Le Soufisme
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Re: Le Soufisme
Du dépassement de la raison dans le soufisme
Par Éric "Younès" Geoffroy
http://www.buddhaline.net/Du-depassement-de-la-raison-dans
Par Éric "Younès" Geoffroy
Enseignant l’islamologie à l’Université de Strasbourg et dans d’autres institutions (l’Université ouverte de Catalogne, l’Université catholique de Louvain), il est un spécialiste académique du soufisme. Il travaille aussi sur les enjeux de la spiritualité dans le monde contemporain (la mondialisation, la postmodernité, l’écologie).
Il assure la direction de la Fondation Conscience Soufie qu'il a cofondée en juillet 2016
" Le fait de voir Dieu par l’oeil de la foi et de la certitude nous a libéré de tout recours à la pensée discursive ", disait Abû l-Hasan al-Shâdhilî (m. 656/1258), maître soufi bien connu à Tunis .
" La sphère de la sainteté s’étend au-delà du champ du mental, car elle est fondée sur le dévoilement spirituel (kashf) ". Cette dernière phrase a été prononcée par le "grand cadi" égyptien Zakariyyâ al-Ansârî (m. 926/1520), qui fut lui aussi un soufi . Elle résume fort bien la position des spirituels de l’islam sur le "rationnel" ; en effet, le but du soufisme n’est-il autre que de parvenir à la sainteté (walâya) ? Le même savant affirme ailleurs que " la connaissance de Dieu passe par la "gustation spirituelle" (dhawq), qui efface les arguments de la raison et ceux venant de l’enseignement transmis (dalâ’il al-‘aql wa shawâhid al-naql) .
Les mystiques de l’islam ont souvent souligné l’indigence de la raison humaine ; ils se plaisent à rappeler que le terme arabe ‘aql (" esprit ", " raison ") signifie étymologiquement l’entrave, le lien. Un maître syrien du XVIe siècle se livrait ainsi à un jeu de mots - intraduisible en français - en écrivant que " les juristes musulmans (fuqahâ’) sont prisonniers de leur mental (bi-‘uqûli-him ma‘qûlûn) " . Pour les soufis, il ne s’agit aucunement de rejeter cet instrument qu’est la raison, mais de lui assigner une place relative, contingente, face à cet Absolu que le spirituel musulman a pour but. En cela, ils se distinguent des exotéristes de l’islam, auxquels ils reprochent de restreindre le terme ‘ilm (" science ") aux deux catégories traditionnelles que sont le ma‘qûl (produit de la réflexion discursive) et le manqûl (le corpus transmis de génération en génération). ‘Alî Wafâ, maître égyptien de l’ordre shâdhilî, invectivait en ces termes les juristes (fuqahâ’) :
" Eh toi, faqîh ! par le ma‘qûl, tu es distrait de la Réalité essentielle, et tu ne peux t’échapper du sens apparent du manqûl ! "
Suite ici : Il assure la direction de la Fondation Conscience Soufie qu'il a cofondée en juillet 2016
Début de l'article :
" Le fait de voir Dieu par l’oeil de la foi et de la certitude nous a libéré de tout recours à la pensée discursive ", disait Abû l-Hasan al-Shâdhilî (m. 656/1258), maître soufi bien connu à Tunis .
" La sphère de la sainteté s’étend au-delà du champ du mental, car elle est fondée sur le dévoilement spirituel (kashf) ". Cette dernière phrase a été prononcée par le "grand cadi" égyptien Zakariyyâ al-Ansârî (m. 926/1520), qui fut lui aussi un soufi . Elle résume fort bien la position des spirituels de l’islam sur le "rationnel" ; en effet, le but du soufisme n’est-il autre que de parvenir à la sainteté (walâya) ? Le même savant affirme ailleurs que " la connaissance de Dieu passe par la "gustation spirituelle" (dhawq), qui efface les arguments de la raison et ceux venant de l’enseignement transmis (dalâ’il al-‘aql wa shawâhid al-naql) .
Les mystiques de l’islam ont souvent souligné l’indigence de la raison humaine ; ils se plaisent à rappeler que le terme arabe ‘aql (" esprit ", " raison ") signifie étymologiquement l’entrave, le lien. Un maître syrien du XVIe siècle se livrait ainsi à un jeu de mots - intraduisible en français - en écrivant que " les juristes musulmans (fuqahâ’) sont prisonniers de leur mental (bi-‘uqûli-him ma‘qûlûn) " . Pour les soufis, il ne s’agit aucunement de rejeter cet instrument qu’est la raison, mais de lui assigner une place relative, contingente, face à cet Absolu que le spirituel musulman a pour but. En cela, ils se distinguent des exotéristes de l’islam, auxquels ils reprochent de restreindre le terme ‘ilm (" science ") aux deux catégories traditionnelles que sont le ma‘qûl (produit de la réflexion discursive) et le manqûl (le corpus transmis de génération en génération). ‘Alî Wafâ, maître égyptien de l’ordre shâdhilî, invectivait en ces termes les juristes (fuqahâ’) :
" Eh toi, faqîh ! par le ma‘qûl, tu es distrait de la Réalité essentielle, et tu ne peux t’échapper du sens apparent du manqûl ! "
http://www.buddhaline.net/Du-depassement-de-la-raison-dans
Invité- Invité
Re: Le Soufisme
Moïse vit en route un berger qui disait :
« Ô Dieu qui choisis qui tu veux, qui es-Tu que je puisse devenir Ton serviteur, coudre Tes sandales, et peigner Tes cheveux ? Que je puisse laver Tes vêtements, et tuer Ta vermine et T’apporter du lait, ô mon Adoré ? Que je puisse baiser Ta petite main, et masser Tes petits pieds, et au moment du coucher balayer Ta petite chambre ?... »
« Prends garde ! » dit Moïse. « Tu es devenu tout à fait pervers. En réalité, tu n’es pas un musulman, mais un impie. (...) La puanteur de ton blasphème a rendu le monde entier puant ; ton impiété a mis en haillons la robe de soie de la religion ».
Le berger dit : « Ô Moïse, tu m’as fermé la bouche, et tu as brûlé mon âme de repentir». Il déchira ses vêtements, poussa un soupir, se tourna précipitamment vers le désert, et s’en alla.
Une révélation vint à Moïse de la part de Dieu : « Tu as séparé mon serviteur de Moi. (...) J’ai octroyé à chacun une façon d’agir ; j’ai donné à chacun une forme d’expression. (...) Je ne regarde pas la langue et la parole, je regarde l’esprit et la disposition. Combien encore de ces phrases, de ces idées, de ces métaphores ? C’est la brûlure que je désire, la brûlure ! Deviens l’ami de cette brûlure ! Ô Moïse, ceux qui connaissant les conventions sont d’une sorte, ceux dont les âmes et les esprits brûlent sont d’une autre sorte. »
Mawlana Rûmi, Mathnawî-i ma‘nawî, éd. et trad. Reynold A. Nicholson, Londres, Luzac, 1925-1940, Livre II, vers 1720-1760;
selon la traduction d’Eva de Vitray-Meyerovitch, Mathnavi. La Quête de l’Absolu, Paris, Editions du Rocher, 1990, pp. 400-402
Cité par Eve Feuillebois-Pierunek. Chapitre 1:
Rumî (1207-1273): poète et mystique. Les derviches tourneurs, doctrine, histoire et pratiques. Editions du Cerf, pp.21-81, 2006
Idriss- Messages : 7124
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Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Le Soufisme
J'espère bien que dans le petit livre de Martin Lings il sera question de Rabia al Adawiyya.
Son langage paradoxal et en apparence contradictoire m'intéresse
Son absence de désir de rétribution pour ses actes, son végétarisme, sa pauvreté m'intéressent.
Son langage paradoxal et en apparence contradictoire m'intéresse
Son absence de désir de rétribution pour ses actes, son végétarisme, sa pauvreté m'intéressent.
Une révélation vint à Moïse de la part de Dieu : « Tu as séparé mon serviteur de Moi. (...) J’ai octroyé à chacun une façon d’agir ; j’ai donné à chacun une forme d’expression. (...) Je ne regarde pas la langue et la parole, je regarde l’esprit et la disposition. Combien encore de ces phrases, de ces idées, de ces métaphores ? C’est la brûlure que je désire, la brûlure ! Deviens l’ami de cette brûlure ! Ô Moïse, ceux qui connaissant les conventions sont d’une sorte, ceux dont les âmes et les esprits brûlent sont d’une autre sorte. »
Cela me parle un peu ce que j'ai mis en gras, il y a des échos.
Un jour donc, plusieurs soufis rencontrèrent Rabia' qui courrait, portant du feu dans une main et de l'eau dans l'autre. Ils lui dirent : " Ô Dame du monde futur, où vas-tu, et que signifie tout cela ? "
Elle répondit : " Je vais pour incendier le paradis et noyer l'enfer, en sorte que ces deux voiles disparaissent complètement devant les yeux des pèlerins et que le but leur soit connu, et que les serviteurs de Dieu le puissent voir, lui, sans objet d'espoir ni motif de crainte. Qu'en serait-il, si l'espoir du paradis et la crainte de l'enfer n'existaient pas ? Hélas, personne ne voudrait adorer son Seigneur, ou lui obéir !
Elle répondit : " Je vais pour incendier le paradis et noyer l'enfer, en sorte que ces deux voiles disparaissent complètement devant les yeux des pèlerins et que le but leur soit connu, et que les serviteurs de Dieu le puissent voir, lui, sans objet d'espoir ni motif de crainte. Qu'en serait-il, si l'espoir du paradis et la crainte de l'enfer n'existaient pas ? Hélas, personne ne voudrait adorer son Seigneur, ou lui obéir !
Invité- Invité
Re: Le Soufisme
La réalité relative
«Nous voyons que les hommes sont de plus en plus repliés sur eux-mêmes, et dans toutes les parties du monde. Pourquoi ? Est-ce que cet affrontement est réellement entre l'islam et l'occident, ou s'agit-il d'un affrontement entre autre chose ? Et c'est là où cette formule du Tassawuf (Soufisme, en arabe) nous donnera une indication qui nous permettra de s'ouvrir vers le haut, de s'élever de cette pesanteur terrestre, matérielle, pleine de contradictions, pleine d'horreurs, pleine d'incompréhensions, de déchirements inutiles et mesquins. Les Soufis disent : La voie exotérique, ou la loi exotérique, c'est «toi et moi». La voie ésotérique, c'est «je suis toi, tu es moi». La connaissance ésotérique, c'est «ni toi, ni moi, Lui seulement». Et là, ça nous donne un autre éclaircissement sur ce qui se passe devant nos yeux et qui réellement s'affronte. Ce qui s'affronte sous nos propres yeux, ce sont moi et toi. C'est l'exotérisme dans toute sa dureté, dans tout son ego fortifié par un intellect, par un rationalisme, par des doctrines, par des philosophies qui chacune se proclame détentrice exclusive de la vérité. Et nous ne faisons que la nourrir : je, je, je, moi, moi, moi, moi, dans tous les domaines. Donc, nous sommes dans la réalité relative, prisonniers de la réalité relative.
Dans un dessin que j’ai vu tout à l’heure, ont j’ai oublié l’auteur qui est extraordinaire. Ce dessin ou on voit une fil d’être humains enchainés, il y’a un qui s’est prosterné, qui s’est tout simplement assis. Donc cette chaîne est sortie de son coup et s’est mise au dessus de sa tête, il était libéré et les autres qu’ils restés toujours debout, moi moi moi je je je, était prisonnier de cette réalité relative…».
(Cheikh Khaled Bentounes) 1996.
الحقيقة النسبية
نرى أن الناس قد أصبحوا أكثر فأكثر، انطواءا على أنفسهم، وفي جميع أنحاء العالم. لماذا؟ هل هذه المواجهة هي حقا بين الإسلام والغرب، أو أن الأمر يتعلق بمواجهة بين أشياء أخرى؟ وهنا، يمنحنا التصوف مؤشرا، يسمح لنا بالانفتاح نحو الأعلى، والترفع عن الجاذبية، المادية، المليئة بالتناقضات، المليئة بالأهوال، المليئة بحالات سوء التفاهم، وتمزقات لا داعي لها وتافهة. يقول الصوفيون: إن ظاهر الطريقة أو الشريعة، هو "أنت وأنا". وباطن الطريقة هو "أنا أنت، أنت أنا". وفي المعرفة الباطنية، "لا أنت ولا أنا، بل هو". وهنا، سيقدم لنا توضيحًا آخر لما يحدث أمام أعيننا، ومن ذا الذي يتواجه حقًا. إن الذي يتواجه أمامنا هو أنا وأنت. إنها شريعة الظاهر في كل قساوتها، في النفس المتعززة بفكر، وبعقلانية ومعتقدات وفلسفات، تدعي جميعها أنها المالك الحصري للحقيقة. ونحن ما نقوم إلا بنفخ الأنا، الأنا، الأنا، ونفسي، نفسي، نفسي، في جميع المجالات. إذن فنحن نتواجد في الحقيقة النسبية، أسارى الحقيقة النسبية.
في رسم رأيته سابقًا، نسيت صاحبه، رسم هائل. في هذا الرسم نرى صفا من الناس مقيدين، وأن أحدهم قام بالسجود، ببساطة جلس. لذلك خرج الغل من عنقه وتحرر، والباقين الذين ظلوا دائماً واقفين، نفسي، نفسي، نفسي، أنا، أنا، أنا، ظلوا أسارى هذه الحقيقة النسبية. ...
مقتطف للشيخ خالد بن تونس. 1996.
الرسام جان كلود مارول
Idriss- Messages : 7124
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Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Le Soufisme
Texte intéressant.
La dissipation de l'illusion du Moi est sensée être libératrice et ouvrir à la compassion universelle. Quand il n'y a plus de JE et de TU, il n'y a plus de donateur ni de bénéficiaire, juste l'acte du don. Un délivré de cette illusion ne pense plus en terme de "Je" donne, il donne c'est tout.
Une femme dit au Bouddha :
- Je veux le Bonheur.
Le Bouddha répond :
- ôtes "Je", c'est l'ego, puis ôtes "veux", c'est le Désir. Regarde, maintenant il ne te reste que le Bonheur.
Invité- Invité
Re: Le Soufisme
S'il vous plaît Disciple Laïc essayez de respecter les sections dédiées du forum et de ne pas vous étendre sur le bouddhisme dans la partie débat/enseignement interne de l'Islam, H.S/
Merci de votre compréhension.
Merci de votre compréhension.
_________________
“L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.” Aristote.
"Ni fataliste ni moraliste, je suis agressivement réaliste." Despo Rutti.
gfalco- Messages : 756
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Date d'inscription : 31/07/2015
Re: Le Soufisme
Disciple Laïc a écrit:Texte intéressant.
- Spoiler:
La dissipation de l'illusion du Moi est sensée être libératrice et ouvrir à la compassion universelle. Quand il n'y a plus de JE et de TU, il n'y a plus de donateur ni de bénéficiaire, juste l'acte du don. Un délivré de cette illusion ne pense plus en terme de "Je" donne, il donne c'est tout.Une femme dit au Bouddha :- Je veux le Bonheur.Le Bouddha répond :- ôtes "Je", c'est l'ego, puis ôtes "veux", c'est le Désir. Regarde, maintenant il ne te reste que le Bonheur.
Merci Diciple pour ce partage pertinent , mais Gfalco à raison , nous devons respecter le cadre ! Parfois on peut être plus souple avec la règle , mais il y a eu trop d'abus !
Idriss- Messages : 7124
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Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Le Soufisme
"Si tu veux, Ô ami, dégager le champ de ta vision, il te faudra déconstruire tour à tour tes habitudes jusqu’à les rompre.
Les ascètes rompent leurs habitudes sensibles et les règles du monde sensible se suspendent alors pour eux. Ils peuvent marcher sur les eaux, voler dans les airs, supporter des jours durant la soif et la faim. Leur vision peut traverser le temps et l’espace.
Mais les sages sont ceux qui rompent leurs habitudes intérieures. Ils remplacent l’orgueil par l’humilité, la jalousie par le don d’eux-mêmes, la vanité par la sincérité, la haine par l’amour et la confusion par la sérénité. Ce ne sont plus les règles du monde sensible qui leur livrent leur secret, mais celles de l’esprit. Ce ne sont plus les miracles du monde qui leur sont donnés, mais celui de la rectitude intérieure :
La vraie traversée miraculeuse serait pour toi
que l’espace du monde s’estompe
Et que tu vois l’Au-delà plus proche de toi
que toi-même."
D'après "Traces de lumière: Paroles initiatiques soufies."
Faouzi Skali, Ed. Albin Michel.
Idriss- Messages : 7124
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Le Soufisme
Idriss a écrit:"Si tu veux, Ô ami, dégager le champ de ta vision, il te faudra déconstruire tour à tour tes habitudes jusqu’à les rompre.
Les ascètes rompent leurs habitudes sensibles et les règles du monde sensible se suspendent alors pour eux. Ils peuvent marcher sur les eaux, voler dans les airs, supporter des jours durant la soif et la faim. Leur vision peut traverser le temps et l’espace.
Mais les sages sont ceux qui rompent leurs habitudes intérieures. Ils remplacent l’orgueil par l’humilité, la jalousie par le don d’eux-mêmes, la vanité par la sincérité, la haine par l’amour et la confusion par la sérénité. Ce ne sont plus les règles du monde sensible qui leur livrent leur secret, mais celles de l’esprit. Ce ne sont plus les miracles du monde qui leur sont donnés, mais celui de la rectitude intérieure :
La vraie traversée miraculeuse serait pour toi
que l’espace du monde s’estompe
Et que tu vois l’Au-delà plus proche de toi
que toi-même."
D'après "Traces de lumière: Paroles initiatiques soufies."
Faouzi Skali, Ed. Albin Michel.
Je suis bien d'accord Idriss, et en atteignant un haut niveau de spiritualité il n'y a plus qu'une seule religion universelle qui unit toutes les religions.
Alice- Messages : 60
Réputation : 0
Date d'inscription : 29/11/2020
Localisation : Union Européenne
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