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Le bouddhisme est-il sexiste : la parole d'un moine

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Le bouddhisme est-il sexiste : la parole d'un moine Empty Le bouddhisme est-il sexiste : la parole d'un moine

Message  Invité Mar 16 Jan - 14:48

Sexisme, andocentrisme, et misogynie par Bante Sujato
17 janvier 2010


30 novembre 2009


Dans cet écrit, j’aimerai regarder d’un peu plus près certains aspects du problème de la discrimination envers les femmes dans la Sangha.


C’est un sujet difficile qui peut engendrer beaucoup de résistance intérieure face à mes conclusions.


Tout ce que je demande est que le lecteur soit attentif à ses propres réactions, et qu’il prenne en considération le fait que l’auteur de ce billet a lui aussi eu à gérer des réactions similaires pendant les nombreuses années où il a travaillé sur cette question.


Pour cet article, je me concentrerai sur la « forme courante » du sexisme, c’est-à-dire celle où ce sont les hommes qui pratiquent la discrimination envers les femmes.



Sexisme


Tout d’abord, qu’est ce que le «sexisme»?
Je donnerais la définition suivante: le sexisme est une discrimination injustifiée et disproportionnée envers quelqu’un en raison de son sexe.


Le sexisme est, par définition mauvais, car il fait du mal aux femmes en les privant de leur pleine humanité.
D’une manière plus subtile, le sexisme nuit également aux hommes, car ceux-ci entretiennent un sentiment de sécurité en blessant les personnes qu’ils aiment.


Pour donner un exemple :


Le Bouddha a dit qu’il ne faut pas juger une personne quelque soit la caste à laquelle elle appartient : qu’elle soit khattiya, brahman, vessa ou sudda, elle devrait être jugé par ses actes, et non par sa naissance.


De la même façon, il ne faut pas juger une personne ou faire preuve de discrimination à son encontre simplement en raison de son sexe.


Comme Bhikkhuni Soma a déclaré: «Tout ce qui pense « je suis un homme « , ou » je suis une femme », ou« je suis quoi que ce soit d’autre » est du combustible pour Mara. (Samyutta Nikaya 5.2).


Dans les écritures bouddhiques, c’est Mara qui exprime des opinions sexistes, pas le Bouddha.


Il existe certains cas où la discrimination est tout à fait appropriée. Par exemple, c’est une question normale de demander si une femme enceinte va beneficier d’un congé maternité. La même question ne peut se poser pour un homme. Bien entendu, un homme pourrait bénéficier d’un congé paternité, mais c’est une autre question.


Dans ce cas, accorder un congé maternité aux femmes enceintes est une discrimination basée sur des motifs pertinents et n’est pas contraire à l’éthique. Il faut encore gérer des questions pratiques. Combien accorder, et sous quelles conditions ?
Il n’y a pas de réponse toute faite à cela. Cependant, n’importe qui serait d’accord qu’un jour c’est trop peu, et que quarante ans serait trop long. Ces options, bien qu’étant une discrimination qui semble appropriée, seraient rejetées comme étant disproportionnées.


En ce sens, la position structurelle de la Sangha Theravada est clairement sexiste. Car il n’existe pas de justification valable à la discrimination.


Le Bouddha, et la tradition toute entière, affirment que les femmes sont tout aussi capables de vivre la vie sainte et d’en récolter les fruits. Il n’y a pas d’arguments valables dans la réponse de la Sangha.
Les détails des procédures légales, la réticence à changer les traditions, ne sont pas des motifs suffisants pour refuser aux femmes leur capacité à vivre pleinement la vie spirituelle, si elles le désirent.


Je voudrais faire une distinction supplémentaire.



Le sexisme doit être divisé en deux aspects: androcentrisme et la misogynie.


L’androcentrisme


L’androcentrisme c’est voir les choses d’un point de vue masculin.


Notre langue l’incarne, par exemple, lorsque nous utilisons le «il» ou «l’homme» pour désigner toutes les personnes, ne remarquant pas combien cela exclut et marginalise les femmes.


La culture androcentrique traite l’homme comme le sexe par défaut, et la femme est l ‘«autre».
Dans un système androcentrique, les femmes sont exclues des ressources, de l’éducation et des opportunités qui sont de façon naturelle offertes aux hommes.


Cela peut se produire simplement par le conditionnement social, ou cela peut être renforcé par des règles et des lois.


Nous pouvons juger de l’androcentrisme d’une institution en examinant le pourcentage de femmes qui y sont impliquées et quelles positions elles y atteignent.


Selon cette norme, la Sangha du Theravada moderne est l’une des formes la plus absolue d’androcentrisme jamais atteint, avec un refus total de la participation des femmes à tous les niveaux.


Puisque l’androcentrisme est essentiellement une construction sociale, il doit être changé par des moyens sociaux.


Ce changement social, dans un premier temps, doit être conduit par celles qui souffrent le plus du sexisme, c’est à dire les femmes.


Comme Mahapajapati, qui a désobéi aux instructions du Bouddha, ignorant à plusieurs reprises son avis, et a revêtu la robe ocre sans avoir été ordonnée, les femmes auront à désobéir aux patriarches si elles veulent voir se réaliser un changement.


Toutefois, pour réussir ce changement il faudra également l’aide des patriarches eux-mêmes, c’est-à-dire des moines.


Je dirais qu’il y a trois choses essentielles que les moines doivent faire.
Premièrement, admettre que le sexisme existe et qu’il est mauvais.
Deuxièmement, travailler énergiquement pour venir à bout du sexisme.
Troisièmement, écouter et répondre à la voix des femmes.


C’est, je crois, tout ce qui est nécessaire.
Ce n’est pas impossible.


Il ne s’agit pas de questions morales complexes ou d’innovations radicalement nouvelles.
Cela demande juste l’application d’un certain sens moral afin de s’attaquer à une injustice flagrante et néfaste dans le monde.



La misogynie


Tandis que l’androcentrisme est avant tout un phénomène social, et se définit par l’absence de femmes, la misogynie est un phénomène psychologique, défini par la présence de haine envers les femmes.


La misogynie est une névrose, une tendance profondément ancrée de peur irrationnelle des femmes et d’aversion à leur égard.
Elle se développe généralement en réponse à un traumatisme impliquant une femme, soit durant l’enfance ou, depuis une perspective bouddhiste, dans des vies antérieures.


Le traumatisme peut être le résultat d’actes malveillants de la part d’une femme, par exemple si une mère maltraite son fils, ou bien avoir une autre origine, une femme peut être tout à fait innocente, par exemple si un fils conçoit une haine jalouse envers une sœur nouvelle née.


La caractéristique essentielle de la misogynie, c’est qu’elle s’empare des défauts et de la malveillance d’une seule femme et les projette sur toutes les femmes.


Bien sûr, nous le faisons tous; une projection est un phénomène classique de la psychologie humaine.
Nous avons tous eu de bonnes et de mauvaises expériences avec des hommes et des femmes, et celles-ci conditionnent nos attentes à venir et les pensées que nous pouvons avoir d’autres hommes et d’autres femmes.


Cela est normal, mais lorsque le modèle devient figé et extrême, et quand il aboutit à des schémas de comportement néfastes, il convient de le traiter comme une névrose.


Puisque nous faisons l’expérience du genre opposé comme «l’autre», la projection joue un rôle particulièrement important dans les relations entre « genres ».
Ce genre de tendance se retrouve dans la littérature bouddhique, par exemple les histoires Jataka.


Chaque fois qu’un homme fait quelque chose de mal, ou qu’une femme fait quelque chose de bien, cet homme ou cette femme est loué ou blâmé en conséquence.


Mais quand une femme fait quelque chose de «mal» (même quand c’est l’homme qui a agi de façon immorale) alors ce sont les femmes en général qui sont blamées.


Les histoires Jataka, et d’autres formes de littérature bouddhique populaire, sont remplies de misogynie.
Il est franchement impossible d’espérer que ces attitudes puissent disparaitre purement et simplement de la culture bouddhique qui s’enorgueillit de sa continuité avec la tradition.


Un homme qui souffre de misogynie est coupé et aliéné d’une partie de lui-même.
Il ne peut accepter le féminin, et par conséquent, dénie et réprime cet aspect de lui-même.
Cela confirme un principe fondamental de l’éthique bouddhiste: puisque tous les êtres sont également dignes de respect, quand une personne fait du mal ou diminue tout autre être, elle se fait du mal à elle-même.


La misogynie est quelque chose de subtil et d’insaisissable.
Notre société ne tolère plus l’expression ouverte de la misogynie, alors elle s’exprime de façon plus souterraine.
On peut l’entendre dans l’ambiance détendue des conversations privée entre « garçons », mais elle apparaît rarement dans la sphère du discours public.


Et bien sûr, le misogyne est la dernière personne à percevoir son propre préjugé.
Néanmoins, je pense qu’il est assez clair qu’un certain pourcentage d’hommes sont misogynes dans le sens que j’ai décrit.


Et de ces hommes, un certain pourcentage entre dans la Sangha.
Il n’est que trop naturel qu’un misogyne cherche un contexte où sa valorisation exclusive du masculin est encouragée, un contexte où il a rarement besoin de côtoyer des femmes, et quand il les rencontre, où elles sont encadrées par une hiérarchie qui les subordonne et ne leur accorde aucun pouvoir, ce qui lui permet d’ignorer leur voix et de se regarder comme un être d’un statut spirituel supérieur.


Cela peut être un choc d’apprendre que certains membres de la sangha ont un équilibre mental douteux. Néanmoins, c’est vraiment tout à fait évident.



Je ne parlerai ici que de la Sangha occidentale.


Dans les pays de tradition bouddhiste, il existe un soutien culturel fort pour les hommes qui souhaitent rejoindre la Sangha. Par conséquent, selon mon expérience, il n’y a pas de raison particulière pour les moines d’être soit personnellement misogyne, soit d’avoir des problèmes mentaux plus que la normale.


En revanche, dans le bouddhisme occidental, beaucoup de ceux qui s’y intéressent ne le font qu’après avoir subi un traumatisme. Dans n’importe quel centre bouddhiste occidental, vous trouverez un grand nombre de personnes qui ont eu ou continuent d’avoir, de graves difficultés psychologiques. C’est pourquoi ils viennent.


Et pour ceux qui souhaitent prendre la robe monastique, c’est encore plus vrai.
Je dirais que plus de la moitié de ceux qui souhaitent prendre la robe monastique ont, selon mon experience, un certain degré de problèmes psychologiques et de troubles de la personnalité.


Beaucoup de ces troubles rendent difficile de vivre la vie consacrée: schizophrénie, dépression, anxiété.
Les personnes ayant de tels problèmes ont tendance à ne pas rester dans la Sangha.
Mais il y a certains types de troubles qui sont pratiquement encouragés par le milieu monastique, notamment le narcissisme et la misogynie.


Pour ce qui concerne le narcissisme, l’histoire du bouddhisme occidental est jonchée d’épaves résultant du culte excessif du gourou. La misogynie n’a pas à être pas si flagrante, car elle est nourrie par la légitimité supposée des structures androcentriques de la Sangha.


Il doit être suffisamment clair que les misogynes sont naturellement attirés par des institutions andocentriques comme l’est la Sangha. Ils vont tendre à renforcer les préjugés déjà existants et chercher activement, même si c’est inconscient, à nuire aux femmes grâce à la position qu’ils occupent.


En retour, nous pouvons nous attendre à ce que l’institution androcentrique tende à renforcer la misogynie, la justifie, stimule une misogynie latente, offre des modèles de comportement et forge un lien comme celui d’un club de garçons, présentant les instincts les plus bas de l’homme comme une valeur spirituelle.


Néanmoins, cela n’est pas toujours le cas.
Le problème individuel de la misogynie et le problème institutionnel de l’androcentrisme sont relativement indépendants.


Il est possible, par exemple, d’avoir une institution androcentrique qui n’est pas constituée de misogynes, ou d’avoir un misogyne qui est indépendant de toute institution.


Quand un misogyne rejoint l’institution, cela peut conduire à une multitude d’effets.
Par exemple, les comportements misogynes les plus flagrants peuvent alerter les autres membres de l’institution. Ils peuvent en être personnellement choqués, ce qui peut les amener à réfléchir sur le rôle qu’ils jouent au sein de l’institution, et à vouloir faire quelque chose.



Je sais que cela arrive: c’est ce qui m’est arrivé.


D’autre part, quand un misogyne rejoint la Sangha, en surface, il embrasse les valeurs de la Sangha et pratique pour atteindre la libération, en réalité, il est craintif et blessé, et il cherche un endroit pour se cacher des femmes.
Mais la guérison peut se produire, parfois le temps est tout ce qui est nécessaire. S’isoler et se protéger des femmes peuvent en fait être bénéfiques pour quelqu’un qui est véritablement dans l’incapacité de faire face à ce problème.


Après un certain temps, il développe une plus grande stabilité et plus de confiance. La motivation inconsciente qui est à l’origine de la prise de robe s’est éteinte, et il peut la quitter, se marier, et jouir d’une relation normale et saine avec des femmes, ce qui n’était pas possible pour lui avant de rejoindre la Sangha.


Le coeur du problème surgit lorsque l’institution androcentrique et les misogynes allient leurs forces. Cela se produit surtout quand le misogyne détient une position de pouvoir. Bien sûr, c’est généralement ce qu’il veut. Il peut alors élever des murs, renforcer sans cesse la séparation avec les femmes, et aider à conditionner les nouvelles générations de moines, à affirmer et à perpétuer les vieux schémas.


À long terme, tout cela n’aidera pas du tout le misogyne. Cela va simplement accentuer son problème originel, et lorsqu’un jour, les murs s’écrouleront, il n’en tombera que de plus haut.
Le problème ici ne se situe pas au niveau de l’individu, mais de la Sangha puisqu’en tant qu’institution, la communauté des moines est toujours dans le déni du problème du sexisme, qu’elle refuse de reconnaître la misogynie et continue de placer des misogynes à des positions de pouvoir.


Ceux-ci une fois en place, la pratique institutionnelle «normale» de simplement ignorer, de marginaliser et d’exclure les femmes, se transforme en une suppression active de celles-ci. Le problème qui se pose alors est qu’il faut la présence de femmes pour satisfaire le fantasme misogyne. Par conséquent, les femmes doivent être attirées vers les monastères, encouragées et soutenues, afin qu’elles puissent y rester et y être maltraités. S’il n’y a pas de femmes dans les monastères, comment peut-on les confiner à la cuisine ?
C’est la transposition dans un cadre spirituel du même phénomène qui se perpétue dans certains mariages.



Le futur


Les problèmes que je mets en évidence dans cet essai sont douloureux et inconfortables. Ils ne sont pas faciles à accepter, même s’ils sont en fait assez évidents.


J’ai lutté avec ces questions pendant de nombreuses années, et je suis reconnaissant que la controverse actuelle sur les bhikkhunis l’ait fait surgir, me faisant sentir la nécessité de parler ouvertement de questions d’une telle importance.


Les faits sont indéniables. La Sangha Theravadin moderne est une forme extreme d’institution androcentrique. La tradition bouddhique, par exemple les histoires Jataka font preuve de misogynie répétée. Cette tendance se poursuivra jusqu’à ce qu’il y ait un effort actif pour la surmonter.


Quand nous voyons une déconstruction cohérente de ces formes de sexisme à l’intérieur de la Sangha ; une reconnaissance de la valeur de la voix des femmes dans le façonnement de notre avenir, et un effort actif pour démanteler et remodeler les formes modernes des institutions de la Sangha, en s’appuyant sur le modèle égalitaire du Vinaya, alors nous avons des raisons de croire que les choses puissent changer.


D’ici là, on peut s’attendre à ce que des hommes et des femmes de bonne volonté partout dans le monde se détournent du bouddhisme, soient déçus par la Sangha, et doutent de la valeur de la pratique du Dhamma.


Ainsi que le Bouddha a dit aux Kalamas: «Vous doutez dans une affaire douteuse».


Bante Sujato

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Message  Le publicain Mar 16 Jan - 15:35

Madhyamaka a écrit:Le Bouddha été très clair sur ce point : tous les êtres humains ont la même valeur, tout les êtres conscients ont la même valeur. Comme il l'aurait dit lui même "Tous les hommes (être humains) ont le sang rouge et les larmes salées".

Alors parfois en effet on peut trouver des passages de sutras qui peuvent donner une impression de sexisme. Pourquoi ? Parce que le Bouddha :

- 1 parle à des gens de son temps dans un certain contexte social et religieux qui était sexiste et il s'adresse à des gens ayant une culture sexiste. Donc il dit la vérité : en son temps, à son époque, en Inde il était largement préférable d'avoir une forme masculine. C'est un fait. Il n'est lui même ni pour ni contre, il dit la réalité. Il constate. nous cela nous choque à notre époque. Lui il dit la réalité de son temps.

(Extrait du topic « ne nous laisse pas entrer en tentation »)

Bonjour Madhyamaka.

Il me semble que vous inversez les rôles. En effet ce serait le Bouddha qui ne voulait pas ordonner les femmes nonnes et c’est donc sous la contrainte de son entourage qu’il a dû le faire ! Je repose ici le lien de l'article de Robert Paris sur « Le bouddhisme et les femmes » :

http://matierevolution.org/spip.php?article2078

Voici un extrait d'un petit article de Laurent Testot paru sur le site web de la revue « Sciences Humaines » :

« Le bouddhisme n’a jamais, exception faite de mouvements récemment constitués ou en voie de réforme, défendu une égalité entre les sexes. Le Bouddha recommandait à ses disciples d’éviter les femmes, et il refusa longtemps de les ordonner. De guerre lasse, face aux demandes de ses proches, il accepta de créer un ordre monastique féminin. Il soumit ce faisant toute nonne au contrôle strict des moines de sexe masculin, et prédisit que cet acte ne ferait qu’avancer la date de l’Apocalypse. »

https://www.scienceshumaines.com/le-bouddha-et-les-femmes_fr_27572.html

Le publicain

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Message  Invité Mar 16 Jan - 16:32

Je connais plutôt bien ce qu'il est dit de la vie du Bouddha et n'inverse rien du tout.
Je pense que l'article ci-dessus est on ne peut plus clair.


De même il y a un contexte aux enseignements du Bouddha. J'ai très clairement expliquer comment il fallait lire les enseignements.


Regarder des textes du passé avec nos critères contemporains n'est pas juste.




Il y a une inégalité sur le plan matériel car il faut faire avec un contexte social mais sur le plan spirituel il y a parfaite égalité homme/femme.

Le Bouddha tenait compte du réel, du contexte. Il "révolutionnait" déjà beaucoup de choses en matière spirituelles et sociale mais devait aussi tenir compte de la nécessité de faire vivre aussi longtemps que possible son Dharma, il devait donc faire des compromis.


On a d'ailleurs essayé en son temps, de le compromettre, d'attenté à sa réputation, en usant d'une femme. Celle-ci avait été engagée par des brahmanes mécontents d'avoir été contrés par le Bouddha, elle devait prétendre qu'elle avait eu des relations sexuelles avec lui et qu'elle portait son enfant, afin de le discrédité comme abstinent. Evidemment cette cabale fut éventée.

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Message  Le publicain Mar 16 Jan - 17:26

Madhyamaka a écrit:Il y a une inégalité sur le plan matériel car il faut faire avec un contexte social mais sur le plan spirituel il y a parfaite égalité homme/femme.

Donc le bouddha n’a pas établi l’égalité entre l’homme et la femme sur le plan terrestre ! Et c'est bien son entourage qui a essayé, avec succès d'ailleurs, de le faire changer d'avis concernant l'ordination de nonnes. Et il me semble que sur le plan spirituel la femme ne peut pas devenir un Bouddha sauf si elle renaît auparavant en homme. Est-ce bien cela ?

Le publicain

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Message  Invité Mar 16 Jan - 17:40

Il s'est juste "contenté" de mettre toutes les castes à égalité dans sa communauté :lol: . C'était déjà pour le moins choquant dans la société indienne du Vème siècle avant JC :shock: . Il a accueilli marchands, nobles, brahmanes, intouchables, etc... homme et femmes et même un tueur en série repenti !  

Tous les hommes suivaient la même règle monastique, celle développer petit à petit par le Bouddha et le siens au fur et à mesure de la vie du Bouddha. Toutes les femmes de la communauté obéissaient aux mêmes règles, un peu plus développées que celles des hommes comme c'est expliqué. C'est ainsi qu'une moniale noble pouvait parfaitement côtoyer une moniale d'origine intouchable au sein de la sangha. Autant vous dire qu'en dehors ce n'était pas, mais alors pas du tout le cas.


Je pense que si le Bouddha fut si retissant (et d'ailleurs finit par céder) a donner à sa tante ce qu'elle réclamait, c'est que ce n'était pas encore le bon moment. Le Bouddha tenait compte de la société de son temps. Il bousculait déjà tellement de choses... il devait penser à long terme. Il finit par accorder à sa tante ce qu'elle demandait. Mais il y aurait un prix a payer. Pour avoir "hâté" les choses, le Dharma s'éteindrait dans le futur 1000 ans plus tôt que prévu. Rien n'est jamais sans conséquences.


D'après vous, vu que toute la société indienne de l'époque était déjà gouvernée par un système de castes ou les brahmanes et les nobles/guerriers tenaient le haut du pavé, tout cela par que les dieux le voulaient ainsi, comme l'initiative du Bouddha fut-elle accueillie ?


Le publicain a écrit:Et il me semble que sur le plan spirituel la femme ne peut pas devenir un Bouddha sauf si elle renaît auparavant en homme. Est-ce bien cela ?


Si vous aviez lu et regardé vous ne poseriez pas cette question. Car la réponse se trouve dans le texte et dans la vidéo. Regardez, écoutez et vous aurez la réponse. tout y est dit.

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Message  Invité Mar 16 Jan - 18:02

Rajoutons un couche :

https://www.bouddhismeaufeminin.org/les-femmes-et-le-bouddhisme-par-gabriela-frey/


Femmes et bouddhisme (Gabriela Frey)



Gabriela Frey, spécialiste de la question, nous donne le texte de son excellente intervention pour FHEDLES sur le thème Femmes et Bouddhisme. Elle y aborde successivement :
- L’attitude du bouddha vis-à-vis des femmes
- Le rapport femmes, monastères, moines et l’ordination.
- Une réflexion féministe sur le  bouddhisme


Présidente du Comité Bouddhisme et femmes de l’Union Bouddhiste Européenne. Présidente fondatrice de Sakyadhita France, branche de l’association internationale des femmes Bouddhistes

1 L’attitude du Bouddha et des Bouddhistes vis-à-vis des femmes.


Quel est finalement l’enseignement du Bouddha ?

S’abstenir de tout ce qui est nuisible.
Faire ce qui est bénéfique.
Purifier l’esprit.
Tel est l’enseignement du bouddha.

L’enseignement du Bouddha s’adresse à tous les êtres, sans exception. Il a montré le chemin vers la libération ultime, qui peut-être emprunté par les hommes et les femmes, sans distinction.



« Seul importe le Véhicule. / Qu’on soit homme ou femme / Quiconque prend le Véhicule / atteint le nirvâna ». [Samyutta Nikaya, I, 5, 6]  »

Selon le Bouddha, la vie religieuse est parfaite seulement s’il y a des moines et nonnes pleinement ordonnés et réalisés ainsi que des disciples laïcs hommes et femmes. (1)

Le Bouddha à enseigné: « un moine avec un comportement éthique, une nonne riche en sagesse, des disciples plein de confiance (homme et femme) illuminent la communauté, ils sont la lumière de la communauté. » (Anguttara-nikaya)

Le péché originel d’Eve qui serait une des raisons de la hiérarchisation entre les sexes dans le christianisme n’existe pas dans le Bouddhisme. Ce « péché » qui fait sortir les êtres d’un état qui pourrait ressembler à un paradis est expliqué dans le « Aggañña-sutta ». C’est un des rares textes du canon bouddhique qui explique « l’origine des choses ». Au commencement, les êtres étaient seulement esprits et n’avaient pas de sexe. Ce texte explique le processus, il explique comment mais pas pourquoi les choses apparaissent ni l’apparition d’une distinction des sexes.

Un des co-auteurs de l’ouvrage « La femme » (2) qui traite de la place de la femme dans les différentes religions, le Bouddhiste Dominique Trotignon, évoque ce sutra et en cite la conclusion: « Il n’existe au départ aucune hiérarchisation des sexes, aucune valorisation particulière du masculin: la distinction sexuelle des êtres, d’abord indifférenciés, se produit comme un phénomène parmi d’autres, résultat d’une évolution qui procède par différenciation dualiste, selon un processus qui fait étrangement penser à celui de la division cellulaire ! Tel est « l’ordre des choses », qui voit apparaître des phénomènes quand certaines conditions sont réunies, généralement liées à l’expression de désir qui, irrémédiablement, entraînent chez les êtres l’apparition de nouvelles formes de désir, elles aussi marquées par la dualité: avidité ou répulsion, orgueil ou mépris, attraction ou rejet… Ainsi, petit à petit, se met en place un système complexe de « conventions », qui évolue lui-même au fil du temps. »

Selon les enseignements du Bouddha, tant que nous sommes enfermées dans une optique de la dualité (moi-toi, noir-blanc, etc.) nous sommes dans le samsara et dans la souffrance. La libération du désir, de l’aversion et d’autres formes de l’ignorance est appelée Nirvana. Ceci est valable pour tous les êtres (hommes ou femmes) et idéalement on reconnaît que la réalité absolue est la non-dualité.

Le Bouddha et d’autres êtres éveillés (Thatagatas) ne peuvent nous libérer de la souffrance, ni de ses causes (désir, avidité, ignorance, haine) qui nous entraînent dans un cycle incessant de renaissances. Ils ont montré le chemin et nous offrent des méthodes, que nous pouvons nous approprier pour en sortir. Le chemin spirituel de l’entraînement de l’esprit est le même pour les femmes et les hommes. Il en est de même pour la loi du Karma. Selon le Bouddha, la loi de cause à effet n’est pas une fatalité. Le précieux corps humain (homme ou femme) nous donne la possibilité de façonner positivement (ou négativement) notre destinée.

Padhmasambhava, un grand maître éveillé du Vajrayana (j’expliquerai ce terme dans quelques minutes) dit : les femmes sont peut-être même un peu plus douées: « Le corps humain est la base pour la réalisation de la sagesse. Les corps grossiers d’hommes et de femmes sont qualifiés au même titre pour atteindre l’illumination. Par contre si une femme a une véritable volonté d’atteindre l’illumination, elle possède un potentiel plus élevé. »(3)

Le Bouddha Shākyamuni a donné trois types d’instructions spirituelles (les yanas), en fonction de la capacité de compréhension de son auditoire, visant à libérer les êtres sensibles de la souffrance et à les conduire à la plus haute perfection de l’esprit : l’Eveil.

Dans l’Hinayana (appelé aussi le Bouddhisme des premiers temps) la pratique consiste à renoncer aux non-vertus et aux émotions perturbatrices et à éviter tous ce qui produit de la souffrance pour soi et les autres afin de sortir du Samsara et d’atteindre la libération.
Dans le Mahayana (le Grand véhicule) on apprend, que tous les êtres possèdent la graine de la plus haute perfection de l’Esprit (nature de Bouddha), qu’il faut la faire grandir et que toutes choses sont interdépendantes. On souhaite arriver à l’illumination afin de pouvoir aider les autres à s’en sortir aussi (Chemin du Bodhisattva).
Le Vajrayana (le véhicule adamantin, le tantrayana ou aussi mantrayana), est une méthode pour reconnaître la non-différentiation du Samsara et du Nirvana et l’union de la sagesse et de l’amour compassion (méthode). Le véhicule des tantras préconise l’utilisation du potentiel de ses émotions. Si l’on reconnaît qu’en leur nature profonde les agrégats du «moi» (la forme, la sensation, la perception, la formation mentale et la conscience), les émotions sont des qualités de la Nature de Bouddha, il est possible de les purifier ou de les transformer en sagesse par divers «moyens habiles». C’est la voie qui transforme les poisons en remèdes ou catalyseurs. Ceci nécessite évidemment un bon enseignant et un maître pour ne pas se tromper.
Le Bouddha a enseigné ces 3 chemins afin que chacun(e) puisse trouver la méthode qui lui convient. Il enseigna également l’importance d’examiner chaque enseignant et chaque enseignement afin de voir, s’il est bénéfique à notre évolution vers l’éveil et s’il ne nuit à personne. (Kalamasutta)

En voyant ce même potentiel chez chaque être pour aller vers l’illumination le Bouddha accepta hommes, femmes de toute caste et de toutes origines dans sa Sangha (communauté des renonçant), sans discrimination aucune.

La Sangha des moines et aussi celle des nonnes dépendaient de la société laïque pour subvenir à leurs besoins élémentaires, comme nourriture, médecine, habits, etc. Les membres de la Sangha partaient chaque jour dans les villages pour demander de la nourriture, etc., pour en échange offrir des prières et dispenser des conseils et enseignements. Ceci pour rappeler, que les liens entre les moines et les laïcq hommes et femmes étaient très forts.

Les femmes ont joué un rôle important dans la vie du Bouddha. Sa mère décéda peu après la naissance du Bouddha et sa tante, Mahaprajapati deviendra sa mère nourricière. Son épouse Yasodhara donna naissance à leur fils Rahula. Après avoir quitté sa vie de prince, il parcourt l’étendue Indienne à la recherche de réponses et de la libération ultime. Après qu’il eut pratiqué une ascèse sévère, très affaibli, il n’arriva plus à méditer. La jeune fille Sujata lui offrit alors du lait, ce que lui permit de regagner de la force pour aller à Bodhgaya et s’asseoir sous l’arbre de Bodhi, où il atteignit l’illumination.

Après son éveil, le Bouddha commença à enseigner « à tourner la roue du Dharma » et il reçut ses premiers disciples. Approximativement 5 années après avoir établi la Sangha des moines, il établit la Sangha des femmes. Sa mère nourricière Mahaprajapati, son épouse et un grand nombre de femmes de son clan des Shakyas, sont venu à pied, le crâne rasé depuis Kappilavatthu jusqu’à Vaishali pour lui demander de les accepter en tant que disciples. Selon la légende Mahaprajapati demande trois fois au Bouddha qui refuse. Son disciple proche Ananda, plein de compassion pour ces femmes,  demanda si une femme pouvait atteindre la libération et devenir un Arhat (illuminé). Le Bouddha lui dit que c’était possible, sans aucun doute. Par contre il voyait aussi que s’il acceptait les femmes comme disciples et s’il leur offrait la pleine ordination [explication de ce terme plus loin], cela représenterait un changement révolutionnaire pour la société dans laquelle ils vivaient. Le but du Bouddha n’était pas de révolutionner la société, mais d’enseigner aux êtres comment entraîner leur esprit.

Il est important de se rappeler la situation des femmes, il y a +/- 2500 années en Inde (et qui n’a guère évolué depuis). Une femme était sous tutelle de son père jusqu’au jour de son mariage (généralement arrangé). Ensuite elle était sous tutelle de son mari. Elle ne pouvait pas régler d’affaires autres que celles de la maison. Elle devait faire le ménage, faire à manger, avoir des enfants (de préférence mâles) et être au service de toute la belle-famille. Il faut aussi se rappeler, que c’est une société d’Hindous. Seul un fils pouvait diriger les célébrations de la crémation des parents. Il était donc indispensable pour le salut des parents. Un dicton disait qu’avoir une fille c’est comme arroser le jardin d’un autre. Une dot était toujours (et l’est encore) un poids énorme à supporter pour une famille. En bref une femme n’avait pas beaucoup de valeur et ne pouvait d’aucune manière appartenir à elle- même.

Demander de pouvoir mener une vie sans demeure, partir seule en tant que mendiante, sans accompagnement masculin, s’occuper de ses propres intérêts, quelque noble que soit le but – c’est-à-dire de parcourir le chemin vers l’éveil – était dangereux et constituait une révolution sans pareille pour la société de cette époque. (Seul le Jaïnisme avait reconnu aux femmes un statut spirituel similaire à celui des hommes, +/- 250 ans avant le Bouddha)

Je pense, que le Bouddha voyait que sa Sangha avait tout juste commencé, que les disciples débutaient sur le chemin ; il se faisait du souci à propos des conséquences pénibles pour les femmes.  Il voyait bien leur potentiel et ne voulait voir souffrir personne. En conséquence, le Bouddha aurait accepté d’offrir l’ordination aux femmes. Il aurait cependant posé la condition qu’elles acceptent les 8 Garudharmas, les « 8 Grandes Conditions», toutes visant à subordonner les nonnes (bhikkhuni) aux moines (bhikkhus).

De nouvelles recherches, par Bhikkhu Analayo et aussi d’autres chercheurs, remettent ceci en question et attribuent les 8 Garudharmas à une période postérieure à celle du Bouddha. (Note 1, page 141).

Juste pour illustrer un peu ce que Mahaprajapati aurait été contraint d’accepter, voici la 1e et la 6e règle :

(1) Une nonne, quand bien même elle serait ordonnée depuis cent ans, doit, devant tout moine, quand bien même il serait ordonné du jour même, le saluer respectueusement, se lever en sa présence, s’incliner devant lui et lui rendre tous les honneurs qui lui sont dus.
(2) L’ordination majeure pour une nonne (l’initiation upasampada) ne peut être sollicitée
devant les deux sanghas que lorsqu’une novice a observé pendant deux ans les six préceptes (les cinq premiers préceptes plus le précepte qui impose de ne prendre qu’un repas par jour avant-midi).

Apprenant ces huit points, Mahapajapati consentit aux conditions et fut ainsi ordonnée comme première bhikkhuni de la Sangha bouddhiste.

Selon la Tradition, les moines observent +/- 217 règles et les nonnes de leur côté observent  +/- 311 préceptes dont les Huit Grandes Conditions. Quand la Sangha féminine fut établie, elles devraient déjà adopter les préceptes données aux moines. Au fil du temps, d’autres préceptes se sont ajoutés, spécialement donnés aux nonnes. Il faut savoir qu’un précepte a été donné après que des incidents aient été rapportés au Bouddha qui donna une règle pour les éviter ensuite.

L’ordination est conférée depuis le temps du bouddha par des lignées ininterrompues, par des  Bhikkus et Bhikhunis qualifiés. Il est de coutume de noter les noms de la lignée de tous celles et ceux qui transmettent la pleine ordination. C’est aussi valable pour les enseignements et initiations des pratiques de la médiation. Si une lignée est interrompue, l’enseignement ou l’ordination ne peut plus être donnée. Soit on a la chance qu’elle existe encore dans une autre lignée soit c’est perdu à jamais.

En ce qui concerne la pleine ordination il y avait initialement +/- 6 grandes lignées de transmission. Seule celle du Teravada, du Mulasavastavada et du Darmaguptaka persiste à nos jours. Et dans ces 3 lignés seule la transmission de la pleine ordination pour femmes du Darmaguptaka a survécu. Le grand débat est actuellement de savoir si nous pouvons réintroduire la pleine ordination pour les femmes soit via le Darmaguptaka soit en autorisant les moines à conférer cette ordination directement comme il était de coutume du temps du Bouddha.

Il y aurait encore beaucoup à dire et à raconter, mais je souhaite venir maintenant au point suivant. (Voir aussi la Note N°4 pour plus d’information)



2) Le rapport femmes, monastères, moines et l’ordination.


Après que le Bouddha eut fondé l’ordre des nonnes, celles-ci pratiquaient assidûment et devenaient petit à petit des enseignantes visibles dans la société, atteignant les niveaux spirituels les plus élevés. Pour illustrer ceci j’aimerais vous parler des Therigathas(5), les versets des nonnes anciennes.

En pāli : thera pour anciennes et gāthā pour versets, est une collection de courts poèmes bouddhiques censés avoir été composés par les membres de la Sangha bouddhiste originelle. Dans le canon pali (l’enseignement du Bouddha rédigé en Pali), le Therigāthā est rangé dans le neuvième livre du Khuddaka Nikaya, qui consiste en 73 poèmes (522 versets en tout) dans lesquels les chants des premières nonnes (bhikkhunis) sont répertoriés et où elles exposent leurs luttes et leurs réalisations tout au long de la route vers l’état d’arahant. Elles y racontent leurs histoires avec honnêteté et une beauté à briser le cœur qui révèle le côté profondément humain de ces femmes extraordinaires et nous procure de vivifiants aide-mémoires de notre propre potentiel à suivre leurs traces. (extrait de Wikipedia)

Le Therigāthā joue aussi un rôle significatif dans l’étude du Bouddhisme ancien et contient de nombreux passages qui réaffirment que les femmes sont les égales des hommes en matière d’accomplissement spirituel.

Dans un des textes de l’Anguttara Nikaya I., (chapitre 14 Ettadagga Vagga – les disciples les plus éminents – Spitzen der Jüngerschaft) on trouve une liste de moines, nonnes et laïques hommes et femmes qui étaient selon le Bouddha ses plus éminents disciples, soit en sagesse, soit en maîtrise des enseignements, soit par leurs réalisations et par de mobreuses autres qualités.

Ainsi le Bouddha a nommé, après une quarantaine de moines et hommes laïques, 13 Bhikkhunis et 21 femmes laïques comme étant les plus éminentes :

Bhikkhuni Khema – puissante en sagesse
Bhikkhuni Uppalavanna – douée en Magie
Bhikkhuni Patacara – Experte dans les règles de l’ordre
Bhikkhuni Dhammadinna – éminente dans l’enseignement (B)
Disciple laïque Uttara – riche en sagesse
Et bien d’autres….
Les nonnes étaient renommées pour leur érudition, leur sagesse et leurs dons exceptionnels d’enseignement. (La nonne Soma, qui savait par cœur l’entier Vinaya après l’avoir seulement entendu une fois du Bouddha et qui a défié Mara…)

Je pense, que les disciples mâles du temps du Bouddha étaient malgré tout prisonniers de la vision omniprésente de cette époque et ignorants en ce qui concerne les femmes. Pour illustrer ceci j’aimerais évoquer l’histoire de l’un des proches disciples du Bouddha, Sariputra réputé pour être le gardien de la pureté de l’enseignement.

Il était connu pour être attaché à l’idée qu’une femme devait d’abord renaître dans un corps d‘homme avant de pouvoir atteindre l’illumination. Une femme (ou déesse) au nom de Shunyatadevi parut lors d’une séance de débats et échangea d’une manière magique son corps avec celui du moine. Ainsi Sariputra reconnut, qu’il n’y a pas d’existence substantiellement féminine, qui doit être transformé. L’enseignement de cette femme/déesse est peu théorique et va droit à l’essentiel de l’enseignement : la vacuité du soi et de l’objet. (Ceci réfère aux agrégats du moi dont nous avons parlé tout à l’heure). Tout ce qui apparaît dépend de conditions, de noms et de perspectives. (Note 1, auteure Lily Besilly, page 41)

Depuis l’époque du Bouddha jusqu’à nos jours se sont succédées des femmes ayant prouvé en toute simplicité par leur façon d’être, par leurs enseignements brillants – parfois très direct allant droit au but – que l’ETRE compris comme la manifestation de l’esprit, habite un corps mais non un sexe.

À l’époque du Bouddha, les disciples et la société indienne avaient évolué déjà un peu vers une autre vision de la femme, mais hélas ni le corps social ni les disciples n’avaient été guéris de leur ignorance, de leurs préjugés, du machisme et d’autres mauvaises habitudes.

Après la disparition du Bouddha, les disciples (mâles) organisèrent des conciles, afin de structurer et préserver l’héritage du Bouddha:

Le 1er peu après la mort du Bouddha, à Rajagrha au 5ème siècle avant JC (établissement du canon Bouddhique Tipitaka),
Le 2e à Vaishali 367 avant JC
Le 3e 250 avant JC à Pataliputra (désaccord et création d’au moins 2 groupes : les anciens, les Sthavira dont descendrait le Theravāda actuel, et un groupe « majoritaire », le Mahasanghika, partisan de réformes).
C’est aussi le temps ou le Bouddhisme apparut au Sri Lanka (grâce à Sanghamitta, la             fille du roi Ashoka) et où pour la première fois les enseignements du Bouddha furent mis en forme écrite (Pali).

La diffusion du Bouddhisme en Inde :

Regarder d’un peu plus près la longue histoire du Bouddhisme montre clairement que les hommes avaient beaucoup de temps pour modifier les enseignements de Bouddha. Ils ont (consciemment ou inconsciemment) déguisé leurs mauvaises habitudes en traditions voir même en réglementations pour les monastères pour solidifier leur pouvoir. Les femmes étaient à nouveau subordonnées et remise au deuxième rang, malgré leurs réalisations et exploits sur le chemin spirituel.

Avec les invasions et les guerres en Inde, le déclin du Bouddhisme commença entre le 6ème et 7ème siècle après JC. De nos jours seulement 2-3 % de la population en Inde est Bouddhiste.

Le fait que les monastères de femmes étaient subordonnés à ceux des moines a amené les laïcs à penser de plus en plus qu’en finançant par des dons les monastères masculins, on pouvait gagner d’avantage de mérite (bénédictions / bon Karma) qu’en faisant des offrandes aux nonnes. Les nonnes disposaient ainsi de beaucoup moins de ressources, de nourritures, et donc de possibilités d’accès aux enseignements, etc.

Pourtant dans 2 textes anciens (Dakkhinavibbhanga-sutta / Madhyama-agama) il est noté, que des offrandes faites aux 2 Sanghas sont supérieures à celles qui sont données seulement à une.

Même si une femme avait atteint l’état d’éveil ou un niveau spirituel supérieur, il lui était souvent difficile, de l’écrire (manque d’étude) pour laisser une trace. Nous avons aujourd’hui bien des récits de femmes extraordinaires grâce aux écrits de leurs disciples (souvent masculins).

L’ordination majeure ne peut être sollicitée que devant les deux Sanghas, celle des moines et celle des nonnes, rendant ainsi les nonnes tributaires des moines. (la 6ème règle majeure)

Le point important dans l’ordination majeure tient à ce qu’il faut avoir une ligné ininterrompue de Bhikkhus et de Bhikkhunis, capables de la conférer à leur tour. Pour être en mesure de donner la pleine ordination il est demandé dans la Vinaya (récit des règles monastiques), qu’un moine ou une nonne soit pleinement ordonné(e) depuis au moins douze années. D’autre part pour la cérémonie de l’ordination, il faut avoir au moins 10-12 Bhikkhus et 10-12 Bhikkhunis qualifié de cette manière.

Il était donc particulièrement difficile de réunir toutes les conditions imposées par le Vinaya, lorsque les candidates à une ordination majeure résidaient dans une région lointaine avec peu de monastères. Au Tibet par exemple la pleine ordination n’a jamais été transmise « selon les règles du Vinaya ». Les femmes y ont reçu seulement l’ordination de novices.

Une autre difficulté tient aux guerres et aux famines. Les nonnes étaient généralement les premières à en souffrir car elles recevaient moins de soutien que les moines de la part des laïcs. C’est ainsi, qu’au Sri Lanka l’ordre des Bhikkunis a disparu à cause d’une grande famine, il y a à peu près mille ans.

C’est dans ce contexte puissamment patriarcal et si peu propice à un accès égal des femmes à la réalisation spirituelle qu’apparut le Bouddhisme tantrique (Vajrayana). Certaines femmes en effet devinrent des maîtres exceptionnelles, et je crois même que certaines d’entre elles ont participé fortement à sa naissance et la propagation de cette branche du Bouddhisme. Les premières traces écrites du Vajrayana datent du 4ème siècle. Il s’est développé aux alentours du 7ème au nord de l’Inde et il est surtout pratiqué de nos jours dans la région himalayenne (Tibet, Népal, Sikkim, Bhoutan, nord de l’Inde, confins ouest et nord de la Chine). (Note 7- livre très intéressant sur les femmes dans le Bouddhisme tantrique)

Pratiquante du Vajrayana, je me suis intéressée à toutes les représentations des bouddhas féminins : leurs origines et les significations qu’elles pouvaient avoir. Puisque les femmes n’avaient pas vraiment accès à l’éducation ni aux informations pouvant les guider dans leurs quêtes spirituelles, nombreuses étaient celles qui devenaient des ermites, yoginis et pratiquaient toutes seules dans des grottes, dans des cimetières et d’autres endroits à l’écart de la société. Bien sûr elles se référaient à un maître, mais elles avaient plus de chances de réussir leur vie spirituelle si elles s’éloignaient de la société trop patriarcale qui voulait les enfermer dans des rôles traditionnels (épouse, mère, etc.).

Il y a généralement quatre types de « déités » ou personnages féminins dans le Bouddhisme Vajrayana :

Yidam: un support de méditation qui représente l’union de la sagesse et de la compassion, et qui n’est cependant pas séparée du méditant, par exemple: Tara Verte, qui représente l’activité compatissante de tous les Bouddhas (son nom signifie « la Libératrice »). Elle est représentée avec un visage, deux bras, et un corps de couleur verte. Sa main droite est ouverte dans le geste de la générosité, et sa main gauche tient la tige d’un lotus bleu, qui fleurit près de son oreille gauche. Tara verte est particulièrement connue pour sa puissance à surmonter les situations les plus difficiles, donnant protection et réconfort contre tous les dangers. Il s’agit d’une déité tibétaine qui intervient toujours pacifiquement.
Gourou: généralement le fondateur d’une lignée, un être pleinement réalisé qui peut devenir un guide spirituel. Exemple 1: Machig Labdrön est une tibétaine du 11ème siècle qui fonda la pratique du Chöd (« coupé »). Elle est représentée sous la forme d’une déité blanche, paisible et dansante. Exemple 2 : Niguma : Cette femme fut un formidable Mahasiddha, la sœur ou parèdre de Naropa. Elle fonda la pratique des « Six Yogas de Niguma ». Elle est une manifestation de la Dakini de la sagesse primordiale, qui souhaita sous une forme féminine aider des êtres à atteindre les plus hautes réalisations. Elle est apparue a Khyoungpo Neldjor et lui conféra les six Yogas et les 5 enseignements, ce qui le conduira à fonder la ligné Shangpa Kagyü.


Protectrice du Dharma: la plupart du temps dépeint comme un être éveillé sous une forme courroucée, la fonction première de la protectrice est d’éliminer les obstacles spirituels du pratiquant. Exemple : Palden Lhamo (dont le nom se traduit par « Glorieuse Déesse ») est la seule protectrice du Dharma commun aux quatre écoles du Bouddhisme tibétain. Elle est très courroucée, et chevauche sa mule à travers une mer de sang, entourée du feu de la sagesse. Elle est bleu nuit, avec un visage à trois yeux ; elle porte un soleil à son nombril et une lune en couronne, et au-dessus d’elle se trouve une ombrelle en plumes de paon (un symbole traditionnel de protection). Il existe, associé à elle, un système de divination utilisant des dés. On considère souvent qu’elle est apparentée à Sarasvati ou Tara.


Figure historique: une personne ayant eu une vie humaine, et que l’on peut replacer dans un contexte historique d’après une tradition. Exemple : L’ermite et sainte tibétaine Yéshé Tsogyal, dont le nom signifie « sagesse primordiale », qui naquit en tant que princesse de Karchen et épousa le roi du Tibet Trisong Detsen (740–797). Dans sa quête spirituelle, elle devient parèdre de Padmasambhava et dépositaire de son enseignement, grâce à son don de mémoire absolue.
Si vous souhaitez en savoir plus vous pouvez trouver une liste non exhaustive de « déités » féminines sur le site www.buddhistwom
en.eu



3) Une réflexion féministe sur le  bouddhisme


Même de nos jours, la situation des femmes n’a guère évolué mais, avec détermination, les femmes commencent à changer leurs situations.

Un bon exemple est mon amie, l’Anglaise Diane Perry, née en 1943 à Londres. Elle éprouve un ardent désir de solitude et de perfection ainsi qu’une attirance particulière pour le Bouddhisme. À vingt ans, elle part pour l’Inde, rencontre son maître spirituel et décide de se consacrer à ses enseignements avec détermination. Elle est l’une des premières Occidentales à être ordonnée nonne et elle a reçu le nom Tenzin Palmo. Elle est l’unique nonne parmi les cent moines d’un monastère tibétain où elle vit et elle affronte la discrimination sexuelle. Isolée mais incroyablement déterminée, elle fait le vœu d’atteindre l’Éveil en tant que femme et d’améliorer le sort de ses consœurs. Elle se retire dans une petite grotte du Lahoul, à la frontière indo-tibétaine, à quatre-mille mètres d’altitude. Douze années durant, elle va se consacrer à d’intenses méditations, assise dans le petit caisson traditionnel réservé à cet exercice, jamais allongée. Cette retraite la rend heureuse. Et tous les amis ou les curieux qui lui rendent visite après une si longue période d’isolement s’émerveillent de son épanouissement, de sa sérénité, de sa disponibilité. Depuis, elle parcourt le monde à la recherche de fonds pour construire un couvent destiné aux femmes en quête de perfection spirituelle. Puisant à la source de sa propre sagesse mais n’élevant jamais son expérience au rang de modèle, elle donne des conférences destinées à tous ceux qui cherchent à pratiquer le bouddhisme et se heurtent aux obstacles que semble y opposer la civilisation occidentale. La boucle est bouclée : Tenzin Palmo est venue au monde, s’en est retirée, et y revient pour un but purement altruiste. Comme une vraie disciple du Bouddha. Elle est maintenant professeur et fondateur du couvent Dongyu Gatsal Ling en Himachal Pradesh en Inde. (Extrait du livre Ermitage dans la neige, par Vicki Mackenzie). (Note 8)

J’aimerais vous parler aussi d’une autre femme extraordinaire, la Vénérable Karma Lekshe Tsomo, une américaine devenue nonne, qui vécut pendant un certain temps à Dharamsala (Inde) pour y étudier le Bouddhisme. En voyant les conditions de vie très précaires des femmes et nonnes dans la région himalayenne (qu’elle subissait aussi), elle songea à organiser une grande conférence invitant toutes les nonnes et aussi les moines, bref tous ceux qui s’intéressent à réfléchir ensemble afin de trouver des solutions. Ceci fut une tache gigantesque, surtout avec aucune ressource.

Après d’immenses efforts et avec le concours d’autres nonnes éminentes (6) de différentes traditions Bouddhistes, le premier congrès de l’histoire des nonnes bouddhistes eut lieu à Bodhgaya en Inde du Nord. À la suite de ce congrès l’association internationale des femmes bouddhistes Sakyadhita a vu le jour en 1987 (www.sakyadhita.org). Elle fut créée par les initiatrices et les participantes de cette rencontre mémorable. Ce congrès s’est tenu aussi sous l’égide du XIVème Dalaï Lama qui n’a cessé depuis lors d’encourager les membres de Sakyadhita à œuvrer de manière très active dans le domaine de la recherche et de l’information en vue de l’amélioration du statut des femmes dans le Bouddhisme.

Après cette première conférence, la décision a été prise d’unir sous une seule égide les femmes laïques et nonnes afin de publier les exposés. Nous sommes redevables à la Vén. Karma Lekshe Tsomo, qui publia sous forme de livres l’ensemble des conférences qui se tiennent désormais tous les deux années.

Les conférences de Sakyadhita ont aussi eu des effets durables dans les pays asiatiques. Ainsi la situation à été rendu publique et s’est améliorée par exemple pour les “moniales des 10 règles“ (Dasasilamatas) dans les pays du bouddhisme Theravada et pour les novices de la tradition tibétaine. Des questions pertinentes ont été posées de manière répétée à la société et à l’ordre monastiques sur la raison pour laquelle les femmes et moniales n’ont pas le même soutien et accès à l’éducation et à la pleine ordination.

Les demandes ont eu des effets. EIles ont produit quelques améliorations avec le soutien du Dalaï Lama. Au sein de la tradition du bouddhisme tibétain, nous n’avons toujours pas l’accès à la pleine ordination, mais plusieurs nonneries ont vu le jour. Les femmes peuvent y recevoir une éducation de philosophie bouddhiste supérieure et obtenir un titre de Gueshé-ma (doctorat). D’autres monastères établissent des centres de formations dans le but d’avoir des nonnes qualifiées pour remplacer les enseignants moines.

Concernant la pleine ordination, les femmes singhalaises sont parvenues à un très grand succès : après un congrès de Sakyadhita, vers la fin 1996, dix femmes ont obtenu la pleine ordination à Sarnath (Inde). Ensuite, d’autres ordinations ont suivi à Bodhgaya (Inde) et au Sri Lanka. C’est ainsi que l’ordre des nonnes a pu être rétabli au Sri Lanka après une interruption millénaire. Cet ordre est accepté par la société mais pas encore tout à fait par les moines.

En 1998 je suis allée pour la 1ère fois en Inde à Dharamsala dans le cadre de mon activité de secrétaire de l’Intergroupe Tibet au Parlement Européen. J’en ai profité pour visiter entre autres les monastères Sakya, de ma propre tradition tibétaine, à Dehradun. J’avoue avoir été choquée de voir la grande différence entre les enseignements reçu par mes maîtres en Europe et les conditions de vie des femmes et nonnes en Asie.

J’ai décidé pour commencer d’aider les nonnes de ma tradition Sakya. Dans ce dessein, j’ai fondé la branche française de Sakyadhita Internationale. Avec les amis de cette association et des amis du monde entier, nous avons contribué entre 1998 à 2008 à la construction de dortoirs, d’une école, d’un temple et aussi à l’établissement d‘un collège pour des études supérieures. Je suis particulièrement reconnaissante à Tenzin Palmo et aussi à Carola Roloff, pour leur travail de pionnières. Elles ont partagé avec moi leurs expériences et m’ont offert leurs précieux conseils.

En Janvier 2013 Sakyadhita France a invité 4 nonnes de la Nunnery et du collège Sakya au Congrès de Sakyadhita à de Vaishali pour les relier à la grande Sangha des nonnes et femmes bouddhistes du monde entier. Je suis partie sur place pour tout organiser et les accompagner. C’était très émouvant de voir à quel point elles étaient comme des éponges qui absorbaient toutes les informations et de voir leurs regards plein de reconnaissance.

Elles ont rencontré la Vén. Tenzin Palmo, qui leur a parlé et les a encouragées à continuer de demander des enseignements. Elles ont rencontré aussi la Vén. Jampa Tsedroen (Dr. Carola Roloff), qui leur a parlé de la pleine ordination et des possibilités de l’obtenir…

Vén. Jampa Tsedroen (Dr. Carola Roloff), originaire de la même ville que moi, Hamburg, est devenue nonne de la tradition tibétaine Gelugpa, et a reçu la pleine ordination, il y a +/- 30 ans. Le Dalai Lama lui a demandé de prendre en main les recherches pour trouver une solution à l’introduction de la pleine ordination dans le Bouddhisme Tibétain. (voir note 9)

En 2007 elle a reçu au Centre de Conférence de l’ONU le prix « Outstanding Women in Buddhism » à Bangkok (Thaïlande) juste avant le « 1er congrès international sur la place de la femme dans la Sangha Bouddhiste » qu’elle a organisé. http://www.congress-on-buddhist-women.org/

Sakyadhita France y a participé et a assuré la communication vers la France et le suivi des participants français sur place. Les contributions au congrès ont été publiées en anglais (voir Note N°1)

Avec d’autres éminentes nonnes, Dr. Carola Roloff a fondé en 2005 le « Committee of Bhiksuni Ordination » http://www.bhiksuniordination.net/

Les membres de ce comité développent par exemple du matériel pédagogique afin d’enseigner aux nonnes les fondements de la pleine ordination et ses avantages.

Il est important que les femmes s’organisent et surtout il est primordial, qu’elles aient un accès sans obstacle à l’éducation. Nous avons encore beaucoup à faire et seules on ne peut rien faire. C’est pour cette raison que j’ai oeuvré afin de pouvoir introduire le comité « bouddhisme et femmes » au sein de l’Union Bouddhiste Européen.



CONCLUSION:


Mes enseignants bouddhistes m’ont appris, que chaque être possède le potentiel pour atteindre l’éveil, qu’il ne faut nuire à personne et développer l’amour compassion envers tous, sans exception.

Le Bouddha était opposé au système des castes de son époque. Les Bouddhistes contemporains devraient être opposés à toute forme de discrimination, violence et inégalités institutionnalisées de notre société. Ils devraient traduire l’opposition du Bouddha au système de castes dans un fort soutien des droits de l’Homme universels. (Note 10)

Toute forme de discrimination, tel que l’Apartheid, les lois qui maintiennent l’inégalité entre homme et femmes ou qui discriminent des personnes sur la base de leur sexe sont à considérer comme une forme moderne du système de castes.

Ceux qui proclament que nous avons déjà fait assez pour l’égalité entre hommes et femmes et que cela est dépassé de s’investir pour une égalité entre les sexes devraient regarder la réalité en face. La situation pour beaucoup de femmes est insupportable. La première cause de mortalité pour une femme est la violence conjugale, leur taux de chômage est plus élevé, l’accès à une éducation supérieure n’est pas le même, l’accès à la pleine ordination est bouché…. La liste est longue

Pourquoi est-il si difficile de dépasser nos mauvaises habitudes et modèles figé dans notre société et aussi dans celle des pays bouddhistes ? À mon sens, la raison est le «facteur humain». Le Bouddha nous a enseigné, que nous sommes le résultat de ce que nous pensons, que tout ce que nous sommes et expérimentons est un résultat de nos pensées et que nous façonnons le monde avec nos pensées.

Je pense, que les pensées du Bouddha étaient complètement libres de toute attitude discriminatoire. Si les Bouddhistes de notre temps oublient les intentions initiales du Bouddha et continuent à discriminer les femmes, nous devons nous demander pourquoi cela se produit.

Je me demande, pour quelles raisons les inégalités et les discriminations envers les femmes et les nonnes persistent dans nos sociétés ?

Nous sommes tous très attachées à nos habitudes et à nos tendances. Nous avons peur de tout changement. Mais les conditions de vie changent inévitablement, car tout est soumis à l’impermanence.

Nous devons veiller à ce que nos pratiques et nos comportements soient en harmonie avec les enseignements du Bouddha, de Jésus ou de tout autre maître spirituel. S’ils ne le sont pas, c’est le devoir de notre génération de corriger et adapter nos comportements pour le bien des générations suivantes.

Par ma propre expérience, je sais à quel point il peut paraître difficile et douloureux de changer ses habitudes et tendances qui sont basées sur l’ignorance et sur l’attachement. Il faut du courage et de la détermination pour les dépasser. Mais par expérience je peux vous assurer aussi, que le moment même où nous commençons à nous ouvrir aux changements, c’est un grand soulagement et une libération. Et n’aspirons-nous pas tous (Bouddhistes et non-bouddhistes) à une libération ultime?

Mais comment changer ? Dans une strophe d’un poème tiré du Therighata, la nonne Abhirupa-Nada nous donne une piste : « Débarasse toi de ta tendance à te juger toi-même au-dessus, en dessous ou égale aux autres… ».

Ce court poème nous invite à nous occuper d’abord de notre attitude envers nous-mêmes et de ne plus nous classer par rapport aux autres. Si nous appliquions cela ensuite à la société nous pourrions certainement faire des progrès.

Le bouddhisme est une tradition antidogmatique et considère le maintien des conservatismes culturels et religieux comme préjudiciable au développement des personnes et des sociétés.

Le bouddha invita ses disciples régulièrement à rechercher le guide toujours en soi-même.

Pour terminer j’aimerais citer une partie du discours du Dalai Lama, donné devant l’ONU :

‘’Nous cherchons tous le bonheur et tentons d’éviter les souffrances, indépendamment de notre race, religion, sexe, statut social. Le maintien des diversités ne peut justifier aucune violation des droits humains fondamentaux. Ainsi, les discriminations à l’égard de personnes de différentes races, contre les femmes et contre les plus précaires de la société, pour traditionnelles qu’elle soient dans certaines religions, ne peuvent être validées universellement et doivent donc être abrogées. C’est au principe universel d’égalité que revient toute préséance.




NOTES

(1) Mit Würde und Beharrlichkeit, page 121 / Edition Steinrich, ISBN 978-3-942085-17-5

Ce livre existe aussi en anglais: Dignity and Discipline, Wisdom Publications Boston, ISBN-13 : 978-0861715886

Ce livre contient les interventions du 1er congrès international sur la place de la femme dans la Sangha, Hamburg 2007, sous la responsabilité de Jampa Tsedroen & Thea Mohr

Voir aussi http://www.congress-on-buddhist-women.org/

(2) Texte de Dominique Trotignon & extrait de l’ouvrage « La Femme » produit sous la direction de Evelyne Martini (avec Malek Chebel, Vasundhara Filiozat, Arlette Fontan, Philippe Haddad, Elisabeth Parmentier, Dominique Trotignon), collection « Ce qu’en disent les religions », Editions de l’Atelier, Paris 2002.  Extrait sur : http://www.buddhistwomen.eu/FR/index.php/Textes/Feminin

(3) Zur Debatte N° 215 75 F – 2/2013 page 39 (extrait d’un magazine de l’académie catholique de Bavière, dans l’article «Buddhas weibliche Seite»), auteure Vajramala S. Thielow

(4) The Legality of Bhikkhuni Ordination by Bhikkhu Analayo, center for Buddhist studies, University of Hamburg, in Journal of Buddhists Ethics, ISSN 1076-9005

http://blogs.dickinson.edu/buddhistethics/category/volume-20-2013/

(5) The First Buddhist women, translations and commentary on the Therigatha, by Susan Murcott, ISBN : 0-93877-42-2 Parallax Presse, Berkley

(6) la Vénérable Karma Lekshe Tsomo (USA), la Vénérable Ayya Khema †, Sylvia Wetzel et la Vénérable Jampa Tsedroen (Dr. Carola Roloff, Allemagne), ainsi que la

Vénérable Bhikkhuni Kusuma (anciennement Dr. Kusuma Devendra, Sri Lanka) et la

Vénérable Bhikkhuni Dhammananda (anciennement Dr. Chatsumarn Kabilsingh, Thaïlande).

(7) «Passionate elightenment», women in tantric Buddhism by Mirinda Shaw, Princeton paperbacks ISBN 0-691-01090-0 il existe aussi une traduction en Allemand «Frauen, Tantra und Buddhismus», Spirit Fischer, ISBN 3-596-14743-3

(8) «Un ermitage dans la neige», l’itinéraire d’une Occidentale devenue nonne bouddhiste, par Vivian Mackenzie, Nil éditions, voir aussi www.tenzinpalmo.com

(9) Dr. Carola Roloff – Vén. Jampa Tsedroen http://www.carolaroloff.de/index.php/AboutMe/CV

(Si on clique sur son nom Carola Roloff, on est dans la version allemande si on clique sur Jampa Tsedroen an arrive sur la version anglaise de son site)

(10)«Religionen und Menschenrechte», Menschenrechte im Spannungsfeld religiöser Überzeugun-gen und Praktiken. Un livre sur l’histoire des droits de l’Homme, sur le relativisme et universalisme et aussi sur la place de la femme dans 5 grandes religions, dont le Bouddhisme. Écrit par Katharina Ceming, théologienne catholique. ISBN 978-3-466-36822-8. Un livre que je recommande vivement.



Intervention devant l’association FHEDLES, à Paris

Le jeudi 5 décembre 2013

Gabriela Frey

Présidente fondatrice de Sakyadhita France

Présidente du Comité Bouddhisme et femmes de l’Union Bouddhiste Européenne


PS : en tout cas merci à vous d'insister car au fond cela me permet de mettre les choses au point et de me cultiver moi aussi. :jap:

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Message  Invité Mar 16 Jan - 20:53

@Le Publicain :

Une question et une remarque :

- La question : est ce que les 2 textes et la vidéo que j'ai posté répondent à vos questions ?

- La remarque : si votre opinion est que le Bouddha et le bouddhisme sont sexistes et que cette opinion vous plait, quoi que je puisse écrire ou apporter comme information, cela ne changera pas votre opinion.


Personnellement au fond... je dois cultiver l'indifférence à ce que vous pouvez penser vous du Bouddha et du bouddhisme, ce sont vos opinions et donc votre fardeau.

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Message  mariposa Mar 16 Jan - 21:29

Wouh. Puissant tout cela !

Je ne saurais pas dire pourquoi mais le message en sujet me fait grand bien de le lire !


La suite, aussi.. Un Grand merci à vous tous alors.
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Message  Le publicain Mar 16 Jan - 21:35

Bonsoir Madhyamaka.

Voici une partie de la transcription de la vidéo que vous avez posté ci-dessus concernant le bouddhisme et les femmes. Comme vous pouvez le constater par vous-même cette émission bouddhiste explique clairement que le Bouddha n'avait pas instauré l'égalité homme/femme. Bien au contraire !

- Le Bouddha a créé une communauté de nonnes. Quand et comment ça s'est passé ?

- Le Bouddha n'a pas créé cette communauté immédiatement après son éveil comme il l'a fait pour la communauté des moines, mais 4 ans après. Selon la légende ou selon la tradition, il aurait créé cette communauté à contrecœur, et sur les instances de sa tante, Mahaprajapati Gautami, qui l'a élevé.

Elle était la sœur de la reine Maya. Les deux sœurs avaient épousé le même homme, le roi Shuddhodana. Et Maya est morte une semaine après la naissance d'un petit garçon, qui n’était autre que le futur Bouddha. Donc c'est Mahaprajapati Gautami qui a élevé cet enfant. Cet enfant grandit, il devient un bouddha. Puis le roi Shuddhodana meurt, veut entrer dans la communauté religieuse qui a été fondée par son neveu et qui, à cette époque, ne comprend que des hommes. Mais elle se heurte à plusieurs refus successifs du Bouddha. Elle trouve néanmoins un intercesseur, qui est Ananda. Ananda appartient à la même famille que le Bouddha et sa tante Mahaprajapati Gautami. À l'époque, il est un jeune moine, et c'est sur ses instances finalement que le Bouddha accepte de créer une communauté de nonnes. Et le Bouddha impose à Mahaprajapati Gautami de respecter et de faire respecter aussi les 8 préceptes fondamentaux qui règlent les relations de la communauté des nonnes avec la communauté des moines.

- Parlez-nous de ces préceptes, même sans entrer dans les détails, pour savoir un petit peu de  de quoi il s'agit.

- Le premier précepte donne le ton d'emblée. Toute nonne, fût-elle ordonnée depuis 100 ans, doit le respect à tout moine, fût-il ordonné du jour même. On a un principe d'inégalité qui est instauré d'emblée. Les préceptes suivants sont relativement techniques. Ils sont relatifs à des usages et à des procédures spécifiques à la communauté religieuse, donc je n'entrerai pas dans les détails. Pour ces procédures, la communauté des nonnes n'est pas autonome. Toutes les activités et toutes les décisions prises par la communauté des nonnes doivent être contrôlées par la communauté des moines. Et enfin les derniers préceptes reviennent sur cette notion d'inégalité entre moines et nonnes. Puisque une nonne n'a jamais le droit de réprimander un moine, même si son comportement est répréhensible. Et les nonnes n'ont pas le droit d'enseigner aux moines, alors que  les moines ont le droit, et même le devoir, d'enseigner aux nonnes.

Pourtant, il y a eu parmi les premières nonnes bouddhistes des enseignantes et des prédicatrices très renommées. Donc, les femmes pouvaient être très savantes, elles pouvaient atteindre la libération spirituelle, mais en même temps, elles devaient se comporter sur le plan de la vie quotidienne en inférieures par rapport aux moines. Il y a un décalage entre le plan de l'expérience spirituelle et le plan du comportement à adopter dans la vie quotidienne.

- Pourquoi ?

- On peut penser que le Bouddha s'est conformé aux usages de son temps. Il n'a pas voulu choquer ses contemporains, donc il s'est plié, il a fait respecter jusque dans le cadre de la communauté cette notion de supériorité masculine.

Voici ci-dessous les huit conditions préalables que le Bouddha à lui-même imposé pour l’établissement d’une communauté de nonnes (http://www.buddhaline.net/La-fondation-de-l-ordre-des-nonnes) :

Une vie monastique bien ordonnée

Si les moines observaient 217 règles, les nonnes de leur côté devaient se conformer à 311 préceptes dont les Huit Grandes Conditions. Ces Huit Grandes Conditions dont l’acceptation a été la condition préalable à l’ordination de Mahapajapati et à l’établissemerit de l’ordre des nonnes étaient

1. Une nonne, quand bien même elle serait ordonnée depuis cent ans, doit, devant tout moine, quand bien même il serait ordonné du jour même, le saluer respectueusement, se lever en sa présence, s’incliner devant lui et lui rendre tous les honneurs qui lui sont dus.

2. Une nonne ne doit pas passer la saison des pluies dans une region ou ne séjournent pas de moines.

3. A chaque demi-lune, une nonne doit s’adresser à l’ordre des moines en vue de deux choses : la date de la cérémonie uposatha, et le moment auquel les moines vont dire la prédication de l’Enseignement.

4. A la fin de la retraite de la saison des pluies, les nonnes doivent tenir pavarana devant les deux sanghas, celle des moines et celles des nonnes, pour savoir si aucune faute n’a été commise en fonction de ce qui a été vu, entendu ou suspecté à leur propos.

5. Une nonne qui s’est rendue coupable d’une faute grave doit se soumettre à la discipline marlatta devant les deux sanghas, celle des moines et celle des nonnes.

6. L’ordination majeure (l’initiation upasampada) ne peut être sollicitée devant les deux sanghas que lorsqu’une novice a observé pendant deux ans les six préceptes (les cinq premiers préceptes plus le précepte qui impose de ne prendre qu’un repas par jour avant midi).

7. En aucun cas il n’est permis à une nonne d’injurier ou d’insulter un moine.

8. Les nonnes n’ont pas le droit de réprimander les moines ; il n’est pas interdit aux moines de réprimander les nonnes.

Le terme bhikkhuni, même s’il désigne communément une nonne, s’applique en fait à une nonne ordonnée de puis 12 ans. A ce stade, elle pouvait alors demander à l’ordre le privilège de conférer l’ordination (vufthapana). Cela faisait d’elle une nonne apte à enseigner (upajjha)

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Message  Invité Mar 16 Jan - 22:06

Et qu'est-il dit aussi : que le Bouddha n'avait pas pour ambition d'instaurer une parfaite égalité homme femme à son époque dans la société et dans sa communauté (cela aussi c'est dit dans les références que je site - vous n'en parlez pas il me semble). Il devait faire avec un contexte et faire que cette communauté, qui en elle même était déjà révolutionnaire, survive. Donc vous demandez au Bouddha à son époque de faire quelque chose qu'il n'avait nullement promis. Il est donc normal que vous ne trouviez pas chez lui ce que vous cherchez, alors à quoi bon continuer ?


Il a fournit des pistes sur ce qui pouvait être fait en son temps dans un certain contexte, non un remède miracle dogmatique et absolu. Comme je le répète toujours : le Bouddha ne propose qu'une chose : un remède à dukkha, a appliquer par soi-même. Rien d'autre, attendre de lui autre chose et lui reprocher de ne pas le donner n'est simplement ni juste ni honnête. Jésus a t-il promis personnellement de mettre tous les romains hors de Palestine ? Non. Et pourtant on lui a reproché de ne pas l'avoir fait.


Que cherchez vous à faire au juste Le Publicain ? Quel est la motivation derrière votre insistance ? Ça c'est intéressant. Quand on insiste à ce point c'est qu'on a quelque chose à "défendre".

@Mariposa : si cela vous intéresse parfait :) Vous trouverez ici de tout. Des choses qui vous intéressent d'autre pas, des choses qui vous plaisent d'autre non.

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