le désinteret : pourriez-vous m'expliquer ?

[piwi]

Bonjour

J'ai grandi avec l'idée que dans la religion il y a deux grandes motivations. L'envie d'aller au Paradis et la peur de l'Enfer. Apparemment ce n'est pas le cas du Judaïsme.

Mais puisque dans le Judaïsme il y à le Paradis, comment peut-on faire le maximum de bien possible sans que le Paradis (ou l'idée de récompense) soit "un peu" une motivation quelque part ? Certes c'est facile de faire le bien sans être intéressé, mais penser à une récompense peut augmenter parfois l'envi de faire le bien non ? Faire ce que Dieu aime c'est quelque part être intéressé par une proximité d'amour envers le Créateur.

Et pour l'Enfer, comment est-ce possible de ne pas en avoir peur du tout ? Car même si ça ne consiste pas à rôtir dans un feu, c'est très dur quand même et cela engendre une peur d'y aller, d'où un intérêt (plus ou moins fort) à ne pas faire un péché en plus de l'amour envers le Créateur.

Merci d'avance pour vos explications

[-Ren-]

Je sais que c'est une réponse musulmane dans le topic sur le judaïsme

...Ouais, t'abuses, surtout en sortant cette histoire que je ne manque pas moi-même de ressortir tant je l'apprécie ; du coup, me voilà paralysé !

EDIT: après discussion avec Aâya, qui me dit "la règle c'est la règle", ton message est désormais sur https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t131-blog-japon-le-bien-desinteresse (je t'invite d'ailleurs à aller lire son article, tu comprendras )

[Mamun]

Je comprends mais je trouve que cette application de la règle est un peu rude ici. Car mon message perd toute pertinence et tout intérêt placé là où tu l'as placé maintenant. D'une part il aurait pu enrichir ceux qui se posent la même question que piwi d'un nouveau point de vue, et pourquoi pas connaître une certaine résonance dans le judaïsme (un texte proche peut-être). Je trouve ça vraiment dommage ! Attention à ce que la règle ne devienne pas un obstacle à l'échange quand même ! J'avais misé sur une certaine marge de manœuvre, faut croire que non ! Vraiment dommage !!!

Dura lex sed lex...-_-

[-Ren-]

Je comprends mais je trouve que cette application de la règle est un peu rude ici

Cette règle est en effet parfois bien frustrante... Mais crois en notre loooooooooooooooooooongue expérience, elle nous protège de soucis bien réels.
J'invite bien entendu piwi à suivre le lien de ta réponse (qui est désormais sur un fil plus général où nous pouvons débattre plus librement)

[-Ren-]

Demat d'an holl
Je rappelle le sujet initial :

J'ai grandi avec l'idée que dans la religion il y a deux grandes motivations. L'envie d'aller au Paradis et la peur de l'Enfer. Apparemment ce n'est pas le cas du Judaïsme

...Pour réserver ce fil aux réponses juives, j'ai déplacé la conversation en cours sur le fil mentionné ci-dessus : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t131-blog-japon-le-bien-desinteresse

[Tsiyon]

La réponse à la question est 'Emouna qu'on traduit par foi mais qui signifie "confiance" et a donné Amen. Pour un Juif, l'essentiel est de participer au projet divin pour la vie terrestre = Avoda = service. Y a t'il quelque chose après? On verra bien. Croire ou ne pas croire n'est pas la préoccupation du Juif pratiquant.

[-Ren-]

Merci pour cette réponse à la question initiale
...Auriez-vous des auteurs à nous conseiller développant ce point ?

[piwi]

merci tsiyon pour ta réponse (et les autres dans les autres posts)

[Isabelle]

Mais pourquoi ce ne serait pas le cas dans le judaïsme ?
Cela dépend des écoles... Certaines, disparues : non pharisiens mais saducéens ne croient pas en une vie après la mort). D'autres affirment et toujours selon les paroles bibliques qu'il faut agir pour l'autre vie. Et la tradition talmudique ne manque pas d'exemples : aumônes qui rapportent certaines récompenses à Olam Haba, etc...

[Tsiyon]

Mais pourquoi ce ne serait pas le cas dans le judaïsme ?

Bien sur tout le monde a peur de la mort y compris les Juifs. Mais ce n'est pas au cœur du Judaïsme. Rien au sujet d'une vie après la mort dans la Torah. Le Olam Haba signifie simplement "le monde à venir".

[Tov]

Quelques précisions:

Que l'homme ne dise point: j'accomplis les lois de la Torah et j'étudie sa sagesse, afin que j'ai part à toutes bénédictions qui y sont promises, ou bien que j'ai droit à la vie future. Qu'il ne dise pas non plus: je m'abstiendrai des péchés afin que me soient épargnées toutes les malédictions qui y sont signalées, ou bien que je ne sois pas exclu de la vie future. Il ne convient pas de servir Fieu de cette façon, car celui qui le sert de cette manière le fait par peur. or ceci n'est pas digne ni d'un prophète, ni d'un sage. Ce ne sont que les ignorants, et les enfants qui servent Dieu de cette manière-là, car on les habitue à servir Dieu par peur, jusqu'au moment où ils deviennent plus intelligents et en arrivent alors à la servir par amour.

Voici comment agit celui qui sert Dieu par amour:
il étudie la Torah, accomplit les commandements divins parcourt les chemins de la sagesse divine, non pas dans un but déterminé, ni par peur du malheur, ni avec l'intention de recevoir en échange le bonheur, mais il agit de la sorte uniquement parce qu'il trouve là la vérité. Le bien promis par Dieu ne tardera pas de venir de lui même ensuite.

Livre de la Connaissance, prescriptions concernant le repentir, Chap10.

[piwi]

Merci pour cette réponse claire.

PS : est-ce la même chose pour les noachides ? c'est à dire prendre cette alliance de façon complètement désintéressée (pas pour le monde futur par exemple).

[Tsiyon]

Dans la mesure où les lois noahides sont déduites de la Torah qui n'aborde pas la question de la vie post-mortem; il me semble que c'est la même attitude que celle décrite plus haut qu'il faut adopter.

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