L'art chrétien
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L'art chrétien
Voilà un sujet intéressant — à condition d'aimer la peinture et la sculpture chrétiennes. Autrement dit, de faire partie de la bourgeoisie cultivée.
Donc, on a l'art de l'icône en orient, la représentation du poisson ichtus : Iesus Chritus uios tout theou : Jésus Christ fils de Dieu. On a Jésus en croix souffrant en gros autour de Xè siècle (les représentations d'alors ne correspondent pas à la réalité : a) Jésus est nu (il a été une fois représenté ainsi) ; b) il a entre les jambes une sorte de pieu qui l'aide à ne pas tomber ; c) il n'a pas de soutien des pieds cloués ensemble ; d) les clous sont dans les poignets, pas dans les mains (on trouve en Europe 8 ou 9 crucifixions avec les clous dans les poignets, dont Auvers sur Oise, constatations personnelles ; le récit de Thomas l'incrédule est une fable) ; e) l'inscription du titulus est en trois langues et pas "INRI". Mais les Christ de l'art roman ont beaucoup d'allure et de simplicité, ils invitent à la contemplation.
À la Renaissance, les représentations pincturales varient ; elles montrent un Christ souffrant, de bonne qualité artistique (voire géniale). Au XVIIIè, on tombe d'abord vers un rokoko plus compliqué ou janséniste. Mais avec la Contre-Réforme catholique (1648-166...), on a un Christ baroque, où on hésite entre le triomphant et le sacrifié. Tout dépend du commanditaire. Mais c'est encore de l'art digne de ce nom : celui dont la contemplation ouvre à des hauteurs inconnues et plonge dans le spirituel.
Au XIXè et XXè siècle, époque du Sacré Coeur de Jésus et de l'Immaculée Conception, tout change : on tombe dans le vulgaire, le kitsch le plus incroyable, le mauvais goût saint-sulpicien où tout dégouline de bondieuseries blanc-bleu sucrées et ridicules, produites en séries, comme les vierges de Lourdes en blanc et bleu, dont les gourdes d'eau bénite demandent à ce qu'on dévisse la tête pour accéder au liquide. C'est affligeant, presque obscène vu le sujet. Pourquoi ? parce qu'aucun peintre ou sculpteur de renom ne travaillait plus pour l'Église, après les Lumières, et l'émancipation des artistes de la tutelle financière de l'Église catholique.
Artistes qui savaient à quoi s'en tenir sur la réalité des bondieuseries pieuses qu'on leur montrait.
N'hésitez pas à réagir sur ce sujet !
Donc, on a l'art de l'icône en orient, la représentation du poisson ichtus : Iesus Chritus uios tout theou : Jésus Christ fils de Dieu. On a Jésus en croix souffrant en gros autour de Xè siècle (les représentations d'alors ne correspondent pas à la réalité : a) Jésus est nu (il a été une fois représenté ainsi) ; b) il a entre les jambes une sorte de pieu qui l'aide à ne pas tomber ; c) il n'a pas de soutien des pieds cloués ensemble ; d) les clous sont dans les poignets, pas dans les mains (on trouve en Europe 8 ou 9 crucifixions avec les clous dans les poignets, dont Auvers sur Oise, constatations personnelles ; le récit de Thomas l'incrédule est une fable) ; e) l'inscription du titulus est en trois langues et pas "INRI". Mais les Christ de l'art roman ont beaucoup d'allure et de simplicité, ils invitent à la contemplation.
À la Renaissance, les représentations pincturales varient ; elles montrent un Christ souffrant, de bonne qualité artistique (voire géniale). Au XVIIIè, on tombe d'abord vers un rokoko plus compliqué ou janséniste. Mais avec la Contre-Réforme catholique (1648-166...), on a un Christ baroque, où on hésite entre le triomphant et le sacrifié. Tout dépend du commanditaire. Mais c'est encore de l'art digne de ce nom : celui dont la contemplation ouvre à des hauteurs inconnues et plonge dans le spirituel.
Au XIXè et XXè siècle, époque du Sacré Coeur de Jésus et de l'Immaculée Conception, tout change : on tombe dans le vulgaire, le kitsch le plus incroyable, le mauvais goût saint-sulpicien où tout dégouline de bondieuseries blanc-bleu sucrées et ridicules, produites en séries, comme les vierges de Lourdes en blanc et bleu, dont les gourdes d'eau bénite demandent à ce qu'on dévisse la tête pour accéder au liquide. C'est affligeant, presque obscène vu le sujet. Pourquoi ? parce qu'aucun peintre ou sculpteur de renom ne travaillait plus pour l'Église, après les Lumières, et l'émancipation des artistes de la tutelle financière de l'Église catholique.
Artistes qui savaient à quoi s'en tenir sur la réalité des bondieuseries pieuses qu'on leur montrait.
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Jans- Messages : 3545
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Re: L'art chrétien
Au passage, il y a comme une polémique sur une intention de Macron de remplacer les vitraux de Notre Dame de Paris (disponibles, ils ont simplement été décrochés pour les travaux) par d'autres, avec un appel d'offre. https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/des-vitraux-du-21e-siecle-pour-notre-dame-de-paris-ca-n-a-pas-d-interet-2888933.html
Re: L'art chrétien
Quand on voit ce qu'a fait Chagall comme vitraux à la cathédrale de Metz, on prend peur ! Chagall fait aux vitraux ce que les nazis ont fait à la Pologne...
Jans- Messages : 3545
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Re: L'art chrétien
Je signale les travaux de Charbonneau Lassay sur la symbolique chrétienne, on peut discuter sur la notion d'art, car ces signes ne visaient pas spécialement à être esthétiques, inversement on peut avoir une forme d'art religieux, même indépendant de la religion, qui utilise le matériel chrétien.
Une partie de son oeuvre a été perdue, il y a eu une tentative de récupération, le "Bestiaire du Christ" est toujours en vente.
Ce ne sont pas des figurations réalistes, mais le sujet désigné plus ou moins explicite est le Christ, ce pouvait être des signes de reconnaissance pour les disciples.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Charbonneau-Lassay
https://vulneraire.regnabit.com/
Chef d'oeuvre à la fois symbolique et artistique "L'agneau mystique" :
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Agneau_mystique
"Le retable représente une « nouvelle conception de l'art », dans laquelle l'idéalisation de la tradition médiévale cède la place à une observation rigoureuse de la nature et une reproduction fort habile des effets d'optique. "
"Dans l'Agneau mystique, rien n'est comme il y paraît. Le retable regorge de symboles et le moindre détail a un sens. Jan Van Eyck est donc un peintre magistral, mais aussi un conteur d'histoires. Dans l'article de ce blog, nous allons nous intéresser à l'iconographie et décortiquer la symbolique des scènes et des détails de l'Agneau mystique. "
https://visit.gent.be/fr/la-symbolique-de-lagneau-mystique
Une partie de son oeuvre a été perdue, il y a eu une tentative de récupération, le "Bestiaire du Christ" est toujours en vente.
Ce ne sont pas des figurations réalistes, mais le sujet désigné plus ou moins explicite est le Christ, ce pouvait être des signes de reconnaissance pour les disciples.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Charbonneau-Lassay
https://vulneraire.regnabit.com/
Chef d'oeuvre à la fois symbolique et artistique "L'agneau mystique" :
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Agneau_mystique
"Le retable représente une « nouvelle conception de l'art », dans laquelle l'idéalisation de la tradition médiévale cède la place à une observation rigoureuse de la nature et une reproduction fort habile des effets d'optique. "
"Dans l'Agneau mystique, rien n'est comme il y paraît. Le retable regorge de symboles et le moindre détail a un sens. Jan Van Eyck est donc un peintre magistral, mais aussi un conteur d'histoires. Dans l'article de ce blog, nous allons nous intéresser à l'iconographie et décortiquer la symbolique des scènes et des détails de l'Agneau mystique. "
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DenisLouis- Messages : 1046
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Re: L'art chrétien
L'art chrétien Kitsch genre saint-sulpicien du XIXè siècle. Représenter le Christ avec une apparence juive devient impensable
Jans- Messages : 3545
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Re: L'art chrétien
Je reviens sur la question de "l'apparence juive", parce que je viens de lire un passage de Sartre dans son livre sur la question juive, qui recoupe ce que je pensais (je ne suis pas un disciple loin s'en faut, je n'ai pratiquement jamais lu et je n'ai pas d'affinité avec sa philosophie, mais je suis tombé directement sur ce passage en feuilletant le livre parmi d'autres à la médiathèque.
La caricature du juif dans les journaux visait surtout les séfarades. Mais Sartre dit qu'il avait deux amis à Berlin, l'un juif, ashkénaze et l'autre non juif. L'ashkénaze ressemblait à l'aryen typique selon les nazis, et il fréquentait des membres du parti sans rien dire de son appartenance, l'autre ressemblait à la caricature des séfarades.
D'ailleurs une infirmière juive m'avait fait remarquer sans que j'ai en rien abordé le sujet (elle a peut-être deviné mes affinités avec l'islam, son ton était quelque peu agressif) que les ashkénazes pouvaient être du type de la race soi-disant supérieure, entendez blonds, grands, yeux bleus.
A supposer que séfarades et ashkénazes soient les descendants de deux tribus, on ne connait pas grand chose des autres, sans compter la question des Khazars, ou des métissages qui ont pu avoir lieu à une époque où la religion juive était plus ouverte.
La caricature du juif dans les journaux visait surtout les séfarades. Mais Sartre dit qu'il avait deux amis à Berlin, l'un juif, ashkénaze et l'autre non juif. L'ashkénaze ressemblait à l'aryen typique selon les nazis, et il fréquentait des membres du parti sans rien dire de son appartenance, l'autre ressemblait à la caricature des séfarades.
D'ailleurs une infirmière juive m'avait fait remarquer sans que j'ai en rien abordé le sujet (elle a peut-être deviné mes affinités avec l'islam, son ton était quelque peu agressif) que les ashkénazes pouvaient être du type de la race soi-disant supérieure, entendez blonds, grands, yeux bleus.
A supposer que séfarades et ashkénazes soient les descendants de deux tribus, on ne connait pas grand chose des autres, sans compter la question des Khazars, ou des métissages qui ont pu avoir lieu à une époque où la religion juive était plus ouverte.
DenisLouis- Messages : 1046
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Re: L'art chrétien
Vous avez raison, ce terme de juif était incorrect, j'aurais dû dire : sémite, une parmi d'autres. Il s'agit donc d'ethnies différenciées (encoe plus précis : de phénotypes différenciés, d'apparences), d'autant plus qu'elles étaient marquées dans l'antiquité. Ashkhenaze, signifie allemand en jiddish, shepharade : qui appartient à la branche espagnole, c'est à dire ceux qui vécurent sous l'occupation arabe. Français se dit tsarfatit en hébreu, d'où de nombreux patronymes à l'orthographe approchante.
On ignore trop souvent qu'au XVIIIè siècle, la communauté juive d'Europe centrale s'émut du grand nombre de mariages mixtes, ce qui entraîna un sursaut vers plus de rigueur orthodoxe. En vérité, la communauté juive fait partie de celles qui se sont le plus mélangées aux populations locales, ce qui explique la remarque de Sartre, qui constate des phénotypes différents.
Sur un plan scientifique plus large, ces différenciations n'ont pas grand sens : Un simple calcul sur nos ascendants indique qu'un individu né vers 1985 avait un million d'ancêtres en comptant depuis la Révolution. 2 parents, 4 grands-parents, 8 arrières-grands-parents, etc. Il y eut à l'évidence beaucoup de mariage entre gens apparentés et entre personnes du monde entier.
J'ai connu dans les plaines d'Allemagnes, lieux de passages, des Allemands ayant les yeux bridés...
On ignore trop souvent qu'au XVIIIè siècle, la communauté juive d'Europe centrale s'émut du grand nombre de mariages mixtes, ce qui entraîna un sursaut vers plus de rigueur orthodoxe. En vérité, la communauté juive fait partie de celles qui se sont le plus mélangées aux populations locales, ce qui explique la remarque de Sartre, qui constate des phénotypes différents.
Sur un plan scientifique plus large, ces différenciations n'ont pas grand sens : Un simple calcul sur nos ascendants indique qu'un individu né vers 1985 avait un million d'ancêtres en comptant depuis la Révolution. 2 parents, 4 grands-parents, 8 arrières-grands-parents, etc. Il y eut à l'évidence beaucoup de mariage entre gens apparentés et entre personnes du monde entier.
J'ai connu dans les plaines d'Allemagnes, lieux de passages, des Allemands ayant les yeux bridés...
Jans- Messages : 3545
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Re: L'art chrétien
L'abbé Stéphane était un disciple intellectuel de Guénon il a écrit sur l'ésotérisme chrétien, mais en n'excluant pas les rapprochements avec les traditions orientales et leur métaphysique. Il n'a pas exercé comme prêtre mais comme professeur de maths et de philos, il avait composé des petits traités pour ses élèves puis ce sont ses amis qui les ont édités.
Au sujet de l'art il distingue l'art sacré, directement inspiré, comme l'art de l'icône, l'art religieux, humain, mais avec des sujets religieux comme des thèmes de la Bible, ou des aspirations religieuses, et l'art profane, qui ne se préoccupe pas essentiellement de spiritualité.
Je suis en train de lire «La course à l'abîme », de D.Fernandez, Académie française, italianiste et érudit, consacré sous une forme de biographie romancée, au Caravage.
J'ai lu récemment "par hasard" quelques pages des Confessions de St Augustin, il parle de la luxure, pas uniquement dans le sens courant de recherche du plaisir sensuel, mais il utilise le terme pour décrire une période de sa vie où il était possédé par une sorte de gourmandise pour les choses belles, et cette addiction lui paraissait s'apparenter à la luxure par son excès et parce que c'était un éloignement de la spiritualité, la musique ou toutes les autres stimulations, pareillement.
Or les cardinaux décrits par Fernandez sont dans ce cas, à part quelques exceptions qui vivent dans la sobriété et la pauvreté, ils sont avides d'oeuvres d'art, amassant les œuvres, peintures, sculptures, constituant des musées privés, en se passionnant pour le monde artistique d'une manière exagérée, ceci combiné avec le jeu des influences politiques, de leurs luttes et passions, tout ce monde appartenant aux familles de pouvoir riches et nobles.
-Les femmes romaines ne veulent ou n'ont pas le droit de poser, ce sont des prostituées qui figurent y compris pour les figures de saintes, la prostitution est tolérée dans certains quartiers par la papauté, d'après ce que raconte Michel Benoit, dans « Prisonnier de Dieu » cette tolérance est encore de mise pour les cardinaux.
-Une question par rapport au symbolisme, bien qu'on puisse discuter pour savoir dans quel mesure il s'agit d'art sacré, religieux ou autre, tous les éléments figurant dans les tableaux, dont l'inspiration est encore soit l'antiquité soit la Bible, sont tous codés et ont un sens caché.
Au sujet de l'art il distingue l'art sacré, directement inspiré, comme l'art de l'icône, l'art religieux, humain, mais avec des sujets religieux comme des thèmes de la Bible, ou des aspirations religieuses, et l'art profane, qui ne se préoccupe pas essentiellement de spiritualité.
Je suis en train de lire «La course à l'abîme », de D.Fernandez, Académie française, italianiste et érudit, consacré sous une forme de biographie romancée, au Caravage.
J'ai lu récemment "par hasard" quelques pages des Confessions de St Augustin, il parle de la luxure, pas uniquement dans le sens courant de recherche du plaisir sensuel, mais il utilise le terme pour décrire une période de sa vie où il était possédé par une sorte de gourmandise pour les choses belles, et cette addiction lui paraissait s'apparenter à la luxure par son excès et parce que c'était un éloignement de la spiritualité, la musique ou toutes les autres stimulations, pareillement.
Or les cardinaux décrits par Fernandez sont dans ce cas, à part quelques exceptions qui vivent dans la sobriété et la pauvreté, ils sont avides d'oeuvres d'art, amassant les œuvres, peintures, sculptures, constituant des musées privés, en se passionnant pour le monde artistique d'une manière exagérée, ceci combiné avec le jeu des influences politiques, de leurs luttes et passions, tout ce monde appartenant aux familles de pouvoir riches et nobles.
-Les femmes romaines ne veulent ou n'ont pas le droit de poser, ce sont des prostituées qui figurent y compris pour les figures de saintes, la prostitution est tolérée dans certains quartiers par la papauté, d'après ce que raconte Michel Benoit, dans « Prisonnier de Dieu » cette tolérance est encore de mise pour les cardinaux.
-Une question par rapport au symbolisme, bien qu'on puisse discuter pour savoir dans quel mesure il s'agit d'art sacré, religieux ou autre, tous les éléments figurant dans les tableaux, dont l'inspiration est encore soit l'antiquité soit la Bible, sont tous codés et ont un sens caché.
DenisLouis- Messages : 1046
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