Professeure menacées sur les réseaux sociaux par des militants d’extrême droite
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Professeure menacées sur les réseaux sociaux par des militants d’extrême droite
On a eu "Professeure sous protection policière après une remarque à une élève en abaya" ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t4452-professeure-sous-protection-policiere-apres-une-remarque-a-une-eleve-en-abaya ) ou encore Bac de français trop difficile: menaces de mort et de viol sur les réseaux sociaux ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t4415-bac-de-francais-trop-difficile-menaces-de-mort-et-de-viol-sur-les-reseaux-sociaux ) l’extrême droite ne pouvait être en reste !
Jules L., élève de terminale, a créé le buzz sur les réseaux sociaux et les médias d’extrême droite en racontant avoir été exclu trois jours de son lycée à cause d’une question posée à une professeure. L’enseignante a depuis porté plainte pour des menaces reçues.
Un lycéen viré de son établissement à cause de son orientation politique ? C’est qu’affirme depuis plusieurs semaines Jules L., élève de terminale dans un lycée du sud de la France, sur les réseaux sociaux et dans les médias d’extrême droite. Dans une vidéo vue des millions de fois et diffusée sur X (anciennement Twitter) et TikTok, l’élève dénonce «une injustice» et dit avoir été «exclu d’un lycée public» pour avoir seulement posé une question en fin de cours sur «le massacre de Vendée» de 1793. Depuis, les médias d’extrême droite se sont emparés de l’affaire, l’élève ayant été invité par Valeurs Actuelles, Boulevard Voltaire ou encore Radio Courtoisie à répéter son histoire.
Le 19 janvier – soit environ trois semaines avant qu’il ne commence à en parler publiquement –, Jules L. raconte être allé interroger sa professeure d’histoire-géographie à la fin d’un cours consacré aux génocides pour lui demander si «le massacre de Vendée» de 1793 constitue un génocide. La question de la qualification de cet épisode historique est régulièrement posée par certains élus de droite ou d’extrême droite. «J’attendais une réponse scientifique, explique-t-il sur Twitter, mais elle n’a pas été très pédagogue. De suite, elle hausse le ton et me fait les gros yeux. Évidemment, elle répond par la négative et me donne des arguments non recevables que j’ai calmement démontés avant de me faire hurler dessus. L’enseignante me hurle que je relaie des idées d’extrême droite. Ce à quoi je réponds que je n’ai nullement parlé de politique mais ai seulement posé une question de cours. Saoulé de l’entendre piailler, je quitte la salle.»
Dans sa vidéo publiée sur TikTok, l’élève affirme avoir été accusé à tort, dans la foulée, de relayer «des thèses complotistes d’extrême droite» de «mettre en cause l’autorité scientifique de la professeure», et de faire du «prosélytisme idéologique dans ses cours». Autant de reproches qu’il balaie : «C’est complètement faux, je n’ai absolument pas fait ça. Je suis un élève qui se contente d’écrire le cours qu’on prononce, c’est tout.» Trois jours après, l’élève raconte avoir été convoqué par le CPE et le proviseur, et s’être vu notifier une exclusion de trois jours. «Le proviseur m’a hurlé dessus, m’a traité de petit con. J’ai posé ma lettre de démission. Je vais devoir passer mon bac en candidat libre et, finalement, ce dossier apparaît encore dans mon dossier Parcoursup, ce qui m’empêche pour bien des écoles de faire des études. […] On me ruine mes espoirs d’études supérieures.»
«Il dormait en cours, il était absentéiste et coutumier de la provocation»
Auprès de CheckNews, le rectorat de l’académie d’Aix-Marseille, dont dépend l’établissement, confirme l’exclusion de trois jours pour «contestation des enseignements et atteinte aux valeurs de la République». La même source confirme également que l’élève «a ensuite notifié sa démission de l’établissement». CheckNews a également contacté le corps enseignant, qui livre un récit très différent de celui de l’élève. Alors que ce dernier insiste dans ses prises de paroles sur son comportement irréprochable en classe, Marion Chopinet, secrétaire départemental du SNES-FSU (syndicat majoritaire des collèges et lycées), défend le contraire : «Le fait qu’il affirme ne pas parler de politique en cours ne va pas avec les éléments factuels dont nous disposons. Il dormait en cours, il était absentéiste et démissionnaire et coutumier de la provocation. Ce n’était pas la première fois qu’il interpellait les profs en cours. Ça a eu lieu dans d’autres cours et au cours d’autres années scolaires. Jules L. a aussi interpellé un intervenant dans le cadre d’un atelier sur l’égalité femmes-hommes et contesté un cours portant sur la Révolution française et la guerre d’Algérie.» Le jour de l’incident, à un internaute demandant «Vous avez déjà débattu avec quelqu’un d’abruti ?», l’adolescent répondait sur X par cette phrase : «Des professeurs notamment. Parce que hiérarchiquement au-dessus de nous, leurs arguments valent forcément plus que les nôtres à leurs yeux.»
Marion Chopinet explique qu’à la suite de l’incident, l’élève a fait l’objet de deux rapports : «Le premier a été dressé par la professeur d’histoire-géographie. Un deuxième rapport a été écrit par autre professeur témoin de la scène.» Contrairement à ce qui est avancé par l’élève, affirme la responsable syndicale, «un rapport, c’est un document de communication interne à l’établissement qui permet de rapporter des incidents et n’a pas vocation à apparaître dans le dossier de l’élève». Quant à l’exclusion de trois jours, elle constitue une «sanction qui figure dans le dossier mais peut être retirée à la demande de l’élève ou de sa famille», explique Marion Chopinet. Selon la SNES-FSU, la direction de l’établissement aurait également réalisé un signalement auprès du rectorat pour «possible radicalisation» de l’élève, et ce, avant l’incident du 19 février. Sollicité à ce sujet, le rectorat de l’académie d’Aix-Marseille ne nous a pas confirmé l’existence d’un tel signalement.
Ambassadeur du très droitier Institut de formation politique
S’il se défend de tout prosélytisme dans le cadre scolaire, l’élève revendique d’être identifié comme tel par les élèves et les professeurs. Sur les réseaux sociaux (son compte TikTok compte près de 49000 abonnés), il multiplie les prises de position, louant le nouveau (et ultralibéral) président argentin Javier Milei, s’en prenant aux méfaits de l’immigration, aux grèves des cheminots, ou dénonçant le «racisme anti-blancs». L’adolescent revendique également le lancement d’un mouvement politique, La Révolte, dont le compte sur X prenait en novembre la défense du youtubeur d’extrême droite Papacito.
Jules L. s’affiche enfin sur les réseaux sociaux comme ambassadeur de l’Institut de formation politique (IFP). Cette structure très droitière, qui entend former les décideurs politiques ou économiques, s’enorgueillit d’avoir eu sur ses bancs Stanislas Rigault (fondateur et dirigeant de la branche jeunesse de Reconquête, parti d’Eric Zemmour, dont il est également le porte-parole), Thaïs d’Escufon ou Guilhem Carayon (porte-parole de LR). Alexandre Pesey, directeur de l’IFP, a d’ailleurs concouru à donner de l’écho à l’«affaire» en publiant le 2 mars une tribune dans le JDD (où officie Charlotte d’Ornellas, également ancienne élève et aujourd’hui intervenante, de l’IFP). Dans sa tribune, sans préciser le lien de Jules L. avec son institut de formation, Alexandre Pesey dénonce l’«ignoble sectarisme» de l’Education nationale.
L’écho donné à l’affaire dans les sphères d’extrême droite a eu des répercussions. Selon le SNES-FSU, la professeure a porté plainte à la suite de l’incident. D’après le rectorat, la plainte n’a pas été déposée contre l’élève au sujet de l’incident en cours mais contre X pour menaces et intimidations. Depuis la prise de parole de Jules L., la professeure «reçoit des messages de menaces sur les réseaux sociaux par des militants d’extrême droite», rapporte Marion Chopinet. Bernard Beignier, recteur de l’académie d’Aix-Marseille, affiche son soutien à l’enseignante et affirme que «si elle sollicite la protection fonctionnelle, elle l’obtiendra». Cette mesure garantit à l’enseignante d’être protégée et accompagnée juridiquement par sa hiérarchie en prenant notamment en charge les frais de procédure judiciaire.
Contacté par CheckNews, Jules L. n’a pas répondu à nos sollicitations.
Idriss- Messages : 7139
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Re: Professeure menacées sur les réseaux sociaux par des militants d’extrême droite
Je relève : "Sur les réseaux sociaux (son compte TikTok compte près de 49000 abonnés), il multiplie les prises de position, louant le nouveau (et ultralibéral) président argentin Javier Milei, s’en prenant aux méfaits de l’immigration, aux grèves des cheminots, ou dénonçant le «racisme anti-blancs»."
On peut évidemment ne pas être d'accord, mais dans la mesure où c'est en dehors de l'établissement ça n'a pas à être invoqué pour justifier une sanction.
On peut évidemment ne pas être d'accord, mais dans la mesure où c'est en dehors de l'établissement ça n'a pas à être invoqué pour justifier une sanction.
Re: Professeure menacées sur les réseaux sociaux par des militants d’extrême droite
Spin a écrit:Je relève : "Sur les réseaux sociaux (son compte TikTok compte près de 49000 abonnés), il multiplie les prises de position, louant le nouveau (et ultralibéral) président argentin Javier Milei, s’en prenant aux méfaits de l’immigration, aux grèves des cheminots, ou dénonçant le «racisme anti-blancs»."
On peut évidemment ne pas être d'accord, mais dans la mesure où c'est en dehors de l'établissement ça n'a pas à être invoqué pour justifier une sanction.
Ou est-il écrit que cela a été invoqué pout justifier une sanction?
Par contre :
"S’il se défend de tout prosélytisme dans le cadre scolaire, l’élève revendique d’être identifié comme tel par les élèves et les professeurs
Il a été signalé pour une possible radicalisation , c'est au instances compétentes d'établir les faits non?
Je sais bien que tu es neutre et objectif comme à l'accoutumé, mais sur ce coup là je te sent pas trop solidaire de l'institution publique et des profs , je me trompe?
Idriss- Messages : 7139
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Professeure menacées sur les réseaux sociaux par des militants d’extrême droite
Je n'ai rien dit sur l'institution, je parlais de l'article. Peut-être l'ai-je lu trop vite.Idriss a écrit:Il a été signalé pour une possible radicalisation , c'est au instances compétentes d'établir les faits non?
Je sais bien que tu es neutre et objectif comme à l'accoutumé, mais sur ce coup là je te sent pas trop solidaire de l'institution publique et des profs , je me trompe?
Au passage, "extrême-droite", comme "extrême-gauche" d'ailleurs, ne devrait désigner que des mouvements ou idées clairement antidémocratiques.
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