La perception du sacré, le ressenti, le témoignage dans le NT

[Jans]

Essayons de prendre un angle d'attaque ou de compréhension permettant d'affiner notre compréhension des descriptions et affirmations des rédacteurs du Nouveau Testament (pas un exégète professionnel ne croit qu'il puisse s'agir d'un apôtre).

Car c'est une chose bien singulière quand on y réfléchit que les évangiles nous présentent des événements, témoignages, perceptions, voire ressentis personnels à la limite de l'indicible comme étant des scènes parfaitement quotidiennes, familières, simples, historiques, évidentes, ne posant aucun problème de compréhension ni d'acceptation : Ne se produisent-ils pas en un temps extraordinaire où le Fils de Dieu lui-même est là, et donc où tout est possible ? ce qui signifie que l'on peut aussi y ajouter quelques détails ayant la couleur de l'authentique pour renforcer la foi des fidèles de la fin du premier siècle.

Ma conception des choses est que l'extraordinaire qui apparaît dans les évangiles a toujours existé car voulu par le Créateur à l'aide de ses anges, le monde spirituel invisible pénétrant en permanence le monde visible : miracles au sens d'événements incompréhensibles, visions, soutiens invisibles, guérisons extraordinaires car voulues de plus haut, apparitions de défunts. Les témoignages, mêmes récents, ne manquent pas. D'où j'en conclus que certains épisodes ou certaines descriptions du NT ne relèvent pas de la supra-réalité spirituelle, mais de l'hyperbole, de l'exagération, de l'invention de rédacteurs pensant à affermir la foi de leurs futurs lecteurs. Dieu n'a jamais fait entendre à chacun sa voix disant "celui-ci est mon fils bien-aimé" ou "mon élu" (je pense à la scène du baptême du Christ), donc ce ne peut être, au mieux, qu'une voix intérieure perçue par Jésus — ou un pieux rajout d'un rédacteur zélé.

Matthieu fait sortir de saints de leur tombeau au moment de la mort du Christ.. lesquels ne se montrent en ville que 3 jours après ! pourquoi ? parce qu'il faut respecter l'essentiel : Jésus est le premier ressuscité ! comment peut-on ajouter foi à ces fariboles ?

Les récits autour du tombeau vide, avec les anges présents à chaque carrefour, "en chair et en os" et discourant, sont tellement tirés par les cheveux qu'on se demande quelle fut la réalité ! Car cela ne s'est jamais produit, ni avant, ni après. Ah, va-t-on objecter, mais c'était pour le Fils de Dieu ! Cela est une profession de foi, qui d'ailleurs ne naît qu'après la résurrection, Jésus marchant avec ses disciples n'est qu'une sorte de prophète ambulant prêchant la fin des temps, l'amour du Père et la relativité de la lettre de la Loi. Il faudra tout le talent (théologique) de Jean à la fin du siècle pour faire croire que Jésus se savait d'emblée Fils de Dieu, Dieu lui-même, capable de tout savoir, tout prédire... Pensons à cette scène absurde : Jésus est censé au cours de la Cène désigner à tous qui va le trahir (celui qui prend dans le plat), et personne ne bouge, aucune réflexion, aucune conséquence ! C'est à l'évidence de la théologie, pas de l'Histoire ou de la psychologie !!

Le noyau dur des évangiles, le seul, c'est le témoignage des apparitions — disons plutôt des manifestations du Christ mort, et donc déclaré relevé d'entre les morts par YHWH. Et donc Élu du très-Haut. C'est au fond le début de tout. Nous avons pour nous aider à comprendre un allié de taille : Paul, qui aura 3 ou 4 ans plus tard la même expérience : Jésus lui parlera dans l'intime de son être au point de le retourner ! Expérience qu'il relatera avec une grande sobriété, contrairement à deux récits de Luc dans les Actes, lequel n'y a pas assisté... Une apparition, c'est un message spirituel adressé à une personne précise dans un but connu du seul monde spirituel, et ladite personne a certaines qualités pour en être le récepteur et dépositaire. On connaît cela avec les messages de Jeanne d'Arc et les apparitions de Lourdes. Cette manifestation du divin qui fait irruption dans nos vies d'humain est à la fois parfaitement authentifiée et manifestement indicible : avec quels mots ? Et comment dire ce que l'on ressent, les Cieux s'ouvrent pour vous ?
Les rédacteurs ont, hélas pensais-je, choisi de tout décrire comme s'il s'agissait d'un phénomène quasiment ordinaire, historique, avec force témoins : les 500 ! Ils ont transformé l'indicible en phénomène quasiment matérialisé, au point, à la fin de Jean, d'ajouter une scène inconnue des manuscrits anciens (et la soudure est visible) où Jésus va manger du poisson avec les disciples ! Voilà qui autorise une réflexion approfondie, au lieu de dire avec les athées : quel tissu d'absurdités !

[prisca*]

Il n'y a pas d'arrangements de faits imaginaires pour constituer l'œuvre, la Bible.

Lorsque Jésus marche sur l'eau, ce n'est pas que ceux qui se porteront témoins/scribes pourraient avoir vu Jésus marchant sur la berge pour ensuite décrire la scène avec "du fantastique" non, car le miracle qui a défié les lois de notre physique a bien eu lieu.


C'est si peu de chose pour ceux qui ne se font pas martel en tête de se dire  que cela ne se peut pas, nous avons appris que tel principe tient de ceci cela…….



Moi, à partir du moment où j'ai pris conscience que nos lois de la physique sont là pour nous donner le sentiment que tout "se tient", uniquement ce sentiment là, c'est à dire que nous n'allons pas nous rendre malades à réfléchir à une situation qui nous parait incohérente, non pas que nous nous le voudrions, mais notre cerveau qui agit indépendamment de notre "vouloir" lui, le veut, et il va réfléchir des nuits entières à ce phénomène qu'il ne s'explique pas. Parce que notre cerveau est parfait, et il analyse en tenant compte de ses acquis, lorsqu'il ne comprend pas, il mouline il mouline il mouline…

Mais si nous prenons conscience qu'un 6 jours Dieu a créé notre terre, ce qui signifie "tout notre système solaire" toutes planètes y compris qui jouent dans l'existence de notre terre, par une incidence de mouvements planétaires, nous pouvons nous dire que si nous sommes lecteurs de la Bible qui nous relate des faits qui sont hors du commun, nous pouvons tout simplement nous dire émerveillés devant l'immense Science de Dieu laquelle n'entre pas dans notre monde causal, mais qui la dépasse loin loin loin.