Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
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Visite du Pape François en Irak
Le Pape en Irak: le programme du voyage officialisé
Quatre jours chargés, du 5 au 8 mars 2021, entre rencontres officielles, interreligieuses, et messes auprès des communautés chrétiennes martyrisées par des années de guerre. De Bagdad à Erbil, en passant par Nadjaf et Qaraqosh, ce voyage apostolique historique est conçu pour laisser une empreinte de paix dans ce pays blessé.
Vatican News
Le programme détaillé du voyage du Pape en Irak a été officialisé par la Salle de presse du Saint-Siège, lundi 8 février 2021.
À son arrivée à l’aéroport international de Bagdad, vendredi 5 mars, le Pape François sera reçu par le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi. Il rejoindra tout de suite après le palais présidentiel pour une cérémonie officielle de bienvenue. Elle sera suivie d’un entretien de courtoisie avec le président de la République irakienne, Barham Salih. Puis, toujours au palais présidentiel, une rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique irakien aura lieu.
Cette première journée sera conclue par une seconde rencontre d’importance, celle avec les évêques, prêtres, religieux et séminaristes du pays, en la cathédrale syro-catholique Notre-Dame-de-l’Intercession de Bagdad. Une cathédrale où 44 fidèles ont péri dans un attentat djihadiste en octobre 2010.Rencontre avec l'ayatollah Sistani
Le lendemain, samedi 6 mars, le Souverain pontife se rendra à Nadjaf à 200 km au sud de la capitale pour un échange inédit avec le Grand Ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité musulmane chiite en Irak, avant de participer à une rencontre interreligieuse à Ur au milieu des «plaines d’Abraham».
Retour en fin de journée à Bagdad pour une messe avec le clergé chaldéen en la cathédrale latine Saint-Joseph.
Dimanche 7 mars, le Pape ira à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, mais aussi à Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive à la rencontre des communautés chrétiennes ayant fui les exactions du groupe État islamique. Avant de repartir pour Rome,
lundi 8 mars, clôturant ainsi quatre jours de proximité intense avec un peuple qui continue de souffrir de la guerre, et que le Pape Jean-Paul II avait rêvé, lui aussi, de visiter, François célébrera une dernière messe à Erbil en fin de journée dimanche.
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Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Lors de son voyage en Irak, le pape François se rendra le 6 mars à Nadjaf à la rencontre de l’ayatollah Ali Sistani. L’autorité spirituelle de ce clerc chiite de haut rang dépasse les frontières de l’Irak. Défenseur d’un Irak indépendant des influences étrangères, sa voix porte aussi politiquement.
https://www.la-croix.com/Religion/Le-pape-rencontre-layatollah-Sistani-conscience-irakienne-2021-02-27-1201142859
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Ali Sistani se distingue de son homologue iranien par son refus répété d’épouser le velayat e-faqih (littéralement, la « tutelle des jurisconsultes »), autrement dit la fusion entre religion et politique théorisée en 1979 par l’ayatollah Khomeini. Les prêches prononcés chaque vendredi, dans la grande mosquée de Nadjaf, par son représentant et écoutés comme des oracles par tous ceux - Irakiens comme diplomates ou chercheurs étrangers - qui souhaitent décrypter ses orientations, en témoignent.
En bon chiite, Ali Sistani ne croit pas à un califat comme celui qu’ont institué les sunnites à la mort du prophète Mohammed. Mais, à la différence des partis chiites pro-iraniens actuellement au pouvoir à Bagdad, il ne croit pas non plus à la primauté des religieux sur le politique et défend une citoyenneté commune transcendant les clivages religieux et ethniques qui déchirent l’Irak.
Une image symbolique forte
« L’image de la rencontre entre ces deux hauts responsables, l’un chrétien, l’autre chiite, sera très importante sur le plan symbolique mais pas seulement », estime déjà le frère Amir Jaje, dominicain irakien très engagé dans le dialogue avec les chiites. « Dans les milieux chiites pauvres et peu éduqués traîne encore l’idée selon laquelle les chrétiens seraient impurs, et certains clercs continuent à tenir des propos haineux dans leurs prêches : voir leur chef spirituel, le modèle qu’ils cherchent à imiter, parler avec un chrétien ne peut pas rester sans conséquences pour eux. »
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Le Pape François est arrivé en Irak
L’avion transportant le Saint-Père et les journalistes a atterri à l’aéroport international de Bagdad vers 11h55 heure de Rome. François entame son 33e voyage apostolique, un déplacement inédit pour un Souverain Pontife sur la terre d’Abraham.
Xavier Sartre et Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Après 4h15 de vol environ et 2947 kilomètres parcourus, incluant le survol de la Grèce, d’Israël et de la Jordanie, l’avion de la compagnie Alitalia avec à son bord le Pape François et 74 journalistes de 15 pays différents est arrivé sur le sol irakien.
Au cours du trajet, s'adressant aux journalistes, le Saint-Père s'est dit «heureux de reprendre les voyages, et c'est un voyage emblématique... c'est un devoir envers une terre qui a été tourmentée pendant tant d'années. Je vous remercie de m'avoir accompagné. Je vais essayer de suivre les instructions, a-t-il déclaré avant de saluer tous les journalistes individuellement, et de ne serrer la main à personne, mais je ne veux pas rester à l'écart, je passerai pour vous saluer de plus près».Un après-midi chargée en perspective
Le Souverain Pontife a été accueilli sur le tarmac de l’aéroport international de Bagdad par le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, ainsi que le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi. Au sein de l'aéroport, une délégation de personnes en costume traditionnel a réservé au Pape un accueil joyeux et animé, en interprétant quelques chants locaux sur fond d'instruments. Le Premier ministre et son hôte se sont ensuite entretenus de manière privée.
Après cette arrivée à l'aéroport, François est attendu à 15h00 heures locales (soit 13h00 heure de Rome) au Palais présidentiel pour une cérémonie officielle de bienvenue et une rencontre privée avec le président de la République Barham Salih. Une rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique se déroulera à 15h45, avec un discours du Saint-Père. Celui-ci se rendra ensuite à la cathédrale syro-catholique Notre-Dame-de-l’Intercession de Bagdad pour une rencontre avec les évêques, les prêtres, les religieuses et religieux, les séminaristes et les catéchistes, soit une centaine de personnes à qui François adressera également un discours.
Ce matin, en quittant à 7 heures la Maison Sainte-Marthe, sa résidence au Vatican, pour se rendre à l'aéroport de Fiumicino, le Pape François avait passé quelques instants avec un groupe de réfugiés irakiens, soit une douzaine de personnes accueillies par la Communauté de Sant'Egidio et la Coopérative Auxilium. Elles étaient accompagnées par l’aumônier apostolique du Pape, le cardinal Konrad Krajewski.Le sens de ce voyage
François accomplit le rêve de Jean-Paul II. Le Pape polonais voulait débuter le jubilé de l’an 2000 par une visite à Ur sur les traces d’Abraham, le premier des patriarches. Ce voyage n’avait pu se faire à l’époque. Aujourd’hui, François sera le premier pape à fouler la terre où Dieu a appelé Abraham, père des trois religions du Livre, et symbole d’espoir pour continuer de «marcher dans l’espérance et ne jamais cesser de regarder les étoiles», lui qui plaça toute sa confiance en Dieu.
Cette figure sera présente tout au long de ces trois jours avec notamment la rencontre interreligieuse à Ur. Elle permettra sans doute aussi le dialogue avec le grand ayatollah al-Sistani, la principale autorité chiite d’Irak, homme de paix et voix respectée dans sa communauté, la plus importante du pays. Abraham c’est aussi un exemple d’espérance pour les chrétiens et leurs diverses communautés qui ont besoin du soutien du Saint-Père. Leur nombre a été divisé par trois depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.
La guerre, le terrorisme et les difficultés économiques ont été des épreuves particulièrement difficiles pour eux mais aussi pour tous les Irakiens, indépendamment de leur foi. Le Pape vient donc, comme il l’a dit lui-même, pour «prier ensemble, implorer du Seigneur le pardon et la réconciliation après des années de guerre et de terrorisme et demander la consolation des cœurs et la guérison des blessures».
Ce voyage est ainsi l’occasion pour François d’encourager le dialogue et de renforcer les ferments d’un vivre-ensemble à réinventer et de faire de l’Irak un exemple pour tout le Proche et Moyen-Orient.
https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2021-03/pape-francois-arrivee-irak-baghdad-voyage-apostolique-avion.html
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/05/a-bagdad-le-pape-francois-plaide-pour-le-pluralisme-religieux-ethnique-et-culturel_6072146_3210.html
La photo fera date. Assis face à face, les mains posées à plat sur leurs genoux, séparés par un guéridon vert, un homme tout en noir et un autre tout en blanc se regardent. Le grand ayatollah Ali Al-Sistani, grande autorité spirituelle des chiites en Irak, a reçu le pape François, samedi 6 mars, au deuxième jour de la visite en Irak du chef de l’Eglise catholique. La rencontre de 45 minutes – plus longue que prévu –, qualifiée « de courtoisie », était privée. Aucun média n’était autorisé. Mais François aurait pu dire, comme il l’avait fait lors de son premier face-à-face avec le grand imam de l’université égyptienne d’Al Azhar, autorité sunnite : « Le message, c’est la rencontre » (...)
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Rencontre à Ur: regarder les étoiles et marcher en frères (texte complet)
« Dieu ne peut pas être contre quelqu’un, mais pour tous »
Rencontre à Ur: regarder les étoiles et marcher en frères (texte complet) - ZENIT - Francais
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Voyage du pape en Irak : retrouvez le récit de la journée du dimanche
Dimanche 7 mars, le pape a célébré à Mossoul une prière en hommage aux victimes de la guerre, avant de se rendre à Karakoch pour l’Angélus. L’après-midi, François a présidé une messe en plein air, dans le stade de la ville.
Voyage du pape en Irak : retrouvez le récit de la journée du dimanche (la-croix.com)
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Ce voyage historique n' a pas l'écho médiatique qu'il mérite et c'est triste .
C'est que cela dérange beaucoup de monde
Les anti cléricaux laicistes qui défendent la thèse que les religions sont la cause principale des guerres ...là des hommes de bonnes volontés prouvent le contraire ...
Les croyant identitaires qui aspirent à l'hégémonie de leur religion qui est la seule , la vrai et qui voit dans ces mains tendues , ces rapprochements dans le respect de chacun comme des trahisons ( voir certains commentaires sous les video sur Youtube ) .
Les tenants du choc des civilisations , tous ceux qui ont fait de leur fond de commerce une vision manichéen du monde .
Ceux qui ont foutu le bordel au moyen orient plus ou moins volontairement et qui n'assument pas un bilan désastreux ...
Raison de plus pour affirmer mon admiration et mon soutien au Pape François , homme de foi qui semble tout faire pour mettre en pratique l'évangile
C'est que cela dérange beaucoup de monde
Les anti cléricaux laicistes qui défendent la thèse que les religions sont la cause principale des guerres ...là des hommes de bonnes volontés prouvent le contraire ...
Les croyant identitaires qui aspirent à l'hégémonie de leur religion qui est la seule , la vrai et qui voit dans ces mains tendues , ces rapprochements dans le respect de chacun comme des trahisons ( voir certains commentaires sous les video sur Youtube ) .
Les tenants du choc des civilisations , tous ceux qui ont fait de leur fond de commerce une vision manichéen du monde .
Ceux qui ont foutu le bordel au moyen orient plus ou moins volontairement et qui n'assument pas un bilan désastreux ...
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
le pardon plus fort que le terrorisme
Pour son dernier jour en Irak le Pape s’est rendu dans le nord du pays. On se souvient du 6 août 2014, lorsque Daech avait envahit la plaine de Ninive. A Mossoul, le pape François est allé prier avant de gagner Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne, où près de la moitié des habitants est aujourd’hui revenue, et leur victoire sur Daech ce n’est pas la vengeance mais le pardon. Récit et témoignage avec nos envoyés spéciaux.
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
La reconstruction du couvent dominicain Notre-Dame de l’Heure à Mossoul
Tombée aux mains de Daesh en 2014, Mossoul, deuxième ville d’Irak, porte toujours les stigmates d’une guerre qui aura duré trois ans. Dans le coeur historique de la ville, parmi les ruines, le couvent dominicain de l’église latine Notre-Dame de l’Heure se dresse, malgré les importantes destructions qu’il a subies entre 2014 et 2017. Achevée en 1866, l’église a pendant très longtemps rassemblé la population du vieux Mossoul. Si aujourd’hui l’ensemble conventuel est meurtri dans sa chair et dans sa pierre, des travaux de rénovation ont été entamés le 4 janvier 2021. Un chantier porteur d’espoir qui devrait s’achever d’ici deux ans.
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Messe à Erbil: Jésus nous libère de la tentation de la vengeance
Pour la dernière étape publique de son voyage apostolique en Irak, le Pape François a célébré ce dimanche après-midi une messe au stade Franso Hariri d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.
Cyprien Viet – Cité du Vatican
Environ 10 000 personnes étaient rassemblées dans ce stade, dans une ambiance de grande émotion, les drapeaux du Vatican, de l’Irak et de la province autonome du Kurdistan irakien se mêlant dans une atmosphère joyeuse.
Les principales autorités provinciales étaient présentes, et la messe a été représentative de la diversité ethnique qui coexiste dans cette province, avec des lectures et chants en arabe, en chaldéen, en kurde, en anglais et en italien. Une statue de la Vierge Marie avait été disposée près de l’autel, transférée depuis la localité de Karamless: décapitée il y a quelques années par les djihadistes de Daech lors de leur offensive sur la Plaine de Ninive, cette statue est en cours de restauration.La puissance de Dieu ne s’exprime pas dans une démonstration de force
S’appuyant sur la lecture de saint Paul, le Pape a expliqué que la puissance et la sagesse de Dieu s’expriment surtout «par la miséricorde et le pardon». «Il n’a pas voulu le faire par des démonstrations de force ou en imposant d’en haut sa voix, ni par de longs discours ou des étalages de science inégalable. Il l’a fait en donnant sa vie sur la croix. Il a révélé sa sagesse et sa puissance divines en nous montrant, jusqu’à la fin, la fidélité de l’amour du Père, la fidélité du Dieu de l’Alliance qui a fait sortir son peuple de l’esclavage et l’a guidé sur le chemin de la liberté», a expliqué François en faisant référence au Livre de l’Exode, faisant écho à l’expérience concrète de l’exode, vécue physiquement et douloureusement par une grande partie des fidèles présents dans le stade d’Erbil.
Plutôt que de se laisser piéger par «de fausses images de Dieu qui nous donnent sécurité», il faut se rapprocher «de la puissance et de la sagesse de Dieu révélées par Jésus sur la croix». Seule cette logique de miséricorde permettra de désamorcer le cycle de la violence et de la vengeance qui fracturent la région depuis des décennies.
«Ici, en Irak, combien de vos frères et sœurs, amis et concitoyens portent les blessures de la guerre et de la violence, des blessures visibles et invisibles. La tentation est de leur répondre, ainsi qu’à d’autres faits douloureux, avec une force humaine, avec une sagesse humaine. Jésus nous montre au contraire la voie de Dieu, celle que lui a parcourue et sur laquelle il nous appelle à le suivre. »Purifier le temple du coeur
Évoquant l’extrait de l’Évangile du jour, qui évoque l’altercation entre Jésus et les marchands du Temple, le Pape a invité à s’interroger: «Pourquoi Jésus a-t-il fait ce geste si fort, si provoquant? Il l’a fait parce que le Père l’a envoyé purifier le Temple: non seulement le temple de pierre, mais surtout celui de notre cœur. De même que Jésus n’a pas toléré que la maison de son Père devienne un marché, ainsi il désire que notre cœur ne soit pas un lieu d’agitation, de désordre et de confusion.»
«Le cœur doit être nettoyé, mis en ordre, purifié. De quoi? Des tromperies qui le salissent, des duplicités de l’hypocrisie. Nous en avons tous, a insisté le Pape François. Ce sont des maladies qui font du mal au cœur, qui salissent la vie, la rendent double. Nous avons besoin d’être nettoyés de nos sécurités trompeuses qui marchandent la foi en Dieu avec des choses qui passent, avec les convenances du moment. Nous avons besoin que soient chassés de notre cœur et de l’Eglise les suggestions néfastes du pouvoir et de l’argent. Pour nettoyer le cœur nous avons besoin de nous salir les mains: de nous sentir responsables et non pas de rester à regarder alors que le frère ou la sœur souffre. Mais comment purifier le cœur? Nous ne sommes pas capables tout seuls, nous avons besoin de Jésus. Il a le pouvoir de vaincre nos maux, de guérir nos maladies, de restaurer le temple de notre cœur.
Le Pape invité à ne pas jamais désespérer dans la quête de l’amour de Dieu. «Dieu ne nous laisse pas mourir dans notre péché. Même quand nous lui tournons le dos, il ne nous abandonne jamais à nous-mêmes. Il nous cherche, il nous suit pour nous appeler au repentir et pour nous purifier.» La réponse chrétienne n’est donc pas de chercher à tuer le méchant, mais de souhaiter la conversion de son cœur. «Le Seigneur veut que nous soyons sauvés et que nous devenions un temple vivant de son amour, dans la fraternité, dans le service, dans la miséricorde.»
Dans le don radical de sa vie, Jésus «nous libère d’une manière de comprendre la foi, la famille, la communauté, qui divise, qui oppose, qui exclut, afin que nous puissions construire une Église et une société ouvertes à tous et soucieuse de nos frères et sœurs les plus nécessiteux. Et en même temps, il nous fortifie afin que nous sachions résister à la tentation de chercher à se venger, qui fait s’enfoncer dans une spirale de représailles sans fin. » François a martelé que «le Ressuscité fait de nous des instruments de la paix de Dieu et de sa miséricorde, des artisans patients et courageux d’un nouvel ordre social».Le Seigneur veut nous relever
En disant «Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai» (Jn 2, 19), Jésus «parlait du temple de son corps, et donc aussi de son Église. Le Seigneur nous promet que, par la puissance de sa Résurrection, il peut nous relever, nous et nos communautés, des ruines causées par l’injustice, par la division, et par la haine. C’est la promesse que nous célébrons dans cette Eucharistie. Avec les yeux de la foi, reconnaissons la présence du Seigneur crucifié et ressuscité au milieu de nous, et apprenons à accueillir sa sagesse libératrice, à nous reposer dans ses blessures, et à trouver la guérison et la force de servir son Règne qui vient dans notre monde », a expliqué l’évêque de Rome.
«L’Église en Irak, par la grâce de Dieu, a fait et est en train de faire beaucoup pour proclamer cette merveilleuse sagesse de la croix, répandant la miséricorde et le pardon du Christ, spécialement aux plus nécessiteux, a souligné François. Même au milieu de grandes pauvretés et difficultés, nombreux parmi vous ont généreusement offert une aide concrète et une solidarité aux pauvres et aux personnes souffrantes. Ceci est l’une des raisons qui m’ont poussé à venir en pèlerinage parmi vous, à vous remercier et vous confirmer dans la foi et dans le témoignage. Aujourd’hui, je peux voir et toucher du doigt le fait que l’Eglise en Irak est vivante, que le Christ vit et œuvre dans ce peuple saint et fidèle qui est le sien.»
Le Pape a conclu son homélie en confiant les fidèles présent «à la protection maternelle de la Vierge Marie qui a été associée à la passion et à la mort de son Fils, et qui a participé à la joie de sa résurrection. Qu’elle intercède pour nous et nous conduise à lui, puissance et sagesse de Dieu.»Les adieux du Pape au peuple irakien
Au terme de cette célébration, le Pape a chaleureusement salué le Patriarche assyrien Mar Gewargis III, les évêques, la population kurde, les autorités civiles, les volontaires et tous ceux qui ont contribué à l’organisation de son voyage.
«Durant ces jours passés au milieu de vous, j’ai entendu des voix de douleur et d’angoisse, mais j’ai aussi entendu des voix d’espérance et de consolation. Et c’est le mérite, en grande partie, de ces inlassables bonnes œuvres qui ont été rendues possibles grâce aux institutions religieuses de chaque confession, grâce à vos Églises locales et aux diverses organisations caritatives qui assistent les gens de ce pays dans l’œuvre de reconstruction et de renaissance sociale», a déclaré le Pape, en mentionnant notamment les organisations membres de la ROACO.
«Maintenant, se rapproche le moment de repartir pour Rome, a expliqué le Pape François. Mais l’Irak restera toujours avec moi, dans mon cœur, a-t-il promis. Je vous demande à tous, chers frères et sœurs, de travailler ensemble dans l’unité pour un avenir de paix et de prospérité qui ne laisse personne à la traîne et ne discrimine personne. Je vous assure de ma prière pour ce pays bien aimé. Je prie de façon particulière pour que les membres des différentes communautés religieuses, avec les hommes et les femmes de bonne volonté, coopèrent afin de nouer des liens de fraternité et de solidarité au service du bien commun et de la paix. Que Dieu vous bénisse tous ! Que Dieu bénisse l’Irak ! Salam, salam, salam ! Allah Ma’akum», a conclu le Pape, en adressant ses vœux de paix en arabe.
Il est ensuite reparti pour Bagdad, pour une troisième et dernière nuit à la nonciature apostolique, avant de repartir lundi matin pour Rome. Cette messe à Erbil était donc la dernière étape publique de ce 33e voyage apostolique, probablement le plus difficile et le plus complexe de son pontificat sur les plans de l'organisation et de la sécurité, mais qui s’est finalement déroulé dans d’excellentes conditions et qui a apporté une consolation à ce peuple très éprouvé.
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Du 5 au 8 mars, le pape François s'est rendu en Irak. Cette visite historique, la première d'un pape sur la terre d'Abraham, est un message d’Espérance pour les chrétiens d'Irak, et de fraternité dans un pays marqué par des décennies de conflits.
François est le premier pape à pouvoir effectuer le voyage. C'est aussi le premier déplacement du pape à l'étranger, après l'annulation des voyages du fait de la pandémie de Covid-19. Le pape François, déterminé, a souhaité faire résonner un message de paix et de fraternité dans le pays et toute la région. Pour retrouver les grandes étapes de ce voyage du Pape, nous vous proposons de revoir les flashs quotidiens avec nos envoyés spéciaux sur le vol papal et sur le terrain, les émissions, ainsi que des films documentaires pour mieux comprendre la réalité des chrétiens de la région.
Dans l'avion qui le ramenait à Rome, le pape François a répondu aux questions des journalistes. KTO vous propose de retrouver cette conférence de presse en intégralité et sous-titrée en français.
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Ce sera le paradoxe de ce voyage du pape en Irak: la cérémonie interreligieuse qu’il va présider dans la plaine d’Ur, samedi matin, en mémoire d’Abraham qui serait né à cet endroit, le «père des croyants» juifs, chrétiens et musulmans, se fera sans les juifs.http://www.crif.org/fr/content/monde-irak-%C3%A0-ur-le-pape-fran%C3%A7ois-comm%C3%A9more-abraham-en-l%E2%80%99absence-de-d%C3%A9l%C3%A9gation-juive (initialement dans Le Figaro mais réservé aux abonnés).
Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
En Irak, l’heure du bilan après le voyage papal
Quelle conclusion retenir du voyage papal en Irak, pays martyr depuis des décennies ? Laurent Lemire recevait hier dans Décryptage deux spécialistes de la question : le Père Patrick Desbois, auteur du livre « Les larmes du passeur » aux éditions du Rocher et Adel Bakawan, Sociologue franco-irakien.
Le pape François et des personnalités religieuses assistent à une réunion interconfessionnelle dans l’ancienne ville d’Ur, dans la province de Dhi Qar, dans le sud de l’Irak, le 6 mars 2021. ABACAPRESS.Que restera-t-il de la visite du pape François sur les terres d’Abraham ? Des affiches peintes à la main sur les murs de Bagdad et de petits drapeaux irakiens oubliés ici et là dans le stade Franso Hariri, à Erbil au Kurdistan, mais pas que. “Cet évènement majeur marquera l’histoire du pays à jamais”, fait savoir Adel Bakawan, Sociologue franco-irakien, spécialiste de l’Irak. Tout n’était visiblement que “premières fois” dans ce séjour papal, à commencer par la rencontre historique entre le pape François, représentant du catholicisme et l’ Ayatollah Al-Sistani, représentant de l’islam chiite en Irak. Une rencontre qui “renforce la place de Najaf – ville où réside le grand Ayatollah – comme capitale du chiisme”. Certes, le voyage avait une dimension avant tout religieuse. Au cours de ce séjour irakien, le pape a maintes fois rappelé son soutien aux chrétiens irakiens dont l’effectif a été réduit de près de 90% en presque 20 ans.Le pape, leader religieux et politique
Mais le voyage a aussi et surtout une dimension politique. La visite d’un leader religieux, qui plus est, Chef d’Etat, replace le pays embourbé dans des années de guerre civile, de terrorisme et d’invasion américaine, au centre de la communauté internationale. Voir une personnalité telle que le pape accorder autant d’importance au sort des Irakiens a été vécu localement comme une bouffée d’air frais. “La communauté internationale était dans la phase de désengagement par rapport à l’Irak”, souligne Adel Bakawan, sociologue franco-irakien, spécialiste de l’Irak. François a ainsi brisé des années d’abandon des Irakiens à leur sort, et leur a rétorqué : “Vous n’êtes pas seuls”. “Dans ce pays où l’on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain, la venue d’un homme de paix, qui dit tout haut la souffrance des gens dans un discours mêlé d’amour et de respect, est bénie. Ils savent qu’ils ont un ami important à Rome.”, ajoute le père Patrick Desbois, auteur du livre « Les larmes du passeur » aux éditions du Rocher. Et faute de rassemblements, interdits pour cause de Covid-19, les Irakiens se sont massés toute la journée devant leur poste de télévision pour suivre l’événement en direct, c’est dire l’intérêt donné au Souverain Pontife.Yézidis : ce sont des vies qui sont complètement brisées
Les différentes étapes de ce pèlerinage, loin d’être un « road trip à Disneyland”, ont permis de mettre en lumière des situations dramatiques et génocidaires dont le pays porte encore les plaies béantes. C’est le cas de la tragédie qui entoure la communauté Yézidis, et notamment ses femmes. Le père Patrick Dubois en a fait son combat depuis plus de cinq ans et tente de sauver des mères et des enfants réduits en esclavage. Il donne en exemple le cas de “cette femme tout juste sortie du camp d’Al-Hol. Elle n’avait pas vu sa famille depuis 5 ou 6 ans et elle a eu 3 enfants de Daesh qu’elle a dû abandonner avant de sortir. Aujourd’hui, nous apportons des soins de première nécessité, parmi lesquels, des soins psychologiques, une écoute. Ce sont des vies qui sont complètement brisées. »La plupart de ces esclaves sous l’emprise de Daesh pendant 3 ou 4 années, sans aucune information sur le monde extérieur, assommés chaque jour par des vidéos de propagande, a tout à réapprendre … “Aimer les gens lorsqu’ils sortent de l’enfer, c’est un long travail. Certains oublient tout, de leur langue maternelle, de leur culture”, déplore le père Patrick Dubois. Et puis, plus largement, ce sont l’appareil d’Etat et la structure sociale qui doivent être reconstruits. En 2003 lorsque l’Irak a été occupée par les Etats-Unis, le pays a été refondé sur deux principes : la « milicisation » de l’Etat et de la société irakienne et la systématisation de la corruption. Le fait de nettoyer le corps étatique notamment de sa base sunnite a en fait abouti à une catastrophe. “Les nouvelles élites irakiennes ont participé à la désunification de l’Irak. Promenez-vous dans Bagdad et vous verrez : avant 2003, il y avait des quartiers mixtes partout dans la capitale. Maintenant, il est rare que vous trouviez un quartier mixte où chiites et sunnites cohabitent. La reconstruction post-Daesh n’a jamais recommencé à certains endroits, il y a encore l’odeur des cadavres”.« Aimer les gens lorsqu’ils sortent de l’enfer, c’est un long travail. «
Mais face à ces problèmes structurels, la réponse humanitaire présentée par exemple au travers de l’action du père Patrick Dubois, ne suffit plus. “On ne sortira jamais de cette violence-là si la communauté internationale, les pays du système régional et si les irakiens ne proposent pas un projet sérieux”, reconnaît Adel Bakawan.
En Irak, l’heure du bilan après le voyage papal – Radio Notre Dame
titinette- Messages : 229
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Re: Le pape à la rencontre de l’ayatollah Sistani, conscience irakienne
Très beau et très instructif témoignage de Marine de Tilly sur la visite du pape François dans le nord Irak
A écouter sur France culture , ou lire le résumé!
https://www.franceculture.fr/emissions/chretiens-dorient/le-pape-francois-a-mossoul-avec-marine-de-tilly
A écouter sur France culture , ou lire le résumé!
https://www.franceculture.fr/emissions/chretiens-dorient/le-pape-francois-a-mossoul-avec-marine-de-tilly
Idriss- Messages : 7127
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