyance à une infériorité spirituelle du musulman africain qui est à la base de l’activisme de nombre d’ONG et de pays arabes au «secours» de l’«Afrique musulmane». En d’autres termes, un impérialisme sur le lit d’un paternalisme d’un autre genre que Tariq Ramadan n’a pas voulu dénoncer. Peut-être même ne le perçoit-il pas, certainement emporté par les lieux communs de l’idéologie d’une «internationale musulmane» (...)
L’attaque au patrimoine de Tombouctou par des phalanges venues du nord du Sahara est un retour de l’Histoire. Elle s’inscrit dans la même logique que celle qui avait animé le sultan marocain Mansour Al-Dhahabi, en 1595, lorsqu’il mobilisa son armée pour, disait-il, islamiser le Songhaï alors que Tombouctou était le centre d’un bouillonnement intellectuel depuis le XIIe siècle. L’épisode qu’en a retenu l’historiographie arabe est encore plus sinistre et plus révélateur de l’état d’esprit d’infériorisation du nègre : les armées d’Al-Mansour capturèrent comme esclave l’un des plus grands oulémas de son temps, Ahmed Baba, déporté finalement à Marrakech.
Mais, au-delà des faits, ce sont le discours et l’idéologie qui sont tout aussi «impérialistes» et réducteurs. En réalité, dans le subconscient arabe, au Maghreb comme au Machrek, il n’a jamais été considéré que l’Africain puisse être «bon» musulman. La perception «folklorique» qu’avaient donnée à l’islam «noir» certains commis coloniaux devenus «chercheurs» dans l’Afrique de l’entre-deux-guerres, perpétuée, ensuite, par des africanistes hexagonaux et certains de leurs disciples africains, a fortement déteint sur la manière qu’ont les Arabes musulmans de regarder leurs «frères» du sud du Sahara.
Mieux, l’image d’une Afrique «sans civilisation, terre de l’irréligion» (ad-dîn ‘indahum mafqûd) rejointe par les théories de la tabula rasa, véhiculée par Ibn Khaldoun (Muqaddima) et noircie par l’intellectuel syrien Mahmoud Shâkir, dans son Mawâtin shu’ûb al-islâmiyya, est restée intacte dans certains imaginaires. Ce dernier auteur, à titre d’exemple, présente le Sénégal, qu’il n’a peut-être jamais visité, comme un pays avec ses «sauvages et cannibales» dépourvu de toute pratique ou pensée islamique «respectables».
Le massacre du patrimoine de Tombouctou par ces bandes armées financées par des pays et organisations arabes me conforte davantage dans l’idée que, derrière le bannissement systématique des pratiques religieuses des communautés originaires d’Afrique, il y avait le mépris d’une catégorie de musulmans qui n’auraient que le choix d’une posture mimétique s’ils voulaient rester « dans lacommunauté». L’expression la plus parfaite de la négation de l’apport de l’Afrique à la civilisation islamique. On dirait revivre les pires moments de la théorie ayant orienté l’entreprise coloniale, dont Tariq Ramadan critique sélectivement les résidus. Mais il ne s’attaque pas à la substance de ce paternalisme arabe sous couvert d’islamisation qui veut arriver à bout des équilibres sociaux comme de l’harmonie longtemps louée des sociétés africaines musulmanes.
En fait, il est passé parmi les choses admises qu’il y a une éternelle mission islamisatrice dont les Arabes, cette minorité dominante du monde musulman, seraient naturellement investis. Le Qatar a son «croissant rouge», qui appuie Ansar Dine à Gao, et le Koweït son Agence des musulmans d’Afrique comme l’Arabie Saoudite pilote, par milles officines, la World Association of Muslim Youth (WAMY), généreuse donatrice de la célèbre mosquée de Goodge Street, à Londres, bastion du jihadisme européen (...)
C’est dans l’enceinte de la prestigieuse université de Californie, à Los Angeles, qu’un haut responsable de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), dont Tariq Ramadan est la star préférée, avait laissé entendre que l’islam «africain» était plus «folklorique» que «spirituel», répondant, ainsi, à un chercheur américain encore intéressé par l’enrichissante diversité de l’islam !
Le plus grave est que ce paternalisme arabe sur les musulmans de «seconde zone» que seraient éternellement les Africains se nourrit d’un vieil imaginaire savamment entretenu (...) Comme aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne d’alors devait être le dindon de la farce théologico-politique entre le kharijisme «banni» et un sunnisme dominant contrôlant les points d’eau sur les routes du commerce caravanier (...) C’est cette vision qui accompagne l’entreprise de déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest par la prédication d’une forme de religiosité née des contradictions ayant eu cours dans un monde arabe qui a longtemps valsé entre arabisme et islamisme pour en arriver à sa présente impasse.
Je crois personnellement qu’il était mal venu de la part de Tariq Ramadan de vouloir transposer ses différends avec la France ou l’Occident qu’il dit «meurtri et mourant de ses doutes et des crises économiques, politiques et identitaires qui le traversent». Soit.
Mais le véritable enjeu pour les pays africains, loin des idéologies importées et des modèles qu’on voudrait y plaquer, est une réflexion sur l’avenir des entités politiques aujourd’hui menacées par cet activisme dont ne parle point Tariq Ramadan.
Pouvait-il ignorer ce vieux projet de zone d’influence d’un islam wahhabite radical clairement identifiable aujourd’hui ? Cette ligne Érythrée-Khartoum encerclant l’Éthiopie « chrétienne », en passant par Ndjaména et traversant les actuelles provinces du Nord-Nigeria appliquant la « sharî‘a », le Niger et le Mali, sous effervescence islamiste, pour aboutir au Sénégal, seul pays d’Afrique noire ayant accueilli par deux fois le sommet de l’OCI et siège régional de la Ligue islamique mondiale entre autres ? Ou bien, dans la démarche ramadanienne, la critique et la dénonciation des complots et conspirations sont aussi sélectives ? (...)
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Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/02/01/le-djihad-passe-par-le-web_1825349_3212.htmlA l'origine de l'attaque meurtrière du complexe gazier d'In Amenas, dans le sud-est algérien, Mokhtar Belmokhtar et ses hommes – anciens militants radicaux d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) entrés en dissidence début décembre 2012 pour se placer sous la coupe directe d'Al-Qaida – n'ont pas seulement combattu les armes à la main. Ils ont aussi livré bataille sur le terrain des médias (...) Sur la Toile djihadiste, l'initiative de Belmokhtar est saluée comme un coup de maître face à la "croisade" de la France au Mali (...)
Depuis le lancement de l'opération "Serval", "il y a une ébullition réelle et inédite de la sphère djihadiste contre la France", note l'islamologue Mathieu Guidère. "D'une nation vue comme un soutien aux révolutions arabes et aux peuples musulmans, la France est devenue le chef des "nations croisées"", constate-t-il. Le message est clair : le président français, comparé à George W. Bush, est vilipendé pour son "arrogance" qui l'empêche de tirer les leçons des guerres en Irak et en Afghanistan. Le choix de ne pas intervenir en Syrie met en relief une politique de "deux poids, deux mesures" et éclaire les buts réels de la France : "La guerre contre l'islam". "Colonialisme", "guerre impérialiste pour piller les ressources des musulmans", l'histoire est invoquée pour cristalliser la haine (...)
Les menaces énoncées par des groupes djihadistes du monde entier – du Maroc au Yémen, en passant par la Somalie et le Nigeria – font le tour de la Toile, appelant à viser les intérêts et les citoyens français, auxquels on promet des dizaines de Mohamed Merah. Un cyberdjihad face auquel "la France apparaît seule visée, tout comme l'étaient les Etats-Unis en 2001", souligne Mathieu Guidère. "C'est inquiétant", ajoute-t-il. Même si ses partenaires régionaux ne sont pas épargnés (...)
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Re: Islamistes au Mali
http://www.rue89.com/2013/02/01/manuscrits-de-tombouctou-indemnes-pour-la-plupart-mais-toujours-en-peril-239206Le 28 janvier, les groupes islamistes armés qui occupaient la ville de Tombouctou depuis des mois ont fui dans la précipitation, juste avant l’arrivée des troupes françaises et maliennes.
En guise d’adieu, ils ont incendié l’Institut Ahmed-Baba, qui contenait de très précieux manuscrits des XVe et XVIe siècle, époque pendant laquelle Tombouctou était un important pôle culturel.
L’Institut Ahmed-Baba, fondé en 1973, abrite plus de 30 000 manuscrits. Georges Bohas, linguiste, professeur de littérature arabe à l’ENS de Lyon et éminent spécialiste des manuscrits de Tombouctou, affirme cependant qu’un seul des deux bâtiments de l’institut a été incendié : le plus récent, inauguré en 2009, où une partie des manuscrits était exposée (...) «On n’a pas de contact à Tombouctou, il est donc difficile d’avoir des informations exhaustives, mais j’ai téléphoné à un chercheur qui est actuellement à Bamako et il m’a dit qu’il ne fallait pas s’alarmer. Seul le nouveau bâtiment a brûlé et il ne contenait pas plus de 15 000 manuscrits»
Cela représente la moitié de la collection Ahmed-Baba, mais à peine 8% des manuscrits dans leur totalité. «C’est une catastrophe, je suis d’accord, continue Bohas, et je n’y suis pas insensible, mais 10 000 ou 15 000 manuscrits perdus, c’est une somme assez dérisoire par rapport à la masse de tous les autres» (...)
Avant même l’arrivée des islamistes, l’année dernière, nombre de ces particuliers avaient fui Tombouctou en emportant leur bibliothèque personnelle.
Selon Jean-Michel Djian, rédacteur en chef de France Culture Papiers et auteur d’un ouvrage sur les manuscrits de Tombouctou, 80% des manuscrits se trouveraient actuellement à Bamako : «L'incendie de l’Institut est surtout une mise en scène symbolique, mais les manuscrits brûlés sont marginaux». Lui parle d’une vingtaine d’ouvrages seulement : «Ils n’avaient pas un intérêt scientifique majeur. Le plus angoissant, c’est que les pillages ont toujours lieu et bien d’autres manuscrits pourraient être détériorés ou convoités pour leur valeur marchande» (...)
Avant d’être collectés par des particuliers et des organismes comme l’Institut Ahmed-Baba, les manuscrits étaient cachés par les familles qui se les transmettaient de génération en génération, pour éviter les pillages et le trafic. Il est de ce fait difficile d’estimer leur nombre, mais on parle de plus de 200 000 documents. Ils sont rédigés sur des omoplates de chameau ou des peaux de mouton, puis sur papier d’Orient ; la plupart en arabe, certains dans d’autres langues africaines (...)
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Re: Islamistes au Mali
Je n'avais pas lu tous les messages de Ren avant de poster ce nouveau sujet au je souhaite voir débattre un aspect plus particulier de la question , à part : (Je suis parti du même article que lui)
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1774-l-islam-en-afrique
https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1774-l-islam-en-afrique
Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/05/et-si-l-intervention-au-mali-ouvrait-la-porte-des-reformateurs-en-islam_1826903_3232.htmlMichel Rocard a écrit:Malgré la prise importante et spectaculaire de Tombouctou, l'événement essentiel de ces derniers jours au Mali n'est pas de nature militaire. Il est fait de deux déclarations.
L'une est de Chérif Ousmane Haïdara, prédicateur célèbre et chef charismatique des "Partisans de la Religion" alias Ansar Eddine, légalisée en 1992, forte de près d'un million de membres au Sahel, dont la plupart au Mali, et totalement étrangère à son homonyme du même nom qui, liée à Al-Qaida au maghreb islamique (AQMI), occupe le nord du Mali.
Dans cette déclaration on peut lire "AQMI, Ansar Eddine, Mujao : c'est pareil. Ce sont des bandits et des trafiquants de drogue qui utilisent la religion comme couverture"... et un peu plus loin : "Il va falloir mener une guerre idéologique et dénoncer ceux qui se disent musulmans et qui sèment la mort"
L'autre, encore plus explicite, est de l'imam Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali. Il s'en prend à quelques autorités musulmanes, dont une du Qatar,qui dénoncent l'intervention française, et déclare tout bonnement : "Nous ne sommes pas d'accord avec cette interprétation, nous pensons que c'est le contraire. C'est la France qui a volé au secours d'un peuple en détresse, qui avait été abandonné pour tous ces pays musulmans à son propre sort. Nous parler de croisade anti islam, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter en tant que responsables musulmans du Mali" (...)
Voici un autre extrait de l'intervention de Mahmoud Dicko :
http://www.malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/62374-intervention-francaise-mahmoud-dicko-approuve-et-critique-le-qat.htmlLe président du Haut Conseil islamique a profité hier d’une conférence de presse à la Maison de la presse pour fustiger l’attitude de certains pays musulmans qui ont abandonné à son sort. Maoumoud Dicko a dit penser «à des pays comme le Qatar, parce que la personnalité la plus influente du monde musulman qui a dénoncé cette intervention se trouve aujourd’hui au Qatar» (...)
Il vise bien évidemment Qaradawi : http://www.saphirnews.com/Al-Qaradawi-contre-l-intervention-de-la-France-au-Mali_a16085.html10
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avis
Les Maliens ne souhaitent pas être dominés par des arabes salafistes.
Bien qu'ils soient musulmans.
Il faut que cela soit bien compris par les Arabes. Une fois pourtoute.
Bien qu'ils soient musulmans.
Il faut que cela soit bien compris par les Arabes. Une fois pourtoute.
brutus- Messages : 549
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Re: Islamistes au Mali
http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/02/07/les-manuscrits-sauves-de-tombouctou_1828672_3246.html(...) Dès la fin du mois d'août, une poignée de responsables des 32 bibliothèques familiales de Tombouctou (dont on taira les noms pour des raisons de sécurité) ont discrètement et régulièrement acheminé en 4 × 4 plus de 80 % des manuscrits dans des cantines en fer pour les cacher dans le sud du pays dans des lieux sûrs. Ces mêmes familles, dans les années 1990, avaient dénoncé les trafics de manuscrits de Tombouctou qui fleurissaient à Genève ou à New York mais laissaient de marbre les autorités maliennes.
Les djihadistes ont donc pénétré dans la bibliothèque Ahmed-Baba, où il ne restait qu'une centaine d'ouvrages religieux des XIXe et XXe siècles et quelques manuscrits à l'intérêt tout relatif par rapport à ce qui est "planqué", confie un expert du dossier (...) Une mémoire écrite impressionnante, dont l'origine remonte au XIIIe siècle et dont on ne prendra la mesure qu'au tournant du XXe siècle (...)
C'est aux copistes que l'on doit d'avoir accumulé autant de manuscrits. Les textes des philosophes grecs de l'Antiquité profitent des caravanes qui, entre le XIIIe et le XVIIe siècle, sillonnent le désert entre Le Caire et Fès pour se poser chez des oulémas de Tombouctou, ces savants réputés dont le métier est d'enseigner et d'interpréter les textes religieux. Tel Ahmed Baba, ces savants cogitent, critiquent, contestent. Leur pensée se fixe sur des parchemins - de la peau de mouton ou du papier d'Orient. Ainsi, Sidi Yahia, au milieu du XIVe siècle, invite à croiser l'astronomie, l'astrologie et les mathématiques pour mieux prévoir "les phénomènes climatiques extraordinaires"
Les mêmes savants spéculent par écrit sur l'émancipation des esclaves, le statut des femmes, l'activité sexuelle des couples. Les travaux manuscrits consacrés à la géomancie, à la philologie et à la chimie, aux méfaits du tabac ou à la chirurgie optique démontrent un goût pour l'érudition et la transmission. La production de savoir in situ ne concerne pas uniquement le champ des sciences. On assiste plutôt, pendant ce "siècle d'or" de l'Empire songhaï (1458-1591), à la sacralisation des vertus de la connaissance. Celle du droit surtout, et plus précisément de la gouvernance (...)
La "fabrication du savoir" à Tombouctou ne ressemble à aucun système éducatif connu jusqu'alors. Contrairement au mythe répandu, il n'existe pas une université à proprement parler, celle de Sankoré, souvent citée, mais une centaine d'écoles éclatées dans une ville qui compte jusqu'à 100 000 habitants au XVIe siècle. Lors de son passage, Léon l'Africain est subjugué par la capacité des étudiants à réciter par coeur des passages du Coran comme par celle de faire restituer des leçons d'algèbre à de jeunes enfants.
Contrairement aux Européens qui inventent des moyens mnémotechniques pour assimiler les Analytiques d'Aristote, à Tombouctou, on poétise en versifiant les textes (...)
Le coup d'arrêt de cette ébullition intellectuelle survient en 1591, quand le sultan du Maroc, Ahmed El-Mansour, décide d'occuper Tombouctou, de piller ses richesses en sel et en or, puis d'y massacrer sa population. Le traumatisme est immense. Le savant Ahmed Baba est épargné grâce à sa notoriété mais emprisonné avec ses livres à Fès. "Dès lors, les populations prennent peur et se mettent à cacher leurs manuscrits", explique Sadd Traoré, diplômé de l'Ecole des hautes études en sciences sociales et originaire de Tombouctou (...)
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Re: Islamistes au Mali
http://www.france24.com/fr/20140318-video-djihad-renaissance-mausolees-tombouctou-mali-destuction-manuscrits/Tombouctou renaît de ses cendres. Les habitants de la cité historique malienne ont commencé les travaux de reconstruction des mausolées, classés au patrimoine mondial de l'Unesco, endommagés au cours de l’occupation du nord et du centre du Mali par des groupes armés en juillet 2012.
"Nous allons reconstruire les mausolées, réhabiliter les mosquées, à Gao et à Tombouctou, et les bibliothèques des manuscrits" (...)
Les bibliothèques qui abritent les précieux manuscrits de la ville seront également réhabilitées. Plus de 350 000 manuscrits ont pu été sauvés au nez et à la barbe des extrêmistes pour être cachés à Bamako. Les djihadistes sont tout de même parvenus à en brûler 4 200.
Aujourd'hui, cette masse considérable de documents est stockée dans une dizaine de maisons et ils se font discrets pour ne pas tenter d'éventuels trafiquants. Le centre de recherche et de documentation Ahmed Baba, qui détenait les précieux documents, devra patienter plusieurs mois avant de les récupérer. L'Unesco et les autorités maliennes souhaitent commencer à les rapatrier avant l'été 2014.
Tombouctou n'est pas la seule ville concernée. À Gao, le tombeau des Askia et le site archéologique de Gao Saneye, seront eux aussi réhabilités.
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Re: Islamistes au Mali
http://www.pierremartial.com/Abdel-le-bibliothecaire-malien-qui-a-sauve-les-livres-de-Tombouctou-des-flammes-djihadistes_a254.html“Dépêchez-vous! Dépêchez-vous! Ils arrivent!“ Abdel Kader Haidera, visage concentré à l'extrême, court de maisons en maisons, pour annoncer la progression des djihadistes.
Nous sommes en 2012 et l'armée malienne vient de s'effondrer face à la poussée de AQMI. Un millier de djihadistes en armes est sur le point de prendre Tombouctou.
Ce qu'ils vont faire en premier? Comme d'habitude! Occuper les bâtiments officiels, tenir la rue et mettre spectaculairement le feu à tous les lieux de culture mécréante: écoles, musées et bibliothèques.
Abel Kader n'a peur ni pour lui, ni pour les siens qui sont déjà à l'abri.
Lui, le bibliothécaire passionné tremble pour les livres, les précieux livres, les inestimables livres de Tombouctou, dont près de 400.000 datent de plusieurs siècles! (...)
Mais lors de la nuit tragique où les djihadistes ont pris Tombouctou, il ne s'agit pas seulement de sauver les livres de sa bibliothèque, mais aussi ceux des 45 autres établissements de la ville! Un sauvetage et une exfiltration mémorables qui s'étaleront sur plusieurs mois tant la tache est délicate et dangereuse!
Pendant tout ce temps-là, plusieurs dizaines de familles vont se mobiliser autour d'Abdel Kader et, au péril de leur vie, cacher les précieux ouvrages en les dispersant aux quatre coins de la ville et des alentours.
Les livres connaissent alors les cachettes les plus étranges (cageots de légumes, sacs de graines, cantines métalliques, faux barils de pétrole, matelas...) et les modes de circulation les plus divers (de l'âne au vélo en passant par les charrettes et les carioles les plus rudimentaires). Certains vont même découvrir la voie des eaux et être exfiltrés dans des embarcations de fortune, construites à la va-vite!
Et quand Tombouctou est enfin libérée en 2013, les djihadistes n'auront finalement pu détruire, au cours de leur pitoyable “nettoyage culturel”, que 4000 livres sur les 400.000 qui se trouvaient dans la ville (...)
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Re: Islamistes au Mali
-Ren- a écrit:
...Je ne sais pas ce qui est le pire : le fanatique qu'on voit parler ici, ou les commentaires louangeurs de cette vidéo sur la page youtube ?
On ne voit rien je vois pas le fanatique
bakary- Messages : 14
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Re: Islamistes au Mali
Depuis 2012, la vidéo a sans doute été retirée du net ?bakary a écrit:On ne voit rien je vois pas le fanatique
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Re: Islamistes au Mali
Timbuktu, le film
indian- Messages : 2844
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bakary- Messages : 14
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Re: Islamistes au Mali
Les Maliens et Maliens semblent être des gens de bonne foi, comme partout.
Vous souhaitant tout la paix possible.
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indian- Messages : 2844
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Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Islamistes au Mali
indian a écrit:Les Maliens et Maliens semblent être des gens de bonne foi, comme partout.
Vous souhaitant tout la paix possible.
Bonjour indian tu est indien de l'Inde. Tu n'as pas de problèmes avec les musulmans.
bakary- Messages : 14
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Date d'inscription : 10/08/2017
Age : 26
Re: Islamistes au Mali
bakary a écrit:
Bonjour indian tu est indien de l'Inde. Tu n'as pas de problèmes avec les musulmans.
Non je ne suis pas indien de l'Inde, pas plus qu'amérindien... qu'indian (surnom qui m'est resté collé depuis non adoleccence)
Je n'ai pas de problème avec les musulmans, uniquement avec les soi-disant musulmans qui ne le sont pas, comme les wahhabites, Ei, Boko, Daesh... que je combats au quotidien d'ailleurs
indian- Messages : 2844
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