Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
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Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Ayant participé il y a une dizaine de jour au Grand Pardon de N-D de Rumengol, je lance ce sujet pour discuter avec tous ceux qui ont fait ou comptent faire un jour un pèlerinage : quel est le sens pour vous de cette démarche ? Pourquoi l'avoir faite, pourquoi envisager de la faire ? Qu'en attendez-vous, qu'en avez-vous reçu ?
Merci d'avance !
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Dernière édition par -Ren- le Sam 14 Sep - 8:10, édité 1 fois
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Jamais fait de pèlerinage, mais si j'en avais les moyens et le temps, possible que j'irais en Inde, nord de l'Inde, pour visiter les principaux lieux de la vie du Bouddha. Cela se fait, chaque année il y a des gens qui vont en pèlerinage là bas, il y a aussi un pèlerinage célèbre et rigoureux, celui du Mont Kailash.
Si je devais aller en Inde, et je reconnais que cela n'a rien d'original ce qui va suivre, ce serait pour me remettre dans le contexte, l'ambiance, les lieux ou le Bouddha a vécu. Même si cela a évidemment beaucoup changé et si dans certains coins il n'y a que des ruines a peine identifiables. Je crois que ce serait pour quelque part me "mettre dans sa peau". Voir ce qu'il a pu voir, les paysages, les gens, l'ambiance, le climat, cela a façonné forcément sa personne et son mode de pensée. Donc en m'immergeant même avec 2500 ans d'écart dans un contexte proche, je me dis que j'arriverais peut être mieux a comprendre sa pensée.
De plus il y aurait surement foule de pratiquants laïcs et de moines, il pourrait y avoir des rencontres très riches aux effets puissants. Quand l'on côtoie des gens très élevés dans la pratique cela a forcément un effet sur soi.
Il y aurait aussi la curiosité historique personnelle. Et le fait de voir des traces matérielles de son existence, des lieux ou il a vécu, cela renforcerait la confiance. Tout en aidant à se dépouiller de tout un bagage hagiographique qui a exagéré beaucoup de chose concernant le Bouddha, sa famille, les richesses, etc...
Le contact avec l'Inde pour les Occidentaux est réputé pour son "choc culturel", cela fiche souvent une sacrée claque parait-il. La misère notamment.
Donc voila. Je ne sais pas si je partirais là bas avec l'idée de faire un pèlerinage ou pas... ce serait un peu cela mais pas que, et je préférerais y aller soit seul soit en famille par en groupe organisé. Pour rester libre de mes déplacements.
Invité- Invité
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Peu importe l'originalité, l'intérêt est de discuter de ressentis personnelsDisciple Laïc a écrit:je reconnais que cela n'a rien d'original ce qui va suivre
Merci donc de ce partage
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
C'est qui est intéressant je trouve c'est que les Musulmans font leur pèlerinage en pratiquant la circumambulation autour de la Pierre Noire et lors des premiers contacts avec le bouddhisme des témoins musulmans ont rapportés que les curieux religieux qu'ils avaient en face d'eux pratiquaient aussi une circumambilation autour de quelque chose de cubique (ce qui n'est pas faux il y a des pratique bouddhique de marche méditative et de récitations de mantra en tournant autour de quelque chose) et ils ont donc indiqué cela aux théologiens musulmans pour savoir si on pouvait intégrer ou pas les bouddhistes comme "Gens du Livre". Après des début disons assez douloureux, quelques incompréhensions ou déformation des témoins musulmans dans l'interprétation de ce qu'ils voyaient on a finit par intégrer (bizarrement) les bouddhistes rencontrés comme "Gens du Livre" même si ils ne vénéraient pas le Dieu Unique. Alexander Berzin explique bien cela. Cela ne fut pas hélas toujours respecté loin s'en faut.
Et il y a une tradition dans le bouddhisme tibétain d'un pèlerinage et d'une longue circumambulation (avec des prostrations très fatigantes) autour du Mont Kailash.
Je me dis que tout comme les musulmans pratiquent la prostration et la prosternation dans la direction de La Mecque (en signe d'humilité ?), il y a des pratiques bouddhiques possibles de prosternation devant une représentation du Bouddha non pas comme devant une idole mais en signe de respect, de reconnaissance. Et le pèlerinage du Mont Kailash est aussi une épreuve de dépassement du corps et de rabaissement de l'ego, on voit des moines enchaîner les positions complètement allongées par terre.
C'est curieux de retrouver des pratiques qui se ressemblent tant au niveau de la forme, des apparences, entre 2 religions qui semblent si radicalement opposées. Le soufisme est vraiment une passerelle possible entre les 2, la seule je pense. Le livre que je lis en ce moment sur le fond commun entre l'Islam et le Bouddhisme est très intéressant sur ce point mais évidemment c'est le fond commun vu surtout sous l'angle de l'Islam mystique soufie non de l'Islam le plus communément pratiqué.
Invité- Invité
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
-Ren- a écrit:Ayant participé il y a une dizaine de jour au Grand Pardon de N-D de Rumengol, je lance ce sujet pour discuter avec tous ceux qui ont fait ou compte faire un jour un pèlerinage : quel est le sens pour vous de cette démarche ? Pourquoi l'avoir faite, pourquoi envisager de la faire ? Qu'en attendez-vous, qu'en avez-vous reçu ?
Merci d'avance !
mon dernier pèlerinage (pas un véritable pèlerinage au sens du terme par contre) fut ma visite sur 4 jours des sites bahaïs à Haifa incluant une circumambulation autour du mausolée du Bab.
Je l'ai fait pour en savoir plus. Pour méditer et m'imprégner de ces lieux. et surtout pour y rencontrer un tas de gens intéressants.
J'en ai recu une expérience gravée en moi.
indian- Messages : 2844
Réputation : 1
Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Merci pour ce partage
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Si je pense au fait que dans le bouddhisme on rappel que la Délivrance ne peut pas être trouvée en dehors de "soi", qu'il faut chercher Refuge certes dans le Bouddhas, le Dharma et le Sangha mais que la solution se trouve en nous-même, peut-on parler d'une distinction entre un pèlerinage "extérieur" : on se déplace, et pèlerinage "intérieur" (démarche interne) ?
Peut-on faire un pèlerinage "en esprit" en quelque sorte, sans bouger ? Sans aller dans un lieu particulier ?
Et ne peut-on pas faire les 2 en même temps aussi ?
Invité- Invité
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Oui... Mais on s'éloignerait trop du sujet de départ, làDisciple Laïc a écrit:Peut-on faire un pèlerinage "en esprit" en quelque sorte, sans bouger ? Sans aller dans un lieu particulier ?
A mon sens, le risque du "pèlerinage physique raté" serait justement de n'avoir PAS pu faire les deux... Et le pèlerin devient simple touriste...Disciple Laïc a écrit:Et ne peut-on pas faire les 2 en même temps aussi ?
Ma pratique du pèlerinage se limite à rentrer en Bretagne et participer à un Pardon - certains me tenant plus à cœur que d'autres, du fait de mon histoire personnelle.
Et il m'est arrivé de revenir avec le sentiment d'un pèlerinage "raté" (il y a deux ans par exemple)... Ce qui fait que mon interrogation sur le sens d'un "pèlerinage réussi" n'est pas nouvelle.
Merci à tous ceux qui peuvent aujourd'hui contribuer à la nourrir !
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Si vous mentionnée les termes de "raté" et donc de "réussis" c'est que vous avez des critères pour cela. Vous attendez quelque chose de votre pèlerinage et quand vous estimez que ce quelque chose n'a pas été présent vous estimez ce pèlerinage est raté, correct ?
Je me dis qu'il serait bon peut être pour vous de pratiquer une introspection en vous demandant : qu'est ce que j'attend de mon pèlerinage. Peut être avez vous des attentes trop précises et limités et vous pourriez vous rendre compte qu'avec des attentes plus larges vous ne seriez jamais déçu ? Peut être qu'il y a eu dans le passé des pèlerinages que vous avez fait et estimé comme raté alors qu'en fait ils vous ont apporté quelque chose que vous n'avez pas remarqué ou que vous n'attendiez pas ? Nos attentes sont aussi nos limitations. Peut être pourriez vous ouvrir votre esprit à des attentes plus variées ? Qu'en pensez vous ? Vous comprenez ce que je veux dire ? Je ne suis pas sûre que ce soit clair. Quand nous sommes enfermé dans une certaine conception de ce qui doit être satisfaisant ou non pour nous, nous passons parfois a coté de choses qui pourraient l'être mais que nous ne remarquons pas.
Invité- Invité
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Bonjour Ren,
S'il s'agit d'un témoignage personnel, chaque année je participe autant que possible au Pardon de sainte Anne, à Saint-Anne d'Auray. En 2015, j'ai fait le pèlerinage de Santiago de La Côte-St-André en Isère via Rocamadour jusqu'à Fistera et j'espère pouvoir faire le retour de Santiago à chez nous en Bretagne en 2020.
Permettez-moi ces quelques réflexions…
Il y a bien sûr le temps.
Le temps d'une parenthèse, d'une oasis temporelle.
Le temps fixé d'un rendez-vous annuel ou le temps immense de la pérégrination au long cours. Le temps presque entièrement consacré à la prière et à l'intercession.
Le temps perdu aux yeux du monde mais le temps gagné sur l'agitation.
Le temps miraculeux que nous offre cette décision improbable qui surgit un jour comme une évidence.
Le temps d'une offrande gracieuse.
Il y a bien sûr l'autre. Celui de la foule du pardon ou celui de la rencontre inopinée du pèlerinage. L'autre si différent et qui, un temps, est notre alter ego. L'autre de l'incompréhension bavarde et l'autre de la complicité muette.
Pour un pèlerinage comme Santiago, il y a tous ces autres de notre entourage que l'on a quittés et tous ces autres absents dont on prend conscience. Il y a l'éveil à la présence de ce prochain qui n'est pas là, quand celle ou celui qui marche librement réalise la grâce dont elle bénéficie en songeant à tous ces gens qui, par la misère, la violence ou l'injustice, sont forcés de marcher des heures entières... et à tous ces gens qui, par l'âge, la maladie ou le handicap, ne peuvent même plus marcher d'un pas . On marche pour eux.
Il y a bien sûr l'Autre. Celui auquel on s'adresse longuement et Celui qui nous berce dans Son sein, Celui que la Nature ne cesse de chanter et Celui que les monuments ne cessent de célébrer. Celui qui éclaire nos pas et Celui qui manipule notre hasard avec des doigts d'orfèvre.
Il y a bien sûr le corps. Le corps dans l'inconfort de la foule et le corps dans la confrontation au Chemin. Le corps incontrôlable des autres et notre propre corps qui joue avec notre volonté.
La grande distance est une allégorie de notre vie spirituelle, ce n'est pas pour rien que notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ est LA Porte et LE Chemin.
Il faut entendre et accepter l'ordre donné à Abram "Lekh lekha - Va ! Va pour toi !" et pousser la porte de chez soi pour une ascèse à notre portée.
Il y a enfin l'après. Après un but qui n'en est pas un, il y a la nostalgie, les beaux souvenirs (les mauvais s'effacent) et cet espèce de bilan que nous sommes invitées à dresser. Santiago peut être un but jusqu'au moment où l'on sait qu'à moins d'une catastrophe on l'atteindra.
À partir de ce moment-là c'est le Chemin qui devient le but. Quitter le Chemin pour revenir dans le monde est une dernière (?) épreuve.
Pourquoi suis-je partie pour Santiago ? un peu par hasard… une copine a lancé l'idée pour notre départ en retraite, j'étais un peu rétive à cause du désagréable mélange entre dimension sportive et dimension spirituelle, le renouveau de ce pèlerinage me paraissait très suspect de modernité.
Mais à force d'en reparler j'ai accepté l'idée de m'acheter le matériel… grâce à D.ieu, béni soit-Il.
Très cordialement
votre sœur
pauline
-Ren- a écrit:Ayant participé il y a une dizaine de jour au Grand Pardon de N-D de Rumengol, je lance ce sujet pour discuter avec tous ceux qui ont fait ou compte faire un jour un pèlerinage : quel est le sens pour vous de cette démarche ? Pourquoi l'avoir faite, pourquoi envisager de la faire ? Qu'en attendez-vous, qu'en avez-vous reçu ?
S'il s'agit d'un témoignage personnel, chaque année je participe autant que possible au Pardon de sainte Anne, à Saint-Anne d'Auray. En 2015, j'ai fait le pèlerinage de Santiago de La Côte-St-André en Isère via Rocamadour jusqu'à Fistera et j'espère pouvoir faire le retour de Santiago à chez nous en Bretagne en 2020.
Permettez-moi ces quelques réflexions…
Il y a bien sûr le temps.
Le temps d'une parenthèse, d'une oasis temporelle.
Le temps fixé d'un rendez-vous annuel ou le temps immense de la pérégrination au long cours. Le temps presque entièrement consacré à la prière et à l'intercession.
Le temps perdu aux yeux du monde mais le temps gagné sur l'agitation.
Le temps miraculeux que nous offre cette décision improbable qui surgit un jour comme une évidence.
Le temps d'une offrande gracieuse.
Il y a bien sûr l'autre. Celui de la foule du pardon ou celui de la rencontre inopinée du pèlerinage. L'autre si différent et qui, un temps, est notre alter ego. L'autre de l'incompréhension bavarde et l'autre de la complicité muette.
Pour un pèlerinage comme Santiago, il y a tous ces autres de notre entourage que l'on a quittés et tous ces autres absents dont on prend conscience. Il y a l'éveil à la présence de ce prochain qui n'est pas là, quand celle ou celui qui marche librement réalise la grâce dont elle bénéficie en songeant à tous ces gens qui, par la misère, la violence ou l'injustice, sont forcés de marcher des heures entières... et à tous ces gens qui, par l'âge, la maladie ou le handicap, ne peuvent même plus marcher d'un pas . On marche pour eux.
Il y a bien sûr l'Autre. Celui auquel on s'adresse longuement et Celui qui nous berce dans Son sein, Celui que la Nature ne cesse de chanter et Celui que les monuments ne cessent de célébrer. Celui qui éclaire nos pas et Celui qui manipule notre hasard avec des doigts d'orfèvre.
Il y a bien sûr le corps. Le corps dans l'inconfort de la foule et le corps dans la confrontation au Chemin. Le corps incontrôlable des autres et notre propre corps qui joue avec notre volonté.
La grande distance est une allégorie de notre vie spirituelle, ce n'est pas pour rien que notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ est LA Porte et LE Chemin.
Il faut entendre et accepter l'ordre donné à Abram "Lekh lekha - Va ! Va pour toi !" et pousser la porte de chez soi pour une ascèse à notre portée.
Il y a enfin l'après. Après un but qui n'en est pas un, il y a la nostalgie, les beaux souvenirs (les mauvais s'effacent) et cet espèce de bilan que nous sommes invitées à dresser. Santiago peut être un but jusqu'au moment où l'on sait qu'à moins d'une catastrophe on l'atteindra.
À partir de ce moment-là c'est le Chemin qui devient le but. Quitter le Chemin pour revenir dans le monde est une dernière (?) épreuve.
Pourquoi suis-je partie pour Santiago ? un peu par hasard… une copine a lancé l'idée pour notre départ en retraite, j'étais un peu rétive à cause du désagréable mélange entre dimension sportive et dimension spirituelle, le renouveau de ce pèlerinage me paraissait très suspect de modernité.
Mais à force d'en reparler j'ai accepté l'idée de m'acheter le matériel… grâce à D.ieu, béni soit-Il.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
J'ai un critère, en effet, qui est le même pour toute pratique religieuse : ai-je cheminé spirituellement ?Disciple Laïc a écrit:Si vous mentionnée les termes de "raté" et donc de "réussis" c'est que vous avez des critères pour cela. Vous attendez quelque chose de votre pèlerinage et quand vous estimez que ce quelque chose n'a pas été présent vous estimez ce pèlerinage est raté, correct ?
Et dans ce chemin spirituel, il faut savoir voir ses échecs pour mieux repartir. C'est en tout cas mon avis.
Tout à fait d'accord sur le principe... mais ne vous inquiétez pas pour moi, depuis le temps, vous auriez dû constater que je me soucie toujours de ne pas m'enfermer dans quoi que ce soitDisciple Laïc a écrit:Quand nous sommes enfermé dans une certaine conception de ce qui doit être satisfaisant ou non pour nous, nous passons parfois a coté de choses qui pourraient l'être mais que nous ne remarquons pas.
Trugarez ! Vos remarques vont nourrir ma réflexion sur ce sujet qui me tient à cœurpauline.px a écrit:Permettez-moi ces quelques réflexions…
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Les pèlerinages sont des déclencheurs d'expériences spirituelles. Les lieux sacrés bénéficient d'une double bénédiction : celle du Prophète ou du Saint l'ayant visité et celle des croyants s'y recueillant qui ajoutent au lieu la puissance de leurs dévotions. Ce sont des endroits où la présence de Dieu est palpable comme nulle part ailleurs. Autrement dit, ils permettent de se relier au divin plus facilement que dans d'autres endroits. Le lien intime et personnel du croyant avec le Prophète ou le Saint de l'endroit visité a aussi un rôle prépondérant. Ainsi, le pèlerinage est une pratique à part entière qui offre une possibilité supplémentaire de se relier à notre essence divine.
Anne-So- Messages : 11
Réputation : 0
Date d'inscription : 01/12/2013
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Bonjour Ren,
Je reprends la question du "ratage qui traverse toutes nos expériences spirituelles.
Par exemple, j’ai connu des Grands Carêmes ratés, je crains même de n’en avoir jamais "réussi" un seul.
Et vous avez raison de souligner cette désagréable impression de n’être qu’observatrice et non pas participante.
Qu’est-ce qui manque à l’événement ou à moi pour ressentir un minimum de communion ?
De sorte que je retrouve ici l’interrogation de notre frère :
Il me semble que si l’on "bouge" c’est justement pour participer en acte à une communauté. Je ne prétends pas que l’on soit absolument obligé de se joindre à un groupe physiquement mais c’est plus simple et sûrement plus facile que de rester au fond de sa cellule.
C’est un groupe au sens large, réel ou virtuel.
Par exemple, à l'image de ce que notre soeur Anne-So a évoqué, quand je rentre dans une vénérable chapelle déserte s’impose à moi la sensation que je rejoins le groupe virtuel des cohortes de fidèles qui l’ont fréquentée. Et dans cette solitude apparente naît le sentiment de communion avec quelque chose comme l’Église.
Cela révèle sans doute une difficulté personnelle vis-à-vis des groupes "réels". Ils suscitent très souvent en moi l’observation et, par conséquent, la distance. Lors d’un premier pardon, comment quitter mon poste d’observation et me laisser submerger par la communion ?
Suis-je comme eux ? suis-je en phase avec eux ? ne suis-je pas mi-touriste mi-entomologiste ?
Incapable de percevoir l’essentiel ne suis-je pas scotchée aux apparences ? Le monde me cache l’invisible.
Et il n’y a pas que la curiosité vis-à-vis d’une expérience nouvelle, il y a aussi l’attente… de la nouveauté, d’un sentiment de communion plus intense, voire l’espoir de ressentir un de ces "marqueurs spirituels" comme cette suavité qui nous envahit et que nous souhaitons voir durer. Quand elle décrit sa nuit de la foi, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus regrette toutes les "consolations" dont elle était comblée.
Pourquoi ne goûté-je pas semblables consolations ? Peut-être ce pardon en est l'occasion...
Et voici encore :
Très cordialement
Votre sœur
pauline
-Ren- a écrit:Oui... Mais on s'éloignerait trop du sujet de départ, làPeut-on faire un pèlerinage "en esprit" en quelque sorte, sans bouger ? Sans aller dans un lieu particulier ?A mon sens, le risque du "pèlerinage physique raté" serait justement de n'avoir PAS pu faire les deux... Et le pèlerin devient simple touriste...Et ne peut-on pas faire les 2 en même temps aussi ?
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Et il m'est arrivé de revenir avec le sentiment d'un pèlerinage "raté" (il y a deux ans par exemple)... Ce qui fait que mon interrogation sur le sens d'un "pèlerinage réussi" n'est pas nouvelle.
Je reprends la question du "ratage qui traverse toutes nos expériences spirituelles.
Par exemple, j’ai connu des Grands Carêmes ratés, je crains même de n’en avoir jamais "réussi" un seul.
Et vous avez raison de souligner cette désagréable impression de n’être qu’observatrice et non pas participante.
Qu’est-ce qui manque à l’événement ou à moi pour ressentir un minimum de communion ?
De sorte que je retrouve ici l’interrogation de notre frère :
Disciple Laïc a écrit:Peut-on faire un pèlerinage "en esprit" en quelque sorte, sans bouger ? Sans aller dans un lieu particulier ?
Il me semble que si l’on "bouge" c’est justement pour participer en acte à une communauté. Je ne prétends pas que l’on soit absolument obligé de se joindre à un groupe physiquement mais c’est plus simple et sûrement plus facile que de rester au fond de sa cellule.
C’est un groupe au sens large, réel ou virtuel.
Par exemple, à l'image de ce que notre soeur Anne-So a évoqué, quand je rentre dans une vénérable chapelle déserte s’impose à moi la sensation que je rejoins le groupe virtuel des cohortes de fidèles qui l’ont fréquentée. Et dans cette solitude apparente naît le sentiment de communion avec quelque chose comme l’Église.
Cela révèle sans doute une difficulté personnelle vis-à-vis des groupes "réels". Ils suscitent très souvent en moi l’observation et, par conséquent, la distance. Lors d’un premier pardon, comment quitter mon poste d’observation et me laisser submerger par la communion ?
Suis-je comme eux ? suis-je en phase avec eux ? ne suis-je pas mi-touriste mi-entomologiste ?
Incapable de percevoir l’essentiel ne suis-je pas scotchée aux apparences ? Le monde me cache l’invisible.
Et il n’y a pas que la curiosité vis-à-vis d’une expérience nouvelle, il y a aussi l’attente… de la nouveauté, d’un sentiment de communion plus intense, voire l’espoir de ressentir un de ces "marqueurs spirituels" comme cette suavité qui nous envahit et que nous souhaitons voir durer. Quand elle décrit sa nuit de la foi, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus regrette toutes les "consolations" dont elle était comblée.
Pourquoi ne goûté-je pas semblables consolations ? Peut-être ce pardon en est l'occasion...
Et voici encore :
Celui qui nous manque trop souvent, c'est l'Esprit.Disciple Laïc a écrit:Peut-on faire un pèlerinage "en esprit"...
Très cordialement
Votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Mil bennozh Douepauline.px a écrit:Je reprends la question du "ratage qui traverse toutes nos expériences spirituelles.
...je me dis d'ailleurs que le sujet du "ratage" spirituel pourrait être une discussion à tenter de mener sur ce forum...
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Bonjour Ren,
Bonjour à toutes et à tous,
En ce Dimanche du Fils Prodigue, je repars, à la fois en pèlerinage et en Grand Carême.
Peut-être aurais-je de quoi réalimenter ce topique ou bien l'autre, celui que vous avez suggéré, sur le "ratage" en matière d'expérience spirituelle ou ascétique.
Si D.ieu béni soit-Il, le veut pour moi je serais de retour après la Pâque orthodoxe, le 19 avril 2020 si j'ai bien compté.
Que notre doux Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous bénisse toutes et tous.
Votre sœur
pauline
Bonjour à toutes et à tous,
En ce Dimanche du Fils Prodigue, je repars, à la fois en pèlerinage et en Grand Carême.
Peut-être aurais-je de quoi réalimenter ce topique ou bien l'autre, celui que vous avez suggéré, sur le "ratage" en matière d'expérience spirituelle ou ascétique.
Si D.ieu béni soit-Il, le veut pour moi je serais de retour après la Pâque orthodoxe, le 19 avril 2020 si j'ai bien compté.
Que notre doux Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous bénisse toutes et tous.
Votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Bon cheminement à vous !pauline.px a écrit:En ce Dimanche du Fils Prodigue, je repars, à la fois en pèlerinage et en Grand Carême.
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Anne-So a écrit:Les pèlerinages sont des déclencheurs d'expériences spirituelles. Les lieux sacrés bénéficient d'une double bénédiction : celle du Prophète ou du Saint l'ayant visité et celle des croyants s'y recueillant qui ajoutent au lieu la puissance de leurs dévotions. Ce sont des endroits où la présence de Dieu est palpable comme nulle part ailleurs. Autrement dit, ils permettent de se relier au divin plus facilement que dans d'autres endroits. Le lien intime et personnel du croyant avec le Prophète ou le Saint de l'endroit visité a aussi un rôle prépondérant. Ainsi, le pèlerinage est une pratique à part entière qui offre une possibilité supplémentaire de se relier à notre essence divine.
devoir de mémoire
indian- Messages : 2844
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Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Pour elle, c'est plus que ça (elle est d'ailleurs actuellement en pèlerinage en Terre Sainte)indian a écrit:devoir de mémoire
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Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Anne-So a écrit:Les pèlerinages sont des déclencheurs d'expériences spirituelles. Les lieux sacrés bénéficient d'une double bénédiction : celle du Prophète ou du Saint l'ayant visité et celle des croyants s'y recueillant qui ajoutent au lieu la puissance de leurs dévotions. Ce sont des endroits où la présence de Dieu est palpable comme nulle part ailleurs. Autrement dit, ils permettent de se relier au divin plus facilement que dans d'autres endroits. Le lien intime et personnel du croyant avec le Prophète ou le Saint de l'endroit visité a aussi un rôle prépondérant. Ainsi, le pèlerinage est une pratique à part entière qui offre une possibilité supplémentaire de se relier à notre essence divine.
je dirai : tout à fait similaire à mon expérience à Haïfa, Akka et Badji.
indian- Messages : 2844
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Date d'inscription : 10/10/2014
Re: Quel sens donner à la démarche du pèlerinage ?
Liens :
*à propos du culte des saints, consacré à l'oeuvre de Goldziher sur le sujet :
https://www.academia.edu/15690219/Le_culte_des_saints_musulmans_%C3%A0_la_lumi%C3%A8re_dIgnac_Goldziher?email_work_card=title
*sur le pélerinage sur la tombe de Sayyid al Badawî en Egypte, à l'origine de la tariqa Ahmadiyya (ne pas confondre avec l'ahmadisme fondé au Penjab), les tombes de saints font l'objet de pélerinages et de fêtes-anniversaires (le mouled) :
https://books.openedition.org/ifpo/1208?lang=fr
"La démarche pèlerine se traduit par une coupure momentanée avec le rythme et l’espace de la vie quotidienne. Dégagé des formes rituelles de la vie religieuse et du quotidien, le pèlerin vit le mouled comme un espace de liberté, comme le temps de « l’extra-ordinaire » (Dupront, 1995). Le signe essentiel de ce changement se manifeste par l’adoption ponctuelle d’un mode de vie nomade. Dans les pèlerinages musulmans, contrairement aux chrétiens, c’est moins le chemin traversé pour accéder au saint qui compte que la rencontre elle-même avec le saint et la présence du pèlerin à proximité du lieu sacré. Cette différence tient peut-être aussi à la nature profonde du pèlerinage, distincte dans les deux religions. Chez les chrétiens, le pèlerinage s’apparente souvent à la purgation de délits, voire de crimes28, alors que chez les musulmans, la dimension du péché n’étant pas aussi présente, la visite du saint répond généralement à un souhait de demande d’intercession ou fait plus simplement figure d’hommage rendu par le fidèle à son maître spirituel. Aussi nul pèlerin ne viendra-t-il à pied, et tous utiliseront les moyens de transport moderne, train, autobus, microbus, pour se rendre à Tantâ la semaine du mouled"
Quoique cette dernière affirmation ne me parait pas si évidente pour ce qui est du voyage, les pélerinages chrétiens sont liés ou non au cheminement vers le lieu, surtout à l'heure actuelle, à part par ex Chartres ou Compostelle, cette dernière destination ayant des chemins et des étapes bien localisés.
*Egalement sur Badawî :
https://journals.openedition.org/assr/2375
*à propos du culte des saints, consacré à l'oeuvre de Goldziher sur le sujet :
https://www.academia.edu/15690219/Le_culte_des_saints_musulmans_%C3%A0_la_lumi%C3%A8re_dIgnac_Goldziher?email_work_card=title
*sur le pélerinage sur la tombe de Sayyid al Badawî en Egypte, à l'origine de la tariqa Ahmadiyya (ne pas confondre avec l'ahmadisme fondé au Penjab), les tombes de saints font l'objet de pélerinages et de fêtes-anniversaires (le mouled) :
https://books.openedition.org/ifpo/1208?lang=fr
"La démarche pèlerine se traduit par une coupure momentanée avec le rythme et l’espace de la vie quotidienne. Dégagé des formes rituelles de la vie religieuse et du quotidien, le pèlerin vit le mouled comme un espace de liberté, comme le temps de « l’extra-ordinaire » (Dupront, 1995). Le signe essentiel de ce changement se manifeste par l’adoption ponctuelle d’un mode de vie nomade. Dans les pèlerinages musulmans, contrairement aux chrétiens, c’est moins le chemin traversé pour accéder au saint qui compte que la rencontre elle-même avec le saint et la présence du pèlerin à proximité du lieu sacré. Cette différence tient peut-être aussi à la nature profonde du pèlerinage, distincte dans les deux religions. Chez les chrétiens, le pèlerinage s’apparente souvent à la purgation de délits, voire de crimes28, alors que chez les musulmans, la dimension du péché n’étant pas aussi présente, la visite du saint répond généralement à un souhait de demande d’intercession ou fait plus simplement figure d’hommage rendu par le fidèle à son maître spirituel. Aussi nul pèlerin ne viendra-t-il à pied, et tous utiliseront les moyens de transport moderne, train, autobus, microbus, pour se rendre à Tantâ la semaine du mouled"
Quoique cette dernière affirmation ne me parait pas si évidente pour ce qui est du voyage, les pélerinages chrétiens sont liés ou non au cheminement vers le lieu, surtout à l'heure actuelle, à part par ex Chartres ou Compostelle, cette dernière destination ayant des chemins et des étapes bien localisés.
*Egalement sur Badawî :
https://journals.openedition.org/assr/2375
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