Ethique et dérives du vocabulaire
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Ethique et dérives du vocabulaire
Bonjour,
Histoire d'essayer de faire vivre ce forum, ce sujet de débat m'a été inspiré par un petit incident hier. Sur Quora, quelqu'un a demandé, à la cantonade, si les soldats allemands de la deuxième guerre mondiale avaient toujours été "aussi lâches". Bien sûr, si on considère, comme moi-même, le mot "lâche" dans son sens normal de "contraire de courageux", indépendamment de toute bonne ou mauvaise intention, la question dénote une ignorance et une stupidité monumentales.
Seulement on utilise couramment, c'est même un élément sacro-saint de vocabulaire médiatique, l'expression "lâche attentat". C'est fallacieux. Un attentat peut être abominable, monstrueux, criminel, tout ce qu'on voudra dans le genre et les synonymes ne manquent vraiment pas, mais pas "lâche" au sens normal puisqu'il faut du courage pour le perpétrer. Et donc "lâche" est subrepticement devenu pour beaucoup synonyme d'abominable, etc.
Autre exemple, plus ancien pour moi, je constate que "médisance" est devenu synonyme de "calomnie". J'avais pourtant appris au catéchisme que la médisance est un péché qui consiste à dire du mal d'autrui sans que ce soit faux (mais pour faire mal, etc.). Cela devient une calomnie quand c'est faux. On a donc apparemment perdu la notion que dire du mal qui est vrai pour faire mal, ce n'est pas bien.
Histoire d'essayer de faire vivre ce forum, ce sujet de débat m'a été inspiré par un petit incident hier. Sur Quora, quelqu'un a demandé, à la cantonade, si les soldats allemands de la deuxième guerre mondiale avaient toujours été "aussi lâches". Bien sûr, si on considère, comme moi-même, le mot "lâche" dans son sens normal de "contraire de courageux", indépendamment de toute bonne ou mauvaise intention, la question dénote une ignorance et une stupidité monumentales.
Seulement on utilise couramment, c'est même un élément sacro-saint de vocabulaire médiatique, l'expression "lâche attentat". C'est fallacieux. Un attentat peut être abominable, monstrueux, criminel, tout ce qu'on voudra dans le genre et les synonymes ne manquent vraiment pas, mais pas "lâche" au sens normal puisqu'il faut du courage pour le perpétrer. Et donc "lâche" est subrepticement devenu pour beaucoup synonyme d'abominable, etc.
Autre exemple, plus ancien pour moi, je constate que "médisance" est devenu synonyme de "calomnie". J'avais pourtant appris au catéchisme que la médisance est un péché qui consiste à dire du mal d'autrui sans que ce soit faux (mais pour faire mal, etc.). Cela devient une calomnie quand c'est faux. On a donc apparemment perdu la notion que dire du mal qui est vrai pour faire mal, ce n'est pas bien.
Re: Ethique et dérives du vocabulaire
Pour ma sensibilité, un attentat lâche est celui où l'assaillant ne court aucun risque, notamment quand la victime est faible, ne peut se défendre, ne pourra répliquer... c'est la contraction : attentat d'une personne lâche.
Jans- Messages : 3566
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Re: Ethique et dérives du vocabulaire
Excuse-moi, il y a toujours au minimum le risque de se faire prendre (accessoirement, on emploie même l'expression pour des attentats-suicides...). Et ça a généré un glissement de sens qui débouche sur des malentendus gênants et des confusions.Jans a écrit:Pour ma sensibilité, un attentat lâche est celui où l'assaillant ne court aucun risque, notamment quand la victime est faible, ne peut se défendre, ne pourra répliquer... c'est la contraction : attentat d'une personne lâche.
Cela posé ce n'était qu'un premier exemple de quelque chose de plus général.
Re: Ethique et dérives du vocabulaire
De toute façon, c'est une bonne idée de relancer un peu la discussion !
Je peste contre le "pas de souci", entendu 300 fois par jours. On a eu aussi la triste époque du "ras le bol" d'une grande vulgarité (pour moi) ; du même acabit : "il a le melon" ! Je préférais : "il a les chevilles qui enflent" ou "il ne se prend pas pour rien". Difficile aussi d'éviter de la part de jeunes "c'est cool" qui doit correspondre au moins à 7 ou 8 épithètes différentes.
Je sais qu'au restaurant, jusqu'à 40€ le repas, on me demandera : "ça a été ?" ; à partir de 50€, c'est plutôt : "tout va bien ?" À partir de 90€ plus 40€ de boissons, on ne vous demande plus rien, et vous avez deux maîtres d'hôtel qui s'occupent de vous... le pourboire est alors impensable en pièces, on passe aux billets.
Je peste contre le "pas de souci", entendu 300 fois par jours. On a eu aussi la triste époque du "ras le bol" d'une grande vulgarité (pour moi) ; du même acabit : "il a le melon" ! Je préférais : "il a les chevilles qui enflent" ou "il ne se prend pas pour rien". Difficile aussi d'éviter de la part de jeunes "c'est cool" qui doit correspondre au moins à 7 ou 8 épithètes différentes.
Je sais qu'au restaurant, jusqu'à 40€ le repas, on me demandera : "ça a été ?" ; à partir de 50€, c'est plutôt : "tout va bien ?" À partir de 90€ plus 40€ de boissons, on ne vous demande plus rien, et vous avez deux maîtres d'hôtel qui s'occupent de vous... le pourboire est alors impensable en pièces, on passe aux billets.
Jans- Messages : 3566
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Re: Ethique et dérives du vocabulaire
Oui, bon, tout ça ne me semble pas générer de confusions, encore moins de glissements éthiques. Mais je suis d'accord pour estimer que la langue doit évoluer, certes (j'aimerais bien par exemple que la préconisation de l'Académie de 1990 sur les accents circonflexes superflus fût mieux appliquée), mais surtout pas trop vite, parce qu'on ne se comprendra bientôt plus.
Dans les trucs agaçants, je vois l'emploi de "trop" au sens de "beaucoup" mais sans la connotation originelle d'excès, "j'aime trop".
Enfin, la mode, c'est ce qui se démode. Dans la très belle chanson de Jean Ferrat Nuits et brouillards, des années 1960, il y a un mot, un seul, qui ne parle plus, et pourtant c'était le plus neuf à l'époque, "twisterait".
Dans les trucs agaçants, je vois l'emploi de "trop" au sens de "beaucoup" mais sans la connotation originelle d'excès, "j'aime trop".
Enfin, la mode, c'est ce qui se démode. Dans la très belle chanson de Jean Ferrat Nuits et brouillards, des années 1960, il y a un mot, un seul, qui ne parle plus, et pourtant c'était le plus neuf à l'époque, "twisterait".
Re: Ethique et dérives du vocabulaire
Il est apparu de façon étonnante que les Français tenaient à l'accent circonflexe. Je suis un peu choqué quand j'entends à la radio prononcer pâtes comme pattes, et encore plus souvent, jeûne comme jeune, et encore pire et plus fréquent : voire (où le e final allonge le mot) prononcé comme voir !! quelle confusion ! quand j'enseignais en classes préparatoires aux grandes écoles, je devais mettre régulièrement en garde mes étudiants contre ces fautes de français. On a beau, dans les séries télévisées, faire parler de la même façon et avec le même vocabulaire le "petit peuple" et les cadres supérieurs, ce qui est un déni de la réalité pure et simple, et ce que les interviews de gens locaux démontrent amplement (le vocabulaire est souvent très pauvre), la réalité est tout autre. On fait semblant de croire que la personne sortie du système scolaire à 16 ans a le même vocabulaire que le cadre sup qui a 5 ou 6 ans d'études supérieures. l'un dispose de 15 000 ou 18 000 mots, l'autre de 35 000, voire plus. On s'est occupé de ce problème de la maîtrise quantitative de vocabulaire pour passer les concours de l'agrégation de langues étrangères : On ne s'en sort pas à moins de posséder 10, 12 ou 15 000 mots et expressions dans l'autre langue, quand on peut parler couramment, pour le quotidien, une langue étrangère avec 3 000 mots. Bien sûr, ce sont des approximations, forcément, mais significatives et pleines d'enseignement.
Quand on est plongé depuis longtemps das ces problèmes linguistiques, on ne peut que déplorer que l'enseignement dans les régions défavorisées relève d'un amateurisme incroyable, doublé d'un cynisme éhonté mais bien dissimulé envers ces populations défavorisées.
Quand on est plongé depuis longtemps das ces problèmes linguistiques, on ne peut que déplorer que l'enseignement dans les régions défavorisées relève d'un amateurisme incroyable, doublé d'un cynisme éhonté mais bien dissimulé envers ces populations défavorisées.
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Re: Ethique et dérives du vocabulaire
A propos de "pâte" et "patte", le français est particulièrement riche en voyelles... donc exposé à en perdre, à la longue ou régionalement (j'ai cru comprendre que c'est la même chose pour les langues riches en consonnes, typiquement l'arabe). Une partie de la francophonie distingue, et une partie de la francophonie confond, un brin et un brun*, voire un prêt et un pré. J'ai lu quelque part que le polonais a un peu le même problème, qu'on a tendance à nasaliser de moins en moins alors que c'est spécifié par un diacritique (ą, ę). Qu'alors y faire ? Il m'a été expliqué qu'un Portugais qui n'a pas appris l'espagnol comprend l'essentiel de ce qui est dit dans cette langue, les deux restant assez proches. Toutefois, l'inverse n'est pas vrai, sauf si c'est le portugais du Brésil où on articule encore à peu près tout.
Enfin, quand on lit des fables de La Fontaine ou des poèmes de Hugo et compagnie, si on veut profiter du rythme il faut bien détacher les syllabes à l'ancienne, donc bien marquer les e muets suivis de consonnes.
Pour revenir à l'aspect éthique, je me souviens avoir entendu, il y a quelques lustres, mon oncle prêtre remâcher son indignation parce qu'un bon bourgeois lui avait soutenu que la notion de "péché", c'est dépassé. Il avait répliqué que bien sûr il n'y avait plus d'assassinat, plus de vol, plus de mépris, et cetera. Mais à qui la faute ? Qui a insisté sur la notion de péché en matière de sexe, au point que certains ne voyaient plus que ça ?
* Même en famille ! Une fois mon épouse, parlant de la température extérieure, à prononcé "moins zin" et j'ai compris "moins vingt" et me suis affolé alors que c'était "moins un".
Enfin, quand on lit des fables de La Fontaine ou des poèmes de Hugo et compagnie, si on veut profiter du rythme il faut bien détacher les syllabes à l'ancienne, donc bien marquer les e muets suivis de consonnes.
Pour revenir à l'aspect éthique, je me souviens avoir entendu, il y a quelques lustres, mon oncle prêtre remâcher son indignation parce qu'un bon bourgeois lui avait soutenu que la notion de "péché", c'est dépassé. Il avait répliqué que bien sûr il n'y avait plus d'assassinat, plus de vol, plus de mépris, et cetera. Mais à qui la faute ? Qui a insisté sur la notion de péché en matière de sexe, au point que certains ne voyaient plus que ça ?
* Même en famille ! Une fois mon épouse, parlant de la température extérieure, à prononcé "moins zin" et j'ai compris "moins vingt" et me suis affolé alors que c'était "moins un".
Dernière édition par Spin le Mar 3 Mai - 17:49, édité 1 fois
Re: Ethique et dérives du vocabulaire
certains livres allemands pour le français expliquent qu'entre "empreint" et "emprunt", "brun" et "brin", il n'y a pas de différence de voyelle : c'est le son : ain. Je constate qu'un ami pur parisien ne fait pas la différence (mais il n'est pas linguiste !) ; pour les sudistes, la différence est nette, et je pense pour ma part qu'il faut la conserver.
On a quasiment perdu en français le â grave de pâtre, c'est dommage (comme pour pâte) pour ceux qui apprennent l'allemand, car ce â germanique est important.
Quand on écoute les chanteurs des années 1930 ou 40, on remarque qu'ils marquent la différence entre le futur j'attendrai (é fermé) et le conditionnel attendrais (è ouvert), par exemple Mouloudji. Cela est quasiment perdu au nord, le sud mettant quant à lui des é fermés partout, comme on sait. D'où des confusions dans la graphie : je vous prierai de m'informer (futur de politesse) devient : je vous prierais...
Le terme de péché est une traduction malheureuse de saint Jérôme dans la vulgate : peccatum traduisant de façon trop étrécie le grec hamartia : l'errement, l'erreur, le fait de rater la cible. Encore pire avec tentationem (notre "tentation" dans le pater), traduisant mal peirasmos, dont le sens premier est l'épreuve au sens large. "Ne nous induis pas en tentation" a donc été modifié par incompréhension du problème ; je traduis le grec ainsi : "ne nous conduis pas sur le chemin de l'épreuve" - ce qui est plus acceptable et ne trahit pas le grec. Alors, va-t-on me dire, vous osez traduire différemment que les traducteurs catholiques au fil des siècles ?! quelle prétention ! Il se trouve que des erreurs de traduction ont été commises par Jérôme, certaines rectifiées. Ainsi, "et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté" a été corrigé en "aux hommes qu'il aime".
On a quasiment perdu en français le â grave de pâtre, c'est dommage (comme pour pâte) pour ceux qui apprennent l'allemand, car ce â germanique est important.
Quand on écoute les chanteurs des années 1930 ou 40, on remarque qu'ils marquent la différence entre le futur j'attendrai (é fermé) et le conditionnel attendrais (è ouvert), par exemple Mouloudji. Cela est quasiment perdu au nord, le sud mettant quant à lui des é fermés partout, comme on sait. D'où des confusions dans la graphie : je vous prierai de m'informer (futur de politesse) devient : je vous prierais...
Le terme de péché est une traduction malheureuse de saint Jérôme dans la vulgate : peccatum traduisant de façon trop étrécie le grec hamartia : l'errement, l'erreur, le fait de rater la cible. Encore pire avec tentationem (notre "tentation" dans le pater), traduisant mal peirasmos, dont le sens premier est l'épreuve au sens large. "Ne nous induis pas en tentation" a donc été modifié par incompréhension du problème ; je traduis le grec ainsi : "ne nous conduis pas sur le chemin de l'épreuve" - ce qui est plus acceptable et ne trahit pas le grec. Alors, va-t-on me dire, vous osez traduire différemment que les traducteurs catholiques au fil des siècles ?! quelle prétention ! Il se trouve que des erreurs de traduction ont été commises par Jérôme, certaines rectifiées. Ainsi, "et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté" a été corrigé en "aux hommes qu'il aime".
Jans- Messages : 3566
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Re: Ethique et dérives du vocabulaire
Sujet qui me parle, mes particularités faisant de moi une personne naturellement pointilleuse sur l'usage précis du vocabulaire (je n'y peux rien, je suis "câblé" ainsi !)... mais dans le même temps, travaillant au quotidien avec des adolescents, donc contraint de m'adapter à un public possédant un vocabulaire de plus en plus pauvre (sic.), et donc forcé en permanence à revoir mes exigences...!
Merci donc de l'avoir lancé !
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Dernière édition par -Ren- le Mer 4 Mai - 6:14, édité 1 fois
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Ethique et dérives du vocabulaire
Ai constaté hier dans le film "Ruy Blas" que Depardieu faisait parfaitement la différence entre attendrai et attendrais... donc tout n'est pas perdu ! Quand on a vu d'autres versions de "Ruy Blas", on voit sans peine qu'il est vraiment exceptionnel ! C'est comme Maurice Barrès : anti-dreyfusard et boulangiste, à la pensée un peu courte, mais quel style !
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Re: Ethique et dérives du vocabulaire
L'accent est un élément dont on arrive presque jamais à se débarrasser (si jamais d'ailleurs on devait s'en débarrasser pour telle ou telle raison), du moins pour ceux qui apprennent une langue étrangère à l'âge adulte.
Je n'ai pas à l'esprit précisément ce moment la manière dont les allemands ou les anglais prononcent le français, je me souviens juste des prononciations plus ou moins caricaturales dans les films.
Pour les chinois, ceux qui parlent français :
Ont du mal à prononcer deux consonnes successives (ça n'existe pas en chinois), ils marquent assez nettement le "e" final, pas autant que les gens du sud de la France, mais plus que dans le français disons audio visuel.
Il y a une nuance entre la durée du "e' et sa force d'attaque ? Il me semble que ce sont deux choses différentes.
Parce que leur langue est une succession de phonèmes isolés, ils ne peuvent dire "Macron", ils disent "Ma ca ron", le n final doit être nasalisé, Trump devient "Turumpe", Mé lan chon n'est pas trop déformé puisque grosso modo ça peut correspondre à une suite de syllabes chinoises, pareil pour O ba ma.
Je n'ai pas à l'esprit précisément ce moment la manière dont les allemands ou les anglais prononcent le français, je me souviens juste des prononciations plus ou moins caricaturales dans les films.
Pour les chinois, ceux qui parlent français :
Ont du mal à prononcer deux consonnes successives (ça n'existe pas en chinois), ils marquent assez nettement le "e" final, pas autant que les gens du sud de la France, mais plus que dans le français disons audio visuel.
Il y a une nuance entre la durée du "e' et sa force d'attaque ? Il me semble que ce sont deux choses différentes.
Parce que leur langue est une succession de phonèmes isolés, ils ne peuvent dire "Macron", ils disent "Ma ca ron", le n final doit être nasalisé, Trump devient "Turumpe", Mé lan chon n'est pas trop déformé puisque grosso modo ça peut correspondre à une suite de syllabes chinoises, pareil pour O ba ma.
DenisLouis- Messages : 1062
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Re: Ethique et dérives du vocabulaire
Ayant eu la chance d'enseigner dans un lycée climatique, où venaient des élèves du nord et du sud, j'ai constaté que certains avaient un système phonétique stable et d'autres instable. Ainsi, les petits parisiens de sixième avec un système phonétique instable, souple ou poreux, prenaient inconsciemment l'accent de la Drôme, donc du sud au bout d'un ou deux ans, et avaient à la fin de l'année un accent allemand quasi parfait ! Ceux qui gardaient leur accent d'origine avaient bcp plus de mal en langues vivantes. Quelle révélation pour moi !
J'ai perdu en un an environ mon accent méridional en arrivant à Paris en 1981 ; il est toujours désagréable de voir les élèves sourire quand vous passez de l'allemand au français... on est d'une certaine façon moins crédible (alors que je n'ai pas d'accent français en allemand, mais j'ai passé bien du temps là-bas). S'ajoute le fait d'un vocabulaire spécifique aux méridionaux, et, hélas, souvent une pauvreté ou une incorrection de la langue. Sur tous les plans, les discours de Jean Castex me mettaient à la torture (Sarkozy faisait davantage de fautes de français, mais ça passait mieux) ! Alors que l'intelligence de Jean-Michel Apathie et la richesse de son vocabulaire sont remarquables. Je préfère l'accent de la Touraine, mais c'est pour l'oreille, je n'ai pas le snobisme du parisien (que je en suis pas) et qui estime inférieur qui n'a pas le même accent que lui !!
La résistance du Français moyen aux accents étrangers est pitoyable : pas un seul journaliste ne prononce correctement Ursula von der Leyen — quand cette Allemande intelligente ne devient pas hollandaise : van dère léyènne...
J'ai perdu en un an environ mon accent méridional en arrivant à Paris en 1981 ; il est toujours désagréable de voir les élèves sourire quand vous passez de l'allemand au français... on est d'une certaine façon moins crédible (alors que je n'ai pas d'accent français en allemand, mais j'ai passé bien du temps là-bas). S'ajoute le fait d'un vocabulaire spécifique aux méridionaux, et, hélas, souvent une pauvreté ou une incorrection de la langue. Sur tous les plans, les discours de Jean Castex me mettaient à la torture (Sarkozy faisait davantage de fautes de français, mais ça passait mieux) ! Alors que l'intelligence de Jean-Michel Apathie et la richesse de son vocabulaire sont remarquables. Je préfère l'accent de la Touraine, mais c'est pour l'oreille, je n'ai pas le snobisme du parisien (que je en suis pas) et qui estime inférieur qui n'a pas le même accent que lui !!
La résistance du Français moyen aux accents étrangers est pitoyable : pas un seul journaliste ne prononce correctement Ursula von der Leyen — quand cette Allemande intelligente ne devient pas hollandaise : van dère léyènne...
Jans- Messages : 3566
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